Halussius Arnor
Halussius Arnor
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La nuit venait d'atteindre son paroxysme sur le District sénatorial. A l'instar du reste de la planète, l'immense complexe gouvernemental ne cessait jamais son activité. Les couloirs de circulations ne désemplissaient pas. Le Sénat ne faisait pas figure d’exception. Certes, les sénateurs n’étaient pas en séance, l’activité générale était plus que ralentit, mais il était courant que certains sénateurs déambulent encore dans les couloirs. Au-delà des politiciens, c’est surtout le personnel de l’intendance qui s’afférait aux diverses tâches qui étaient les siennes. Le travail ne manquait guère. Un personnel immense. Autant de travailleurs et de droïds nécessaires pour le bon fonctionnement et l’entretient des milliers de salles de réunion et de bureaux.

Ce soir-là cependant, un bureau, faisait figure d’exception. Un bureau connu de tous pour accueillir le personnage le plus important de la République. Toutes les lumières étaient encore allumées. Vue de l’extérieur, il était facile de voir que l’imposant fauteuil noir du Chancelier était toujours occupé.

Halussius n’avait pas encore fermé les yeux depuis la veille. Les écrans intégrés de son bureau étaient tous éteints, seuls quelques datapads se trouvaient dispersés ici et là. Seul dans son bureau, le Chancelier était en train de se livrer à un exercice ancien, non pas sur le fond mais sur la manière dont il l’exerçait. Il écrivait une lettre. Une lettre qu’il écrivait à la main, sur un pad avec un stylet adapté. Halussius avait le regard concentré, n’hésitant pas à prendre son temps afin de choisir les bons mots, les bonnes phrases…



Monsieur et madame Linell,
Je suis au regret de vous annoncer le décès de votre fils, Giddean Linell, premier enseigne à bord du croiseur Hammerhead, qui n’hésita pas à se sacrifier lors de l’affrontement qui opposa nos forces à celle de l’Empire Sith.

Je prends conscience, madame et monsieur, de la veine portée des mots qui vont suivre. Je prends conscience que, jamais, ils ne pourront apaiser la tragédie que représente la perte d’un enfant. Par ses quelques mots, mon seul souhait est de vous assurer que jamais la mémoire de votre fils ne sera oubliée.

Je n’ai jamais vu un officier faire preuve d’autant de courage et de détermination. Jamais, je n’oublierai le sacrifice consentit par votre fils. Un sacrifice démontrant une noblesse d’esprit et une abnégation remarquable, faisant honneur non seulement à nos traditions républicaines mais surtout à sa famille.

Jamais, madame et monsieur, je n’oublierai la responsabilité qui est cependant la mienne. Il ne se passe pas un jour sans que le souvenir de votre fils ne me revienne. Je ne vous ferai pas l’affront de vous demander de me pardonner, ni même espérer que cela puisse se faire un jour. Je ne sais que trop bien combien cela peut être difficile. Mon seul souhait est que le ressentit que vous pourrez éprouver ne soit tourné que vers moi seul, ne portant en cela pas atteinte à la confiance que vous avez en la République.

Pour son attitude exemplaire et héroïque, je l’honneur d’élever votre fils au grade de capitaine de corvette à titre posthume ainsi que de lui remettre la plus haute décoration de la Marine républicaine.

Soyez assurés, monsieur et madame, que les services de la Chancellerie restent à votre entière disposition pour quelques problèmes que se soient.

Je vous prie d’accepter mes sincères condoléances ainsi que mon profond soutient.

Halussius Arnor

L’émotion qu’éprouvait Halusisus était bien tangible. Il relisait cette lettre inlassablement, encore et encore, répétant chaque phrase, revoyant ses tournures. Cherchant à faire le meilleur texte possible…. Encore qu’il soit possible de réaliser un tel texte en la circonstance. Lorsqu’il se résigna à une version définitive de son écrit, Halussius se saisi d’un autre datapad parmi la pile qui se trouvait sur son bureau. Un datapad tout à fait particulier. L’allumant, une liste de nom commença alors à défiler. L’heure tardive n’aidant pas, Halussius avait du mal à les lire. Activant le système holographique de son bureau, la liste du pad se trouva projetée sur les trois écrans du mobilier. L’émotion du Chancelier gagna un degré supérieur… La liste mentionnait les noms de chacun de soldats, officiers, techniciens morts ou portés disparus lors de la bataille d’Artorias. Le Jedi n’en manqua pas un seul. Chaque nouveau nom raisonnait dans son esprit comme le fruit d’un incommensurable gâchis… Une liste qui rendait encore plus difficile pour lui la préparation de la session extraordinaire qui devait avoir lieu le lendemain…

Les premiers rayons du soleil frappaient déjà la grande verrière située derrière Halussius. Automatiquement, les lumières du bureau baissèrent en intensité sans pour autant s’éteindre complétement. Halussius n’avait pas bougé de son fauteuil de toute la nuit. Voyant le jour se lever, le Jedi en profita pour se lever et se dégourdir un peu les jambes. Quelques instants plus tard, les portes ovales du bureau s’ouvrirent, laissant ainsi Rasaak apparaître. Le secrétaire général fut légèrement surpris de voir le Chancelier suprême être déjà présent de si bonne heure…

Son œil attentif remarqua rapidement qu’Halussius portait une tenue plus « décontractée » que celle qu’il portait d’ordinaire. Rasaak ne tarda pas à prendre la parole.


« Bonjour, Excellence. Excusez-moi, je pensais qu’il n’y avait personne. »

« Je vous en prie… Je suis resté ici, à travailler, toute la nuit. »

« Travailler en vue de préparer la session extraordinaire d’aujourd’hui ? »

« Entre autre, oui. Mais je devais également faire certaines choses. Vous prendrez ce datapad et le ferez transmettre à la famille Linell. Si d’aventure, quelqu’un venait à se présenter sous ce nom à la Chancellerie ou à formuler une demande quelconque, je veux en être informé.

Le début de la séance est bien prévue à 9h, c’est bien cela ? »


« Tout à fait, Excellence. »

Halussius se tourna alors vers son bureau afin de voir l’heure du moment tandis que Rasaak prenait le datapad indiqué par le Chancelier.

« Parfait, dans ce cas, nous avons encore une heure et demi pour finaliser certains points. »

Au même moment, Halussius appuya sur une commande de son fauteuil. Il s’adressa à Rasaak.

« Avez-vous pris votre petit-déjeuner, Rasaak ? »

Le togruta répondit par la négative alors qu’un droïd de protocole aux allures féminines venait d’entrer par une porte dérobée. Le Jedi lui demanda alors d’apporte tout ce qu’il fallait pour un petit-déjeuner pour deux personnes.

« Je vous en prie, installez vous. Je reviens, le temps d’aller me rafraichir et de me changer. »

Un quart d’heure plus tard, Halussis était de retour dans son bureau, arborant une tenue officielle tout bonnement superbe de sobriété, aux tons mauve et brun. S’installant tous les deux sur les fauteuils de réceptions devant le bureau, Rasaak et Halussius partagèrent tranquillement un petit-déjeuner tout en parlant des affaires courantes.

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Une certaine tension pouvait se sentir au sein de la loge du Chancelier, située dans le sous-sol, au centre de la Rotonde. Tous les proches conseillers politiques du Chancelier étaient présents, Rasaak également. Halussius était assis à son bureau, en train de relier quelques notes. Chacun était de son côté.

Tout en parcourant ses notes, le Jedi jettait un œil attentif aux quatre écrans digitaux dissimulés dans la structure même du meuble. Des écrans visibles seulement par celui utilisant le bureau. Halussius avait découvert cet intriguant système très peu de temps après sa prise de fonction, presque par hasard. Les quatre écrans retransmettaient en direct ce que les holocam flottantes de la Rotonde filmaient. Retransmission de l’image et du son. Halussius pouvait voir les différentes nacelles se remplirent au fur et à mesure. Il n’avait pas activé la diffusion sonore, volontairement, afin de ne pas se laisser distraire. En vérité, ce dispositif, il n’en avait guère besoin. Contrairement à ces prédécesseurs, Halussius disposait du meilleur outil possible afin de se faire une idée de ce qui se passait dans la Rotonde, afin de jauger l’ambiance et l’humeur des sénateurs. Mais là aussi, il préfère ne pas faire appel à la Force… Rasaak s’approcha alors.


« Le moment est venu, Excellence. »

Le Jedi acquiesça du regard et se leva. Réajustant sa veste longue, il monta à bord de sa nacelle. A titre exceptionnel, Rasaak prit place sur le fauteuil de droite, tandis que le premier vice-président du Sénat prit celui de gauche. Halussius prit une profonde inspiration et pressa la commande sur son pupitre. De suite, le plafond en iris s’ouvrit et la colonne du Podium central commença son ascension.

Le silence s’était fait maître de la Rotonde soudainement. Halussius n’avait jamais vu autant d’holocam tournoyer autour du Podium. Le Jedi, toujours assis, regardait ici et là, repérant des sénateurs connus, des soutiens à sa politique ou au contraire, des farouches opposants. Quelques secondes après que la colonne se soit stoppée et immobilisée, Halussius se leva afin de commencer son allocution. A peine s’était-il levé que des applaudissements se firent entendre de manière éparse. Très vite, ses timides encouragements prirent une ampleur certaines de telle manière à ce que nombre de sénateurs se mirent à applaudir, saluant ainsi le retour tant espéré du dirigeant de la République au sein de ces institutions. Le jedi éprouvait une certaine gêne à recevoir tant d’honneur, tant il se sentait en partie responsable de ce qui s’était passé et tant ce qu’il était sur le point de présenter ne manquerait pas susciter les commentaires. Après quelques instants, le calme revint enfin. Il était temps pour Halussius de commencer.


« Mesdames et messieurs, représentants de la République, je vous remercie de l’accueil que vous me faîtes aujourd’hui. La République vit en ce moment des moments troublés. Un adversaire que nous pensions tous disparu depuis des siècles a subitement refait surface. Non seulement, l’Empire Sith est de retour mais il nous a montré également qu’il possédait les moyens d’assurer sa pérennité.

Ce retour inattendu a jeté le trouble dans les esprits de nos concitoyens, jusqu’au sein même de notre assemblée, il y a eu des doutes sur la pérennité de notre organisation. Vos applaudissements nombreux et votre présence ici sont le témoignage que nos institutions fonctionnent toujours et qu’elles sont toujours déterminées à collaborer entre elles. »


Halussius marqua une première pause et reprit.

« Cette session extraordinaire à pour ordre du jour la discussion du traité de paix proposé par les autorités Sith, en la personne de Darth Ynnitach. Sans plus attendre, je vais vous exposer les termes contenu dans ce traité.

Tout d’abord, les autorités Sith demandent à ce que la République reconnaisse officiellement l’Empire Sith comme entité politique souveraine à part entière sur la scène galactique.

Les autorités Sith demandent à ce que les prisonniers Sith détenus par la République soient libérés dans les plus brefs délais.

Les autorités Sith consentent à reconstruire les infrastructures détruites lors de l’attaque d’Artorias moyennant une contribution financière de la part de la République à hauteur de dix milliards de crédits.

Il est demandé à la République de quitter les anciens systèmes Sith de la Bordure extérieure, qui ont été intégrés suite à la dernière grande guerre galactique, selon une frontière définie. Les enclaves du Noyau et de la Bordure médiane que l’Empire possédait ne sont pas concernées par le traité. L’Empire demande à ce que le système d’Ondéron lui soit rétrocédé au terme d’un délai de trente ans, en échange du retour du système d’Artorias au sein de la République.»


La pause que venait de marquer Halussius se justifiait pleinement. Des réactions aussi diverses que variées commençaient à se faire entendre au sein de la Rotonde, qui restait malgré tout relativement calme, au grand étonnement du jeune homme. Dans son esprit, Halussius avait une phrase qui lui arriva : Le calme avant la tempête. Il reprit.

« Le traité prévoit que la République et l’Empire Sith enverront respectivement une délégation diplomatique permanente sur la station spatiale indépendante Flydon Maxima dans le but d’ouvrir de prochaines relations diplomatiques.

Les autorités Sith souhaitant que le traité soit ratifié le plus rapidement possible, la République devra s’acquitter d’une somme forfaitaire de vingt milliards de crédits par mois de retard au terme d’un délai de deux semaines à compter de l’ouverture de le discussion du traité, c’est-à-dire à partir d’aujourd’hui.

Le traité prévoit que l’Empire libérera les prisonniers Sith et Jedi qu’ils détiennent et à laisser aux citoyens de la République habitants sur les mondes qui doivent être rétrocédés, ceux qui le souhaitent, un délai de quatre mois à compter de la ratification du traité, pour quitter leur monde afin de s’installer ailleurs dans l’espace républicain. »


Le Jedi marqua à nouveau une pause… Le plus dur restait encore à venir. La présentation étant faite, les discussions allaient pouvoir commencer… Terrible instant.

« Mesdames et messieurs, voici donc ce qui ressort de l’entretien que le Ministre Rejliidic et moi-même avons eu avec Darth Ynnitach. Conformément à la Constitution galactique, c’est au Sénat qu’il revient de donner son accord pour la ratification d’un traité de cette importance.

Les demandes sont rudes, c’est une évidence. J’exhorte chacun d’entre vous à s’exprimer et par la suite à voter en son âme et conscience. Ce qui se joue ici, n’est pas seulement un simple traité diplomatique entre deux organisations gouvernementales. Ce traité décidera de la paix dans la galaxie. La parole à présent à l’assemblée.


Alors qu’il était en train de parler, le pupitre d’Halussius affichait déjà les nombreuses demandes d’intervention, classée selon l’ordre d’enregistrement. En la circonstance, c’était à celui qui était le plus rapide. Halussius resta debout attendant les premiers commentaires.

Invité
Anonymous
Applaudir ? Pourquoi faire ? Le but d'applaudir était de faire du bruit, et moi, j'étais sur Naboo en message holographique direct. J'allais juste faire un désagréable "Bzzzkrrrrrrr", même si en théorie, j'aurai applaudis.
Oui, ne pas être présent directement au Sénat était pour moi une façon de marquer le fait que j'étais ici en position non établie. Je représentais le bureau sénatorial nubien.. En aucun cas je ne pouvais m'annoncer comme sénateur de Naboo, même si j’en avais le pouvoir, bref, une question de forme, mais dans le fond, c'était bel et bien moi le tolier.
Et pourtant.. Ce que venais de dire Halussius était l'occasion de frapper un grand coup. Je devais donc me démarquer, et user de cette parfaite transmission holographique pour me faire entendre.

Il y avait un certain nombre de points soulevés qui pouvaient porter à litiges.. Mais la mention d'Ondéron était un peu l'occasion à dix milliards de crédits, et il était hors de question de la louper, tant pis si ma prise de parole brûlait les étapes : main sur le buzzer, on va commencer !
La plateforme s'éleva tandis que ma voix était transmise à l'ensemble de l'assemblée. Prem’s !

-Mes respects Sénateurs, chancelier.. Certains ne me connaissent pas encore, je suis Alan Brésancion, porte-parole de la sénatrice de Naboo. Pardonnez mon absence physique, mais en tant que représentant par procuration de la Sénatrice de Naboo, je dois être au plus près de cette dernière qui, pour des questions de santés qui sont connues, ne peut plus se déplacer. Mais ici n'est pas le débat.
Je crois parler au nom de tous en mettant des mots sur notre ovation : nous sommes contents de vous revoir ici. Nous avions besoin de vous pour regler cette crise, car c'en est bien une, oui.


On éclipse son échec d'Artorias et on enquille sur la diplomatie.. Après tout, je devais assumer mon rôle de soutien au chancelier, pas le couler, donc il fallait ne pas évoquer cette opération. Et on passe les détails sur ma position, j’avais toute légitimité à m’exprimer, mais ces histoires de procurations étaient.. Gavantes.

-Du reste, j’ai l’honneur de m’exprimer en premier sur cette déclaration, aussi me faut-il revenir sur certains acquis de bases qui doivent être clairs.. Les questions aujourd’hui posées, nous les découvrons à peine, moi comme vous, collègues sénateurs.. Mais alors même que nous serions tous poussés à réagir vivement, à chaud, j’aimerai souligner que l’ennemis est à nos portes.. Peu importe ce que nous déciderons, il conviendra d’agir comme ce que nous sommes..

Je frappais du poing mon bureau, choc reproduit fidèlement, comme si l’hologramme avait frappé le pupitre de la plateforme, dans un choc sourd et holographique, montrant un réel talent d'orateur captivant, faisant rebondir ses mots pour que jamais ils ne deviennent une litanie qu'on entend par ennuis sans l’écouter. Il fallait capter et reconduite l'attention !

-Nous sommes la République ! Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes la première puissance Galactique ! Notre décision NE DOIT PAS être celle d’un perdant. Et surtout, nous devons présenter notre choix comme celui d’une grande et puissante institution.. Par le passé, nous nous sommes permis d’être désunis, bagarreur.. Aujourd’hui, nous devons être forts et soudés.. Si il existe une branche, une petite branche qui refuse, à l’issus de ce débat, de se joindre au bloc républicain, alors cette branche sera happée et absorbée par l’Empire, et nous auront tous à le subir.
Il nous faut être rapide et efficace pour proposer à l’Empire une main d’acier dans ce bras de fer militaire et diplomatique. Et des défections locales nuiraient grandement à la crédibilité de la République.. Et à la survivance de cette dernière et de tous ceux qui la composent.. Nous ne jouons pas que la paix.. La façon dont nous répondront comptera autant que la réponse : nous jouons l’existence de la République !


Je marquais une pause, l’air grave et sérieux, sans bouger, le temps que les gens assimilent bien ce que je voulais dire. Que les choses soient claires : l’arrivée de l’Empire pouvait être une aubaine pour secouer la République et faire fructifier mes entreprises.. Mais si on devait faire front contre Ynnitach et en plus gérer des défections parce que certains n’étaient pas d’accord… Non, affronter une sécession comme celle de Corellia ET un nouvel Empire Galactique, ce n’était pas possible : la République DEVAIT tenir, et pour ça, jusqu’à un certain point, il fallait une union sacrée. Et il fallait qu’on arrive à ce consensus sans donner de pouvoirs supplémentaires au Chancelier afin de ne pas finir étouffés et pris à la gorge..

-Venons-en à la position de Naboo..  Vous vous doutez bien que nous comptons considérer ces accords points par points et non gratifier le tout d’un accord ou d’un refus vaguement justifié, la situation est trop complexe pour voter oui ou non...
Les Nubiens agissent avec les valeurs Républicaines qui les ont séduits et poussés à rejoindre la République… En cela, nous avons foi en la paix et la diplomatie. Il est donc naturel pour nous d’accepter la présence de l’Empire : on ne peut négocier et espérer une amélioration des choses si on refuse de reconnaitre notre interlocuteur : sans reconnaissance, il n’y a que la guerre. Je pense aux planètes qui seraient concernées par une guerre totale.. Je ne peux accepter qu’on se mure dans un déni inutile et meurtrier. Nous devons traiter avec les réalités de notre temps : l’Empire est là et puissant, on ne calmera pas la situation en tapant dessus jusqu’à ce qu’il disparaisse, espérant, sans certitude, qu’il disparaisse.


Et encore, si on avait eu la certitude de pas se prendre une branlée.. Artorias n’était rien sur le plan militaire. Une bataille non préparée, un bordel sans nom qui n’engageait cependant pas l’issu d’une guerre. Avancer en aveugle aurait été une erreur stratégique, et aurait signé de véritables génocides..

-Du reste, nous jugeons, selon les mêmes critères, que participer à la reconstruction d’Artorias est un acte légitime. Nous le devons aux habitants de ce monde, et c’est également un acte de bonne foi pouvant aider à l’installation d’un processus diplomatique. Néanmoins, la somme demandée n’est pas négligeable, et les nubiens aimeraient disposer d’une expertise justifiant cette somme. Et surtout, d’une commission Républicaine pour contrôler l’usage de cette somme. Nous n’aimons pas l’idée qu’une somme issue de nos impôts puisse, sans contrôle, finir par aider l’Empire à s’armer alors qu’elle devait être destinée à une aide de terrain urgente et nécessaire.
Et pour clore le chapitre, je dirais que notre bonne foi à des limites.
Réviser la Constitution pour abroger le principe qui veut qu’être un Sith est répréhensible… Pourquoi pas, ce serait s’adapter aux temps nouveaux. En revanche, certaines personnes sont présentement incarcérées pour des crimes menés contre la République et doivent être traités en tant que tels sans rapport à l’Empire.
Quant aux prisonniers de guerre issus des premières escarmouches, ils sont un argument pour des négociations.. Et ils doivent, selon notre avis, le rester. Les rendre, pourquoi pas ? Mais la question sera : contre quoi ? La République est en droit d’attendre des concessions, pas seulement de s’écraser. SURTOUT PAS de s’écraser.


Je laissais un nouveau temps de battement pour qu’on prenne la mesure de ce que j’avais dis, bref, ne pas perdre mon auditoire. Je parlais certes d’une voix claire, énergique et calme, montrant la mesure d’un homme ferme et refusant de se juger comme dépassé ou vaincu, mais je pouvais craindre que la retransmission holographique depuis le Palais Natania jusqu’au Sénat soit moins claire..

-Ce qui me mène aux questions plus épineuses de territoire. Je ne suis pas un maitre d’histoire, et vous nous avez pris au dépourvus, Chancelier, je n’ai donc pas eu le temps de réviser. Mais je sais représenter les nubiens en disant qu’il n’est plus question ici de reconquête. Les planètes jadis sous l’Empire Sith ont changé.. Il ne s’agit plus des membres de l’Empire amputés.. Mais de nouvelles entités.. Et, je crois bon de le rappeler, d’entités qui ont le même statut que Coruscant ou d’autres monde du Noyau même si elles en sont loins.

C’était là qu’il fallait briller. Aussi je haussais le ton, ayant l’air agacé, furieux même.  C’était intéressé et pas tellement en fait. La République avait tendance à sous-considérer ses mondes périphériques.. Aujourd’hui, ces derniers étaient au cœur des tractations diplomatiques. Et Naboo jouissait d’une place privilégiée : primo, nous n’étions pas concernés par ces territoires Siths à restituer.. Deuxio, nous étions une planète en plein essor, suffisamment puissante et proche du Noyau pour pouvoir être considérée comme la bannière de ralliement de ces mondes oubliés. Naboo comme chef de file du front des Bordures. C’était aujourd’hui qu’il fallait se faire entendre. A l’inverse, laisser la bordure extérieure se faire bouffer, et nous étions les prochains à être abandonnés à l’Empire..
Et en tant que nubien, j’adoptais une position purement altruiste, puisque je ne risquais rien directement.. Et en tant que premier à parler, c’est Naboo qui prenait la bannière du ralliement, et avait les épaules pour l'assumer..

-Je suis un Républicain démocrate ! Je peux envisager qu’un monde de la bordure extérieure se joigne à l’Empire parce qu’il est oublié de la République, et parce qu’il a tout intérêt à ne surtout pas résister à l’Empire. Nous sommes bien placés pour savoir que certains mondes souffrent de ne pas être du Noyau.. Mais il est inacceptable que l’on décide de l’avenir d’un peuple, que l’on décide d’abandonner une planète sans qu’elle ait son mot à dire !
Ondéron a été cité, alors parlons-en.. Rétrocédé ?! De quel droit ?! Les autorités d’Ondéron ont choisi de se joindre à la République après avoir gagné leur autonomie et leur indépendance, au terme d’une guerre civile ce me semble, d’ailleurs.  Kira, ce nom vous parle ? C’est celui de la Reine Emalia Kira, souveraine légitime, mais également de la Forteresse Kira, haut lieu de cette résistance face aux Sith et leurs émissaires indirects ! Ondéron n’est pas un meuble dont un peu disposer : C’est un peuple que l’on doit respecter. Aussi, j’interroge non pas les Sénateurs, mais la Constitution même de la République : avons-nous le droit de décider ainsi de l’avenir de ces peuples, comme on dispose d’un lit, d’un bien foncier ou d’un rien !?
C’est pourquoi Naboo insiste : nous voulons que chaque planète ait droit à se prononcer sur cet accord, et puisse négocier avec l’Empire et la République sur les termes  d’un changement d’allégeance. C’est à Ondéron de nous donner la ligne de conduite à adopter la concernant, et à nous d’affiner cette ligne de conduite pour qu’elle profite à tous. Si Ondéron veut se joindre à l’Empire, nous estimons que c’est son droit.. Si Ondéron veut rester ans la République, alors nous estimons que c’est notre devoir de tout faire pour garantir la liberté des membres de notre République. Nous refusons de sacrifier la bordure extérieure pour une égoïste et relative sécurité personnelle : ce serait dénaturer nos principes et briser ce qui est le fondement de la République : ses valeurs !

Ce qui me force à enchainer sur cette histoire de délais, car un tel processus prendra du temps... Avons-nous perdu la guerre ?


Je levais les bras dans une question rhétorique, outré :

-Avons-nous vu la mobilisation de toute les forces de la République être décimée ? Avons-nous toutes nos flottes êtres abbatues les unes après les autres face à une puissance supérieure ? Avons-nous perdu un seul territoire ? Artorias n’était pas de notre ressort, mais de notre responsabilité. Je ne relativise en rien l’importance de ce monde.. Mais Mme Ynnitach semble se méprendre sur un point.. Sommes-nous vaincus ?! Devons-nous nous conduire en tant que tel ?! Nous avons les moyens de livrer une guerre totale et destructrice dont personne ne veut.. Aussi les Nubien refusent catégoriquement l’idée de payer une « une somme forfaitaire de vingt milliards de crédits par mois de retard ». Nous travaillons ensemble à cette paix, d’égal à égal. Nous avons, j’ai commencé par ce point, envie qu’une situation stable s’installe, nous autorisant des actes de bonnes foi gratuits.. Mais s’il faut rappeler que la République est une force vive capable de se battre, alors nous, nubiens, sommes prêts à prendre les armes. Nous aimerions donc, au lieu de cette escroquerie insultante, garantir l’Empire d’un cessez-le-feu permanent et sans condition jusqu’à ce que le Traité soit ratifié.. Ou, dans le pire des cas, refusé.

Je baissais la voix pour reprendre plus calmement, presque avec douceur.

-C’est là en gros ce que les nubiens veulent voir être défendu par les émissaire de la République qui se présenteront sur la station spatiale, que nous voudrions neutre et non indépendante, Flydon Maxima.
Par ailleurs, nous aimerions présenter quelques requêtes annexes..


Je me frottais les mains, comme si je n’étais pas sur de ce que j’avançais. De facto, je sortais du sujet mais pas tellement..

-Nous faisons face à un Empire Sith, soit un Empire qui use dans ses plus hautes sphères de femmes et d’hommes aux dons prodigieux.. Aussi nous aimerions qu’un débat soit ouvert sur la place des Jedi dans la République. Nous devons nous défendre, à tous les niveaux, face à des forces occultes que nous maitrisons mal.. Les Jedi peuvent nous aider.. Je dirais même qu’ils le doivent, à nous de leurs en donner les moyens. Nous aimerions, entre autre, si Sith il y a sur cette station, que des Jedi soient présents pour assurer la sécurité et l’intégrité mentale comme physique de nos émissaires.
Par ailleurs, cette guerre semble rouvrir de vieilles blessures inhérentes à deux conceptions philosophiques trop opposées pour être objectives.. Chancelier, vous nous avez prouvé à tous votre efficacité et votre bonne foi, et les nubiens sont tout aussi disposés qu’avant à vous suivre, vous et votre politique. Néanmoins, jusqu’à ce que le Sénat ait débattu sur une nouvelle place des Jedi, si cela se fait, nous aimerions que vous restiez en dehors des contacts directs avec l’Empire des Sith. Nous ne contestons pas votre droit à représenter l’exécutif, ni même vos fonctions de Chancelier.. Mais nous apprécierions grandement que vous vous fassiez représenter par un membre de confiance de votre cabinet, plutôt que de vous produire en personne devant des Siths.
J’espère que vous prendrez cette dernière requête pour ce qu’elle est : une question de forme et non de fond. Les nubiens veulent minimiser les risques pour vous et pour le débat public comme diplomatique. Cela ne devrait rien changer à votre position.


Ma plateforme fit un dernier tous dans le silence. Allais-je être ovationné ? Je ne sais pas, je pouvais l’espérer. Mais j’étais satisfait de ce que j’avais dit. Premier à parler, j’avais joué sur des cordes sures : patriotisme, bellicisme.. Et j’avais surtout mis en place un semblant de schisme positif. A présent, les bordures étaient des enjeux importants, ce qui forcerait à repenser les pouvoir. Si les bordures pouvaient s’organiser entre elles, et unir leurs poids, alors le Noyau devrait être dépassés.. Et j’espérais propulser Naboo au centre d’accord bilatéraux ou multilatéraux entre ces mondes concernés..
Au pire.. J’étais dans le soutient du Chancelier. Aussi Halussius Aronor était un bouclier d’autant plus efficace que Naboo n’était pas importante –pas encore-. Si on me reprochait mon discours, d’ici peu il serait oublié.. Je n’avais, de toute façon, rien à perdre. Un peu de crédibilité au pire, mais qu’importe je n’étais pas –pas encore…- sénateur en titre, juste porte-parole représentant.

-Vous l'aurez compris, Naboo est prête voter de bon coeurs certaines concessions.. Mais nous refusons de voir ces propositions comme un diktat. Aussi vous aurez compris qu'en plus de voter contre un certains nombre des demandes impériales, notre discours était la base d'une contre proposition à soumettre à l'Empire, et nous espérons que vous serez là pour la parfaire.

Enfin, ma plateforme reprit sa place fixe, et je troquais la parole pour l'écoute. Vite, mon verre d'eau !
Au moins je pouvais profiter du confort du palais, moi..
Invité
Anonymous
La Rotonde sénatoriale. Pour la première fois, Valerion Scalia prenait place dans l'auguste assemblée. Pour la première fois, Artorias voyait un sénateur la représenter au sein de l'organe législatif républicain. Le jour aurait pu être heureux et historique. Il n'était qu'historique. Les Artoriens étaient désormais un peuple en exil, ayant trouvé refuge sur Aargau. Les Sith avaient attaqué soudainement, avec férocité. Ils n'avaient laissé derrière eux que ruines et cadavres. Pourquoi Artorias avait-elle été si injustement frappée? La planète ne présentait aucun intérêt stratégique, tant du point de vue économique que militaire ou politique. Valerion avait finalement cru déceler l'élément qui avait poussé Darth Ynnitach à attaquer sa planète natale : Halussius Arnor. Le Chancelier Suprême était Artorien. Du moins était-il né sur cette planète... Cette explication ne satisfaisait Valerion qu'à moitié, lui paraissant trop simpliste.

Il avait pu, ces derniers jours, faire connaissance avec plusieurs sénateurs et sénatrices. Son interview au Nieb Numb Show n'était pas passée inaperçue, fort heureusement. Surtout, il avait pu aller à la rencontre du Général Tel'kasan et de l'Amiral Thilandril. Ces deux hommes, l'un Nikto l'autre Chalactan, avaient été les modèles de Valerion durant toutes ses études sur Carida. Brillants tacticiens, ils appartenaient à l'Etat-Major de la République et avaient été ravis de rencontrer un sénateur ayant fait sa carrière au sein de l'armée... Qui plus est, ils pouvaient trouver en Valerion Scalia un fervent défenseur du militarisme. Le sénateur avait veillé à ce que son entrevue soit discrète, on n'était jamais trop prudent...

Le Chancelier prit la parole. Ainsi, l'homme qui avait causé tant de mal se trouvait au centre du Sénat. Les paroles qu'il débitait, visiblement sans grande conviction, Valerion les recevait comme des coups de poings. Il s'était attendu à de telles dispositions dans ce pseudo traité de paix. Mais là... C'était de la folie! Le Sénat ne pouvait quand même pas accepter un texte parlant de "restitutions de territoires", si? Arnor avait parlé d'un abandon d'Onderon... il n'avait pas fallu longtemps pour que des regards choqués se fassent apparaître dans les différentes nacelles. Stupeur. L'Empire Sith ne demandait rien. Il exigeait. Qu'exigeait-il? Une reconnaissance de son existence en tant qu'Etat, la libération des Sith détenus par la République, la prise des anciens territoires Sith de la Bordure Extérieure, le système d'Onderon, des pénalités en cas de retard de ratification... Qu'offrait l'Empire? Une reconstruction des infrastructures artoriennes (oui mais aux frais de la République), la libération des prisonniers républicains, un délai pour les citoyens des secteurs rattachés pour quitter leurs foyers et... ah non c'était tout!

Valerion se calma. Petit à petit, il réussit à reprendre son calme et à refouler sa rage. Lorsqu'il fut parfaitement serein, du moins en apparence, il vit qu'un certain Bresancion avait pris la parole. Ce fut un discours de compromis, typique des personnes incapables de représenter une idéologie et de soutenir de véritables convictions. Le représentant nubien parlait du danger séparatiste tout en sous-entendant une défection des territoires de la Bordure, dont faisait partie le secteur qu'il représentait... On disait à la fois que la République n'avait pas perdu mais qu'il fallait faire la "paix" avec l'Empire. Comment pouvait-on affirmer que la République n'avait pas échoué, si la paix s'établissait sur une défaite aussi retentissante que celle d'Artorias? L'allocution de Bresancion était purement politicienne. Elle n'avait rien d'idéologique, et Valerion avait plus que tout en horreur ces hommes politiques dénués de convictions fermes. Qu'il était facile de décrire une belle et grande République tout en ne voulant pas soi-même prendre les armes pour la défendre!

Ce fut son tour de prendre la parole. Sa nacelle s'avança, tandis qu'un silence pesant s'installait. Les yeux de centaines de sénateurs pesaient sur sa personne vêtue de noire. En plus de cela, il ne fallait pas oublier les holocams, diffusant dans la République cette séance exceptionnelle...


    « Prostituer la République! »


Il avait pris la parole d'une voix forte et ferme, qui résonna dans la rotonde.


    « Voilà ce que vous propose le Chancelier Arnor. Offrez-lui aujourd'hui les suffrages favorables à la ratification de ce traité, et vous précipiterez la République dans l'abîme.Je suis Valerion Scalia, premier Sénateur à représenter la planète agressée d'Artorias au Sénat, et je me dois de mettre tout en œuvre pour protéger cette République que mon peuple vient de rejoindre.Je m'étonne, Citoyens, que ni le Chancelier ni le représentant Bresancion n'aient même pas pris la peine de rappeler les faits. Pour quelle raison sommes-nous aujourd'hui réunis? Par quelle suite d'affreux évènements nous pousse-t-on, chers collègues, à ratifier ce "traité"? »


Silence. Le dernier mot avait été prononcé avec un mépris éclatant... Il n'était pas question de laisser Arnor et Bresancion lancer le jeu sans que l'on ne se rappelle de l'histoire.


    « Voici ce qui est arrivé, mesdames et messieurs. Artorias a été attaquée par des troupes Sith. Sans intérêt stratégique majeur, ma planète natale a été choisie par ces barbares pour perpétrer un massacre. J'ai vécu cet enfer, Citoyens. Ce furent des turbolasers Sith qui me sortirent de mon sommeil et me firent perdre mon épouse. Ce sont ces turbolasers et des hordes de combattants qui ont ravagé une planète paisible aux maigres défenses.La République fut rapidement avertie de cette attaque. En effet, depuis des dizaines d'année des accords ont existé entre Artorias et la République pour assurer la défense de cette planète. Aussitôt, le Chancelier Arnor s'est lancé dans la bataille, accompagné de Jedis. Fallait-il vraiment qu'un homme politique, le chancelier, intervienne personnellement pour conduire les troupes de la République? Fallait-il que ce soient des Jedi qui l'accompagnent pour assurer la conduite des flottes républicaines? Au lieu de laisser aux militaires leurs prérogatives, au lieu de laisser faire les experts de la Guerre, c'est le Chef d'Etat et des Jedi qui se sont élancés. Était-ce l'attitude que l'on pouvait atteindre du chef élu de la Nation?

    La réponse est non. »


La phrase était tombée comme un couperet : nette, implacable.


    « Bien sûr que non. Alors même qu'une menace ancienne refaisait surface, était-il raisonnable de foncer tête baissée sur l'ennemi? Les évènements ont prouvé que ce n'était pas seulement irresponsable, mais dangereux. Le pire arriva, et la République fut plongée dans une crise institutionnelle tandis que son Chef d'Etat se voyait être pris par l'ennemi. La folie du chancelier Arnor n'a pas seulement prouvé son incompétence militaire, mais elle a également démontré que les fautes d'un seul sont capables de faire vaciller la République toute entière. »


Valerion porta son regard sur Halussius Arnor. Calme, il continua.


    « En toutes choses, Chancelier, vous avez failli. »


Qu'allait-il récolter pour cela de la part des autres sénateurs? Des sifflements? Des applaudissements? Peu importait.


    « Vous n'êtes pas digne de la fonction que vous occupez, pas plus que vous n'en êtes capable. Mais le Sénat vous a choisi et les temps sont trop durs pour que nous ajoutions une crise politique à la crise galactique qui nous secoue. Il nous faudra se contenter de vous, mais seulement pour un temps. La décence voudrait que vous présentiez votre démission. Mais le pouvoir vous enivre n'est-ce pas? Sinon, pourquoi auriez-vous pris les armes aussi brusquement? C'était bien dans le but de retirer un peu de gloire... Il me semblait qu'au Temple Jedi on vous apprenait à maîtriser vos émotions et à agir avec réflexion. Espérons que tous les Jedi ne soient pas comme vous. Sinon, ils ne valent pas mieux que des Sith. »


Le ton commençait à monter. La tempête s'annonçait pour la chancellerie...


    « Comment pouvez-vous seulement oserprésenter ce texte au Sénat, chancelier Arnor? Votre détention vous aurait-elle amener à "sympathiser" avec l'ennemi? Votre attitude pourrait encore être compréhensible si vous n'étiez pas un Jedi. Un Jedi, Citoyens! N'est-ce pas le rôle même des Jedi que de combattre les Sith, représentants du Côté Obscur de ce que ces religieux appellent "la Force"? La paix avec les Sith est impossible. Il est dans leur nature même de chercher le pouvoir, de mettre tout en œuvre pour le conquérir. A votre avis, sénateurs, que peut motiver Darth Ynnitach à relâcher notre chancelier pour que celui-ci vienne présenter une "paix sith"? Pour quelle raison les Sith consentiraient à ratifier un traité de paix? Pour quelques territoires de la Bordure extérieure? Non! Les Sith se savent encore incapables d'offrir à la République une force suffisamment dangereuse que pour la mettre en péril. L'attaque d'Artorias n'avait qu'un but : plongez les Sénateurs et les Citoyens dans la peur. Dans l'unique but de vous faire accepter un traité de paix inique, vous berçant de l'espoir d'éviter ainsi la guerre. »


Qui pouvait contester un tel raisonnement? Valerion n'avait fait qu'exposer devant la place publique les seules motivations pouvant amener les Sith à proposer une paix à la République. Les Sith vivaient de la guerre. S'ils acceptaient la paix, ce ne serait que pour mieux préparer le Chaos. Valerion reprit, sur un ton plus apaisé et destiné à ses collègues.


    « La Guerre, vous espérez ne pas y faire face. Vous espérez, par un traité de paix, pouvoir épargner aux peuples que vous représentez les horreurs qui ont touché Artorias. Rien de plus légitime, rien de plus humain que cela. Mais ne cédez pas aux émotions que manipulent les Sith! Agissez avec Raison! La Guerre est l'unique solution. Ce prétendu "traité" ne sera qu'une étape dans le plan de cet "empire". Le propre d'un tel régime est de s'agrandir, de conquérir par la violence. Si, aujourd'hui, vous voulez réellement épargner vos peuples de terribles souffrances, vous n'avez d'autre choix que de rejeter ce traité et de déclarer l'Etat de Guerre. Nos troupes sont nombreuses et vaillantes, nos flottes puissantes et bien commandées. Faisons confiance à ceux qui ont été formés pour conduire à la victoire les Armées de la République. Balayons les Sith et écrasons-les avant qu'ils ne nous écrasent. Ne voyez-vous pas que chacun des points du traité est un avantage concédé aux Sith? Comment la République pourrait-elle seulement accepter de traiter avec un tel régime? Un "empire", Citoyens! Ce que vous propose le Chancelier c'est de prostituer les valeurs de la République dans l'unique but de s'attirer les mérites d'une paix faussement glorieuse. Politicailleries que tout cela.Les Valeurs Républicaines, voilà les seules choses qui doivent servir de base intangible à toute décision du Sénat. La démocratie, la liberté d'expression, l'intégrité physique et tant d'autres Droits... voilà ce qu'est la République. L'Empire Sith est tout ce qu'il y a de plus antinomique à la République! Dès lors, comment pourrions-nous reconnaître ce prétendu "Etat"? La reconnaissance officielle d'un Etat impérial Sith reviendrait à accepter que les Valeurs de la République ne sont pas universelles. Que la barbarie et la criminalité institutionnalisées sont acceptables dans certaines parties de la galaxie et que le Sénat n'accepte pas seulement cela mais le cautionne. Je ne peux rejoindre la position du représentant nubien : celle du fatalisme. Non, l'Empire n'est pas une réalité qu'il faut accepter. Non, la barbarie n'est pas un fait moderne propre à une culture. Cessons ce relativisme médiocre. Il est trop aisé de plaider pour les Valeurs Républicaines depuis un palace, tout en refusant de mettre les mains dans le cambouis afin de les protéger. »


Le premier point portant sur la reconnaissance de l'Empire était réglé. Valerion agissait avec méthode dans son discours. Il veillait à varier le ton de sa voix, pour que jamais un auditeur ne décroche. Il pouvait lui arriver de parler longuement, mais cela n'était pas un défaut pour autant que les intonations de la voix soient capables de maintenir l'attention.


    « Mais ce "traité" ne s'arrête pas à la prostitution de nos Valeurs, il voudrait également violer le Territoire Sacré de la République. Vendre les peuples de la République! Voilà qui est intolérable! Jamais Artorias et ses Citoyens n'accepteront que leur terre natale leur soit restituée suite à un marchandage abominable. Jamais nous n'accepterons que notre intégration à la République signifie le rejet de peuples depuis longtemps républicains! Ondéron est une part de la République aussi cruciale que l'est Coruscant. La distance par rapport à la capitale n'est pas une mesure d'un "taux républicain". Dans ses frontières, la République est partout. Artorias est aujourd'hui territoire républicain, tout comme Ondéron. Les troupes Sith à cet instant présentes sur Artorias violent la Souveraineté Républicaine. Cette violation, à elle seule, est constitutive d'une déclaration de guerre. La question n'est pas de savoir si Ondéron ou les autres peuples que le Chancelier Arnor veut livrer à la Barbarie Sith doivent se prononcer par référendum sur leur accord ou non avec ce traité, comme le prétend le représentant Bresancion. La Constitution Républicaine offre à chaque entité fédérée la possibilité de quitter le giron fédéral, elle n'offre pas aux gouvernements fédérés un droit de veto sur la ratification des traités relevant des compétences fédérales. Ces peuples ont leurs représentants au Sénat - et nul doute qu'ils sont tout aussi outrés que moi de cette proposition - leur voix dans la Rotonde représente les peuples qui les ont élu. En réalité, la question est de savoir si les autres Sénateurs accepteront de livrer des populations entières à la Tyrannie Sith! La question est de savoir si l'Empire Sith arrivera à dégager une majorité qui lui soit au sein du Sénat républicain!Si c'est le cas, la République s'écroulera. »



A vrai dire, Bresancion n'avait pas véritablement tord... d'ailleurs Valerion n'avait jamais dit que le représentant nubien se trompait. Le Sénateur d'Artorias faisait simplement une analyse différente.


    « Le représentant nubien, monsieur Bresancion, a souligné une chose importante : une bataille a été perdue, pas la guerre. Nous sommes, à l'heure actuelle, en mesure d'éliminer la menace Sith, la menace naturelle pour la démocratie que représente un Etat totalitaire. Sénateurs et sénatrices, si vous faiblissez aujourd'hui, si vous acceptez cette paix qui n'est qu'un leurre, vous porterez la responsabilité des hostilités qu'ouvrira tôt ou tard l'Empire Sith. Reconnaître l'Empire serait accepter qu'un Etat totalitaire ait une quelconque légitimité, alors que la République se proclame légitimée par le choix populaire! Comment les Citoyens Républicains pourraient-ils avoir confiance en leurs institutions, si celles-ci sont prêtes à les livrer à la dictature de tyrans menaçants?  Comment, ne serait-ce que par dignité, la République pourrait ne fut-ce qu'envisager discuter avec les Sith lorsque ces derniers veulent imposer de prétendues pénalités à la République Souveraine? »


Le ton était monté, petit à petit, prenant en ampleur. Il fallait qu'autour du Sénateur Scalia se réunissent tous ceux que pouvaient révolter un tel traité. En tous points, ce dernier était un désastre pour la République. C'était une évidence. Aucun point ne s'avérait favorable à la République. Et pourquoi? Parce que la bataille d'Artorias avait été perdue?


    « Il n'y a pas d'alternative autre que la Guerre. Croyez bien que ce n'est pas un revanchisme idiot et irréfléchi qui me poussent à tenir devant vous de tels propos. Je ne suis pas mû par un désir de revanche artorienne. J'ai été formé sur Carida aux Valeurs de la République, et le bien commun m'inspire bien plus que les intérêts particuliers.

    J'aspire à la Paix. Mais pas une paix qui n'aurait comme unique intérêt que de faire oublier les désastres dont le Chancelier Arnor et ses ministres sont responsables. Mais une Paix véritable, une Paix durable et non une paix achetée par la vente de nos Valeurs, de nos Territoires et de nos Peuples.J'ai vu sur Artorias ce qui peut un jour se produire jusque dans le Noyau si nous ne réagissons pas aujourd'hui. Levons-nous, Sénateurs! Soyons fiers de nos Valeurs Républicaines, soyons fiers et dignes du mandat que nous ont donné nos Peuples! Proclamons haut et fort que devant le despotisme la République ne cèdera pas! »


Fort, terrible, les poings brandis, le Sénateur d'Artorias venait d'achever son discours. Égoïstement, il espérait recueillir des applaudissements nourris pour une prise de parole qui avait le mérite d'être honnête à l'égard des populations de la République.
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Circonspect et hésitant.

Voilà qui était bien rare, mais Janos se trouvait, en cet instant, circonspect et hésitant. Critiquait-il ces accords : l'Union Loyaliste le lui reprocherait - or, qui, hormis les adhérents à la cause d'Arnor accordaient un tant soit peu de crédit au sénateur d'Aargau ? L'acceptait-il : Scalia ne le tolérerait pas - à juste titre, par ailleurs -, et surtout, surtout, cette Harmonie si fébrile qui permettait à la République de résister tant bien que mal à cette crise sombrerait inéluctablement. Car il était impensable que l'on sacrifiât les planètes de la Bordure Extérieure pour que le Noyau survécût au naufrage. La Paix ou l'Harmonie ? Le dilemme était entier - et jamais Janos n'aurait imaginé que les piliers de l'Ordre en vinssent à une telle antinomie.

Le sénateur d'Aargau écouta attentivement le discours que prononça Scalia. Une allocation bien virulente à l'encontre d'Arnor, et peut-être injuste à bien des égards, mais tout à fait compréhensible... Il fallait au moins reconnaître que cet homme était audacieux pour une première manifestation en public : oui, voilà qui était aussi audacieux que d'inviter plusieurs dizaines de sénateurs lors d'une soirée pour leur proposer une réforme constitutionnelle... Janos apprécia également la très nette maîtrise de la rhétorique dont faisait preuve cet homme. Scalia exposait ses idées avec grâce et fluidité : on voyait très nettement où il en voulait en venir, et, à l'inverse de cet impudent de Bresancion, son absence de compromission avait le mérite d'offrir à ses propos une clarté que l'on ne pouvait que louer. Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement...

Quand ce dernier eut terminé, ce fut au tour de Janos de prendre la parole. Par quelle magie du hasard le réfugié et son hôte eurent tour à tour la parole, voilà qui demeura agréablement surprenant, à supposer bien sûr que le hasard eût une réalité objective... Quoi qu'il en fût, la nacelle d'Aargau s'éleva dans les airs à son tour, entourée d'une foule d'holocams voletant à la manière de moucherons qu'exalte l'éclat d'une lumière dans la nuit.


«Pour ma part, sénateurs, je ne m'en prendrai pas à notre Chancelier. Je suis persuadé que celui-ci a fait ce qu'il a pu au cours de ces accords. Nous tous savons combien il est difficile de faire valoir ses idées au cours d'un débat. Par conséquent, nous pouvons aisément imaginer combien ce type de difficulté se trouvera décuplé au cours d'un traité de paix. Si les choses sont ainsi, nous ne pouvons inculper Halussius Arnor : c'est à l'Empire Sith qu'il faut s'en prendre. Et à lui seul ! C'est son impérialisme qui nous plonge dans la situation actuelle. Sans aucun doute, si notre Chancelier a pu accepter de tels accords, c'est qu'il n'avait d'autre choix. Car personne ne peut ratifier la césure du système républicain en s'y donnant à cœur joie. À moins d'être séparatiste, bien entendu...»

Ainsi personne ne pourrait accuser Janos d'avoir trahi Arnor. Personne ne pourrait lui renvoyer des arguments fallacieux, comme : "Vous qui avez réclamé à la Cour Suprême qu'on réhabilite le Chancelier, comment pouvez-vous critiquer les accords auxquels il est parvenu, alors que c'est en partie par votre faute ?" Oui, il fallait anticiper les réactions enfantines de ces rapaces. Et surtout, conserver le peu de crédit si difficilement conquis au sein de l'Union Loyaliste...

«Cependant, la colère du Sénateur Scalia est tout à fait légitime. Mettons-nous à sa place : son peuple a été opprimé ; ses concitoyens ont subi les pires monstruosités ; sa planète a été mise à feu et à sang. Qui, parmi vous, aura l'impudence de blâmer son zèle désespéré ? Qui donc ? Y a-t-il dans cette assemblée des hommes si attachés à leurs intérêts personnels qu'ils en oublieraient la détresse de cet homme, la misère de ce peuple ?»

Évidemment, personne ne répondit. En tournant les choses ainsi, Janos ne pouvait que contraindre le Sénat à se taire, ou à se discréditer définitivement. Et ainsi, subrepticement, le sénateur justifiait malgré tout la ratification des Accords d'Entraide Exceptionnelle récemment signés sur Ondéron.

«Oui, mettons-nous à sa place, car un jour, si nous acceptons ce traité de paix, le sort d'Artorias sera également celui de trente autres planètes de la Bordure Extérieure. Et à terme, qui nous dit que ce ne sera pas celui de chacun de nos mondes ? Si l'espace républicain voit ses frontières se rétrécir, toutes les planètes deviendront frontalières tôt ou tard. Nous ne pouvons tolérer une telle aberration ! Non, nous ne le pouvons ! Et ne vous y trompez pas : en me plaçant de mon petit point de vue, en ne me concentrant que sur mon petit nombril, je n'ai, moi, Janos, sénateur d'Aargau, aucun intérêt à défendre la Bordure Extérieure. Aargau est la planète vivable la plus proche de Coruscant dans la carte de la Galaxie. Alors à quoi bon s'embêter, me dira-t-on ? Pourquoi craindre des évènements qui se situent à des années lumières de mon système ?»

Légère pause, pour mettre en valeur le paradoxe, et le résoudre aussitôt après.

«Eh bien, parce que je me moque de mon petit nombril ! Parce que j'envisage la République comme un tout indissociable, inaltérable ! Parce que je refuse que l'on sacrifie trente planètes pour que les autres s'assurent leur petit sécurité personnelle ! S'il en est ainsi, alors nous ne vivons pas dans une République. Alors il ne sert à rien de se rassembler, de débattre, de penser ensemble un bien commun. Non, s'il en est ainsi, rentrez chez vous, créez chacun votre armée pour défendre votre planète, et tremblez que l'Empire ne s'en prenne qu'à vos voisins.»

Nouvelle pause, pour reprendre avec plus de vigueur encore :

«Mais nous n'avons pas besoin de discours pour comprendre que ce choix n'est pas recevable. Luttons ensemble pour éradiquer ce nouvel ennemi ! Liguons-nous contre l'Empire Sith ! Restons unis pour redonner à notre belle République toute la force qui est la sienne ! Je ne pensais pas qu'un jour je tiendrais ce discours. Non, jamais je n'aurais cru en venir à cette extrémité. Mais je crois qu'il n'y a qu'un seul choix possible, et ce choix est simple : nous devons déclarer la guerre à cet Empire ! Je suis un défenseur de la Paix, pourtant - et nombre d'entre vous le savent -, mais je préfère faire cette entorse à mes idéaux, et je l'assume : mieux vaut la guerre à l'extérieur et l'Harmonie à l'intérieur, que la Paix à l'extérieur et le chaos à l'intérieur. Telle est la guerre que nous devons mener, non par un bellicisme forcené et aveugle, mais pour promouvoir la liberté au sein de la Galaxie. Ce ne sera pas la guerre d'une planète isolée sur la Bordure Extérieure ; ce ne sera pas la guerre d'un système centralisé protégeant le Noyau ; ce ne sera pas la guerre des pro-Arnor, des pro-Rejliidic ou des pro-Keyïen. Non ! Ce sera la guerre d'une République réunie et coalisée contre un ennemi commun ! Que chaque planète, que chaque système se considère comme le hoplite d'un maillon inexpugnable ! Nous tous, serrons les rangs et participons, à notre échelle, à notre niveau, à un effort de guerre commun et planifié ! Oubliez les antagonismes, oubliez les vieilles rancunes, oubliez jusqu'à vos convictions pour ne croire qu'en un idéal, et un seul : la cause d'une République une et unie ! Moi, Lord Janos, sénateur d'Aargau, je souhaite qu'aujourd'hui, soit proclamée l'Union Sacrée !»

Ainsi la Paix fut-elle sacrifiée à l'Harmonie. En prononçant ce discours unificateur, Janos comptait bien faire figure d'arbitre transcendant les diverses mouvances qui déchiraient le Sénat ; il espérait réellement que le monde politique saurait enfin s'unir en un effort collectif ; il pensait avoir mis à mal tous les préjugés qui accablaient sans cesse ses rêves de révision constitutionnelle ; mais surtout, il savait que l'Ordre n'en attendait pas moins de lui.

Jamais il n'avait tenu un discours si enflammé, même du temps de ses campagnes politiques révolutionnaires sur Aargau. Et voilà qui se fit sentir assez tôt : dès que la nacelle eut rejoint les tribunes, le sénateur retomba sur son siège, vidé de ses forces.


«Je... Je ne serais pas contre un verre d'eau, Mademoiselle Evans...»
Ragda Rejliidic
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Alors qu'Halussius énonçait les termes du traité, le Hutt hésitait longuement... Devait-il intervenir, alors qu'une atmosphère hostile régnait encore à son égard ? Qu'Halussius lui témoigne son entière confiance n'avait rien changé aux opinions de ses homologues. Toute intervention ne risquait-elle pas de faire dévier le débat ?
 
Et s'il l'ouvrait... Devait-il répondre au nom de Bakura, ou bien en tant que Ministre de l’Économie et du Trésor Républicain ? La portée de ses mots n'auraient pas le même sens s'il adoptait un rôle plutôt qu'un autre. En même temps... Il ne pouvait, dans un cas comme dans l'autre, se permettre de critiquer ce traité. D'une part parce que le soutient du Chancelier lui était des plus indispensable... Et d'autre part, parce qu'il avait été l'un des acteurs de ce texte. En politique, mieux valait se faire détester pour ses opinions que de donner l'impression de changer d'avis comme de poncho.
 
Alors que ses hésitations ne semblaient vouloir trouver un dénouement acceptable, le Hutt se complaisait dans l'écoute des divers intervenants. Aucun d'eux n'avait tord, dans le fond. Ce texte était une insulte, mais une insulte avec laquelle il faudrait faire... Ce n'était qu'une question de stratégie, et non de politique pour une fois. Ragda pouvait pardonner à certains de ne pas le comprendre... Mais quant au Sénateur d'Artorias en exil... N'avait-il pas été un haut gradé militaire ? Se laissait-il aveugler par ses envies de vengeances ?
 
Ragda hésitait toujours... Il s'amusa quelques minutes en observant le jeu d'équilibriste auquel s'adonnait le Sénateur Janos. Même s'il détestait ce type, il devait lui reconnaître de véritables talents d'orateur. Et alors que celui-ci regagnait sa place... Il se décida enfin.
 
Il était temps.
 
D'une pression du poing sur le panneau de contrôle tactile, le Hutt fit avancer sa nacelle. Une voix, féminine numérisée annonça alors :
 
« Le Sénateur Ragda Rejliidic, représentant de Bakura »

 
 
Il s'était finalement décidé à jouer son « petit » rôle de Sénateur. Celui-ci lui laissait plus de... liberté. De cette manière, ses paroles n'engageraient ni son Ministère, ni le gouvernement auquel il appartenait toujours.
 
« Votre Excellence... » commença t-il, tandis que que sa nacelle dérivait à quelques mètres seulement de la tour centrale de la Rotonde, avant d'embrasser l'assemblée du regard, les bras écartés « Sénatrices, Sénateurs de la République... » L'espace d'un instant, il s'était attendu à une déferlantes de cris injurieux... Mais fort heureusement, la gravité du sujet du jour n'autorisait guère ce genre de gamineries.
 
« Oui, ce traité est une insulte. » déclara t-il, parlant très lentement. Il marqua une pause d'une demi seconde, essayant d'imaginer, avec léger sadisme, le Chancelier en train de blémir dans son dos.
 
« Mais une insulte qu'il nous faudra tolérer et digérer. » Ragda chercha à capter le regard d'Alan tout en  continuant : « Lorsque l'on se fait mordre par une bête enragées. Que l'on est sans défense, pris par surprise... Il n'existe d'autres solutions que de s'amputer soi-même le bras, afin de s'échapper de cette étreinte mortelle... » Belle image certes, mais certainement pas du goût de toute le monde... Aussi, il enchaîna rapidement :
 
« Les Sith nous ont surpris avec cette attaque... Et le Chancelier Arnor a fait ce qui lui semblait juste et nécessaire pour y répondre. Je comprends votre rancœur Sénateur Scalia, mais sans son intervention, il n'y aurait peut-être plus aucune âme sur votre monde à l'heure ou nous tergiversons.

Ce traité est nécessaire. Il est même vital.

Qui d'entre-vous aujourd'hui est capable de me décrire, avec certitude, les moyens dont disposent nos adversaires ? Nous avons un nom certes : l'Empire Sith, mais que savons nous de leurs forces armées ? De leur commandement ? De leur organisation ? De leurs activités ? De leur fonctionnement ? Rien du tout ! Nous ne savons même pas sur quels mondes sont placés leurs chantiers spatiaux, leurs instances politiques, leurs sites stratégiques de production d'armes et d'équipement ! Comment pourrons-nous dans ces conditions porter le conflit à leur frontière ? En sautant à l'aveuglette dans l'hyperespace ?

A tout ceux qui prône le conflit, la guerre, le refus de ce texte... Je réponds ceci : Êtes-vous prêt à risquer la République tout entière dans un pari ? Et si l'ennemi nous dépassait en puissance ? Et s'il nous écrasait comme il l'a fait sur Artorias... Nous aurions alors tout perdu, absolument tout perdu...

N'oubliez pas que cet Empire s'est développé dans l'ombre, depuis ces décennies, des siècles mêmes... Il a eu tout le temps nécessaire pour nous juger, pour étudier nos réactions, pour déterminer nos points faibles... Comme le prouve cette débâcle. Auraient-ils déclenchés ce conflit s'ils n'avaient pas jugés être capable de nous tenir en échec ? ILS ont fait le choix de se révéler à nous, et non l'inverse ! »

 
Il frappa à plusieurs reprises de son poing droit sur la paume ouverte de sa petite main gauche, dans un geste de colère et d'indignation qui battait la mesure de ses propos emportés.
 
« Je ne suis pas un idiot naïf... Aucun de nous ne l'est ! » déclara t-il en pointant l'assemblée d'un index accusateur. « Il suffit de regarder dans notre Histoire pour deviner les intentions de nos agresseurs... Il ne respecteront ce traité qu'un temps... Après quoi, il le briseront certainement...

Ce traité de paix n'en est en réalité pas un... Il n'apportera pas la paix... Il ne fera que différer la guerre... Il nous donnera un répit vital... Un répit dont nous avons besoin pour mieux connaître notre ennemi, pour nous donner toutes les chances de le défaire lorsque ce jour funeste adviendra. Un répit dont nous avons besoin pour nous préparer...

Sénateur Scalia... Je sais que ces mots sont durs à entendre... Mais au cours de vos années d'engagement militaire, n'avez-vous jamais battu en retraite, sacrifiant au passage plusieurs de vos hommes, alors que la bataille, incertaine, risquait de coûter bien trop de vie pour être poursuivie ?

Je ne dis pas que ce choix est facile, ou qu'il doit être fait de bon cœur... Je dis seulement qu'il est vital.

Si nous refusons ce texte aujourd'hui, nous déclencherons une guerre à laquelle nous ne sommes pas préparés... »

 
Voilà pourquoi il s'agissait aujourd'hui de stratégie, et non de politique. Comprenant que ses opinions tranchées risquaient de faire réagir le concerné avec virulence, le Hutt tenta tout de même de calmer le jeu :
 
« Sénateur Scalia... Vous savez que j'ai fait tout le nécessaire pour accélérer les procédures, pour vous donner un statu de peuple en exil, pour vous trouver un monde hôte. J'ai autant de considération pour les Artoriens que pour n'importe quel peuple de notre République... J'aimerais pouvoir faire autrement, mais nous n'avons pas le choix... Si nous prenons la mauvaise décision aujourd'hui, nous reproduiront au centuple ce que nous venons de vivre ces derniers jours. Nous devrions pourtant avoir retenu la leçon ! En cas de refus, rien n'arrêtera les Sith, si ce n'est un conflit majeur, total et particulièrement sanglant duquel nous sortirons exsangue et plus fébrile que jamais... Dans le meilleur des cas.

Et puis... Il existe toujours une infime possibilité que le traité soit respecté. Pouvons-nous l'ignorer ? Et si les Sith avaient changés ? Nous ne connaissons rien d'eux ! Par le passé nous les avons exterminés, avec l'aide des Jedi... Et que s'est-il passé ? Il sont toujours revenu en force, toujours plus remontés et avide de vengeance que jamais ! Le Chancelier Arnor explore aujourd'hui une nouvelle voie, celle de l'apaisement. Et il a raison ! »

 
Il était temps de conclure :
 
« Sénatrices, Sénateurs... Tel est notre choix aujourd'hui : Prôner l'union sacrée et nous lancer dans un conflit face à un ennemi dont nous ne connaissons rien... Ou bien accepter amèrement cette défaite, et nous préparer pour l'avenir.

Nous préparer militairement, financièrement, politiquement... Nous préparer en resserrant nos liens avec nos alliés : les Hapiens... Et les Jedi évidemment ! Sur ce point je rejoins totalement l'avis de M. Bresancion.

Et c'est pour toutes ces raisons, que Bakura votera pour la validation de ce texte. »

 
Le Hutt commença à lever le poing pour frapper l'écran tactile de sa nacelle lorsqu'il hésita... Il s'était promis de ne pas faire trop de vagues... Mais... Mais c'était bien trop tentant... Il ne su résister. Il beugla :
 
« Et tout ceux qui osent se plaindre des termes de ce traité, j'aimerais les mettre face à leurs propres décisions ! C'est vous, oui vous, qui avez saboté ces négociations ! Qu'attendiez-vous de vos choix précipités ? Alors que l'Empire présentait un visage fier, inflexible, je me suis retrouvé devant leur souveraine, destitué de mes pouvoirs, tandis que le Chancelier, tout juste libéré, ne jouissait pas encore de ses prérogatives ! C'est vous qui avez donné à cet Empire toutes les raisons de nous marcher dessus, et de ne lâcher sur aucunes de ses exigences... Alors assumez-en les conséquences. »
 
Oui... Ca faisait du bien... Alors qu'il retournait à sa place, sous les cris et les insultes de l'assemblée, Ragda maudissait une nouvelle fois la Dame Noire des Sith. Elle n'avait rien voulu entendre... Elle avait été trop gourmande... Si aujourd'hui ce traité n'était pas ratifié, tout le sang coulé, tous les risques encourus, n'auraient servi strictement à rien... Quel gâchi.
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Prendre la parole devant tant de monde, devant le sénat tout entier inquiétait beaucoup Svein. Il ne cessait de regarder sa montre en attendant de pouvoir prendre place dans sa nacelle. Madame Octance était à ses côtés et elle semblait aussi tendue que lui. Pourtant, l'heure vint, les deux humains se regardèrent et échangèrent un sourire à la fois complice et crispé. Svein avança, s'asseyant dans le siège au centre de la nacelle, Octance prit celui de droite, il l'avait désigné, peu de temps avant l'appel du Chancelier, comme assistante et non plus comme simple secrétaire.

La tension était palpable au sein de la rotonde. Le Chancelier devait être le plus tendu de tous, pensait Svein. Ce dernier et plusieurs sénateurs prirent la parole. Svein les écouta tous avec attention, puis il décréta, après le passage du sénateur de Bakura, qu'il devait intervenir.


« Et bien, que d'arguments intéressants... Allons-y. »

Appuyant sur le bouton d'intervention, Svein détacha la nacelle de Balmorra du socle sur lequel elle reposait. L'engin vola jusqu'au centre de la rotonde. Le sénateur était de plus en plus impressionné par la foule. Ce fut un petit mot de Madame Octance qui le rassura.

« Imaginez-vous sur Balmorra... »

Ce qu'il fit. Il se détendit et, arrivé face au Chancelier, il le salua, sans activer son micro.

« Monsieur le chancelier » Dit-il à voix basse. « Sénatrices et Sénateurs ! » Dit-il, micro activé et beaucoup plus fort. « Je me présente, Svein Octave Damask, sénateur nouvellement élu de Balmorra. J'aurais aimé, je ne vous le cache pas, prendre la parole pour la première fois devant vous dans d'autres circonstances. »

La nacelle s'éloigna de la tour du chancelier, se déplaçant lentement dans la rotonde.

« Aujourd'hui, nous sommes dans une situation très difficile. D'un coté, nous avons un traité inacceptable, de l'autre, nous avons une République qui ne peut pas se défendre face à un ennemi inconnu. Les sith nous l'on démontrez, ils sont près à combattre, contrairement à nous. Nous nous sommes laissés avoir, la République a laissé son armée s'affaiblir, pensant les menaces extérieures inexistantes. Cet état de fait est de notre faute à tous, en tant que sénateurs, mais aussi en tant que citoyen républicain, il n'est pas JUSTE, de s'en prendre aux jedi, car je tiens à rappeler que sans les jedi, nous parlerions tous mandalorien. »

La nacelle de Balmorra se tourna vers celle du sénateur Scalia. Les traits de Svein étaient durs, sa détermination se lisait sur son visage, sa colère aussi.

« je comprends ce que vous vivez Monsieur Scalia, j'essaye de l'imaginer, mais ce n'est pas une raison pour tenir de tels propos ! Vous jetez la pierre sur les jedi et notre chancelier, mais qu'auriez-vous fait s'il n'avait pas réagi ? La MÊME CHOSE ! » Sa voix, devenu très grave, résonna dans toute la rotonde, sa nacelle retourna au centre de l'hémicycle. « Nous devons reconnaître le courage du Chancelier, qui a tenté de sauver une planète, nous devons aussi remercier les jedi pour toute l'aide qu'ils nous ont apportés pendant des siècles. Que serions-nous devenus sans eux face aux mandaloriens ? A quoi ressemblerait notre sénat, sans les jedi pour calmer certaines de nos querelles ? Surement à un beau bordel. » Svein laissa planer le dernier mot, très familier, mais compréhensible par tous, dans le sénat, puis il reprit. « Je pense, qu'il est aujourd'hui tant à la République d'aider les jedi et en ce sens, Balmorra apportera toute l'aide qu'elle peut à la République et au Chancelier. »

Svein fit une pause, pour se détendre un peu et se calmer, mais aussi pour laisser planer l'idée qu'il venait de lancer dans la tête des sénateurs.

« Comme l'a dit le sénateur Rejlidiic, nous ne pouvons-nous lancer dans une guerre sans information. Nous devons donc accepter la trêve, temporairement. Mais, car il y a un mais, rien ne nous oblige d'en honorer les différentes parties. Rassembler des sommes d'argent aussi importantes prend du temps, temps que nous pouvons mettre à profit pour préparer la République. Comment nous préparez me direz-vous ? C'est une bonne question, à laquelle Balmorra a des solutions. »

Le sénateur fit une pause, préparant dans sa tête la suite de son intervention.

« En effet, la planète que je représente dispose de plusieurs super usines, spécialisées dans les conceptions de hautes technologies. Pourquoi ne pas les utiliser ? Pourquoi ne pas utiliser les ressources dont dispose la République pour la préparer ? Kuat et Fondor et leurs chantiers, pour notre flotte. Carida et Anaxes pour nos troupes aux sols. Balmorra ? Utilisons ses usines et ses ingénieurs pour nous créer une armée droïde, montrons la puissance de la République aux sith, écrasons-les par notre puissance économique ! Une armée de droïdes servira à faire le nettoyage primaire, ne sacrifions pas nos soldats en vain, montrons aux sith qu'ils ne valent même pas la peine que nous sacrifiions des vies républicaines pour eux. Nous sommes la REPUCLIQUE, nous sommes la PREMIERE PUISSANCE GALACTIQUE ! »

L'humain écouta sa propre voix résonner dans le sénat, il ressentait une certaine fierté dans le fait d'oser dire ses idées devant une bonne partie de la galaxie.

« Je suis donc pour l'acceptation du traité, mais sans jamais l'honorer. Le gouvernement républicain est composé de milliers de cerveaux et je pense pouvoir dire qu'ils sont loin d'être atrophiés, alors prouvons qu'un sénat vaut mieux qu'un seigneur et suivons la voix de la raison. Acceptons le traité et laissons croire aux sith que nous faisons tout pour rassembler l'argent, mais utilisons l'argent rassembler pour financer notre préparation. Il faudra surement lever un impôt de guerre, mais au moins, nous serons sûr que l'argent sera réutilisé correctement. »

L'air grave, Svein mesurait la portée de ses paroles. Tout le monde devait faire des sacrifices pour espérer sortir victorieux de cette guerre. Svein était près à mettre Balmorra en jeu, sa capacité productive, son économie, au service de la République. Il espérait que les autres sénateurs seraient près à en faire autant.

« Je vote pour le traité, mais aussi pour la liberté des peuples de la République. »

La nacelle de Balmorra retourna s'accrocher sur son socle. Svein garda un sourire de façade, le temps qu'il soit sur de ne plus être filmé, puis il poussa un long soupire et s'assit dans son siège, relâchant un peu sa concentration.
Halussius Arnor
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Comme Halussius le redoutait, la Rotonde toute entière était en train de s'ébranler. Un tumulte d'accusations, de réprimandes, de propos durs et de basse politique... Comment aurait-il put en être autrement ? Comment les sénateurs pouvaient-ils accepter l'inacceptable ? En cet instant, le Chancelier suprême de la République se trouvait dans la situation inextricable de devoir convaincre pour l'adoption d'un texte que lui même refusait d'adopter. Une chance que la session soit à huis-clos.

Halussius observait les orateurs les uns après les autres. Celui qui marqua le plus le Jedi est sans aucun doute le sénateur nouvellement élu de son propre monde, celui-là même qu'il était parti défendre et qui se trouvait en ruine aujourd'hui. Halussius était un Jedi de surcroît, son caractère et son tempérament l'aidait à garder calme et raison en toute circonstance. Mais lui même devait avouer, non sans une certaine surprise pour lui même, qu'il aurait bien rendu la politesse au sénateur Scalia.

Alors qu'un certain nombre d'orateurs devaient encore s'exprimer, Halussius se décida à réagir. De son doigt il pressa l'écran de son pupitre. Immédiatement, la liste des orateurs fut mise en stand-by la parole revenant prioritairement à la Présidence. Calmement et dignement, Halussius se leva. Il resta un bref moment silencieux observant tout autour de lui... et commença.


 « Honorables représentants de la République, le sénateur Scalia d'Artorias est dans le vrai. J'ai failli.

En tant que Chancelier suprême et l'état d'urgence ayant été déclaré par cette assemblée, je devenais le commandant en chef de nos forces armées. Bien que la constitution galactique ne dise rien à ce sujet, j'ai pris la décision de conduire moi même les troupes envoyées en défense dans le système d'Artorias, comme la coutume me permettait de le faire, pour le succès que nous connaissons aujourd'hui.

Je pensais pouvoir m'appuyer sur ma formation et mon expérience au sein de l'ordre Jedi afin de lutter contre nos ennemis et les repousser. D'aucun affirmerait que j'ai « pêché par orgueil ». Oui, mesdames et messieurs, j'ai échoué. Et cet échec, il me ne quittera pas jusqu'à la fin de mes jours.

Sénateur Scalia. Vous êtes le représentant d'un peuple en exil, un peuple qui a souffert et qui souffre encore. Mais gardez ceci à l'esprit. Comme vous, j'ai vu notre monde brûler. Comme vous, j'ai vu des hommes et femmes mourir devant mes yeux, se sacrifier pour Artorias et pour la République... Comme vous, sénateur, j'ai perdu de la famille et plus encore j'ai perdu un peuple... Vous mettez en doute mes compétences...

Mais je ne laisserai personne dans cette assemblée mettre en cause mon intégrité ! Pas même vous monsieur le sénateur. J'ai pris les armes car Artorias était attaquée et subissait déjà les affrontements. Il fallait réagir dans l'urgence. En tant que Chancelier suprême, il était de ma responsabilité d'agir !

Vous me demandez de présenter ma démission... Je ne le ferai pas. N'y voyez pas là n acte de défiance envers l'institution sénatoriale, ni même une démonstration de ma par d'une quelconque ambition ou bien tout simplement que je m'accroche au pouvoir. Ce n'est rien de cela. J'ai commis une erreur, peut être bien la plus importante de ma vie, mais cette erreur ne suffit pas à remettre en cause tout le travail déjà accomplis et qui reste encore à accomplir.


Halussius marqua un instant une pause. Son cœur battait rapidement. Le Jedi avait l'habitude de devoir se justifier sur la politique qu'il menait. Il se trouvait dans la situation inédite de devoir se justifier sur ses propres sentiments. Il fini par reprendre.


 « Bien que je m'étais résolu à ne pas me prononcer personnellement sur l'adoption ou non de ce traité, afin de ne pas influencer d'une quelconque manière de votre jugement, je vais vous donner mon sentiment.

Ce traité est inacceptable ! Je l'ai pensé dès que Darth Ynnitach m'a exposé ses conditions et je le pense encore à cet instant.

Mais je partage l'avis du Ministre Rejliidic, ce traité est nécessaire. Pourquoi ? Certains d'entre vous l'on dit, nous ne savons pas si les Sith disposent d'une force armée plus conséquente que celle déployée pour Artorias. Peut être que cette flotte représente la seule capacité offensive que l'Empire renaissant est en mesure de déployer. Ce qui ne représente en vérité qu'une fraction de nos propres effectifs.

Mais il se peut tout aussi bien que cette force ne soit que la partie émergé de l'iceberg... Il se peut tout aussi bien que l'Empire, dans les confins de la Bordure Extérieure, dispose d'une force armée aussi importante que la nôtre... Auquel cas, nous lancer dans une guerre avec les Sith serait plus hasardeux.

La vérité, mesdames et messieurs les sénateurs, c'est que nous devons admettre l'éventualité que la République, à l'heure où nous parlons, n'est peut être pas en mesure de reporter une guerre contre le nouvel Empire Sith. Les services de renseignements de la Marine ainsi que la Direction républicaine du renseignement que le gouvernement à réformée, redoublent d'efforts actuellement afin d'obtenir les plus de renseignements possible, mais il faudra du temps, du temps hélas que nous n'avons pas su mettre à profit jadis.

Depuis trop longtemps, la République et l'Ordre Jedi se voilent les yeux... Depuis trop longtemps, chacun d'entre nous vivons dans l'illusoire tranquillité d'une galaxie débarrassée des Sith. Nous avons triomphé d'eux jadis et ce fut une éclatante victoire. Mais n'avons nous pas nous aussi pêcher par orgueil ? La victoire étant nôtre, nous avons porter notre attention et nos intérêts sur d'autres choses mettant complètement de côté la possibilité, si ridicule soit elle, que les Sith aient survécu et se reconstruisent.

Soyons honnêtes avec nous même, sénateurs, nous avons délaissés les territoires de la Bordure Extérieure, ces mêmes territoires que l'Empire nous réclament aujourd'hui. Ces territoires, nous les avons intégrés à la République lors de la dernière Grande guerre... Mais nous en sommes nous seulement occupés sur le long terme ? La République était souveraine sur ces territoires mais étions nous vraiment sur que cette souveraineté était effective ? Nous sommes nous seulement préoccupés de savoir si l'autorité de la République s'appliquait réellement ?

Lors de ma prise de fonction, j'ai été surpris de connaître le nombre de bases militaires et d'avant postes qui ont été fermés dans ces territoires depuis plus d'un siècle maintenant. Les bases opérationnelles de nos services de renseignements étaient quasiment inexistante... Comment dès lors pourrait-on reprocher aux Sith d'avoir su tirer profit de nos manquements ?

La vérité est que les Sith nous observent depuis fort longtemps, ils connaissent parfaitement nos faibles et savent parfaitement comment fonctionnent nos institutions. Ils viennent de nous le démontrer en frappant la République alors même que l'ensemble de nos dispositifs de défense sont en pleine restructuration.

Mesdames et messieurs, autant la République que l'Ordre Jedi ont leur part de responsabilité dans la situation que nous vivons maintenant.


Un silence pesant s'était fait maître de la Rotonde. Halussius lui même prenait conscience de la portée de ses mots. Mais il les assumaient pleinement. Il reprit rapidement.

 « Les Sith cherchent à semer la discorde et la confusion parmi nous dans le but de nous affaiblir, d'affaiblir la République pour mieux fondre sur elle et l'écraser. Devons nous nous laisser duper, entrer dans leur jeu et les laissez faire ? Je m'y refuse pour ma part !

Mesdames et messieurs les sénateurs qui représentez les territoires de la Bordure extérieure en souffrance aujourd'hui, entendez bien ce que je vous dit aujourd'hui, quelque soit la décision de cette assemblée... Tant que je serais en fonction... Vous... ne... serez... jamais... abandonné par la République ! Et je m'engage à tout mettre en œuvre pour que la sérénité de vos peuples, de vos cultures, de vos traditions soit assurée.

La République ne doit pas céder aux manœuvres des Sith, nous devons rester fort et unis pour leur faire face et leur résister, car je peux vous l'assurer, mesdames et messieurs, rien n'est pire pour les Sith que de voir la République unie et parlant d'une même voix contre eux.

Maintenant, si comme le sénateur Scalia, vous pensez que je ne suis plus apte à mener la République dans cette lutte, si, comme lui, vous estimez que je ne suis plus digne de siéger parmi vous et d'assurer les fonctions suprêmes, alors prenez vos responsabilités, mesdames et messieurs les sénateurs... La Constitution galactique vous donne un moyen de mettre fin à mes fonctions... Si vous trouvez que cela en vaut la peine, utilisez le. »


Halussius se remit assis dans son fauteuil aussitôt. Son cœur battait tout autant... Rasaak avait la gorge nouée lui aussi. Le secrétaire général n'avait jamais vu le Chancelier parler avec une telle conviction.... au tel point qu'il était prêt à affronter une possible motion de censure de la part des sénateurs...

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[ Je tiens à souligner cette phrase d'Halussius :
"Une chance que la session soit à huis-clos."
Selon elle, ce débat n'est pas publique, et n'est pas destiné à le devenir. C'est la définition du huis-clos, le final sera montré, pas les délibération. Et le discours d'Alan dépend de ce contexte là, et je me réserve le droit de changer ce poste si jamais on vient à me dire que huis-clos, c'est pas ça. ]



Un bruit d’applaudissement lent et mesuré vint saluer le discours du Chancelier, le tout couronné ensuite par un très léger rire.

-C’est ou qu’on signe ?! A la guerre ! A la guerre !

M’exclamais-je gaiement, ayant propulsé ma nacelle dans l‘espace du Sénat, mon temps de parole étant revenu.

-Non, vraiment, je suis enflammé ! Heureusement que j’avais mis en garde contre les excès de zèle et les réaction à chaud.. Partis comme vous étiez, sans cette mise en garde, on serait déjà en train de pendre Mme Ynnitach.. Non ?

Mon ton ouvertement sarcastique et mon silence plongea le Sénat dans l’expectative. Qu’est-ce qu’allait nous pondre encore l’excentrique de service.. ? Eh bien pour une fois, j’allais me faire avocat de la raison, grande oubliée de ce débat.

-Non, plus sérieusement, maintenant que la minute revenchiste, patriotique et nostalgio-belliciste est terminée, je crois qu’on peut tous aller reprendre nos cerveaux laissés quelque part sur nos sièges au moment où on s’est levé. Non ? Vous me suivez toujours pas ? Remarquez, pour avoir pris mon discours comme une volonté de cautionner la.. Prostitution de la République, il faut effectivement être lent d’esprit.. Bon, reprenons donc du début.

Pour ce que était de l’insulte.. Seuls ceux m’ayant considéré comme proxénète d’un Etat pourraient m’en vouloir, et l’estime de tels hommes m’indifférait totalement.

-Qu’est-ce que la République ? L’union plus ou moins ordonnée de centaines d’espèces, de milliards de gens.. En gros, mettre d’accord tout ce beau monde, c’est pas simple. Mais je crois que l’un des but fédérant l’ensemble de la République, c’est bien la recherche de la paix.
Qu’est-ce qu’on a là ? Une offre de paix.. Alors certes, j’ai été le premier à dire que telle qu’elle est, elle est inacceptable. Mais avant de cracher dessus et tirer les glaives, posez-vous une question : vous représentez un peuple, que pensera-t-il de ça ? Il verra que la République refuse la paix et officialise la guerre.
Partant de là, il faut voir ce que la guerre peut donner.. Et excusez-moi de vous dire que voter la guerre, c’est une chose, la mener, une autre.


Je me frottais les mains, m’expliquant de ma voix lente et mesurée, ayant totalement cassé l’esprit frénétique et enflammé qui semblait caractériser beaucoup des discours qui avaient été fait avant, jouant sur la corde de la raison sensible.

-Pouvons-nous attaquer l’Empire ? Oui, et ce serait la meilleurs façon de perdre cette guerre.. Je veux dire.. Avant Artorias, on ne savait même pas que cet Empire existait ! Nous n’avons pas de données stratégiques.. Je veux dire : on ne sait même pas où attaquer ! On va faire une loterie ou chacun notera un secteur de l’espace et le gagnant envoie la flotte la bas, au pif ? On va foncer tête baissée dans un territoire impérial inconnu aux ressources cachées ? La supériorité de la République, j’y crois. Mais je crois aussi qu’il suffit d’un piège pour que nos flottes se fassent démolir, même à 10 contre 1. Attaquer l’Empire, c’est stratégiquement une erreur tant qu’on en sait pas plus sur lui.. Reste donc la défense, jusqu’à ce qu’on sache qui attaquer et comment s’y prendre.
Passons sur la singulière décision consistant à relancer une guerre tout en gardant nos flottes chez nous. « Oui, faisons la guerre, surtout, personne ne bouge ! »


Je marquais une pose, comptant avec méthode sur mes doigts le deuxième volet, retransmis au Sénat par projecteur holo depuis Naboo.

-La défense.. Oui. Mais alors on a un soucis.. Nous relançons une guerre, et on s’enlise dedans parce qu’on est incapable d’attaquer. Nous nous plaçons dans un rôle d’anti-pacifiste incapable d’attaquer.. Et dès que l’Empire frappera, on nous reprochera notre manque de moyens, et d’ici quelques mois, les troubles civils gronderont. Je veux dire, on est tellement bien soudés que y’a pas 6 mois, Corellia arguait la sécession. Et maintenant, on veut reconduire la guerre et se contenter de la subir, puisque je pars du principe qu’envoyer des forces en aveugle, c’est totalement exclu.. Ce que je veux faire comprendre, c’est que nous ne sommes pas prêts à faire la guerre. Je ne dis pas qu’il ne faut pas la faire, je dis qu’aujourd’hui, nous ne sommes capables que de nous défendre, agissons en tant que tels au lieux de nous poser comme rejetant la paix et incapable de guerroyer..

Je me levais, et tournais en rond dans mon bureau avec ma canne, donnant l’image d’un homme boitant en rond autour de sa nacelle.

-Tel qu’il est, le traité est inacceptable, je l’ai dit, il faut le refuser.. Ou le renégocier. Proposons à l’Empire quelque chose qui NOUS avantage. Nous nous présenterons comme fort.. Et là, Mme Yinnitach n’aura que deux options, selon trois chemins. Soit elle nous renvoie la balle, et nous aurons plus à gagner d’un délais qu’elle, que ce soit pour faire marcher notre système d’information pour découvrir notre adversaire, ou mobiliser la République, chose qui n’est pas simple.. Soit elle répond directement, arrivant alors à nos deux options.. Si elle refuse, c’est ELLE qui nous déclare la guerre, et nous pouvons dès lors assumer un rôle de défense, d'autant plus indiqué qu'à l'heure actuel, l'idée d'attaquer est.. Grossière.

Je marquais une pose, m’arrêtant de bouger.

-Qu’est-ce que l’Empire sinon une bête affamée de victoire ? Si nous montons une défense impeccable, qui correspond à ce que vient de dire le chancelier : ne laisser personne en arrière alors ce sera l’Empire qui s’enlisera dans une guerre dans laquelle il n’aura plus de victoires. Il s’essoufflera. Et ce temps durant, nous apprendrons qui est notre ennemi, tout en l’affaiblissant. Et lorsqu’Ynnitach n’aura plus de butin ni de gloire à donner à ses sujets, lorsque l’autocrate ne pourra plus légitimer son pouvoir.. Alors nous serons en mesure de frapper un Empire affaiblit, de le frapper une seule et unique fois, et de le briser en un seul coup létal. On se balance pas 300 types de médicaments lorsqu’on veut traiter un malade : on renforce d’abord ses défenses naturelles pour ensuite cerner la maladie et l’éradiquer.

Et si Ynnitach dit oui ? Si elle accepte ? Alors ce sera un aveu de faiblesse tel de sa part qu’elle ne pourra pas garder l’Empire. L’histoire Sith, et nos victoires contre eux se résument à une phrase : un apprenti à zigouillé son maître, ou son rival. Ynnitach ne peut pas accepter de se faire humilier par la République.. Pas plus qu’elle ne peut résister à un glacis défensif impeccable qui brisera sa légitimité militaire. Elle sera désavoué par ses pairs Sith.
Mon programme pour la guerre ? Contenons l’Empire, affamons la bête en ne lui donnant aucune victoire.. Et frappons fort, une fois qu’elle sera affaiblie et connue de nous.


Je haussais les épaules. Il était fondamental qu'on comprenne que la question idéologique, et donc que les formes, importait ici. Relancer la guerre était risquer des troubles civils, des contestations et des mécontentement, plus encore si on la relançait sans attaquer, chose que j'estimais impossible pour l'heure. A l'inverse, si on se présentait comme attaché à la paix, adoptant la position stricte de celui qui se fait agressé, alors notre défense serait bénie par une union sacrée. Et l'Empire ne serait que plus destabilisé. Une question de forme, oui, une bête question de forme.. Qui pourrait être aussi importante que le nombre de vaisseaux alignés.
On réfléchissait, par ce traité, à la guerre. Et la guerre, ce n'est pas jouer à qui a la plus grosse.

-Pour relancer une guerre, il ne faut pas penser au combat, mais à comment gagner. Et pour gagner, il faut aussi bien surveiller ses ennemis que ses arrières. Naboo est prête à se battre.. Argauu aussi.. Et d’autre, et d’autre.. Mais pour combien de temps ? Si on s’affiche comme rejetant la paix, combien de temps l’opinion publique acceptera le marasme que force l’absence de savoir sur notre ennemi ? Comment pourront-ils supporter l’attitude défensive de la République si elle se met en avant comme celle qui veut la reprise des hostilités ?
Je vous demande d’étudier une question de forme.. Tendons la main à l’Empire, et brisons-lui la sienne s’il l’accepte.. Ou laissons-le porter entièrement le poids idéologique de la guerre, pour, une fois qu’il se sera brisé à nos frontière, nous soyons en mesure de porter une contre-attaque légitime et foudroyante. Nous sommes ici entre nous, en huis-clos.. Il est donc simple d’oublier que nous réfléchissons à un niveau politique et dans une durée que ne comprennent pas toujours nos citoyens, et nous ne devons pas courir le risque d’être désavoué par nos concitoyens alors qu’il est simple d’éviter ce risque, et ce sans le moindre coût sinon une contre-proposition qui ne peut pas nous faire le moindre mal.


Je terminais en bilan, comme cela se devait.

-Ce que Naboo demande, c’est de mettre la République en mesure de gagner cette guerre, en s’assurant un soutien total de la République, depuis le peuple jusqu’au Sénat à cette cause. De prendre le temps de préparer le combat, et une offensive aujourd’hui impossible, en assurant la mobilisation et l’information pour défendre nos peuples des Bordures jusqu’au moment ou il faudra Marcher sur l’Empire Sith.
Pour cela, il faut certes refuser ce traité.. Mais il faut relancer les négociations pour prouver aux nôtres que nous sommes attachés aussi bien à la paix qu’â nos valeurs, de montrer qu’on est prêts à défendre ce qu’on est, par la guerre si c’est nécessaire et comme ça le sera surement.. Pas de leurs donner l’image de revanchistes outrés et vexés…


Non, je ne vise personne.. En revanche, faire main basse sur le système défensif avec le projet que j'avais avec d'autres, et avec l'Astre... Mmmh. Aide la République, la République te tombera dans les bras !
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