Invité
Anonymous

Le silence, l'obscurité... Des conditions que Zora appréciaient tout particulièrement lorsqu'elle était seule. Les quelques braséros présents dans la salle de méditation déchiraient les ténèbres de leurs lumières vacillante. Seuls ses battements de coeur et le crépitement du bois se consumant brisaient le calme du lieu. Des conditions parfaites pour méditer et questionner la Force, se remettre en question ou encore simplement se retrouver soi-même, faire le point... Ces instants étaient devenus trop rares depuis qu'elle s'était installée sur Dromund Kaas et elle les savourait comme il se devait, sans aucune retenue.

Pourtant quelque chose dans l'atmosphère de la tour changea, comme si une sourde présence dans la Force s'y était installée. L'apprentie se fendit d'un sourire qui illumina son visage délicat alors qu'elle reconnaissait cette présence désormais familière. La Dame Noire était de retour, enfin... Les absences de sa maîtresse, forcément fréquentes vu son rang dans l'Ordre et les affaires qui allaient avec, ne pesaient pas vraiment sur le moral de l'apprentie. Elle retournait la plupart du temps sur Korriban pour parfaire son entraînement ou profitait des vastes connaissances que contenait la bibliothèque de la tour. Mais Zora était néanmoins contente du retour de celle qu'elle venait peu à peu à considérer comme sa "mère"...

Elle était consciente que ce genre de sentiment n'était pas une bonne chose mais les faits étaient là. A sa manière, Darth Ynnitach savait prendre soin de son apprentie et se montrer douce avec elle. C'était agréable, il fallait le reconnaître... Même si cela ne signifiait pas pour autant que la Dame Noire se montrait laxiste dans son entraînement. Bien au contraire... La jeune femme ne comptait plus les salves d'éclairs qu'elle avait reçues en commettant des erreurs. L'anzati était ainsi: juste et sévère à la fois! Après tout, que demander de plus?

- "Apprentie?" fit une voix dans son dos. "La Dame Noire est de retour et réclame votre présence de suite!"

Zora soupira en reconnaissant l'intendant Muun de Darth Ynnitach, son ennemi depuis qu'elle était arrivée sur Dromund Kaas. L'apprentie avait appris à ne pas se fier à ses tons doucereux et son faux air de servilité, consciente qu'il faisait son possible pour la discréditer. Malheureusement, il était intouchable pour le moment et la jeune femme devait se résigner à supporter cet avorton jusqu'à ce qu'elle puisse enfin s'en débarrasser...

- "Dans ce cas, ne la faisons pas attendre..." répondit-elle simplement.

Elle se redressa et se passa une main sur la nuque, se la massant un court instant. Puis, sans accorder ne serait-ce qu'un regard au Muun lorsqu'elle passa devant elle, l'apprentie sortit de la pièce et prit la direction de la salle du trône. Elle posa un instant ses yeux noisette sur le ciel lacéré par les éclairs au dessus de Kaas City avant d'appeler le turbolift, tentant de faire abstraction de la présence irritante de l'intendant qui l'accompagnait. Zora préféra songer à ce qu'elle pourrait annoncer à sa maîtresse. Elle avait enfin appris à maîtriser les éclairs de Force et il fallait bien reconnaître qu'elle était plutôt fière d'y être parvenue. Darth Ynnitach apprécierait sans doute également cette progression, à moins qu'elle ne la juge trop lente...

Frémissant à cette idée, la jeune femme se mit à marcher le long du couloir menant à la salle du trône. Des piliers massifs et sombres encadraient le passage, donnant l'impression aux visiteurs d'être de vulgaires insectes. Un effet sans doute voulu par la Dame Noire ou ses prédécesseurs et qui donnaient au lieu un aspect austère et inébranlable à la fois.

L'apprentie franchit enfin les portes et les gardes en armures noires qui en gardaient l'accès et pénétra dans la salle du trône. En posant le regard sur la Dame Noire, aussi magnifique que dangereuse, Zora sentit son coeur faire un bon dans sa poitrine. Ho oui, c'était bon de la revoir malgré tout.

- "Maîtresse!" la salua-t-elle en s'agenouillant devant elle, comme il se devait. "J'espère que votre voyage a été agréable et à la hauteur de vos attentes..."

Des formules de politesse, bien sûr, mais non feintes. Zora n'espérait pas en apprendre davantage sur ce qui avait motivé le départ de la Dame Noire et elle n'avait de toute façon pas à la savoir. Elle avait appris à juguler sa curiosité même si parfois l'anzati se laissait aller à des confidences.

- "Vous vouliez me voir, maîtresse?" reprit-elle.

La jeune femme releva les yeux vers sa maîtresse, se demandant ce qui motivait sa présence en ces lieux...
Invité
Anonymous
Darth Ynnitach eut un sourire en voyant son apprentie entrer dans la salle du trône. Dun geste de la main elle faisait signe à l’intendant Muun de se retirer. Lui qui d’ordinaire assistait sa maîtresse dans ses déplacements et ses entrevues, y compris, parfois, avec son apprentie, ces derniers temps elle semblait le tenir à l’écart. Par exemple son voyage récent, la Sith était allée seule. Son apprentie n’était pas encore dans la confidence et l’intendant encore moins. Ce n’était pas de la défiance envers lui, bien qu’elle n’ignore pas la petite rivalité qui existait depuis le premier jour entre eux deux.

A ce sujet, la Dame Noire était à la fois ravie et surprise de voir que Zora avait réfréné ses envies de meurtre à l’égard du Muun. Quelque part elle se plaisait à penser que la jeune humaine savait reconnaître sa valeur. Mais elle devait bien admettre que c’était surtout dans l’optique de ne pas la déplaire en premier lieu. Ce dernier point lui déplaisait un peu par moment. Il est vrai qu’elle en serait ennuyée si son intendant venait à disparaître de suite, mais si son apprentie le faisait pour se venger et aussi pour lui signifier qu’elle ne la craignait pas, se serait une bonne nouvelle.

*Patience… elle finira par le faire, te défier…*

-Ah Zora… Elle lui faisait un signe de la main lui indiquant de se relever. Oui le voyage fut bien agréable et profitable, je te remercie. Dit-elle sans faire montre de sentiments positifs ou négatifs. Viens avec moi.

Sans attendre, la Dame Sith se dirigeait vers un couloir qui menait habituellement aux salles d’entraînements et d’études de la Tour. Darth Ynnitach marchait de son pas habituel, rapide, ses talons claquant sur le sol dallés de pierres noires. Au lieu d’emprunter une série de turbolifts, les deux Sith allaient emprunter un escalier sombre et tortueux qui descendait véritablement dans les profondeurs de la demeure de la maîtresse de Dromund Kaas. L’odeur de renfermé était à la limite du supportable et vous prenait à la gorge. Durant un long trajet en silence, elles arrivaient enfin en bas. L’air était sec et il faisait une fraîcheur à vous raidir sur place.

-Oh, j’ai appris que tu avais profité de mon absence pour t’entraîner et il paraîtrait que tu te sois perfectionné quant à ta capacité à former et lancer des éclairs de Force. Elle eut un sourire sincère. Au moins ce moucheron de Varis t’aura enseigné quelque chose…

*Lui oui, mais moi ? Allons donc, c’est moi sa maîtresse et lui n’a fait que remplir son rôle à l’académie !*

-Viens continuons, nous approchons. Dit-elle pour chasser ses sombres pensées. Et un petit conseil, reste près de moi, mais ne montre surtout pas ta crainte. Tu es mon apprentie, pas une de ces gamines qui arrivent à Korriban en quête de… rien du tout !

La Dame Noire reprenait sa marche se dirigeant vers une lourde porte de pierre. En arrivant devant, d’un geste dédaigneux de la main, l’Anzat l’ouvrait avec la Force. Le couloir était plongé dans le noir. Ceci n’arrêtait nullement la Sith qui s’y engouffrait. Des torches installées sur les murs s’allumaient à son passage révélant un lieu qui ressemblait fortement aux tombes de Korriban. En arrivant à un croisement, elle s’arrêtait.

-Tu les sens, ces créatures qui convergent vers nous de tous les côtés ? Ne fait aucun geste agressif, sauf si un t’agresse, bien entendu.

Le croisement donnait sur trois autres portes. Sans une once d’hésitation Darth Ynnitach se dirigeait vers la porte du milieu. Elle l’ouvrait de la même manière et entrait avec Zora à sa suite. En marchant le long du couloir, il y avait sur les côtés des sarcophages posés.

-Ce sont les sépultures de mes prédécesseurs. Certains ont régnés quelques années, mois, semaines voir quelques jours… Elle ricanait.

Une nouvelle porte leur faisait face. Elle bien plus décorée et semblait plus lourde. Le mécanisme d’ouverture protestait face à l’injonction de la maîtresse des lieux qui en forçait l’ouverture avec la Force.

-Ici, se sont ceux qui ont régnés plusieurs décennies voir près d’un siècle…

La porte s’ouvrait enfin, laissant échapper un sinistre courant d’air et une odeur de renfermé bien plus forte que celle qui s’était dégagée à l’entrée du tombeau. Les torches présentes s’allumèrent à leur entrée, révélant une dizaine de sarcophages tous aussi différent les uns que les autres. C’est à ce moment là qu’une meute de Tuk’atas avaient choisis le moment d’apparaître. Ils les entouraient, grognaient et aboyaient, comme si quelques chose les retenait.

-Ils nous craignent et nous haïssent. Moi pour être une seigneur Sith et la maîtresse des lieux et toi… Elle posait une main sur son épaule. Parce que tu es sous ma protection.
Invité
Anonymous

L'apprentie ne se fit pas prier et suivit sa maîtresse en silence le long du couloir menant aux salles d'entraînement et d'étude de la tour. Zora se dit que la Dame Noire voulait voir de ses yeux ses progrès et l'emmenait donc à une petite séance d'évaluation. Évaluation qui serait forcément douloureuse bien que profitable. Si les premiers temps cette perspective avait effrayé la jeune humaine c'était maintenant devenant un rituel habituel. Et les blessures physiques n'étaient, au fond, qu'un excellent moyen de retenir ses erreurs puis les corriger...

*Et moi je la suis à l'abattoir sans rien dire, comme une chienne docile...* songea-t-elle avec un vague sourire. *Enfin... Cette fois j'aurai quelques nouveautés à lui montrer!*

Pensée vite refrénée lorsque la partie rationnelle de son être lui rappela qu'elle n'avait de toute façon pas les moyens de contester les choix de sa maîtresse. Ni les moyens, ni l'envie à vrai dire... Lorsqu'elle avait lié son destin à celui de la Dame Noire sur Korriban, l'apprentie n'avait pas réellement conscience de ce qu'impliquait ce choix. Les événements suivants, comme les premiers entraînements en compagnie de l'anzati, lui avaient démontré que l'apprentissage serait bien plus violent que ce à quoi elle s'était attendue. Et, en y repensant, c'était une sacrée bonne chose. Même si cela devait se traduire par des souffrances ou la mort, Zora resterait fidèle à sa maîtresse quoi qu'il arrive. Ce qui impliquait suivre ses ordres, sans les discuter...

*Où est-ce qu'elle m'emmène?* s'étonna-t-elle en posant le regard sur l'escalier sombre auquel elle n'avait jamais prêté attention.

Zora était passée une bonne centaine de fois dans ce couloir sans remarquer cette escalier. Était-il verrouillé par une porte dérobée en temps normal ou n'y avait-elle simplement pas fait attention? Vu l'odeur de renfermé qui s'échappait de l'ouverture, la première solution était la plus probable. L'apprentie eut immédiatement un mauvais pressentiment mais se garda bien de le dire. Elle se contenta de suivre en silence sa maîtresse dans les profondeurs de la tour en se demandant si finalement il n'aurait pas mieux fallu pour elle qu'il s'agisse d'un simple entraînement.

L'air devint plus frais et sec et l'humaine s'enveloppa dans sa cape par réflexe alors que la Dame Noire brisait enfin le silence, lui annonçant qu'elle savait qu'elle avait appris à lancer la Foudre Sith. Zora se fendit d'un sourire sincère en acquiesçant, réfrénant la fierté qui s'insinuait en elle. Oui, elle avait saisit les subtilité d'un pouvoir mais il lui restait tellement de route à parcourir...

- "En effet, Maîtresse!" confirma-t-elle. "Varis... Maître Varis, pardon, est un instructeur efficace! A défaut d'être quelqu'un d'agréable à côtoyer!"

L'apprentie se retint de cracher sa haine sur le miraluka, estimant que de toute façon son avis n'avait que peu d'importance. Elle ne le portait pas dans son coeur, c'était évident. Et, heureusement, il semblait que c'était également le cas de la Dame Noire. Mais elle ne s'attarda pas plus longtemps sur ces considérations lorsque l'anzati lui annonça qu'elle avait intérêt à rester près d'elle. Zora acquiesça et se rapprocha un peu plus de sa maîtresse tandis qu'elles s'avançaient vers une lourde porte de pierre. Cette dernière la fit rouler d'un geste dédaigneux de la main et elles reprirent leurs marches une fois cette obstacle levé.

L'apprentie s'ouvrit à la Force, préférant se fier au fluide mystique plutôt qu'à ses yeux dans un environnement aussi peu éclairé. Les quelques torches qui s'allumaient au passage de la Dame Noire donnaient un aspect encore plus lugubre au lieu et pour ne rien arranger des présences se détachèrent peu à peu dans la Force. Des présences qui n'avaient rien d'amicales, bien au contraire. La jeune humaine eut la désagréable sensation d'être devenue une proie sur le terrain de chasse d'une meute... d'un meute de quoi?

- "Oui maîtresse, je les sens..." confirma-t-elle simplement.

Zora suivit les conseils de sa maîtresse et ne fit aucun geste brusque comme cette dernière le préconisait. Néanmoins, pas vraiment rassurée, l'apprentie fit glisser l'un de ses sabres en douceur dans la paume de sa main, prête à l'allumer en cas de danger.

*Ne montre pas ta crainte...* songea-t-elle, un brin irritée. *C'est facile à dire pour elle! Je ne suis qu'une apprentie, moi....*

Malgré tout elle se força au calme en laissant couler la Force en elle. Cette présence sombre et rassurante lui donna la volonté nécessaire pour continuer et l'apprentie se concentra sur les tombes que sa maîtresse lui désignaient. Visiblement ceux qui n'avaient été qu'éphémère dans l'histoire des Sith avaient droit à un simple traitement tandis que les Seigneurs s'étant illustrés plus longtemps avaient droit à un traitement de faveur, comme le confirmait la porte richement ornée qui barrait l'accès à une autre partie de la tombe. Lorsque la porte roula sur elle-même suite à un geste de la Dame Noire, de l'air vicié s'échappa dans un sifflement lugubre. Si l'odeur de renfermé était déja éprouvante avant, dans cette pièce elle devenait carrément insupportable...

Pour ne rien arranger, une meute de gros chiens noirs choisirent cet instant pour faire leur apparition, se détachant de l'ombre pour venir à la rencontre des deux "intruses". Pourtant ils s'arrêtèrent à quelques mètres d'elles, visiblement partagée entre l'envie de tuer et une crainte instinctive. Zora fit rapidement le lien avec les Tuk'atas, ces créatures gardant les tombeaux des Seigneurs Sith. Elle les avait étudiés à l'académie mais n'en avait jamais vu de près, estimant plus prudent de rester à distance de la Vallée des seigneurs noirs. Et pour ce qu'elle en savait, ce n'était pas vraiment le genre d'adversaire facile à vaincre. La main de la Dame Noire se posa sur l'épaule de l'apprentie tandis que cette dernière lui expliquait ce qu'il en était.

- "Ils nous haïssent?" ne put-elle s'empêcher de relever. "J'espère que la crainte va continuer à l'emporter sur leur envie de nous déchiqueter..."

Zora passa son regard sur les chiens Sith avec un mélange d'appréhension et de curiosité. Pourquoi la Dame Noire l'avait amenée ici? Ce n'était certainement pas pour lui faire une visite guidée du tombeau, son temps était trop précieux pour ça... Dans ce cas...

- "Vous voulez... Vous voulez que je les affronte, maîtresse?" demanda-t-elle, peu enthousiaste. "C'est la raison de notre venue ici, n'est-ce pas?"

L'apprentie leva les yeux vers la Dame Noire, se demandant si elle ne voulait pas plutôt se débarrasser d'elle. Seule contre cette meute, elle n'avait aucune chance. Même contre un ou deux de ces animaux la partie s'annonçait difficile. Mais, à nouveau, ce n'était pas comme si elle avait le choix...
Invité
Anonymous
Darth Ynnitach plongeait son regard violet dans celui de son apprentie. Elle lui fit un sourire encourageant, raffermissant sa prise sur son épaule pour donner le geste à son sourire et à ses propos.

-Bien sur que non, Zora. Je n’ai nullement l’envie de te perdre aussi bêtement. Vois-tu ces Tuk’atas ont leur utilité ici. Ils veillent sur les morts et…

La Dame Noire s’interrompait, une ombre nouvelle approchait. Elle se glissait entre les sarcophages avec une dextérité folle. Surtout lorsque la taille de l’animal devenait palpable à leurs yeux. Il s’agissait d’un Tuk’ata mais bien plus énorme que ceux dont il était habituel de croiser dans la Vallée des Seigneurs Noirs. Ce petit détail avait toujours surprit la Dame Sith. En outre de la taille, c’était aussi la longévité. Petite déjà, selon les critères Anzati, elle avait eu l’occasion de l’apercevoir et de la crainte que ce monstre lui inspirait alors.

Aujourd’hui elle comprenait mieux. Mais elle ce n’était pas sans une certaine appréhension, un instant fugace qui surgissait à nouveau du passé. L’animal était enfin visible à la lueur des torches. Il faisait bien deux têtes de plus qu’un humain pour trois de larges et uniquement des muscles, des griffes et des crocs.

-« Dame Ynnitach… »

-« Je vous salue, Matriarche… » Répondait-elle dans le même dialecte, le Sithese, tout en inclinant la tête en guise de salut.

-«Vous n’êtes point morte, vous ne devriez pas être ici… pas avant que l’obscurité qui nous nourrit tous ne vous avale… »

-« Ce n’est pourtant pas la première fois que je viens ici… et contrairement aux fois passées, je viens ici pour elle.» D’une pression sur l’épaule, Darth Ynnitach faisait venir son apprentie à la même hauteur qu’elle. «C’est mon apprentie… Zora Shaar-là… celle que j’ai choisie pour me succéder lorsque l’heure viendra… »

La Matriarche Tuk’ata posait son regard injecté de sang sur l’humaine. Elle poussait un reniflement effrayant. Puis elle se mettait sur ses quatre pattes, s’approchant doucement de l’humaine. Du regard elle constatait que la maîtresse des lieux, celle à qui le Côté Obscur avait choisit pour en être l’avatar, gardait la main posée sur l’épaule de la jeune femme. Poussant un second reniflement bruyant, la bête Sith se redressait sur ses deux pattes.

-« Vous êtes venue, Dame Ynnitach, comme par le passé avec votre maîtresse pour m’enlever un de mes petits… »

-« Oui, Matriarche… il faut que mon apprentie se frotte à d’autres formes Sith et apprennent davantage pour ensuite me succéder. De plus je constate que votre colonie s’est considérablement agrandie. Zora Shaar-là choisira le plus fort et il lui appartiendra… En échange, cinquante esclaves vous seront envoyés pour faire durer encore un temps votre colonie… avant de recommencer… comme toujours. »

-« Comme toujours… Fort bien, qu’elle choisisse ! »

Darth Ynnitach s’écartait de son apprentie, laissant sa main quitter l’épaule de la jeune humaine. Du regard, la Dame Noire scrutait les différents Tuk’atas, cherchant à repérer les plus fort et se demandant si Zora ferait le même choix qu’elle.

-Ma chérie, tu peux choisir l’un d’eux. Le plus fort et il sera à toi. C’est ta récompense pour tes récents progrès et aussi, un rappel supplémentaire pour que tu n’échoues pas. Ton pouvoir à grandit depuis que je t’ai prise sur Korriban. Il te faudra le faire grandir, et encore, et encore. Si tu te montres faible… il te tuera et te dévorera comme une esclave… Choisis !

L’apprentie lançait un regard autour d’elle avant de se diriger vers les différents Tuk’atas qui grognaient à son passage ou faisaient claquer leur mâchoire ou tout simplement qui raclaient le sol de leurs griffes d’ébène. Finalement au bout de quelques minutes, elle s’arrêtait devant l’un d’eux et le désignait à sa maîtresse.

-Poses ta main sur son front et soumet le avec la Force, bloque le, retiens le. Elle tournait la tête vers l’immense Tuk’ata. « C’est fait… »

La Matriarche n’attendait plus que cette consigne pour s’exécuter. Elle poussait un long rugissement qui se répercutait au travers des couloirs et entonnait une sorte de mélopée funèbre, ponctué de grognement, comme lorsqu’elle parlait avec la Dame Noire des Sith. Puis au bout de quelques minutes, le reste de la meute s’enfuyait aussi prestement qu’ils étaient apparus.

-« C’est fait… Dame Ynnitach… Zora Shaar-là, celle qui vous succèdera, le possède… elle est sa Matriarche… Tenez votre parole… calmez notre faim… »

-« Et elle en sera apaisée… »
Invité
Anonymous

La jeune femme fut rapidement rassurée par sa maîtresse qui raffermit sa prise sur son épaule en lui assurant qu'elles n'étaient pas venues dans le tombeau pour un affrontement. Fort heureusement d'ailleurs vu le nombre de Tuk'atas qui les entouraient. La Dame Noire s'en serait forcément tirée mais pour l'apprentie rien n'était moins sur. L'appréhension laissa donc place à de la curiosité inassouvie alors que l'humaine se demandait pour quelle autre raison Darth Ynnitach l'avait amenée ici.

L'Anzati ne termina pas sa phrase et se tourna vers une masse sombre qui se déplaçait entre les sarcophages avec une dextérité impressionnante. Lorsque la matriarche Tuk'ata entre dans le zone illuminée, Zora eut instinctivement un mouvement de recul. Pas grand chose, mais sans doute déja bien assez. L'apprentie détailla l'énorme chienne Sith avec un mélange de dégoût et d'admiration, se demandant si son arrivée était une bonne chose ou non.

*C'est la meilleure celle-là!* ironisa-t-elle. *Comme s'ils n'étaient pas déja assez nombreux...*

Zora leva les yeux vers sa maîtresse, s'apprêtant à la questionner sur la suite des événements. Mais l'énorme Tuk'ata, redressé sur ses pattes arrières, prit la parole. Ou plutôt, commença à s'exprimer dans un langage totalement inconnu de l'apprentie qui entrouvrit légèrement la bouche en signe de surprise. Lorsque Darth Ynnitach répondit à l'animal dans la même langue, l'humaine se dit qu'il lui restait décidément beaucoup de chose à apprendre sur sa maîtresse. Un regard au reste de la meute suffit à lui faire comprendre qu'elle était certainement la seule qui ne comprenait pas ce qui se passait. La désagréable sensation d'être exclue de quelque chose d'important s'empara d'elle avant de laisser place à de l'irritation.

D'autant plus qu'elle reconnaissait plus au moins son prénom et son nom, clairement audibles dans la conversation surnaturelle qui avait lieue entre la Dame Noire et celle qui était de toute évidence la cheffe de meute. Se résignant à ne pas chercher à comprendre ce qu'il se passait et se contenter tout simplement d'attendre la suite des événements, Zora essaya de ne pas montrer les doutes qui l'habitaient.

L'énorme Tuk'ata posa un regard injecté de sang sur l'apprentie et se laissa tomber sur ses pattes avant, s'approchant doucement d'elle. L'humaine fit glisser son pouce sur le bouton d'activation de son sabre, bien décidée à réagir en cas de besoin. Le regard de l'animal se posa sur la main de la Dame Noire, toujours sur son épaule, et ce détail suffit à l'empêcher d'avancer davantage. Elle poussa un second reniflement sourd avant de se redresser une nouvelle fois sur ses pattes arrières.

La conversation se poursuivit, Zora en étant toujours exclue, jusqu'à ce qu'enfin sa maîtresse utilise un langage plus courant pour s'adresser à elle, lui demandant de choisir l'un des Tuk'atas. Une "récompense" pour ses progrès et pour lui rappeler qu'elle ne devait cesser de progresser. L'apprentie haussa un sourcil en observant sa maîtresse, se demandant si elle ne se moquait pas d'elle. Mais s'il y avait bien une chose certaine, c'était que Darth Ynnitach n'était pas réputée pour son sens de l'humour...

Ce qui se confirma lorsque cette dernière lui expliqua que si le Tuk'ata la sentait faible il n'hésiterait pas à la dévorer. L'idée d'avoir constamment un chien Sith sur les talons n'était pas vraiment pour plaire à l'humaine qui n'y voyait qu'une possibilité supplémentaire de trouver la mort. Mais ce "cadeau" n'était de toute façon pas négociable et quitte à devoir faire un choix parmi les membres de la meute, autant qu'il soit judicieux.

- "Bien, maîtresse!" répondit-elle simplement, sans toutefois réussir à masquer son manque d'enthousiasme.

Zora détailla du regard chaque Tuk'ata, ne cherchant pas forcément le plus fort comme Darth Ynnitach le lui avait demandé. Elle exclut donc rapidement ceux qui dépassaient la hauteur de ses hanches ou dotés d'une musculature trop puissante. Ils auraient pu la déchiqueter bien trop facilement et il était hors de question qu'elle prenne se risque. En se basant sur d'autres critères physiques, elle élimina également ceux qui semblaient trop vieux. Les dresser serait bien plus laborieux que les jeunes et elle n'était pas certaine du parvenir. Non, ce qu'il lui fallait, c'était un Tuk'ata de quelques années seulement et de taille raisonnable. Cette première "sélection" effectuée, il ne restait plus que trois candidats potentiels. L'apprentie les détailla avec attention et ne sachant pas lequel choisir, elle alluma d'un geste rapide son sabre. Deux des animaux reculèrent et commencèrent à tourner en rond avec agressivité, sans la quitter du regard. Seul l'un d'eux n'avait pas bougé et la contemplait calmement et avec assurance. Zora se fendit d'un léger sourire et le pointa du doigt:

- "Celui-ci, maîtresse!" annonça-t-elle. "

La Dame Noire acquiesça avant de lui ordonner de le soumettre avec la Force tout en posant la main sur le sommet de son crâne. La théorie était on ne peut plus simple mais la pratique allait sans doute être bien plus ardue. L'idée de poser sa main sur un Tuk'ata, et donc s'approcher suffisamment de lui pour se mettre en danger n'était pas vraiment du goût de l'apprentie. Mais si elle s'y refusait, avouant par là même sa peur, la sanction serait bien plus sévère...

Zora calma sa respiration et plongea son regard dans les yeux du chien Sith qu'elle avait choisi. Ce dernier l'observa avec ce qui semblait bien être un mélange d'amusement et de dédain avant de gratter de gratter le sol devant lui de ses griffes d’ébène.

*Il me provoque?* se questionna-t-elle. *Attends, tu vas voir!*

Elle s'en approcha prudemment, un pas après l'autre, sans quitter du regard l'animal. La nervosité, de part et d'autre, s'intensifiait à mesure que la distance entre eux s'amenuisait. Le Tuk'ata se mit à grogner, relevant ses babines pour dévoiler des crocs acérés. En réponse, Zora fit tourner explicitement son sabre dans la paume de sa main pour lui montrer qu'elle aussi avait des "crocs" en cas de besoin. Lorsqu'ils ne furent plus qu'à un ou deux pas l'un de l'autre, l'apprentie leva doucement la main, sans geste brusque, et la décala peu à peu vers la tête de l'animal. Ce dernier la suivit du regard et ne fit rien les premières secondes avant de pousser un rugissement d'avertissement, le tout accompagné d'un coup de patte rapide pour repousser cette main importune.

L'apprentie la retira vivement mais ne put éviter un second coup de patte qui lui lacéra la cuisse droite. Elle lâcha un cri de douleur et recula en titubant se tenant la jambe. Elle releva un regard haineux vers le Tuk'ata tandis que la souffrance laissait peu à peu place à une colère sourde. Se redressant, l'apprentie reprit sa progression vers l'animal, les traits tirés.

- "Tu es à moi maintenant!" glissa-t-elle, les dents serrées. "D'une façon ou d'une autre, je te soumettrai! Le jour où un animal me dictera sa loi n'est pas encore venu!"

Elle leva la main et une volée d'éclairs bleuâtres s'échappa de paume avant de glisser le long de ses doigts puis jaillir en direction de l'animal. Il poussa un jappement plaintif et recula de quelques pas sans pour autant vouloir abandonner la partie. La surprise évanouie, le Tuk'ata reprit sa progression, se tapissant au sol comme le prédateur qu'il était. Il évita une seconde volée d'éclairs mais ne put empêcher la troisième de le frapper en pleine poitrine.

- "Je peux jouer à ça autant qu'il le faudra, tu sais?" reprit-elle, plus assurée à présent. "J'ai tout mon temps!"

Ce qui n'était pas totalement vrai puisque les éclairs lui coûtaient de l'énergie et que, venant de maîtriser ce pouvoir, elle ne pouvait l'utiliser à volonté. Et la Dame Noire savait se montrer patiente mais n'allait pas non plus attendre des heures que son apprentie réussisse l'épreuve. Mais l'animal, lui, n'en savait rien. Et puis, même s'il ne comprenait pas les paroles que la jeune humaine prononçait, il en saisissait sans doute l'intonation.

Zora fit une seconde tentative pour s'approcher de l'animal, tentant de faire abstraction de la douleur de sa blessure et du sang chaud qui coulait le long de sa jambe. Elle prit son temps pour progresser vers le Tuk'ata mais cette fois-ci il se laissa faire et la jeune femme posa enfin sa paume sur le sommet du crâne de l'animal, entre ses cornes. S'aidant de la Force, à laquelle l'animal était réceptif, l'apprentie tenta de s'unir au sien. Elle rencontra une solide défense mentale et un long travail de sape commença. Peu à peu, la barrière de son "adversaire" céda et elle put toucher enfin librement son esprit. Mais elle sentait toujours les doutes du chien Sith et sa réticence. Zora s'ouvrit alors à son tour totalement au Tuk'ata. De longues secondes s'écoulèrent pendant lesquelles l'animal et l'humaine apprirent à se découvrir, à s'apprivoiser. Du moins, à créer un premier lien.

- "Tu vois, on est pas si différents toi et moi!" murmura-t-elle en lui caressant le côté du crâne.

Le Tuk'ata grogna une seconde fois mais se laissa néanmoins faire. Pour le moment il semblait bien qu'il était prêt à la suivre, à accepter sa domination. Mais il semblait évident que le garder sous contrôle demanderait de nombreux efforts et sans doutes d'autres griffures. Passant sa paume libre sur sa blessure, étalant légèrement le sang qui s'en écoulait, la jeune femme se retourna vers sa maîtresse, souriante malgré la douleur.

- "Je crois que.. je crois qu'il m'a acceptée..." glissa-t-elle.

L'apprentie revint vers sa maîtresse, pressée de regagner la sécurité qu'elle pouvait lui offrir si jamais les Tuk'ata changeaient d'avis. Le chien Sith qui était désormais sien la suivit après une certaine hésitation.

- "Maîtresse? Tout à l'heure vous parliez quelle langue avec l'énorme Tuk'ata?" demanda-t-elle. "Si ces animaux la comprennent, me l'apprendriez-vous? Maintenant que j'ai Azel ce serait agréable de pouvoir me faire comprendre de lui..."

Azel... Zora tourna le regard vers son nouveau familier et se surprit à sourire en se disant que le nom de son ancien maître était plus que judicieux. Un jour elle avait été apprentie de cet homme qui avait été trop faible pour survivre aux Jedi lancés à ses trousses. Désormais, elle en serait la maîtresse...
Invité
Anonymous
A la confirmation que la maîtresse de Dromund Kaas tiendrait parole, la Matriarche Tuk’ata se retirait en poussant un ultime grognement. Elle se faufilait prestement entre les différents sarcophages et repartait dans l’ombre de la tombe. La respiration haletante de son apprentie et celle de son animal de compagnie venait troubler le silence pesant de la crypte. Oui, il était vraiment pesant ce silence, un silence que Darth Ynnitach connaissait bien, pour y être venue plusieurs fois. La première fois, sa maîtresse venait de faire le même cadeau à son élève que cette dernière venait de faire à Zora. D'ailleurs, la Dame Noire était satisfaite de voir son que son apprentie s'en était tirée à merveille, aussi bien qu'elle, il y a bien longtemps. La seconde fois c’était pour enterrer sa maîtresse et la dernière fois avant aujourd’hui, essayer sur le sarcophage de sa maîtresse, le petit outil qu’elle avait utilisé sur le sarcophage de son second mentor, Darth Orn, sur Korriban.

Par instinct, ou tout simplement par acquis de conscience, La Dame Noire se rendait auprès d’un sarcophage qui était de forme carré. Des monts aux pointes effilées grimpaient vers un ciel inexistant. Cela ressemblait fortement à la Tour qui recouvrait cette crypte. Bien qu’elle avait changée ces dernières décennies. D’un rapide coup d’œil, Darth Ynnitach s’assurait que les verrous confectionné par l’alchimie Sith retenaient bien le sarcophage. Rassurée de cet état de fait, La Sith se prenait à pousser un soupir de soulagement sincère.

-Cette langue, morte aujourd’hui, est le Sithese… Jadis les Anciens Sith la parlaient, c’était leur langue. Leurs créations alchimiques, comme les Tuk’atas savaient la comprendre. Bien que les chiens Sith savent aussi la parler. Ils étaient les gardiens des seigneurs Sith.

A ces mots elle tournait la tête vers son apprentie. La réponse était claire. Aux yeux de la Dame Noire des Sith, il était évident que son apprentie était promise à un bel avenir. Un avenir de sang, de souffrance, mais surtout un avenir ou le Côté Obscur serait un allié, un outil, une marionnette. A la manière dont les seigneurs Sith voient et utilisent leur pouvoir. Pour Darth Ynnitach, Zora Shaar-là deviendrait une Dame Sith ou tout simplement, mourrait en essayant.

-Beaucoup de Sith aujourd’hui ignore comment le parler, le déchiffrer, car c’était bien entendu une langue écrite. Elle n’était pas parfaite et de toute évidence, bien compliquée. Une riche idée des seigneurs Sith et des prêtres Kissaï de la rendre compliquée pour éviter que n’importe qui, puisse en user. Comprendre le Sithese c’est aussi comprendre les parchemins de pouvoirs et certains rites particuliers qui peuvent s’avérer dangereux.

Darth Ynnitach posait une main sur le sarcophage. Un sourire venait étirer les lèvres de la Sith. Oui l’esprit du mort était toujours enfermé dedans et ne pourrait plus jamais en sortir, coincé dedans pour l’éternité et dans l’impossibilité d’influer sur le monde extérieur. Les individus qui tenteraient de le faire seraient broyés par les Tuk’atas.

-Je te l’apprendrais, Zora… Tu en as déjà eu un avant goût en voyant les différents glyphes sur les holocrons, de vieux parchemins et aussi sur un sarcophage ancien. Approche Zora… Elle lui faisait un signe de la main. Laisse-moi te présenter, Dame Ylandrya… Celle qui dirigeait Dromund Kaas avant moi… celle qui a été ma maîtresse… Et… qui fut ma mère… Son sourire s’étirait à cette mention et à la surprise que cette révélation pouvait jouer à son apprentie.
Invité
Anonymous

Le Sithese... Zora en avait déja entendu parler à l'académie lors des cours traitant de l'histoire de l'Ordre. Pourtant elle l'avait toujours considéré comme une langue disparue, oubliée. Et elle venait d'avoir la preuve que ce n'était pas le cas. Mieux encore, sa maîtresse la parlait et les Tuk'atas faisaient de même. C'était réellement impressionnant et cela insuffla une certaine fierté à l'apprentie en se disant qu'elle pourrait peut-être un jour maîtriser ce langage.

D'autant plus que, comme sa maîtresse venait de le lui expliquer, le Sithese donnait accès aux parchemins particuliers ainsi que certains rites considérés comme dangereux. Une promesse de pouvoir donc et de progression. Zora fut soudainement envahie d'une envie dévorante d'apprendre et maîtriser ce langage, certaine que cela lui ferait passer un palier supplémentaire dans son apprentissage. Mais se montrer trop insistante à ce sujet pouvait provoquer l'ire de la Dame Noire qui n'y verrait rien de plus qu'une ambition dévorante et.. dangereuse.

*Il me faut néanmoins connaître cette langue...* songea-t-elle en posant le regard sur le Tuk'ata. *Ne serait-ce que pour me faire comprendre d'Azel!*

Mais en attendant, elle devait se contenter d'attendre que Darth Ynnitach veuille bien lui enseigner le Sithese et espérer que cela se ferait rapidement. La Dame Noire, cependant, semblait captivée par un sarcophage et fit signe à son apprentie de s'approcher, ce que cette dernière fit sans hésiter, Azel sur les talons.

En rejoignant sa maîtresse, Zora contempla un instant le sarcophage sur lequel des monts effilés étaient gravés. Il y avait une certaine ressemblance avec la Tour de la Dame Noire même s'il y avait de toute évidence eut de sérieuses modifications. La jeune humaine abandonna complètement sa contemplation de la tombe alors que Darth Ynnitach lui présentait Dame Ylandrya, la décrivant comme sa maîtresse, celle qui dirigeait Dromund Kaas avant elle et... sa mère...

L'annonce laissa pantoise l'apprentie qui ouvrit légèrement la bouche sous l'effet de la surprise. Sa connexion avec la Force fut perturbée alors qu'elle perdait la concentration nécessaire pour la maintenir et le Tuk'ata se mit à grogner en lacérant le sol de ses griffes d'ébaines, ayant sentit le trouble de Zora et le percevant comme une faiblesse exploitable. La surprise passée - ou, du moins, atténuée - la jeune humaine leva la main en direction d'Azel en rétablissant sa connexion avec la Force.

- "Tu veux une autre volée d'éclairs, toi?" menaça-t-elle l'animal.

Ce qui suffit à le calmer visiblement puisque il adopta une posture plus neutre, exempte d'agressivité. Satisfaite, Zora releva ses yeux couleur noisette vers sa maitresse, ne sachant pas vraiment que répondre à ce qu'elle venait de lui annoncer. L'apprentie n'avait jamais eu connaissance d'une Dame Ylandrya et en y pensant c'était plutôt logique. Sa mort avait sans doute du avoir lieue des décennies avant sa naissance et elle avait du tomber dans l'oubli. Mais était-ce réellement sa mère où n'était qu'une substitution à sa véritable génitrice? Après tout Zora en arrivait parfois à considérer la Dame Noire comme une mère de substitution et il était probable que ce scénario se soit répété avec l'anzati et sa maîtresse.

- "Votre... Mère, maîtresse?" répéta-t-elle doucement. "Elle vous a adoptée où est-ce votre génitrice? Pardonnez cette question mais je ne suis pas certaine de bien comprendre..."

L'idée que la mère de Darth Ynnitach soit également sa maîtresse semblait très étrange à Zora d'autant plus que l'apprentie devait tuer sa mentor une fois sa formation achevée - ou qu'il en était capable - comme le voulait la "tradition" Sith. Zora se demandait comment cela s'était déroulé et si Darth Ynnitach avait bel et bien tué Ylandrya ou n'avait que profité des circonstances, comme un accident par exemple, pour s'emparer du pouvoir. L'apprentie se dit qu'elle ne risquait rien à demander et à enfoncer une porte déja entrouverte par la Dame Noire.

- "Comment-elle est morte?" reprit-elle. "Je veux dire... Est-ce que vous l'avez tuée?"

Zora jeta un bref regard à Azel qui avait commencé à faire le tour du sarcophage avant de regarder à nouveau sa maîtresse, curieuse de savoir comment les choses s'étaient déroulées...
Invité
Anonymous
Darth Ynnitach souriait devant l’incompréhension de son apprentie. Elle, qui d’ordinaire, était si vive d’esprit et dotée d’une intelligence perverse qui plaisait tant à la maîtresse des lieux, elle semblait cette fois n’être qu’une simple apprentie prise en défaut face à son professeur devant une leçon cruciale. Etait-elle vraiment cruciale cette leçon ? Oui, elle l’était, du moins aux yeux de la Sith. La mort d’un Sith, d’une Dame Sith était toujours enrichissante en renseignements. Il est vrai que Dame Ylandrya n’avait jamais eu la notoriété d’un Marka Ragnos, d’un Freedon Nadd, ou plus récemment d’un Darth Malak, mais pourtant, elle a régné plusieurs décennies sur Dromund Kaas avant de voir son pouvoir s’étioler comme de la poussière au vent, pour finalement connaître une fin abrupte.

-Je trouve ta question intéressante, apprentie, tu parles avant tout d’adoption. Il est vrai que les relations entre maître et apprenti sont presque aussi fort que ceux entre un parent et son enfant. Et je dois dire, qu’à mes yeux, tu es la fille que je n’aurai jamais.

Un sourire venait animer son visage. Oui cette presqu’affirmation de la part de Zora lui faisait plaisir. La Dame Noire voyait en Zora sa fille. Ca, l’apprentie le savait déjà. Darth Ynnitach l’avait déjà appelée comme étant sa fille et intérieurement la Sith en ressentait de la fierté dans le cœur de l’humaine. De cette d’affection, teinté d’un respect sincère, Zora s’en montrait digne jour après jour.

*Si l’heure vient, je sais qu’elle en sera digne !*

-Qu’importe que Dame Ylandrya ait été ma génitrice ou non. Elle m’a tout enseigné, elle m’a légué une très large partie de son savoir et j’ai pris le reste. La filiation n’a aucune importance, seulement le talent et le fait que nous souhaitons le pouvoir et sommes près à tout pour le conquérir ! Elle ricanait. Voici ce qu’elle me disait lorsque j’étais plus jeune. Lors de mes rares moments de doutes, comme toute personne en ressent au début de sa formation. Darth Ynnitach tournait la tête et dardait son regard sur Zora. Il n’y a que les imbéciles et les bêtes sauvages qui diront le contraire, ma chérie. Oui elle était ma mère, ma génitrice et étant de son sang j’ai été formée pour être comme elle, plus qu’elle, en fait.

La maîtresse de Dromund Kaas avait fait languir Zora avant de lui faire cette révélation. Ce qu’elle comptait bien lui révéler en fin de compte. Mais elle ne s’imaginait pas lui annoncer de but en blanc que c’était sa mère et qu’elle l’avait tué, comme si tout ceci n’avait été rien du tout. Ce qui était faux, et de loin. Les choses ne se sont pas déroulées de la manière dont on l’imagine, comme on le raconte parfois sur Dromund Kaas, et comme le figure la tradition Sith. Le duel, entre le maître et l’apprenti, un affrontement épique ou toutes les années passées ensemble sont balayées comme fétus de pailles par les pouvoirs du Côté Obscur et les lames écarlates des sabres laser.

Non les choses ont prises leur temps. Tout d’abord cela avait commencé par quelques petites désobéissances et après des années d’un sérieux tout relatif, Ilithya, avant d’être Darth Ynnitach, avait reprit le cours d’une existence dissolue. La première grande bravade fut la prise de son titre Sith et de son nom Sith. Chose que sa maîtresse de mère n’aurait jamais tolérée. Mais comme cela était fait en présence d’un Sith qui devenait influant, Darth Orn, les choses en étaient restées là, sous une apparence de calme.

-Sa mort… Disait la Dame Sith en sortant de ses songes. Oui j’en suis responsable. Elle devenait… gênante, étouffante, j’avais besoin de place pour m’affirmer. J’avais trouvé un Sith capable de me former à certaines techniques inconnues de ma maîtresse et des opportunités semblaient se créer devant moi rien qu’à l’idée que je luis sois associé. Donc…

Darth Ynnitach n’en disait pas plus, laissant le soin à son apprentie de se montrer curieuse, et de savoir si elle l’était vraiment. C'est donc sciemment qu'elle ignorait une partie de sa question, le comment. Il semblait s’agir d’un sujet délicat à ses yeux, alors que pour sa maîtresse ce n’était plus qu’un lointain souvenir, qui serait sans importance, si elles n’étaient pas dans cette crypte. Et puis, ce petit désarroi qu’elle ressentait dans le cœur, encore un peu attendrit, bien qu’elle s’emploie à le dissimuler derrière une cruauté et une sauvagerie à faire blêmir certains des leurs, l’amusait.
Invité
Anonymous

L'apprentie écoutait le récit de sa maîtresse en silence, se contentant parfois de quelques regards à Azel lorsque ce derniers émettait des grognements de défi. Pourtant il ne faisait que révéler les sentiments qui bouillonnaient au fond du coeur de la jeune humaine qui trouvait la conversation presque surréaliste. Lorsqu'elle avait posé cette question elle ne s'était pas imaginée avoir autant d'informations en retour.

Comme le soulevait si bien Darth Ynnitach, les liens familiaux ou d'affections n'étaient que peu de choses en comparaison des connaissances que la Dame Noire avait acquise avec celle qui était sa mère. Les adeptes du côté obscur laissaient bien souvent derrière eux ces considérations dépassées pour se concentrer uniquement sur le pouvoir qu'ils pouvaient acquérir. La logique voulait que le maître en soit qu'un catalyseur, un "outil" permettant à l'étudiant de progresser et, un jour, affronter son mentor. Un cycle naturel, accepté par les apprentis comme les maîtres, faisant partie des traditions Sith...

*Mais il n'y a pas que ça, ce serait trop évident... Et trop facile...* songea l'humaine et parcourant du regard les inscriptions sur le sarcophage.

Zora ne pouvait s'empêcher de faire le parallèle entre sa situation et celle qu'avait vécue sa maîtresse il y a quelques décennies, voir siècles. Sauf que cette fois les rôles étaient échangés. C'était l'humaine qui était l'apprentie et l'anzati était à présent la mentor. Et il semblait évident que si cette dernière prenait le soin de lui parler de Dame Ylandrya, c'était dans un but précis vu qu'elle ne laissait jamais rien au hasard. L'apprentie avait posé les questions mais c'était bien Darth Ynnitach qui les avait provoquées...

*Sans doute un avertissement...* se dit la jeune humaine. *Elle veut que je n'oublie pas la manière dont se concluent les formations et les relations entre les maîtres et leurs apprentis...*

Pourtant l'apprentie trouvait cet avertissement - pour peu que s'en soit réellement un - relativement précoce. Elle était douée et en était parfaitement consciente. Mais elle était encore loin de son titre de guerrière et de Sith a part entière. L'humaine avait commencé sa formation plutôt tard après avoir passé de longues et misérables années dans les bas-fonds de Nar-Shaddaa. Depuis elle avait bien sûr rattrapé une partie du retard qu'elle avait sur d'autres apprentis plus jeunes mais elle était une femme avec un caractère propre désormais. Ses idées, ses envies, son ambition... Est-ce cela que la Dame Noire percevait comme malsain?

*Ce n'est pas possible!* se dit-elle en jetant un bref regard à Azel. *Elle m'a maintes fois prouvée qu'elle tenait à moi, allant même jusqu'à tolérer mes écarts... Elle est consciente que je ne suis pas un danger pour elle et, du moins, elle aimerait réellement le croire... Ce n'est qu'un test, une épreuve de plus! Une façon de s'assurer de ma loyauté. De ma réponse dépendra sans doute beaucoup de chose, dont mon droit à rester en vie quelques temps de plus sans doute!*

Zora se passa une main dans la nuque pour se masser d'un mouvement lent tout en retenant un soupire. Elle leva enfin les yeux vers sa maîtresse et adopta un air emprunté, comme si elle hésitait visiblement à parler. Mais la Dame Noire avait été sincère en lui parlant de Dame Ylandrya, elle se devait de lui rendre la pareille. Ne serait-ce que, parce qu' elle aussi, en venait à considérer l'anzati comme sa propre mère...

- "Je ne sais pas si ce que je m'apprête à dire sera considéré comme de l'arrogance ou tout simplement de la douce rêverie, mais..."

L'apprentie marqua une courte pause et jeta un regard au Tuk'ata avant de reprendre.

- "Mais la tradition poussant les apprentis à se battre contre leurs maîtres est tout simplement stupide... Cela prive l'ordre des Sith vaincus et l'affaibli! Comment imposer notre volonté à la galaxie et faire triompher le côté obscur si nous ne sommes même pas capable d'arrêter de nous battre entre nous pour nos ambitions personnelles?"

La jeune humaine était consciente de porter un regard très critique sur l'Ordre dirigé par son interlocutrice. Pourtant elle se devait d'aller au fond de sa pensée même si elle devait payer très cher cette honnêteté. La patience de la Dame Noire devait avoir ses limites et elle pouvait très bien considérer qu'elle n'avait pas à entendre les considérations d'une gamine sur un sujet qui la dépassait certainement...

- "Les Jedi, de leur côté, prospèrent et leur nombre augmente tandis que sur Korriban les apprentis s'affrontent constamment entre eux comme si la sélection des maîtres de l'académie n'était déja pas assez rigoureuse. Je sais bien qu'un seul guerrier Sith vaut largement deux chevaliers Jedi... Mais à force ces luttes fraternelles auront raison de l'Ordre. Ce ne sont pas les Jedi ou la République qui seront les causes de notre perte! Ce sera bien les Sith eux-mêmes..."

Zora baissa lentement le regard et reporta son attention sur le sarcophage qu'elle effleuré du bout des doigts.

- "Vous avez tué Dame Ylandrya, votre mère, et je le comprends... Je ne remets pas en question ce que vous avez fait, d'ailleurs qui suis-je pour le faire? Mais si je dois vous tuer un jour pour gagner mon titre et la reconnaissance des autres Sith, et j'insiste bien sur le conditionnel puisque je ne serai jamais capable de le faire, je ne vois pas en quoi cela une victoire étant donné que j'aurai privé l'Ordre de la puissante Dame Sith que vous êtes... Ce ne serait rien de plus que du... gâchis! Et je me plais à croire que si vous me tuiez ce serait également une perte pour l'Ordre, bien que ce soit sans doute un brin présomptueux..."

L'apprentie se fendit d'un pauvre sourire sans pour autant relever les yeux vers sa maîtresse, redoutant d'y croiser une terrible colère ou une envie de meurtre. C'était sans doute la première fois qu'elle s'ouvrait autant à sa maîtresse et elle espérait que ce ne serait pas la dernière...






Invité
Anonymous
L’attente avait été longue avant que Zora ne prenne la parole. Pendant un court instant, Darth Ynnitach se demandait si Zora se moquait des révélations de sa maîtresse ou bien si elle en était choquée. Mais après tout, pourquoi serait-elle choquée ? Surprise, ça, elle pouvait s’y attendre, mais choquée non. Finalement Zora prenait la parole et ce n’était pour rassurer sa maîtresse. L’hésitation dont elle faisait preuve n’était pas coutumière. Pire encore, son hésitation laissait paraître des inepties, un monceau d’imbécilités. Pendant un court moment elle se demandait si finalement elle était apte à être Sith. Pas seulement d’être son apprentie, mais d’être une Sith, d’appartenir à l’Ordre Noir, d’être un avatar du Côté Obscur et de recevoir le lourd héritage des Sith.

-Nos ambitions personnelles sont toujours les mêmes Zora, à tous, chacun d’entre nous. C’est d’avoir le pouvoir. Oh pas seulement le pouvoir de tenir des millions, voir des milliards de vies dans le creux de sa main, non, mais de détenir le pouvoir illimité de la Force. Vois-tu, il n’y a pas de Lumière, ni de Côté Obscur, seulement la Force. Nous opposons cette dualité, car elle est plus facile à comprendre pour les novices et les endoctriner comme le font les Jedi. Nous en revanche nous savons que la Force possède des ressources infinies à utiliser. Mais contrairement aux Jedi, nous ne suivons pas la volonté de la Force, nous la contraignons à accomplir la volonté qui est notre, de la plier à notre pouvoir, de la dominer tout simplement. Les Sith sont des conquérants et ils doivent dominer. Cela fait partie de notre culture et c’est notre seul but de dominer, la Force y compris !

Mais il y avait une vérité dans les propos de Zora. Les Jedi prospèrent, et ils le font en ce moment même. Alors qu’il y a peu, ils étaient au bord du gouffre. Ils étaient plongés dans le caveau de leur extinction, s’agrippant aux rebords de la tombe alors que le couvercle s’apprêtait à se refermer sur eux, pour les oublier à jamais… Finalement ils ont réussi à émerger leur tête et à repousser l’échéance de leur fin programmé. Et pour cette fin, il faudra des Sith.

-Justement, Zora, si on laisse les apprentis s’entraîner entre eux, en paix, ils seront aussi pathétiques que des Jedi. « La paix est un mensonge, il n’y a que passion », souviens toi de cette stance du Code Sith. La passion reflète nos désirs, nos ambitions et pour les assouvir il faut lutter, lutter contre ceux qui convoite la même chose que toi et t’en débarrasser. Les querelles entre apprentis servent à se débarrasser des faibles. Les Sith ne peuvent rester faible. Ils doivent être forts pour dominer. Et les Sith, Zora, ne seront jamais vaincus. Plusieurs fois déjà, durant ces derniers siècles et millénaires, les Jedi et la République se sont bercés d’illusions croyant avoir détruit les Sith et le Côté Obscur. Il n’en est rien ! L’Ordre des Sith survivra. Nous, moi en tant que Dame Noire, toi en tant qu’apprentie et Dame Noire à ton tour, je l’espère, contribueront à sa survie et au fait que le Côté Obscur restera toujours puissant.

Mais la dernière remarque de l’apprentie était pour déplaire à sa maîtresse. Bon nombre de maître Sith se seraient contentés de cette attitude, mais pas Darth Ynnitach. Zora cautionne le meurtre de Dame Ylandrya, mais elle semble quelque peu perturbée par cet état de fait. Plus le fait que c’est une tradition incompréhensible à ses yeux, que le fait que la Sith enterrée dans le sarcophage soit la mère de sa maîtresse. La Dame Noire faisait face à son apprentie. L’air se fit de plus en plus lourd et électrique. Le tuk’ata se mit à grogner et à racler le sol d’obsidienne de ses griffes. De la Foudre Sith s’échappaient des doigts gantés de la maîtresse de Dromund Kaas, qui filaient vers son apprentie venant l’entourer et la propulser contre le mur dans son dos. Le chien Sith s’élançait vers la sa proie à la peau rouge qui s’en prenait à sa maîtresse. La Dame Sith le repoussait contre un sarcophage avec la Force. Le choc l’avait étourdit.

-Jeune imbécile… Je ne te forme pas pour faire de toi un pantin… Si tu meurs maintenant, se ne serait rien. Se ne serait pas du gâchis, seulement la preuve que ta faiblesse à finit par payer et t’aura rendue inutile à mes yeux. Autant que la mort t’emporte dans ce cas, je ne peux m’encombrer de ta médiocrité. Le duel rituel entre le maître et l’apprenti à deux raisons. Tout d’abord la preuve que l’apprenti est capable et mérite d’être Sith. Le second est de prouver au maître que l’on est fort et qu’on le surpasse. J’osais espérer que lorsque le jour viendrait, tu allais me défier et me montrer que je t’aurai bien formé et que tu me montrerais à quel point tu me surpasses… Mais si cette simple idée te fait horreur, alors autant nous épargner ça, à toute les deux…

De nouveaux éclairs jaillissaient de sa main et venaient s’écraser sur Zora, lui arrachant des cris de douleur. Darth Ynnitach continuait jusqu’à ce que son apprentie sombre dans l’inconscience et soit aux portes de la mort. Une fois assurée que son cœur battait encore, mais faiblement avec la Force, la Dame Noire s’en allait. Elle abandonnait à son sort, son apprentie. Si elle était forte et si vivre et être Sith était vraiment ce qu’elle voulait, elle se réveillerait et survivrait. Sinon, autant qu’elle se laisse mourir...
Invité
Anonymous

Lorsque Zora ouvrit les yeux après de longues heures d'inconscience il lui fallut quelques minutes pour se souvenir de ce qu'il s'était passé. La jeune femme s'adossa en grimaçant au mur froid et humide de la grotte tout en se passant une main sur le sommet du crâne, y découvrant du sang. Chacune des parties de son corps lui faisaient un mal de chien tandis qu'elle avait l'impression d'être un centre d'un tourbillon peu stable. Il lui fallut encore quelques instants avant qu'enfin sa vision ne redevienne claire et qu'elle puisse jeter un regard aux alentours.

Azel l'observait, se détachant à peine sur la lueur des torches, tranquillement allongé sur le flanc. Il lui décocha un sourire qui ressembla d'avantage à une grimace alors qu'elle se rappelait qu'il avait voulu attaquer la Dame Noire avant qu'elle ne sombre dans l'inconscience. Un geste futile mais que la jeune femme apprécia à sa juste valeur. Elle caressa prudemment l'encolure du Tuk'ata qui réagit immédiatement en montrant les dents et en émettant un grognement d'avertissement.

- "Je vois..." murmura l'apprentie. "Pas de caresses, j'ai compris! De toute façon je sais même pas où tu as été te traîner..."

L'animal se radoucit quelque peu tandis que la jeune femme poursuivait son tour d'horizon. Les lieux étaient déserts et un silence sinistre avait reprit ses droits sur les tombes. Pas un seul autre Tuk'ata qu'Azel ne semblait présent et il n'y avait qu'à espérer que cela reste ainsi. Zora se souvint très bien du regard de la matriarche sur la main qu'avait posée Darth Ynnitach sur son épaule. Sans la Dame Noire, elle avait peu de chance de s'en sortir vivante...

*Je ferais mieux de ne pas m'éterniser...* constata-t-elle en essayant de se relever.

Elle dut s'y prendre à deux fois pour enfin se hisser le long du mur et se maintenir debout avec un équilibre sommaire. Il lui fallut à nouveau un moment pour que les vertiges disparaisse et qu'elle puisse tenter de faire un pas. Pas qui s'avéra douloureux, comme si des centaines d'épines lui transperçaient sa peau. L'apprentie émit un léger cri de douleur avant de se forcer à faire un second pas, puis un autre et un autre encore...

La progression s'avéra difficile d'autant plus que les torches s'éteignirent peu à peu, n'étant plus alimentée par la présence de la maîtresse des Sith. S'aidant donc de la seule lumière de ses sabres-lasers, la jeune femme avança lentement mais sûrement vers la sortie du tombeau tout en tentant de faire abstraction de la douleur lancinante accompagnant chacun de ses pas. Ce faisant, des échos de la conversation ayant provoquant la colère de la Dame Noire lui revinrent en mémoire. Des mots comme "faiblesse", "inutile" ou "médiocrité" remontèrent des limbes de l'inconscience.

*Je l'ai déçue!* se dit-elle en déglutissant avec difficulté, le manque d'eau se faisant sentir. *Et elle m'a laissée pour morte ici! Elle espérait sincèrement que je meurs ou c'est une épreuve qu'elle m'impose pour s'assurer une nouvelle fois de ma valeur?*

Oui, ça ne pouvait être qu'un test! Si sa maitresse avait voulu sa mort elle n'aurait pas arrêter sa pluie d'éclairs au seuil de la mort... Ou alors elle voulait lui imposer des souffrances supplémentaires sous la forme d'une longue agonie dans les ténèbres. Il y avait tellement de possibilités...

*Une seule chose à la fois!* se rappela-t-elle à l'ordre. *Commence déjà par sortir d'ici!*

Pourtant ces questions la taraudèrent pendant l'ensemble du trajet jusqu'au escaliers au cours de la Tour, qui se révéla plus long que prévu. L'apprentie du faire de nombreuses pauses pour reprendre son souffle ou tout simplement éviter de s'évanouir avant de parvenir enfin à les rejoindre. La montée fut plus laborieuse encore, Zora devant littéralement se traîner sur les derniers niveaux pour enfin atteindre le couloir menant à la salle du trône.

Elle s'y affala et y cracha du sang, restant de longues minutes à ne rien faire d'autre que reprendre son souffle. Sous poumons étaient en feu et semblaient céder à chacune de ses inspirations. Le simple fait de respirer devenait un véritable calvaire et la mort semblait tellement attirante, réconfortante. Serrant les poings, refusant d'abdiquer, la jeune femme se redressa avec peine et jeta un regard à travers la baie vitrée de l'étage. Il faisait nuit et tout semblait si calme, si paisible. Azel restait toujours silencieux et se contentait de l'observer à la manière d'un charognard qui attendait que la mort étreigne son futur repas...

Mettant ses dernières forces dans la bataille, l'apprentie se releva et reprit sa progression en s'appuyant d'un bras sur le mur. Elle fit dix mètres jusqu'à ce que des gardes ne la remarquent et vienne la soutenir. Avant de sombrer dans l'inconscience et d'être menée au centre médical, Zora se fendit d'un léger sourire.

*Ils ne m'ont pas tuée....* songea-t-elle. *Elle ne veut pas ma mort...*
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn