Halussius Arnor
Halussius Arnor
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// Temple Jedi, Ondéron – Tôt dans la matinée //

C’était l’aube. On ne voyait déjà plus dans le ciel que les étoiles les plus scintillantes, les astres majestueux les plus proches qui illuminaient chaque nuit la grande voute céleste au-dessus du Temple. Le ciel se faisait de plus en plus bleu à mesure que le soleil poursuivait son inexorable ascension. Halussius appréciait le moment. Un moment de calme dont il tirait une certaine sérénité.

En effet, depuis un certain temps, Halussius avait pris l’habitude de sortir du Temple, alors que la plupart de ces semblables étaient encore couchés et que le ciel était rempli d’étoiles, afin de rejoindre le sommet de la modeste colline située aux abords de son enceinte. Le Temple, à cette heure-là, était encore un havre de paix et de calme. Le silence était maître du bâtiment pour encore un peu de temps…

Du haut de la colline, Halussius pouvait avoir une vue saisissante de la grande vallée d’Iziz. La vue sur le Temple et sur la cité-capitale était véritablement impressionnante. Les colossales murailles de la cité n’étaient plus un obstacle et l’on pouvait apprécier à sa juste mesure toute l’architecture et l’organisation d’Iziz. Indéniablement, une cité marqué par des siècles de lutte pour assurer sa survie, en témoignent les tours de gardes surmontées de canons hérissées un peu partout dans la cité ainsi que les murailles. Le Palais royal était sans nul doute, le bâtiment le plus imposant de la cité, avec le Temple Jedi qui lui se trouve en dehors des murailles.

Mais si Halussius se déplaçait quotidiennement sur cette colline, s’était bien pour admirer le phénomène qui était en train de se dérouler. Un phénomène au combien simple, anodin pour ne pas dire banal, mais qui ne manquait d’émerveiller à chaque fois le jeune homme. Le lever du soleil.

Assis dans l’herbe verte encore un peu humide de rosée, Halussius regardait fixement l’horizon jusqu’à ce qu’apparaisse les premiers lueurs de la couronne solaire. Il ne saurait dire pourquoi, peut-être est-ce là la marque d’un certain romantisme qui habiterait le Jedi, mais le fait de regarder, d’apercevoir l’astre de dévoiler peu à peu, de voir l’horizon onduler du fait de la chaleur envahissant peu à peu le sol froid de la vallée, cela lui procurait un certain bonheur, une certaine sérénité dont il pouvait sentir les échos dans la Force.

Une sérénité dont il appréciait d’autant plus les bienfaits, depuis qu’il était revenu de Coruscant. Deux jours étaient passés depuis qu’il était revenu de son séjour à la capitale. Un séjour au combien intéressant mais éprouvant pour le jeune homme. Sa mission de représentation était suspendue, de fait, le temps des élections. Le Sénat avait, en effet, pour coutume de ne pas siéger lorsque le moment de renouveler la mandature du Chancelier Suprême arrivait. Certes cela ne durait que quelques jours au plus, jamais plus d’une semaine, vu l’importance de l’institution. Mais cela permettait à Halussius de se reposer un peu et de faire son rapport au Conseil.

Alors que la chaleur des premiers rayons du soleil commençait à caresser son visage. Halussius ferma un instant les yeux, d’une part pour ne pas être ébloui et d’autre part afin de méditer un petit moment.

Se plongeant dans la Force, Halussius faisait le vide en lui. Son esprit commença alors à se remémorer ces derniers instants sur Coruscant, le débat avec le sénateur de Corellia, l’entretien qui s’en suivit avec les membres du Conseil… et la résolution qui avait été prise de le présenter comme candidat à la Chancellerie… Sur ce dernier point, Halussius ne se faisait guère d’illusions, le contexte actuel n’étant guère favorable aux Jedi, la candidature d’un des leurs au poste de Chancelier n’avait guère de chance d’aboutir, d’autant plus que le Sénat regorgeait de politiciens de talents, disposant tous de l’ambition nécessaire pour accéder à la plus haute fonction de la République.

Mais c’est alors qu’une pensée le frappa l’espace d’un instant… Deux mots frappèrent comme un flash dans son esprit… Chancelier… Arnor… Et s’il venait à remporter l’élection ?... Que devrait-il faire si, aussi improbable que cela puisse paraître, était élu Chancelier suprême de la République ?... L’hypothèse paraissait tellement improbable à Halussius qu’il n’engagea pas plus de réflexion sur le sujet… préférant se concentrer sur le rapport détaillé qu’il devait présenter, en fin d’après-midi, devant le Conseil.

Alors que le soleil venait de finir de se dévoiler totalement et que le ciel était d’un bleu clair saisissant, Hallussius estima qu’il était temps de s’en retourner au Temple. Les bruits de mouvements qui commençaient à en émaner, sonnaient la journée qui commençait.


// Salle d’entraînement, Temple Jedi, Ondéron – En milieu d’après-midi //

Le cœur d’Halussius battait plus que de raison. Il respirait très rapidement signe que tout son être était désespérément à la recherche d’oxygène. Ce même organisme qui souffrait de la chaleur brûlante qui avait envahie la moindre de ses chairs. C’est tout courbaturé qu’Halussius se tenait droit, son sabre-laser décrivant des mouvements circulaires autour de lui.

La tenue d’entrainement qu’il portait était littéralement trempée de sueur. Malgré tout, cela ne semblait pas empêcher le jeune homme de se déplacer rapidement afin de parer les coups de son adversaire. Les lames s’entrechoquaient et s’entrecroisaient, parfois avec violence et célérité. Alors que lui et son adversaire se faisait face, Halussius manqua un moment de vigilance… Son adversaire ne manqua pas l’occasion de lui donner un revers de bras au visage. Un coup suffisamment fort pour le déstabiliser mais pas assez pour le blesser. Halussius trébucha mais sans tomber au sol. Il porta une de ses mains à son nez, là où le coup fut donné et où il ressentait une légère douleur… Halussius dit alors tout essoufflé.


 « Je propose que nous fassions une pause… maître ! »

Adoptant une fière posture au milieu du Dojo, maître Seyk’La regardait son ancien padawan de ses yeux bleus perçants de Bothan. La lueur verte de son sabre se reflétait sur sa soyeuse fourrure que sa tenue d’entraînement, spécialement conçu pour répondre aux caractéristiques son espèce, laissait largement apparente. Lui semblait à peine essoufflé.

«Une pause… ! Je t’ai connu plus endurant, mon ancien padawan… Serais-tu déjà frappé par cette oisiveté et cette nonchalance qui touchent certains sénateurs ? »

Halussius, peinant toujours à reprendre sa respiration répondit.

 « Certes… mais ces sénateurs font rarement quatre heures de combat intensif à la suite... Ils ne sont pas fou… eux. Et si je puis me permettre, maître, il est de notoriété publique, qu’en plus d’être un fin maître de l’esprit, vous comptez parmi les meilleurs lames de l’Ordre… Un point sur lequel, il faut être honnête, je suis loin de pouvoir vous égaler… Cela aussi, c’est de notoriété publique… »

 « Tu te sous-estime Halussius. J’ai appris comment tu avais su défendre le Vice-Roi d’Alderaan lorsque les Sith ont tenté de l’assassiner. Ceci est la preuve que tu es un bon combattant. »

Le bothan désactiva alors son sabre-laser, au grand soulagement d’Halussius qui fit de même. Tous deux se dirigèrent vers un banc. Halussius n’attendis même pas d’être assis pour se saisir de la gourde argenté remplie d’eau. Halussius buvait abondamment. Seyk’La lui ne buvait qu’une petit gorgée… Malgré sa fourrure brune et blanche, signe d’un âge avancé, le bothan avait toujours une allure athlétique et une prestance certaine. Halussius fini lui aussi par s’asseoir.

 « J’ai appris que tu avais fait acte de candidature à l’élection... »

 « C’est exact, maître »

 « Qu’en penses-tu ? »

 « Je ne me fais guère d’illusion, maître. Beaucoup considère déjà ma présence au Sénat comme une ingérence manifeste des Jedis dans la politique de la République… Je vous laisse imaginer les réactions lorsque ma candidature a été annoncée. Je ne serais pas élu… »

Maître Seyk’La resta un moment silencieux. Il reprit une petite gorgée d’eau.

 « Il est vrai que le contexte ne nous est guère favorable… Mais il se pourrait bien que tu sois surpris du résultat. »

 « Vous penses vraiment que cela pourrait se produire ? »

 « Souviens-toi de ce qui t’as jadis été enseigné Halussius. Le Sénat est un monde changeant et en perpétuel remise en cause. On croit savoir qui sera le prochain Chancelier, parce qu’un sénateur charismatique et talentueux est le favori… mais le jour du scrutin, tout est bouleversé et lendemain, ce même sénateur qui se voyait déjà siéger au haut du podium du Sénat retrouve sa triste et inconfortable nacelle et se met à applaudir celui qui lui a volé son siège.

Certains Chanceliers ont été élus alors qu’ils étaient de parfait inconnus quelques temps avant le vote. Je ne dis pas que tu seras élu… Mais si cela devait se produire… Ce serait à n’en pas douter un grand jour pour la République »


Halussius écoutait son ancien maître avec une attention particulière. Une certaine gravité venait de s’installer dans la conversation entre les deux Jedis. Halussius commençait de plus en plus à se faire à l’idée que l’inimaginable puisse se produire… Il commençait à envisager tout ce que cela pourrai impliquer… Et cela le terrifiait. Seyk’La s’en rendait compte.

 « Mais cela n’est pas encore fait ! Et je crois que tu vas encore devoir supporter les cours d’escrime de ton vieux maître, ce tortionnaire ! »

Halussius esquissa un sourire suite à la boutade de Seyk’La. Son vieux maître lui-même sourit également.

Les deux hommes continuèrent de s’entraîner pendant une petite heure avant de se séparer afin de laisser le Dojo libre pour une séance d’entraiment d’un groupe de padawan.


// Parc du Temple Jedi, Ondéron – Fin d’après-midi //

La séance d’entrainement avec maître Seyk’La avait véritablement épuisé Halussius. Même s’il se tenait bien droit, tout son corps souffrait de multiples courbatures. Mais cela passait au second plan. Halussius profitait de son retour au Temple pour discuter et passer un peu de temps avec quelques Jedis qu’il connaissait bien. Des Jedis qui arrivèrent au Temple en même temps que lui et avec lesquels il avait formé une certaine amitié. Tous s’étaient mis d’accord pour se retrouver dans le parc du Temple.

Les uns et les autres racontaient les dernières missions qui les avaient occupés et les derniers évènements qui avaient secoués la République. C’est alors qu’un Jedi bien connu d’Halussius, qui avait été padawan en même temps que lui, rejoignit la discussion.


 « Liono. Tu voilà enfin ! Je suis ravi de te revoir mon vieil ami ! Comment vas-tu ? »

 «  Je vais pour le mieux, mon cher Halussius. Désolé de ne pas être arrivé plus tôt, mais je reviens d’Iziz. Je ne sais pas ce qui se passe mais la ville est remplie de journalistes ! Enfin, de personne qui ressemble à des journalistes… Je n’ai jamais autant de vaisseaux dans l’astroport… »

 « Encore un sénateur qui s’est plein des Jedis certainement… Les journalistes de Coruscant sont toujours friands de ce genre d’affaires… Je souhaite bon courage à nos maîtres membres du Conseil qui vont encore devoir les affronter !... A moins que notre cher Halussius ait réussi à se faire remarquer au Sénat… »

 « J’en doute fort… Je peux t’assurer que la plupart des sénateurs étaient plutôt content de me voir quitter la capitale et revenir ici… »

Le groupe poursuivait sa discussion. Halussius participait activement mais il ne pouvait s’empêcher de penser à la raison qui avait poussé tous ces journalistes à venir sur Ondéron… Il est vrai qu’il y en avait toujours plus ou moins, vu le contexte de tension. Mais les choses semblaient différentes… Il le sentait même dans la Force… Quelques instants plus tard, un jeune padawan vint interpeller Halussius.

 « Pardon de vous déranger, maître. Un message à votre intention vint d’arriver. »

Halussius observa l’adolescent et attendit qu’il lui donne un pad. Mais rien ce ne se passa.

 « Je te remercie pour ta sollicitude, jeune novice… Mais pourquoi ne me l’as-tu pas apporté ?

 «  Désolé, maître. Mais l’homme qui l’a apporté demande à vous le remettre en main propre… »

 « Vraiment ?... C’est curieux… A quoi ressemble cet homme ? »

 « Hum… à un messager, maître. Il porte un uniforme de pilote de long courrier et à la marque du Sénat sur ses épaules… »

Un frisson parcourut le dos d’Halussius. Les coïncidences commençaient à ne plus en être… Son regard était devenu un peu plus sérieux.

 « Bien… Où est ce messager ? »

 « Il attend à l’entrée du Temple, maître. Le gardien n’a pas voulu le laisser passer. C’est pourquoi il m’a envoyé. »

 «  Et tu as accomplis ta mission avec succès, jeune novice, je te félicite ! Tu peux me conduire jusqu’à lui ? »

 « Biensûr ! »

 « Je te suis dans ce cas ! »

Halussius salua alors ses vieux amis et prit le chemin de l’entrée du Temple suivant le chemin de son jeune guide.

Arrivé prêt de l’entrée, Halussius remercia encore une fois le jeune novice qui repartit dans le parc. Halussius s’approcha alors du messager. Il ne faisait aucun doute qu’il venait du Sénat. Halussius se présenta à lui. Le messager lui tendit alors un pad et lui demanda de valider l’accusé de réception. Lorsque ce fut fait, le messager se retira aussitôt.

Halussius se mit alors un peu à l’écart sous l’ombre d’une arcade donnant sur le parc. Il alluma le pad et lu le message. Le message était daté du jour même, du début de l’après-midi.


Spoiler:

Le reste du message mentionnait les modalités pratiques de sa future prise de fonction et était signé par le président de la commission.

Halussius se mit assis alors sur le banc le plus proche. C’était donc fait. Il n’y avait jamais cru et pourtant… Le pad qu’il avait toujours en main prouvait qu’il s’était trompé… Halussius sentait comme un poids lui tomber dessus. Il relut le message encore une fois tant la nouvelle était incroyable.

Cette fois, il en était certain, les journalistes n’étaient pas là par hasard… Il était le nouveau Chancelier suprême de la République. Il avait encore du mal à y croire. Lui qui n’avait jamais eu, ou presque, l’ambition d’arriver un jour à cette fonction… Lui qui n’avait jamais imaginé, ou presque, d’endosser ce rôle un jour… Un flot de questions se bousculaient dans sa tête.

Il ressentait un sentiment étrange. Il sentait une profonde angoisse mêlée d’hésitation l’envahir… Mais il se surprit à ressentir une certaine excitation, une certaine satisfaction pour avoir remporté cette élection… Des sentiments qu’il n’avait guère l’habitude d’éprouver et qu’il s’efforçait d’ordinaire de repousser.

Halussius resta un long moment assis sur le banc à observer sans vraiment regarder l’activité animant le parc verdoyant du Temple… Jusqu’à ce qu’un Jedi, habillé de la tunique complète, s’approche de lui et l’interpelle.


 « Chevalier Arnor, je vous prie de m’excuser, le Conseil vient de se réunir dans la salle du Conseil et requiert votre présence. »

 « Merci, chevalier. Je m’y rends sur le champ. »

Si Halussius était au courant de la nouvelle, le Conseil devait l’être également… comme le reste de la galaxie d’ailleurs… Si la journée s’était passée normalement, il se serait présenté devant le Conseil afin de faire son rapport détaillé sur ce qu’il avait remarqué au Sénat, sur l’avancée des Sith au sein de l’institution… mais cette nouvelle avait changée bien des choses.

Halussius se leva et mit le pad dans une des poches intérieures de sa bure. Sans attendre, il prit la direction de la salle du Conseil.


// Salle du Conseil des Jedi, Ondéron – Fin d’après-midi //

Les grandes portes de la salle du Conseil venaient de s’ouvrir à son approche. Halussius pénétra avec modestie dans la salle circulaire. Ellena Caldin, Saï Don, tous les membres du Conseil étaient présent et siégeaient chacun sur leur fauteuil respectif. Le moment était empreint d’une certaine solennité… Pour Halussius, dans cette pièce, il n’était pas le Chancelier de la plus grande organisation politique de la galaxie… Il était seulement le simple Chevalier Arnor… Un simple chevalier Jedi qui répondait à l’appel de son Conseil. Halussius s’inclina avec tout le respect nécessaire.

 « Mes maîtres ! Comme vous l’avez demandé, me voici devant vous. »

Halussius attendait que l’un des maîtres prenne la parole, comme l’usage le commandait.

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Saï Don
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Voilà bien longtemps que le Conseil ne s’était pas réuni au complet. Généralement, les affaires du Temple étaient réglées par Maître Caldin et Maître Don, les autres Maîtres tenant plutôt des rôles de conseillers ponctuels car souvent absents. Mais une fois n’était pas coutume, douze sièges étaient occupés dans la Chambre du Conseil Jedi. Certains étaient âgés, et quitteraient bientôt leur poste, le vieil homme s’en doutait. D’autres désapprouvaient l’intervention de leur Ordre dans la politique de la République et certains d’entre eux, pour marquer leur désapprobation ou leur lassitude, rendraient aussi leur fauteuil. Plus qu’un tournant, c’était donc une embardée que les Jedi réalisaient avec l’élection d’un Jedi à la tête de la Chancellerie… Et il faudrait vite songer à remplir ces sièges vides pour consolider le chemin favorable qui leur était offert aujourd’hui.

Le vieux Maître se leva lorsque le Chevalier Arnor fut arrivé au centre de la pièce circulaire. Il affichait un air grave, mais paisible.

- Chevalier Arnor, bienvenue. Je crois parler au nom de tous en souhaitant te transmettre nos félicitations et, une dernière fois pour quelques temps, te parler comme à l’un des nôtres.


Il ne serait plus temps, demain, de tutoyer le jeune homme. Hier encore, il semblait à Maître Don qu’Halussius venait d’être confié à Maître Seyk’La et aujourd’hui, il se voyait être sollicité à la tête de la République Galactique. Le temps leur échappait comme de l’eau entre les doigts.

- Sache que ta réussite politique est un honneur pour nous –comme toi, je pense, nous n’imaginions pas que le Sénat remettrait finalement son sort entre les mains d’un Jedi. Tu as su nous démontrer que cela était possible ; c’est un grand jour pour notre Ordre. Alors que les Sith nous tourmentaient, nous pouvons enfin apercevoir une éclaircie dont il va falloir profiter du mieux possible pour rétablir la justice à laquelle nous aspirons pour cette République.

En espérant, bien sûr, que cette prise de pouvoir ne signe pas la perte totale et définitive des Jedi. Car si Halussius dérapait, ou si simplement une catastrophe survenait que les Jedi ne pouvaient maîtriser, alors les Sénateurs et la population perdraient définitivement espoir en leur Ordre. La confiance des gens, c’était leur légitimité en ce monde. Cette barrière abattue, plus rien ne pourrait arrêter les Sith.
Combien de gens célèbreraient ce soir la prise de fonctions d’Halussius Arnor ?

- Il est probable, malheureusement, que la décision prise par les Sénateurs de la République ne soient pas issue d’un amour passionnel envers les Jedi mais plutôt, je le crains, de la peur de la résurgence des Sith. Malgré les accusations de certains, tous n’ont pas oublié ce que l’Ordre Obscur a fait subir à la galaxie dans le passé… Une preuve que notre civilisation n’a pas tout à fait perdu la raison.

Le Maître sourit, preuve de l’espoir qu’il entretenait malgré tout à l’égard des années qui allaient suivre.

- Mais demain, il ne faudra plus tout à fait penser comme un Jedi. Je voudrais que tu gardes à l’esprit que tu ne serviras plus seulement l’Ordre, mais aussi la population de toute la République. Même si parfois tes décisions ne seront pas tout à fait les décisions d’un Jedi, sache que nous serons en mesure de comprendre que ton allégeance est double, désormais. Ce qui signifie bien sûr un double fardeau…

Un vieux Nautolan acquiesça à la droite du vieil homme. Lui aussi, songea Saï, était convaincu du double-tranchant que leur situation politique présentait aujourd’hui : d’un côté une route tracée pour la restauration des Jedi, de l’autre une possible descente aux enfers au cas où Halussius glissait dans les pièges séduisants du pouvoir.

- En confrère, Chevalier, je te mettrais en garde contre les Sith qui rôdent toujours dans les hautes sphères de la politique. En Maître Jedi, Chancelier, je vous transmets tout mon soutien pour la lourde tâche qui vous est confiée. Comme d’autres, j’ai la conviction que le pouvoir peut mener à bien des difficultés… Mais aussi à bien des facilités, tentantes, qui n’auront de cesse de vouloir vous corrompre. Ce sera un exercice ardu de rester impartial, intègre, et juste.

Et voilà. Le petit Halussius était devenu Chancelier Suprême Arnor, qu’il vouvoierait donc pour une durée de quatre ans –si tout se passait bien.

- En premier lieu, Chancelier Arnor, nous vous souhaitons donc bonne chance.

Le vieillard se rassit en silence. Il avait fait le discours qui lui semblait adapté, puisque Maître Caldin lui avait élégamment demandé, tout récemment, de reprendre sa place de grand maître de l’ordre. Pourtant, aucun mot n’aurait été réellement adapté à la situation : immense était sa joie, immenses étaient ses craintes. Mais comme toujours, il faudrait apaiser ces sentiments pour se concentrer sur leur mission à tous.

Le regard de Saï embrassa le reste de l’assemblée. D’autres avaient peut-être quelque chose à dire avant qu’ils ne parlent plus en détail des missions du nouveau Chancelier ?
Invité
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hj: Un immense pardon pour mon retard Embarassed

    Les derniers événements avaient été remplies de chamboulements. C'était le cas de le dire...Le retour de Saï Don avait compté pour une bonne nouvelle, mais après la disparition du chancelier suprême de la République, de nouvelles élections avaient été organisées et c'était une campagne sans scrupule et sans fin qui avait vu s'opposer Halussius Arnor et les autres candidats. Représentant de l'Ordre Jedi au Sénat, le statut du chevalier jedi Anor semblait mitigé, certains pensaient qu'il s'agissait d'une nouvelle tentative de l'Ordre pour reprendre le contrôle du Sénat tandis que d'autres maintenaient la version d'une nouvelle coopération entre l'Ordre et le Sénat.
    La campagne n'était donc qu'un nouveau combat politique concernant le rôle et la place des jedis et finalement, ils s'en étaient sortis vainqueurs.

    Ellana y voyait comme tous les membres du Conseil une lueur d'espoir, une nouvelle ère où la menace des siths, après avoir été reniés après tant d'année, semblait enfin devenir une cause sérieuse.
    Au même moment où se déroulaient les élections, un vaisseau de transport fut attaqués par les siths mais finalement, l'assaut fut repoussés grâce au courage et à la bravoure de ce qui avaient pu défendre le vaisseau. Ces bonnes nouvelles semblaient apporter une petite brise de paix, le calme après la tempête.
    Un petit répit mérité avant d'affronter une nouvelle menace.

    En effet, malgré le consensus concernant les jedis, de nouvelles oppositions continuaient à se former et c'était avec surprise qu'Ellana avait découvert l’ascension fulgurante d'Ulrich Andersen. Ce padawan qu'elle avait croisé un jour dans les couloirs du Temple et qui, à cette époque, semblait vouloir plus que tout défier l'autorité. Le maitre jedi s'en voulait à présent d'avoir failli en n'accordant pas une surveillance plus attentive à l'évolution de celui-ci car à présent, s'il défiait autrefois l'autorité du Conseil Jedi, c'était tout l'Ordre Jedi qu'il blamait...


    Maitre Don avait pris la parole en temps que Grand maître, un discours prononcé qu'elle approuvait d'un signe de tête au fur et à mesure. L'essentiel était dit et Saï avait très bien résumé la situation. Malgré cette victoire, la suite n'en demeurerait pas aisée pour autant. En effet, la nomination d'Halussius en tant que chancelier était le signe d'une nouvelle confrontation. Et le nouveau chancelier aurait besoin de tout leur soutien pour affronter ses nouveaux adversaires.

    Ainsi, il en était. A présent, se tenait devant eux, non plus seulement le chevalier jedi, mais le chancelier suprême. Probablement la dernière fois qu'il se tiendrait devant eux pendant 4 du moins...


    -Je crois pouvoir m'adresser au nom de tous en affirmant que Maitre Don a fait un bon travail en résumant l'essentiel. Aussi, tout ajout de ma part serait superflu.

    Après un bref coup d'oeil à l'assemblée, aucun maître ne semblait vouloir se manifester.

    -Je pense qu'il nous faut à présent parler de vos nouvelles fonctions Chancelier Arnor.

    A présent, elle devait le nommer de ce titre, le tutoiement ne serait plus appropriée dans leurs prochaines rencontres et Ellana ne pouvait s'empêcher de trouver la situation particulièrement étrange... Mais comme à son habitude, le temps effacerait ce sentiment.

    -Malgré cette grande victoire, cette double allégeance à la République et à l'Ordre Jedi sera le premier argument pour contrer votre politique. De ce fait, il me semble important de préciser officiellement que le Conseil n'interférera nullement dans les affaires du Sénat. A présent, nous vous devrons les rapports officiels de nos activités et non le contraire.
    Après, j'aimerais avoir une idée de l'image que vous entretenez des futures relations entre la chancellerie et le Conseil, en toute honnêteté.


    Un pouvoir comme celui du Chancelier suprême était immense, et l'histoire avait vu apparaitre la corruption, le désordre et le mensonge. Aussi, la jedi espérait que cette tentation resterait hors d'atteinte du chevalier jedi qu'était Halussius. En tant que nouveau Chancelier, Ellana n'attendait pas moins l'existence d'une certaine distance entre ce confrère et l'Ordre. A prêt tout, pour pouvoir légiférer sur une multitude de monde, il fallait garder un point de vue large et non restreint. Mais, d'un autre côté, le maitre espérait qu'Halussius ne perdrait pas de vue d'où il venait...
Halussius Arnor
Halussius Arnor
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La salle du Conseil était baignée toute entière dans la Force. Halussius la percevait comme une douce chaleur qui l’envahissait et le rendait serein. L’expérience d’une audience devant le conseil était toujours particulière. Les membres de cet organe représentaient le meilleur de l’Ordre Jedi, leurs membres les plus sages et les plus en phase avec la Force.

Halussius écoutait avec attention le Grand maître Don. Ces propos sonnaient comme une vérité limpide dont Halussius partageait pleinement le contenu. L’intervention du Grand maître Caldin lui offrait la possibilité de donner son avis. Halussius entreprit alors de répondre lorsque la parole lui revint.


 « En effet mes maîtres, c’est un grand jour pour l’Ordre et pour la République. En tant que Chancelier, je ferai mon possible pour rétablir la confiance envers la République et la justice. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de considérer cet évènement comme une épée affutée qui est suspendu au-dessus de notre tête.

Pour les avoirs observés et les avoir côtoyé pendant un moment, je sais à quel point les sénateurs sont versatiles, combien ils peuvent changer de point de vue selon la conjoncture et les circonstances qui pourraient leurs être favorable ou non. Je ne doute pas que les mêmes qui ont été prompt à me donner leur voix, n’hésiterons pas à accabler l’Ordre de tous les mots si jamais j’échoue.»


Halussius s’interrompis un instant, pour reformuler la suite dans son esprit.

 « Je suis conscient de la tâche qui est maintenant la mienne et de toutes les tentations que cela pourra engendrer. C’est vrai que je prendrai parfois des décisions qui pourront être controversées, notamment en votre sein. Mais je vous prie de croire, mes maîtres, que jamais je n’oublierai qui je suis, ni d’où je viens.

Je sais que je ne suis à ce poste que pour un temps déterminé, qui prendra fin rapidement, c’est pourquoi j’aurai à cœur de ne jamais céder aux passions, qui pourrait m’amener sur le chemin du Côté obscur. 

De mon point de vue, maître Caldin, les Jedi et la République sont indissociables. Les deux doivent travailler ensemble pour le bien et pour la justice. Sans les Jedi, la République tombera entre les mains des Sith, ce qui leur donnera une formidable occasion de rétablir leur Empire.

C’est pourquoi, je le pense, il serait peut être bon et sage, que les Jedi se rapprochent de la République et des citoyens. Pour beaucoup, l’Ordre apparaît comme un groupe de moines coupés de la réalité et le Temple d’Ondéron comme un cloitre dont personne ne peut percer les secrets.

Je pense qu’un signal fort du renouveau de l’Ordre doit passer par le transfert d’une partie de ses activités au Temple de Coruscant. Cela ne manquera pas de susciter des inquiétudes et des difficultés tant politiques que matérielles, mais je suis convaincu que cela ne pourra qu’être bénéfique.

La coopération entre la Chancellerie et le Conseil est primordial si nous voulons réussir notre reconstruction. Mais elle doit se faire de manière rationnelle et dans un cadre bien spécifique.

Néanmoins, comme l’a dit maître Caldin, le fait d’avoir une double allégeance sera certainement sources de conflits… Je crains malheureusement, que cela ne vienne affaiblir l’autorité qui est sensé émaner du Chancelier suprême et m’empêche de réaliser les efforts nécessaire pour relever la République et combattre efficacement les Siths… »


Halussius marqua volontairement une pause… Ses prochains propos allaient lui coûter au plus profond de son être.

 «  Pensez-vous, mes maîtres, qu’il faille que je quitte l’Ordre le temps de mon mandat ? »
Saï Don
Saï Don
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Le vieil homme acquiesça aux propos de Maître Caldin. Elle avait une vision aiguisée des situations politiques. Comme lui, cela devait être dû aux longues nuits de réflexion quand, pendant de longs mois, la réputation ternie des Jedi et les pièges dans lesquels on essayait de les faire tomber avaient chassé le sommeil apaisant dont ils auraient eu besoin. Mais tant de soucis et tant de travail en réponse portaient enfin leurs fruits, et les Jedi redoraient doucement leur blason.
Les quatre années de Chancellerie d’Halussius Arnor viendrait ou non les aider dans cette entreprise, mais Saï avait confiance en la bonne volonté de chacun. Il faudrait néanmoins parvenir à ce que les Sith ne sèment pas la discorde entre eux…

- C’est un bon début que de reconnaître le danger qui nous guette… Et qui vous guettera jusqu’à la fin de votre mandat, commenta le vieillard tandis qu’en réfléchissant, il caressait l’extrémité de sa barbe blanche. Vos preuves à l’égard des Jedi ont déjà été faites, et c’est les peuples du secteur Républicain dont il vous faudra conquérir la confiance. Que ce soit un bien ou un mal, de votre succès dépendra notre réputation.

Même si Halussius quittait l’Ordre sur le champ, on l’associerait toujours aux Jedi. Le Chancelier Arnor était un symbole des Jedi, plus encore aujourd’hui que ce que pouvaient représenter les membres du Conseil pour des milliers d’habitants du monde Républicains. Pour eux, le premier problème n’étaient pas les Sith, mais bel et bien la crise engendrée par leurs attaques des années précédentes : en détruisant des infrastructures, ils avaient ralenti considérablement les processus de justice et les dégâts matériels avaient fait perdre leur emploi, et parfois la vie de leurs proches, et des milliers de gens. Les gens voulaient la sécurité, peu importe qui la leur donnerait…

- Notre coopération est primordiale, en effet,
ajouta Maître Don, mais nous n’avons pas les mêmes missions. Je pense qu’il nous faut garder comme objectif, nous autres Jedi, que nous sommes une aide de terrain à la République qui doit, à terme, pouvoir se gérer seule. L’histoire démontre que chaque fois que les Jedi se sont mêlés de politique, c’était dans des cas de grande détresse diplomatique, comme c’est le cas aujourd’hui. Mais je ne pense pas que nous soyons des politiciens par nature. Si les Jedi s’occupent trop de politique, nous serons vite vus comme des hommes de pouvoir. Ce que nous ne sommes pas.

Pour le vieillard, ils étaient des combattants, des penseurs, des professeurs, des gardiens, des philosophes, des jardiniers de la galaxie cultivant des mondes qui à terme, ne devraient pas avoir besoin d’eux pour continuer à vivre. Sinon, ce serait une tutelle… Qui serait vite dénoncée comme étant une dictature.

- A mon sens, notre but est qu’au terme des quatre ans de mandat, nous remettions au peuple Républicain leur monde en meilleure santé qu’il ne l’est aujourd’hui.

Mais bien sûr, c’était une vision de Jedi, non celle d’un politicien. Et aujourd’hui, Halussius avait les deux casquettes… Les premières difficultés qu’il rencontrerait à jouer avec les deux rôles qu’il possédait avaient visiblement déjà commencé.

- Néanmoins, en tant que Chancelier, ce n’est peut-être pas forcément votre objectif… Mais celui que le Temple vous préconisera fort probablement. Si les Jedi restent un appui pour la paix et non des dirigeants, transférer une partie des activités de l’Ordre sur Coruscant ne me dérange nullement.

Mais commenceraient à ce niveau les ambiguïtés pour les sénateurs : Halussius serait-il un Jedi Chancelier ? Un Chancelier ayant un pouvoir de contrôle et de décision sur les Jedi ? Un politicien autrefois soumis à l’Ordre Jedi ? Il faudrait avancer avec prudence… Mais pour Saï Halussius était un Chevalier Jedi avant d’être un politicien songeant à sa prochaine campagne électorale. Il espérait que le cœur de l’homme qu’il avait en face de lui était aussi bien intentionné qu’il le laissait paraître.

Le vieillard se redressa un peu sur son fauteuil et vint réunir ses doigts en un dôme. Sous ses sourcils broussailleux, son regard pâle rencontra celui du Jedi. Saï grogna imperceptiblement.

- Mmhh. Si nous vous avons encouragé dans cette voix, Chancelier Arnor, ce n’est pas pour vous mettre à la porte de notre communauté. Je suis d’avis que vous seul soyez maître de cette décision… Vous seul savez comment remplir votre mission au mieux. Mais vous êtes le bienvenu en ces lieux, un sabre laser à la taille ou non.

Quelques sièges à la droite de Saï, deux Maîtres acquiescèrent tandis qu’à l’autre bout de la pièce, une Twi’lek à la peau pâle, légèrement dorée, grimaça.

- Cela dépendra également de vos décisions, Chancelier,
intervint-elle d’une voix fluette mais déterminée. Nous ne pouvons vous garantir d’être toujours en accord avec les mesures que vous prendrez, vous le savez. Mais nous vous considèrerons comme un confrère tant que des négociations seront possibles. En cela, il n’y a pas de raison pour que vous ne portiez pas l’honneur des Jedi avec vous. Mais nous ne vous forcerons pas.

Le vieillard ne répondit pas, laissant les autres Maîtres s’exprimer s’ils le souhaitaient.


Invité
Anonymous
    Ellana approuva les premières paroles du nouveau Chancelier Suprême. En politique, il n'y avait point d'erreur. Un seul mouvement déplacé ou une parole indésirable prononcée et tous les adversaires politiques se bousculaient pour participer à la chute imminente de leur proie. C'était un monde cruel, un monde épuisant et la jedi était bien contente d'avoir pu s'éloigner de cet univers exaspérant, laissant la relève à quelqu'un de plus compétent et à l'aise dans ce monde de requin.
    De plus, le réalisme dont faisait preuve Hallusius était réconfortant dans le sens où même si personne ne pouvait prédire le futur exactement, même la Force, il y avait dans les paroles du chevalier jedi et dans ses actes, une réelle volonté de soutenir cette galaxie, de lui apporter une certaine sérénité et également de la protéger des prochains combats...

    Mais, Ellana ne pouvait s'empêcher de s'agiter dans son siège en songeant que cette victoire serait suivie par de nombreuses déception très rapidement. La galaxie était à un point où elle mettait tout son espoir entre les mains du Chancelier et tous les regards étaient tournés vers les jedis, mais...Remettre la République en place demanderait du temps... et le temps était une chose qu'on peinait à comprendre quand on était dans le besoin. Tous ces peuples de la République espérait un changement du jour au lendemain...et cela prendrait des années.

    Des années de travail qui attendaient encore l'Ordre et d'après les dires du nouveau Chancelier suprême, la coopération entre le Chancelier et le Conseil devait se faire dans des règles spécifiques et rationnelles. En mettant clairement ce principe, Hallusius reconnaissait par lui-même que ses relations avec le Conseil ne seraient plus comme avant... Une relation professionnelle et Ellana ne pouvait qu'approuver.
    Une coopération toutefois limitée. Comme Maitre Don venait de l'expliquer, les jedis devaient se retirer de la scène politique car leur rôle n'était pas de participer à la gouvernance, mais d'être une aide de terrain. De ce fait, Ellana était satisfaite de constater que Maitre Don et elle s'entendaient toujours sur la bonne voie,

    Est-ce que Hallusius devait quitter l'Ordre durant ces quatre année de mandat ? Ellana pensait sincèrement qu'il s'agissait plus d'une précaution à prendre qu'une réelle nécessité. En effet, malgré le départ officiel d'Hallusius de l'Ordre, dans l'esprit de la population, il resterait toujours un jedi et à chaque fois qu'on blamerait le Chancelier, on blamerait alors l'Ordre.
    Maitre Don semblait également de cet avis, malheureusement le succès du Chancelier Arnor dépendrait de la réputation des jedis.
    Mais quitter l'Ordre désamorcerait toutes les possibles attaques politiques à son égard et dès lors, au bout de quelques mois, peut-être que le peuple le considéreraient plus comme un chancelier qu'un ancien jedi.


    -Je rejoins l'avis de mes confrères. Vous seul pouvez décider mais j'ai tendance à penser que les peuples seront rassurés de constater que vous preniez pleinement vos fonctions de chancelier en annonçant votre retrait temporaire de l'Ordre. Et puis, comme Maitre Don, vous serez toujours le bienvenu ici quelque soit les circonstances.

    Elle pouvait se tromper, cela lui arrivait certainement, et c'était pour cette raison que ce choix ne devait appartenir qu'à lui-même. Couper les ponts aussi brutalement était un passage difficile. Ellana reconnaissait que devoir rompre ses liens avec les personnes qui avaient guidés sa vie était une chose dure à admettre.

    -J'aimerais aussi insister que malgré les circonstances, je me tiendrais toujours à l'écoute, pas en tant que maitre jedi au Conseil, mais en tant que simple citoyenne de la République.

    Quant à la question du transfert du Temple sur Coruscant, l'idée semblait bonne à première vue. A prêt tout, peut-être que l'Ordre avait besoin de changement également, c'était sans compter que sur Coruscant, la sécurité serait renforcée et ainsi bénéfique pour eux également. De nombreux points étaient à détaillés encore...


    -Concernant le transfert des activités du Temple sur Coruscant, c'est une hypothèse qui me semble envisageable. Mais, il est encore trop tôt pour se prononcer et je serais d'avis d'avoir un peu plus de temps pour étudier cette proposition.
Halussius Arnor
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Tandis que ses maîtres intervenaient, la question de savoir s’il devait se retirer de l’Ordre tournait sans cesse dans l’esprit du Jedi. Bien qu’une nouvelle vie s’offre à lui, son engagement envers les Jedi et leurs valeurs étaient profondément ancrées en lui. Est-il prêt à se retirer, même temporairement, de son engagement ? Auquel cas, il devrait se résigner à rendre son sabre le temps de son mandat… Etait-il prêt à faire se sacrifice ? Un sabre-laser… un objet tellement insignifiant en soi, mais porteur de tellement de symboles. Remettre son sabre-laser, serait comme abandonner une partie de lui-même…

 « Mes maîtres, vos paroles sont sages et résonnent dans la Force venant ainsi éclairer mon esprit.

J’en suis arrivé à la conclusion suivante. Que je quitte ou que je reste au sein de l’Ordre, ma personne sera toujours identifiée à celle d’un membre de l’Ordre Jedi. Je pensais que le fait d’être un Jedi pourrait potentiellement être un handicap venant entraver mes actions futures.

Mais à présent, je vois cela comme une force et un atout formidable pour mener un bien cette réconciliation entre nos institutions. De plus, il semble que mon appartenance à l’Ordre est la raison principale ayant poussé les sénateurs à me donner leur confiance. Mon intention est donc de rester au sein de notre Ordre. »


Halussius inclina la tête en signe de respect, puis il se tourna vers le Maître jedi Twi’lek.

 « Maître, je ne conçoit pas l’exercice du pouvoir comme une simple relation de donneur d’ordre à exécutant. Ce n’est pas dans mon tempérament et c’est un méthode que je sais d’avance qu’elle est vouée à l’échec car ce n’est pas ainsi que les institutions de la République fonctionnent.

Néanmoins, je voudrais vous assurer, mes maîtres, que jamais aucunes décisions relatives aux relations entre la République et l’Ordre Jedi ne sera prise sans que votre Conseil ne soit consulté et que les dispositions soient approuvées par vous.

La question relative au transfert d’une partie des activités du Temple d’Ondéron à celui de Coruscant n’est qu’une proposition qui demande à être muri et réfléchi plus en profondeur. Je pense qu’il sera plus propice d’aborder ce point lors d’une réunion ultérieure. »


Halussius se retourna alors vers l’ensemble des membres du Haut conseil, attendant qu’un de ses membres rajoutent quelques chose à ce qui venait d’être dit.

Saï Don
Saï Don
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Ainsi, ils étaient d’accord pour laisser le choix au Chancelier. Quelle que soit sa décision, il y aurait des avantages et des inconvénients… A lui de prendre la voie qui semblait servir au mieux ses objectifs. L’Ordre, de toute façon, ne serait probablement que fier du Chancelier Arnor –qu’il reste ou non l’un des leurs. Et vu l’équilibre dont paraissait être doté le Chevalier, il ne faisait nul doute, pour Maître Don, qu’il assurerait ses fonctions politiques avec conscience et intelligence. Le vieillard était rassuré sur ce point.
Aussi accueillit-il la décision du nouveau Chancelier avec un sourire serein.

- Votre décision nous honore, Chancelier,
dit-il simplement.

Ainsi, cette question était évacuée. Le Chancelier serait donc un Jedi, et vice-versa, durant quatre ans. Saï eut brièvement la vision de la fin du mandat d’Halussius Arnor : abandonnerait-il facilement le pouvoir ? A quel point déprimerait-il – ou serait-il soulagé ? Bien des questions qui se poseraient plus tard, et qui pourtant auraient leur importance. Mais le Chevalier Arnor était un adulte… et un Chevalier aguerri. S’ils voyaient qu’il avait des difficultés, il resterait la solution de lui assigner un padawan – ce qui bien sûr était totalement exclus durant le cours de son mandat.

Bref, Saï tâcha de se concentrer de nouveau sur le présent. La plupart des Maîtres étaient silencieux, attentifs. Maître Brock avait accepté la réponse du Chancelier avec un grognement, ce qui chez lui était le plus haut signe de satisfaction.

Quant à la deuxième question… Tous semblaient s’accorder sur le fait que la proposition de transférer certaines des activités Jedi au Temple de Coruscant pourrait être débattue ultérieurement. Le temps que chacun réfléchisse à la question… Et se fasse une idée des modalités qui accompagnerait une telle décision. Car bien sûr, avec la nouvelle époque qui paraissait s’ouvrir devant eux avec le recul des Sith et un retour des Jedi dans la République, il était clair que l’Ordre devrait se développer dans le bon sens. Pour autant, une telle décision revenait aux Maîtres du Conseil plus qu’à l’actuel Chancelier…
Du moins, dans l’Ordre tel qu’il avait été dirigé depuis des centaines d’années. Imperceptiblement, le vieil homme constatait le changement qui s’opérait : les Jedi s’occupaient de politique, et la politique s’occupait des Jedi… Etait-ce un mal ou un bien ? Voilà une question qui alimenterait bien des cours de philosophie dispensés au Temple. Car si parfois les vieux sages n’étaient pas sûrs d’avoir la bonne réponse, les enfants leur faisaient des remarques d’une évidence qu’ils avaient oubliée durant leur formation, et qui éclairaient la voie de bien des anciens... Mais on tâchait de garder cela secret. Du moins, Saï, car les autres n’étaient peut-être pas de cet avis.

Le vieil homme sourit distraitement, le coin de ses yeux bleus se plissant de petites rides discrètes. Elles étaient plus nombreuses qu’avant.

- Avez-vous un autre sujet dont vous vouliez nous entretenir ?
demanda-t-il au Chevalier.

Sans quoi, il ne resterait plus qu’à lui souhaiter de nouveau bonne chance. Et bon courage, surtout.

- Je pense, mais ce n’est qu’une suggestion, qu’il serait intéressant de rapprocher certaines informations entre Jedi et République. Chacun possède des renseignements qui seraient parfois d’une grande aide pour nos enquêtes comme pour les services de sécurité de la République. N’hésitez donc pas à nous solliciter, Chancelier Arnor, aussi souvent qu’il vous sera nécessaire, si vous avez besoin de notre aide. C’est l’heure idéale, il me semble, pour que les Jedi et la République travaillent main dans la main.

D’autres questions, d’autres problèmes auxquels réfléchir. Le Chancelier allait avoir beaucoup de travail durant son mandat.
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