Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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-- Règles de participation au cours --

  • Il s'agit d'une conférence, dont le but sera d'éclairer les padawan/Jedi désireux d'en apprendre plus sur le fonctionnement de la République et particulèrement de son Sénat. Il n'y a aucune limite d'age pour participer... Mais il est clair que les padawans trop jeunes risque de s'ennuyer ferme.

  • Vous disposez jusqu'au Samedi 2 Mars pour répondre à ma suite. Si vous répondez plus tard, il faudra considérer que vous pénétrez les lieux alors que la conférence à commencée, et que vous avez donc raté une partie des échanges.

  • A chacune de mes réponses, vous aurez 10 jours pour répondre. Pour ne pas ralentir la conférence, il n'est pas nécessaire de respecter l'ordre de passage. C'est le premier qui lève la main qui peut poser sa question...

  • Lors du débat amical, vous devrez lancer un jet de charisme, pour déterminer si votre argumentation porte ou non. Je redonnerai cette directive au moment venu. Le démarrage est un RP plus "classique" : sous forme d'un discours, suivi de questions et de réponses.

  • Le but de ce sujet est d'arriver à la partie débat amical. Pour cela le début sera assez rapide, et s'il y a beaucoup de participants, je limiterai le nombre de questions. Pour le débat, nous avançerons tant qu'il y aura des arguments, et je trancherais sur l'équipe gagnante (de manière totalement secrète et impartiale) une fois que le silence sera revenu.

  • Il n'est pas possible de corrompre le maitre de conférence avec des sourires, des clins d'oeils, de la nourriture ou des crédits... Quoi que pour les crédits... Razz



En espérant que le sujet vous inspire.


Ciel azuré. Soleil de plomb. Atmosphère lourde et suffocante. Parfums des fleurs et des arbres se mêlant aux senteurs exotiques des sols humides d'une jungle impénétrable. Les chants des oiseaux, les cris des animaux camouflés sous les frondaisons luxuriantes. Au loin, un arc en ciel, preuve qu'une averse n'est jamais très loin. Lorsqu'il pleut, les gouttes sont fines et tièdes, elles s'infiltrent partout, étouffantes. Parfois une bourrasque se lève. Alors, les fines gouttelettes virevoltent dans toutes les directions, transformant la réfractant la lumière de l'astre solaire en un kaléidoscope multicolore, d'un extrême à l'autre du spectre visible. Cette brise souffle des nappes d'air tout aussi tièdes, comme si rien sur ce fichu monde ne semblait vouloir épargner le calvaire enduré par les visiteurs sensibles aux températures élevées et aux taux d'humidité frisant les cent pour cent.

Bien au frais, profitant de l'air conditionné par les systèmes de survie de son vaisseau, Ragda Rejliidic, Hutt, Prime-Sénateur de Bakura, et Ministre de l'Econimie et du Trésor de la République Galactique, observait depuis la haute atmosphère la boule couleur jade sur laquelle son pilote plongeait. Rien que de repenser à sa dernière visite, il en avait des suées froides. Pour lui, un être composé à quatre vingt pour cent de gras et de graisse, ce monde ressemblait à un véritable enfer, où la transpiration et les bouffées de chaleur devenaient permanentes. D'ailleurs, en prévision de cette visite, il s'était acheté un stock de lingettes rafraîchissantes, au parfum de Lornal... Ou du moins, d'un composé chimique inconnu dont l'odeur ressemblait étrangement à cette plante Bakurienne. D'un geste réflexe, alors même qu'il se perdait dans ses pensées contradictoires, il se caressa la peau, profitant encore quelques instants de sa légère humidité cutanée, causée seulement par la sécrétion naturelle du mucus qui la recouvrait. Celui-ci protégeait le Hutt d'un grand nombre de maladies de peau, tout comme il l'aidait à mouvoir sa grosse masse, en lubrifiant le sol sous lui. Mais parfaitement conscient que la plupart des espèces de cette galaxie trouvait ce mode de propulsion des moins ragoutants, il s'était une fois de plus équipé de son chariot glisseur. Équipé de répulseur survitaminés, un concentré de technologie de sa planète adoptive, il pouvait ainsi se déplacer où bon lui semblait, sans avoir à devenir le cauchemarde des chargés du nettoyage des sols, et accessoirement, sans avoir à effectuer le moindre effort. Cette seconde raison primait d'ailleurs sur la première.

En quelques minutes, son vaisseau doré, « L'Agonie d'Ardos » quitta son couloir aérien, obéissant à la tour de contrôle d'Iziz, qui gérait d'une main de maître le trafic entrant et sortant de la planète. Le tumulte né quelques minutes plus tôt sous le crâne glabre du Hutt ne cessait de s’accroître, au point de devenir visible à celui qui savait décrypter les petits gestes nerveux du Sénateur. Sur Ondéron, comme sur bien d'autres mondes, les tempêtes naissaient de la collision de masses d'airs chaudes et froides, déchaînant alors les implacables lois de la nature... Et il en était de même, sous le crâne du Hutt, excepté qu'il s'agissait d'un mélange de sentiments et de sensations contradictoires qui créaient ce maelström hautement explosif.

D'un coté, il aurait préféré se trouver n'importe où sauf ici. Lors de sa dernière visite, il avait cru fondre, et perdre la vie... Mais de l'autre, sa mission l'excitait au plus au point... Un véritable honneur que lui réservait le Chancelier Arnor !

Quelques jours plus tôt, ce dernier avait requis la présence du Hutt dans son bureau. Et comme à son habitude, il s'était contenté de lui énoncer les faits, sans tourner autour du pot, sans jouer avec les fioritures inutiles du langage qu'utilisaient la plupart des politiciens de Coruscant, et d'ailleurs :

Il devait se rendre au Temple Jedi d'Ondéron, pour y organiser une conférence. Depuis les très récents accords entre la Républiques et l'Ordre Jedi, toutes les initiatives de rapprochement étaient devenues bonnes à prendre, des plus simples aux plus complexes. L'heure, le lieu, l'organisation sur place, tout cela ne dépendait pas de lui, car soit convenu à l'avance, soit sous les directives des Maîtres de l'Ordre. Il n'avait qu'à peaufiner son discours, et se préparer aux questions inévitables. Il n'y avait en réalité qu'une seule directive : présenter aux Padawan et Jedis curieux, le fonctionnement du pouvoir législatif de la République, celui là même détenu par le corps des Sénateurs Républicains. Et pour cela, il avait opté pour une conférence en trois parties.

D'abord il ferait le speech habituel, l'indispensable, celui qui expliquait les arcanes de la politique Républicaine. Par celui-ci, il tenterait de faire comprendre aux personnes présentes le poids qui reposait sur les épaules des Sénateurs, leurs droits, mais surtout leurs devoirs. Un exercice rhétorique des plus intéressants pour qui savait y prêter l'oreille qu'il méritait. Puis, dans un seconde temps, viendraient les questions. Son but n'était pas d'assommer ces jeunes idéalistes de Jedi sous un flot contenu et ininterrompu de mots. En bon orateur, il devrait savoir savamment gérer les temps d'écoutes, et les temps de prises de paroles.

Et enfin, il lancerait son exercice fétiche : le débat amical. Dans sa tête, déjà, il disposait d'un sujet tout à fait approprié... Un sujet simple, mais efficace, et ô combien épineux pour qui se souciait un minimum de la santé et du bien être de la République et de ses citoyens. Pour cela, il diviserait l'assemblée en deux camps opposés. Une joute verbale, amicale, mais qui devrait, si tout se passait bien, être des plus instructives... A condition que les Jedi jouent le jeu.

Une légère vibration des parois de sa cabine luxueuse tirèrent Ragda de ses rêveries. Son yacht spatial venait de se poser dans l'Astroport d'Iziz, dans un secteur sécurisé réservé aux officiels et aux diplomates en visite sur la planète.

*****


Exactement une heure, vingt-sept minutes et trente trois secondes plus tard, un chariot répulseur, chevauché par une immense limasse verdâtre dégoulinante de sueur, fit son entrée dans amphithéâtre attenant à la bibliothèque du Temple, réservé pour l'occasion.

Arrivé au centre de l'estrade, là ou se tenait habituellement les instructeurs de l'Ordre, le Hutt stoppa, puis passa plusieurs secondes à dévisager les personnes présentes. Une pointe de stresse naquit sous son épaisse poitrine. Il n'avait pas l'habitude de s'adresser à un tel auditoire, saurait-il trouver les mots justes pour galvaniser leur attention ? Finalement, ils n'étaient pas tellement nombreux.

Ragda se racla alors la gorge, puis, d'une voix grave et profonde, il s'adressa à son public. Il parlait un basic parfait, presque sans l'accent guttural pourtant typique de ceux de son espèce. Sa voix, forte, portait aisément jusqu'aux derniers rangs... Il en avait du coffre, après tout.

« Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs... Jeunes gens... Membre de l'Odre Jedi... Bien que je ne sache pas vraiment par quel titre je dois vous saluer, soyez les bienvenue à cette conférence. C'est pour moi, aujourd'hui, un véritable honneur d'être parmi vous, et j’espère que je saurais pendant ces quelques heures vous faire partager la passion que j'ai pour la République. Évidemment le but de cette conférence n'est pas de vous bourrer le crâne de vérités pré-fabriquées, je ne suis pas là pour répandre une quelconque propagande. Bien au contraire, je compte sur votre plus tranchant esprit critique pour disséquer mon discours, le digérer et ainsi assimiler les fondements qui font du Sénat cette institution, à mes yeux, fabuleuse. Autant bon nombre de nos citoyens ignorent l'essence même de l'Ordre, causant bien des préjugés, autant l'inverse est également vrai. Bientôt, je l'espère en tout cas, le Sénat, l'organe du pouvoir législatif de la République, n'aura plus aucun secret pour vous ! »

Il marqua une pause pour avaler sa salive et prendre son souffle.

« Mais avant toute chose, permettez moi de me présenter. Ragda Rejliidic, Sénateur de Bakura et Ministre de l’Économie et du Trésor. Comme les plus... observateurs... d'entre vous l'auront remarqué, je suis un Hutt. J'occupe ces fonctions depuis maintenant plusieurs mois, sous les directives du Chancelier Suprême, Son Excellence Halussisus Arnor, que vous connaissez sans doute, puisqu'il est lui même un membre de votre Ordre.

Cette conférence est le fruit d'une initiative commune entre la République et l'Ordre Jedi, afin de nous rapprocher, de mieux nous comprendre, et ainsi de permettre la construction un avenir meilleur, ensemble. Voyez cette journée comme le premier pavé d'une longue route que nous allons bientôt tracer.

Et justement, dans cette esprit de connaissance, je vous cède à présent la parole, pour que vous puissiez vous présenter. En quelques mots, pas besoin de faire un discours, je suis le seul à être payé pour cela... »


Il ricana de sa petite plaisanterie.

« En plus de cette rapide présentation, dites moi, en une seul et unique phrase, la définition que vous vous faite du Sénat de la République. Ne mâchez pas vos mots, ne craignez pas vos idées. Je ne suis ni là pour juger vos propos ni là pour m'en m'offusquer. Je veux seulement me faire une première idée de la manière dont cette institution est perçue d'ici... Prendre la température avant de me jeter à l'eau.»

S'en suivit un silence de quelques secondes...
Invité
Anonymous
Se réveiller, courir, se doucher, se restaurer, méditer, aller à la conférence, l'écouter, essayer de se faire entendre un peu, et rejoindre Maître El'Dor. La conférence allait être pour moi l'occasion d'exercer un peu ma langue avant d'avoir à faire à ce grand cheval froid et noble. Trois ans que je tentais de le convaincre, peut-être que le ministre m'inspirerait les arguments nécessaires à sa capitulation. Dans tous les cas, une telle conférence était tout ce qu'il me fallait pour me mettre en joie avant le moment fatidique de cette rencontre. La diplomatie... J'avais perdu un peu de mes illusions de jeunesse en trois ans. Bien sûr, l'Harmonie et la Paix étaient pour moi des fins, ce qu'il fallait atteindre, et la République, le système parlementaire était le meilleur moyen pour cela ; mais il fallait rester un tant soit peu réaliste et conscient de la réalité politique – il y avait loin entre la constitution qui régissait l'organisme et la pratique de cet organisme. Si chacun devait venir représenter en toute humilité son système et son peuple afin de parvenir à établir avec l'ensemble de ses homologues un consensus qui serait bénéfique à tous, en réalité, on assistait plus souvent à une lutte acharnée entre alter-ego et à une tentative de captation du pouvoir – du moins était-ce ce qu'avançaient les chroniques les plus vindicatives à l'égard de l'actuel régime, d'autant plus qu'il avait subi des mutations importantes il y a peu.

Un Jedi Chancelier Suprême... Cela avait beaucoup fait parler dans les couloirs du Temple, et généralement, la neutralité n'était pas de mise. Les Chevaliers étaient pour, ou contre, radicalement, absolument, et débattaient des heures durant à ce propos, tout en sourire et en inquiétude. Certains avaient l'espoir que l'intervention directe de l'Ordre dans la politique permettrait un assainissement de celle-ci, d'autres voyaient déjà la corruption s'introduire par là dans les hautes sphères de notre ordre. Les divers Novices et Padawans discutaient également, mais leurs arguments n'étaient pas tant que cela percutants et on sentait bien qu'ils étaient dans l'optique d'imiter leurs Maîtres et plus âgés plutôt que de réellement raisonner sur la chose.

Quant à moi, petite Novice qui a dix neuf ans n'avait toujours pas trouvé de Maître, ou qui du moins s'obstinait toujours à convaincre le seul Maître qui refusait catégoriquement tous ceux qui se présentaient à lui, je n'avais jamais osé m'étaler sur un tel sujet; misant sur la sagesse du Conseil et sur sa capacité à prendre les bonnes décisions. S'il avait autorisé une telle singularité, c'est qu'il n'y avait pas perçue de danger. Enfin, l'occasion était donc trop belle pour être ratée, un dignitaire, ministre - et Hutt qui plus est - qui venait donner une conférence sur l'organe du pouvoir, pour moi qui me destinait à devenir Consulaire, il n'y avait pas matière à hésiter deux nanosecondes.

Je n'étais pas la première à entrer dans la salle de cours qui avait été aménagée en petit amphithéâtre pour l'occasion, je n'étais jamais la première - arriver avec beaucoup trop d'avance c'était perdre un temps précieux où l'on pouvait s'adonner à autre chose - et c'est de cinq minutes environs que je précédais l'arrivée de notre conférencier, qui pour l'occasion, se présenta sur un drôle d'appareil auto-porté ; ce n'était pas évident d'être Hutt dans un monde où les couloirs étaient si longs.

Je focalisais tout ma perception sur cet unique individu, assise au deuxième rang, j'en oubliais de garder « un œil » sur le reste de la salle. Je l'étudiais, dans le moindre détails, ayant devant moi, pour la première fois, un Hutt. Je ne connaissais pas les signes évidents des réactions de son espèce, comment se traduisaient la nervosité, l'impatience, le calme sur leur corps volumineux, mais une chose était sûre, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que monsieur le ministre avait chaud, très chaud ; la Vision de Force autant que l'odeur m'ayant permis de le deviner. Je le faisais remarquer à un tout jeune novice qui se trouvait assis à côté de moi, et lui proposais d'aller discrètement pianoter sur l'écran de gestion d'atmosphère de la salle afin d'abaisser la température et le taux d'humidité : cela ferait plaisir à notre invité, à nos odorats et peut-être même que le novice se verrait remercier par ce dernier - les enfants de son âge aimant ce genre de petit encouragement ressentir cette petite pointe de fierté, le sentiment d'avoir été utile ; et puis cela m'évitait d'avoir à me lever.

Les présentations furent faites dans les formes, cordiales, creuses, comme toutes les présentations officielles et avant que le conférencier ne se s'élançât, il décida de placer sa conférence sous le signe de la pédagogie en invitant le public à participer très tôt, en réfléchissant personnellement, à son sujet. C'était intelligent, mais personne ne se décidait à parler en premier, ce dont j'avais d'ailleurs moi-même horreur. Parler en premier, c'était s'exposer en premier, s'exposer en premier, c'était prêter le flanc aux premières critiques qu'il fallait alors vaillamment repousser. Aucune autre alternative ne s'offrant à moi, je décidais de prendre la parole, levant ma main gantée et élevant la voix au signe de tête avenant du conférencier, je prêtais donc mon flanc – prête à en découdre :


« Bonjour, Ylm'Üli'Nohrria Ater, Novice du Temple, le Sénat de la République est l'organe législatif du pouvoir Républicain, il est le lieu où sont votés les lois qui seront par la suite appliquées dans l'ensemble de la République dans la mesure des textes décidées. Y débattent les Sénateurs, membres élus où désignés par leur planète d'origine, afin d'arriver à un consensus qui, dans l'idéal, satisfera l'ensemble des partis concernées et présentes – dans l'idéal. »

La définition était claire, précise, et ma présentation sobre. Je n'avais pas à m'étaler davantage en public et aucun titre à revendiquer, ni aucune ambition de le faire. Je parlais toujours peu, mais jamais pour ne rien dire, et dans le cadre des conférences et des cours, cela s'avérait être encore plus vrai. Un bon cour, une bonne conférence en l'occurrence, et une conférence qui avance, qui pulse, et qui ne se perd pas dans les méandres et les circonvolutions du langage dont étaient capables certains élèves un peu trop sûrs de leurs capacités brillantes. Le monsieur avait demandé une définition, il l'avait eu.
Ragda Rejliidic
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La République, les Jedi... Malgré des millénaires de coopération, d'entraide et de lutte acharnée contre le chaos et les injustices, chaque génération connaissait son lot de conflits qui semait le doute dans les esprits des uns et des autres. Parfois, ces péripéties soudaient ces deux groupes, unissant leurs volonté sous un bannière unique... Mais il arrivait aussi que l'inverse se produise : alors naissait suspicions, jalousies, et divergences de point de vue quant aux méthodes employées. Et justement, la galaxie traversait en ce moment une crise importante, peut-être l'une des pires : la cohésion entre les gardiens de la Force et les sphères politiques Républicaines n'avaient jamais été aussi friable. Partout, aussi bien dans les gouvernements locaux, qu'au Sénat, des voix s'élevaient pour critiquer les décisions et les actions de l'Ordre... Tandis que ces derniers maintenaient une distance suffisante pour que leurs actions paraissent déraisonnées aux yeux des premiers. Cette éternelle lutte contre le coté obscur et leurs adepte les Sith... Des fantômes d'un passé révolu, plus personne n'y croyait... Même si les récents événements galactiques prouvait qu'une force inconnue souhaitait nuire à la République, une force suffisamment organiser pour réaliser un attentat au Sénat, le lieu le mieux gardé et le mieux sécurité de toute la galaxie...

Et dans ces conditions, à quoi s'attendait-il ? A des cris de bienvenue ? A une déferlante des remarques et de questions intéressées? Il avait été idiot d'accepter cette mission ! Une perte de temps ! A croire que la présence de ces jeunes Jedi résultait plus d'un concours de circonstance que d'une volonté propre. Ragda soupira, s'enfermant dans un silence bien trop lourd... Continuer à parler, c'était accepter ce silence... Accepter l'échec... Accepter que la politique ne trouvait plus aucun écho en ces jeunes gens, qui dans quelques années deviendraient les chevaliers et les maîtres de l'ordre. Il soupira une nouvelle fois. Peut-être avait-il seulement raté son introduction ? A moins que ces pawadans ne soient trop timides pour oser prendre la parole devant lui ? Peu probable... La conclusion la plus logique restait ce fossé creusé entre la République et l'Ordre, fossé à présent incarné par un immense Hutt dégoulinant de mucus et de sueur.

Finalement, il se résigna, prêt à reprendre la suite de son petit discours vaguement préparé pendant les heures de voyages spatiaux. Mais au moment même où il ouvrit la bouche, l'inespéré se réalisa enfin : quelqu'un lui répondit. A la limite de la stupéfaction, Ragda ne put détourner le regard de l'intervenante. A son voile qui lui dissimulait le haut du visage, le Ministre n’eut aucun mal à reconnaître une Miraluka. Il existait tant de préjugés et de on-dit sur cette race, tout comme la sienne, qu'il se senti rassuré. Pour l'avoir vécu à mainte reprise, les débats qu'il présidait déviaient souvent sur ses origines, et la tristement célèbre réputation de ses congénères. Alors les participants lui prêtaient toute sorte d’intentions perverses. Au moins, face à une Miraluka, il pourrait en être différemment.

Impassible, Ragda écouta sa définition du Sénat. Une réponse intelligence, mais surtout très neutre. Celle-ci prouvait que derrière ce voile se cachait un esprit habile, précis, efficace. Aucun superflu, simplement l'essentiel, décrit avec des mots qui ne pouvaient prêter à interprétation. En somme, tout l'inverse de ce qui se pratiquait couramment dans le milieu politique, où l’emphase et la dissolution des arguments sous un torrent de mots enjôleur prévalait. Le beau et le bien parlé, deux approches du mondes tellement différentes. Mais aussi, cette réponde dénotait une forme d'utopisme, un peu trop positive sur sa fin. Ragda répondit simplement, essayant de conserver cette efficacité des mots :

« Novice Ater, une définition qui frise la perfection. Mais pour mieux prendre la mesure de ce qui va suivre, je dois m'attarder quelques instants ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de notre République. »

Ragda s'adressait à présent à l'ensemble des personnes présentes, même si elles conservaient leur mutisme :

« Chaque monde rejoint nos rangs de son propre chef, acceptant dès lors de faire parti d'un grand tout dirigé par une entité centralisée qu'est le gouvernement de la République. Pourtant, nous ne désirons pas pour autant détruire ce qui fait l'identité propre de chaque monde : ses coutumes, ses règles, ses traditions, son fonctionnement hérité de générations d'évolutions socio-politiques. Ainsi, même en rejoignant les rangs de la République, ces derniers conservent une large indépendance pour tout ce qui concerne leurs affaires interne, la République n'intervenant que sur la coordination entre ses membres.

Ainsi il existe presque autant de mode de sélection d'un Sénateur, que de planète dans cette Galaxie. Ils ne sont pas tous élus, bien au contraire. Certains sont désignés par le pouvoir local, d'autres le sont par une loi héréditaire. Et même lorsqu’élection il y a, leurs modalités divergent d'un monde à l'autre : certains suffrages sont universels, d'autres non, parfois direct, parfois indirects... Il n'existe aucune constante.

Ainsi chaque Sénateur représente son monde : c'est à dire à la fois ses concitoyens et son gouvernement. Là où son rôle peut devenir difficile, c'est qu'il soit en permanence répondre aux directives de ce dernier, tout en assurant un rôle moteur dans la politique centrale galactique. Il doit ainsi s'assurer que les lois proposées ne léseront pas injustement son peuple, tout en évitant d'agir avec un excès de protectionnisme, qui n'aurait d'autre conséquence de que paralyser le Sénat tout entier !

C'est tout cela qui se cache derrière le mot « consensus ». Un compromis parfois très difficile à trouver entre les milliers de mondes qui composent notre grande institution. Un compris qui doit permettre à la République d'avancer, sans laisser derrière elle l'un de ses membre, sachant pourtant qu'il ne sera jamais possible de satisfaire tout le monde.

Prenons l'exemple de la récente loi de régulation du commerce intérieur. Cette loi propose une réduction des taxes commerciales payées par les entreprises des mondes éloignés du noyau. Pour faire simple, plus une marchandise transitera loin de son lieu de production, moins les taxes appliquées dessus seront conséquentes. Cette loi vise à harmoniser le commerce intérieur de la République, offrant ainsi aux mondes éloignés autant de chance de vendre leurs produits à des prix compétitifs que ceux du noyau. Forcément cette législation, lèse indirectement ces mondes centraux, puisque ces derniers se retrouvent maintenant face à une concurrence accrue...

Le consensus idéal, celui qui ne fera que tous les partis en sortent gagnants, n'existe pas, il faut bien en avoir conscience... Et c'est ce qui fait toute la difficulté du rôle du Sénateur, et ce qui donne cette inertie souvent critiquée à notre institution. Pourtant, fort de ces millénaires d’existence derrière nous, il est indubitable que le dialogue suffit à lui seul à garder cet équilibre entre tous les mondes membres, un équilibre qui, au global, profite à tous puisqu’il maintient une paix et une prospérité partagée.

Avant que je continue sur le fonctionnement à proprement parlé du Sénat, mes quelques mots ont-ils suscités des interrogations ? »
Invité
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La conférence du ministre fonctionnait sur le système républicain, démocratique, partir des bases, du plus simple afin que tous comprennent. Il faut dire que le public, même s'il était peu nombreux, était on ne peut plus hétérogène. Moi-même j'étais entouré de ce jeune garçon et d'un chevalier Jedi d'un certain âge, et même, sauf son respect, d'un âge certain. Les bases donc, il fallait toujours commencer par là, et rien de bien nouveau par rapport à ce que j'avais pu lire, suivre moi-même en cours et sur l'Holonet.

Les piliers de la démocratie, que j'avais moi-même évoqués brièvement : le compromis, le respect, la volonté de faire ensemble, la nécessité d'obéir aux règles du système. Chaque sénateur devait nécessairement s'accorder sur ces cordes avant de pouvoir revendiquer son droit à jouer dans le concert des nations. Rien d'étonnant à cela, les systèmes n'avaient d'autres choix que de jouer sur le même plateau, et leurs pions devaient invariablement se croiser, il fallait jouer ensemble, et de là, définir les règles de ce jeu. Il m'apparaissait évident que le mieux était de concevoir ces règles de sorte à éviter la perte des pièces – quand bien même il s'agissait du fou – mais les nombreux conflits qu'avait connus notre galaxie était la preuve que ma vision n'était pas partagée. Certes la République était millénaire, mais quel tribut du sang avait-elle du verser pour se préserver ? Combien de guerre civile avions-nous connu ? Combien de région de l'espace était encore livrées aux affres des armes et à la violence ?

Les Siths étaient l'une des plaies de notre univers, mais quelque part, s'ils étaient le mal absolu, si je n'avais jamais nié leur responsabilité, il n'empêche qu'ils se trouvaient exposés à une énergie qui les dépassait, qui les corrompait. Le pouvoir que nous partagions avec eux, cette affinité avec la Force, vivante, remarquable puissance qu'il était si facile de croire illusoirement entre nos doigts, était en partie responsable de leur chute. Croire que les Siths étaient mauvais de nature, dès leur naissance, et que leur chute n'était que la suite logique de cette nature mauvaise, était présomptueux, et même, je le concevais ainsi, assez hautain. Avais-je été moi-même au cœur des combats de Dark Revan et de Malak ? N'avaient-ils pas été eux-mêmes des Jedis avant de sombrer ? Si j'avais été moitié si puissante qu'eux, moi-même n'aurais-je pas connu cette tentation ? Il est facile à celui qui regarde les bateaux depuis la berge de condamner les actions immorales des marins qui tentent de survivre.

Les plus grands avaient parfois sombré pour de bonnes raisons. Ce besoin pressant de sauver l'autre, par tous les moyens, cette ultime voie qui nous apparaît comme la seule possible et que l'on emprunte qu'à contre cœur pour remplir ce que profondément nous croyons être notre devoir, mais dont nous semble par la suite incapable de sortir. Le Côté Obscur pouvait être sacrifice de soi, offrir son âme à l'Ombre pour permettre à la Lumière de briller encore, ailleurs et curieusement, j'étais intimement persuadé que notre Code, quelque part, creusait lui-même en nous cette faille. Nous étions les gardiens de la galaxie, les défenseurs des éprouvés, et parfois, ce devoir de sacrifice prenait le pas sur notre jugement.

En définitive, les Siths n'étaient peut-être pas tout à fait fautifs. Mais qu'en était-il de ces hommes simplement sujet à l'égoïsme et à la volonté de dominer ? Totalement dépourvu de la moindre modération et incapable de maîtriser ces libidos. Je ne leur avais pas trouvés d'excuses, mais j'avais appris déjà à ne pas leur en garder rancoeur. Notre code le voulait ? Il n'y a que la Paix. Enfin, je m'égarais dans mes pensées et le conférencier allait sûrement arriver à la fin de sa première explication...
« un équilibre qui, au global, profite à tous puisqu'il maintient une paix et une prospérité partagée. Avant que je continue sur le fonctionnement à proprement parler du Sénat, mes quelques mots ont-ils suscités des interrogations ? » Ma main se leva, à nouveau :

« Vous avez évoqué la nécessité de préserver l'identité propre de chacun des membres de la République par un principe de non-ingérence dans les affaires internes d'une planète ou d'un système. Cependant, pensez-vous réellement qu'un sénateur – qui aurait grandi dans un monde où la tyrannie est le principe moteur, où les inégalités sont profondes et où la morale élémentaire n'est pas respectée – soit réellement capable d'intégrer un tel système où l'altruisme doit être nécessairement présent, justement dans cette situation où il doit être en mesure d'accepter cette menace d'une nouvelle concurrence pour permettre à une civilisation lointaine de prospérer aux dépends de ce monde qu'il représente – monde dans lequel, je le répète, cette notion de sacrifice n'est pas hissée au rang de vertu ? »
Ragda Rejliidic
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La question avait été presque rhétorique... Face au manque enthousiasme du public, le Ministre ne s'attendait pas vraiment à recevoir une réponse. Mais il fut cependant heureux de s'être trompé. Une main se leva. La Novice Ater évidemment. D'un signe de la tête, le Hutt incita la Jedi à prendre la parole, puis il écouta d'une oreille attentive les mots de celle-ci. Une fois de plus, elle démontrait une grande intelligence, et une capacité de réflexion au dessus de la moyenne. Une question pertinente.

Lorsque le silence revint, il lui répondit simplement :

« Il est vrai qu'il y a une contradiction fondamentale dans le rôle du Sénateur, tantôt tiraillé par son devoir Républicain, tantôt lié à ses engagements envers son monde.

Mais si la République existe et fonctionne depuis si longtemps, c'est parce qu'elle repose sur un système et des principes simples et efficaces. Vous prenez volontairement un exemple extrême... Cependant une telle situation ne saurait entraver les rouages huilés de notre institution, et ce pour ceux raisons :

D'abord, il faut bien comprendre cette nuance. Lorsque je parle de large indépendance pour tout ce qui touche aux affaires internes, je ne joue pas sur les mots. L'indépendance est large, mais pas totale. Aucun membre de la République ne peut agir à l'encontre de cette dernière, pour la simple et bonne raison qu'il doit strictement respecter les termes de la constitution signée lors de son adhésion. Cette constitution défini les principes fondamentaux de liberté, de démocratie, d'équité entre les citoyens. Elle impose des minimas sociaux, prône l'éducation et la culture, et interdit toute résurgence du totalitarisme. Bien que certains mondes soient gouvernés par des monarchies héréditaires ou une aristocratie de sang, le simple citoyen ne saurait être muselé ou opprimé tant que la constitution est respectée.

Si un monde devait ignorer certains articles de la constitution, il serait immédiatement rappelé à l'ordre. Dans un premier temps diplomatiquement. Puis viendraient les sanctions, pouvant aller jusqu'à la destitution de son gouvernement, et la mise sous tutelle de sa planète par la République, qui organiserait alors de nouvelles élections. Qu'est-ce qu'une planète ou un système face à toute une galaxie alliée ? Cette simple constatation suffit généralement à dissuader les politiques pourvus de mauvaises intentions de passer à l'acte. Pourtant l'histoire montre que le pire peut arriver, et nous devons à chaque instant veiller au bon respect de ces règles fondamentales, ce qui est le rôle du gouvernement, organe de l'exécutif de la République.

Chaque monde voulant prétendre à rejoindre nos rangs, subit toute une batterie de test et d'audit visant à déterminer avec précision s'il correspond aux exigences démocratiques. De ce fait, je peux vous affirmer haut et fort, que la République ne compte aucune dictature tyrannique en son sein.

La seconde raison est ce que j'appelle la loi du nombre. Plus il y aura de mondes dans la République, plus il y aura de Sénateurs pour les représenter... Et plus ce nombre croissant sera le garant de son bon fonctionnement. Il est clair que certains Sénateurs peuvent être guidés par des principes égoïstes, dictés aux même par des gouvernements ambitieux... Mais ils sont une minorité, et donc impuissants. Chaque proposition de loi est soumise à cette loi du nombre... Ainsi lorsque l'une d'entre elle est rejetée, c'est bien par la majorité, et non par quelques personnes aux visées protectionnistes. Très rapidement, ces personnes comprennent que pour faire valoir leur arguments, elles doivent s'allier avec d'autres mondes, et donc faire des concessions. Seul, aucun Sénateur n'arrivera jamais à défendre ses idées... Alors qu'avec les autres il sera en mesure de représenter ses citoyens.

Ce sont les compromis dans le compromis. Pour trouver un consensus à l'échelle galactique, il faut que les Sénateurs s'allient entre eux, se regroupant afin de porter tel ou tel argument, pour ou contre la proposition de loi débattue. »


Ragda marqua une pause, pour déglutir, et laisser le temps à ces mots de pénétrer dans l'esprit de ses interlocuteurs. Puis il repris :

« Le Sénat donc... J'ai déjà commencé à en parler tout en répondant à la question.

Le Sénat est l'organe législatif de la République. Physiquement situé sur Coruscant, dans les murs de la tour du Sénat, c'est en son sein que siègent les Sénateurs. Jusque là, rien de compliqué.

Le cœur du bâtiment est surnommé la rotonde, et c'est en ce lieu que sont organisés les débats. Sauf cas exceptionnels, tous les débats sont publics et retransmis sur des chaînes spécialisés de l'holonet. Tous les citoyens qui ont accès à l'holonet peuvent les suivre en direct.

Au centre de la rotonde siège le Chancelier Suprême, ainsi que le Vice-Chancelier. Ils ont pour rôle d'énoncer les sujets du jour, et de veiller au bon déroulement des séances. A aucun moment, ils ne peuvent ni ne doivent prendre parti, c'est au rôle exclusif des sénateurs d’émettre des avis sur les propositions de loi. Le Chancelier a donc un rôle d'arbitre, d'animateur et de coordinateur.

Ces propositions peuvent avoir deux origines : soit elles sont issues du gouvernement, soit elles ont été écrites par un ou plusieurs Sénateur. Étant donné le nombre élevé de Sénateurs, plusieurs milliers, les propositions de loi qu'ils peuvent soumettre au Sénat sont limités, et doivent suivre un calendrier précis, puisque celles d'origine gouvernementale sont prioritaires.

Pourquoi les propositions du gouvernement sont-elles prioritaires dans les ordres du jour ? Simplement parce que le Chancelier est élu tous les quatre ans, sur un programme, sur un projet politique, et que ce serait un non-sens que de donner l'opportunité à ses détracteurs de noyer ses réformes sous un nombre incalculable de propositions anodines. Mais il est tout aussi important que le Sénat conserve cette force de proposition, capable de faire remonter des problématiques méconnues ou sous-estimée par le gouvernement. Un exécutif avisé saura tendre l'oreille et promulguer les idées intelligentes.

Tout est une question d'équilibre. Je pourrais dire que l'Exécutif est aux commandes du navire, désignant un cap, tandis que les Sénateurs sont aux moteurs, capable de freiner, stopper ou même faire reculer le vaisseau à tout moment, si la destination ou l'itinéraire choisi leur semble absurde ou inutile.

En effet, chaque loi, chaque réforme, chaque réécriture d'un texte existant doit faire l'objet d'un débat public et d'un vote des Sénateurs. Les plus simples sont votées en quelques minutes, tandis que les plus complexes peuvent conduire à des débats de plusieurs semaines. Lors de ceux-ci, tous les Sénateurs sont égaux, et peuvent s'exprimer à tour de rôle en toute liberté, tant que leur propos ne déroge pas au code de bonne conduite du Sénat, quelques règles qui sont là pour s'assurer que la joute verbale ne se transforme pas en un règlement de comptes en des termes fleuris. Le résultat du vote est sans appel, la majorité l'emporte toujours. »


Une pause de quelques secondes, pour reprendre son souffle.

« Il s'agit là de la base. Je ne doute pas que vous en connaissiez le principal. Mais je juge extrêmement important de l'avoir en tête à tout instant, surtout lorsque l'on se pose des questions sur la République. »

Ragda marqua une nouvelle pause, adoptant un rictus amusé :

« Jouons à un petit jeu. Si vous deviez présenter une loi au Sénat demain, que proposeriez-vous ? Et pourquoi ?

Pour me répondre, réfléchissez à votre entourage, à votre vie, à ce que vous savez du monde... Qu'est-ce qui vous semble injuste et mériterait d'être changé ? »


Le Hutt balaya rapidement l'assemblée du regard, avant de poser ses yeux sur Ylm... Si quelqu'un devait lui répondre, ce serait elle.
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La loi du nombre... Cette sécurité était totalement illusoire. Beaucoup partait du principe qu'une conscience était bien peu face à la coalition d'une centaine, et qu'un homme ne pouvait pas avoir raison contre tous. Si la société avait cette règle comme principe, la réalité était tout autre. La majorité, actuellement, des concitoyens de cette galaxie ne pensait-elle pas que les Siths avaient disparu, et qu'il n'était d'ailleurs qu'une forme étrange des Jedis ? N'étaient-ils pas actuellement persuadés que le Chevalier Arnor auraient pu être un de ces "Siths" sans que cela n'y change rien ? Non. L'avis de tous n'était pas une sécurité suffisante si elle était seule.

Le discours du ministre se voulait pédagogique, cherchant à enseigner aux plus jeunes ce qu'il ne savait pas et à répéter aux plus vieux ce qu'il savait déjà. L'enseignement, c'était un art qui consistait à répéter toujours trois fois les informations que l'on distillait. Enfin, quand il en vint à la fin de son discours, je pus enfin m'y intéressé de nouveau plus activement puisqu'il s'agissait de répondre de nouveau à une question, et non plus d'entendre ce que les archives du Temple avaient déjà pu m'apprendre depuis un moment maintenant.

Une nouvelle loi? J'avais déjà mon idée dessus, et l'allusion à l'accord de tous qu'avait évoqué justement le ministre me permettait de bondir dessus.


" - L'ignorance, je le crois et sauf votre respect, et la faille de l'idée que vous avez annoncé précédemment. Vous évoquez l'idée que l'accord de tous, la quasi unanimité et même, vous semblez le dire, la simple majorité, sont des sécurités sûres quant à la justesse et à la pertinence des décisions prises par le Sénat et la Galaxie, cependant, nos propres planètes d'origine, nos propres peuples respectifs, dans leurs âges les plus reculés, quand ils n'avaient pas encore trouvé les moyens de se porter à la rencontrer des étoiles, n'étaient-ils pas eux-mêmes persuadés à la majorité de se trouver seul dans l'univers ? Combien de fois les sciences se sont-elles écroulées face à la découverte d'un génie à la stupéfaction générale ? Certes, la morale, illustrée par la Constitution de notre République que vous-même vous venez d'évoquer, peu dans une certaine mesure se contenter de ce simple accord des âmes pour être défendue et fixée, mais n'existent-ils pas des systèmes entiers où l'esclavage est encore aujourd'hui majoritairement admis comme bon ?

Face à la trop grande fragilité de cette foi qui réside dans la décision de tous, je pense que je ferais voter une loi visant à planifier l'obligation pour les systèmes de la République d'apporter un bagage éducatif clairement défini à chacun des êtres vivants sous ses lois. Je pense qu'il n'y a que par le partage du Savoir et de la culture que les planètes seront réellement capables de coopérer entre elles. L'apprentissage d'une culture ne peut se faire sans une réaction émotive de la part de l'apprenant, moi-même ne suis-je pas sensible aux philosophies nubiennes et à l'élégance de leurs arts sans jamais n'avoir jamais poser un pied sur cette planète ? Si je devais donc proposer une loi, elle contiendrait ces deux articles, à savoir l'obligation d'une éducation minimale afin de sensibiliser les espèces intelligentes à leur qualité d'être de l'Univers et non simplement d'individu, ainsi qu'une obligation dans ces systèmes éducatifs d'organiser des voyages pour leurs jeunes à travers la galaxie. La discorde naît généralement d'une peur de l'inconnu plus que d'une méchanceté profonde, si les uns et les autres se connaissaient mieux, ils s'apprécieraient davantage et évolueraient sans vague vers un avenir commun ; je pense d'ailleurs que l'on peut prendre notre propre Ordre en exemple. Nous sommes, comme vous le savez, dans une optique de préservation de la Paix, de l'Harmonie et de l'Entente entre les peuples dans chacun de nos codes et agissements, et pourtant, combien d'êtres sous la République l'ignorent et nous confondrait volontiers avec les Siths ou même de simples mercenaires un peu étrange ? La Connaissance peut aider à apporter l'Harmonie et c'est à la République d'en être à l'initiative ; je le crois ou du moins, je l'espère. "


Décidément, jamais ma voix ne s'était faite autant entendre entre quatre murs, mais après tout, la réflexion était intéressante et entendre un être avisé et fin politique critiquer mes idées ne pourrait qu'être constructif. Je me savais dans le temple comme dans un aquarium, mes réflexions n'avaient pas souffert la réalité, là étaient leur principale faiblesse, et peut-être le Ministre pourrait-il pallier cette faille.
Ragda Rejliidic
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La culture... Notion ô combien importante... Fondatrice même, fondatrice pour l'être qui l’assimile. Cette culture, mélange de coutumes, de savoir-faire et de connaissances propres façonne lentement l'esprit et le caractère des individus. Un composante indissociable donc de tout être pourvu de conscience. Mais, en réalité, qu'est-ce que cette culture ? D'où tire-elle ses racines ?

Avant de briser la si rafraîchissante fouge de la padawan Miraluka, Ragda devait répondre à la première partie son intervention. Elle soulevait des points intéressants, qu'il fallait porter à l'attention du reste des Jedi présents :

« Votre discours ne manque pas de logique. Le diktat du nombre : est-ce la garanti de justes décisions? Une pensée commune a t'elle plus de valeur qu'une idée personnelle ? Autant de questions essentielles qui nous mènent sur des sentiers glissants à la mince lisière qui sépare la démocratie de la dictature.

La République est avant tout un espace de droit et de devoir. Parmi ceux-ci figurent bien évidemment les libertés de pensées et d'expression... Ainsi que le devoir de respecter les opinions d’autrui. De tels propos sont un peu... simplistes, mais ils assurent la base du respect entre individu, et par conséquent celui inter-espèce.

Pourtant, lorsqu'il faut prendre des décisions politiques, il est clair que l'avis du plus grand nombre doit toujours l'emporter, même si cela ne veut pas dire que celui-ci détient le savoir universel. Je ne prétends pas qu'une foule puisse être plus sage d'un individu unique, ou bien que ses opinions puissent être meilleure... Mais il s'agit d'un principe simple d'équité : si la majorité décide de quelque chose, elle est en droit de l'obtenir... De quel droit une minorité pourrait-elle revendiquer l'autorité sur le plus grand nombre ? Car à partir du moment où une personne, ou un petit groupe de personne prétend détenir une vérité supérieure, et tente de l'imposer aux autres, c'est toute la République qui est menacée. Mais inversement, si la majorité prétend détenir une vérité supérieur, et l'impose aux autres : c'est la démocratie. Il s'agit d'un principe fondamental qu'il faut décorréler de toute notions moralisatrices.

Dans les faits, cette loi du nombre est compensée par les libertés d'expressions. A tout moment, et en tout lieu, chacun est libre de s'exprimer comme il le souhaite, sur les sujets qu'il souhaite... Et c'est justement ce libre échange des opinions qui permet de fertiliser les esprits, et de faire évoluer les idées de plus grand nombre. Un politicien par exemple, peut avoir une idée révolutionnaire pour faire avancer l'économie galactique. Seul il ne parviendra jamais à rien. Alors que s'il s'exprime, s'il présente ses conclusions, s'il argumente... Il saura rallier la foule à sa cause et pourra alors porter ses réformes.

Toutefois, ce fonctionnement n'est viable à long terme, qu'à une seule et unique condition : que la majorité soit éduquée, pourvu d'un sens critique aiguisé, capable de discerner la vérité du mensonge, de l’honnête de la manipulation. Et tout cela n'est possible que si la République favorise une éducation solide de ses citoyens. Ce qui est déjà le cas.»


Nous y arrivions enfin... La culture. Cette fois, le Hutt s'adressa plus particulièrement à la padawan voilée :

« Prôner le partage des cultures. Voilà qui est une excellente idée, tout à fait dans la continuité des programmes éducatifs déjà développés et déployés sur nos mondes. Un citoyen cultivé, attentif et sensible, sera toujours un citoyen averti, capable de prendre de bonnes décisions, de réaliser de bons choix autant collectifs que personnels. Nous sommes parfaitement d'accord.

Toutefois, vous soulignez la subjectivité de ces décisions prises par le plus grand nombre, prenant pour exemple la sphère scientifique qui évolue en raturant les théories des générations précédentes pour les remplacer par des principes qui seront à leur tour démentis.

Mais la culture, n'est-elle pas tout aussi subjective et sujet à évolution ? Ce que nous trouvons normal aujourd'hui sera peut-être qualifié d'immoral dans plusieurs millénaires, et inversement. Certaines civilisations sont considérées comme barbares, prenons l'exemple des Sith puisque vous en parlez. Mais, en tant que Jedi, n'êtes-vous pas les premiers à lutter contre cette culture qui véhicule des préceptes que nous jugeons fallacieux, même si certains y trouvent leur compte ?

Dès lors, quelles cultures doivent être partagées ? Qui a le droit de dire : celle-ci est « bonnes », celle-ci est « mauvaise » ? Sur quels critères ? Qui financera ces voyages obligatoires ? Autant de questions qui rendent l'application et l'écriture d'un tel projet très utopique.

De part mon expérience politique, je pense qu'il faut éviter autant que possible d'imposer les choses aux individus, sauf lorsque ceci est absolument nécessaire. Plutôt que d'imposer aux systèmes éducatifs l'organisation de voyages culturels, il vaut mieux par exemple jouer avec des subventions financières, où des exonérations de taxes, afin de laisser intact le sentiment de liberté et de choix. Tout est une question de levier... Si une personne part en voyage parce qu'elle le peut, elle sera toujours plus réceptive que si on l'y a obligé.

Mais attention : il ne faut tout de même pas sauter sur des conclusions hâtives. Même si la compréhension de l'autre aide à détruire la peur de l'inconnu, ces connaissances ne sont pas nécessairement synonymes de meilleure entente. L'histoire nous prouve, et vous êtes bien placés pour le comprendre, que les guerres les plus destructrices sont souvent nées de schismes, ou de mésententes au sein de groupes ou de populations pourtant très proches.

En tout cas, même si nos méthodes divergent, nos souhaits sont similaires : créer un espace de paix et d'harmonie, un lieu ou chacun sera libre de s'épanouir et de vivre au gré de ses envies... Telle est la volonté de la République... Et croyez-moi, au Sénat, nous débattons tous les jours avec ces idées en tête. »


Ragda médita quelques secondes avant de continuer :

« Hmmm... Bon, je pense avoir fait le tour de la « théorie » Si vous avez d'autres questions, ou bien des remarques sur ce que je viens de dire... C'est maintenant ! »

Après, il serait possible de passer à quelque chose de plus « pratique », même si le débat prévu risquait de tourner court par manque d'intervenants.
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| Hrp : Il y a sûrement des fautes, je le relis ce soir, c'est juste que l'ayant tapé directement sur le forum et non pas sur mon ordinateur, je ne peux le sauvegarder nul part. Donc CQFD, je corrige ce soir ^^ |

La finesse de la réflexion du ministre quant à la différence de perception d'une obligation et d'une permission m'intrigua profondément, du fait de sa vérité mais aussi de son étrangeté. Pouvait-on "imposer " le bonheur ? Donner à quelqu'un tout ce qu'il avait toujours désiré, tout ce qu'il lui était nécessaire à faire son bonheur, poser le devant lui sans lui donner l'ordre de s'en saisir, lui laissant toute liberté d'y porter la main ou non et ce dernier, logiquement, s'en saisirait et s'épanouirait. Donnez lui l'ordre de les prendre, imposer lui l'objet de son désir au creux de sa main, il n'y goûterait pas nécessairement la même sérénité. Notre Code nous était appris, nos préceptes également, mais leur application ne dépendait que de nous, et jamais nos Maîtres ne nous avaient obligés à les suivre. Si nous le faisons, ce n'était pas en raison d'une autorité supérieure, mais uniquement parce que nous avions jugé, de nous-même, que le suivre était une meilleure chose que de ne pas le faire. Sur ce point, il n'avait pas tort.

Pourtant, je me devais de lui répondre quant à la culture, à mes idées. Si je m'étais mal exprimée, je n'en savais rien, mais dans ce cas, le ministre avait placé dans ma bouche un amalgame qui n'était pas le mien, et je me devais de le lui faire savoir. Une phrase incomprise par l'interlocuteur, un quiproquo non élucidé, pouvait mener à une guerre aussi nécessairement qu'une déclaration ouvertement hostile. Je me permettais donc de lever à nouveau la main avant que le conférencier n'allât plus loin, soucieuse de ne pas revenir trop tard et de façon mal à propos sur un sujet clos.


" - Excusez-moi, monsieur, je saisis ce que vous venez de dire quant à l'impossibilité d'imposer une telle idée mais je souhaiterais juste éclaircir ce point. Lorsque je parle de culture, je ne parle ni d'adhésion à une idéologie, ni de moral. Lorsque je parle de culture, je parle d'art, de langue, d'Histoire. Disposer de connaissances sur notre passé n'entraîne pas une adhésion aux pratiques anciennes. La plupart de nos mondes, de nos civilisations, ont connu, ou connaissent encore, une pratique de l'esclavage. Pour autant, le savoir, le reconnaître, en saisir la raison et s'intéresser aux philosophies, aux modes de pensées qui ont amené toute une société à juger viable ce système ne mène pas l'individu éclairé à accepter ce système et à la volonté de le rétablir. Bien au contraire, je dirais même que la connaissance de ce sujet permet même à terme de mieux comprendre la nécessité de préserver la liberté de chacun. Comment pourrions-nous sentir la valeur de cette liberté si nous n'avions pas la possibilité de connaître la situation de ceux qui en ont été privés ?

Ainsi je me permets d'établir cette différence entre la culture - qui comprendrait l'art, la philosophie, les règles de la société - et la morale, l'idéologie qui sont deux choses différentes. Le passé d'un peuple peut contenir certaines richesses inattendues, certaines leçons que l'idéologie présente défendue et soutenue par ces derniers ne représentent pas.

Ainsi, lorsque vous abordez le sujet de l'Ordre Sith, la différence est de mise. L'idéologie qu'il défend, la violence, le désordre, le chaos, est spontanément condamnable, pourtant est-ce à dire que nous devons écarter toutes leurs cultures comme si elles ne valaient rien ? Savoir que les Sith ont d'abord été un peuple, une race, avant d'être un Ordre de manipulateurs de la Force n'est un élément que nous pourrions juger négligeable. En effet, penser que la poignée de Jedis corrompus qui ont gagné ce monde sont représentatifs de l'ensemble des individus se trouvant sur cette planète n'est-ce pas condamner tout une race et tout un peuple à tort ? Que dix milles individus se livrent au Côté Obscur, cela entraine-t-il que le dix mille unième s'y jette à corps perdu ? Ainsi, l'idéologie, la volonté de puissance, n'est toujours partagée que par des individus, mais la culture est formée par tout un peuple et ne saurait être l'objet de négligence. Moi-même, si je ne m'étais pas pencher sur la culture du peuple Hutt, ne me serais-je pas contentée des a priori qui peuvent circuler sur les représentants de votre peuple ? De même, si vous n'étiez pas sensible à ce que peut être mon peuple, n'auriez-vous pas été étonné de me voir marcher sans me prendre les murs ?

De plus, il est inutile de souligner que le fait de connaître un mal est toujours le meilleur moyen d'en trouver le traitement. Savoir comment empêcher la repousse d'une herbe néfaste à son environnement conduit plus certainement à sa disparition que le simple fait de l'arracher à chaque repousse. Les grands schismes qui ont bouleversé notre Ordre, au contraire, sont venus d'une simple raison, la volonté des deux partis de ne pas écouter la seconde, de vouloir, par tous les moyens, la rallier ou la détruire. Si les idées avaient été partagées, si les sentiments avaient été cernés et compris, si la volonté mutuelle d'avancer encore ensemble avait été prônée, ces grands schismes auraient-ils eu lieu ? Je suis sûrement idéaliste, mais je refuse de croire qu'un Être puisse être si mauvais par nature que sa pleine compréhension ne puisse pas entraîner sa rédemption. Je pense que la concorde ne pourra jaillir que de la connaissance profonde de toutes les espèces, de l'empathie. Apprendre la culture, l'Histoire, la langue en ne cherchant pas à en tirer d'idéologie particulière doit permettre à terme aux espèces de s'entendre car elles saisiront par là les besoins de tous, et la nécessité pour chacun de s'entraider. Du moins je le pense, le souhaite et l'espère. "


Connaître parfaitement quelqu'un, avoir fait l'effort d'accéder à lui jusqu'au plus profond de son âme, c'était développer irrémédiablement pour lui une empathie, car au fond, lorsque la connaissance et si profonde, l'autre devient en partie nous-mêmes. C'était là, également, que ce jouait l'Effleurement et toute une philosophie de mon peuple, de ma famille et de l'Ordre Jedi. Je me taisais, n'ayant plus rien à dire, ni même à répondre à la question que posa par la suite le ministre.
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En cette belle journée de printemps au palais d'Ondéron, le soleil noyait de ses premiers rayons la verdure abondante qui s'épanouissait en lourdes grappes de fleurs, délicatement sculptées en forme d'animaux par des serviteurs dans les jardins privés réservés à la famille royale d'Ondéron.
Par une fenêtre ouverte, des pleurs enfantins résonnaient doucement, brisant ainsi la tranquillité inhérente des lieux enchanteurs encore déserts.

Milésya Kira, six ans, en proie à une légère fièvre depuis quelques jours, ne s'était guère bien réveillée malgré les attentions maternelles de sa nourrice préférée du moment, Silfrad, qui savait pertinemment que la journée ne serait pas facile. Car le jour-même avait lieu une conférence au Temple d'Ondéron sur la République, et plus particulièrement sur le Sénat, sur lequel la Reine avait demandé qu'on y mène sa fille pour qu'elle puisse y démontrer les liens indéfectibles entre la République, la royauté d'Ondéron et les jedis. Ses précepteurs savaient également que c'était là une possibilité de briller pour l'enfant devant le parterre de padawans, qui seraient Jedis au moment où l'enfant serait Reine à son tour - bien qu'il était évidemment peu probable que l'enfant prenne la parole devant autant de monde. Mais cela ne faisait-il pas partie des compétences qu'elle se devrait de posséder ? Il n'y avait qu'une solution pour construire sa confiance en elle et sa témérité devant un grand auditoire : la mettre en situation ne pourrait pas lui faire de mal.

Mais depuis qu'elle était retournée sur Ondéron après le voyage mouvementé à Corellia, la petite princesse n'était plus vraiment la même. Elle se couchait toujours trop tard le soir, mais refusait de s'endormir sans relire le dernier petit message que l'inconnu des bas-fonds lui avait laissé avant de s'en aller du palais en pleine nuit ; elle pleurait plus souvent, s'énervait plus vite, devenait plus nerveuse.

C'était ainsi qu'elle était tombée malade. Ce n'était pas très grave, mais le fait que la princesse soit allergique à la substance du balta et du kolto impliquait un traitement antique presque introuvable sur le marché - auquel l'enfant regimbait devant ledit traitement.
Ainsi, chaque matin, près d'une heure était consacré à la persuader, à force de cajoleries, de prendre ses médicaments, qu'elle trouvait répugnant ; et ce matin-là, malgré la volonté des nourrices, ne faisait pas exception. Surexcitée, Milésya finit cependant par aller s'habiller d'une robe préparée à l'avance, à volants roses et orangés pour la différencier de l'austérité Jedi, fut promptement coiffée d'une tresse ornée de fleurs fraiches et de perles, avant de prendre enfin son déjeuner, qui devait marquer l'heure du départ.

Mais la catastrophe arriva surtout au moment de partir. Déjà légèrement en retard, le véhicule blindé de l'enfant se retrouva pris dans un embouteillage peu commun tout le long de la route principale. Nerveusement, Silfrad et Geraarl, un des précepteurs attitré de l'enfant, essayèrent de lui faire la leçon sur le fonctionnement du Sénat mais finirent par se taire devant le babil de la petite fille, qui, insatiable de montrer ses connaissances, très fière, devint un vrai flot de paroles.

C'est ainsi qu'ils arrivèrent enfin sans encombre au Temple Jedi. La sécurité royale déjà mise en place, le petit groupe pénétra dans les couloirs de l'immense et antique bâtisse, se laissant guider par un vieux jedi que l'enfant trouva en son for intérieur horriblement revêche.

- "Princesse, installez-vous ici, je vous en prie !"


Silfrad était anxieuse. La dernière nourrice en date ayant été renvoyée avec perte et fracas, elle s'ingéniait à veiller sur l'enfant avec l'ardeur d'une maman poule. Elle n'aimait pas non plus se faire remarquer, et pénétrer ainsi au milieu de tous ces jedis attentifs au sénateur et ministre Ragda Rejliidic n'était pas sans la gêner horriblement - ce qui n'était pas le cas de la princesse héritière qui avait du mal à tenir en place, offrant des salutations et des sourires innocents à tous ceux qui les regardaient.

- "Écoutez ce que la jeune femme dit, votre Altesse ! Et cessez donc vos salutations. Vous n'êtes pas au cirque."

Plus sec, le précepteur murmura également à l'oreille de la fillette. Il fallait qu'elle fasse bonne impression ; et pour cela, une surveillance stricte était nécessaire - même si cela devait la faire pleurer. Même cela dérangeait souvent son cœur de père à l'égard d'une enfant qu'il aimait tendrement à l'intérieur de son âme de zabrak.
La question de l'esclavage valait la peine que l'on s'y penche : sa protégée, malgré ses titres et sa richesse, ou à cause d'eux même, n'était-elle pas qu'une prisonnière enfermée dans une cage dorée ? Obligée de suivre une éducation rigoureuse et de réprimer son innocence, la royauté ne lui volait-elle pas ce que chacun avait eu de plus précieux, son enfance ?
Il allait souffler une phrase à la princesse qu'elle levait le doigt, soudainement. Allait-elle réagir quant aux siths ? Il retint sa respiration. Si ce débat se passait mal, la reine serait très en colère contre lui... !

La voix flûtée de Milésya s'éleva, fraiche, candide. Du haut de ses six ans, elle tremblait encore légèrement, mais on pouvait y sentir une curiosité sincère et naïve.

- "Dame Padawan, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vos propos. Comment on peut penser que les Siths ne sont pas mauvais ? Ils ont détruits le Temple lorsque je suis née. Lors de la fête de la Libération. Enfin avant. Maintenant on fête mon anniversaire parce que les siths sont partis, mais pourquoi devrions-nous les comprendre alors qu'ils ne cherchent pas à le faire ? Nourrice Silfrad dit toujours que tout le monde doit reconnaitre ses torts, pour que cela soit juste. sinon la vie ne serait pas juste. Et c'est le rôle des gentils souverains de veiller à ce que le peuple soit ... euh... que la vie soit juste."


Un peu intimidée, l'enfant se serra contre son précepteur. Elle espérait tant avoir dit des propos justes !
Ragda Rejliidic
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Du haut de l'estrade, au centre de l’amphithéâtre, le Ministre de l’Économie et du Trésor ne pouvait manquer aucun des mouvements de ses auditeurs. D'ailleurs, intérieurement, il s'énervait de ceux qui semblaient plus occupés à échanger de petits mots, ou bien à parler entre eux à voix basse, parfois même en lui tournant le dos, qu'à l'écouter... Il s'agissait évidemment des plus jeunes, ceux là même qui n'avaient ni la maturité ni le recul pour saisir l'importance de ses explications...

Bientôt, dans quelques années à peine, ils seraient pour la plupart lâchés dans l'arène injuste et mortelle qu'était la galaxie... Un lieu sauvage finalement bien peu civilisé... Quelques gouvernements fort avaient su au fil des siècles établir des bases saines pour l'épanouissement de leurs citoyens, à la tête desquels figurait la République, un modèle vénérable de démocratie incontesté. Comprendre le fonctionnement de cette République : ses avantages, ses inconvénients, ses qualité et ses défauts, c'était mieux appréhender les mécaniques de nos sociétés modernes. Et parmi les composantes de la République, la plus emblématique n'était autre que le Sénat, haut lieu du pouvoir législatif, micro société dans la Société, siège des Sénateurs, qui représentaient à eux seul des milliards d'âmes de milliers d'espèces éparpillées dans toute une galaxie.

Alors qu'il n'écoutait que d'une oreille la padawan, ayant un peu perdu le fil de ses explications, le Hutt ne manqua pas de remarquer l'arrivée de la princesse héritière d'Onderon. Quelle surprise inattendue ! Déjà, dans son esprit tordu et opportuniste, il imaginait mille façons de faire bonne figure, histoire de se donner une chance d'approcher un jour la souveraine. Cette dernière, bien que politiquement écartée de la République demeurait une sorte d’icône dans les hautes sphères diplomatiques, auréolée d'une aura charismatique difficilement descriptible.

Lorsque la jeune fille pris la parole, malgré lui, Ragda ressenti une pointe de jalousie... Dérangé que cette Miraluka se retrouve le centre des intentions de la petite princesse, plutôt que lui. Mais il en fallait bien plus pour le décontenancer. Aussi, il enchaîna très rapidement, ne laissant pas le temps à la padawan de répondre immédiatement... Et puis après tout, c'était SA conférence !

« Votre Altesse, c'est un véritable honneur que de vous recevoir à cette conférence ! N'hésitez surtout pas à vous rapprocher un peu plus de l'estrade si vous souhaitez prendre la parole, que tout le monde puisse vous voir et vous entendre.

Je dois reconnaître que malgré votre jeune age, vous êtes douée d'une grande éloquence, doublée d'une maturité qui fait honneur à vos précepteurs.

Très chère Princesse, permettez moi de placer quelques mots avant de laisser la padawan Ater vous réponde.

Le bien et le mal sont des notions très difficiles à qualifier, puisqu'elles dépendent de points de vues, de critères éthiques, sociaux, de jugements moraux... Ce que vous trouvez mal, d'autre personnes peuvent le trouver bien ! Et inversement. Comprenez-vous ce que je veux dire ?

Toutefois, également pour répondre aux propos de la Novice Ater, il est clair toutes les cultures ne sont pas forcément bonne à étudier, même dans un pure et sain esprit de connaissances. Tous les individus de notre galaxie ne sont pas forcément aussi avisés que nous... Et découvrir certaines pratiques, certaines philosophies, pourrait créer des vocations, susciter des tentations, des envies de mimétisme... Pour prendre volontairement un exemple extrême, ce serait comme enseigner le maniement des explosifs à toute une génération, sous prétexte qu'il s'agit d'un savoir qui permettrait de leur faire prendre conscience de la dangerosité de telles substances... Voyez-vous les dérives qui pourraient en découler ?

En tout cas, sachez que vos propos très intéressants : clair, concis, précis. Autant de qualités qui font preuve de votre esprit d'analyse, de votre capacité à appréhender et à comprendre le monde qui nous entoure. C'est pourquoi je ne veux pas que vous ayez l'impression que je cherche à vous contredire alors que votre vision du monde, du moins dans la théorie, est très juste.

Néanmoins, le sujet sur lequel vous avez guidé nos esprits est parfait pour mettre en couleur la suite de mon exposé : le passage de la théorie à la pratique.

En effet, en politique, au Sénat, tout commence par de grandes idées... Mais la principale difficulté restera toujours la mise en pratique de ces idées. Revenons sur l'exemple de cette promotion de la culture. Préconiser le voyage vers les autres mondes pour mieux comprendre ses voisins, et développer ainsi tout un tas de qualités humaines indispensables à la vie en société multiculturelle... Dans le fond, votre proposition est excellente !

Mais dans la forme : comment la mettre en œuvre ? J'ai déjà parlé des conséquences potentiellement néfastes causées par une approche trop « directrice », je ne reviendrais pas sur ce point. Mais voila, imaginons que l'on veuille intégrer aux programmes scolaires de nos écoles des voyages culturels pour épanouir les étudiants... Vers quelle destination devront-ils aller ?

Soit nous laissons une liberté totale aux éducateurs, au risque de les voir s'enfermer dans des préjugés parfois inconscient qui les feraient choisir une destination plutôt qu'une autre... Soit nous imposons les mondes à visiter dans les programmes scolaires... Mais comme il est impossible de poser le pied sur toutes les planètes de cette galaxie en une seule vie, il faudra bien faire des choix... Et qui dit choix dit jugement de valeur, et nous reviendront au même point : sur quel critère peut-on affirmer qu'une culture mérite plus qu'une autre d'être partagée ?

Et là, je n'évoque même pas des points encore plus terre à terre : certaines espèces vivent sur des mondes dangereux, inhospitaliers, voir inadaptés à la physiologie d'autres espèces très différentes. Dès lors, il serait irresponsable, autant pour le gouvernement que pour les éducateurs, que de choisir ces destinations même si le voyage en vaudrait le détour...

Et même si l'on préconisait des conférences culturelles pour éviter ces inconvénients... Il existera toujours des limites physiologiques entre les cultures... Avez-vous déjà essayé d'écouter un concerto en ultrason ? Je ne sais pas pour vous, moi moi je n'entends rien... Alors que d'autres espèces y entendront un véritable chef d’œuvre... Il en va de même pour votre capacité à voir dans la Force... Voyez-vous le monde de la même façon que moi ? Comment pourrions nous le savoir puisque je n'ai jamais vu par vos yeux, et que vous n'avez jamais vu par les miens ? Dès lors, il sera toujours très difficile, même avec la meilleure volonté du monde, de réussir à toucher du doigt certaines cultures.

Encore une fois, je ne cherche pas à mettre à bas vos arguments très justes, même si j'avoue chercher la petite bête. Je ne cherche qu'à vous exposer les difficultés éventuelles liées à la réalisation d'un projet pourtant très prometteur.»


Il s'adressait maintenant à tout amphithéâtre :

« Je souhaiterais que vous compreniez tous l'importance de cette mise en application des projets de lois... Même les plus ingénieuses idées peuvent se transformer en de formidables échecs si la mise en œuvre n'est suffisamment étudiée, si celle-ci n'est pas suffisamment réaliste... Il faut prendre en compte jusqu'à des milliers de paramètres, parfois très matériels... Et c'est justement pour cela que les débats au Sénat sont si importants : une seule personne, aussi intelligente soit-elle, ne peut avoir tous ces paramètres en tête... Chaque Sénateur est capable d'apporter sa pierre à l'édifice, usant de ses connaissances, de sa sensibilité, et des contraintes spécifique de son monde pour mettre en avant les lacunes présentes dans les projets de lois. »

Ragda tourna son regard à nouveau vers la Miraluka :

« Novice Ater, je vous cède la parole, n'hésitez pas à répondre à son Altesse avant de tenir compte de mes propres mots. »

Finalement, la conférence risquait de prendre une tournure plus intéressante, la multiplication des points de vue était toujours quelque chose de bénéfique. La difficilté cependant serait de trouver un niveau de langage adapté à un enfant de six ans, aussi éveillé soit-il... Peut-être fallait-il passer à la mise en pratique de ses préceptes un peu plus tôt que prévu.
Invité
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Entièrement focalisée sur les propos du ministre, je n'avais pas fait attention à l'arrivée de la Princesse de cet planète. Milésya Kira, seulement six ans et déjà autant aimé que redouté. La petite était connue pour son esprit vif et futé, mais aussi pour ses crises et caprices répétés qui étaient capables de faire trembler les murs du palais, et les membres de ceux qui l'entouraient. J'avais étudié très tôt l'histoire de la famille royale d'Ondéron et connaissait donc les liens ancestraux qui avaient pu unir le sang bleu de la capitale et la Force, qu'elle soit obscure ou claire.

La question était celle d'une enfant, qui n'avait pas saisi la portée de mes propos, mais déjà elle faisait mine d'un intérêt bien plus important pour ce qui se passait autours d'elle que la plupart des novices et padawans présents ici. Au moins avait-elle l'audace de parler, de proposer et de s'exposer surtout à la correction, ce qui était à la fois intelligent et courageux. Je me tournais vers elle alors qu'elle m'interpellais, connaissant la susceptibilité des humains quant au besoin de s'adresser au gens "les yeux dans les yeux" bien que cela ne me soit pas utile, et j'écoutais ses propos avec attention. Je n'eus pas le temps de répondre que déjà le Ministre, visiblement heureux de la présence royale à sa conférence - ce n'était pas dur à devenir puisque son oeil un peu endormi jusque là venait de s'éveiller soudain -, se lança dans une tirade digne des plus grands. Il répondit à la question de la princesse, m'avisa de la dangerosité de l'apprentissage de certaines cultures, sujet dont j'aurais voulu m'entretenir plus longuement mais à cause duquel l'assistance déjà fortement amorphe risquait d'en devenir totalement endormie, et entama les difficultés techniques d'une telle mise en oeuvre. C'était précisément à ce propos que mes connaissances se délitaient de façon assez catastrophique. Le temple ne disposait que de peur de cours d'économie et de gestion, les Jedis ne s'en préoccupant que peu, mais je jugeais nécessaire pour un diplomate, pour un Consulaire - ce à quoi je me prédestinais - d'avoir connaissance de ces nécessités pragmatiques. Il ne servait à rien de proposer des solutions, autours d'une table de négociations qui ne pouvaient en aucune manière être réalisées. Le ministre résuma alors ses propos dans une conclusion évidente pour tous : la gestion d'une galaxie n'est jamais aisée.


« Novice Ater, je vous cède la parole, n'hésitez pas à répondre à son Altesse avant de tenir compte de mes propres mots. »

Je prenais quelques instants pour réfléchir à mes propos avant de prendre effectivement la parole.

" - Princesse, pardonnez-moi d'avoir eu des propos qui ont pu vous paraître obscurs. Je n'ai jamais dis que les Siths n'étaient pas mauvais, ce qui est une évidence. En vérité, outre ce que vient de dire monsieur le Ministre à propos de la relativité de la morale - c'est à dire que suivant les personnes une même action peut-être vu comme un bien ou un mal - c'est surtout le caractère singulier des Siths que je soulignais. En fait, lorsque l'on parle de Siths, de nos jours, on désigne surtout les manipulateurs de la Force qui ont sombré sur Côté Obscur de cette dernière, alors qu'avant d'être cela, les Siths étaient un peuple tout comme le vôtre. Il faut donc faire attention lorsque l'on condamne les actions des manipulateurs de la Force à ne pas condamner du même coup un peuple qui n'y adhère peut-être pas, surtout qu'il a presque totalement disparu de nos jours.

Enfin, je voudrais ouvrir une petite parenthèse pour vous permettre de comprendre un peu la nécessité de ne pas trop vite condamné les actions des "méchants". Imaginons un petit Prince qui, entouré de précepteurs peu scrupuleux, entendrait depuis son plus jeune âge que le Roi doit, pour être juste, prendre l'argent de ses citoyens et le donner à d'autres. Ce petit Prince, n'ayant appris que cela et pensant que cela est juste, le petit Prince devenu Roi prendra l'argent de ses citoyens. Imaginons alors qu'une Reine, qui toute sa vie a appris que le bien était de laisser son argent au peuple, cette dernière, se rendant sur la planète de ce Roi trouvera que c'est un Roi injuste, et peut-être même mauvais. Et pourtant, est-ce la faute du petit Prince devenu Roi si ses précepteurs et son entourage ne lui ont pas appris de bonnes choses ? Voyez-vous, ce n'est pas parce qu'une personne fait des actions mauvaises, condamnables, qu'elle est en son fort intérieur quelqu'un de mauvais. En plus de cela, il peut également arriver qu'un homme, voulant par exemple sauver une planète, en soit obligé de tuer un autre homme dont il est le seul à savoir qu'il était un terroriste. L'homme est alors jugé pour homicide, et n'ayant de preuve de la culpabilité du terroriste, est condamné, et pourtant n'a-t-il pas en son coeur agit pour sauver des milliers de vie ?

Dans le cas des Siths, la chose est encore plus compliquée. Le Côté Obscur, je ne sais pas ce que vos précepteurs vous en ont dit, et comme un poison. Il s'insinue en vous, sans que vous vous en rendiez compte. Il est une drogue qui vous donne l'impression d'être plus puissants, de vous grandir, alors qu'en réalité, il participe à corrompre tout ce que vous êtes. Comme tous les drogués, plus vous le consommer et plus vous en voulez. En réalité, certaines bonnes personnes sont tombés dans l'addiction malgré elle, combien de jeunes filles ont été trompée par des garçons mal-intentionnés qui glissaient sournoisement de mauvaises choses dans leur verre ? Est-ce que ces gentilles filles qui ont été trompées doivent être condamnées pour l'addiction qui résulte de tout cela ? Je ne dédommage pas tous les Siths de leur faute, loin de là, je vous encourage juste, noble Princesse, à ne pas trop vite condamné la nature d'un homme ou d'une femme. Des actions répréhensibles cachent parfois une nature toute autre. Un animal blessé attaquera a vu quiconque s'approche de lui, et pourtant, c'est un animal qui souffre digne de pitié et non de colère ou de haine.

Voilà, j'espère que vous me pardonnerez cette parenthèse.

Pour ce qui est de vos propos, monsieur le Ministre, j'en comprends la portée, et si nous pourrions discuter toute la journée de nos points de vue sur la culture, je pense que votre conférence n'est pas le lieu pour le faire, je m'abstiens donc de prolonger le débat. Cependant, j'avoue mon incapacité latente en matière de gestion, d'économie et de technique quant à l'application d'une loi, et serait ravie d'en apprendre plus à ce propos. Enfin, pour ce qui est de la nécessité d'avoir le plus d'avis possibles venant de personnes compétentes, j'adhère également et n'ai rien à ajouter. "


Je me taisais alors et attendais la suite, ne trouvant plus rien à ajouter et ne voulant rien ajouter d'inutile.
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Sa petite main bien serrée dans celle de sa nourrice, la fillette royale rosissait à vue d’œil. Les yeux brillants, son petit torse bombé, elle laissa échapper un gloussement de bonheur et de fierté, tandis que le politicien continuait de donner des explications auquel elle ne prêta guère attention sur le moment. Depuis toujours cible des flatteries des courtisans qui habitaient au palais et de son entourage proche que formaient ses éducateurs, elle était pourtant bien loin d'en imaginer la portée intéressée ; c'était ainsi que, particulièrement sensible aux compliments, elle se contentait d'en savourer la saveur sucrée avec enthousiasme et naïveté. Hochant royalement la tête pour lui signifier qu'elle le remerciait - appliquant ainsi les consignes préalables de sa mère et de son précepteur qui veillait étroitement sur elle, la princesse d'Ondéron avait le plus grand mal à suivre les propos suivants du Hutt. C'est ainsi qu'elle hocha une nouvelle fois la tête sans trop savoir de quoi il retournait, avant de s'agiter sur son siège, désormais pressée de s'installer en face de l'estrade afin que tout le monde pût la voir. La demande du sénateur lui paraissait des plus normales, car tel était son rôle de princesse : elle représentait Ondéron au Temple Jedi, tout de même !

Pénétrée de son importance, l'enfant allait se lever lorsqu'un murmure de sa nourrice la retint sur son siège. Très soucieuse de l'image que sa protégée allait véhiculer - et par là, sa propre réputation auprès de la reine - cette dernière était décidée à surveiller les moindres gestes de l'héritière royale.

- "Vous aurez le temps de vous lever après avoir répondu à la novice Ater, votre Altesse. La Reine désire que vous lui fassiez honneur... et dans le cas contraire, je devrais tout lui raconter."

Milésya fit légèrement la moue, oubliant en partie le plaisir qu'elle avait ressenti lorsque que tous les padawans du temple avaient su qu'elle était mature et éloquente. Mais pouvait-on désobéir à Mère ? Un tel acte lui était impossible, et, tout en jouant négligemment avec les rubans de sa robe en mousseline de soie naturelle, dont l'heureuse propriétaire était loin d'imaginer le prix exorbitant, elle décida de tourner sagement son attention sur le sénateur qui parlait toujours, de sa voix sérieuse et claire, attentive à faire ce que tous, croyait-elle, attendaient d'elle-même.

Très concentré quant à lui, Geraald, le précepteur de la petite princesse, buvait littéralement les paroles du ministre et de la novice. Cette "simple" conférence allait servir de base à un long travail avec son élève qui pourrait s'étendre sur des mois : l'apprentissage de la race des siths, la variété des points de vue, le fonctionnement du Sénat et les différentes phases de l'élaboration des lois... Cette occasion unique d'écouter les propos du ministre de l'économie compensait toutes les difficultés de son poste. Il ne manquait pas d'ailleurs de murmurer fréquemment à l'oreille de l'enfant sagement assise pour simplifier certains termes afin qu'elle comprenne le sens de la discussion.
Pour une fois, elle faisait honneur à son rang malgré son jeune âge ; même s'il fallait avouer qu'elle aimait généralement apprendre, lorsque la leçon n'était pas trop longue et qu'elle était nouvelle.

De son côté, la fillette s'était montrée particulièrement intéressée par l'histoire du petit prince. Le pauvre petit prince, cela était bien vrai que ce n'était guère sa faute ! Même s'il ne fallait jamais écouter les méchantes personnes, c'était évident...
Un nouveau soufflement à son oreille lui fit pencher la tête... et son regard vif s'illumina à nouveau. C'était à son tour de répondre !

Vivement, elle se leva, et darda des yeux illuminés de fierté sur l'alien au visage recouvert.

- "Je suis bien d'accord, novice Ater. Ce n'est pas la faute du petit prince s'il agit mal. On doit bien le conseiller. Mais je ne comprends pas bien comment on peut l'aider à redevenir juste s'il pense qu'il fait le bien autour de lui. Et c'est pareil... pour les siths."

Etablir la comparaison avec les siths s'avérait un exercice difficile ; mais l'enfant adorait les jeux. Cette journée n'était pas un immense jeu dont elle devait ressortir la gagnante ? C'était pour cela qu'il fallait réfléchir très fort... avec l'aide du précepteur à ses côtés.

- "Peut-être qu'on devrait savoir comment les faire redevenir gentils. Si on leur a menti, on va aussi faire un procès aux menteurs ! Ce serait indispensable, je trouve. Lorsque je serai Reine, je le ferait !"

Milésya tapa légèrement du pied, les joues très roses, fière de la justesse de ses propos, tandis que sa nourrice ne pensait s'empêcher de sourire devant tant de naïveté. Cette dernière se pencha et murmura quelque chose à l'oreille de la petite fille, qui se tint de nouveau bien droite, avant de déclarer d'une voix forte et flûtée :

- "Quant à monsieur euh... le ministre, je vous remercie de votre proposition."

Avec gaieté, sans timidité aucune, la petite fille descendit les gradins, les mains fermement tenues par ses deux accompagnateurs, avant de s'avancer, seule, mains docilement croisés derrière le dos, devant la tribune installée tout spécialement pour le Hutt. Puis, après un regard d'encouragement des deux serviteurs anxieux de la performance de la fillette, cette dernière s'inclina légèrement devant le politicien.

- "Mère m'a très souvent parlé de vous. J'attendais de voir, enfin, j'attendais d'assister à cette conférence. Avec impatience, monseigneur Rejliidic."

Son coeur battait très fort. Elle s'était entrainée à la scène toute la journée de la veille, mais cela ne changeait rien. Mère comptait sur elle, et elle aurait un cadeau tout spécial si elle se comportait correctement ! Après un dernier sourire enfantin à la silhouette graisseuse du sénateur, soigneusement guidée par son précepteur, elle se dirigea en trottinant au premier rang des sièges disposée dans la salle, bien au milieu, pour finalement s'asseoir avec un peu de soulagement d'avoir passé l'épreuve.

Un dernier murmure à son oreille, et Milésya de la Maison Kira reprit la parole, plus à l'aise assise et bien encadrée par ses suivants.

- "Croyez-vous que nous pourrions élaborer une loi maintenant ? J'aimerai comprendre comment ... comment le processus marche exactement. Et nous serions tous des sénateurs ! Comme j'aimerai, monsieur le ministre ! S'il vous plait !"

La bouche en coeur, la fillette semblait réellement enthousiaste et remplie de pure joie. Il était vrai qu'on allait s'amuser, et cela... rien n'était mieux au monde !
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Cette conférence fut une révélation pour Ragda : une révélation sur lui même. Ce jour là, le gros Hutt découvrit que derrière sa poitrine enrobée de graisse se cachait un petit cœur, pas aussi rude qu'il ne l'avait imaginé. Celui-ci fut touché par la petite princesse, cet enfant débordant d'une énergie si innocente qu'elle en devenait... irrésistible. Cette soudaine sensation, tellement improbable laissa le Ministre interdit, presque vulnérable, si bien que les quelques compliments prononcés par la jeune fille eurent un effet décuplé.

Ainsi la Reine d'Ondéron parlait souvent de lui ?! Intéressant... Une information à creuser...

La réponse diplomatique de la Novice Ater venait de mettre fin au premier volet de leur discussion... Et l'arrivée de la princesse donnait un excellent prétexte pour passer à la suite de la conférence. D'autant plus que la demande de cette dernière coïncidait avec ses propres plans...

Un débat...

« Très chère princesse, c'est un honneur pour moi que d'accéder à votre proposition. Mais, je vous en prie, n'hésitez pas à m'appeler par mon prénom : Ragda.

Nous allons donc organiser un petit débat fictif autour d'un sujet de mon invention. Plutôt de débattre autour d'un projet de loi, point que nous avons déjà abordé avec la Novice Ater, j'aimerais que nous explorions une autre facette des prérogatives du Sénat : la déclaration de guerre.

En effet, même si l'armée Républicaine est hiérarchiquement sous les ordres du gouvernement, par l'intermédiaire du Chancelier Suprême, et de son Ministre de la Défense, celui-ci ne peut décider d'entrer en conflit sans l'accord du Sénat. »


Il se tourna vers la petite princesse :

« Pour résumer, ce sont les Sénateurs qui donnent leur accord pour déclarer une guerre. Ce qui est logique puisqu'une telle action, très grave, peut avoir des conséquences tout aussi graves ! Il faut donc que la majorité soit d'accord ! »

Il repris à l'attention de toute l'assemblée :

« Ainsi je vous propose d'organiser un débat sur ce thème.

Telle est la situation initiale :

Une planète de la bordure intérieure est attaquée par une puissance extérieure, dirigée par un sanguinaire dictateur. Cette planète, un monde agricole, ne représente aucun intérêt stratégique pour la république, mais elle est source de nourriture pour beaucoup de citoyens de ce secteur.

Ce dictateur vient d'un monde tout proche, à la frontière de l'espace Républicain. Et, méchant comme il est, il prend toute une partie de la population en otage, assurant qu'il n'hésitera pas à les exterminer si nous tentons de lui reprendre sa nouvelle conquête.

Des rapports de nos services secrets assurent que pour réaliser cette opération, ledit dictateur a mobilisé une grande partie de ses forces armées, laissant son monde natal relativement vulnérable. Ce même rapport affirme que la population locale souffre de famine suite à des séries de cataclysmes naturels ayant gravement endommagés les récoltes des dernières années.

Mesdames, Messieurs les Sénateurs, vous avez toutes ces informations en main, tandis que la session extraordinaire du Sénat s'ouvre afin de prendre une décision rapide, la plus juste possible.

Que devons nous faire ?

Déclarer la guerre à cette puissance qui nous a agressée sans prévenir ? Telle est la question que je vous pose. »


Il laissa ruminer les jeunes Sénateurs quelques secondes avant de reprendre :

« Pour faire simple, je vous laisse vous organiser en deux groupes, selon votre opinion première : les « pour » la guerre, et les « contre ». Le premier groupe qui sera prêt à formuler un argument construit pourra prendre la parole.

Je vous demanderai, afin que le débat soit ludique, de n'exposer qu'un seul argument à la fois, en le développant du mieux que vous pourrez. L'important n'est pas la forme, mais bien le fond, et c'est pourquoi, princesse, je ne doute pas que ayez la place dans cette petite joute verbale.

Une fois l'argument exposé, le groupe adversaire devra tenter de le réfuter, puis devra avancer un nouvel argument et ainsi de suite. Le but est bien de réfléchir aux différentes approches, aux différentes facettes de la situation proposée pour exercice, et non de s'enliser dans d'interminables réponses autour d'un seul et même argument. Régulièrement j'interviendrais pour faire avancer la joute, et apporter de nouveaux éléments.

Sénatrices, Sénateurs, je vous cède à présent la parole. »


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Une déclaration de guerre ? Voilà un bien drôle de sujet apporté en plein cœur du Temple Jedi. Par le passé, l'Ordre s'était trouvé plusieurs fois obligé de jouer le rôle de bras armé de la République afin de défendre la Paix dans la galaxie. Cependant, c'était également en ces occasions que le Temple avait connu ses plus grandes crises. N'était-ce pas pour la République que Revan, chevalier Jedi, était parti en guerre et revenu Seigneur Noir des Sith ? L'attaque du temple il y a quelques années, celle du Sénat également n'étaient-elles pas signe de tensions croissantes et d'une escalade qui pourrait nous mener à la guerre ? La question du Ministre n'était pas du tout anodine, et si tous les enjeux qu'elle représentait devaient échapper à la petite princesse et à la plupart des plus jeunes, les quelques chevaliers qui étaient présents ne devaient pas en être dupe. Cette conférence n'était pas qu'un simple partage d'informations. Je ne parvenais pas à en saisir tous les tenants et aboutissants, mais une chose était sûre, elle n'était pas composée de la simplicité que pourtant elle affichait.

Parvenir à atteindre une position aussi ferme et définitive que « pour » ou « contre » me semblait particulièrement difficile. Ce n'était pas une une réflexion isolée à un moment précis qui pouvait déterminer une telle chose, une situation aussi épineuse pouvait évoluer rapidement, la donne changer du tout au tout et de là le plus fervent partisan de l'agression pouvait finalement se retrouver pacifiste et inversement. Pourtant, il fallait bien se prêter au jeu de l'exercice et je définissais ma position. Voyant qu'encore une fois, personne n'osait se prononcer en premier, je levais la main, attendais l'invitation du Ministre et commençais par annoncer l'idée qui me semblait la plus claire et pour la princesse, et pour tous.


« Je me placerais contre la déclaration de guerre. Bien que l'incident doit concentrer toute notre attention, le monde faisant partie de la sphère Républicaine il est hors de question de l'abandonné à ce dictateur, la prise d'otages empêche toute réplique armée immédiate. D'ailleurs, on peut voir dans ce geste plusieurs choses : d'abord la force attaquante a largement conscience de son infériorité et numérique, et tactique. Elle se trouve obligée de vider sa planète d'origine de ses troupes pour envahir le monde républicain, il est donc évident qu'elle ne possède pas la puissance nécessaire pour contrer la force de frappe de l'Armée de la République si elle venait à attaquer, ce qui démontre que la prise d'otages n'est en réalité qu'un moyen de pression désespéré faute de disposer d'autre chose. Ensuite, l'évidence veut qu'un otage n'est de valeur que vivant, il ne sera fait aucun mal à ces derniers si la République signifie assez clairement son intransigeance à ce propos aux forces attaquantes, ces dernières n'ayant que ce seul moyen de pression, elle ne serait pas assez déraisonnable pour se saborder en tuant son seul atout. Enfin, dernière chose, cette prise d'otages est également la preuve que l'oppresseur ne semble pas vouloir s'installer durablement sur ses nouvelles positions. Prendre toute une partie de la population en otage, c'est attiser immédiatement l'animosité de toute la population, mais également concentrer des milliers d'individus qui, sous la menace, risqueraient autant de se soulever que de baisser les bras. Ce n'est pas une solution sur le long terme puisqu'elle n'est pas tenable.

Déclarer la guerre, ce serait donc pousser le désespoir presque évident du dictateur encore plus loin, et face à ce sentiment, il pourrait franchir la barrière de l'irrationalité et effectivement abattre les otages alors qu'une possible négociation est encore envisageable. »


J'espérais avoir été assez simple pour que la Princesse, ma seule interlocutrice en l'occurrence, réponde, et à la fois, j'espérais avoir été assez convaincante pour que le ministre se range à mon avis. Je ne pouvais faire autrement, de toute façon, par mes convictions, que de chercher avant tout une solution diplomatique.

| Hrp: Désolé, c'est court, mais en même temps, ne pouvant exprimée qu'une seule idée, je pouvais pas faire beaucoup plus long, et au moins, cela laisse largement la place à la réplique. Si je ne suis pas assez clair, n'hésitez pas à me le faire savoir, j'essayerai de répondre à vos interrogations du mieux que je le pourrais. |
Invité
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De nouveau assise au milieu de ses deux protecteurs, l'enfant faillit se mettre à glousser d'une joie naïve, parfaitement à l'aise au milieu de l'attention générale. Elle avait toujours adoré recevoir des compliments, qu'elle prenait toujours au pied de la lettre. Mais si l'avis des courtisans et de ses amies nobles comptait beaucoup à ses yeux, ce que pensait le sénateur hutt, ministre des finances de la République, était d'autant plus gratifiant que Mère en serait informée... ce qui emplissait la petite princesse ondéronienne d'une joie sans borne.

Une main douce, posée sur sa petite épaule, la calma un peu. Très attentive, ses mains jouant avec les broderies de sa robe blanche et rose, la fillette écarquilla les yeux à l'annonce du sujet énoncé, tout comme son précepteur qui se frotta pensivement le menton en réfléchissant à toutes les implications que la déclaration de guerre comportait. Milésya elle-même trouvait le thème un peu étrange : les padawans et les jedis n'étaient-ils pas censés préserver la paix ? Les guerres concernaient les dirigeants - comme elle le serait un jour - mais certes pas les jedis. Enfin, ce n'était qu'un jeu, de toute façon ! Et le but du jeu était de dire son avis et d'expliquer pourquoi, ce qui lui parut tout simple. Après tout, cela ressemblait aux jeux auxquels elle jouait avec ses précepteur à propos de ses leçons ... sauf qu'elle avait affaire à des adultes qu'elle ne connaissait pas bien.

Pensive quelques secondes, l'enfant interrogea du regard les deux adultes qui l'accompagnaient, nourrissant presque aussitôt une brusque déception. Leur rôle à tous les deux était de l'aider, et ils la laissaient seule, ainsi, sans plus d'information ! Mue par une brusque bouffée de colère indignée, l'enfant crispa sa mâchoire en une moue altière, pour se lever d'autorité, se plaçant d'un pas mal assuré vers le petit groupe des partisans de la guerre, composé essentiellement de très jeunes padawans.
Un murmure à son oreille la radoucit un peu, et elle s'assit à sa troisième place en tenant fortement la main de sa nourrice pour se donner du courage. La princesse héritière d'Ondéron, à nouveau posée, sembla alors écouter du mieux possible le discours de la miraluka, puis leva son doigt potelé bien haut, pour signifier qu'elle voulait répondre.

D'un ton très sérieux, une fois le silence revenu, l'enfant se remit à parler de sa voix fluette, mais empreinte d'une volonté déjà affirmée malgré son jeune âge.

- "Je ne suis pas d'accord avec vous, novice... euh... sénatrice Ater. Ondéron demande la guerre. Ces méchantes personnes sont venues sur ce monde agricole sans défense. La République doit montrer qu'elle est forte et qu'elle protège toutes ses planètes. Si elle ne fait rien pour un monde qui ne peut pas se défendre, alors elle n'est pas juste. La République et ses lois existent pour protéger les faibles des méchants, et le gouvernement d'Ondéron soutient la guerre contre les méchants envahisseurs qui viennent voler les plus faibles d'entre nous."


Les joues toutes roses, l'enfant hocha la tête avec conviction, comme pour donner plus de poids à son argumentation, secouant ses boucles brunes qui voletèrent légèrement contre son visage. Puis, le coeur battant, elle se rassit, attendant avec impatience la réaction du Sénateur.
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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[HRP : Au fait, pour dynamiser le débat, si vous voulez faire passer un argument qui va contre la position de votre personnage, il est tout à fait possible de faire intervenir dans votre sujet un pnj qui l'explicitera, en plus de votre propre argument. Je suis clair quand je dis ça ?Very Happy ]



Les débats d'idées... Une gymnastique de l'esprit proche de la masturbation intellectuelle... Surtout lorsqu'on touchait à des sujets aussi sensibles... Et oui, parfois, il n'y avait pas de « bonne solution », et tout le travail du Sénateur résidait dans sa capacité à discerner la moins pire d'entre toutes. Sans surprise Ragda constata les points de vues des deux participants. D'un coté l'idéalisme Jedi, de l'autre la naïveté infantile. Le gros Hutt décida d'intervenir afin d'apporter quelques précisions :

« Entre déclaration de guerre... Et conflit armée la barrière est certes extrêmement mince, mais elle ne doit pas être ignorée. Ce n'est pas parce que l'on déclare la guerre à une puissance que l'ont doit forcément envoyer nos troupes.

D'abord, une déclaration de guerre a un impact psychologique, qui peut éventuellement faire infléchir la volonté d'un belligérant doutant de ses capacités. Ensuite, une déclaration de guerre donne légalement droit d'user de toute une batterie de mesures exceptionnelles... Tel que l'établissement d'un blocus, ou bien des sanctions économiques, des embargo commerciaux... Comprenez-vous ?

On peut choisir de voter pour la déclaration de guerre afin de se doter d'outils permettant d'éviter une bataille rangée.

Toutefois, cela demande d'avoir une très grande confiance dans le pouvoir exécutif en place... Car une fois la déclaration validée, il sera trop tard pour faire marche arrière. Si vous dites « oui » pour un embargo, celui-ci se soldera à terme peut-être par une bataille spatiale... Donc il vous faudra assumer les conséquences. »


Ragda ressentait de plus en plus un malaise. Oui, il éprouvait énormément de mal à se mettre au niveau d'une petite fille de six ans pour s'expliquer. Il avait peur d'employer des termes ou des concepts trop compliqués... Aussi, il tenta de corriger le tir :

« Princesse, Sénatrice d'Ondéron, vous devez comprendre la gravité de la situation. Il ne s'agit pas d'un jeu pour les soldats qui seront envoyés au front, et qui mourront peut-être ! Alors même si ce méchant doit être puni, d'une manière ou d'une autre, il faut bien peser les conséquences d'une déclaration de guerre. »

Pas certain d'avoir trouvé les mots justes, il continua :

« Mais, la Sénatrice d'Ondéron lève un point important : notre crédibilité à l'échelle galactique. Si un dictateur d'un petit monde est capable de nous mettre en difficulté, c'est prendre le risque de voir d'autres despotes, peut-être mieux armés, tenter leur chance à nos frontières. Il nous faut donc répondre, mais comment ? Quelle approche proposez-vous si vous êtes contre la déclaration de cette guerre ?»

Et parce qu'il restait un Hutt, c'est à dire un être sournois, et qu'il voulait mettre la Novice Ater un petit peu en porte-à-faux afin d'équilibrer le débat avec la jeune princesse :

« Ah oui... J'oubliais... Un nouveau rapport des services du Renseignement de la République vient d'arriver... Pour démontrer qu'il ne rigolait pas, le despote affirme avoir exécuté de sang froid une centaine de colons, sur les milliers qu'il garde en otage...

De plus, ce rapport affirme que les forces spéciales disposent de quelques hommes sur le monde capables de tenter une opération d’assassinat du tyran... Mais pour cela, il faut que la guerre soit votée. Une solution simple et rapide au conflit ? »


Ragda marqua une pause afin de détailler les regards étonnés de l'assistance. Et oui parfois les décisions du Sénat étaient difficiles à prendre, et tangente moralement... La vie d'un homme bon ou mauvais, pouvait se résumer à un chiffre à cité du mot « oui ». Un lourd fardeau souvent ignoré des citoyens lambda. Il ajouta :

« Vous êtes libre de changer d'avis si les arguments de vos camarades sont convaincants... En politique, seul l'imbécile ne se remet jamais en question et campe sur ses positions coûte que coûte. Il ne faut pas avoir honte de penser quelque chose, puis de se laisser convaincre du contraire. Personne n'a la science infuse, et parfois, un argument peut faire basculer votre opinion... Donc si vous étiez pour, vous pouvez si vous le souhaitez être contre pour la suite, et inversement. »
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