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S'il était une chose dont la sénatrice de Naboo ne doutait pas, c'était que les Guerres Mandaloriennes pouvaient lui apporter beaucoup. Leçons pour l'avenir, idées, et tant d'autres choses qui n'était pas bonnes toujours à partager. Voyait-elle dans la guerre une solution à cause de son passé de soldat ? Peut-être. Mais elle y voyait surtout la survie de l'Astre, la volonté de créer quelque chose qui perdurerait dans le temps, un idéal peut-être futile.

Et s'il est une planète qui avait été touché par les Guerres Mandaloriennes, et que l'on évitait bien souvent, c'était Myrkr. Paradis de la contrebande pour qui avait de l'idée, secteur sur pour qui oserait s'y aventurer, la planète ne manquait pas d'attrait et la sénatrice aurait été sotte de ne pas les envisager. Une base sur Myrkr de l'Astre, ce serait la main sur une main d'oeuvre au moeurs peu scrupuleuse, sur un marché pouvant se développer, et à l'abri de nombreux manipulateurs de la Force.

La porte du vaisseau s'ouvrit, laissant transparaitre un droide, disant :

-"Sénatrice Natania, nous entrons dans le système de Myrkr. Devons-nous annoncer la sénatrice, ou la dirigeante de l'Astre Bleuté ?"

Une question délicate. Mais au vu de la population de la planète, la Sénatrice déclara sans la moindre hésitation :

-"Aria. Ce monde est un monde de brigands. Ils respecteront plus la bannière d'une Guilde jouant avec la loi qu'une sénatrice. Alan a été prévenu ?"

-"Oui Madame. Conformément à vos instructions. Il s'est ensuite dirigé de ses appartements vers la salle holographique du vaisseau."

-"Parfait. Nous pourrons ainsi discuter au calme lui et moi."

Alan, presque son partenaire préféré. Il faut dire que la Naboo avait d'étroits liens d'amitié avec son ami d'enfance, liens qu'elle avait parfois laissé "débordé". Mais le toubib s'était toujours montré fidèle, loyal, et récemment indispensable à la cause de la Guilde. Ses facultés en la matière étaient ... restaient étonnantes. Enfilant un chandail blanc, avant de devoir se changer pour sortir du vaisseau sous les traits de la baronne du crime, Ambre avança, déambulant vers la zone de réunion du vaisseau.

-"Alan ... Tu as pu te reposer ?"

Ce fut sa première demande, la plus importante alors qu'elle entrait dans la pièce circulaire du vaisseau. Le bien-être des siens, de ceux qu'elle considérait comme ses proches ... la seule chose qui comptait réellement à ses yeux.
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S’il est une chose dont je suis certain, c’est qu’Ambre a définitivement oublié de grandir. Un vague intérêt stratégique sur une mission périlleuse, et là voilà qui file sur Myrkr. Une vraie gosse attirée par l’aventure.
Et comme dans toute excursion, il fallait bien un chaperon raisonné pour s’occuper de surveiller le tout. Oui, surveiller, pas chapeauter. Si je comprenais l’intérêt de Myrkr, ce n’était pas mon rôle de mener des négociations. Du moins pas tant qu’on ne me le demandait pas.
Oui, parcequ’il ne fallait pas oublier que j’avais révisé mes leçons, et qu’en plus de savoir ce que j’avais à savoir sur Myrkr, j’étais considéré comme un esprit à la pointe de l’innovation et de la recherche médicale. Bref, sous son sourire un peu bêtement heureux, il en avait sous la tignasse le père Alan ! Je savais bien que cette planète représentait un enjeu stratégique colossale, et que l'Astre Bleuté était typiquement le genre d'ONG (faut dire ce qu'il faut) qui DEVAIT s'implanter dans une zone de ce type, presque zone de non droit et de trafic plus ou moins légal ouvert.
La seule différence avec Ambre à ce sujet, c’était qu’elle était en train de planifier, organiser et tout plein de choses très nécessaires pendant que moi je profitais du temps du voyage pour ronfler un peu et réparer mon violon.

Pour une raison qui m’échappait totalement, Ambre affectionnait ses droïdes.. Pour un médecin qui affectionnait les rapport humains, je n’avais jamais compris cette inclinaison.. Et pour la même raison, et peut-être par jalousie, je n’aimais pas particulièrement ces tas de ferrailles. D’ailleurs, s’il avait été de la partie et pas trop occupé, j’aurai volontiers passer un bon temps du trajet à m’occuper de ce CT-18, ou un truc du genre, jusqu’à suffisamment le faire tourner en bourrique pour le faire surchauffer, sale bête !

Mais une chose était certaine, le temps du repos était terminé. A présent que j’étais certain que je ne pouvais pas laisser Ambre seule sans que je doive finir par lui recoudre un truc au retour, j’allais être de la partie. Et cette partie-là commençait dès à présent : un droïde me nommait pour la salle holographique. Je posais donc mon violon dans sa boite, la refermant avec tendresse avant de répondre :


-Reçu 5/5, grille-pain !

Paradoxe charmant. Nommer un droïde d’après un appareil ménager est une marque humoristique d’irrespect, ou plutôt d’irrévérence. Paradoxalement, il n’est pas de meilleurs moyen d’admettre la puissance et l’autonomie relative d’un droïde qu’en se lançant dans ce genre de défis avec lui. La question est simple : avec-vous déjà été jaloux de votre micro-onde ? Si oui, veuillez prendre note que vous pouvez venir me voir à mes horaires de consultations ou sur rendez-vous, jamais le Dimanche, à un tarif classique de médecin généraliste ou spécialiste, selon le besoin.

Mais bref, je digresse. Enfilant vite fais l’une de mes robes sobres et vraisemblablement antiques, je saisis ensuite ma canne et ma mallette avant de me diriger vers le lieu où l’on m’attendait. M’installant sur une table dans un coin, j’ouvris mon bagage en attendant qu’Ambre finisse ce qu’elle avait à faire. Déversant quelques trousses sur la table, je commençais un tri, cherchant quelles ampoules prendre, quels dispositifs de soin, quels munitions.. Bref, j’organisais gentiment mon petit sac de boy-scout-toubib-agent-secret-prêt-a-se-battre-mais-pas-trop-quand-même. Une fois ceci fais, je commençais à nettoyer ma canne.. Et plus exactement, le dispositif de tir de cette dernière, veillant bien à ce qu’il ne s’enraye jamais.

Lorsqu’Ambre vint me rejoindre, j’avais le canon de mon arme pointé sur mon œil, cherchant depuis derrière mes lunettes une marque de crasse : parfait ! Propreté chirurgicale, ma minutie triomphait. Baissant de suite l’arme dont le canon retrouva le sol, je passais une main dans mes cheveux, détaillant Ambre du regard, avant de faire ce geste qui devait ressembler à un toc chez moi : tapoter d’un index ma narine droite.


-Bonjour chef ! Commençais-je avec bonne humeur et humour, Oui, oui, j’ai bien dormis, j’ai même réparé mon violon, je vais pouvoir tester les résistances harmonique de nos amis à piles au retour ! Du reste, je suis presque prêt. Et toi, ça va ?

Je rangeais mon matériel de nettoyage, jonglant un peu avec ce dernier au passage, avant d’aborder des thèmes plus sérieux sans trop en avoir l’air.

-Bon, sinon je sens que je vais avoir besoin d’un petit briefing sur.. Ben sur comment faire ce qu’on a à faire. Et comment faire ce que j’ai à faire, plus précisément.

Je savais ce que j’avais à faire. Seconder Ambre, en tout instant, la protéger, et improviser lorsqu’il fallait l’aider à se tirer d’un mauvais pas, qu’il fut en terme diplomatiques qu’autre, me montrer digne de sa confiance en gros. Non.. En fait, je me posais des question sur des modalités d’espionnages & cie.. Si Ambre devenait Aria, devais-je devenir un pseudonyme du genre « Prof », ou « Simplet ».. Peut-être « Atchoum » vu l’environnement de Myrkr.. Devais-je cacher mon visage aussi ? Enfin bref, ce genre de choses-là.

-Dis, dis, dis, j’aurais le droit d’être sénateur de Myrkr au retour ?!

Demandais-je avec un grand sourire de gosse alors même que je m’adressais à une cadette. Mais j’espérais que l’humour était suffisamment clair. J’avais assez de mal avec les requins du milieu de la recherche, alors me faire bouffer ce qui me restait de temps par la charge politique.. Beuark. Pis bon.. Le Sénat, c’est pas vraiment ma.. Vocation.
Malgré cela, et ce ton léger, et ces blagues, mes yeux étaient planté dans ceux d’Ambre d’une façon qui ne laissait pas de place à la moindre équivoque. Derrière ma paire de demi-lune étincelante, le regard certain d’un homme déterminé. Bref, j’étais prêt.
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