Darth Velvet
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Mes yeux se perdent dans la contemplation des lignes épurés et opalines du temple… un édifice aussi somptueux par sa sobriété alliant une complexité du détail, que par sa taille imposante. Je ne sais combien d’âmes ont travaillé la pierre et le verre, cherchant à atteindre une perfection presque surréaliste… ni combien d’années furent nécessaires à le bâtir… mais quelques soient ses allégeances et ses opinions, il ne laisse pas indifférent. Dans son écrin d’émeraude et de parcs, on pourrait presque croire qu’il appartient à un autre monde, une illusion de sérénité et de lumière, un mirage dans une ville moderne surpeuplée. Depuis la dernière fois que je suis venue, rien n’a changé hormis moi, figé dans le temps et l’espace, comme un repère pour ses jedis que j’aperçois par delà la grille. Faut-il que je sois folle pour oser m’aventurer sur leurs territoires ? Folle ou désespérée… pour déambuler dans les rues d’Iziz sous le cheptel d’un Conseil fermement décidé à éliminer la menace sith. Il n’y a là aucun vice de ma part, juste une nécessité.

Je suppose que Léonard, dont les pas suivent les miens depuis quelques temps, doit se réjouir particulièrement de notre destination, j’imagine qu’il compte s’occuper à renouer avec son ancienne vie… au moins ne m’accompagne-t-il pas maintenant, alors que je me sens désemparée face au Symbole de celle que je fus… Je soupire, évacuant dans mon souffle, les angoisses qui étreignent mon cœur. Je ne suis pas ici pour admirer des heures durant, la beauté d’une architecture, ni refaire un passé qui ne peut être modifié ou penser aux inévitables sermons d’un chevalier, trop réalistes pour être oubliés. Je me détache de ma vision extatique, remontant vers mon visage le col de ma mante, reprenant ma route jusqu’au Bas-Iziz.

Toutes villes concèdent deux faces, deux revers d’une même médaille pourtant complètement opposés. L’une est rutilante, magnifique de par ses bâtiments, flèches d’acier et de pierre effleurant les cieux, ses administrations, ses théâtres, ses centres culturels, ses musées et ses magasins chics bordant les quartiers résidentiels de dernière génération. L’autre en est le parent pauvre repoussé aux abords de la ville, affichant modestie et pauvreté dans des cantinas mal fréquentées, des rues mal éclairées, des blocs de logements malfamés aux façades limogées par le temps et la pollution. Quelques soient la cité, aussi loin qu’il me soit permis de me souvenir, le contraste entre ses deux mondes est une constante. Iziz ne déroge pas à cette règle tacite… et si quelques heures plus tôt, mon regard s’abreuvait les merveilles d’une architecture audacieuse et harmonieuse, il se contente à présent d’un asphalte défoncée sous des néons de boutiques douteuses. Lentement, dans ce qui me parait une éternité, les docks apparaissent enfin sur mon horizon, boites métalliques empilées en un puzzle précaire sous la vigilance des vaisseaux arrimés pour décharger leurs précieuses cargaisons. Ici l’effervescence demeure une permanence, entre le ronronnement des machines et le ballet des manœuvres, l’activité ne s’arrête jamais.

J’esquisse une grimace présageant d’avance les difficultés à trouver le bon quai, le bon cargo et le bon interlocuteur. Aussi loin que je regarde, tout n’est que logistique de caisses plus ou moins énormes, et j’ai l’impression qu’il me faudra retrouver une aiguille dans une botte de foin… comme si cette tache déplaisante pouvait être suffisante pour me faire tourner les talons… ! C’est mal me connaitre. Les quais s’étalent sur des kilomètres mais je n’en parcours qu’un seul avant de retrouver le hangar qui m’intéresse. Sur sa face avant, un logo en lettre géante suivit d’un numéro d’allée et d’entrepôt. 65875 S… Aucune erreur possible…je suis au bon endroit.

Ouvert sur un côté, le museau d’un vieux ferry de classe Breyl dépasse, affichant son fuselage d’argent impacté par endroit. Juste au dessous, un toydarien s’échine sur un panneau de commande, laissant échapper une bordée de jurons avant que je ne me racle la gorge pour signaler ma présence. Ses ailes de mouches s’agitent, il ôte son nez de sa besogne, l’air peu avenant des êtres de sa race avant de me dévisager de pied en cape. Ses prunelles, comme des billes d’obsidienne polies, brillent d’un éclat rusé.


" T’es Velvet, c’est ça ?... je m’attendais pas à... ça » commence-t-il d’une voix chuintante presque dédaigneuse, dans un commun parfait.

« Précisément. »

« Rigbar dit que tu es fiable alors… »

« Il ne dit pas exactement la même chose à ton sujet. Tu as les infos ? » le coupais-je en m’approchant.

« Ouai… j’les ai, mais j’aime autant te dire que tu les auras pas, tant que mon problème s’ra pas réglé ! » rétorque-t-il en agitant entre ses doigts velus un datapad

« Il le ser… »

Aie ! Que… Mes yeux se plissent et ma bouche se tord d’un rictus alors que ma main se porte à ma nuque, presque fébrile. Je retire une mini-fléchette, ressentant déjà un léger vertige. Empoisonnée ? Probablement…

« C’est quoi s’bordel ! C’est quoi ça ! » Hurle mon contact en désignant quelque chose.

Je visualise à grande peine, la masse qui fonce sur nous, perdue dans les brumes d’une somnolence qui n’a rien de naturelle. Des ombres s’en détachent comme si elle se partageait en plusieurs, comme si elle se répliquait, offrant des visages grimaçants que j’assimile à mes agresseurs. J’ignore qui… j’ignore pourquoi… d’ailleurs je me sens incapable d’analyser la situation avec préscience, il est évident que le suc de la flèche distille déjà ses méfaits à mon organisme. Avec difficulté, je m’appuie au hangar, épaule contre bardage métallique. Ma main se lève, défensive, offensive, cherchant à canaliser un flot de Force qu’il m’est impossible d’atteindre. Pas une étincelle ne jaillit de ma paume. Les fantômes m’encerclent, referment l’étau sur moi. Des mains me frôlent durement cherchant à m’immobiliser. Je riposte, usant de ma volonté, la bandant jusqu’à ce que mes muscles répondent et assènent presque par automatisme des coups, parfois dans le vide, parfois dans … dans je ne sais quoi. Pourtant bien vite, mes bras se retrouvent bloqués, mes jambes, entravées. Un cri monte dans ma gorge… un cri de désespoir… un cri de frustration … un cri de Force vidé de son essence destructrice.
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Voilà maintenant deux jours que Rork a quitté la jungle d’Iziz, jugeant qu’il était temps de faire son retour à la civilisation. Enfin si on peut appeler ça une civilisation. Le Cathar venait tout juste de quitter ses quartiers provisoires dans ce hameau situé loin du centre d’Iziz. En jetant un œil à même pas un kilomètre, on pouvait y voir la forêt ce qui faisait pas mal de chemin pour rejoindre le centre. Mais le Maître Jedi avait le temps, il était tôt, l’aube était à peine visible, certains éclairages étaient encore en fonction. Le félin devait retourner à l’astroport d’Iziz afin de reprendre son vaisseau d’occas’ afin de quitter la planète pour changer d’air. La rencontre avec Jinn fut…comment dire…intéressante. Bestiale pour simplifier. Et même si les conditions s’y prêtaient, Rork avait besoin de changer d’air, de voir d’autres paysages. Et si possible sans risquer de mourir toutes les deux secondes…

Le Jedi venait souvent dans le coin, il était donc normal que sur le chemin, le félin eut à saluer plus d’une personne. Des marchands ouvrant tôt ou fermant tard, des visages familiers avec qui le colosse s’entendait bien. Mais plus ce dernier s’enfonçait dans le centre de la ville, plus les distances se faisaient sentir entre les gens. Il était clair qu’avec les quartiers éloignaient il était plus facile de discuter avec les gens. Le calme des petites villes permettait de faire connaissance avec les gens qui avaient des commerces de proximité.

Plus avant, Rork tomba sur l’inévitable Temple Jedi dans lequel il avait passé tant d’années. Il grouillait toujours autant de jeunes Padawans impatient de suivre l’enseignement des Chevaliers et des Maîtres Jedi. Certains étaient même à peine âgés de trois ans, quittant la famille pour devenir ce que beaucoup rêvait d’être. Enfin avec le temps, certains allaient bien changer d’opinion et voir le vrai visage de l’Ordre qui prétend être là pour protéger les autres. Rork l’avait rapidement comprit ça, s’en était même désolant de voir à quel point ceux qui prétendaient avoir, et prétendent toujours, la sagesse n’en avait pas assez pour ouvrir les yeux. Quoiqu’il en soit, le Maître Gris fixa une dernière fois l’édifice avant de poursuivre son chemin. Cela faisait déjà un moment que le Cathar marchait et le jour était enfin levé. Tout du moins les bâtiments les plus grands jouissaient déjà d’une lumière…

Plus loin dans la cité vint les docks, lieu de villégiature des contrebandiers et autres malfrats cherchant à refourguer des marchandises plus ou moins suspectes. Des bruits de panique se firent entendre en arrivant à la hauteur d’un des docks. Visiblement, il y avait du grabuge et tout le monde paniquait. Sans trop y réfléchir, Rork entra, tombant nez à nez avec des contrebandiers et un chasseur de prime penché au-dessus d’une jeune femme. Les choses ne semblaient pas être une réussite pour la jeune inconnue et avoir un chasseur de prime aux trousses ne devait pas aider. En tous les cas, elle, elle en avait besoin, d’aide. Sortant son sabre laser, le Cathar interpela le chasseur d’un
« Hé ! » grave et menaçant. Tout du moins pour le commun des mortels, cela paraissait très menaçant. Mais évidemment pas pour un chasseur de prime. Ce dernier se redressa et pointa son arme sur Rork, tirant trois coups précis et à cadence régulière. Ce gars n’en était clairement pas à son premier rodéo avec un adversaire maîtrisant la Force. De leur côté, les contrebandiers déguerpirent sans demander leur reste. Comme disait l’autre, courage, fuyons !

Face à face, les deux adversaires se jaugeaient avant l’affrontement. Rork savait que même si ce dernier n’était pas un Sith, il n’en restait pas moins un adversaire de taille. Puis le premier coup partit. Le Chasseur balança des salves de blasters sur Rork qui repoussa et esquiva les tires tout en s’approchant de son ennemi. Et alors que le Cathar venait tout juste de frapper et toucher le blaster, le coupant en deux, le chasseur s’envola. Une fois en l’air, l’inconnu fonça rapidement sur le Maître. Mais le colosse repoussa son assaillant d’une vague de Force. Propulsé à plus de cinquante mètres, le chasseur tomba lourdement au sol, sonnait par l’impact. Se redressant à moitié, le mercenaire ne baissa pas pour autant les bras, pointant son bras vers Rork avant de lui balancer une mini-roquette juste à ses pieds. Le choc fut tel que le Cathar fut projeté en arrière et trainé sur plusieurs dizaines de mètres avant de se stopper. Bon visiblement le bonhomme en face était bien équipé…et merci pas de sous-entendu avec ça, c’est déjà assez humiliant de se faire botter le train par un chasseur de prime…

Reprenant du poil de la bête, au sens littérale de la chose, Rork venant de perdre son sabre laser tenta de le reprendre en usant de la Force. Mais c’était sans compter sur l’ami chasseur qui percuta le Jedi de plein fouet. Le félin et l’inconnu étaient donc au corps-à-corps. Ce mercenaire semblait réellement pressé d’en finir avec le Maître. Malheureusement pour lui, le Cathar était encore plus dangereux en combat rapproché. Rork frappa d’un violent coup de genou en plein dans le foi, soutirant un cri étouffé de la part de son adversaire. Le félin enchaina avec un bon vieux coup de tête, brisant la visière du casque, le rendant inutile avant de terminer avec un puissant coup de poing en plein cœur. D’après ce que l’on disait d’un coup pareil, cela pouvait provoquer un arrêt cardiaque si le coup était donné au moment où le cœur renvoyait le sang dans le reste du corps. Le corps du chasseur tomba à la renverse, inerte. Etait-il mort ou juste inconscient ? Rork ne resta pas pour le savoir, récupérant son sabre laser en passant, il se rendit auprès de la jeune femme, la prit dans ses bras et quitta les docks…

Une petite demi-heure plus tard, Rork était dans une chambre tranquille, il avait déposé la jeune femme encore endormit sur le lit et attendait qu’elle se réveille, sans trop savoir quand elle allait se réveiller. Au pire des cas, elle allait dormir une partie de la journée et ouvrirait les yeux en début de soirée. Il ne restait plus qu’à attendre patiemment, surveillant tout de même par la fenêtre s’ils n’avaient pas été suivi. Ce qui ne semblait pas être le cas.
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Un gouffre… sombre… terrifiant… sans fond… m’aspire lentement dans les brumes de l’inconscience. Le monde revêt un manteau de noirceur, les faciès de mes agresseurs grincent et dansent… tout me semble si loin, si immatériel que j’en suis détachée. Mes paupières papillonnent, et mon corps se relâche, n’offrant même pas un dernier sursaut de volonté. Qu’importe ces mains qui me touchent et leurs intentions belliqueuses, je ne suis déjà plus là, âme esseulée, séparée de son enveloppe charnelle, rejetée bien loin sur un rivage où même la colère ne peut avoir libre court. Seule cette lumière rousse frappant les ombres fantomatiques m’apporte un éclat d’espoir… un espoir de quoi… à quoi… pourquoi ? Je m’en moque... mon esprit se morcelle, ma préscience se fragmente et je me réfugie dans cette obscurité apaisante, là où le temps et l’espace n’ont aucune importance, là où nul ne peut m’atteindre…

Mais existe-t-il réellement un lieu, où l’esprit peut se contenter de demeurer à jamais dissimulé, avalé dans les nébuleuses de l’inconscience sans jamais abandonner ces abysses accueillantes… ou finit-il immanquablement par s’échouer de nouveau dans les bras pervers de la réalité… Probablement que l’instinct se fait maitre, cherchant à retrouver la lumière d’un jour neuf, au détriment de toute volonté… y compris celle de ne pas se retrouver dans un organisme meurtrit.

La vérité… c’est qu’il m’est particulièrement difficile de m’extirper de cet état de torpeur, de cette latence du corps et de l’esprit. Je peine à rassembler mes idées dispersées, je peine à reprendre le contrôle de mon être, de mes muscles si lourds qu’ils me semblent fondus dans le plomb. Lentement j’ouvre les yeux, aussitôt assaillie par une lumière cruelle. Une plainte contrariée s’échappe de mes lèvres, et simultanément mon bras se lève pour m’en protéger.


« Où suis-je ? » articulais-je, éraillée et fébrile, plus pour me rassurer d’être encore vivante que pour obtenir une réelle réponse.

« Dans un lit, idiote ! » murmure la voix de la raison en moi.

Si chaque mouvement me coûte, je me redresse cependant, dos accolé à un large oreiller fleurant bon les herbes de Verimier, mes doigts effleurant la douceur soyeuse de draps propres. Quelque soit l’endroit exact où j’ai été transportée, il est sans aucun rapport avec mes agresseurs, une évidence que confirme la large silhouette se découpant de la fenêtre. Je laisse l’étonnement ourler mes lèvres pâlottes, mon regard s’imprégner de cette présence massive. Est-ce à cette personne que je dois la prévenance d’un lit si bienvenu ? Est-ce à lui que je dois mon sauvetage des griffes de ces hommes dont j’ignore les motivations ? Très probablement.

Mais à lui… quelles sont ses raisons d’être intervenu ? Je le jauge, cherchant à percer par delà la fourrure fauve les secrets mordorés enfouis dans ses prunelles intenses. Si l’armature argentée dévorant son visage de moitié ne m’inspire guère quand à son identité, mon intuition devinant au dessous des chairs nécrosées, abimés ou déchiquetées, elle ne m’arrache pas la conviction que je suis en sécurité… Enfin… pour l’instant. Pourtant, par méfiance ou juste pas simple précaution, l’une de mes mains glisse jusqu’à ma cuisse pour sentir dans sa paume, le métal froid et réconfortant de mon arme.


« Je suppose que vous n’êtes pas étranger à… disons ma présence ici. Je vous en remercie sincèrement… Qui que vous soyez. »

Une invitation indirecte à se présenter ? Oui… peut-être d’une certaine façon, s’il le souhaite. Je soupire légèrement, imperceptiblement, basculant sur le coté pour m’extraire de ce lit bien trop tentant pour que je me risque à demeurer sous ses couvertures. Mes muscles crient sous l’effort brutal et fulgurant, à moins que la cause n’en soit l’empoisonnement. Je retiens sur ma bouche close, une grimace de douleur, ne m’octroyant pas même un gémissement malgré les aiguillons, torture invisible et acérée, perçant sans pitié chacune de mes cellules. Sous mes pieds nus, enfin, le contact froid du sol.
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Le réveil fut difficile visiblement et cela se comprenait très bien. La jeune femme était un peu perdue également, avec pour premier réflexe, demander où elle était. Réponse rapidement offerte par elle-même. Rork continuait à regarder par la fenêtre au cas où des invités surprise viendraient à pointer le bout de leur nez. Le félin ne savait pas vraiment dans quoi l’inconnue s‘était engagé mais apparemment, quelqu’un lui en voulait et pas qu’un peu.

« Je ne sais pas ce que vous avez fait mais l’homme qui vous pourchasse est un professionnel. Celui qui l’a engagé ne vous veut pas du bien, loin de là. »

D’ailleurs, le chasseur était certainement l’un des meilleurs de ce parsec de la galaxie. Rork l’ayant affronté, il connaissait à présent les capacités de ce dernier et il était loin d’être désarmé même face à un adversaire maitrisant la Force. Le Cathar adorait ce genre de combat, savoir que des êtres autres que les Siths étaient capables de telles choses, c’était un challenge que le colosse relevait sans souci. Se retournant vers la jeune femme, Rork reprit :

« Inutile de dire merci. Je n’allais tout de même pas laisser une personne mourir. Quel que soit son passé. Vous voulez manger ou boire quelque chose ? »

Avec une telle dose d’anesthésiant, la soif et la faim ne devaient pas être loin. Et puis cela avait pour effet de réduire le mal de crâne suite à la toxine de l’anesthésiant. Les yeux qui brûlent, le crâne qui explose. Tout ça était normal selon la toxine utilisait pour mettre hors d’état de nuire. Même si la jeune femme semblait avoir une certaine force en elle, certaines toxines pouvaient arrêter en pleine course un Rancor adulte en pleine crise de rage. Le félin n’avait pas eu le temps de s’intéresser à la toxine en elle-même mais il avait toutefois de quoi calmer les douleurs. Prenant un verre d’eau et y mettant une poudre rougeâtre dedans, Rork tendit le verre à la jeune femme :

« Tenez, buvez ceci, ça calmera les douleurs. Je vous conseille de faire plus attention la prochaine fois que vous traitez avec des contrebandiers. »

Le breuvage était clairement immonde mais d’un autre côté on ne lui demandait pas d’être bon, simplement d’être efficace. Et pour l’être, il l’était. En moins de vingt minutes les pires douleurs disparaissaient. Enfin lorsque Rork allait en forêt et se blessait. En revanche pour les poisons, le félin n’avait jamais réellement testé. Mais logiquement, s’il calmait la douleur des blessures, cette poudre rougeâtre devait certainement calmer les poisons aussi. Au pire, cela n’avait aucun effet et la jeune femme était bonne pour souffrir encore un moment avant que cela ne passe tout seul.
Fixant la jeune femme, Rork ne put s’empêcher de constater qu’elle était très belle. Sûrement un reste de son voyage en forêt qui avait souvent pour effet de libérer le coté mâle dominant chez le Cathar. Du coup, il observait plus longuement les femmes que de coutume. Ce n’était pas machiste ou autre, c’était instinctif dans la plupart des cas.


« Je suis Rork Adno. Je passais dans le coin. Et vous ? »

Présentation sommaire pour le moment. Il était inutile d’en dire plus avant de savoir qui était cette ravissante demoiselle. Bien que Rork ne se souciait pas vraiment de savoir qui connaissait ou non son nom. La plupart des gens connaissait Rork pour son incroyable force physique et sa participation à la Bataille de Bothan. Mais au-delà de cela, Rork était un Cathar comme un autre. Quoique, les déboires que ce dernier avait avec l’Ordre Jedi devaient également être connus de beaucoup de monde. Ce qui, pour les avis extérieurs, faisait de Rork un Jedi à la fois respecté et craint en raison de son penchant pour user de cette fameuse force physique dont les rumeurs parlaient…
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Un sourire, vide… sans vie… hante mes lèvres, les incurve mielleusement, dissimulant sous la fausseté de cette mimique, ma lassitude blasée. Sans doute ne devrais-je pas traiter cette personne avec la même désinvolture que celle qu’on octroie à un enfant trop gâté en lui offrant un simulacre d’attention. Pourtant… je n’ai pas la moindre envie de m’attarder sur les visages de mes victimes à la recherche qu’un commanditaire en quête de vengeance. Il y en a tant. A croire que mes semelles ne foulent qu’une terre gorgée de sang et de haine, que ce chemin que j’emprunte se jalonne de cadavres et de morts. Je ferme les yeux, chassant sous mes paupières les sombres images dont se nourrit ma vie et mon obscurité. Des remords… non… pas vraiment… je suis ce que j’ai décidé d’être même si un certain jedi de ma connaissance se plait à insinuer l’exact inverse.

« Je crois que la liste est bien trop longue… » Commençais-je mornement en me saisissant du verre généreusement tendu. « … mais j’imagine que quelque soit le marionnettiste derrière le chasseur, il souhaite sa proie vivante, sinon malgré votre intervention, je ne serais plus de ce monde. »

Le verre tourne entre mes doigts, marque indéniable de ma préoccupation et de ma réflexion. Le liquide rouge tourbillonne dangereusement, léchant avidement les parois, manquant à chacun des mouvements de houle de projeter d’innombrables gouttelettes hors de cette prison transparente. Soudain stoppant net le va-et-vient, je relève vers mon sauveur un regard hivernal. Une banquise froidement bleuté, fusillant, foudroyant cet étranger à qui, certes, je dois d’être ici, mais qui n’a à juger de mes actes en rien. Surtout en se trompant aussi lourdement.

« Je ne traitais pas avec des contrebandiers »

Même ma voix se pare d’un carcan de glace, ne laissant aucune place à la contestation. Si l’honnêteté de mon contact n’est pas des plus avéré, il n’est pas pour autant un contrebandier. Juste un de ces magouilleurs de l’espace, près à vendre père et mère pour quelques avantages commerciaux mais la contrebande… il faut assurément davantage de trippes et de courage pour s’engager sur une voie aussi laborieuse… et controversée. Lui n’en possède aucune… trop avare, trop radin, trop lâche pour se risquer à perdre tout ce qu’il possède. J’avale d’un trait la mixture joignant au parfum ignoble, une grimace parfaitement assumée.

« C’est franchement imbuvable… » plissant les yeux, fronçant le nez, la mine dégoutée et le verre à demi-vide. « Si vous ne m’aviez pas emmenée ici, je serais encline à croire que vous comptez m’achever. »
Néanmoins, j’ingurgite la fin, taisant mon dégout sous un silence impassible. Le verre retrouve bien vite sa place sur une console, dans un petit tintement sec.

« Je suis Rork Adno. Je passais dans le coin. Et vous ? »

Rork Adno ? Pour la seconde fois depuis mon réveil, je me permets de le dévisager, longeant avec application ses traits félins comme pour en imprégner ma mémoire. Oh bien sûr, j’avais remarqué auparavant cet étrange masque argenté dévorant à demi sa figure, ou l’épaisse fourrure fauve recouvrant chaque parcelle de son corps dénudé mais ce n’est que maintenant que je relève la tension musculeuse de ses épaules, la présence herculéenne qui se dégage de sa silhouette large et puissante. Je retiens un rire. A coté de lui, je dois sembler bien petite et bien frêle… un brin de paille face à la robustesse d’un arbre centenaire.

« Je suis Velvet. Et je … joue les belles aux bois dormant » l’imitais-je avec une note d’humour contenue, imaginant l’étrange tableau que l’on avait probablement formé devant l’employé de l’hôtel lorsque Rork était apparu, me portant dans ses bras.

Pourtant la note guillerette de cette aventure s’évanouit légèrement à la réminiscence de ce qu’il venait de dire. Le Cathar ne parlait pas du chasseur de primes au passé… mais bel et bien au présent. Le sang reflue de mes joues, et je deviens subitement pâlotte.


« Dites moi si je me trompe mais… le chasseur de prime est encore vivant, n’est ce pas ? »

Je n’attends même pas vraiment sa réponse, son attitude est explicite et mon intuition me souffle que je suis dans le vrai. Ma bouche s’ourle d’une légère moue. Si un être comme ce Rork, solide comme un roc, a été mis en échec par un fichu chasseur de primes, il y a tout à parier pour que celui-ci, non seulement retente sa chance mais soit aussi sacrément coriace à se débarrasser. Par ailleurs… rien ne garantit ma sécurité, et notre présence dans cet hôtel par le personnage en question pourrait très bien être connue…

« C’est un problème… » murmurais-je à mon attention plus qu’à la sienne.

Il me faut rester sur mes gardes… Personnellement je serais lui, je n’attendrais pas davantage pour retenter ma chance, avec une victime à demi-amorphe et un protecteur déjà mis en échec une fois. La chasse, cette fois ci, serait de courte durée… Je dois bouger. Cette pensée s’impose brutalement dans mon esprit. Le meilleur moyen de s’échapper est de rester perpétuellement en mouvement. J’ignore combien de temps j’ai gis dans les brumes de l’inconscience mais assurément trop longtemps…


« Je ne peux pas rester ici, il va revenir et… »

Je m’interromps… un frémissement dans la toile éthérée de la Force… Mes pupilles se plissent en fente prédatrice, et ma main glisse le long de ma cuisse. Mes doigts effleurent l’acier froid de mon sabre au moment où une terrible déflagration retentit dans l’hôtel, explosant vitres et miroirs.
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