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Kouzou était tellement fatigué, il n'en pouvait plus du monde qui l'entourait. Une véritable fourmilière vivait au sein du temple Jedi, et il était une de ces petites ouvrières. Il aspirait souvent à plus de calme et sérénité, mais même la salle de méditation était pleine de padawans et chevaliers. Le temps où il retrouvait les habitués quand il était jeune était révolu. Adieu les sourires complices entre les vieux de la vieille. Certains de ces habitués étaient comme Kouzou, des Jedis se réfugiant dans leur bulle pour échapper aux missions, à la dur vérité du monde. Kouzou avait toujours regretté le fait que sa mère l'ait abandonné pour qu'il puisse devenir Jedi. On appartient à une communauté, mais tellement marginale, on se retrouve exclu. L'univers avait évolué, le trafic s'intensifiait, on pouvait aller n'importe où. Mais malgré ça on se retrouvait de plus en plus seul, comme si les êtres vivants étaient tous guidé par une quête solitaire. Cette même quête animait Kouzou, et aujourd'hui il avait décidé de la poursuivre dans la salle de méditation. Étrangement la salle était plutôt vide, c'est vrai que depuis les récents évènements de l'attaque sith les Jedis vivaient en décalé. Lui n'avait rien changé à ses habitudes, il méditait encore et encore. Il s'assit en tailleur dans un coin, s'assura que sa capuche était bien baissée, posa son sabre devant lui et commença à méditer. Étant adepte de la philosophie de la force vivante il était persuadé que la force pouvait le rapprocher de son sabre jusqu'à pouvoir communiquer avec lui. Il avait ce petit côté savant fou expérimentant de nouveaux trucs tous les jours après avoir lu un chapitre étrange dans la bibliothèque Jedi. Il commençait à s'égarer, à imaginer sa mère dansant pour des huts suants et puants. Décidément aujourd'hui il n'arrivait à rien, quelque chose le perturbait. Une présence inhabituelle, il ne l'avait jamais ressentie auparavant. Il regarda tout autour de lui pour débusquer cette étrange présence. Il la sentait, elle avait aussi une odeur particulière. Kouzou aiguisa ses sens de Jedi, ramassa son sabre se leva discrètement et arpenta la pièce. Il sentait la force inconnue se rapprocher, à moins qu'il se rapprochait d'elle. Le chevalier Jedi la sentit alors très vivement à sa gauche. A genoux se trouvait un Jedi en pleine méditation, rien d'étonnant. Sauf que Kouzou n'avait jamais croisé de Jedi Tusken. Quelque peu perturbé Kouzou s'assit en tailleur à côté du Tusken et lui dit :

Bonjour, je sais à quel point être dérangé dans sa transe peut être pénible. Mais je n'ai jamais sentit une présence comme la votre auparavant. D'ailleurs je n'ai jamais vu de Tusken se consacrer entièrement à la force. J'ai pu en rencontrer quelques un et aucun ne semblait vouloir quitter son sable natal ni sa culture. Si vous n'y voyez pas d’inconvénients j'aimerais m'entretenir avec vous, la force m'a guidé vers vous et je veux savoir pourquoi.

Kouzou d'habitude bavard était fasciné par ce Tusken, comment une espèce réputé violente et sauvage avait pu changer sa nature pour se dédier à la force. C'était ce qu'il manquait à Kouzou, oublier sa nature primaire pour devenir de la même nature que la force. Ce Tusken était devenu une source d'inspiration, Kouzou avait vite sa fatigue, il était tout excité. D'ailleurs il ne pouvait s'empêcher de se mordre les lèvres. Il se souvint alors qu'il avait oublié de préciser une chose :

Kouzou Sakin, chevalier Jedi, enchanté.
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C’était une belle matinée, avec un Soleil suffisamment fort pour percer à travers les arbres des abords du Temple et venir réchauffer l’aile dédiée aux dortoirs des résidents. Cela faisait déjà quelques temps que A’Shaan était revenu loger auprès des siens sur Ondéron, bien qu’en comparaison, le temps passé dans l’enceinte du Temple apparaissait comme bien faible par rapport à celui qu’il avait pu prendre pour ses missions à travers la galaxie. Ce matin là, A’Shaan s’était levé du bon bien, et c’était d’une humeur enjouée qu’il avait rejoint les autres Chevaliers à la cantina. Après s’être rapidement restauré, il voulut mettre à profit cette bonne humeur en allant en salle de méditation. Il se sentait bien, calme et apaisé, la meilleure chose qui puisse être pour entrer en méditation. D’autant plus que ses journées n’étaient que peu occupées depuis son retour, un peu de méditation ne serait donc pas de trop pour l’aider à se pencher sur son avenir.

A’Shaan prit donc la direction de la salle de méditation, laquelle semblait bien vide. Du moins par rapport aux souvenirs qu’il avait de l’époque où il était simple Novice, ce qui remontait à bien loin. Quelques Jedi étaient présents, de toutes conditions et de toutes espèces, chacun étant plongé dans sa transe propre. En silence, A’Shaan partit s’installer dans un coin vide de la salle, préférant pour le moment être seul. D’ailleurs, il considérait la méditation comme une activité individuelle, bien que la Force puisse permettre à plusieurs personnes de la partager. Mais lui préférait s’y adonner seul, au calme. Il se mit à genoux, les mains plaquées sur ses cuisses et la tête rabattue en direction de son torse. Ainsi installé, A’Shaan ferma les yeux sous son masque et se mit à méditer.

Peu à peu, il sentit les courants de la Force l’envahir. Tout lui semblait plus facile, plus naturel. Dans ces moments, A’Shaan ouvrait tous ses sens à la perception du monde, du plus petit insecte passant au près à l’univers tout entier. Dans ces moments, il parvenait à voir le monde dans son plus simple appareil et à comprendre de nombreuses choses. La Force était une alliée puissante, source de paix et de savoir, mais encore fallait-il savoir la maitriser, la dompter. Beaucoup s’en mordait les doigts, A’Shaan figurant encore parmi eux. Car atteindre un tel stade de compréhension à travers la Force était rare, même pour un Jedi expérimenté comme lui. En temps normal, il sentait la Force mais ne pouvait entrer autant en communication avec elle. De ce qu’il pouvait se souvenir de toutes ces années, jamais il n’était arrivé à un tel point. Chose rare, mais qu’il appréciait après tous les efforts qu’il avait fourni. Cependant, il ne comptait pas s’en arrêter là, son travail sur cet aspect du Jedi était bien loin d’être fini pour lui.
D’ordinaire, A’Shaan était plutôt plongé comme dans une sorte d’ombre lors de ses séances de méditation. Si aujourd’hui était un jour spécial, il sentait malgré tout son côté tusken terré au fond de lui, prêt à bondir à la moindre faiblesse de sa part. C’était ainsi. A’Shaan marchait constamment sur le fil, aux limites de sa nature profonde. Une limite qui pouvait le conduire sur le chemin du Côté Obscur bien malgré lui, malgré tous les efforts produits.

Calme et apaisé dans sa transe, il était ouvert à son environnement. C’est ainsi qu’il senti du mouvement à l’autre bout de la salle de méditation, mouvement qui n’avait rien à voir avec un simple changement de position – qui caractérisait souvent les jeunes Jedi en manque de patience – mais qui traduisait un déplacement. Peut-être une personne quittant la salle. Mais quand il sentit la présence s’installer à côté de lui, A’Shaan sut que tel n’était pas le cas.

« Vous ne me dérangez pas. Pas vraiment. Bien qu’il soit rare pour moi d’atteindre une telle harmonie avec la Force. Tout a une fin, et ceci n’avait que trop duré de toutes manières. »

A’Shaan avait répondu à l’étranger sans bouger d’un iota. Mais par politesse, il redressa la tête et vit que le nouvel arrivant était un Twi’lek, plutôt jeune d’après son propre jugement. Sûrement un Chevalier récemment adoubé. Il se détendit les muscles du dos puis se releva.

« Il faut savoir s’arrêter au moment propice et ne pas s’habituer aux bonnes choses. » souffla-t-il.

Faisant signe à son compère, il l’entraina dans une salle annexe pour ne pas déranger les autres Jedi plongés dans leur transe.

« A’Shaan Saa, Chevalier également. Enchanté, Maître Sakin. J’ai cru comprendre que vous vouliez vous entretenir avec moi, et ce sera avec plaisir que je partagerai mes connaissances avec vous. »

En vérité, il était surtout curieux de connaitre les raisons qui avaient amené Kouzou à venir le trouver. Certes, un Jedi d’origine tusken, ça ne courait pas les rues, il était même le seul représentant de son espèce. Mais ce n’était probablement pas la seule raison.
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Kouzou était fasciné par la force qui émanait du chevalier Jedi, il la sentait vibrer. Plus le temps passait aux côtés du Tusken plus il se sentait minuscule, il s'était toujours cru supérieur aux autres. Il avait toujours pensé que son dévouement pour la force était une tâche bien plus noble que toutes les autres. Mais voilà qu'il rencontrait aujourd'hui quelqu'un de beaucoup plus dévoué à la force que lui. Il ne comprenait pas, était ce la force qui était innée en lui, ou étais-ce lui qui luttait de toutes ses forces contre lui même afin de rentrer en harmonie avec elle. Kouzou se posait tant de questions, il savait que cet homme pouvait lui fournir une partie des réponses qu'il cherchait depuis si longtemps. Depuis toujours il avait eu l'impression qu'un chemin lui était tracé et visiblement la force l'avait conduis jusqu'à cet homme. Il se souvenait de ses promenades dans les égouts, à fredonner les chants de sa mère. Aujourd'hui encore il l'imaginait vibrer au rythme des mesures, il avait appris à vivre en suivant cette musique. Toutes les notes convergeaient vers le Tusken, il était ce morceau de partition qui lui manquait. En réalisant tout cela Kouzou se tassait de plus en plus. De plus il sentait tout le charisme qui émanait de cette personne. Le jeune chevalier Jedi était encore plus admiratif quand il entendit parler le Tusken. Harmonie avec la force, sage, calme, serein. Toutes ces qualités que tentait d'atteindre Kouzou. Son impatience lui jouait parfois des tours, et il sentait des fois cette boule en lui le pousser à agir de façon impulsive. Mais il voyait en ce Tusken, A'Shaan Saa, un moyen de calmer sa tempête. Celui-ci fut fort aimable, il accepta de s'entretenir très vite avec lui, ils s'étaient dirigés vers une pièce annexe de la salle de méditation, ils pouvaient parler en toute quiétude. Kouzou dévisageait le chevalier Jedi, ce qui était plutôt mal convenu. Mais il était comme ça, il aimait observer, contempler, et c'était le cas. Il était fasciné par son homologue Jedi.

Kouzou se rendit vite compte qu'il n'était pas dans le même état d'esprit que A'Shaan Saa, lui calme et serein après sa transe, lui surexcité. Il prit donc sur lui afin de témoigner tout le respect que méritait le chevalier Jedi. Il commença par enlever sa capuche, afin de permettre au Tusken de lui aussi l'examiner. C'était un gage de confiance, enfin seul Kouzou le percevait comme ça, il retenait son sourire excité, mais ses yeux pétillaient comme ceux d'un enfant. Il le regarda encore une fois de la tête au pied, mais se rendant compte de son manque de courtoisie il détourna le regard et demanda :

Voyez vous cher A'Shaan Saa, vous êtes la cause de mes difficultés à méditer aujourd'hui. Premièrement car vous semblez m'appeler d'une façon étrange, mais aussi car vous représentez une sorte d'idéal à atteindre.

Kouzou lui souriait de toutes ses dents, il se laissa le temps de respirer et réfléchir à comment il allait pouvoir continuer sans passer pour un psychopathe.

Mon unique but en tant que Jedi est d'atteindre la symbiose parfaite avec la force. Mais en vous voyant j'ai réalisé que ce n'était pas possible avec mes compétences actuelles. Je ne veux surtout pas vous vexer, mais les Tusken sont réputés pour leur nature... comment dire... impulsive, sanguine, violente. Mais en vous je ne vois que calme et longues réflexions. Mon premier contact avec la force était dans ce contexte là. La violence, la mort, le sang. J'ai ressenti l'appel de la force, mais je ne peux m'en rapprocher d'avantage car je n'arrive pas à dominer ce passé de violence, ma propre nature.

Se rendant compte qu'il se lançait dans un grand monologue il se tut. Il ne voulait pas l'effrayer, surtout pas. D'ailleurs Kouzou se faisait peur à lui même, il n'avait pas été si sociable depuis longtemps. Il s'inclina devant le chevalier Jedi et lui demanda humblement :

Dites moi comment faites vous.


Kouzou pour détendre l'atmosphère, mais surtout pour calmer sa propre excitation l'invita d'un geste du bras à entamer une promenade. Le temps était clément dehors, il était propice à l'ouverture de l'esprit.
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A’Shaan pouvait très facilement sentir l’excitation émanant de son compère Jedi. Et lorsque Kouzou lui dévoila son visage en retirant son capuchon, il ne pu s’empêcher de remarquer cette excitation dans ses yeux. Ce-dernier tentait de dissimuler sa satisfaction, sa joie même, à tel point qu’elle n’en était que plus facile à lire finalement. A’Shaan ne s’était donc pas trompé en pensant à un jeune Chevalier. Pourtant, il ne voyait pas ce qu’il pouvait avoir de si exceptionnel, surtout en comparaison avec de nombreux autres Jedi du Temple qui avaient accompli plus qu’il ne le ferait jamais. Il n’était certainement pas le Jedi le plus sage, ni le plus doué en quoi que ce soit. Et il gardait bien loin de lui une telle prétention. Il se considérait seulement comme un Jedi parmi d’autres, un être vivant au milieu de la galaxie, tentant de faire son chemin malgré les obstacles et cherchant sa place dans les desseins de la Force. En cela, A’Shaan ne pensait pas différer grandement de la grande majorité des êtres de l’univers…

Pourtant, Kouzou semblait le considérer comme une « sorte d’idéal à atteindre ». Le jeune Twi’lek se montrait en cela très élogieux envers lui. Certes, un Chevalier se devait de partager son savoir avec les autres, et principalement le transmettre aux jeunes générations, mais cela n’en faisait pas forcément toujours des modèles à suivre bien que toute expérience soit bonne à prendre, qu’elle soit positive ou non.
Kouzou avait également laissé entendre que la Force l’avait conduit à lui. Inconsciemment, A’Shaan avait donc attiré l’attention de son compère qui, si son jugement était le bon, semblait très porté sur l’étude et la maîtrise de la Force. Celle-ci avait sa volonté propre, et rien n’arrivait jamais par hasard, surtout lorsqu’il s’agissait de Jedi. Elle avait donc décidé de les réunir tous deux en cet instant et en ce lieu, pour des raisons que A’Shaan ignorait encore. Mais il était certain qu’ils avaient chacun à apprendre de l’autre, maintenant ou plus tard.

Apparemment, il semblait que c’était – pour le moment – Kouzou qui avait à apprendre de A’Shaan. Ou plutôt, qui avait envie d’apprendre. Car tous les points qu’il soulevait était véridiques, mais témoignaient également de l’empressement de sa jeunesse. Evidemment, A’Shaan n’était pas très âgé, mais il lui semblait tout de même avoir dépassé ce stade de l’impatience. Bien sûr, il n’en voulait pas du tout à son jeune compère, cela le faisait même plutôt sourire. Et le rendait quelque peu nostalgique en le renvoyant plusieurs années en arrière, alors qu’il n’était lui aussi qu’un tout jeune Chevalier désirant montrer à tous qu’il voulait et pouvait bien faire, qu’il pouvait décrocher les étoiles. Cela le fit sourire sous son masque. Peut-être avait-il perdu de cette insouciance. Peut-être était-ce cela que la Force cherchait à lui prouver en le confrontant à Kouzou.

Celui-ci fit preuve une nouvelle fois d’un respect surprenant, et demanda en toute humilité à A’Shaan comment s’y prendre pour combattre sa nature pour progresser. Il était vrai que A’Shaan faisait preuve d’une grande maitrise pour contrôler ses origines, et Kouzou semblait avoir connu dans son enfance des expériences traumatisantes qui l’empêchaient alors de franchir une nouvelle étape dans sa formation de Jedi.

« Redressez-vous, Maître Sakin. Je ne sais pas si je mérite un tel respect de votre part, mais je suis touché par tant de considération. Et j’espère pouvoir vous aidez à trouver la paix en vous. »

Répondant à l’invitation de son compère, A’Shaan lui emboita le pas pour sortir de la salle et entamer une promenade. Le temps était toujours radieux dehors, et propice à de telles discussions.

« Voyez-vous, les Tuskens sont conformes aux clichés qu’en ont fait les autres espèces sans chercher plus avant à les comprendre. Je ne vais pas chercher à défendre mon peuple car j’ai conscience des atrocités qu’il peut commettre, mais je sais également qu’il véhicule des valeurs importantes. Je ne peux donc que vous dire de ne pas renier votre nature. C’est en vous acceptant comme moi-même je me suis accepté que vous pourrez avancer. »

Leurs pas les avaient peu à peu menés à l’extérieur du Temple, face aux salles de méditation. Le Soleil éclairait le parc, qui baignait dans une lumière chaude et apaisante. Comme eux, nombre de Jedi en avait profité pour prendre l’air, que ce soit pour s’entrainer au sabre, méditer ou simplement se dégourdir un peu les jambes.

«Car c’est votre nature qui fait de vous ce que vous êtes réellement. Renier votre passé et ce qui vous a construit, que ce soit de manière bonne ou mauvaise, ne peut vous servir à long terme. Cela nécessite de la patience, et un travail de tous les jours sur soi. En s’acceptant tel que l’on est, on prouve au monde que l’on ne craint pas son regard. S’ouvrir à la Force, la sentir en soi, peut permettre de trouver une paix éphémère. J’attends encore ce moment où je parviendrai à la trouver de façon permanente… »

A’Shaan et Kouzou étaient maintenant parvenu au somment d’une petite colline du parc. A’Shaan s’y arrêta et s’assit au pied de l’arbre qui y trônait, en tailleur, face au Temple. De là, l’immense bâtisse semblait bien calme, bien loin de tous les dangers qui l’avaient secouée quelques années auparavant. L’endroit était redevenu paisible comme autrefois.

« Je sens en vous cette volonté de vous unir à la Force. Si telle est votre volonté, travaillez-la, encore et encore. Mais ne vous isolez pas du monde et des autres, Kouzou. Bien plus que la Force, ils sont vos meilleurs alliés. »

D’un vaste geste du bras, A’Shaan désigna l’étendue qui lui faisait face, où les autres Jedi se livraient à leurs occupations.
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Kouzou marchait maintenant en compagnie du chevalier Jedi. Il ne pouvait s'empêcher quelques regards furtifs, son masque le perturbait. Il avait l'impression que sa voix venait de nul part, qu'elle résonnait dans sa tête. A chaque pas il se sentait retourner en enfance, la force l'envahissait peu à peu. Finalement il vivait une transe éveillé. Il regardait le soleil, il n'avait jamais eu l'occasion de le voir pendant de longues années. Aujourd'hui il vivait dans un monde bien propre, au soleil éclatant. Il avait de la chance, mais ne se sentait pas vraiment chez lui non plus. Il se demandait comment son compère faisait pour ne pas avoir le mal du pays. Kouzou effleurait du bout des doigts son sabre, il pensait au cristal que sa mère lui avait donné à l'intérieur. Il ne faisait aucun doute que A'Shaan Saa était sage, il ne connaissait pas son âge mais il parlait avec le ton de l'expérience, de la maturité. Il n'osait imaginer si un Tusken était venu le chercher pour rentrer dans l'ordre, il se serait enfui sans hésiter. Comment il pouvait vivre avec le regard des autres alors que lui même était incapable de montrer son visage?

A'Shaan Saa ne semblait pas comprendre toute l'estime qu'éprouvait Kouzou à son égard. Il n'avait peut-être pas conscience de tout le défi qu'il représentait. Il n'est pas si facile d'aller contre sa nature pour épouser la force. Mais il était néanmoins enclin à faire partager son savoir, Kouzou n'avait jamais vu un Jedi aussi humble. Mais il ne comprenait pas vraiment le point de vu du Tusken, il s'acceptait tel qu'il était, mais en fin de compte il luttait contre une part de lui même. Il lui conseillait d'accepter sa nature? Il devait accepter être enfant de putain? D'avoir les mains couvertes par le sang? Kouzou n'était plus aussi excité qu'avant, il affichait une mine sombre et avançait dans un silence religieux. Les explications de A'Shaan Saa ne lui convenaient pas. Il n'était rien, une infime particule dans l'univers, il l'avait accepté. Mais que pouvait il accepter de plus? Il regardait autour de lui, tous le monde se pressait, lui allait à contre courant, mais en même temps marchait dans les pas de A'Shaan Saa. Ils avaient fini par arriver sur une colline surplombant le temple, le chevalier Jedi s'était assis prêt d'un arbre. Une sensation de bien être émanait de lui, Kouzou se demandait si son compère était heureux. Il faisait face au temple, sans regarder A'Shaan Saa il dit :

Vous semblez attacher de l'importance à votre passé. Le pays ne vous manque-t-il pas? Ma terre me manque terriblement. Mais voyez vous j'ai accepter depuis longtemps ce que je suis, or je ne suis pas grand chose. Je souhaite transcender cet état. La force a t-elle conscience d'elle même? S'accepte-elle comme elle est? Elle coule en chaque chose, et est chaque chose en même temps. Elle accepte d'être toute chose. Moi j'ai accepté de n'être rien, comment puis-je être en harmonie avec la force dans ce cas là?

Kouzou soupira longuement, il sortit son sabre, le montra à A'Shaan Saa et l'activa, sa lame véridienne était d'un éclat superbe.

J'ai mis plusieurs mois à confectionner ce sabre, j'ai voulu imiter la perfection, qu'il symbolise l'union entre lui, son porteur et la force. Mais la vérité est qu'il est la seule chose qui reste de mon passé. Quand à ces gens que vous me désignez, je ne me reconnais pas en eux, est-ce le cas pour vous? Ne vous sentez vous pas tiraillé entre votre devoir et ce que vous êtes vraiment? La dualité de nous autres êtres vivants. Je la sens aussi au sein de la force.

Kouzou rangea son sabre, ses paroles étaient osées, il savait que de telles paroles pouvait choquer certains de ses compères. Il se rendait compte maintenant pourquoi la force l'avait attiré vers A'Shaan Saa. Non pas parce qu'il cherchait des réponses, il les avait déjà trouvé par lui même, mais parce qu'il représentait parfaitement cette dualité. Il espérait qu'il le comprendrait, il cherchait simplement quelqu'un à qui se confier.
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Leur conversation avançant, Kouzou s’était peu à peu assombri suite aux paroles d’A’Shaan. Nul doute que ce qu’il avait pu dire ou faire ait pu choquer son compère, cependant il n’allait pas se renier et modifier ses dires pour qu’ils apparaissent plus doux à Kouzou. A’Shaan préférait dire les choses clairement mais avec tact, avec diplomatie, comme il le faisait la majeure partie du temps. Tant pis si cela ne plaisait pas ou ne correspondait pas aux attentes des autres. Il disait ce qu’il avait à dire, promulguait ses conseils avec humilité et honnêteté à qui les lui demandait. A’Shaan ne se surestimait pas – et se gardait bien de commettre une telle erreur – et n’avait pas la prétention d’être un sage. Il faisait simplement ce qu’il pouvait comme il le pouvait.

« Le passé est important, car il définit en partie ce que nous sommes. Je devine de sombres choses dans votre passé Kouzou, et les accepter tout en combattant ce que ces choses pourrait vous faire devenir peut vous permettre de devenir un homme de bien. Telle est la voie des Jedi, la voie que j’ai suivi. »

Kouzou semblait las, presque dépité. Du moins, c’est ce que A’Shaan déduisait de ses paroles, de la manière qu’il avait de les prononcer. Certes, il s’agissait là d’un combat de tous les instants, long et difficile, sinon éternel. Il savait pertinemment qu’il lui faudrait combattre sa nature tusken jusqu’à sa mort, et il pensait que le fait d’accepter cela le rendait plus fort. Car ainsi, il avait conscience de ses faiblesses, de ce qu’il pouvait devenir – ou redevenir – s’il cédait face à la facilité et l’attrait du Côté Obscur. A’Shaan avait vu de quoi étaient capables les Tuskens, et il s’était juré de ne jamais sombrer dans ses origines. Il était un Jedi, avait prêté serment et se devait de défendre ce en quoi il croyait. Quels que soient les sacrifices consentis.

« Vous dites n’être rien, et la Force tout. Or, vous et moi sommes une part de la Force. De l’univers. Certes, nous ne représentons que peu de choses individuellement, mais les Jedi sont avant tout un collectif. C’est ensemble que nous avançons, ensemble que nous traversons les épreuves de la vie et du temps. La Force vous a accepté en son sein, Kouzou. Et en cela, vous n’êtes donc pas rien. »

Son jeune compère sortit ensuite son sabre et le montra à A’Shaan avant de l’allumer. L’arme était belle, équilibrée. Elle était construite avec minutie, signe que son porteur tenait à elle et à l’image qu’elle devait refléter.

A’Shaan ne pouvait en vouloir au jeune Twi’lek pour ses paroles quelques peu inappropriées. Lui aussi avait mis longtemps avant de se reconnaitre pleinement parmi les Jedi. Le temps avait été long avant que ses semblables ne le voient plus comme un Tusken mais pour ce qu’il était vraiment : un Jedi parmi les siens. Kouzou, avec ses interrogations et son isolement, se cherchait encore à travers la grande famille qu’eux tous formaient, sur Ondéron et à travers la galaxie.

« Ce sabre est très agréable, nul doute qu’il s’agit là d’une arme de très bonne facture. Seulement, je dois vous mettre en garde contre l’attachement. Vous savez que le Code Jedi prône le détachement de toute chose, matérielle ou vivante. Le sabre, bien que représentant une part de nous, ne doit pas nous être indispensable. Il ne doit être finalement qu’un outil. »

Il soupira légèrement, sachant parfaitement l’attachement que lui-même portait à son propre sabre. Il avait passé trop d’années avec, traversé trop d’épreuves. Mais le Code était le Code, et A’Shaan se forcerait à l’appliquer si cela devait être nécessaire un jour ou l’autre.

« Je me reconnais comme étant un Jedi. En cela, je suis semblable à tous ceux qui sont présents ici devant nous. Mais je n’oublie pas que je suis également un Tusken. Ma nature ne m’empêche pourtant pas de faire mon devoir. Je me suis accepté ainsi, les autres aussi. »

Il n’était pas certain de parvenir à faire changer Kouzou d’avis. A’Shaan avait même plutôt l’impression que ce dernier avait des positions très claires. Peut-être que ce n’était pas son rôle de lui apporter des réponses. Peut-être que Kouzou les avait déjà trouvées. Il était possible que la Force les ait finalement réunis pour une toute autre raison que celle qu’il avait pu imaginer à leur rencontre. Qu’importait finalement. A’Shaan espérait seulement parvenir à éclairer le jugement que son jeune compère avait de lui et du monde.
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