Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Nal Hutta... Rien que d'y repenser, les narines du Hutt s'emplissaient de ce fumet pestilentiel qui imprégnait l'air des régions marécageuses de la planète. Cette vie lui manquait presque... Cette époque où il avait été enfermé, protégé du monde extérieur, uniquement concentré sur le gestion de son clan... Douze ans... Douze ans qu'il avait été contraint de quitter son monde natal. Et il revenait pour une circonstance aussi inattendue qu'indésirable...

La délégation avait quitté Coruscant une dizaine d'heure plutôt, à bord d'une corvette corellienne aux couleurs rougeoyantes, ce rouge « République » qui caractérisait tant les vaisseaux en mission officielle. Rien n'avait été laissé au hasard, même pas le nom du bâtiment : Ataraxie, un mot savant qui définissait bien l'état d'esprit dans laquelle la Chancellerie souhaitait voir se dérouler les négociations. Pour cela le Chancelier Suprême avait mandaté plusieurs haut dirigeants et négociateurs. Le Hutt ne connaissait pas encore leur identité, puisqu'il était resté cloîtré dans ses quartiers pendant tout le trajet, seul Dash, son fidèle homme de main, lui tenait compagnie, en qualité de « Conseiller spécial »... Un titre qui ne voulait rien dire.

Il fulminait tout en regardant le globe jaunâtre de la planète grossir dans le hublot de sa cabine... Voilà qu'il se retrouvait embarqué dans une mission diplomatique de premier ordre, à bord d'une corvette plénipotentiaire désarmée, en plein territoire Hutt ! Évidemment, les têtes pensantes qui avaient mis au point cette entrevue n'était pas des idiots, un escadron entier de chasseurs, ainsi qu'une frégate militaire était restées postées à la lisière de l'Espace Hutt, prêt à intervenir au moindre signe d’agressivité... Mais cette précaution ne le rassurait pas pour autant... Dix minutes... Voilà le temps qui était alloué à l'escorte pour réaliser son saut et gagner l'atmosphère de la lune de Nal Hutta : Nar Shaddaa... Et en dix minutes, il pouvait se passer tant de choses, toutes aussi désagréables les unes que les autres... Comme voir la corvette se faire désintégrer par une pluie de rayons lasers...

Frustré, le Hutt frappa du poing la cloison de duracier qui entourait le hublot circulaire. Le Chancelier Arnor ne lui avait pas laissé le choix...

« Un problème ? »

Ragda fit volte-face, foudroyant du regard Dash :

« Évidemment qu'il y a un problème ! Comment pourrait-il ne pas y avoir de problème ?! Nous sommes désarmés et entourés de Hutt... Et je les connais suffisamment pour savoir qu'il ne faut pas leur faire confiance ! Et à quoi pensait le Chancelier ? Je suis un sans-clan ! Un paria ! Je suis un rebut de la société Hutt, qui doit sa survie qu'à un minable coup du destin... En exil sur une planète pourri à l'autre bout de la galaxie... Putain... J'ai envie d'être partout sauf ici ! »


Ragda commençait à suer un mucus pâteux, réaction incontrôlable, provoquée par un mélange détonnant de stress et de colère. Pour essayer de se calmer, il appuya sur le bouton dissimulé dans sa main factice, afin de repasser l'enregistrement qu'elle contenait.

Un message de la plus haute importance, directement émis du Bureau de la Chancellerie :

// Sénateur Rejliidic, la République requière votre précieuse aide. Plusieurs de nos citoyens sont retenus en otage par les autorités Hutt, sur Nal Hutta. Ces derniers accusent nos ressortissants de collusion avec des groupuscules séparatistes Ylésiens, et les ont condamnés à mort ! Cette situation n'est pas acceptable. Quelque soit la gravité des crimes perpétrés, ces personnes doivent être jugées équitablement, à la lumière de toutes les preuves. Les demandes d'extraditions ayant toutes été refusées, il ne nous reste plus que la solution diplomatique. C'est déjà un miracle que les autorités Hutt aient acceptées cette entrevue... C'est notre seule chance de les sortir de là vivants ! Autant dire que la situation est très sérieuse... Le rendez-vous a été fixé sur Nar Shaddaa, dans les quartiers privés du Gouverneur de la lune. Qui mieux qu'un Hutt peut comprendre les intentions d'un Hutt et les déjouer ? La République a besoin de vous... //

Le message avait été habilement tourné... Mais Ragda en avait fait une autre lecture. Sa participation n'était pas négociable. Surtout que depuis des mois, ces séquestrations avaient été largement médiatisées... Sa carrière politique aurait été brisée s'il refusait de défendre ces citoyens de la République, que l'opinion publique avait déjà jugé innocents, même si ce n'était peut-être pas le cas... Et oui, il fallait s'attendre à tout... Même coupable jusqu'au bout, il allait falloir les faire sortir de là, pour les juger et les condamner de plus belle... Quelle perte de temps !

Mais d'un autre coté, à mieux y réfléchir... En cas de réussite, ce haut-fait serait largement médiatisé, ce qui ne manquerait pas de galvaniser sa réputation auprès du grand public. Pouvait-il s'agir un simple test ? Le Chancelier voulait-il le voir à l’œuvre avant d'accepter sa candidature au poste de Ministre de l’Économie ? Raison de plus pour ne pas laisser paraître le fond de ses pensées...

En tout cas, si cette mission devait échouer, il lui faudrait faire porter le chapeau à quelqu'un d'autre !

Perdu dans ses pensées, Ragda n'avait plus prêté attention à l'approche planétaire. La corvette flottait depuis quelques minutes en orbite géostationnaire autour de la lune, à la verticale de la région où se trouvait le lieu de rendez-vous. L'interphone de sa cabine émis une série de crépitements qui furent rapidement remplacés par la voix du capitaine de l'Ataraxie :

« Mesdames, Messieurs, nous sommes à présent en orbite autour de Nar Shaddaa. Veuillez à présent vous diriger vers le hangar. L'Ataraxie restera en orbite au dessus de vos têtes. Les Hutts ont exigés qu'aucun vaisseau armé n'approche de leur espace... Mais ils n'ont jamais interdit de transporter des caisses entières de détonateurs thermiques... Le pilote de la navette vous déposera directement sur le toit du palais du Gouverneur Vulta. Au moindre pépin retournez à la navette, et nous balancerons les détonateurs via les nacelles de sauvetage directement dans les fenêtres du gouverneur, pour couvrir votre fuite. Que la paix vous accompagne. »

Si Ragda s'était imaginé pouvoir faire demi-tour, c'était à présent trop tard. Toujours aussi agacé, le Hutt quitta rapidement ses quartiers, afin de rejoindre le hangar. Avant de sortir, il s'était finalement décidé pour un ponchos aux couleurs noires et dorées. Sobre mais élégant. La couleur sombre soulignait parfaitement son état d'esprit, tandis que le doré ne manquerait de plaire à l’œil de leurs homologues Hutt. Couché sur son chariot répulseur, il arpanta ainsi sans efforts les étroites coursives du bâtiment Républicain, Dash sur ses talons, comme un chien de garde.

****
Les cloisons de la navette vibraient doucement en pénétrant l'atmosphère. Par les minuscules hublots, le Hutt observait la surface de Nar Shaddaa avec une angoisse difficilement dissimulable... De loin, la lune ressemblait trait pour trait à Coruscant : totalement urbanisée, elle semblait briller de mille feu, comme un joyau perdu dans la pénombre de l'espace. Mais là s'arrêtait la comparaison. Alors que la Capitale de la République usait d'une stricte politique d'urbanisation afin de structurer son paysage, les grattes ciels de Nar Shaddaa semblaient en piteux état, construits les uns sur les autres, comme un immense jeu de domino prêt à s'effondrer à chaque instant. Le ciel était gris, saturé de pollution et d’effluves ont il valait mieux ignorer les origines. Partout à l'horizon s'élevait d'immenses colonnes de fumée noire, peut-être des usines, peut-être des incendies causés par la vétustés et surtout le manque s’entretient de la plupart de ces édifices.

Mais le pire était le trafic. Sur Coruscant, les couloirs réservés aux aérospeeders étaient clairement définis. Altitude, direction, sens de circulation, tout était codifié et enregistré dans les mémoires embarquées des véhicules, donnant à la Capitale cette image de fourmilière gigantesque. Si Coruscant était une fourmilière, Nar Shaddaa était plutôt une ruche... Les speeders volaient en tout sens, dans une anarchie la plus totale. Ils se croisaient à des allures folles, s'évitant comme par miracle.

Anarchie, oui ce mot résumait bien la situation... Un sage avait dit une fois : Si Coruscant avait été un chevalier Jedi, Nar Shaddaa aurait été sa jumelle Sith maléfique... Tellement vrai...

A peine avaient-ils pénétré l'holosphère locale, que la databloc du Hutt vibra. Malgré ses filtres anti-spam dernière génération, des dizaines de mails frauduleux trouvèrent le chemin de sa boite mail... Publicité pour des produits dopant la virilité, site de rencontre libertins, techniques révolutionnaires d'accroissement des organes génitaux... Même l'holonet local débordait de déchets numériques...

Soudain, la navette Républicaine fit une embardée. Dans un hurlement déchirant – échos des cris paniqué des passagers – les cloisons vibrèrent, tandis qu'un énorme speeder aux couleurs bariolées coupait la trajectoire de la navette. La violence de la manœuvre renversa ses occupants hors de leurs sièges – pour ceux qui n'avaient pas eu l'intelligence de passer leur ceinture... Où qui n'avait pas la chance d'avoir un chariot répulseur avec correcteur d'assiette. Le sang du Hutt ne fit qu'un tour. Ses mains se mirent à trembler, tandis qu'il sentait son poncho se gorger de mucus... Il devait impérativement se calmer... S'il abordait la réunion en puant la peur, il serait une proie de choix pour ses congénères. Pour cela, il devait se focaliser sur l'essentiel...

La Hutt brisa le mutisme qui s'était emparé alors du groupe :

« Et si nous faisions le point sur les informations en notre possession avant de poser pied à terre ? »
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Nar Shaddaa… Le nom de cette planète avait, très souvent, été pleine de promesses et d’émerveillement pour Darth Ynnitach, même avant qu’elle se nomme ainsi. A une époque ou elle avait à peine un siècle et demie d’existence, elle y venait souvent et elle aimait y venir. C’était un lieu, où à ses yeux, qui représenterait presque fidèlement se que serait une galaxie dirigée par des Sith. Les faibles vivraient entassés en bas, se contentant des miettes pour les plus forts, les autres, rien. Tandis que les forts seraient en haut, à respirer un air pur, ou un peu moins vicié, et avoir droit à la lumière du soleil. La seule différence de cet univers avec la vision de l’univers de la Dame Noire serait que les Hutts seraient remplacés par des Sith et qui seraient du bien autre trempe que ces limaces, du moins l’espérait-elle.

Contrairement à beaucoup d’être dans cet univers, la Sith arrivait à apprécier les Hutts et même les respecter. Après tout, pour une espèce si partisane du moindre effort, ils en étaient arrivé à tirer les ficelles d’affaires qui étaient toutes sauf reposantes. Tout comme elle-même, ils avaient des responsabilités et en ce sens elle pouvait comprendre parfaitement leur façon de mener les choses. Après tout, il était fort probable qu’elle en fasse autant s’il elle avait dirigé des cartels. Mais non, pour elle c’était les Sith et le Côté Obscur, une autre façon de gérer les affaires.

Mais ces derniers temps des évènements fâcheux avaient eu lieu au sein de la République, pour les Sith. Le chancelier Suprême se trouvait être un Jedi. Au départ, Darth Ynnitach n’était guère folichonne à cette idée, mais au fur et à mesure, l’accession à la chancellerie des Jedi n’était pas une si mauvaise nouvelle en soit. Les Jedi étant haït par la première moitié de la population galactique et ignoré par la seconde… De plus une partie de la population galactique n’éprouve aucune sympathie sur le régime républicain.

*Comme c’est toujours le cas pour bon nombre de régime…*

La situation actuelle était la venue de réfugiés en quête d’une vie meilleure dans la Bordure ou dans l’Espace Hutt pour se faire oublier. Ils avaient, en plus de leurs bagages, emportés des armes. Les Hutts étant de nature paranoïaque, tout comme la Sith, ils avaient prit cette venue comme une menace et leurs sombres attentions étaient tournées vers la République fautive. Suite à une longue période de tergiversions, le Sénat envoyait enfin des émissaires. Au vue de la conjoncture actuelle, la Dame Noire ne pouvait permettre que les négociations se déroulent sans accroc et ainsi rapprocher, ou du moins, calmer les ardeurs guerrières, entre la République et l’Espace Hutt.

Le vaisseau de croisière qui avait affrété pour cette mission diplomatique, l’Ataraxie, était enfin arrivé. La voix du capitaine qui résonnait dans les hauts parleurs du vaisseau, répétait une nouvelle fois le plan mis au point. C’était bien aimable de sa part et cela prouvait une chose, rien n’avait été vérifié durant le voyage. Darth Ynnitach était montée à bord en se faisant passer pour une diplomate de second plan. D’une planète admise depuis très peu de temps au sein de la République et non représentée au Sénat du fait de son manque d’importance. Le sénateur d’une planète pas très éloignée se chargeait de représenter, en plus de sa planète, le système entier.

Etant une diplomate, elle était accompagnée d’aides. Ses aides étaient deux de ses soldats, loyaux envers elle. Contrairement à elle, qui était vêtue de blanc, tranché de ci, de la avec du noir, ses aides, un homme et une femme, portaient un uniforme noir, semblable à leur uniforme Sith, sans insignes, ni grades et encore moins d’armes. Sauf le petit blaster caché dans la manche de leur veste. Bien qu’étant interdites, elles pourraient être utiles, d’autant plus que s’il ne reste plus que ça pour faire échouer les négociations. Ayant reçue la consigne de se rendre dans le hangar pour prendre la navette, Darth Ynnitach s’y rendait avec son équipe.

Le trajet de l’Ataraxie au palais du gouverneur était court, mais paraissait affreusement long. De plus le pilote était nerveux à cause de la circulation anarchique. Encore un petit point invraisemblable et qui ne serait toléré sur un monde contrôlé par elle. Chaque chose, chaque être vivant avait sa place et devait s’y tenir ! Après avoir dû subir une nouvelle fois les caprices de cette circulation chaotique, l’un des diplomates prenaient la parole. Intérieurement, la Sith était satisfaite de se dire que ce n’était pas la Jedi Togruta Laksh’Mi. Pendant la majeure partie du voyage, elle avait tout fait pour ne pas se retrouver, ou du moins, le peu de temps possible en sa présence. Tout en masquant au mieux son aura sombre. Si elle devait le faire se serait chez les Hutts, là où elle ne pourrait rien faire, ou presque…

-Sénateur… Rejliidic… Pardonnez-moi si j’ai mal prononcé votre nom, mais je crois que, vous, vous pourriez peut être nous en dire plus sur nos hôtes. Qui sont ces Hutts que nous allons voir ?
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L'Ataraxie ; un nom de bonne augure pour une mission diplomatique qui s'avérait, une fois n'est pas coutume, épineuse. Oh oui, la République l'espérait, l'ataraxie en territoire hutt. Trop, même, peut-être. Elle souhaitait tant éviter de se mettre le clan de Hutts à dos que voilà quelques années déjà, Laksh'Mi avait reçu l'ordre formel de ne pas venir au secours des Evocii. Un ordre du Sénat plutôt révoltant mais dont elle avait compris les tenants et aboutissants. Cependant, jusqu'à combien de peuples entiers la République serait-elle prête à sacrifier pour des motifs stratégiques ?

L'Ataraxie. Une corvette blindée, mais désarmée. Le même modèle qu'elle avait emprunté lors de sa dernière visite sur Nar Shaddaa. Soucieuse de la bonne marche de la mission, elle avait passé tout le voyage sur la passerelle, auprès du capitaine Tyrus et de l'équipage. Elle savait qu'elle accompagnait trois magistrats républicains pour les négociations. Pour espérer sauver des ressortissants soumis à la peine capitale sous la juridiction hutt.

Sa mission, en plus de soutenir les tractations des diplomates, était de faire la lumière sur la culpabilité ou l'innocence des deux familles détenues. Car l'absence de transparence et de preuve dans la justice du cartel ne permettait pas la totale confiance. De plus, s'il fallait juger des criminels venants de la République, celle-ci souhaitait le faire elle-même, à sa manière. Nahla n'était pas venue. Elle était sur Mon Calamari, une planète océanique, en mission avec un autre padawan ! Joclad et elle s'étaient vus proposés d'aller à la rencontre d'un enfant sensible à la Force, et de le ramener sur Ondéron, puisque ses parents eux-même l'avait demandé... Une mission facile que deux disciples pouvaient gérer. Hasard du calendrier, ou volonté de la Force, il était toutefois dommage que Nahla ne puisse accompagner son maître en mission diplomatique, la spécialité de l'adolescente !

La togruta se disait qu'il suffirait peut-être de payer suffisamment le clan pour « acheter » le droit de rapatrier ces détenus, c'était une tactique à tenter. Entre autres, bien entendu.

Au moment de se présenter à la navette, une boule à l'estomac dérangea la jedi, mais elle mis cela sur le compte du sentiment de déjà-vu que la scène lui évoquait. Otanaki... Son ancienne padawan était dans ce même hangar avec elle la dernière fois. Elle ignora totalement la réelle cause d'un tel malaise – la présence d'une ennemie pour le moins coriace et dangereuse.
Ce sentiment ne fit qu'empirer une fois dans la navette, et la jedi s'occupa alors tout le trajet restant jusqu'à l'immeuble de leur hôte à se recentrer et se focaliser sur sa mission. Ainsi s'aveugla-t-elle elle-même à la présence de Darth Ynnitach.

En méditant, elle écouta d'une seule oreille lorsque l'une des négociatrices questionna son homologue hutt sur ceux sensés les accueillir.
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- Sauf vot'respect, m'dame, j'pense qu'vous avez eu une idée d'merde, c'coup-ci.

Heerlla Stieen, Sénatrice de Farrfin, se tourna vers son garde du corps Cathar, un sourire las aux lèvres. Entre eux deux, il y avait un certain respect, et de la confiance mutuelle, chose extrêmement rare de la part de la Farghul. De l'affection, aussi, même si aucun des deux ne l'auraient reconnu, y compris sous la torture. Les inquiétudes d'Anaydo tenaient donc autant de son rôle auprès de la politicienne que de sa position qui se rapprochait le plus du rôle d'un ami dans la vie d'Heerlla. Toute autre personne lui ayant fait cette remarque, à l'exception de son fils et de deux ou trois autres proches, se serait prit une remarque cinglante dans les dents.

- Je n'ai pas réellement le choix, Anyado. Notre position est encore trop fragile dans la République pour que je puisse refuser de participer à ce type de missions diplomatiques. Quand bien même je n'aurais aucune envie de mettre les pattes dans cet endroit !

Le Cathar lâcha un soupir, signifiant clairement ce qu'il pensait de la situation. Il fallait bien avouer que séjourner sur Nar Shaddaa, pour quelqu'un souffrant de troubles respiratoires, et alors même que la situation pouvait dégénérer à la vitesse de la lumière, relevait presque du suicide ! Mais il devait se plier aux volontés de son employeuse. Et il la connaissait suffisamment pour avoir qu'elle ne céderait pas. Le duo se dirigea alors vers la navette blindée. Et désarmée. Rien que cette idée donnait envie de ricaner à la Sénatrice. Ca, et le nom de la corvette. L'Ataraxie. Mais bien sûr. Espérer l'ataraxie lors de négociations avec un Hutt, c'était aussi utopique et dangereux que de prêcher un régime à base végétarienne auprès d'un dragon Krayt ! Et surtout lorsqu'il s'agissait d'un sujet aussi sensible et à fleur de peau que l'extraction de sympathisants de terroristes (selon les dires et le point de vue des limaces), accusés de vente d'armes, loin de la justice de Nal Hutta ! Il fallait espérer que les autres diplomates ne soient pas aussi idéalistes et aveugles que ceux qui leur avaient refourgué ce vaisseau !

Elle s'assit en maugréant sur l'un des fauteuils de la navette, tout en prenant soin de bien boucler sa ceinture. Vu sa santé fragile, la moindre projection contre l'une des parois pouvait lui causer de gros dégâts. Anyado s'installa à ses côtés, faussement détendu, prêt à réagir à la moindre menace. Oh, bien sûr, ils étaient censés être tous dans le même camp. Censés. Fallait juste espérer que ce soit réellement le cas. Les yeux mi-clos, en apparence en train de sommeiller, Elle essayait de se rappeler ce qu'elle avait glané à propos de ses "camarades".

Le Hutt, Rejliidic. Sénateur de Bakura. Récemment, elle l'avait croisé à deux reprises, lors du débat financier au Sénat, puis à son casino lors d'une mémorable partie de Sabacc. Quelqu'un d'intéressant et de compétent, et de ... dangereux. Un allié ou un adversaire redoutable, autant politiquement qu'économiquement. Sans compter le fait qu'il s'agissait d'un Hutt exilé, à en juger par les infos qu'elle avait récolté. Cela pourrait peut-être jouer en leur défaveur ...

La Togruta, Laksh'Mi. Maître Jedi de son état. Les informations à son sujet étaient beaucoup plus fragmentaires, bien sûr. Pour ne pas dire inexistantes. Mais étant donné que l'Ordre l'avait envoyée en mission diplomatique, on pouvait espérer qu'elle se reposait davantage sur sa cervelle et ses talents oratoires que sur son sabre ou les petites manipulations de la Force, auxquelles les Hutts se révélaient de toute façon insensibles ...

Et puis la dernière. L'Ambassadrice Katynah. Inconnue au bataillon, espèce inconnue aussi. La diplomate d'une planète paumée, toute nouvelle au sein de la République. Qu'en dire de plus ? Elle ne savait rien d'elle. Pas la moindre rumeur, pas la moindre information. D'accord, ça concordait avec son identité. Mais c'était tout de même curieux qu'une diplomate aussi méconnue et secondaire soit affectée à une mission aussi sensible et délicate, non ?

Heerlla fut tirée soudainement de ses réflexions par la brusque embardée de la navette. Elle lâcha un grognement de douleur sous le choc, son coeur se mettant à battre à toute allure dans sa poitrine, provoquant une douleur sourde dans sa poitrine. Ça commençait bien, cette mission ! D'un geste fébrile, elle s'empara d'un petit flacon dans l'une de ses poches, puis fit tomber deux pilules violettes dans la paume de sa main, avant de les gober aussi sec. Son rythme cardiaque revint à la normal, et la souffrance s'éloigna. A ce rythme-là, ces négociations finiraient par avoir sa peau ! Elle écouta d'une oreille distraite la conversation qui s'amorçait. Typique. Personne ne voulait se mouiller.

*On va pas continuer à tourner autour du pot pendant un siècle, hein !*

La Farghul croisa les doigts derrière son crâne, s'affala dans son siège, et se décida à prendre la parole, d'une voix traînante. Après, c'était juste une question de mesure. Il fallait qu'elle lâche juste ce qu'il fallait d'informations. Pas trop, mais suffisamment, ne serait-ce que pour voir les réactions des autres ...


- A priori, nous allons devoir traiter avec le Conseil des Kajidic. Tous les représentants des clans. Autrement dit, leurs chefs actuels. Extrêmement paranoïaques, ambitieux et cupides, même selon les critères en vigueur sur Nal Hutta. Et avec cette histoire de mouvement de résistance sur Ylésia, autant dire qu'ils ne vont pas être des plus détendus ...

Doux euphémisme, en vérité. Ils voulaient faire un exemple. Pour raffermir leur autorité sur leur territoire. Rien de plus imprévisible et difficile à raisonner qu'un Hutt enragé. Sans même parler de négocier avec eux. Ils pourraient bien se révéler hermétiques à toute proposition. Même pécuniaire. Surtout pécuniaire. Les Hutt étaient certes avares, mais les sous-estimer se révélerait fatal pour les prisonniers. Et les énerver, ou heurter leur orgueil, serait tout aussi dangereux! !
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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« Vous avez parfaitement raison... Je dois une nouvelle fois reconnaître votre érudition. »

Derrière toute flatterie se cachait une part de vérité... Et cette fois ne faisait pas exception. La Sénatrice de Farghul, que Ragda avait eu l'occasion de rencontrer peu de temps auparavant sur Bakura, avait vu juste. Dans quelques minutes à présent, ils allaient faire face aux plus vénérables, aux plus anciens, au plus fourbes, au plus manipulateurs des Hutt de cette galaxie...

« Mais, pour mieux prendre la mesure de ce qui nous attend, il faut comprendre que si ces Hutt siègent au conseil des Kajidic, ce n'est pas seulement parce qu'ils sont les chefs de leurs clans respectifs... Ils sont aussi les plus anciens Hutt actuellement en vie... N'attendez pas à rencontrer un adversaire âgé de moins de cinq cent ans... Dans ces conditions, vous comprendrez que nous n'avons pas à faire à n'importe qui... Ces Hutt, s'ils sont si vieux, c'est parce qu'ils ont su déjouer toutes les tentatives d'assassinat, qu'ils ont su écraser tous leurs concurrents... Il ne faut pas les prendre à la légère... D'autant plus qu'ils seront naturellement immunisés aux tours Jedi... »

En prononçant ces derniers mots, Ragda avait tourné les yeux vers le Maître qui les accompagnait. Réagirait-elle ? Le Hutt espérait sincèrement que son apprentissage Jedi lui avait appris les ficelles de la négociation et de la diplomatie... Parce que si c'était pour se retrouver accompagné d'une tête brûlée, avec comme seul argument la lueur de son sabrolaser, c'était perdu d'avance... Et comme pour exprimer le fond de cette pensée, il ajouta :

« Et n'oublions pas que nous sommes sur leur territoire, chez eux. Ici ils ont les pleins pouvoirs, et ce depuis des siècles... Ils ne tolérerons aucune insulte, aucune tentative d'intimidation, quelqu’en soit la forme... Essayez de vous mettre dans leur tête... Ils sont les maîtres absolus de l'espace Hutt, ils ont le droit de vie et de mort sur toutes créatures de leurs clans... Et ce depuis bien plus de temps que nos vies réunies ! Ils sont habitués à commander et à se faire obéir... Déjà qu'ils aient acceptés de genre de dialogue est un exploit en soit... »

Il faillit ajouter : cela ne peut que cacher quelque chose... Mais à cet instant, Ragda ne souhaitait pas mettre de mots sur les craintes qu'il ressentait. Puis son regard se posa sur la quatrième personnalité politique qui les accompagnait... Son teint de peau, rouge orangé ne lui rappelait rien de connu... Mais cela ne l'étonnait pas vraiment. Il avait passé la majeure partie de sa vie enfermée dans la forteresse de son ancien clan, avant de finir sur la planète la plus éloignée de la galaxie. Soutenant son regard, il continua :

« Ils ne respectent que leurs semblables... Et encore. Il ne faudra pas hésiter à étaler nos titres, nos responsabilités, nos faits d'armes, nos réussites... Toute forme de modestie sera pris pour de la faiblesse... Même si cela est de la vantardise, il faudra tout faire pour qu'ils nous considèrent comme des êtres du même acabit qu'eux, et non comme des sous-fifres envoyés par un quelconque pouvoir Républicain... Nous devons être sûr de nous, et donner l'impression que c'est nous, et seulement nous qui prenont les décisions, comme si nous n'avions strictement aucun compte à rendre à la Chancellerie... S'ils insinuent le contraire, il faudra nier en bloc, même si cela veut dire mentir sur nos responsabilités.»

Cette fois, il porta son regard au loin, comme perdu dans ses souvenirs :

« Ne croyez rien de ce qu'ils diront. Ils sont fourbes, hypocrites, menteurs, manipulateurs. Chaque mot, chaque phrase aura un but précis, même la plus anodine. Ils joueront avec nous, comme des prédateurs jouent avec leur proies. La seule façon de « réussir » sera de gagner leur respect en sachant entrer dans leur jeu pour se montrer aussi malin qu'eux... Ou bien... »

Ragda marqua une pause, hésitant. Mais il en avait déjà trop dit pour s'arrêter là :

« Ou bien... Il faudra jouer avec leurs propres défauts. Ces Hutt sont imbus de leur personne, sensibles aux flatteries... Et même s'ils seront réunis devant nous, ils restent des ennemis mortels les uns pour les autres... Si l'un deux montre le moindre signe de faiblesse, il deviendra une proie tout autant que nous. Les désunir pourrait également être une clef de notre succès... Bien que l'opération soit risquée... Dans ces conditions, la réunion pacifique pourrait devenir une bataille rangée entre les différents clans, avec nous au milieu.»

Il soupira :

« Je ne fréquente malheureusement plus l'espace Hutt depuis bien longtemps, je ne saurais vous en dire plus... Il faudra se contenter de ces généralités...

J'ai tout de même une idée qui pourrait nous aider : nous devrions communiquer via nos datapad pendant la réunion, même si cela sera difficile de suivre plusieurs conversations en même temps, cette méthode devrait nous permettre d'accorder nos discours avant de parler... Mieux vaut éviter de nous contredire devant les Hutt... Qu'en pensez vous ?»

Parler ainsi lui avait fait du bien. Le tumulte de ses émotions s'étaient calmé, et il se tentait ragaillardit. Certes il n'appartenait plus à aucun clan, mais il n'en demeurait pas moins un Hutt... Il pouvait aisément se montrer aussi malin et perfide qu'eux... Il espérait seulement qu'aucun de ses confrère ne ferait de bourde... Entre un Jedi aux pouvoirs inutiles, une parfaite inconnue, et une Sénatrice qui donnait l'impression d'agoniser à chaque instant... Ils n'étaient pas sorti d'affaire...

Et comme si cette pensée avait eu le pouvoir de commander aux forces obscures, une alarme se déclencha...
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Le Hutt s’était montré prudent, tout comme s’attendait la Sith. Les propos sortis de ce qui lui tenait lieu de bouche, pour ne pas dire de four béant, étaient d’une banalité affligeante. Comment ne pas deviner que les Hutts qu’ils allaient rencontrés faisaient partis des pires créatures de l’univers, des êtres retors et aussi avides d’argent l’un que l’autre. Il était de notoriété publique que les Hutts étaient des gloutons, même sans prendre en considération leur énorme panse.

Malgré cela, Darth Ynnitach ressentait en elle le besoin de remettre à sa place le sénateur de Bakura et de ses insinuations sur la prétendue supériorité qu’auraient les Hutts sur eux. Mais ce n’était pas des autres qui l’importait, mais de son importance, sa véritable importance à elle. La Sith n’avait, certes, pas encore atteint les cinq cents ans. Et pourtant ce n’était qu’un détail, à plus de deux cent ans elle avait déjà autant de pouvoir si ce n’est plus qu’eux et d’ailleurs certains de leurs clans la servent. Du moins tant qu’elle pourra les payer et tant qu’ils lui seront utiles bien sur.

Réfrénant son égo mal placé, la Dame Noire esquissait un sourire, essayant d’être à la fois naïve et reconnaissante envers le Hutt pour les avoir si « gracieusement » renseignées. Son regard glissait sur l’autre sénatrice, évaluant sans difficulté l’état de faiblesse dans laquelle elle se trouvait. Pourtant, Darth Ynnitach reconnaissait bien volontiers le courage dont elle faisait preuve. Mais cette manière de faire face, de s’entêter et de résister envers et contre tous, lui fournissait déjà des informations sur elle.

La prudence du Hutt était aussi une information. Il n’avait nullement foi en cette mission et se méfiait de celles qui l’entouraient en ce moment. Il devait, en outre, se méfier de ceux qui allaient être leurs hôtes. Avait-il des relations avec eux auparavant ou bien est ce qu’il aspire à certaines choses auprès d’eux ? Son… clan est peut être présent sur Nar Shaddaa, dans l’ombre de ces géants du clan Kajidic ? Peut-être envisagent-ils de les remplacer, su jugeant sans aucun doute plus capable ? Ou tout simplement veulent-ils, comme on dit, tirer l’eau du puits ?

*Se sera peut être plus facile que je ne le croyais finalement… Ce Ragda pourrait très bien faire tout le travail à ma place*

-Je vous remercie pour vos lumières, sénateur Rejliidic. Si seulement nous pouvions déjà savoir en qui nous pouvons avoir confiance…

Cependant le silence de la Jedi Laksh’Mi était étrange. La Dame Sith avait tout fait pour minimiser les rapports en sa présence, mais à présent qu’elles étaient si proches, la jedi semblait perdue dans ses songes, ne faisant plus vraiment attention au monde qui l’entoure. Darth Ynnitach aurait aimée savoir à quoi elle pouvait penser. A plusieurs reprises la tentation de se dévoiler à ses yeux et d’user de ses sombres pouvoirs sur elle l’avait démangée.

Une alarme venait de retentir dans tous le vaisseau. Un tir venait de frapper le bouclier qui luisait d’un vert spectral avant de disparaître. Un autre tir venait de percuter le bouclier avec plus de force, faisant trembler la navette qui approchait du palais du gouverneur. D’autres tirs se mirent à fuser venant d’une direction opposée. La voix du pilote raisonnait dans l’habitacle se préparant à redresser l’appareil et retourner sur l’Ataraxie.

-Non ! Criait Darth Ynnitach, tandis qu’elle observait l’échange de tirs par un hublot. Continuez à nous mener sur place ! Dit-elle d'une voix autoritaire.

Intérieurement la Sith souriait. Ces Hutts… des fous mégalomaniaques qui aiment montrer leur puissance en toute occasion. Soit en nous exhibant des êtres très recherchés pour leurs atouts physiques ou pour leurs atouts à donner la mort sans discuter. L’un d’eux à surement voulu montrer à quel point il est hostile à cette négociation. Le speeder qui avait ouvert le feu venait de disparaître dans une explosion. Les tirs des speeders d’escortes envoyés par les Hutts du clan Kajidic l’avait détruit.

*Tant mieux, ainsi il n’y aura personne à interroger et les soupçons vont très certainement grandir dans leurs cœurs à tous. Parfait*

Malgré le fait que cette attaque téméraire puisse être en soit une bénédiction, elle est néanmoins dérangeante aux yeux de la Sith, qui de part sa couverture, pourrait très bien en être visée à l’avenir. De plus, elle n’en était pas l’instigatrice et ignorait tout sur la personne qui l’avait organisée, aussi pitoyable fut-elle.

Avec cette dernière péripétie le trajet prenait fin, alors que la navette se posait sur la plate forme d’atterrissage qui leur était réservée. Le comité d’accueil était déjà sur place…





(je m'excuse pour le retard... Embarassed)

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(Non, votre majesté, ne vous excusez pas, ce serait indigne de vous Very Happy)


Après une embardée inattendue, ce fut une attaque en règle sur leur navette qui sortit Laksh'Mi de sa méditation. Rien de grave, ils n'étaient pas en danger, les boucliers de la navette pouvaient allègrement supporter ces tirs de blaster moyens, et l'assaillant fut finalement neutralisé par ceux-là même qui les recevaient. Après l'ordre donné par la mystérieuse sénatrice encapuchée qui commençait à attirer l'attention de la jedi – sa voix ne lui était pas inconnue – elle ajouta, pour rassurer tout le monde :

nous y sommes presque, tout va bien se passer. La Force est avec nous, on dirait...

La jedi était convaincue de ce qu'elle disait et parvenait à apaiser autant le pilote que les sénateurs. Au travers de la Force, elle ressentait un vague danger, mais il n'était pas imminent. Elle sentait le succès total de l'arrivée jusqu'aux hutts.

La plateforme sur laquelle ils se posèrent était à même le toit de l'immeuble où l'entretien devait avoir lieu. L'idée du sénateur Rejliidic était intéressante ; mais comment prendraient leurs hôtes cette manipulation intempestive de datapad entre chaque prise de parole ? Il fallait pouvoir faire les choses de manières discrètes.

Lorsqu'ils descendirent tous de l'astronef, ils furent accueillis par une garde armée de niktos à l'aspect robustes et patibulaires. Des « gorilles » pour les escorter, et faire comprends à ces envoyés de la République qu'ils n'avaient pas à faire les malins ici... Ceux-ci les quittèrent, sauf deux, lorsque un attaché se présenta à eux à l'intérieur du bâtiment.

- Je suis Kardue Tobec, grand attaché et porte parole des sages Kajidic, se présenta le Dévaronien. Veuillez me suivre, je vous prie, vous serez conduits à vos appartements respectifs où vous pourrez vous reposer jusqu'à ce que mes maîtres se réunissent.

Probablement là encore une façon de faire passer un message : vous serez assignés à vos quartiers et n'en sortirez que lorsque les Hutts vous auront fait attendre assez longtemps pour vous montrer qui commande ici.

Séparés, les diplomates pourraient quand même mettre au point entre eux leur stratégie grâce à l'idée du Sénateur de Bakura. A moins qu'un dispositif de brouillage sournoisement pensé ne les en empêche !

- Merci, Maître Tobec, pour cette attention, répondit poliment la togruta en s'inclinant légèrement, en signe d'acceptation de la situation, sachant qu'aucun d'eux n'aveint de toute manière le choix. En gageaient les deux Niktos demeurés derrière la troupe et les récurrents gardes postés dans le couloir de leurs appartements.

Chacun d'eux disposerait d'une suite unique, avec les pièces nécessaires à leurs assistants. Un très grande chambre et un lit sur lequel même un hutt peut se prélasser – fort heureusement pour Ragda – une pièce d'eau luxueuse, une vue sur le quartier de la promenade et sa statue en or démesurée, une bibliothèque, et... probablement micros et dispositifs d'holosurveillance masqués.

Une fois enfermée dans sa suite, Laksh'Mi n'entendit pas le petit clic distinctif du verrouillage des portes derrière elle. La courtoisie diplomate l'avait finalement emporté, mais nul doute que si elle sortait, on lui recommanderait gentiment de rester sagement dans sa chambre, « pour sa propre sécurité »... Inutile d'essayer de toute manière. Si les Hutts voulaient se fortifier l'ego en les dominant ainsi, la jedi se soumettrait sans problème à un si petit caprice qui ne changerait rien pour elle. Il n'y avait pas là non plus de menace réelle. Et c'est de ce sentiment positif qu'elle fit tout de suite part à ses compagnons, afin de tester leur ruse et les éventuels brouillages par la même occasion.

[Tout va bien. Faisons sagement ce qui nous est demandé, ce n'est pas un problème. Profitons de ce temps qui nous est accordé!]
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La Sénatrice de Farrfin avait dut faire appel à toute sa maîtrise de soi et à sa dignité pour se retenir de lâcher un miaulement de stupeur lorsque les tirs avaient commencé. Les Hutts ne pouvaient pas être stupides au point de simuler une "attaque terroriste" pour se débarrasser des ambassadeurs, si ? Fallait espérer ! La Force soit louée, si elle existait bien, leur escorte les débarrassa de ces importuns sans que la navette ait souffert du moindre petit dommage, et la Farghul évita une nouvelle crise grâce à une brusque sensation d'apaisement. Sans doute une intervention de la Jedi, pour le coup ... Même si l'idée qu'on influence sur son esprit lui déplaisait au plus haut degré, elle devait admettre que son action avait pour le moins été efficace !

Elle était largement remise de ses émotions lorsqu'ils débarquèrent devant le comité d'accueil. Ouh, la démonstration de force typique, avec juste un larbin pour servir de porte-parole ! La-men-ta-ble. Et grossier comme manoeuvre. Pour le moins disproportionné. En même temps, les Hutts n'avaient jamais brillé par leur subtilité apparente. Sauf que tout était dans le "apparente". Ne pas sous-estimer le potentiel manipulateur de ces limaces, derrière leur façade de lourdeur ... Elle ne pouvait pas se permettre de baisser la garde. Bon, en tout cas, ils savaient s'entourer, pas de doute. Des Niktos ... Elle échangea un regard avec Anyado. Il hocha la tête. Inutile de penser à déguerpir à la Farghul ... Ces gars-là n'étaient pas des experts, mais ils étaient tout de même compétents dans leur partie, d'après ce qu'essayait de lui transmettre le Cathar. Et il se trompait rarement sur ce point ...

Bon, et que dire de l'assignation aux quartiers ? Hmmm ... elle n'avait pas souvenir de cet état des choses, lors de ses dernières visites sur Nar Shaddaa, alors même qu'elle était déjà une Sénatrice. Soit c'était son statut d'ambassadrice qui lui valait ces ... heu ... égards ... soit ils avaient vraiment quelque chose à cacher, et ils ne voulaient pas qu'ils puissent fouiner où que ce soit. D'accord. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas se contenter de les circonscrire au palais ? Des tensions internes importantes, peut-être ... Une piste à creuser. En tout cas, la suite était conforme à ce qu'elle attendait de leur part : grandiose, luxueuse, bien équipée ... et bourrée de micros et de caméras, comme le confirma Anyado en levant la tête de son détecteur. Bah. Toujours aussi parano, les limaces !

D'abord, prendre un bain. Idéal pour se détendre un peu, après toutes ces émotions ... Elle se laissa glisser dans l'eau chaude avec un ronronnement de bonheur. Quelques minutes après à peine, alors qu'elle commençait à fermer les yeux, son datapad vibra. Grommelant une imprécation, elle tendit le bras pour l'attraper et lâcha un reniflement méprisant devant le message expédié par la Jedi. "Tout va bien. Faisons sagement ce qui nous est demandé, ce n'est pas un problème. Profitons de ce temps qui nous est accordé!"

* Oui, Maman. On va être sage ...*

Non mais c'était vraiment enfoncer une porte ouverte, là ! Qui aurait envisagé de faire un petit tour avec les Niktos devant la porte, et la surveillance caméra implicite ? Rah, les Jedi, toujours à vous donner des leçons de conduite, même quand personne n'en avait besoin ... Après quelques secondes passés à évacuer son énervement, elle tapota quelques lignes en réponse.


[Merci pour ce conseil ô combien avisé, Maître ... Point intéressant : déjà venu ici à plusieurs reprises depuis mon élection. Jamais restreinte à ma chambre. Au palais, parfois. Tensions internes aux clans probables. Ou peut-être crainte d'une prise de contact avec des éléments "terroristes", si rébellion sur Ylesia existe vraiment. Faudrait chercher à en savoir plus.]

Voilà. Ca, c'était fait. Maintenant, il lui fallait dormir. Elle aurait besoin de toute son énergie pour les négociations du lendemain, qui s'annonçaient difficiles et tendues. Mais avant ça ... elle avait un message à expédier à celui qui gérait ses contacts (son réseau d'espionnage, pour parler franchement). Pour qu'il s'adresse à un Hutt, dont elle tairait le nom. Un membre mineur d'un clan mineur. Un informateur pas très haut placé, mais il pourrait toujours lui apporter un éclaircissement sur la situation. Contre crédits, comme de bien entendu ...

[Besoin infos sur situation. Contacte L1. Procédure et compensation standard. Urgent.]

La Farghul éteignit aussitôt son datapad, sortit du bain et se sécha avec une serviette, avant de revêtir une tenue plus appropriée pour la nuit. Revenant dans la chambre, elle put constater qu'Anyado avait entreprit d'installer son matelas entre l'entrée et le lit de son employeuse. Oui, elle ne faisait pas dans l'excès de pudeur inutile lorsque sa sécurité était en jeu. Un assassinat ou une tentative d'enlèvement étaient si vite arrivés ... et cela pouvait se jouer à quelques secondes. Il fallait espérer que la nuit se passerait sans incident. En tout cas, rien de fâcheux n'arriva dans sa suite, et elle se réveilla en douceur le lendemain, devant l'odeur qui émanait du plateau de nourriture disposé sur la table de chevet. Pas la moindre nouvelle de son contact. A peine le temps de s'habiller, de se coiffer, et de manger un morceau, et déjà qu'on toquait à sa porte pour lui annoncer la convocation des ambassadeurs devant le Conseil des Kajidics. Décidément ... si tôt le matin ... la journée s'annonçait difficile !
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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« Tu ne réponds pas ? »

Ragda resta muet, immobile sur son chariot répulseur. A la question, il baissa seulement les yeux vers son datapad. Celui-ci venait de vibrer, pour la seconde fois. A la lecture du premier message, moins d'une minute plus tôt, le Sénateur de Bakura, perdu dans ses pensées et ses conjonctures, l'avait nonchalamment balancé sur son lit. Quelle stupide erreur...

« Puis-je ? » fit son interlocuteur, désignant l'appareil de son petit doigt bouffi.

Le Hutt ne répond rien. A quoi bon répondre lorsque l'on n'avait de toute façon pas les moyens de dire « non » ?

« Tiens donc, on dirait que certains de tes... camarades... éprouvent quelques inquiétudes... C'est si... amusant... »

Ragda leva les yeux pour braquer son regard dans celui du Hutt qui tenait son datapad entre ses mains. Il n'avait pas changé depuis toutes ces années. Toujours le même teint verdâtre, qui virait au brun de chaque coté de son visage, attestant de son age avancé... Des yeux dorés, une immense bouche, bien plus large que celle de Ragda... Un monstre de chair et de graisse, haut de plus de deux mètres, long de quatre, qui pesait facilement trois tonnes... Bref le double de son propre volume. Et comme si cette image n'était suffisamment intimidante à elle seule, la créature s'exprimait d'une voix rauque, caverneuse. Il parlait avec autorité, et assurance, fort de ces centaines d'années passées aux commandes de son clan...

Balek Dejsadii, 784 années galactiques standards, le doyen et seigneur du clan Dejsadii, l'un des plus puissants et des plus riches de tout l'espace Hutt. Un monstre autant physiquement qu'intellectuellement. Il avait sur ses petites mains le sang de centaines de milliers de personnes, dont sa propre progéniture. Un être machiavélique, calculateur, manipulateur... Et qui n'avait pas l'habitude qu'on lui dise non. Il dirigeait les siens d'une poigne de fer, dans un gant de fer armé de pointes de fer...

Mais putain de merde, que venait-il faire dans ses quartiers ?!

Radga, le visage toujours impassible malgré le tumulte qui grondait sous son large crane, se remémora la surprise qui avait bien failli lui causer un arrêt cardiaque... Juste après la réception du premier message envoyé par la Jedi qui les accompagnait, la porte en plastacier s'était ouverte, dans un bruit de glissement caractéristique... Et c'était lorsqu'il fit volte face, qu'il découvrit l'immense masse verdâtre... Immédiatement, il avait reculé, laissant cet intrus pénétrer dans la pièce. A coté de lui, Ragda se sentait ridiculement petit, minable...

Et voilà que maintenant, celui-ci lisait les données de son datapad, tout en lui parlant d'un ton presque amical... Putain, il n'aurait jamais du accepter cette mission !

« Si seulement vous aviez la moindre idée... Aucun de vos esprits aussi primitif ne peut comprendre les réels enjeux de ces négociations... Si cela ne tenait qu'à moi, je vous aurais déjà tous fait exécuter... Mais fort heureusement pour vous, je ne suis pas le seul à décider cette fois... »

« C'était vous l'attaque ? »

« Ah ! La petite larve semble avoir retrouvé sa langue ! Conneries ! Une attaque aussi risible être l’œuvre de mon génie criminel ? Je me sens... insulté ! Ce n'était là qu'une démonstration de force d'un autre doyen... Qui sait, peut-être pour comprendre à vos petites cervelles que vous n'êtes pas les bienvenues ? Ah Ah Ah ! »

Malgré le calme apparent de l'immense Hutt, chacun de ses mots tranchaient comme une lame dans les chairs de Ragda. Chaque mot dissimulait plusieurs sens, dont la plupart n'était autre que des menaces. Une nouvelle fois, il se contenta de ne pas répondre.

Balek, releva enfin les yeux du datapad, puis le laissa retomber sur le lit.

« Je vais t'avouer un secret petite larve. Si les brouilleurs ne sont pas activés, c'est parce que j'ai donné l'ordre de ne pas le faire. Il me suffit de claquer des doigts pour vous interdire toute communication... Fascinant, n'est-ce pas ? »

« Mais... »

« Ferme ta gueule, je n'ai pas terminé ! Si je me suis déplacé jusqu'ici, ce n'est pas pour entendre des braillements, tes jérémiades, ou même espionner les primitifs qui t'accompagnent... Je n'ai que faire de vos discussions... Elles m'amusent seulement. Si je suis ici, c'est pour te proposer... un marché... »

Au mot « marché », Ragda laissa échapper un bruit de déglutition. L'espace d'une seconde, il manqua de s'étouffer avec sa propre salive.

« Ta misérable vie te convient-elle ? Une vie de pauvreté, sans pouvoir, perdu au millieu de toutes ces espèces inférieurs ! C'est un cauchemar n'est-ce pas ? Jadis tu étais le dernier né du clan Rejliidic, un clan presque aussi puissant que le mien ! Comment as-tu pu tomber aussi bas ?! Tu n'as pas à payer le prix des choix stupides, et de l'incompétence de ton géniteur... Ta survie prouve combien tu es... débrouillard... Ta place est parmi nous... Et qui sait, dans quelques centaines d'années, tu siégeras parmi les doyens... Qu'en dis-tu ? »

Ragda resta silencieux.

« J'ai annexé les biens de ton clan. Tout ce qui appartenait à tes géniteurs est à présent à moi... Et bien, dans ma grande bonté, je suis prêt à te les restituer... A deux conditions : d'abord en gage de ta totale soumission... Ensuite en faisant échouer les négociations. Ce spectacle ne rime à rien, il nous fait tous perdre un temps précieux. Mais vous voir, toi et tes amis vous entre-déchirer... Oui, cela me plairait bien... Divertis moi petite larve, et tu recouvreras ta gloire passée. Dans le cas contraire, tu ne repartieras pas de cette lune en un seul morceau. Suis-je clair ? »

Ragda ouvrir la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sorti...

« SUIS-JE CLAIR ?! »

Tout en hurlant, Balek bondit en avant, se déplaçant à une vitesse surprenante pour son poids. En un clignement de paupière, il se retrouva à moins d'un mètre de Ragda, le dominant de toute sa masse. Il leva alors la main et posa son index sur le front du Sénateur, exactement entre ses deux énormes globes oculaires.

« Tu t'es toujours demandé qui avait attaqué la forteresse de ton clan n'est-ce pas ? Si ton garde du corps n'avait pas été là, c'est exactement sous mon index que mon droïde aurait tiré... J'ai pris tout ce que tu avais... mais je peux tout te rendre petite larve. Alors réfléchi bien... Car je n'aime pas les surprises... »

Après cette tirade, l'immense Hutt s'éloigna de Ragda, se dirigeant vers la sortie de la pièce. Sans même se retourner, il lança :

« Je suppose que ton chien de garde est dans la salle de bain, prêt à me sauter à la carotide, hein ? Dash, je sais que tu peux m'entendre. Si un jour tu en as marre de la médiocrité de ton maitre... Vient me voir, quelque soit ce que Ragda te paye, je doublerai la somme... Ce jour là, il suffira juste de venir à ma rencontre, avec la tête de ton maître dans un sac. Ahahahahaha !

Et n'oublie pas. Si tu me déçois, tu ne quittera jamais cette lune en un seul morceau... »

Sur ces bonnes paroles, la porte se referma derrière Balek. Aussitôt, Ragda lâcha un soupir. De petits points noirs tournaient devant ses yeux tant il avait gardé sa respiration bloquée, comme paralysé par l'imposante présence du doyen Hutt. Putain, toute cette mascarade n'était-elle qu'un piège géant ? Mais à quel fin ? Dans quel but ? Balek lui disait-il la vérité ?

Toutes ces questions tournaient et viraient sous son crâne. Ragda était à présent incapable d'en faire le tri pour en tirer des conclusions... Déstabilisé : ce mot résumait à lui seul l'état d'esprit du Hutt. Dash sorti enfin de la salle de bain :

« Que vas-tu faire Ragda ?»

« Ta gueule ! J'en ai aucune idée ! Ce n'est pas comme si j'avais le choix...»

En prononçant ces derniers mots, le Sénateur de Bakura récupéra son Datapad, puis tapota un message. Il hésitait sur les mots, il du s'y reprendre à plusieurs fois avant d'appuyer sur « envoyer » :

//Rien à signaler de mon coté.//

Alors que les autres allaient probablement se coucher en cette heure tardive, afin d'être au meilleur de leur forme pour le lancement des négociations, Ragda resta éveillé toute la nuit. Par chance, il avait pu activer le dictaphone de sa prothèse de main sans éveiller les soupçons de Balek. Pendant des heures, il repassa en boucle les promesses et les menaces du Hutt qui avait détruit sa vie. Il analysa chaque mot, chaque phrase... Que voulait dire Balek en disant : « Aucun de vos esprits aussi primitifs ne peut comprendre les réels enjeux de ces négociations » ?

Lorsqu'un larbin vint toquer à sa porte, le lendemain matin, il n'avait toujours pris aucune décision.
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La nuit était déjà bien avancée et la Dame Noire des Sith ne dormait pas et était en train de se dire qu’elle devrait faire une croix sur cette idée. Ses deux gardes du corps étaient en alerte et leurs pensées et leurs attitudes énervées étaient de véritables tourbillons des sens. L’esprit de la Sith était perturbé par cela en plus de l’invité surprise qui était entré dans la suite qui lui avait été indiqué. Le dit invité était un Hutt, Vogda, et il faisait partit du conseil des Doyens avec qui les républicains et elle allait devoir négocier.

-Vous devez comprendre, Dame Ynnitach, que le conseil est plus que méfiant à l’égard de vos… compagnons actuels. Bien entendu, je rapporterais les «protestations officielles» que vous m’avez tenu à propos de cette attaque. Sachez que c’était prévisible et que je vous avais prévenu avant que vous décidiez de venir ici que vous risquiez de perdre la vie. Et… j’ajouterais aussi que… cette négociation… n’en ai pas une vous savez ? Oui je suis sur que vous comprenez.

-Oui bien sur. N’avez-vous rien, grand Vogda, de mieux à m’offrir ? Comme par exemple ceux qui vous entourent. Comme par exemple Balek Dejsadii.

Le Hutt semblait se flétrir à vue d’œil en entendant le nom de vénérable Hutt qui dirige d’une poigne de fer son domaine dans cette partie de l’univers. Le conseil Hutt semblait être à sa botte, ou du moins, semblait faire front contre lui, en apparence, pour limiter les dégâts qu’il pourrait causer. Pour Darth Ynnitach, ce Hutt n’était différent d’elle. En fait, elle était persuadée que le maître du conseil devait partager bon nombre de point commun avec elle. Et vu comment réagissait son interlocuteur à la simple mention de son nom, elle aimait a penser qu’elle provoquait le même genre d’effet sur ses ouailles Sith à la mention du sien.

-L’immense Balek Dejsadii est… contre ces pourparlers. Il a émit à de nombreuses reprises qu’il serait plus utile de vous faire exécuter à votre arrivée et ainsi montrer à la République qu’on ne peut soutenir des rébellions dans l’Espace Hutt et d’agir en toute impunité.

-Est-ce lui l’auteur de cette pitoyable tentative ?

-Non ! Et n’ayez pas, je vous en prie, l’audace de le suggérer. Il pourrait vous faire tuer rien que le fait d’y avoir pensé. Non ce n’est pas lui et vous le savez très bien.

-Oui c’était parfait Vogda, comme tu me l’avais si bien suggéré. Mais es-tu vraiment sur que ce Balek ne va rien tenter ?

-Nous… nous avons pu le résoudre à accepter la négociation, bien que sa ne soit pour lui qu’un jeu. D’ailleurs, il a rendu visite à votre collègue Hutt, Ragda Rejliidic. Et sachez que Balek à agrandit sa fortune sur le dos de sa famille… ceci pourrait vous être utile…

-Un jeu d’où il pourrait tirer de grands bénéfices envers la République et contre vous aussi, bien entendu. Merci pour ce petit détail…

*C’est le genre d’être à savoir prendre des décisions et à se passer d’un… conseil Hutt. Pour ça que tu penses que je vais t’aider à garder ta place mon bon Vogda…*

-Mais s’il venait à arriver que ce jeu le lasse… la baisse de rideau ne serait pas à mon avantage non plus puisqu’il ignore ce que je suis n’est-ce pas ?

-Oh oui… je suis sur qu’il ne doit pas vous avoir reconnu. Il ne vous a vu qu’une fois il y a plus d’un siècle et vous étiez… plus petite et plus jeune…

Pourtant malgré ces affirmations, la maîtresse de Dromund Kaas ne semblait pas convaincue par les paroles de son seul allié dans cette affaire. D’ailleurs à la mention de son jeune âge et vu le regard libidineux qu’avaient posé le Hutt sur elle, la Sith retenait un frémissement de dégoût. Maintenant elle en était persuadée. La visite tardive du Hutt n’était pour des raisons de discrétions comme avancées précédemment à son arrivée, mais bien dans l’idée de la surprendre dans un hypothétique sommeil et peut être même dans une tenue de circonstance. Mais elle se retenait de lui en faire le reproche, étant proche des activités de sa famille depuis des lustres qu’il serait idiot de rompre les ponts maintenant.

-Gardez à l’esprit, Dame Noire des Sith, que Balek saura tôt ou tard ce que vous êtes. D’ailleurs il est étonnant que vous soyez ici. La… la Jedi… elle… ne vous a pas, comment vous dîtes, sentie ? De toute manière vos pouvoirs ne seront guères utiles et surtout pas sur un Hutt comme lui. En fait si vous dévoiliez votre véritable nature aux yeux de tous, je pense que cela pourrait garder son intérêt pour un temps… avant l’issue funeste.

-Je garderais ceci en tête grand Vogda. Maintenant si vous voulez bien me laisser et il ne faudrait pas que l’on prenne votre visite de courtoisie comme une petite réunion de mise au point pour demain. Dit-elle dans un sourire sarcastique. De toute manière, les Hutt seront au courant de sa venue, les questions fuseront entre eux ainsi que la méfiance et cette méfiance naturelle entre eux serait aussi utile à la Sith.

*Ah Vogda… tu es ambitieux et tu ne sembles capable d’assouvir tes ambitions et tu comptes sur moi, pour t’ouvrir la voie… Balek Dejsadii sera peut être un meilleur interlocuteur*

Le reste de la nuit fut plus calme en termes de visite. Mais la Sith avait tourné et retourné le problème pendant le reste de la nuit et les gardes étaient peu rassurés. Le lendemain, en arrivant dans la salle d’audience, elle était seule, avec ses assistants/gardes du corps et les gardes des Hutt déjà présent. Le sénateur de Bakura, Ragda Rejliidic, venait de faire son entrée, accompagné de son homme de main et d’un serviteur du palais du gouverneur. Après un bref salut, le regard de la Sith se portait sur la Jedi Togruta qui allait faire son entrée et elle se demandait intérieurement si elle n’allait pas la reconnaître.
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Spoiler:

Après avoir reçu une première réponse qui lui décrocha un sourire – ce n'était pas la première fois qu'on prenait mal ou avec ironie les conseils jedi – une seconde vibration s'en suivit juste après dans le datapad. S'attendant à une réponse de Ragda ou de la diplomate mystérieuse, Laksh' Mi fut surprise de lire ce qui suit :

[Maître Jedi, nous souhaitons nous entretenir avec vous. La ligne est sécurisée, nous pouvons parler franchement. Les enjeux de cette rencontre se jouent à plusieurs niveaux. Vos tractations sont menacées. Nous avons un intérêt commun à ce qu'elles n'échouent pas. Les hutts et la République DOIVENT entretenir une entente cordiale coûte que coûte. Mais nous ne sommes qu'une minorité au conseil à partager cet avis. Méfiez-vous, il est attendu que les siths interviennent dans cette négociation qui n'est qu'un prétexte. Si vous vous désirez sauver la vie des prisonniers, vous devrez convaincre le conseil hutt que les siths ne sont source que d'ennuis.]

S'attendant à un possible piège pour la pousser à la faute, Laksh'Mi hésita quelques temps avant de répondre, si bien que la soirée était avancée sur Nar Shaddaa lorsqu'elle renvoya ce message prudent :

[Honorables Kajidics ; je vous remercie de votre sollicitation. Je suis bien entendu toute disposée à défendre les intérêts communs entre nos deux parties et à contrer l'empire sith. Sur quel soutient puis-je m'appuyer demain, à l'audience ?]

Et la réponse ne se fit pas attendre ;

[Faisons fi d'orgueil ; nous ne sommes que quatre membres des Kajidics à voir l'importance d'une relation stable avec un camp ou l'autre, et la République nous semble pour cela la plus fiable des autorités en puissance. La majorité du conseil se plaît à jouer de votre lutte avec l'empire pour faire monter les enchères et générer du profit commercial plus important. En cela ils espèrent l'intervention de vos ennemis. Enfin, l'un ou l'autre des notre estiment les siths plus que la république, pour leur manière de se faire « respecter »... Une position compréhensible mais inconfortable. Les siths ne sont pas dignes de confiance, et privilégier ce camp serait une grave erreur. Peut-être qu'en vous montrant plus … manipulables qu'eux, vous seriez plus convainquant en partenaire de choix. Tenir tête aux puissants hutts serait en tout cas la pire des bêtises à faire.]

Des hutts hauts placés, faisant fi d'orgueil ? La togruta n'y voyait que deux options : le piège grossier, ou le désespoir d'une minorité cherchant à reprendre l'avantage en se servant de ces hôtes...

Elle s'était attendu, elle aussi, à ce que les siths s'en mêlent ; les hutts ont toujours été une balance entre ces deux poids opposés, penchant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Convaincre le conseil que les siths étaient nuisibles aux affaires, ne pas leur tenir tête, se faire passer pour plus stupides qu'en réalité, et sauver les deux familles de ressortissants condamnés... tout cela était-il compatible ?

Afin de ne pas mentaliser à ce sujet toute la nuit et pour laisser la Force, ou son subconscient, lui apporter une réponse plus fiable, elle posa le datapad sur la table de chevet, médita deux heures et se coucha dans le grand lit à baldaquin – un luxe rarement connu – et dormir profondément et de manière très détendue jusqu'au petit matin. Se préparant juste à temps, elle était prêt lorsqu'un laquais vint ouvrir sa porte et lui annoncer l'ouverture de l'audience.

*sans collation matinale ? J'espère que mes camarades auront eu le même entraînement à se servir de leur esprit en situation de survie et de famine que moi...*

Lorsqu'elle entra, escortée du laquais, dans la salle d'audience, celui-ci se pressa de disparaître. Laksh'Mi vit bien sûr l'imposant sénateur de Bakura. Et la diplo... YNNITACH ?!

D'instinct, la main de la jedi se porta à son ceinturon, vide. Le protocole l'avait désarmée. Mais ce n'était certainement pas ce genre de combat qui se livrerait ici. Et bien pour une intervention sith, en voilà une des plus remarquables. LA dame noire du moment, ayant voyagé incognito avec les émissaires de la République ! Maître Mi devait bien s'avouer qu'elle admirait sur le coup le talent de sa rivale. Elle était douée, mais on ne saurait s'attendre à moins de la part d'une personne de son rang.

Retrouvant rapidement son sang froid et faisant face, elle s'inclina, fairplay, pour la saluer, et lui assurer un match diplomatique.

- Madame, ravie de vous revoir. Je suis navrée de n'avoir pas su vous saluer à juste titre plus tôt. Je suppose que vous ne nous avez pas joints à cette audience pour débattre de ce traité entre nous... lui adressa-t-elle avec un sourire accueillant - signe de son aisance retrouvée depuis leur dernière rencontre.

Darth Ynnitach... Une reine sith, au sang de sith. Une ennemie de taille. Les négociations allaient se montrer plus complexes que prévues. Un seigneur sith commun aurait été facile à conduire hors de lui pour convaincre les hutts de se méfier de lui, mais celle-ci serait au dessus de cela.

La Ténébreuse eut le temps de répondre à la jedi avant que la sénatrice Stieen ne fasse à son tour son entrée.
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Pas la moindre nouvelle de la part de son contact. Nom d'un rat-womp ... Heerlla se sentait dans la peau d'un pilote contraint de naviguer dans un champ d'astéroïdes, sans senseur, uniquement à vue. Enfin, sans oublier d'y rajouter des vaisseaux hostiles prêts à vous torpiller à vue, et la possibilité de traîtres parmi l'équipage. Autrement dit, comme le disait son vieux père, elle se sentait comme un chat cherchant à récupérer une aiguille dans une meute de chiens. Son seul espoir restait donc de parvenir à jouer sur les conflits entre les chiens. Parce qu'elle ne tenait pas vraiment à finir en pâtée pour canidés !

Bah. Au moins, elle avait bien dormi, mangé suffisamment mais pas trop, et avait donc les idées à peu près claires. C'était déjà ça de pris. Elle fit signe à Anyado d'ouvrir la porte, et le duo félin emboîta le pas au laquais chargé de les guider jusqu'à la salle d'audience. Tous les serviteurs qu'ils croisèrent détournaient le regard. Houlà. Là, ça ne sentait plus seulement mauvais, ça puait complètement ! Non, ils n'oseraient tout de même pas les liquider aussi sec ... s'ils l'avaient voulu, ils auraient pu le faire depuis leur arrivée au palais. Mais par contre, on pouvait se fier au sixième sens des domestiques en matière d'embrouille. Autrement dit, les négociateurs n'étaient définitivement pas les bienvenus. Une confirmation de plus, superflue, certes, mais toujours bonne à prendre.

Et les voilà en salle d'audience. A l'image des Hutts, vraiment. Grandiloquente, pompeuse, ostentatoire, démesurée ... et pourtant soigneusement mise en scène. La délégation de la République clairement en contrebas, par rapport aux Limaces, obligée de lever la tête pour leur parler. Franchement ... Autant ça pouvait avoir de l'effet sur les diplomates de bas étage, mais sur eux. Elle se sentait presque vexée ! Ah, les Hutts et leur satané ego ... Sans s'attarder plus avant sur l'architecture, elle rejoignit ses "camarades". Au final, la Jedi était sans doute la plus fiable du lot, mais à quel point ? La Farghul les salua rapidement de la tête, puis s'assit à leurs côtés, Anyado prenant la place juste derrière elle. Juste à temps avant que les membres du Conseil fassent leur entrée en grande pompe. La Sénatrice ne put retenir un léger frissonnement quand son regard croisa celui de Balek Desjadii. L'un des Hutt possédant la plus sinistre réputation ... et l'un des partenaires commerciaux de son paternel. Enfin, selon le point de vue du Hutt, ce n'aurait pas été exactement ça, mais bon ... C'était l'un des principaux dangers durant ces négociations. Mais pas le seul, hélas.

- Leurs éminences, membres du Conseil des Kajdics, vous souhaitent officiellement la bienvenue sur leur territoire, émissaires de la République. Qu'elle affaire vous amène donc en ces lieux ?

Ah ah. C'te bonne blague, songea la Farghul. Tous savaient très bien le pourquoi de leur venue en ces lieux. Mais cela devait amuser les Hutts de les obliger à faire le premier pas. A venir quémander à leurs pieds. Enfin, si on pouvait dire ça de Hutts ... Dans le silence qui suivit, elle partit dans une quinte de toux, parfaitement simulée. Elle devait paraître faible, à leurs yeux. Pas comme une menace. C'était l'un des rares atouts dont elle pouvait jouer, alors, elle ne comptait pas s'en priver ! D'une main apparemment fébrile, elle sortir son inhalateur de sa poche et l'appliqua sur son visage. En plus, si ça pouvait laisser un de ses compagnons se lancer en premier, et donc risquer de se bouffer la première balle ...
Ragda Rejliidic
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Le silence qui suivi cette question en disait long sur l'atmosphère lourde qui régnait en ces lieux pourtant grandioses.

Une question simple, presque stupide... Mais qui marquait le commencement d'un bras de fer dont personne ne semblait réellement mesurer les tenants et les aboutissants. Ragda avait horreur de se perdre en conjectures inutiles... Mais l'attitude et les paroles de Balek avaient soulevé en lui tant de questions sans réponses...

Le Sénateur de Bakura inspira lentement, espérant qu'une personne aurait le désir de répondre avant que l'air n'est totalement empli ses poumons. Mais, comme il s'en doutait, personne ne pris la parole... Et oui, il était le Hutt de la République, qui mieux que lui était en mesure d'ouvrir ces négociations ? Qui mieux que lui connaissait les règles qui régissaient les échanges entre Hutt ?

Le blanc ne dura qu'une poignée de secondes, pourtant elles lui parurent s'étirer pendant de longues minutes. Était-ce le doute quant à la marche à suivre qui agitait ainsi son esprit ? Il avait horreur de se l'avouer... Mais Balek avait complètement retourné son esprit, immisçant la crainte en lui... La crainte de son légendaire courroux. Pourtant ce doute naissait de certitudes. L'immense Hutt avait été clair : il lui avait demandé de saboter ces négociations afin de se délecter du spectacle occasionné... Il voulait voir les représentants de la République, une et indivisible, s'entre déchirer. Un jeu sadique pour un esprit tout aussi sadique. En temps normal, il aurait refusé... Non pas qu'il se considérait comme une défenseur des valeurs de la République – même s'il n'arrêtait pas de le crier sur tous les toits ces derniers temps. C'était plutôt les méthodes de Balek, cette façon de s'introduire chez les gens, de les menacer, qui exacerbait son esprit de contradiction... Il n'avait qu'une envie : agir totalement à l'encontre de ses volontés... Mais d'un autre coté, la perpective de « ne pas quitter cette lune en un seul morceau » donnait à réfléchir... Qu'allait-il faire ?

Il était trop tôt pour y répondre. Balek voulait un peu d'animation, il allait lui en donner... Mais peut-être pas exactement celle qu'il attendait.

D'un geste discret, Ragda activa son chariot répulseur. Celui-ci avança, positionnant son propriétaire devant ses compagnons de mésaventure. Il ne jeta même pas un regard par dessus son épaule.

Les dix membres du conseil des Kajiidic se trouvaient devant lui, perchés sur leur estrade, affalés dans d'immenses fauteuils et canapés aux couleurs vives et aux drapés hors de prix. Tous le regardaient de haut, regards condescendants, mines de dégoût, comme si une puanteur insupportable emplissait soudain leurs narines difformes. C'était la puanteur du Hutt sans clan, du Hutt Républicain, de ce petit avorton qui osait s'adresser à eux quasiment d'égal à égal... Une vive colère noua les entrailles de Ragda... Mais il se contrôla, retenant in extremis un chapelet d'insultes à la frontière de sa bouche sans lèvres. Plutôt que de céder aux mots, Ragda décida jouer plus finement.

De nouveau, il actionna discrètement l'une des commandes de son chariot à répulsion. Dans un doux vrombissement qui n'était pas sans rappeler le ronronnement de certains félins domestiques, le chariot, et son propriétaire, s'élevèrent dans les airs, d'un mètre trente. Ainsi en lévitation répulsive, le Sénateur de Bakura se retrouva quasiment au niveau de ses congénères, dont les regards et les moues s'étaient mués en un agacement proche de la colère.

Ragda observa pendant quelques secondes, toujours en silence, ses interlocuteurs. Les dix cerveaux criminels de l'espace Hutt. Au centre Balek, volumineux, massif, il présidait... A sa gauche, comme à sa droite, les autres Hutt, à la mine tout aussi patibulaire, même pour un Hutt. Ragda les connaissait, du moins de réputation. Il répondit enfin :

« Les représentants de la République vous remercient pour votre généreux accueil. Sachez que nous sommes reconnaissant du temps précieux que vous nous accordez. »

Le passage de pommade en règle. Par expérience personnelle, il savait parfaitement que ce genre de léchage d'arrière train ne pouvait que leur être bénéfique. Il était à présent plus que temps de répondre à cette foutue question. En plus d'être très sensibles aux flatteries, les Hutt transpiraient littéralement d'impatience... Il fallait les comprendre : cette réunion devait empiéter sur bien d'autres sujets importants relatifs à leurs clans respectifs... Sache minute, c'était probablement des milliers de crédits qu'ils perdaient en affaire.

« Seigneur Balek du clan Dejsadii, la délégation de la République désire vous entretenir, vous et votre conseil, du cas des ressortissants de la République condamnés à mort... Il est inutile de perdre plus de temps avec ces formalités... Transmettez nous vos preuves et remettez nous les prisonniers... Je vous assure qu'ils seront sévèrement jugés par nos institutions. »

Pour les non initiés, c'est à dire ceux qui n'avaient jamais fait affaire avec un Hutt, la rudesse de ces propos pouvait choquer, surtout après les quelques fleurs envoyées lors de la précédente tirade... Mais c'était comme cela que fonctionnait les Hutt, du moins entre eux : rapides et directs. Le temps, c'était des crédits... Alors autant ne pas le gaspiller.

Mais il ne fallait pas seulement se fier au premier degré des mots, au sens premier des phrases. Par ses paroles, Ragda affirmait la volonté de la délégation : il n'était pas question de repartir sans les prisonniers, alors autant économiser du temps et de la salive en nous les donnant.

Encore plus subtilement, un troisième niveau de compréhension de cachait derrière ces quelques mots... Radga avait clairement dit « vous et votre conseil » insinuant ainsi que les neufs autres membres du conseil n'étaient que des subordonnés. Pour Balek, mégalomane comme il l'était, cela était une évidence, tout le monde était son subordonné... Mais pour les autres, la pilule aurait du mal à passer... Comment allaient-ils réagir ? Les regards noirs que recevait déjà Radga prouvait qu'il avait fait mouche.

Diviser pour mieux régner, cela avait toujours été l'un de ses proverbes préférés. Car en tenant ces propos, c'était comme s'il avait hurlé aux oreilles des neufs autres Hutt :

C'est Balek qui décide, vous n'êtes là que pour le conseiller, vous n'êtes que des pantins...

Or Balek dénigrait ouvertement ces négociations... Par conséquent, si l'un de ces Hutt voulait prouver aux autres qu'il n'était pas qu'un simple subordonné, il ne lui restait plus qu'une solution : s'opposer aux idées de Balek... Et donc faire le jeu de la République.

Encore fallait-il qu'ils réagissent comme Ragda l'imaginait... Face à des êtres aussi tordus et imprévisible tout était possible.

Prenant soin d'éviter le regard de Balek, Ragda regagna sa place. Il avait finalement pris une décision... Agir pour la République ou pour l'amusement de Balek ? Il avait pris la décision de ne pas en prendre... Car une seule chose comptait : être dans le camps des vainceurs.
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-Maître Laksh’Mi… Dit-elle en s’inclinant par pure politesse avec un sourire tout aussi accueillant. Je suis ravie de revoir…

Et c’était vrai, Darth Ynnitach appréciait l’idée d’être présente dans la même pièce que celle qui se présentait comme sa rivale jedi. D’autant plus lors d’une négociation aussi difficile pour la République que pour l’Ordre représenté ici par la Togruta. Déjà la sénatrice Heerla Stieen arrivait et il fallait déjà écourter leur conversation. De plus, il était primordial pour la Sith de rester anonyme aux yeux des deux politiciens. Et si la conversation entre elle et la Jedi continuait, le Hutt qui les accompagnait risquerait de se poser des questions. L’arrivée de la sénatrice était donc salutaire.

Saluant cette dernière d’un simple signe de tête, la Sith allait donc s’asseoir sur la place qui lui était attribuée. Elle était assise à l’extrême gauche de la table, avec le Hutt Ragda Rejliidic à ses côtés. Lui-même ayant la sénatrice Stieen et maître Laksh’Mi pour finir. Sans surprise, les membres du Conseil Hutt firent leur entrée en retard, juste assez pour que sa soit remarqué et pas trop pour être jugé insultant. La manière assez formelle de s’enquérir de la venue des émissaires républicains pouvaient sembler insultante, d’autant plus que la manière dont Ragda avait répondu.

Il fallait reconnaître que c’était une bonne chose de laisser parler le sénateur de Bakura en premier. D’autant qu’il avait joué son rôle à la perfection. Il savait comment s’y prendre avec ses congénères et il l’avait fait avec autant d’aplomb que la Sith pouvait l’espérer. C’est avec un sourire en coin qu’elle adressait un regard à un Hutt présent dans l’assemblée qui leur faisait face. Vogda le Hutt, qui est son seul complice dans le Conseil.

-Tout d’abord, membre du Conseil, avant de commencer des négociations aussi longues et tortueuses, je tiens à protester au nom de la République ! Avant même d’avoir posé le pied sur votre planète, nous nous sommes faits attaqués ! Ceci n’aurait jamais dû se produire ! Encore moins chez vous, vous qui semblez régner… De plus je proteste sur le fait, qu’en dehors des séances, nous soyons cantonnés à nos chambres respectives ! Nous sommes émissaires de la République, représentant de la plus grande puissance galactique et pas le représentant de l’un de vos subalternes !

Voyant avec une satisfaction certaine les remous causés par ses propos au Conseil Hutt, Darth Ynnitach venait de casser la désunion que Ragda semblait avoir crée quelques secondes plus tôt. De plus, Vogda semblait bien y jouer son rôle en aggravant les choses et les propos tenus par la Sith sous couvert d’être ambassadrice de la République.

-Si vous souhaitez ! Dit-elle d’une voix forte. Si vous souhaitez continuer à considérer la République comme une puissance mineure sur laquelle on peut mentir, tricher et comploter, il est fort à parier, qu’à l’avenir, les accords de neutralités entretenues depuis plusieurs décennies s’estompent. Mais si vous commenciez à vous présenter comme des êtres de pouvoirs responsables et à faire preuve, ne serait-ce que de la plus élémentaire, courtoisie envers des représentants étrangers, peut être que les regards sur votre domaine, l’Espace Hutt, seraient bien meilleurs.

Darth Ynnitach venait de lâcher sa première bombe. Comme prévu les Hutts semblaient faire front commun à l’idée d’être agressé par la République. Mais voyant une échappatoire, d’autres, plus enclins à garder de bonnes relations et même à les améliorer à l’avenir envers la République se montraient plus enclins à relâcher la surveillance excessive entretenue jusqu’alors. Pourtant, malgré le fait que le Conseil couinait et râlait à qui mieux-mieux, Balek Dejsadii semblait rester calme, laissant le soin à ceux du Conseil qui lui sont acquis de parler en son nom. Finalement il fit un geste autoritaire de ses deux bras, intimant l’ordre de se taire à quiconque. Et n’ayant pas l’habitude d’être désobéit il enchaînait directement pour montrer clairement qu’il n’appréciait que peu cette sortie mais qu’il consentait à améliorer le confort de ses « invités », comme il se plaisait lui-même à avancer, mais il ne cachait pas son antipathie vis-à-vis des négociations...

Maintenant que la Sith avait plus ou moins réussie à liguer le Conseil Hutt à l’encontre de la République, elle allait laisser les diplomates et la Jedi se dépatouiller un peu et ensuite elle recommencerait surement son travail de sape si la séance de la journée le lui permettait.
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Galaxie ! Ynnitach démarrait sur les chapeaux de roues ; le match allait se montrer corsé. Mais qu'à cela ne tienne, Laksh'Mi n'avait pas prévu de la laisser se faire passer pour une envoyée de la République et jouer franc-jeu avec les forces en présences. De toute manière, les hutts étaient déjà au courant, à en croire le message qu'elle avait reçu la veille sur son datapad.

Elle prit alors la parole à la suite de son homologue sombre, s'avançant à ses côtés au centre de de la scène.

- Très puissants Kajidics ; je me présente, Maître Mi, du conseil Jedi, et envoyée de la République. Veuillez pardonner Darth Ynnitach, seigneur Sith, par l'odeur du sang alléchée... Et veuillez excuser la République pour son intrusion dans cette audience. Nous nous sommes laissés dupés par ses soins.

Passer pour des incompétents, avait écrit les hutts partisans... Elle n'avait pas besoin de mentir pour cela, finalement...

Il semble que l'ordre sith se soit donné pour objectif ce jour de se servir du cartel des Hutts pour jouer. Votre grande sagesse vous conduira indubitablement à ne pas prendre en compte ces derniers propos dans votre échange avec la République. Et je suis confiante quant au fait que vous ne vous laisserez pas abuser comme nous l'avons nous même été !

Elle chercha du regard après ces dernières paroles quelques hutts susceptibles d'êtres ceux du côté de la République. Elle espérait un signe, ou un soutien.

- La position de la République, en vérité, demeure parfaitement tolérante à l'égard de l'espace Hutt, vous en conviendrez. Comme l'a signifié le sénateur Rejliidic, nous ne sommes venus que pour vous libérer d'une charge qui incombe à la République. Avec votre honorable accord, cela va de soi.

Etait-elle parvenue à rectifier le tir vis à vis de la fabuleuse perfidie de la Ténébreuse ? Rie n n'était moins sûre, cependant, elle s'employait à y mettre les formes.
Contre toute attente, on vînt à son secours.

- La jedi dit vrai. La peau rouge n'est rien de moins qu'une reine sith ! Nous n'avons rien à craindre de ces magiciens de pacotille, mais nous ne nous laisserons pas utiliser comme des jouets... Qu'elle s'y amuse encore, et sa présence ne sera plus tolérée.

Un hutt venait de prendre la parole. Probablement celui qui avait contacté Maître Mi. Mais en avançant ainsi une position ferme malgré le manque indiqué de partisan à ses opinions, il prenait un gros risque. Les autres Hutts, pouvant espérer une surenchère en leur faveur entre jedi et siths dans les négociations devaient toutefois admettre les dires de leur « frère » : ils ne peuvent accepter de donner l'image de jouets et rester les maîtres incontéstés.
La togruta remercia l'intervention d'une signe de tête imperceptible mais bien dirigé.

La sénatrice Fargul ne s'étant pas encore exprimé, peut-être parviendrait-elle à marquer des points supplémentaires...
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La Farghul aurait aussi bien pu être une statue, tandis qu'elle écoutait et disséquait soigneusement les interventions de ses "camarades". En experte, elle apprécia l'ouverture pleine de finesse de Ragda. Même si son camp était encore incertain à discerner, au moins avait-il réussit à fissurer la façade d'union des Hutts qui leur faisaient face ... du moins, jusqu'à ce que la diplomate inconnue, qui se révéla être une Dame Sith du nom d'Ynnitach (si on se fiait aux dires de la Jedi), ne jette de l'huile sur le feu en les provoquant ! Intérieurement, Heerlla lâcha une bordée de jurons extrêmement colorés et peu flatteurs à l'égard de la rouge de peau. On ne pouvait se permettre de plastronner de la sorte que lorsqu'on avait un semblant de puissance de frappe ! Encore heureux que la Jedi ait un peu réussit à rattraper les choses ...

La Sénatrice utilisa brièvement son inhalateur, se leva et s'avança devant leurs hôtes. Même si elle restait de marbre, tant physiquement que émotionnellement, le stress n'était pas bien loin ... Elle ne devait surtout pas commettre de faux pas. Et il ne restait plus qu'à espérer qu'elle avait bien interprété le discours de son collègue Ragda, quelques minutes plus tôt. S'il y avait une carte à jouer, qui provoquerait des dissensions en leur sein, il fallait l'exploiter à fond !

- Honorés chefs de clan, je souhaiterais pour ma part rappeler un point essentiel, qui je l'espère n'aura échappé à personne : nous sommes ici en tant que vos invités, et non comme vos égaux. En tant qu'hôtes, vous avez assuré notre sécurité et un accueil décent, et je vous en remercie.

Elle s'inclina légèrement du buste en direction des Hutts. Peu importe son rang, ici, elle n'était qu'une visiteuse d'un statut inférieur au leur, et il convenait de ne pas l'oublier. Manifester la déférence qui leur était due ne pouvait que les mettre dans de meilleurs dispositions à l'égard de la délégation républicaine ! Le ton de la politicienne mua et, d'aimable et courtois, devint brusquement sévère et sec.

- Sans votre escorte, l'agression dont nous avons été victimes aurait pu connaître une issue fatale. S'il y avait des accusations à porter, ce serait à l'égard des commanditaires, non de nos protecteurs ! Je vous conjure donc d'excuser la sortie de ma collègue à vôtre égard. Nul doute que le choc et la surprise causées par cet évènement l'auront quelque peu égarée. Je ne crois pas que quelqu'un puisse se montrer aussi insultante et dénuée de reconnaissance à ce point, de manière volontaire ...

La Farghul coula un regard ironique vers la Sith. Personne ne pouvait se méprendre sur la cible de sa tirade. Elle se tourna alors à nouveau vers les Hutts et joignit les mains, dans une posture si détendue et apaisée qu'elle aurait plus paru à sa place dans un cours universitaire que dans une négociation qui s'annonçait aussi tendue. Sa voix s'éleva à nouveau, calme, posée, comme un professeur énonçant quelques principes de bon sens. Qui avait dit qu'une formation universitaire en humanités ne servait à rien en politique ?

- La République et l'Espace Hutt sont voisins. Si nous sommes ici, c'est pour vous réclamer une faveur. Pas pour exiger quoi que ce soit. Cependant, ce n'est pas à d'aussi habiles commerçant que vous que je vais apprendre ceci : rien n'est plus préjudiciable aux affaires qu'une montée des tensions entre deux partenaires. Depuis des millénaires, nous cohabitons et commerçons. Seuls ceux qui n'ont comme seule ambition que de tout détruire pour régner sur les restes, d'obtenir un pouvoir personnel et incontesté, peuvent sciemment souhaiter que cette bonne entente disparaisse. Mais je ne doute pas que vôtre sagacité vous préviendra d'une telle catastrophe ...

Bien malin aurait pu dire qui était exactement visé par cette déclaration. Et pour cause. Barek et la potentielle Sith étaient les plus évidents, mais pas les seuls. Heerlla avait pris soin de rappeler ceci aux chefs de clans : tout conflit, toute situation de crise favorisait naturellement l'émergence d'un leader, d'un dictateur pour parler franchement. Autrement dit, il était dans leur propre intérêt, et de même pour leur clan, que les négociations débouchent sur un accord, s'ils ne voulaient pas se retrouver tôt ou tard en position de subordonnés, face à un des leurs. Parallèlement, elle s'était permise de flatter leur ego, de les placer en position dominante. La République venait ici pour quémander une faveur. A eux de voir ce qu'ils comptaient exiger en retour ! La Farghul avait une longue expérience des négociations avec les Hutts, bien souvent commerciales, certes, mais qu'y avait-il de réellement différent entre le commerce et la diplomatie, au fond ? Alors oui, elle savait que rien ne plaisait d'autant plus aux limaces que de se retrouver en position de force dans une discussion. Et qu'ils étaient bien plus enclins à accorder des concessions dans ces circonstances ...
Ragda Rejliidic
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Le discours de sa collègue à la peau rouge, fit à Ragda l'effet d'un électrochoc. En quelques mots, cette dernière venait totalement de ruiner sa tentative de sabotage. Surpris par une telle attitude, il la dévisagea, tentant de percer ses intentions. Qui était-elle ? Qu'elle était bon but ? Son petit discours était trop juste, trop bien construit pour n'être que le fruit d'une maladresse... Elle cherchait manifestement à irriter les chefs de Clans, à la rabaisser, à la traiter d'incapables ! Étrange stratégie, d'autant plus que, tout comme la flatterie, est Hutt étaient particulièrement sensibles aux sarcasmes.

Ragda, sous la table, empoigna son datapad, puis pianota ces quelques mots à son intention :

// Que cherchez-vous à faire ? //

Mais a peine eut-il appuyé sur « envoyer », qu'une partie de la réponse vint à lui, en la personne du Maitre Mi.... Une sith ?!

Les deux yeux du Hutt s’écarquillèrent jusqu'à devenir deux énormes billes jaune orangé. De nouveau, il pianota sur l'écran de son datapad :

// Maitre Mi, vos accusations sont graves... Surtout en présence des Hutts ! Êtes vous sure de ce que vous avancez ? Quelles sont vos preuves ? Accuser les Sith, voilà bien des manières de votre Ordre, je trouve la présence d'un Sith un peu gros... Que viendraient-ils faire ici ? //

Comment perdre toute crédibilité en une dizaine de minutes. Mais il fallait voir le bon coté des choses... Balek avait le bordel qu'il souhaitait... Et lui n'avait rien à voir là dedans !

Finalement, la plus intelligente des interventions, après la sienne évidemment, fut celle de Heerlla. Mais le mal était déjà fait... Un véritable chaos s'était déclenché en haut du podium, parmi les Hutts. Les discours si contradictoires des membres de la délégations avaient réveillés les rivalités. Ce n'était pas un conflit d'égo, comme l'avait espéré Ragda, mais un conflit d'opinion.

L'un criait que la République leur manquait de respect, un autre que c'était la Sith, un autre hurlait que cette attaque était inadmissible, un quatrième que c'était tout ce qu'ils méritaient... L'un tentait de ramener ses congénères au calme en argumentant qu'ils pouvaient tirer parti de la désunion de la délégation, tandis qu'un autre traitait ses confrères d'incapables. Ils se chamaillaient, s'insultaient, et il fut rapidement aisé de voir les alliances qui existaient entre certains clans.

Seul un Hutt resta impassible : Balek. Tandis que le chaos ne semblait jamais devoir prendre fin, il gardait les yeux fermés, le bouche serrée. En réalité une immense tension montait en lui... Et comme un volcan il explosa :

« Vos gueules ! J'ai dis vos gueules !»

L'instant d'après, il fut de nouveau possible d'entendre les mouches voler. Cette paix n'arrangea en rien la colère qui grondait sous le crane du gros Hutt :

« Je suis entouré d'imbéciles et d'incapables ! Cette réunion est une farce ! Une farce de mauvais goût ! Je ne sais pas ce qui me retient de mettre un terme à tout cela maintenant... »

« Tu n'es pas le seul à décider Balek ! »

Le chef du Conseil se retourna pour foudroyer du regard celui qui l'avait coupé. Ragda le connaissait de vue. Il s'agissait du chef d'un Kajidic de Tatooine, Jogga Desilijiic.

« Jogga, tu ferais mieux de la fermer ! Je te considère comme l'unique responsable de toute cela ! Avec tes histoires à la con, comme quoi la République est un partenaire commercial de qualité, une puissance avec laquelle il faut compter... Et bien regarde par toi même ! Ils viennent ici, et ils arrivent à se faire berner par leur propre ennemi ! Est-ce ta définition du mot « Puissance » ? La République n'est plus rien, c'est du passé ! »

« Balek dit vrai ! La République n'est pas une menace, elle n'a aucun droit sur nous, elle ne mérite aucun compromis ! »

« Et toi Vogda, tu ne devrais pas la ramener non plus... Si j'apprends que tu as quelque chose à voir avec la présence d'un Sith, ici, sur Nar Shaddaa... Tu vas passer un sale quart d'heure, tu peux me croire ! J'ai invité la République, personne d'autre ! Sa présence est une insulte, ses propos sont des insultes ! »

Ce fut le moment que choisi Ragda pour intervenir :

« Puissant Balek, vous avez parfaitement raison sur toute la ligne ! »

Surpris, le colosse Hutt ne trouva rien à dire. Ragda continua :

« Il est clair que la présence de ce Sith parmi nous, n'est pas un gage de confiance. Tout comme je comprends que cette situation risque de remettre en cause les quelques arrangements que nous aurions pu trouver pour vous convaincre de nous rendre les prisonniers... Mais je me dois d'insister : quel est votre prix pour la cession de ces deux familles ? »

Chaque minute qui passait, la tension semblait monter dans la pièce, alors autant en finir une bonne fois pour toute. Comme la Sénatrice Heerlla l'avait clairement fait remarquer, ce n'était qu'une question de prix. Que voulait les Hutts en échange ? Tout ce résumait à cette question, alors autant ne plus tourner autour du pot... Et si le prix à payer était trop élevé, alors il faudrait négocier.

« La situation n'est pas aussi simple petite larve. Un groupe de séparatistes s'est mit en tête de libérer le peuple d'Ylésia du joug de ses protecteurs, les Hutt. Si nous vous rendons les prisonniers, alors nous passeront un message à ces fauteurs de troubles : que nous sommes faibles ! Et comme ces prisonniers sont de chez vous, ils s’imagineront que la République les soutient... Ce qui n'est peut-être pas faux, si j'en crois certains de mes conseillers.

Ainsi, je ne vois qu'une façon de sortir de ce dilemme. Si vous tenez vraiment à récupérer vos ressortissant, prouvez au yeux de la galaxie que la République soutient le pouvoir Hutt face aux terroristes Ylésiens... »


En prononçant ces derniers mots, Balek frappa des mains. Cinq gardes gamoréens, armés de vibrohaches firent leur entrée. Derrière eux, enchaînes et affublés de colliers et de menottes aux arrêtes acérées, ils traînaient un petit groupe de prisonniers, quatre hommes et deux femmes, cinq humains et une Twi'lek pour être précis. L’étrange convoi s'arrêta devant l'estrade, entre les représentants de la République et le conseil des Kajidic. Balek repris la parole, sur un ton encore plus grave :

« Tel est notre prix. Tuez ces prisonniers, et prouvez ainsi aux yeux du reste de la galaxie que la République désapprouve la révolte en cours sur Ylésia. Prouvez que vous soutenez le pouvoir Hutt, et vous recouvrez vos ressortissants... Cette offre est des plus généreuse, alors n'hésitez pas trop longtemps... »

Au même moment, un petit droïde sphérique fit son apparition en flottant dans les airs. L'immense objectif qu'il portait ne laissait aucun doute à son utilité : les Hutts comptait filmer l’exécution, et la diffuser largement par la suite...

Ragda resta sans voix. Que les gamoréens et les captifs attendent de l'autre coté de la porte était trop gros... Putain, Balek avait cette idée en tête depuis le début... Et c'était probablement l'unique raison qui l'avait fait céder à accepter cette réunion diplomatique ! Et s'il avait demandé à Ragda de saboter les négociations, c'était seulement pour mettre la République en position d'échec, pour la rendre incapable de refuser une telle offre « si généreuse »... Putain, même la Sith avait joué leur jeu... Soit elle avait été manipulée, soit elle était dans le coup depuis le début... C'était même à se demande si Balek n'avait pas feint son agacement depuis le début... Avait-il manipulé également les autres chefs de clans, dans le but d'être considéré comme le seul responsable de la destruction des séparatistes d'Ylésia et renforcer ainsi son autorité ? S'il avait réellement manigancé tout cela depuis le début, il y avait de fortes chances pour que les deux familles accusées l'aient été délibérément, sans aucune preuve, juste pour attirer la République dans ce piège... Ce Balek était un véritable putain de génie !
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La situation était délicate et ça, la Sith le savait. Mais finalement la sortie de la Jedi qui aurait pu sonner le glas de son travail de sape allait surement lui offrir l’opportunité de pouvoir continuer à jouer cette partie. Ce qui appuyait cette idée était l’indécision qui régnait entre les membres du Conseil Hutt et aussi entre les deux sénateurs qui ne savaient plus sur quel pied danser. Darth Ynnitach, telle la prédatrice qu’elle est, voyait à que la défense adverse était faible et elle en profitait pour attaquer.

Le Très Grand Balek venait de mettre un terme aux chamailleries qui secouaient son conseil. Ce qui n’était pas une bonne chose pour les négociations en cours. Il devait avoir l’air, à ses yeux, d’être faible s’il acceptait la dissension dans ses rangs. Déjà vis-à-vis de ses congénères et vis-à-vis de la République et à présent des Sith.

-Oui c’est bien une singulière façon de me présenter ainsi devant ce conseil, avec les émissaires de la République. En revanche, je ne comprends pas l’attitude de certains membres de ce vénérable conseil. Je me demande si certains ne seraient pas, comme le laisse penser la rumeur, rien que des larves allongées aux pieds de la République ! Surtout quand l’autre moitié du conseil sait qui je suis et de longue date lors des fréquentes visites de Dame Ylandrya durant la période estivale sous vos estimables invitations.

Elle tournait le regard sur chacun des membres qui recommençait à se chamailler à qui mieux-mieux. Elle l’arrêtait sur Balek.

-Je suis ici à l’invitation du conseil, ou du moins une partie, qui craint et à juste titre semble-il au fait que certains se soient fourvoyés avec la République.

Parmi certains de l’assemblée il y eut des murmures d’approbations et un regard fut échangé entre la Sith et Vogda le Hutt qui semblait reprendre un peu plus d’assurance que quelques instants auparavant sous les remontrances de Balek.

-Comme le fait si bien remarqué notre fougueuse Maître Laksh’Mi, la plaisanterie a assez duré. C’est avec un profond respect et en toute humilité que moi, Darth Ynnitach, Dame Noire des Sith et maîtresse de l’Empire des Sith ressuscité accepte la proposition de ce conseil d’être présente à cette négociation en qualité d’arbitre.

A défaut de Balek, la Sith devait se résigner à dire conseil vu la sortie peu aimable du Hutt à l’égard de la République et de ses congénères qui étaient rangés d’un bord ou de l’autre. Mais pourtant il ne disait rien et laissait faire, car après tout il s’agissait de son idée. D’ailleurs pour garder le change le Hutt venait d’ordonner que les prisonniers entrent. C’était un joli coup de sa part et visiblement tout vieux Hutt qu’il est, il lui semblait avoir gardé un certain goût du mélodrame.

-Et c’est de bonne grâce que nous vous accordons ce droit, Darth Ynnitach… Dit Vogda en approuvant au nom du Conseil Hutt, appuyé par d’autres plus ou moins franchement.

Au même moment la Dame Noire se retournait. L’un de ses aides lui tendait le datpad et affichait le message reçu entre temps. Elle le lisait sans faire grand cas et elle répondait au sénateur de Bakura.

//Sénateur Rejliidic, vous devriez, au nom de la République approuver cela, ne serait-ce que pour vous rattraper auprès de vos congénères et faire comme si la République ne tremblait pas face à ce… petit coup de théâtre.//

A la suite de ce message, la maîtresse de Dromund Kaas en tapait un autre adressé cette fois à la sénatrice Heerlla Stieen.

//Sénatrice Stieen, pour nous échapper de ce piège tendu par Balek, je vous prie instamment de demander au conseil Hutt de demander les preuves qu’ils ont quand à leur culpabilité et aussi de pouvoir vous retirer pour que nous puissions en discuter loin d’eux. Vous trouverez surement un moyen de mettre fin à cette séance… //

Pour finir elle adressait un petit message à la maître Jedi.

//Maître Laksh’Mi, il va falloir que nous parlions.//

A la suite de ces discrets échanges Darth Ynnitach attendait de voir les réactions qu’auraient ses collègues de circonstances, surtout les deux politiciens. Il était fort probable que la Jedi réponde favorablement à l’entretien.
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Quelle horreur... La situation s'était précipitée vers l'issue la plus sordide ! Quelle qu'aient été les intentions et manipulations initiales des hutts, ou des siths, peu importe : la République était prise en tenaille.

La jedi allait intervenir à l'encontre de l'invitation au meurtre imposé par le pervers chef du conseil de limaces, quand son datapad vibra. Discrètement, elle jeta un œil. Elle ne fut pas surprise de l'expéditrice. Elle répondit aussi discrètement qu'elle avait répondu à Ragda un peu plus tôt, confirmant son accusation à l'encontre de la Dame noire, lui expliquant qu'elles s'étaient déjà affrontées.

[Soit, ça ne saurait être pire après ça.]

Conservant un air grave, elle annonça toutefois, et sur un ton moins flagorneur :

- Kajidiics ; Vous devez vous rendre compte que ni la République, ni l'ordre Jedi ne peuvent se résoudre à se rendre coupable ou complice d'un meurtre, avec sang froid, et sans procès envers les accusés. Pour déterminer notre position face à cette soit-disant rébellion, il nous faudra enquêter. Nous imposer le choix d'une exécution sommaire revient à nous contraindre de vous défier, et vous n'êtes pas idiots pour l'ignorer. Dès lors, vous êtes seuls responsable des conséquences...

Le débat reprit alors, parmi les hutts, entre les partisans de la manipulation gratuite, ceux voulant dominer la République en les forçant à agir selon leur volonté, et ceux, plus subtiles, espérant renverser la puissance de leur clan sur les autres, ou encore ceux désireux de conserver une neutralité positive avec la République... Et c'est exactement ce qu'espérait la togruta, pousser un peu les partisans hutts à se mouiller plus concrètement pour l'aider, diviser la volonté commune des hutts à demeurer maîtres de la situation, à saper leur union fragile, et déstabiliser la main mise de Balek sur ce conseil. Il semblait être le principal manipulateur et ennemi dans l'histoire, Ynnitach mise à part, bien entendu.

Enfin, le hutt partisan qu'elle avait repéré osa s'affirmer un peu plus.

- Il est navrant qu'une tactique aussi peu subtile insulte nos hôtes à ce point ; il n'y a plus aucun jeu de forces la dedans, leur décision étant évidente quant à l'injonction qui leur est faite. Je suis outré qu'un tel manque de subtilité et d'intelligence émane de ce conseil. Cela m’écœure, tant de petitesse, quand nous sommes capables de bien plus malin que ça ! Celui qui a orchestré cela sans nous consulter ne fait que bafouer notre intelligence et notre rang ! Et l'union de ceux qu'ils bafouent peut le renverser, qu'il ne l'oublie pas !

Ce hutt là ne tremblait pas mais transpirait clairement, malgré le soutien assuré de trois autres membres du conseil, faisant front avec lui. Il espérait que tous les autres hutts n'étaient pas de mèche avec Balek, et se sentent tout autant insulté qu'il l'avait décrit, pour obtenir leur ralliement.

A eux deux, Maître Mi et lui avait réussi à désorganiser à nouveau les rapports de Force au sein de l'assemblée huttesque.

Dans l'attente d'un dénouement, les ressortissants qu'on avait fait entrer, eux, exprimaient malgré eux l'effroi et le désespoir, surpris à la fois du déploiement diplomatique à leur égard.
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La situation n'était plus seulement mauvaise, maintenant. Non, elle était devenue exécrable et explosive. Non seulement tout ça sentait encore le piège à plein nez, mais en plus voilà que Balek leur imposait un marché ... hé bien, qui était justement inacceptable. Exécuter des prisonniers, en échange des ressortissants de Corellia, de sang-froid ? Non, elle ne rêvait pas. Heerlla serra les dents et les poings, à se meurtrir les paumes et la mâchoire. Ce foutu Hutt n'avait jamais cherché à négocier. Il ne participait à ce qu'il venait d'exposer aux yeux de tous comme un simulacre de diplomatie que pour asseoir sa domination sur le Conseil. Et accessoirement à humilier la République, au passage. Avait-il seulement conscience de la voie sur laquelle il s'était engagé ? Ou bien, comme tous les autres despotes de l'histoire, se laissait-il aveugler par son ambition et sa soif de pouvoir ? Elle-même penchait plutôt pour la seconde option.

La Farghul méprisait au plus haut degré ce personnage. Et en dépit de sa maîtrise de soi, elle avait le plus grand mal à ne pas laisser ses émotions s'afficher au su et au vu de tous. Quant à la Sith ... mais à quoi elle jouait, celle-là ? Quel était donc son véritable objectif ? Se poser en arbitre ? Et puis quoi encore ? La Sénatrice balaya une fois de plus du regard son datapad. Incompréhensible. C'était le mot. Personne n'encaissait un camouflet pareil sans réagir, personne. Et surtout pas quelqu'un qui venait de se proclamer comme la dirigeante des Sith ! Autrement dit, celle-ci aussi manigançait quelque chose ... mais quoi ?

Trop de tension. La douleur qui éclata dans sa poitrine l'obligea à se plier en deux. Seuls deux cachets avalés promptement empêchèrent la crise de devenir plus grave encore. Cela emporta les dernières réserves de la Sénatrice. Elle tapa du poing sur l'accoudoir de son fauteuil et lâcha un feulement qui résonna dans la salle toute entière.

- Il suffit !

Elle attendit qu'un silence surprit se fasse puis reprit, sur un ton laissant deviner la rage qu'elle gardait sous contrôle.

- J'aurais préféré devenir sourde, plutôt que d'entendre ce qui vient de se dire. Et, à vrai dire, je me demande si je ne suis pas tout simplement en train de rêver. Si la République n'est rien, comme certains viennent de le proclamer haut et fort, alors pourquoi s'abaisser à exiger son soutien en prenant ses ressortissants en otage ! Avez-vous seulement conscience de ce fait ? Vous croyez vraiment que cela vous aidera à rétablir votre autorité sur Ylesia ? Vous auriez du mal à envoyer un signe de faiblesse encore plus clair à l'ensemble de la galaxie, en vérité ! Depuis quand les Hutts s'embarrassent-ils de l'avis de quiconque pour conduire leurs affaires ? Sans même parler du recours à un arbitrage ! J'aurais pu comprendre beaucoup de contreparties, mais celle-là ?

Des murmures parcoururent les rangs des limaces. Visiblement, la tirade de la Farghul avait touché le point sensible de cette espèce. Leur ego surdimensionné. Si elle pouvait encore un peu enfoncer le clou ...

La Sénatrice grimaça et s'interrompit, tandis que son coeur se rappelait à son bon souvenir. Elle devait s'arrêter rapidement, si elle ne voulait pas que son corps la laisse tomber. Elle s'entêta, refusant de laisser son corps malade lui dicter sa voie. Une main se posa fermement sur son épaule, une main de Cathar, et la voix bourue de son garde du corps, Anyado, résonna dans la salle.

- Tout'mes excuses, vos Altesses, mais j'me dois de ramener la Sénatrice à sa chambre. L'est plus en état de soutenir les négociations sans repos.

Comme pour ponctuer le discours du félin, la Sénatrice se mit à cracher du sang. L'un des Hutts grommela un ordre d'un air condescendant, et l'un des larbins se chargea de guider le duo jusqu'à la chambre de la politicienne. Le Cathar se chargea de décourager toute tentative d'approche d'un bon feulement, et supporta sans mal le fragile fardeau représenté par son employeuse jusqu'à destination. Une fois sur place, il la déposa avec une douceur contrastant avec le reste de son comportement et se dépêcha de lui administrer les médicaments pour stabiliser son état. Au passage, il prit sur lui de lui faire aussi avaler un somnifère. Décidément, veiller sur la sénatrice Stieen n'avait rien d'une sinécure. Et pourtant, étrangement, il n'aurait quitté ce boulot pour rien au monde ! Il soupira, secoua la tête en regardant la silhouette endormie de la féline, et regagna son fauteuil pour attendre son réveil. Il ne craignait pas les inévitables réprimandes qu'elle ne manquerait pas de lui asséner à son réveil. Après tout, il ne faisait que son travail, et les deux félins le savaient bien ...
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Le mensonge, la manipulation, la perfidie, la traîtrise, la corruption... Alors que la majorité des gouvernements de la galaxie luttaient contre ces basses vilenies, dans l'espace hutt, ces comportements inspiraient le respect. Être fourbe, c'était être intelligent, et donc mériter son statut social. A l’inverse, celui qui se montrait clément et juste, prouvait sa faiblesse. Les adeptes de l'évolutionnisme de toutes les époques se retourneraient dans leur tombe face à une telle déformation de l'esprit de compétition naturel, de la loi du plus fort et du plus apte. Et pourtant, il fallait bien avouer que les Hutt ne partaient pas gagnant sur l'échelle de l'évolution. Malgré que les classifications les ai toujours placés du coté des prédateurs, il était difficile de les imaginer courir après des proies. En tout temps, ils avaient su plier les autres à leur volonté, les poussant par toutes les fourberies possibles à se salir les mains à leur place... Et cette fois-ci, ne dérogeait pas à la règle.

Malgré lui, malgré le temps passé parmi les autres espèces, Ragda éprouva à la compréhension de ce piège, un véritable respect pour Balek. A cet instant, il aurait été capable de se prosterner devant lui, et de lui prêter allégeance, tant son intellect, et sa capacité à anticiper les réactions de ses hôtes démontrait sa supériorité. A n'en pas douter, une bonne partie des Hutt présent à ce moment, dans cette pièce, éprouvèrent la même sensation. Il s'agissait probablement d'un réflexe dicté par des millions d'années d'évolution, qui poussaient les membres de cette espèce à toujours suivre celui qui semblait le plus apte à les faire survivre.

Toutefois, cette illusion de puissance vola en éclat rapidement. Les arguments de la Sith glissèrent sur Ragda comme glissait son mucus sous son corps grossiers lorsqu'il se déplaçait sans son chariot. Il ne comprenait pas vraiment son rôle dans cette affaire, ni les réelles raisons de sa présence ici. Quoi qu'il en soit, elle s'était retrouvée prises dans les filets de Balek, volontairement ou non, ce qui lui faisait toute crédibilité. Ils étaient bien beau les grands méchants des contes à dormir debout des Jedi ! Ces êtres quasi démoniaques, assoiffés de sang, aux traits déformés par la haine et la force obscure. Maintenant qu'il pouvait à loisir l'observer, il ne trouvait à cette « reine Sith » aucun charisme malfaisant, aucune « aura » terrifiante... Elle s'exprimait avec assurance, mais s'agissait-il seulement d'une façade ? Il n'en doutait même pas. Si elle avait été réellement invitée par le Conseil, ceci avait été fait sans l'approbation de Balek, ce qui la propulsait exactement dans le même panier qu'eux. Si la tendance n'était inversée, si le piège n'était pas désamorcée, les quelques limasses qui avaient sollicités sa présence n'hésiteraient pas longtemps avant de retourner leur veste, et de dire amen aux paroles du plus gros d'entre eux.

Deux Sénateurs, une Jedi, et une Sith au fond d'un trou... On aurait pu croire le début d'une mauvaise blague, mais pour le coup, cette situation n'avait vraiment rien d'hilarant. Quelle attitude adopter ? Que répondre ? Ragda s'enfonça dans le mutisme laissant à ses compagnons d'infortune le loisir de s'exprimer.

Et ce fut au tour de la Jedi. Même si ses propos pseudo-moralistes dégoulinaient d'une logique implacable, l'effet allait-il être celui escompté ? Cherchait-elle à remuer le couteau dans la plaie, à titiller les opposants de Balek pour que ces derniers se liguent contre lui ? L'idée, très intéressante, risquait aussi de leur causer bien des ennuis. Si les habituelles luttes intestines viraient en conflits ouverts, la salle du conseil allait virer en un champs de bataille, et pas seulement verbal ! Les gardes armées, fidèles d'entre les fidèles sans lesquelles ces Hutt ne se déplaçaient jamais montraient déjà quelques signes de nervosité. Il suffisait d'une crispation involontaire pour qu'un coup de blaster parte. Ragda comprenait que cette situation puisse ulcérer un Jedi, lui même à mesure qu'il mesurait la gravité de la scène qui se déroulait sous ses yeux se sentait de plus en plus impuissant. Mais les Jedi n'étaient-ils pas des gardiens d'ordre ? Des porteurs de paix ? Des adeptes de la diplomatie et des compromis ? La chaos qui régnait sur l'estrade, là haut, prouvait, cette fois-ci le contraire.

L’intervention la plus inattendue, et la plus charismatique fut celle de l'autre Sénatrice. Quelle audace, quelle justesse ! En quelques mots, elle venait de retourner la situation, prouvant, avec des mots que les Hutt comprenaient parfaitement – c'est à dire directs – que cette mascarade n'était qu'une illusion de pacotille. Comme toutes les armes à double tranchant, la lame pouvait autant blesser la victime que son porteur. Balek était-ils en train de perdre la face ? Avait-il vu trop gros ? Croyait-il que la République tomberait dans son piège comme un vulgaire moucheron désarmés ? Non, la République n'était pas une petite mouche, mais un frelon qui pouvait piquer à tout moment, même entravé dans des filets.

Cette tirade fini de briser les sentiments parasites de Ragda, et il repris alors clairement ses esprits. Au lieu de se perdre en conjecture sur le pourquoi du comment, il devait se focaliser sur un seul objectif : accomplir la mission, sortir d'ici vivant, et avec les otages ! Son avenir politique en dépendait ! Il n'était là ni pour faire ami avec les Hutt, les Jedi ou les Sith... Seulement pour revenir avec ces putains d'otages, et se faire passer pour le héros de la situation... Et pour cela il avait un plan. Aussi, alors que la Sénatrice quittait la pièce, il pris la parole, tentant de surpasser le volume sonore déjà élevé :

« Puissants Seigneurs ! Il apparaît clairement que les deux partis en présence, les Représentants de la République, et ceux des Kajidics sont autant en désaccords entre eux qu'avec la parti adverses. Dans ces conditions, et surtout à la lumière des nouveaux événements, il me semble impossible d'avancer plus sur ces « négociations » pour l'heure. Nous avons besoin de nous concerter, et de choisir une marche à suivre, tout comme il semble que vous ayez quelques « détails » à discuter entre vous, vénérables représentants des Kajidics. »

Cette dernière remarque fit bondir Balek. Plus que les autres, il détestait qu'on lui conseille la marche à suivre. Il hurla, ce qui eu pour effet de faire taire l'assemblée :

« Comment oses-tu, petite larve, exiger l'arrêt de cette audience ! Si vous êtes ici, c'est parce que les Kajidics vous y autorisent ! Et vous ne sortirez de cette pièce que lorsque ceux-ci vous l'ordonneront ! Est-ce bien clair ?! »

Contre toute attente, ce fut un Hutt du conseil qui lui répondit :

« Balek ! Vous dépassez les bornes ! A trop vouloir jouer avec le feu, on fini par se brûler ! Le grand age serait-il en train d'émousser vos talents ? La République doit être...»

A ces mots, l’intéressé fit volte face. Si ses yeux avaient été des armes, cette partie de la galaxie aurait été réduite en poussière. Mais face à lui ne se trouvait pas un seul d'entre eux. Il étaient à présent quatre à lui faire front. Il ne supporta pas ce manque de respect une seule seconde de plus :

« Le prochain qui me contredit, je lui fais exploser la cervelle ! Vous n'êtes qu'une bande de larves ! Combien vous paye la République pour que vous teniez ce genre de propos ? Imbéciles ! Vendus ! Si l'on vous écoutait, l'espace Hutt serait depuis longtemps devenu une colonie ! Alors que moi... Moi je leur crache dessus ! J'ai le pouvoir de les mettre à genou ! »

Dans son dos, un autre groupe de Hutt se rassembla, Vogda en tête. Lui aussi pris alors la parole :

« Mettre la République à genou ? Mais à quel prix ! Il est indispensable de garder nos bonnes relations avec les Sith ! Mais votre attitude insulte notre invitée d'honneur ! Que cherchez-vous ? A mettre également les Sith à genou ? Vous dépassez complètement les bornes ! Ainsi que vos prérogatives ! Vous êtes le chef du Conseil... C'est à vous de nous représenter, de porter notre voix... Mais vous n'êtes pas la à décider pour notre place, pour imposer vos choix égoïstes ! Si vous voulez faire cavalier seul, retournez sur VOTRE Ylésia ! »

A ces mots, Balek leva une main... Et instantanément une profusion de cliquetis métalliques satura l'audition des personnes présentes. En un éclair, tous les gardes venait de relever les crans de sûreté de leurs blasters, se visant mutuellement. Encore une vieille tradition Hutt... Comme le disait le proverbe « Si tu n'es pas d'accord avec ton voisin, tue le. Car les morts ont toujours tord. »

Et, il en fallut du peu pour que la situation génère. Si l'un d'eux avait ouvert le feu, la salle du conseil se serait transformée en un champs de bataille. Mais, heureusement, une limasse fut plus intelligent que les autres. Plutôt que de demander à ses hommes de main de menacer ses adversaires, il leur ordonna de mettre en joue les prisonniers innocents. Puis il harangua :

« Balek, vous savez que je vous suis fidèle. Pourtant si la situation l'exige, je n'hésiterai pas à faire feu sur votre seul moyen de pression. Ravisez vous ! Acceptez cette pause dans les négociations. Parlons de tout ceci à tête reposée... Et surtout loin de ces oreilles indiscrètes ! Mes frères, que cherchons nous ? A passer pour des abrutis désunis devant nos deux plus juteux partenaires commerciaux ? Depuis quand crachez vous sur le profit Balek ? Reprenez vous ! Cette affaire est celle des Hutt, pas seulement la votre ! Si vous pensez vraiment que cette exécution et le seul moyen de sauver Ylésia, prouvez le nous... en privé, et alors soyez assuré que nous vous suivrons tous, et que nous feront le nécessaire pour ces trois là appuient sur la détente. »

Le silence qui suivi cette tirade fut lourd, interminable. Finalement, se rendant bien compte qu'il ne disposait plus de soutient autour de lui, Balek accepta le report des négociations au lendemain. Et comble du luxe, il leur fut même accordé le droit de sortir de leur chambre – uniquement pour se rassembler et discuter entre eux, le reste du palais leur était toujours interdit.

Ragda souffla, couvert du sueur et de mucus. Ils l'avaient échappé belle. Contre toute attente, ses compagnons avaient su trouver les mots justes, et obtenir un premier résultat encourageant : celui de monter le reste du conseil contre Balek, ce qui relevait déjà d'un exploit... Mais le gros Hutt n'était pas défait pour autant. Après avoir repris ses esprits, il n'aurait que peu de mal à négocier à manipuler ses congénères pour les faire revenir sur leur présent désaccord. Ragda aurait pu mettre sa seule main valide à couper : demain, on leur referait le coup de l’exécution... Mais cette fois, le conseil ferait bloc.

Tout en se retirant vers ses quartiers, où il comptait se reposer un peu – il n'avait pas beaucoup dormi la veille, Ragda pianota sur son datapad, envoyant un message à la Sénatrice de Farrfin.

\\ Sénatrice,

Pendant votre absence les choses ont évoluées. Pour l'heure Balek a été contraint de prononcer un report des négociations. Mais il y a de forte chances pour que, demain, nous nous retrouvions face au même discours. Je ne fais ni confiance à cette Sith, ni à cette Jedi... Je les pense beaucoup plus intéresses par leurs propres intérêts, et la haine qu'ils se vouent mutuellement. J'ai presque honte de le dire : mais que valent quelques vies si nous pouvons à la fois sauver nos ressortissants et conserver nos bons contacts avec nos voisins Hutt ? Si les tensions devaient monter entre nos gouvernements, ce ne sont ni les Jedi ni les Sith qui en pâtiraient, mais bien nous, citoyens Républicains !

Alors voici mon plan... Nous devons parler d'une même voix, vous et moi... Et inciter la Sith à passer à l'acte. Nous devons catalyser sa colère, sa haine face à cette mascarade... Si nous y parvenons, nous pourrons nous servir d'elle pour tuer les otages... Et satisfaire les Hutt. Comprenez bien : si tout cela se passe comme prévu, nous reviendrons avec nos citoyens, et nous feront porter le chapeau de tout ce bain de sang au seul vrai responsable : les Sith ! J'ai vu vos talents de joueuse, je ne doute pas de votre capacité à les bluffer !

Le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?
Si vous souhaitez en parler en privé, rejoignez moi dans mes quartiers sans plus attendre.\\


Puis aux deux autres, il envoya :

\\ Nous devons nous retrouver et discuter de ce que nous allons dire demain. Nous sommes loin d'être tirés d'affaire ! Je compte me reposer un peu, retrouvons nous plus tard, dans la soirée... Le lieu de votre choix me conviendra.\\

Enfin il pris quelques secondes pour répondre à la Reine Sith :

\\ Que savez-vous de la République pour me tenir ces propos... Vous devriez nous dire les raisons exactes de votre présence. Qu'est-ce que cette histoire d'arbitrage ? Qui vous a invité ? Et surtout pourquoi ?

Pour le moment, vous êtes exactement dans la même pétrin que nous... Alors autant jouer franc jeu. Parce que j'ai la nette impression que vos « amis » Hutt ne vous portent pas tous dans leur cœur, et qu'ils se jouent également de vous...\\
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La séance, la première d’une longue série à n’en pas douter, était terminée, enfin. La seconde partie, et la moins avouable, des négociations allaient commencer. Alors que les Hutts se retiraient avec leurs gardes du corps et que les prisonniers, morts en sursis, étaient eux aussi emmenés à nouveau dans leur cellule. Les émissaires restaient seuls. Sans dire un mot ou accorder un seul regard, Darth Ynnitach retournait dans les quartiers qui lui étaient attribués avec ses deux hommes de mains sur les talons.

Après un repos de quelques heures et un repas frugal, la Sith se décidait à lire les messages reçus sur son databloc. La réponse de la Jedi était simple et allait de soit. Mais démontrait aussi que Laksh’Mi et la Sith étaient toute deux conscientes qu’elles allaient devoir se parler. La réponse du Hutt était sans surprise elle aussi, pleine de méfiance et emplie d’une certaine animosité à son égard, celle qui animait un politicien de la République face à une Sith. De toute évidence, aux yeux de la Dame Noire, Ragda était le maillon qui servait de lien entre les Hutts et la République et la voix républicaine était Heerlla. Elle allait devoir parler avec eux. Laksh’Mi était une soupape, pour éviter que les diplomates ne se laissent abuser et le cas échéant rassurer et calmer les débats. Là aussi, la Sith allait devoir agir.



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La porte de la cellule s’ouvrait, l’un des conseillers et gardes du corps de la reine des Sith s’avançait et venait réveiller sa maîtresse, lui annonçant la demande d’un entrevue avec Vogda, dans les prochaines vingt minutes. Prenant le temps de se préparer, la Sith arrivait, majestueuse, comme à son habitude, mais avec au moins cinq minutes de retard, histoire de montrer qu’elle n’est nullement aux ordres de Vogda, mais pour lui faire sentir que c’est à lui de se tenir disponible pour elle. Du moins c’est ainsi que la Dame Sith voyait les choses.

-Vogda… Alors ou en sont vos « négociations » ? Dit-elle sans s’excuser de son retard, prenant place sur le banc de l’alcôve qui faisait face au Hutt vautrée sur chariot à répulseurs.

-Dame Ynnitach… me faire attendre comme ça n’était pas une bonne idée, imaginez un peu que Balek soit au courant… ou un autre…

-Balek ? Il est surement déjà au courant non ? D’autant qu’il sait très bien que vous vous empresseriez de me répèter ce qui se déroule entre vous...

-Oui c’est bien vrai madame. Nous sommes en pause, nous ne reprendrons que dans une heure. A dire vrai, pour le moment, les avis sont mitigés. Bien entendu j’ai fait valoir votre position, qui est aussi la mienne… comme vous le savez déjà. D’autres Hutts se sont rangés ou se sont résignés à la suivre. D’autres restent à convaincre et Balek veut forcer la main de la République, ou se servir de la République pour vous forcer la main à ordonner leur exécution. Ainsi la République…

-Ainsi la République verra que les Sith cherchent encore à leur nuire… Oui… ce Balek est décidément un génie. Balek profiterait bien de la situation en cas de conflit avec la République… oui…

Poussant un soupir à fendre l’âme, la Sith contemplait l’alcôve pendant un instant, se demandant combien de complots et d’intrigues ont vues ces murs. Et combien de micro il devait y avoir. Elle se levait du banc et s’apprêtait à partir.

-Vous devriez y allez aussi et vous préparer à l’idée de devoir vous ranger du côté de Balek, idée qui vous répugne, mais pour le moment vous n’avez guère de choix… Mais ça, Vogda, je suis sure que vous le saviez déjà.



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C’est avec rage que la Dame Noire retournait vers la zone du palais ou se trouvaient les quartiers des représentants de la République. Lequel des trois allaient-elles voir en premier ? Naturellement elle se dirigeait vers la chambre la plus proche, celle de la sénatrice Heerlla Stieen. Une fois là bas, la Sith se faisait dérouter par le garde du corps de la Farghul, prétextant que la sénatrice était indisposée et qu’elle se reposait. Ne percevant aucun mensonge ou aucune duperie chez le Cathar, la Sith s’en allait donc, en laissant au Cathar la consigne de prévenir sa maîtresse qu’elle souhaitait s’entretenir avec elle et qu’elle lui souhaite un bon rétablissement.

*mauvaise pioche*



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La seconde visite se présentait sous de meilleurs auspices. Et elle serait une visite tout aussi capitale. L’interlocuteur de la Dame Noire étant le sénateur Hutt de Bakura, Ragda Rejliidic. Elle était seule en sa « baveuse » compagnie comme elle se plaisait à le penser. Son homme de main et les deux qui lui collaient aux basques durant ce séjour sur Nar Shaddaa faisaient le pied de grue devant la porte.

-Je vous remercie d’avoir bien accepté de me recevoir, quand bien même c’est vous, sénateur, qui insistiez pour que l’on puisse se rencontrer au plus vite.

Etant invitée à s’asseoir elle y allait d’un pas mesuré, montrant son assurance et le signal fort, qu’ici, ce n’était pas elle qui allait avoir peur. Elle s’y installait avec une grâce tout aussi mesurée que sa démarche, démontrant par ces gestes, aussi simple pour elle à cet instant, lui avait été inculqué et qu’elle semblait belle et bien mériter le titre de reine.

-Je tiens à nouveau à vous présenter des excuses pour m’être introduite de cette manière parmi vous. Mais si je m’étais montrée au grand jour dès le départ… Et bien je ne serais pas ici. Notre « amie » Jedi, maître Laksh’Mi aurait tout fait pour me tuer. A dire vrai, vous me posiez trois questions, une concernant l’arbitrage, l’autre à propos de qui m’avait invité et la dernière le pourquoi.

A côté de son fauteuil se trouvait un plateau, avec un verre et une carafe de vin. Le verre avait été remplit du liquide rouge profond, à son attention avant son arrivée. Elle laissait ses doigts fins glisser sur le verre, comme si elle admirait le chef d’œuvre d’orfèvrerie réalisé sur un ustensile aussi banal, avant d’en éloigner la main. Sa paranoïa reprenant le dessus et refusant de se laisser aller. Tout ici était bien trop confortable pour que le vin ne soit pas innocent.

-Pourtant, je crois savoir que rien n’est gratuit chez les Hutts et je ne crois pas qu’il y est eu dans l’histoire un Hutt qui fasse crédit… Et vous ne devez déroger à la règle, bien que vous soyez du côté de la République et que vous ayez l’air trop propre pour être foncièrement honnête… Que pourriez-vous donc m’offrir en échange ? Dit-elle avec un sourire espiègle.



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Bien plus tard, la nuit était tombée et les négociations entre les Hutts avaient reprises. L’air ambiant dans le palais devenait étouffant, et la Sith avait besoin d’air. Elle se rendait sur la seule terrasse qui leur était accessible. Bien entendu des caméras et des pairs d’yeux ne lâchaient pas non plus cet endroit. Mais Darth Ynnitach s’en fichait, au moins l’air serait plus agréable. L’autre raison quant à sa présence était l’aura qui se dégageait dans la Force en provenance d’une Togruta qu’elle connaissait.

*A croire que vous saviez que je viendrais ici…*

Faisant un peu, puis un autre, ne souhaitant pas déranger la Jedi qui semblait être dans sa contemplation de la Force. En arrivant à la hauteur de sa consœur dans la Force, les bras appuyé sur la solide barrière de métal qui la retenait, la Sith terminait son pas en faisant racler son fin et long talon sur le sol, autant pour signaler sa présence que pour tirer la Togruta de sa méditation.

-J’aime cette planète… Il fait nuit, une belle nuit, et la vie ne s’arrête pas… Elle ne s’arrête jamais ici… les êtres vivent et meurent en continue ici et la nuit semble rendre la chose encore plus brillante que lorsque le soleil brille… Il y a tant d’agitation sur cette planète… bien plus que sur Alderaan…

En finissant cette phrase, elle regardait du coin de l’œil la Jedi et voir sa réaction concernant cette planète et leur passif commun quant à cet endroit.



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La zizanie était semée ; ce n'était pas les méthodes habituelles des jedi ; encore moins celles de maître Mi ; mais les hutts étaient tout sauf des interlocuteurs habituels. Ils pensaient d'une manière bien particulière, et il fallait s'adapter. La togruta l'avait appris lors de sa dernière visite sur Nar Shaddaa, lorsqu'elle voulut venir en aide aux Evocii. Une bien vaine mission... A cette époque, elle enquêtait incognito sur le terrain pendant que sa padawan de l'époque, Otanaki, devait parlementer. Entre l'esprit tordu des hutts et le caractère peu diplomate de sa jeune padawan, sans parler du manque de professionnalisme des lieutenants d'infanterie qui les avaient accompagnées, la République s'était retrouvée bien impuissante pour ces pauvres autochtones.

Aujourd'hui, son rôle était d'assister le corps diplomatique authentique, de s'assurer que la mèche ne prenne pas, d'apaiser les tensions. Et à la lueur de la tournure nouvelle, de l'apparition d'Ynnitach, de déjouer les desseins pervers de cette dernière. Totu un programme, même pour un membre du conseil jedi...

Alors que la tension était montée et que les hommes de main de chacun des hutts se mettaient tous en joue, sans qu'aucun n'ose pointer les hutts eux-même, les prisonniers, eux, se recroquevillaient, craignant pour leur vie. L'un d'entre eux, un homme, semblait couvrir les autres, les entourant de ses bras, penchés sur eux. Un acte de courage, inutile, certes, mais noble. La jedi ne pouvait utiliser ses pouvoirs sur les hutts, mais elle pouvait les employer sur le groupe d’otages. Infusant son apaisement – sa principale et la plus évoluée de ses aptitudes – sur le groupe, elle étendit le rayon d'affect aux gardes pour qu'aucun ne tire précipitamment.

Finalement, la tension retomba et lorsqu'on les conduisit séparément à leurs appartements, d'aucun appellerait ça une cellule dorée, Laksh'Mi reçut sur son datapad le plan du palais avec indiqué la cellule des ressortissants de la République, accompagné d'un message de son contact de fortune.

Les caméras de surveillance sont coupées...

Comprenant qu'elle avait dès lors le champs libre pour agir avant de se retrouvée enfermée, elle « convainquit » son escorte qu'il l'avait bel et bien conduite à sa chambre, puis lui faussa compagnie. Elle se dirigea sans hésitation là où elle pouvait sonder la présence des prisonniers, dont la peur émanait et guidait les pas de la togruta. En chemin, elle croisa de nombreuses patrouilles qu'elle s'épuisa à toutes « persuader ». Elle commençait à se sentir moins disponible dans la Force, mais il lui fallut faire un dernier effort : un second message lui apprenait que le centre de surveillance était de nouveau opérationnel, et qu'il serait risqué, voir impossible, de le ré-atteindre sans se faire prendre. Pour ne pas se faire elle-même surprendre, il ne restait qu'une solution ; Laksh'Mi inspira profondément, visualisa les appareils de surveillance en fermant les yeux, et émit une onde télékinétique pour désactiver de l'intérieur les caméras. Pour ne pas être soupçonnée, il ne fallait pas simplement les débrancher, mais provoquer une panne invisible sans une analyse minutieuse. Elle put grouper ainsi en quatre interventions plusieurs caméras à la fois, faisant simplement bouger les mécanismes internes, à l'aveuglette, au cœur même des machines. Pas la peine de se focaliser sur une carte mère, ou un élément particulier : elle n'y connaissait rien encore, et le moindre dysfonctionnement pouvait empêcher la caméra de retransmettre un signal holo.

Elle arrivait donc finalement jusqu'à l'étage des geôles, un peu trop bien gardé... la togruta du se reposer quelques minutes avant de pouvoir réutiliser ses pouvoirs, si bien que le milieu d’après-midi était déjà passé lorsqu'elle pu passer les nombreuses sentinelles en mode furtif. Se déplaçant lentement, gardant patience et calme, elle atteignit enfin le cachot concerné, qui n'était pas le seul rempli ! Une dernière persuasion jedi et le garde Nikto posté par là accepta de la laisser converser avec les ressortissants.

- Je n'ai que peu de temps, je ne peux pas vous faire sortir dans l'immédiat, mais j'ai besoin de connaître la vérité pour pouvoir le faire à l'issue de ces négociations. On vous accuse de soutenir la rébellion d'Ylesia et d'avoir tenté de faire passer des armes. Qu'en est-il ?

L'un des hommes prit la parole pour les autres.

- Nous sommes des humanitaires, nous venions apporter soins médicaux et soutien moral aux victimes de cette tyrannie. Il hésita puis continua. Les armes étaient pour donner une chance à ses hommes et femmes de conserver leur liberté !

Il ne manquait plus que ça. Ils étaient, dans le fond, coupables des chefs d’accusation retenus contre eux. En territoire hutt, sans falsification de preuves, avec un flagrant délit... il serait bien difficile de convaincre Balek de ne pas les juger lui-même. Elle ne trouverait aucun vice de procédure, et les hutts étaient dans leur droit d'exiger le respect de leurs lois et de leur code pénal sur leur empire. Tout semblait perdu.

- Sans vouloir vous juger, vous vous êtes bêtement livrés à la mort vous-même... Je vais tout tenter pour que ce soit la République qui procède à votre jugement, mais vous ne nous facilitez pas la tâche.

Alors qu'un bruit de pas annonçait la ronde, la jedi dû les quitter, en les invitant à garder espoir. Puis elle rejoignit ses quartiers aussi péniblement qu'elle parvînt aux prisons, ne profitant que d'une petite heure de repos avant de ressentir l'appel de la Force. L'écoutant, elle se dirigea vers un balcon en demi lune, qui donnait sur un toit plus bas du palais. Il était recouvert de végétations exotique, masquant à peine la ville au delà du palais. La nuit était tombée, et elle attendait son rendez-vous.

Quant Ynnitach sorti enfin de sa tanière, c'est sereine et presque contente de de face à face promis qu'elle aborda la sith.

- Vous aimez vous faire désirer, votre Altesse... Elle se tourna vers son homologue, à côté d'elle, appuyée au balcon.

Ynnitach était élégemment vêtue, moins vulgaire qu 'à leur dernière rencontre, sur Alderaan. SI à l'époque, elle manquait encore de confiance en elle, cela était du passé, et aujourd'hui, plus forte que jamais, sans padawan à protéger, elle appréciait la situation. Terrain neutre, sous la surveillance des hutts. Juste elles-deux, à manigancer l'une contre l'autre.

- Oui, bien plus d'agitation que sur Alderaan. Cela promet ! D'autant que vous semblez en forme. Vous vouliez que nous parlions, alors, à vous l'honneur. Elle l'invitait avec un sourire engageant, sans hypocrisie, malgré les enjeux. Quel est votre but dans cette affaire ? Quel est votre intérêt ?



EDIT : j'ai donc édité comme convenu vis à vis des prisonniers, et ait fait le distinguo entre les Ylesiens à exécuter et les ressortissants dans leur cellule à qui Lala rend visite...
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Bouche pâteuse. Tête de plomb. Une douleur ténue à la poitrine. Heerlla émergea avec difficulté de son sommeil. Elle sut aussitôt ce qui s'était passé. Nouvelle crise. Une de plus. Et d'une ampleur rare. Elle n'était pas passé loin de l'arrêt cardiaque, cette fois-ci. Le sursis qui lui avait été accordé des années plus tôt semblait de plus en plus maigre. Mais elle ne pouvait pas s'appesantir là-dessus. Pas quand il lui restait encore tant à faire. Et puis, tout le monde devait bien finir par mourir, un jour ... Elle se redressa et repoussa les couvertures de son lit. Son lit ? Oui, elle était bien de retour dans sa chambre. Anyado avait dû la ramener à sa chambre après que la crise se soit déclenchée. Elle chercha immédiatement du regard le fameux Cathar. Qui la regardait, un petit sourire amusé aux lèvres, assis sur on fauteuil. Avant même qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, anticipant les réprimandes qui allaient se déverser sur lui, le garde du corps leva les mains et s'exclama, de son habituel ton posé et flegmatique :

- Houlà, pas la peine de beugler, m'dame ! Vous m'avez engagé pour assurer votre survie, nan ? Bah c'est c'que je fais ! Sauf votre respect, pourrez rien faire pour votre système ou votre gamin, si vous passez l'blaster à gauche ...

Et le pire, c'était qu'il avait raison, comme Heerlla dut bien en convenir. Même après cette sieste ô combien revigorante, elle se sentait encore faible. Elle aurait volontiers piqué un petit somme de plus ... Mais non, elle se força à écarter cette tentation. Le temps lui était compté, à présent. Leur était compté, à tous. La situation était explosive, et elle doutait que son intervention ait suffit à redresser le tir. Balek, la Sith Ynnitach, les différentes factions des Hutts, le Sénateur Ragda, sans oublier les rebelles d'Ylésia ... trop de joueurs différents, qui n'avaient ni les mêmes objectifs, ni les mêmes méthodes, ni les mêmes règles en tête, ni les mêmes cartes en main. Quand bien même elle aurait eu une connaissance parfaite de tout ces éléments, arriver à obtenir le résultat idéal aurait nécessité un foutu miracle. Pour ne pas dire une bonne série. Il ne lui restait qu'à essayer de limiter la casse, ce qui lui laissait un goût amer dans la bouche ...

*Qu'ils soient damnés, tous ces tyrans assoiffés de pouvoir et dénués de scrupules ...*

Elle se massa doucement les tempes. Maintenant, il lui fallait se décider à agir. Dans une direction ou dans une autre. Elle appuya son front contre son poing, s'efforçant de mobiliser le moindre de ses neurones.

- Des nouvelles des autres joueurs, Anyado ?

- La Sith est passée vous voir. Je l'ai refoulée. Et votre datapad a reçu un message. J'ai pas regardé, bien sûr.

Heerlla n'était pas mécontente de la réaction de son garde du corps. Elle n'avait aucune envie d'être vue en compagnie de la Sith, ni même de lui parler. Les pouvoirs de ces maîtres manipulateurs ne devaient en aucune façon être pris à la légère ! Par contre, ce message sur son pad l'intéressait déjà plus ! Elle alluma aussitôt l'appareil et se plongea dans la lecture dudit message. Envoyé par le Sénateur Hutt. Voilà qui promettait d'être intéressant ... Et ce fut le cas ! Donc le Sénateur envisageait de manipuler la Sith pour la faire éliminer à leur place les ressortissants d'Ylesia ... Un jeu risqué. Et ce n'était rien de le dire ! Mais est-ce que cela en valait vraiment la peine, après tout ? Et surtout, étaient-ils en mesure d'y arriver ? Et enfin ... pouvait-elle se fier au Hutt ? Que de questions auxquelles il fallait une réponse urgente ...

La Farghul prit une profonde inspiration afin de se détendre. Il restait quelques heures avant que l'aube ne se lève. Le temps d'aller rendre une petite visite au Sénateur Reijdic, et même de pouvoir dormir un peu après. Elle aurait besoin d'être fraîche et disponible pour la reprise des négociations. Et puis, la nuit portait conseil. Le sommeil, plutôt, mais c'était tout comme. Elle se tourna vers Anyado et lui désigna la porte des yeux.

- J'ai besoin de prendre un peu l'air. Une petite promenade, ça te tente ? Je commence à étouffer, ici !

Il saisit aussitôt ses intentions. Avec un petit clin d'oeil, il lui tendit son bras. Elle l'agrippa et plaqua son inhalateur sur sa bouche, puis se mit à simuler une crise respiratoire. Plus vraie que nature ! Elle avait une certaine expérience de la chose, il fallait bien l'avouer ! En tout cas, les gardes postés devant la porte s'y laissèrent prendre en un clin d'oeil. La dernière chose qu'ils voulaient, c'était bien se retrouver avec l'une des invités de leurs patrons à l'agonie ! D'un autre côté, on ne leur avait pas donné l'autorisation de quitter leur poste ... Et puis, le Cathar à l'air pas commode, qui leur expliqua que sa maîtresse "avait besoin de prendre un peu l'air" et qu'être suivit par des gardes ne ferait que "la stresser mortellement", sut les convaincre en un rien de temps que ce n'était pas une bonne idée ...


***


- Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Sénateur. Nous n'avons plus le temps pour ça, vous en êtes conscient.

La Sénatrice était assise dans un fauteuil, Anyado juste derrière elle. Les deux félins étaient faussement détendus. Tous deux devaient rester aux aguets, prêts à prendre les décisions qui s'imposeraient en un battement de coeur. Mais avant de poursuivre, elle devait s'assurer qu'ils n'étaient pas écoutés. Aussi activa-t-elle un brouilleur dissimulé dans son collier. Même s'il y avait des caméras, elles ne pourraient pas retransmettre l'exact teneur de leur discussion ! Ceci fait, elle s'installa confortablement, puis se lança, sur un ton calme et posé :

- J'ai reçu votre message. Votre plan ... vous vous rendez compte qu'essayer de manipuler un Sith revient à jongler avec l'un de leurs satanés sabres lasers ? La plus petite erreur nous coûtera très cher. Surtout quand on sait qu'elle a au moins un allié parmi les Kajdics. Si ce n'est plus. Et qu'elle sait parfaitement que l'exécution des otages nous sortirait de ce pétrin ; en fait, on pourrait carrément parler d'une voix royale pour le succès. Aussi doués soyons-nous dans la manipulation et le Sabbacc, je vois mal comment nous pourrions arriver à ce résultat. Et rien ne dit que Balek l'accepterait, de plus ...

Car oui, ce point précis qui restait indécis. Balek accepterait-il qu'une Sith, désormais clairement identifiée comme n'appartenant pas vraiment à la délégation républicaine, exécute les otages à leur place ? En aucun cas, si son but réel, ou du moins l'un de ses objectifs, était de compromettre la République et de l'obliger à prendre officiellement son parti contre la rébellion d'Ylesia. Non, vraiment, plus elle y réfléchissait, et plus les risques lui paraissait disproportionnés par rapport aux gains espérés. Cela revenait plus ou moins à bluffer avec une main de Sabbacc d'une valeur de -30 ... Les autres choix n'étaient guère plus reluisants, malheureusement.

La Farghul continua à garder les yeux baissés, comme si elle restait plongée dans ses pensées. D'une voix distraite, comme si ce n'était qu'une discussion de salon, elle lâcha soudain :

- Par ailleurs ... comment puis-je être sûre que vous êtes plus fiable que nos deux autres "compagnes" ? Il est facile de faire pression sur quelqu'un, quand on est un Sith. Et plus encore quand on a la puissance et l'influence d'un chef de Clan Hutt d'importance galactique. Remarquez, je me poserais la même question à mon sujet, si j'étais à votre place ...

Sa tirade à peine finie, elle planta son regard dans celui de son interlocuteur. Attendant sa réaction, ses réponses. Elles seules détermineraient si elle devait se rallier à son plan, ou opter pour un autre. Avec ou sans lui. Voire peut-être même envisager de mettre les voiles. Elle en était déjà à deux doigts. Elle n'avait pas peur de sa mort en elle-même. Mais de ses conséquences, sur son fils, sur son système, oui. S'il fallait passer pour une couarde pour rester en vie, alors elle le ferait. Sans la moindre hésitation.
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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« Quelque chose à vous offrir ? Vous n'avez rien à envier à ces Hutt, Dame Sith. Alors même que nous nous retrouvons dans la merde jusqu'au cou, vous cherchez à négocier ? Je dois bien avouer que vous ne manquez pas de cran...

Je pourrais également vous poser la même question... Et vous, qu'avez vous à m'offrir ? Ne me prenez pas pour un idiot... Vous n'êtes pas ici seulement parce qu'un Hutt vous l'a demandé gentillement... Quel est votre véritable but ? »


Ragda plongea son regard dans celui de la Dame Noire des Sith... Avant de sourire... Un sourire emprunt de malice :

« Passons un marché. Vous avez vos buts, j'ai les miens... Parmi lesquels la culpabilité d'un éventuel échec de cette mission ne figurent pas... C'est une question de réputation, vous comprenez ? Toutefois je suis persuadé que nous pourrions trouver un terrain d'entente dans cette affaire , nos objectifs ne sont peut-être pas si... incompatibles. Vous n'êtes pas en position de force, et un allié, même passif, vous sera d'une aide précieuse, n'est-ce pas ?

Qu'avons-nous à y gagner me direz-vous ? Et bien... Disons que nous aurons tous les deux une dette l'un envers l'autre... Et il ne faut pas être sensible à la force pour deviner que ce petit arrangement nous servira un jour ou l'autre.

Lorsque ce jour viendra, vous trouverez une manière sécurisée pour me contacter, je n'en doute pas... Et alors, nous nous rendrons la monnaie de nos pièces... Gagnant, gagnant...

Voyez-vous, nous figurons parmi les espèces à qui la nature a donné suffisamment d'espérance de vie pour jouer à ses petits jeux de patience... Le plaisir immédiat lorsque l'on peut avoir dix fois plus plus tard, très peu pour moi.

Qu'en dites-vous ?»


La réponse ne vint jamais. A peine ces paroles fussent elles prononcées, gravées dans les esprits pervers des deux protagonistes, que la Dame Sith quitta les lieux, sans avoir pipé mot... Un silence qui pouvait tout signifier... Une acceptation tacite ? Un refus qui ne méritait même une gaspillage de salive ? Ragda cru tout de même, l'espace d'un instant, distinguer un éclat d'amusement dans le regard de son interlocutrice. Un pari sur l'avenir... Voilà ce qu'il venait de lui proposer...


*******



Une heure plus tard...
« Monsieur, vous devriez arrêter de tourner comme vous le faites, a force de lustrer le sol avec votre ventre, vous allez finir par le rendre translucide... »

La réponse ne se fit pas attendre :

« Ta gueule Dash ! »

Ragda n'en pouvait plus. Le Hutt Sénateur, tout comme ses congénères, n'était qu'un amas de contradictions en chair et en os... enfin en graisse et en os. Autant, dans les affaires, il était capable d'attendre des années qu'une occasion inespérée se présente... Autant, avec les êtres vivants, il éprouvait une totale impatience... L'incertitude, l'attente... Les nerfs à fleur de peau, il n'avait trouvé que cette solution pour se calmer : tourner en rond dans la petite chambre, dans l'espoir de perdre le fil de ses pensées assassines... Mais en vain... Putain, mais que faisait elle ! Plus d'une heure maintenant qu'il attendait la venue de la Sénatrice de Farrfin... Putain... Elle ne lui avait même pas répondu... Une garce, rien de plus qu'une garce ! A coup sur, elle allait se liguer avec la Jedi... A moins que... A moins qu'elle ne dissimulait en réalité une ambition aussi démesurée que la sienne... De celle qui vous rend capable de trahir tous vos proches... Rah ! Et si elle cherchait la même chose que lui ? A repartir de cette foutue lune les mains propres, en faisant porter le chapeau d'un éventuel échecs aux autres membres de la délégation... Impossible, pour cela elle devait être aussi perverse que lui... Mais qui pouvait réellement savoir quel esprit se cachait derrière celle boule de poils asthmatique ?

Lorsqu'enfin l'attente devint insupportable, au point où il cru devoir tabasser les murs à coup de queue pour se calmer les nerfs, Ragda se posa sur sa couchette, empoignant l'un de ses datapad. Bon... C'était risqué, mais il lui fallait en savoir un peu plus... Si Heerlla ne venait pas, autant profiter du peu de temps qu'il lui restait avant la prochaine séance pour accumuler le plus d'informations possibles.

Avec dextérité, les petits doigts du Hutt virevoltèrent sur l'écran tactile. L'air satisfait, le Hutt se releva alors, se dirigeant vers le panneau disjoncteur rudimentaire accroché à la paroi juste à coté de la porte d'entrée. D'un geste prompt il en arracha la façade, afin d'exhumer une myriade de fils électriques aux couleurs affriolantes. Rapidement, en fin connaisseur de ces méthodes de piratage aussi vieilles que l'invention du premier réseau numérique, il se connecta directement au câble du réseau holonet qui reliait sa chambre à l'ensemble de l'édifice... A l'aide de ses petits logiciels maison, savamment préparé, l'intrusion fut d'un jeu d'enfant... Les Hutt, mégalo comme ils étaient, n'auraient jamais cru possible qu'une intrusion de ce genre puisse de faire depuis l'intérieur de leurs murs, et encore moins de ceux qui « emprisonnaient » les ressortissants de la République... Les imbéciles...

Après quelques manipulations supplémentaires, Ragda eut enfin accès aux caméras de sécurité de l'immeuble... Bon... Par où commencer ? Voir si les prisonniers étaient effectivement là ? Dans le cas contraire, cela aurait voulu dire que Balek ne comptait jamais leur remettre, quelque fut la conclusion de cette triste affaire...

Mais, chose effarantes, Ragda n'arriva à obtenir aucune image. D'après les dossiers, les prisonniers étaient bien là... Mais toutes les caméras semblaient coupées... Étrange... Ce n'était partant par de l'habitude de leurs hôtes que de laisser le matériel de surveillance tomber en panne...

Dubitatif, doutant soudain de la validité de ses protocoles de piratage, le Hutt passa sur une autre caméra... Celle de la chambre d'Heerlla Stieen... Une image nette, et en couleur, pris forme sur son écran, tandis que des éclats de voix s'échappèrent des hauts-parleurs intégrés.

// peine de beugler, m'dame ! Vous m'avez engagé pour assurer votre survie, nan ? Bah c'est c'que...//

Tout semblait pourtant fonctionner à la perfection... A moins qu'il se se soit gouré de connectique... Et s'il ne s'était relié qu'au réseau des chambres ? Hmmm, peu problable, mais dans le doute...

Pendant prêt de quinze minutes, Ragda, par de vives manipulations de ses petits doigts agiles, passa d'une caméra à une autre, en commençant par celles les plus proches de l'aile dans laquelle ils étaient retranchés... Putain, mais tout marchait ! Jusqu'au moment où une image le fit sursauter...

Les yeux ébahis, la bouche rendu bée par la surprise, il ne put décrocher son regard de l'écran de son datapad... Dans ses pérégrinations numériques, il venait d'accéder à la caméra de sécurité d'un balcon proche de la zone qui leur était réservée... Et sur celui-ci, la Jedi et la Sith se trouvaient, accoudés, les yeux perdu dans la vague... Aussitôt il monta le son, espérant capter une révélation :

// ... agitation sur cette planète… bien plus que sur Alderaan… //

Mais comble de l'ironie, celle qui donne envie de vous cogner la tête sur les murs avant de vous jeter par une fenêtre, ce fut exactement à ce moment que la Sénatrice de Farrfin toqua à sa porte. Agacé, le Hutt dissimula rapidement le datapad sous ses draps, prenant bien soin de couper le son et de refermer le panneau disjoncteur éventré. Puis il tenta d’adopter le faciès le plus avenant possible, malgré les chapelets d'injures qui se pressaient à ses lèvres pincées. Ragda l'invita à s’asseoir, puis écouta patiemment ses objections... Sa réaction ne l'étonnait guère avec un peu de recul... Jouer avec le feu c'était une chose, mais jouer avec une flamme assis sur une caisse d'explosif en était autre chose... Il tenta d'abord de la rassurer :

« Sénatrice... Oui, vous avez parfaitement raison, il s'agit d'un jeu plus que dangereux ! Mais avons-nous d'autres solutions à l'heure actuelle ? Je vous dirais bien d'improviser demain... Mais l'idée de me présenter devant les Kajidic sans un plan en tête m'est encore plus insupportable que la nécessité de devoir manipuler un Sith...

La confiance... C'est un grand mot... Le premier des menteurs vous dira de lui faire confiance, ce que je ne ferais donc pas... Mais pensez avec la logique et la froideur qui caractérise tant votre manière de jouer au Sabbaac... Nous sommes dans le même bateau... Que cherche à faire cette Sith ? Aucune idée ! Quel est le plan de notre Jedi ? Aucune idée ! Mais ce dont nous sommes sûr : c'est qu'aucune de ces deux personnes n'aura à assumer les conséquences d'un échec cuisant... C'est notre réputation, notre carrière qui est en jeu ! Et je suis persuadé que cela leur passe totalement au dessus de la tête ! »


Comprenait-elle où il voulait en venir ?

« Si j'avais le choix, je préférerai sauver toutes les vies... Mais j'ai bien peur que cela soit impossible... Tout comme il est impossible de soutenir ouvertement les Hutt dans leurs conflits interne, nous n'avons aucune autorité pour cela. Quel choix nous reste il ? »

Enfin il chuchota :

« Seule cette Sith pourrait accepter de tuer de sang froid ces rebelles... Si nous ne pouvons la manipuler, alors donnons lui une raison de le faire... C'est la seule solution que j'entrevois : satisfaire les Hutt en utilisant la Sith, puis lui faire officiellement porter le chapeau de ce massacre dans nos rapports... Évidemment sans en toucher un mot à la Jedi... Vous savez comment ils sont avec leurs grands principes... »

Dis comme cela, c'était assez... inhumain... Comparer des vies humaines à une carrière politique... Allait-elle entrer dans son jeu... Hmm... Pour cela, il fallait lui en donner un peu plus. Avec un peu de chance, les deux utilisateurs de la force arrivaient à la convaincre malgré eux avec leurs révélations... Aussi, il continua, avant de laisser son interlocutrice lui répondre :

« J'ai... Je... Hmm... »

Il hésita une seconde, merde, il n'allait tout de même pas avouer qu'il venait de pirater le réseau holonet de sa chambre... Putain, il jouait le rôle du Sénateur, pas celui de Fantôme ! Enfin, il trouva une parade :

« C'est un peu gênant, mais dans mon jeune temps, avant de rejoindre Bakura... Ma famille, mon clan, faisait parti des Kajidic Hutt... Et je me suis rendu compte que nos hôtes n'avaient pas prévu ma venue... Après vérification, il s'avère que j'ai toujours accès à certaines parties du réseau holonet du bâtiment, au même titre que tous les membres des Kajidics de passage... Et vous devriez jeter un coup d'oeil sur cela ! »

Tout en prononçant ces derniers mots, Ragda attrapa son datapad toujours caché sous ses draps, puis il présenta l'écran à la Farghul... Devant ses yeux, la Jedi et la Sith échangeaient à vive voix... Il monta le son...
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