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Le voilà revenu 25 ans plus tôt, lorsqu'il était forcé d'assister à toutes les soirées mondaines données par ses parents. En acceptant de se marier et diriger la boîte qu'ils avaient acheté pour lui, Aramyss avait au moins pu éviter certaines de ces ennuyeuses journées, cependant, ruiné par son ex-femme, le jeune homme n'avait plus d'autres choix. Son seul gain dans l'histoire avait été de faire accepter son apparence extrêmement juvénile. Sa mère l'avait prit en pitié depuis qu'il évoluait dans un fauteuil roulant bien qu'elle pensait fermement que tout ceci était de sa faute; elle avait tout de même fini par lire le fichier que le Sephi lui avait placé sous le nez concernant sa race. Quant à son père il y voyait déjà l'intérêt pour faire marier son fils à nouveau. Après tout, peu nombreuses étaient les familles disposant d'une seconde chance pour contracter un bon mariage après une union de 25 ans qui se soldait par un cuisant échec. Avec son allure de minot, malgré son handicap, tous deux comptaient bien remarier Aramyss. Le jeune homme avait déjà une petite fille mais elle ne ferait aucune ombre à la famille intéressé par ce dernier puisque c'était un garçon qui deviendrait l'héritier. Selon ces éternels "optimistes" donc, rien n'était perdu.

Aramyss encore trop faible pour vraiment protester avait accepté cette invitation aussi courtoise qu'hypocrite de ses parents à se rendre à une grande soirée mondaine. Qui disait grande disait encore plus ennuyeuses selon le jeune homme. Les petites réunions entre politiciens qui se croyaient importants pouvaient être à la rigueur amusante, mais face à de réels sénateurs ayant un rôle vraiment primordial c'était bien moins drôle. Aramyss ne pouvait pas les moucher comme il le souhaitait sur leur petite pédanterie puisqu'elle était assez justifiée, et qu'un mauvais mot sur eux l'aurait définitivement mis hors circuit. Malheureusement, ruiné, avec un état de santé encore fragile, le Jedi Gris devait faire attention, il n'avait pas intérêt à penser à de nouvelles frasques et devrait se tenir de façon correcte, tout du moins le mieux possible en pensant à l'avenir de Kiara pour tenir le choc.

Aramyss détestait ses parents qui l'avaient toujours laissé dans l'ombre de son frangin. Il ne rêvait pas spécialement de gloire mais un peu d'attention et d'amour n'auraient pas été refusés. Au lieu de ça il lisait la pitié dans les yeux de sa mère, l'agacement liée au profit dans ceux de son père. Pourquoi l'avaient-ils adopté lui? Aramyss n'avait même pas eu l'envie de leur donner le dossier des médecins qui indiquaient que ce soir-là, il état totalement a jeun, ni le courage de leur faire comprendre qu'il n'avait jamais conduit soûl à défaut de l'avoir déjà été. Anna n'avait jamais subit de violences de sa part, lorsqu'il buvait de trop ou se droguait un peu, Aramyss avait toujours décuvé ailleurs pour revenir proprement à la maison, et ce une fois ou deux dans le mois uniquement. Il s'était bien tenu mais personne ne le croirait et qu'est-ce que cela changerait de toutes façons? Même dans sa période "tentative d'être un bon fils" qui avait duré tout de même 25 ans pendant lesquels sa boîte avait prospéré, il ne s'était jamais attiré un regard satisfait, quelle importance dès lors?

Aramyss se prépara d'un air morne, il avait pour l'occasion de beaux vêtements, ayant heureusement réussi à négocie pour que ceux-ci restent simples. Sa très vieille nounou qui n'y voyait plus rien mais qui était la seule autorisée à l'approcher l'aida à se changer, passant une toge noire. Cette dernière se fermait comme un kimono, à l'aide d'un ruban de soie d'ébène aux liserets cousus d'or. Le bas de la tunique était également cerclé de cette délicate dentelle aussi belle que discrète, relevant ainsi la taille élancée du jeune homme. Les manches étaient serrées au niveau des épaules et des bras mais évasées sur un liseret tout aussi doré aux poignets. Le pantalon était quant à lui entièrement noir et souple, ce qui lui laissait une grande liberté de mouvement. Ce qui lui en laissait moins déjà c'était ce fauteuil roulant dans lequel on avait disposé un beau drapé rouge qui occultait légèrement la froideur de cette chaise mécanique. Enfin le long de celle-ci s'étalaient des cheveux bruns noués en catogan. Quelques mèches éparpillées trônaient sur le dossier et la poitrine mince d'Aramyss, épaisse toison d'une qualité fidèle à la marque de fabrique des Sephis.

C'est ainsi que le Jedi fit son entrée dans la salle. Un moment les visages se figèrent, les conversations se turent, avalant la nouvelle informations concernant les Janeiro qui donnaient cette soirée. La plupart le connaissaient, mais le fils apparaissaient peu car il avait prit selon les parents, une voie différente mais tout aussi honorable que la leur: le commercial. On était donc surpris de le voir surgir dans cette importante soirée au ton clairement donné par la présence de quelques sénateurs dont celui de Bakura: une fête au goût de politique raffinée, un thème dangereux abordé sous un angle feutré. Mais ce qui étonnait surtout c'était cette chaise roulante dans laquelle évoluait le Sephi ainsi que son physique. N'avait-il pas près de la cinquantaine? Lors des anciennes soirées on avait vu le garçon maquillé pour se vieillir, la double révélation était choquante mais il fallait se rendre à l'évidence. Ce regard de miel courtois mais si distant appartenait bien au second fils des Janeiro.

Aramyss chercha son frère du regard, personne ne savait si c'était pour lui parler ou l'éviter justement avant de s'engoncer dans un coin, encore maladroit avec son fauteuil et ne désirant pas spécialement parler. Il serait alors capable de retrouver son mordant et de se faire jeter de la soirée, par extension de sa famille, se retrouvant ainsi sans ressources. Le Sephi s'approcha tout de même du buffet, raflant un verre de champagne ainsi qu'un petit four, avide de manger après avoir passé plusieurs jours à l'hôpital puis alité chez lui. Il avait tout de même perdu 5 ou 6 kilos et devait vite se reprendre. Malgré son humeur morose, la faim était bien présente, pour la première fois sans doute depuis l'accident. Finalement peut-être que cette fête allait réellement lui faire du bien? Difficile à croire et pourtant, occupé à regarder autour de lui il n'avait pas songé à son ex femme une seule fois.

Plus ouvert bien que prudent encore quant à son comportement qu'il savait guère loin d'être asocial parfois, le Sephi laissa son regard errer sur les alentours, s'arrêtant sur la silhouette grasse du sénateur de Bakura-qui pour l'occasion lui coupa presque l'appétit.-. Comme tout le monde ici, il ne pouvait que remarquer la présence imposante du Hutt, seulement ce n'était pas seulement à cause de son aspect ou de la réputation de sa race qu'Aramyss le regardait. Il y avait aussi cette étude qui disait que ceux-ci vivaient longtemps, très longtemps. Avec son Datapad, se fichant de ce qui était convenable ou ne l'était pas le Jedi chercha la biographie de Ragda, il eut ainsi accès à sa date de naissance, ce qui le surprit et l'intrigua, l'interpella même. Depuis qu'Aramyss avait eu sa fille qu'il savait parfaitement humaine, le vieillissement était une sujet qui le marquait encore plus qu'avant. Il voulait savoir comment c'était d'élever une enfant en ayant son âge apparent mais surtout la voir mourir de vieillesse. Et ses amis? Aramyss en avait peu mais ceux de sa jeunesse avaient pris de la bedaine, offrant à leurs interlocuteurs des calvities grandissantes et des rides inquiétantes. Eux aussi partiraient avant lui qui donnait l'impression d'avoir tout juste 18 ou 19 ans. Ils avaient le respect dû à leur âge tandis que lui n'avait que peu de crédibilité.

Comment était-ce de grandir sans connaître les affres du temps? Comment faisait-on pour vivre jusqu'à 400 ans sans s'ennuyer sur cette terre, trouver des objectifs? Aramyss perdu dans ses pensées éteignit son datapad et laissa à nouveau son regard dériver s'arrêtant sur ses parents. Sa mère caquetait avec une femme de politicien, son paternel lui se rengorgeait auprès d'un jeune premier qui le regardait béatement, plongé dans une admiration presque malsaine pour lui. Le Jedi offrit un sourire moqueur à la scène puis revint à Ragda, prenant soin de ne pas le dévisager. Cependant conscient qu'il ne pourrait pas le lâcher du regard avant un bon moment, il se força à le rejoindre. C'était la moindre des politesses car dans ce monde, observer n'était pas suffisant, et pourtant c'était souvent intéressant. Enfin, peut-être que ce Hutt serait à la hauteur de son attrayante personne? Aramyss espérait avoir à faire à quelqu'un de différent, qui sortait de la masse, sans quoi il serait bien déçu.

-Bonsoir Sénateur, bienvenue dans cette soirée. Je suis le fils de monsieur et madame Janeiro, Aramyss. Je voulais donc m'enquérir de votre état d'esprit parmi-nous. Etes-vous satisfait, que puis-je faire pour vous si ce n'est pas le cas? N'hésitez pas à demander, vous êtes un des invités d'honneur de la soirée.

Du coin de l'oeil Aramyss observa son père qui venait de donner un très léger coup de coude à sa femme qui elle aussi s'était retournée. D'un air à la fois un peu inquiets car ils se demandaient ce qu'avait encore leur fils dans la tête mais aussi soulagé de le voir entrer dans le moule, ils l'observèrent un moment puis retournèrent à leur occupation. Enfin Aramyss semblait endosser le rôle du petit garçon parfait. Il serait temps, et auprès du sénateur de Bakura qui plus est, voilà qui était primordial étant donné le haut rang du Hutt.
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Coruscant ne dormait jamais. Qu'il soit la première heure du matin, ou la dernière du soir, la Capitale de la République vibrait aux rythmes endiablés de ses habitants. Tel un cœur, la planète palpitait, dans une pulsation dictée par les cris, les klaxons, les publicités en plein air, les musiques des bars, cafés et lieux fréquentés... Dans les rues principales, à toute heure, se croisait une foule hétéroclite melting-pot d'une myriade d'espèces aux faciès, démarches et accoutrements aussi variés que les étoiles de cette galaxie... Étoiles totalement invisible de la planète, occultées par l'éblouissement des millions de lumières, elles aussi de toutes natures, couleurs et fréquences... La première fois que Ragda avait croisé une publicité infrarouge, invisible à ses yeux, il était resté dubitatif... Mais ce genre de choses faisaient réfléchir : dans un monde aussi vaste et varié, il fallait de tout, et pour toute le monde.

Tout en serinant ces pensées positives – pour une fois – Ragda s’enfonça un peu plus dans les confortables banquettes de son aérospeeder. D'après les factures laissées dans son appartement, ce dernier avait été spécialement conçus pour lui, cadeau de la République à un Sénateur en fonction. Les autres devaient se taper des véhicules de fonction standard... Mais lui, ne rentrant pas dans ces derniers, trop étroits, le gouvernement avait été obligé de lui acheter une limousine, dont toute la place arrière, habituellement occupée par six sièges en face à face, avaient été remplacés par une banquette aux dimensions du Hutt. Bref, confortable et classieux, que demander de plus ?

Ragda n'avait gardé que le véhicule. Le chauffeur qui allait avec, il l'avait viré. Il ne permettait à personne, à part Dash, son homme de main en qui il avait confiance, de le conduire. Un espion, un assassin, ce genre de mauvaises personnes pouvaient se trouver partout. Dans la même optique, il avait dépensé cent milles crédits pour faire blinder les portières et les vitres... On n'était jamais trop prudent...

Mais l'impatience commençait tout de même à se sentir. Circuler en ville était une épreuve de force lancées à ses nerfs. Lui qui ne supportait pas d'être enfermé dans un espace trop étroit... Il avait l'impression d'étouffer... Aussi, il lança à Dash :

« On arrive bientôt ? »

« On y est presque, dans deux intersections... »

Putain, il avait le droit à une voiture de fonction... Mais pourquoi n'avait-il pas accès aux couloirs prioritaires, réservés aux transports en communs et aux autorités ? Il était Sénateur après tout ! Vivement qu'il puisse sortir de là dedans !



****


Que cette soirée était nulle à chier ! Il aurait mieux fait de rester enfermé dans sa voiture... Putain, à croire que plus la soirée était « mondaine » plus on devait se coltiner des célébrités coincés du cul, avec un balais enfoncé entre les fesses... Raides comme des piquets, ils se tenaient bien droit, bien habillés, bien coiffés, des rictus guindés comme seule expression. Ils parlaient de tout mais surtout de rien... A croire qu'une directive avait été passée : ici on était là pour se faire des hypocrites d'amis, en évitant les vrais sujets de conversation... Ceux qui fâchent évidemment. Ragda n'avait qu'une envie, une pulsion profonde : botter l'arrière train de tout ce beau monde... Sauf qu'il n'avait pas de jambes, détail anatomique qu'il avait presque oublié...

Pourtant, malgré tout, il jouait le jeu, gardant un sourire poli et neutre entre ses lèvres quasi inexistantes. S'il avait accepté cette invitation, ce n'était pas pour passer du bon temps. Il aurait préféré se faire écorcher vif plutôt que de passer une minute de plus au milieu de ces faux culs. Mais voilà, un « ami » Sénateur l'avait invité... Et forcément, ce genre de cadeau ne se refusaient pas... Et puis, il fallait bien se faire des relations pour exister en politique, c'était la partie « sale » du boulot.

Même la bouffe était dégueulasse. Il s'agissait soi disant des mets les plus raffinés de cette galaxie, des aliments hors de prix. Mais à y regarder de plus prêt, ces gens les mangeaient plus pour leur coût exorbitant inaccessible au commun des mortels, que pour leur goût.

Et encore, s'il avait pu occuper sa soirée avec des discussions, même ennuyeuses... Mais non, rien... Un gros Hutt... Évidemment, tout le monde l'évitait... De temps en temps, au détour d'une table, au détour d'un plateau de hors d’œuvres, il arrivait à capter une conversation, puis s'incrustait quelques minutes... D'abord intrigués, on lui posait quelques questions polies, il répondait qu'il était Sénateur, on lui demandait d'où, il répondait Bakura... Et là s'arrêtait net la conversation. Un Sénateur Hutt c'était déjà limite... Mais un Sénateur Hutt d'une petite planète sans influence perdue au confins de l'espace connue... C'était autre chose.. Non, ils préféraient parler de leurs clubs sportifs pour richissimes politiciens... Elles préféraient parler des nouvelles techniques vibro-laser de lifting... Apparemment la mode était au lifting intégral, même celui de l'arrière train afin de garder un galbe synonyme de jeunesse... Encore une subtilité anatomique inaccessible à un Hutt.

La fatigue et l'ennui le rendait négatif. Après tout, tout n'était pas si noir. Il avait croisé le regard et la route de plusieurs personnes habituellement inaccessibles... Et il avait au moins l'avantage de marquer les esprits, personne ne l'oubliait. A vrai dire, c'était comme cela que marchait le monde des plus riches : à force d'être présent dans les soirées, on finissait par faire parti du décors, et les invitations pleuvaient de plus belle, ce qui ouvrait par la suite de nouvelles possibilités.

Avant de venir, il s'était renseigné sur ses hôtes. Fouinant sur tous les réseaux holonet, il avait scrupuleusement épluché leur vie... Pour en conclure qu'ils étaient autant, sinon plus, hypocrite que tous les autres réuni... Adopter des jeunes enfants, surtout des jeunes non-humains... Ce n'était pas du « parentalisme », c'était du marketing vivant ! Cette pratique ne le choquait pas, loin de là, il avait fait largement pire dans sa jeunesse, lorsqu'il jouait encore aux truands dans son clan Hutt. La manipulation, ça le connaissait... C'était son passe-temps favori... Non, ce qui s’insupportait, c'était la stupidité des gens, qui tombaient dans le panneau, et avaient laissés ces abrutis condescendent parader avec leurs deux publicités vivantes, gobant toutes leurs pseudo-explications humanistes...

Un serveur lui proposa un plateau d'amuse-gueules. Pour noyer son ennui, il en dévora la moitié, puis s'envoya cul sec deux flûtes d'alcool raffiné... Tant pis si cette attitude risquait de faire parler... Mais là s'en était trop. Il ne tenait plus en place. Déjà que lui, qui avait une espérance de vie plutôt élevée, avait l'impression de perdre son temps... Il imaginait à peine ce qu'il aurait ressenti s'il avait été humain... Cette pensée lui fit lâcher un petit rire. Oui, dans quelques dizaines d'années toutes ces personnes seraient raides mortes, alors que lui serait toujours là, à boire et à manger les mêmes cochonneries avec leurs enfants et leurs petits enfants... Faire parti du décors, ça prenait du temps, mais pour ce genre de chose, il était patient... Très patient...

Puis enfin, quelqu'un s'approcha... Ragda soupira en silence. Putain... le seul type qui osait s'approcher de lui, était l'handicapé de la soirée... Super... Affublé de ce triste sire, il allait passer pour encore plus marginal... Dans une société d'apparence, ce genre de relations n'étaient très bien vues. Mais après tout, qu'en avait-il à foutre ? Ce type ferait peut-être l'affaire pour tromper l'ennui.

Mais aux paroles du jeune invalide, le faciès inexpressif du Hutt faillit voler en éclats... Le fils de M. et Mme Janeiro... Aramyss ! Depuis quand se déplaçait-il en fauteuil roulant ? Il avait vaguement lu quelque chose sur un accident dernièrement... Cela faisait une bonne raison pour sympathiser avec ce dernier... Entrer dans les petits papiers des Janeiro ?

Aussi, le Hutt répondit tout aussi hypocritement :

« Enchanté M. Janeiro. Quelle soirée magnifique ! Quelle beau monde ! Décidément vos parents ont le sens de l'hospitalité... Et puis la nourriture est exquise... Si je m'écoutais, je resterais là tout la nuit ! Même si cela ne serait pas sérieux ! Ah, mais il est encore tôt, donc profitons de cette soirée... Monsieur, vous me faites trop d'honneur, je ne pense pas être l'invité le plus prestigieux de cette soirée, après tout je ne suis qu'un humble Sénateur d'une petite planète de la bordure extérieur... »

Puis, espérant qu'il n'avait pas lu l'article de travers :

« J'ai appris pour votre... accident... Je suis sincèrement navré... Cet... état... est-il... définitif ? Sachez que sur Bakura nous avons des spécialistes de la motricité, avec des techniques révolutionnaires de rééducation à l'aide de combinaisons équipées de répulseurs. Ces petites merveilles de technologie vous délestent d'une partie du poids de votre corps pour laisser le temps à ce dernier de recouvrer ses réflexes innés. »

Bien que décidé à rester politiquement correct avec le second fils de la maison, la Hutt ne put s'empêcher :

« Je sais que le rétro est toujours à la mode... Mais les fauteuils roulants... Pourquoi ne pas avoir opté pour un fauteuil répulseur ? Encore une fois, l'industrie de Bakura fourmille de modèles très haut de gamme... Ne seriez-vous pas plus à l'aise si vous n'aviez pas à pousser sur ces roues à longueurs de journées ? »

En prononçant ces paroles, il se rendit compte que sa curiosité lui avait fait commettre une grave erreur de politesse, il ne s'était même pas inquiété de l'état d'esprit de son interlocuteur... Il enchaîna rapidement, avant que le jeune homme puisse s'en offusquer :

« Et vous, que pensez-vous de cette soirée ? Vous est-elle agréable ?»

In extremis, il avait évité la phrase du genre « comment allez-vous ? » question stupide à éviter de poser à une personne qui venait de perdre l'usage de ses jambes...
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*Mince alors, comme les autres, j'vais encore me faire ch***. J'vais gratter un peu pour voir si ya de l'or sous cette carapace visqueuse tiens et après je me barre si j'embête toujours autant. *

Songeait le jeune homme impassible devant la grande élocution du Hutt qui semblait réellement ravi de ce que l'on mangeait ici. Quoique son manque de goût était crédible vu les bourrelets de la bestiole. Enfin, il ne fallait pas tout voir en noir non plus, certains petits fours comme ces tartares de thon à la tomate ou ces petites vérines rafraîchissantes. Aramyss se demanda d'ailleurs si le Hutt s'était risqué à en saisir une dans ses minuscules mains potelées, l'idée l'amusa un instant mais le Jedi chassa cette image de sa tête. Ce n'était vraiment pas gentil, et bien que ce ne soit pas dans ses habitudes de prendre ce genre de considérations en compte, il devait faire des efforts ce soir pour qu'on ne lui coupe pas entièrement les vivre. En ce qui concernait le fauteuil roulant toutefois, le jeune homme ne put empêcher sa langue de se dérouler plus vite que son esprit justement et il répondit le plus sincèrement possible. C'est à dire avec des chances de vexer la limace. En même temps ce dernier avait fait une erreur intéressante, il avait manqué de tact.

*Il est comme les autres ou pas? C'est fait exprès? C'est juste une connerie avant qu'il reprenne son ton mielleux? Ah ce serait bien si c'était sa vrai nature. Enfin un sénateur un peu pimenté!*


-Je n'ai pas envie d'être gros et tout mou. Je dois m'entretenir, au moins je peux continuer à pratiquer du sport comme ça. J'ai toujours aimé ça et imaginons qu'un jour je puisse théoriquement remarcher-voilà qui répondait en même temps à la question du "c'est définitif?"- je ne voudrais pas être dans un état si lamentable à force de ne rien faire que cela ne puisse pas devenir une réalité pratique. Enfin je suppose que ce n'est pas la fin du monde, après tout vous êtes autant à plaindre que moi, coincé sur votre propulseur.

Car oui, selon lui Ragda était handicapé, il ne pouvait certainement pas bouger toute cette masse graisseuse pendant longtemps. Ou alors ce serait un autre miracle inexplicable comme cette absence dans la Force relativement gênante. En parlant de "gênant", Aramyss s'aperçut de sa bévue, il était bien moins doué que tous ces sénateurs pour feindre la gentillesse, son caractère naturel revenait vite au galop. Maintenant que le mal était fait, il ne lui restait plus qu'à s'excuser, une tâche difficile pour lui qui pensait tout ce qu'il avait dit, surtout que le sénateur lui avait "gentiment" proposé l'essai de modèles destinés à améliorer son confort. Et c'était une idée à prendre car dans certains endroits, son fauteuil à roulettes ne serait pas forcément très pratique. Peut-être même qu'avec les avancées de cette dite planète, il pourrait plus facilement reprendre sa vengeance... C'était tentant, admettons le, tout en sachant que l'aide se payerait, restait à en savoir le prix.

-Mes parents ont bien fait de vous inviter. Ils ne pensent pas au contraire de beaucoup d'autres que votre rôle de sénateur sur une "petite planète" soit négligeable-ce qui était vrai!- et moi non plus. Votre idée est magnifique, et moi qui suis tellement impoli avec vous.


Là encore Aramyss disait la vérité. On faisait plus de choses avec une petite entreprise qu'une grande, ça devait être pareil en politique. Moins de contrôles, moins de discussions longuettes, moins de négociations... De plus, les membres importants n'étaient pas aussi "intéressants" que les autres, du coup personne ne s'en méfiait et se les mettre dans la poches revenait moins cher. Sans compter qu'il y avait moins de chances pour qu'il vous trahisse étant donné qu'ils ne pouvaient pas se tourner vers grand monde. Enfin, c'était ce qu'imaginait Aramyss en connaissant le monde tel qu'il était et non en idéalisant comme son cher frère. Lequel ne manquait absolument pas de privilégier sa race en délaissant l'autre. Signe que lui-même n'agissait pas comme il le pensait. Comment dès lors croire en la bonté de la république, en l'art de la politique sans être totalement cynique?

-Excusez-moi pour mes propos irascibles et mal placés, de plus je suppose totalement injustifiés car vous êtes loin d'être handicapé comme moi... Mettez cela sur le compte de l'accident si vous l'acceptez, et de votre question qui m'a un peu déboussolé

*Et Vlan, bouffe-moi ça la limace! Est-ce que tu vas être sincèrement gêné d'avoir occasionné cette bêtise ou que tu vas t'en moquer totalement? Enfin au moins tu ne pourras pas vraiment t'offusquer et créer un scandale, pas vrai?*


-Sans quoi je comprendrai votre colère mais sachez que je suis vraiment désolé.


Il était beaucoup moins sincère cette fois, mais c'était un mal utile. Cependant Aramyss avait fait tombé le masque en ce qui le concernait, prouvant qu'il n'était pas du tout de l’acabit des autres politiciens ou de sa famille mais plutôt réaliste sur la vérité des choses. Il peinait avec les codes en haute société, l'hypocrisie et tous ces talents comme la diplomatie qui lui manquaient. Après tout, on ne peut pas être doué partout.

-Votre proposition est très intéressante

Fit-il en cassant avec l'idée donnée auparavant comme quoi il n'avait aucune envie d'essayer quoique ce soit de nouveau. Si le prix à payer n'était pas trop élevé, ce pourrait bien être un atout dans sa manche. Qui plus est, il fallait bien donner le change, surtout que papa et maman étaient présentement en train de le surveiller. La femme paré de bijoux semblait prête à s'écrouler sous le poids des diamants et de l'angoisse tandis que son père avait opté pour une attitude de digne scepticisme. Le tout enrobé dans une classe surfaite. Mouais, au final, même si Ragda s'avérait être comme les autres-sait-on jamais.- Il restait quand même plus intéressant que tous les hôtes réunis ici. Surtout qu'il était effectivement un des invités les plus importants de la soirée quoiqu'il en dise. Mais était-ce de la vraie modestie ou de l'orgueil caché pour s'entendre dire combien il était important? Aramyss n'en savait rien. Certains petits sénateurs de planètes dites "ridicules" question poids politiques étaient vraiment impressionnés par de simple politiciens qui savaient leur en mettre plein la vue, ils voyaient ce genre d'invitation comme l'honneur suprême. Cela ne semblait pas être le cas de Ragda mais le Hutt était très dur à cerner. Une absence totale dans la Force, des expressions de visage différente de celles des humanoïdes et un talent hors pair. D'avance déjà le Jedi savait que ce sénateur, véreux ou pas, humble ou non était d'une grande intelligence; Car oui il existait des politiciens stupides. Ceux-là étaient en général des pions de leurs conseillers. Seulement le gastéropode géant ne paraissait pas faire partie de ce groupe, certainement pas.

-Je ne vois aucune raison de refuser, à part la crainte de vous déranger. Je sais que cette proposition bienséante vient du cœur mais vous avez sûrement d'autres choses bien plus importantes à faire que vous occuper d'un pauvre handicapé. Je ne voudrais pas déranger... Ni passer devant d'autres personnes dans le même cas qui mériteraient de profiter de cette technologie ingénieuse.

Autrement dit, pourquoi je passe devant, quel est votre intérêt et quel en est le prix... Si Aramyss n'était pas doué en diplomatie il disposait toutefois d'un minimum de subtilité pour faire passer certains messages. Le tout avec un sourire enjôleur posé sur ses lèvres. Ce sourire qui inquiétait généralement ses parents, présentement utilisé dans le seul but de leur faire peur justement et de s'amuser un peu sans prendre trop de risques. Une mini vengeance, c'était tout ce qu'il pouvait se permettre pour le moment.

Aramyss prit un petit plateau de nourriture et le tendit à son hôte, tant parce que ce dernier appréciait apparemment le manger que par jeu. Il piocha lui-même une nouvelle vérine, proposant la même petite chose délicate au Hutt parmi un minuscule petit four ridicule vu la taille du monstre, une fragile coupe de champagne et quelques autres mets risqués pour quelqu'un comme le gastéropode avec ses bras tous petits et son ventre énorme. Quelque part il était handicapé et cela amusait bien Aramyss qui n'avait pas manqué de faire le rapprochement. Ils étaient les deux bêtes foireuses de foire de la soirée... Le Hutt à cause de sa réputation d'escroc dû à sa race et son apparence, le Jedi via sa propre réputation de gamin turbulent et manquant de diplomatie ainsi que son apparence de gamin en fauteuil roulant quand tout le monde l'avait connu âgé de la quarantaine, bien droit sur ses jambes.

*Accordons-lui au moins ça. Il n'est pas chiant, et puis rien que son physique ça en vaut la peine... Il va essayer de prendre la vérine ou pas? Ou alors la coupe de champagne... Je "l'aide" avec la Force ou pas? Quoiqu'il pourrait le sentir non?... Il est coupé d'elle, mais est-ce que c'est lui qui fait ça? Et comment. Bizarre mais intéressant. Kiaran, toi qui rêvais de rencontrer un Hutt, je le fais pour toi. *


-Cette soirée est vraiment merveilleuse comme vous l'avez dit vous même. Que de gens intéressants et de plats agréables au palais. Vous trinquerez bien avec moi à notre nouvelle amitié n'est-ce pas?

*Aux sans-jambes, à l'hypocrisie et aux petits fous, Youpi!*

Ragda Rejliidic
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Il est parfois surprenant de constater comme l'intonation est capable d'altérer jusqu'à la signification même des mots... L'ironie... Le sarcasme... Autant de mécanismes linguistiques complexes mais ô combien savoureux et croustillants...

Aux dernières paroles d'Aramyss, Ragda éclata de rire... Un rire tonitruant qui se répercuta en des dizaines d'échos sur les murs de l'immense salle de réception. Immédiatement, toutes les conversation stoppèrent, tous les regards se tournèrent vers les deux protagonistes... Cette situation ne fit qu'aggraver le fou rire du gros Hutt... Les imbéciles ! Les abrutis ! Ils les regardaient tous, de leurs yeux bovins, de leurs yeux vide de la moindre parcelle d'intelligence... Certains gardaient même la bouche ouverte, bée, interloqué par toute cette soudaine et inattendue débauche d'hilarité... Et oui, tout le monde n'avait pas un balais coincé dans chacun de ses orifices... Ce constat dut faire des émules... Car plusieurs d'entre eux ne surent retenir leurs propres ricanements... Des ricanements de pimbêches, de peigne-culs...

Cette scène surnaturelle pour une soirée mondaine aussi guindée, dura prêt de trente secondes... Après quoi le volume sonore baissa rapidement. A ce moment, Ragda se pencha en avant. Équipé de correcteurs d’assiette, le chariot se pencha avec lui sans broncher, tout en conservant son équilibre. D'un mouvement vif, il attrapa une coupe, et leva le verre au dessus de sa tête, puis il cria, suffisamment fort pour être entendu de tous :

« Levons nos verres à l'amitié et... à la vie ! Merci à nos hôtes pour cette si agréable soirée ! Pourvu qu'il y en ai bien d'autres !»

Et comme les moutons qu'ils étaient tous, une levée de verres s'envola vers le ciel, suivi de quelques timides applaudissements... Soit ces hommes et ces femmes étaient vraiment crédules, soient ils étaient tous passés maître au jeu de l'hypocrisie... Si cela avait été un concours, il n'aurait pas voulu être du jury pour les départager... Et puis, finalement, chacun retourna à ses discussions inutiles. Alors, Ragda reporta tout son regard et toute son attention sur le jeune homme en fauteuil roulant, qu'il surplombait de toute ta masse.

Après l'euphorie, c'était le colère qui brûlait sous son épaisse peau verdâtre. Sur un ton incisif, mais volontairement bas, il lâcha, passant du vouvoiement respectueux à un tutoiement agressif :

« Je vois bien que tu penses la même chose que moi... Alors arrêtons ce stupide jeu de dupe, et parlons franchement :

Le dernier à m'avoir traité d'handicapé n'est plus de ce monde pour en témoigner... Tu veux savoir la différence entre toi et moi ? Et bien elle est simple : sans ce chariot, je peux toujours me déplacer... Toi, sans ton fauteuil, tu n'es plus rien, strictement rien... Alors un conseil mon petit, à l'avenir, évite ce genre de propos. Sinon je n'hésiterai pas à lâcher mes chiens de gardes, et je les regarderais te poursuivre et de bouffer les tripes en ricanant. Je ne sais pas ce que tu cherchais en prononçant ces mots, mais si c'était me mettre en colère, on peut dire que tu as réussi... Et ce ne sont pas tes vaines excuses qui changeront quelque chose... Les excuses ne sont que pour les faibles et les lâches, ait au moins le courage d'assumer tes pensées.»

Le Hutt marqua une pause pour siffler d'une traite le contenu de son verre. Pendant cette tirade incendiaire, il avait conservé un faciès décontracté, si bien qu'aucun observateur n'aurait su deviner la teneur de ses paroles. Parler ainsi au dernier fils des Janeiro... C'était prendre un gros risque... Le risque que ce dernier s'offusque au point d'en toucher un mot à ses géniteurs... Mais il avait senti quelque chose de différent en lui.... Quelque chose qu'il n'arrivait pas à définir. Son regard, profond, trahissait des émotions, des pulsions bien plus profondes que ce masque ne le laissait paraître. L'aura charismatique que projetai le jeune homme autour de lui ne correspondait pas à son image... Putain, il avait été terriblement stupide de se pointer à cette soirée sans réellement se documenter sur tous les membres de la famille Janeiro. Il ne savait presque rien d'Aramyss... Et voilà qu'il devait à présent jouer avec ses impressions et son intuition plutôt qu'avec des faits. S'il se trompait, les conséquences seraient désastreuses pour sa réputation... Les Janeiro avaient le bras assez long pour lui mettre des bâtons dans les roues... Mais s'il avait raison, Aramyss ne se laisserait pas démonter, et il pourraient avoir une vraie conversation, loin de tous les clichés écœurants de ce genre de soirée.

Ragda continua sur sa lancée :

« L'amitié... Je t'aurais cru au dessus de ce genre de sentiment inutile. Si je suis ici, c'est pour les affaires, pas pour l'amusement... Tout comme toi j'imagine, me tromperais-je ? »

Allait-il trop loin ? Le but était seulement de le faire réagir, de le forcer à s'ouvrir comme une huître... Une minute... Merde... Est-ce que... Pas possible... Et pourtant...

A cet instant le Hutt se rendit compte qu'il venait tout juste de réagir lui même comme Aramyss l'avait probablement souhaité. En prononçant cette tirade qui l'avait tant énervé, le jeune homme n'avait-il pas seulement cherché à lui faire perdre son masque ? Si c'était le cas, il était tombé dans le piège, comme un débutant... Il s'était fait manipulé d'un main de maître, révélant ainsi le fond de sa pensée. Décidément, cet Aramyss était plein de surprises...

Ce constat calma instantanément sa colère. Ragda continua sur un ton plus amical :

« Je pense en réalité que tu as du cran... Et j'aime les gens qui ont du cran, ceux qui osent dire ce qu'ils pensent, ceux qui n'hésitent pas à affronter la colère de leur semblable s'il ont un but précis à atteindre. Es-tu de cette trempe, ou me tromperais-je sur toi ?

Quoiqu'il en soit, tu es bien trop malin pour que je continue à jouer avec toi. Tu veux savoir pourquoi dans ma grande bonté je te propose tous ces cadeaux ? Et bien c'est simple : c'est un échange de bon procédés. Si je t'offre quelque chose d'utile, tu me devra un service... Mais peut-être que ce que mes petits présents ne t’intéressent pas vraiment... Alors, dis moi franchement : que veux tu ? Qu'est-ce que tu désires plus que tout ?

En contrepartie... Voilà ce que je veux savoir : tous les petits secrets de ta famille. Qui sont réellement tes parents adoptifs... Qu'aiment-ils, que détestent-ils ? Je veux tout savoir.... Tout savoir pour entrer dans leur cercle d'amis... Comprends-tu ?

Pour parler de tout cela, nous devrions trouver un coin plus... privé... Les murs ont toujours des oreilles dans ce genre de soirées. »
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*Ah oui et qui te dis que je ne peux plus rien sans la limace?*

Cependant Aramyss ne siffla pas un mot, il n'avait pas d'autre choix que de se taire, car en effet, son seul atout qu'était la Force n'avait aucune prise sur le sénateur, qui plus es à son plus grand déplaisir, le Sephi devait bien admettre que le Hutt en imposait. Il avait peur, évidemment, un espèce de machin gluant énorme qui pouvait l'écraser en décidant de s'assoir dessus était en train de lui postillonner des insanités à la figure, sachant que ce même gros tas de graisse avait des contacts partout avec la pègre. Cela lui paraissait évident malgré le manque de preuves. Ces sales bêtes baignaient dedans depuis tous petits dans la poche de leur hermaphrodite de père/mère. C'était en quelque sorte leurs berceuses. Ses oreilles d'elfe plaquées en arrière le jeune homme attendit que l'orage passe ou que ce soit lui qui passe à trépas. Cependant le Hutt reprit une voix plutôt tranquille, se permettant même de rire et de proposer de porter un toast. Au passage, il n'avait explosé aucun verre, disposant d'un adaptateur, dommage, au moins Aramyss aurait bien ri après avoir frôlé la crise cardiaque.

Néanmoins le Jedi Gris ne montra aucun signe de crainte, si ce n'était les traits de son visage figés lorsque la limace avait hurlé dessus ainsi que ses muscles tendus et ses mains crispées sur les roues. Il n'aurait pas pu fuir, l'évidence lui tomba dessus comme un coup de sabre-laser, mais il ne fallait rien montrer, ce masque là était plus important que celui des convenances, bien plus en effet.

-J'adore les chiens, on se comprend eux et moi.

Se contenta de répondre Aramyss au bout d'un moment en souriant avec plus de légèreté, comme si, une fois la pilule passée, il était destiné à retrouver son flegme naturel. Évidemment le Hutt ne s'attaquerait pas à lui en personne, dès lors, la Force l'aiderait. Enfin, mieux valait ne pas en arriver à de telles extrémités, autant ravaler ses excuses baignées dans du jus de faux-semblant tout en laissant mijoté le zeste d'amabilité qui lui restait pour continuer la conversation avec la limace, laquelle déclarait désormais qu'elle l'aimait bien.

-Pour les affaires oui... Mais aussi pour l'amusement, l'un n'empêche pas l'autre, n'est-ce pas? Et puis l'amitié est un sentiment très utile...

Répondit le jeune homme en ayant retrouvé sa verve, envers lui-même cette fois et sans hésiter, il ne ratait pas les autres mais ne s'épargnait pas non plus. Un bon moyen de prouver aux autres que finalement, rien ou presque ne pouvait l'atteindre question railleries. Ses oreilles d'elfes se redressant légèrement, autant que leur mobilité -plus réduite qu'un hybride animal toutefois- le lui permettait. Il semblait à l'aise désormais que la tempête était passée, bien qu'il n'oubliait pas la démonstration de force et en prenait compte à part entière désormais.

-Connaître mes parents? Ce n'est pas très compliqué, je pense que vous les cernez très bien seul. En fait il n'y a pas beaucoup de choses qu'ils cachent, ils sont comme vous les voyez aujourd'hui, c'est leur plus grande profondeur d'esprit qu'ils ont réservés pour cette soirée. Enfin en apparence, mais vous avez raison de me le demander, il y a quand même un peu plus objectivement. Alors pourquoi pas... Je suppose qu'on ne veut pas s'ennuyer à tout apprendre sur un couple aussi ennuyeux pour les tuer ensuite. Soit, dévoiler leurs petits secrets ne me dérange pas en soi, ils me doivent bien ça. Quant au fauteuil nous verrons bien, ce n'est pas ma priorité, peut-être préfèrerais-je un autre service. Mais quittons donc cet endroit à l'ouïe trop fine à mon goût aussi. Allons dans mes appartements.

Proposa le Sephi avec un petit clin d'oeil, la situation ne manquait pas de l'amuser. On s'attendait bien sûr à voir sortir le turbulent fils des Janeiro avec une jolie femme un peu pompette, deux fois plus âgée sur lui-tous ou presque avaient en une soirée oublié qu'Aramyss était présent dans la maisonnée depuis 46 ans déjà depuis qu'il avait dévoilé son visage de gamin sans maquillage.- et le voilà prêt à quitter les lieux avec le sénateur de Bakura qui était le représentant d'une espèce de limace baveuse gigantesque. D'ailleurs les clichés amusaient beaucoup Aramyss. Il s'était crée une réputation de Don Juan avec quelques clins d'oeils et sourires enjôleurs. Certaines menteuses avaient même mentionné une aventure torride avec le Sephi quand ce n'était pas vrai. Si le jeune homme n'avait pas touché à sa femme pendant 25 ans de mariage, ce n'était pas à cause de son mauvais caractère. Elle était belle, il n'aurait pas hésité si elle eût été à son goût. Or le physique de son ex était tout sauf banal, elle mettait déjà la barre très haut.

Enfin les gens étaient ainsi, ils discutaient, ruminaient de quoi faire naître une rumeur pour leur plus grand plaisir. Souvent ils ne faisaient que répéter mais pensaient avoir été celui qui avait découvert l'information, une information de la plus haute importance et digne de confiance évidemment. Quant aux parents d'Aramyss, ils étaient ravis, certes ce dernier quittait les lieux, mais en compagnie de leur "proie", celle autour de laquelle toute la soirée avait été pensée, la plus haute personnalité. Les autres invités ne s'offusquaient pas quant à eux, pensant à une simple visite de la maisonnée, après tout s'ils le demandaient, les parents ou le premier fils, bien plus respectable que le second se feraient un devoir de les prendre à parti. Aramyss se fraya un passage parmi les bonnes gens, un employé eut le malheur de vouloir l'aider, le Jedi le repoussa d'un regard noir avant de passer l'obstacle seul, comme un grand. Seule sa très vieille nounou humaine qui sortait de sa chambre et de son bureau reliés par une porte eut le droit à un vague sourire très chaleureux. Envers le sentiment d'amitié, il semblerait qu'Aramyss ne soit pas si méprisant qu'il voulait bien le faire croire.

-Et bien nous y voilà, allons dans le bureau directement. Voulez-vous qu'on vous apporte quelque chose? Moi oui en tout cas, je vais commander un café et quelques pâtisseries pour faire passer le goûts de ces satanés petits fours. Je peux vous en faire amener puisque vous sembliez tellement aimer ça.

Aramyss eut un gentil petit sourire compatissant pour le manque de goût total de la limace qu'il pensait vraiment friande des affreuses gourmandises salées. Enfin, tous n'étaient pas si dégoûtant, les toasts au fromage n'étaient pas mal... Bref, il fallait passer aux choses sérieuses.

-Mes parents sont plutôt simples à cerner, ils aiment "ça"... Les soirées, les galas, les robes éblouissantes, les bijoux et les petits fours-d'ailleurs il semblerait que ma mère ait bien engraissée ces derniers temps.- Tout marche pour eux, ils sont bien vu, l'arrivée de Tarock en politique leur a donné un coup de jeune, il est plus intéressé par la défense de sa planète d'origine-qui l'a pourtant foutu en orphelinat.- mais question image, il en jette. Laid à faire peur, totalement non-humain, il est le stéréotype de l'orphelin que l'on sauve malgré son aspect repoussant pour le faire monter en grade, pour lui donner une vie, une éducation. Un genre de sauvageon en robes voyez-vous. Pour les humains en tout cas, sachant que la plupart d'entre eux sont centrés sur eux-même car c'est la race la plus prolifique de la Galaxie. Par contre, ils ne sont pas totalement stupides non plus. Gagner leur amitié sera difficile, car eux aussi sont bien au-dessus de ça, il faut bien le leur reconnaître. Ils ont du discernement. Ils flattent et invitent mais la maison reste vide en fin de compte, et ils sont seuls. Ils préfèrent être seuls. Les autres sont un passe-temps qui égayent leur journée et les renvoi à eux-même quand on les complimente, quand on les glorifie... Mais trop de flatteries les amèneraient à des soupçons. Et oui, ils sont intelligents. Ils savent jouer sur l'image... En fait je suis sûr qu'ils sont ravis de mon accident. Le fils qui a prit la mauvaise pente mais qu'ils recueillent avec son fauteuil roulant quand même, sans compter le Quarren sauvé quand personne ne veut de ces enfants là à l'orphelinat. Ils passent pour des sains pour les plus crédules et restent hors de portée des autres. Personne ne peut rien leur dire, ils sont supérieurs. Mais votre venue les intéressait vraiment. Ils vous jaugent...

Ça n'allait peut-être pas plaire à Ragda, mais les parents d'Aramyss n'étaient pas qu'hypocrites. Volontairement le Sephi les traitaient d'imbéciles mais il devait bien leur reconnaître une certaine finesse d'esprit, le tout étant de ne pas oublier où ils en étaient arrivés, partant de rien. Les parents étaient de riches commerçants mais rien de plus, ils n'avaient même pas leur propre boîte, et pourtant les deux familles avaient évolué puis avaient conclu un pacte qui avait uni Hubert à sa femme. Tous deux s'entendaient à merveille, comme des conspirateurs, mais Aramyss les soupçonnaient de s'aimer au moins comme des amis. Pénétrer le cercle fermé d'amis des Janeiro était donc possible, car eux aussi connaissaient ce sentiment même s'ils le refusaient devant les autres. Ragda allait devoir les travailler au corps.

-Ce serait moins dur de commencer avec Tarock, même à 50 ans il aime qu'on lui dise qu'il travaille bien à l'école. Mes parents l'ont totalement manipulé, il est une poupée entre leurs mains, en adoration devant tout ce qui semble l'adorer. Son caractère est beaucoup plus influençable, mais là aussi prudence, ça ne me plais pas de le reconnaître, mais il est intelligent. Le meilleur moyen de l'avoir est de flatter son égo, son arrogance sans trop en faire non plus. La subtilité...

Aramyss se moquait bien de raconter tout ceci, il pensait bien que Ragda ne voulait pas se servir de ces informations pour les tuer, c'était le principal. En revanche qu'il leur nuise un peu ne gênait pas le jeune Jedi. Il avait trop souffert d'ignorance totale puis de réprimandes à tour de bras, une sorte de maltraitance mentale. On l'avait brimé, on l'avait forcé à être tout sauf lui-même et il avait gâché 25 ans de sa vie avec une bonne femme cupide car ils avaient profité de la mort de Kiaran pour lui enfoncer l'alliance au doigts et la fille dans les bras. Aramyss leur en voulait comme il s'en voulait car sa faiblesse l'avait perdu... Et la vengeance était un plat qui se mange froid. Qu'ils soient dans tous leurs états l'amuserait fortement. Quant à la possibilité d'imaginer que Ragda ne leur fasse rien de spécial, se servant juste de leur notoriété comme tremplin, il s'en fichait également. Après tout, Aramyss gagnait sur les deux tableaux. Ses parents occupés avec leur nouvel "ami" lui ficheraient la paix, il gagnerait peut-être un brin de leur confiance-même s'il ne la recherchait plus pour des raisons similaires que dans le passé.- et serait plus libre... Et la limace lui serait redevable. Trois tableaux donc, plus l'amusement en prime. Quelle sympathique soirée vraiment, songeait-il en laissant l'employée installer le café sur un plateau avec quelques douceurs tout en attendant que le Hutt passe sa commande.

-Pour le fauteuil comme je l'ai dis, nous verrons plus tard, et d'ailleurs je sais que je peux obtenir le top des prototypes de Coruscant ou de grands laboratoires comme Naboo ou Alderaan. Que proposez-vous de plus sur Bakura? Et pourquoi s'être dirigé sur ce filon d'ailleurs? Les hautes technologies palliant au handicap sont un domaine quasiment saturé déjà avec Coruscant pour ne citer qu'elle à nouveau. Pourquoi ce marché?

Demanda-t-il enfin sans concession pour lui même ni compassion pour les autres handicapés. Aramyss avait été un entrepreneur de talent pendant 25 ans-du moment qu'il restait à son bureau loin des clients et n'avait pas à négocier.- il était normal qu'il se pose des questions. C'était plutôt divertissant d'attendre cette répons en faisant des hypothèses. Ne pas trouver la réponse était plus gênant, il voulait savoir, comme d'habitude en fait! Bakura était une petite planète, pourquoi avoir choisi de développer ce secteur quand bien d'autres pouvaient se libérer, avec moins de risques, plus de rentabilité aussi.
Ragda Rejliidic
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Sans un mot, Ragda suivi les roues de son nouvel « ami », direction ses appartements privés. Tout en quittant la grand salle de réception, le Hutt laissa traîner un fugitif regard par dessus son épaule. La majorité des convives, trop concentrés sur leur propre personne, ne firent même pas attention à leur départ. Quand aux autres, ce fut sûrement plus le mouvement d'une immense masse verdâtre dans leur champs de vision qui leur fit détourner les yeux de leurs si admirables interlocuteurs. A vrai dire, il n'avait strictement rien à foutre de ce que pensaient les autres... Mais il ne souhaitait pas que son absence devienne pour autant un sujet d'inquiétude et de conversation. S'il s'était présenté ce soir, c'était pour faire parler de lui par sa présence, par sa prestance, et non par son absence ou son manque de politesse envers ses puissants hôtes.

Tout en avançant, Ragda se remémora les dernières paroles d'Aramyss. L'amitié... Pfff... Quelle stupidité... Quel sentiment inutile... Pire qu'inutile, sujet à faiblesse. Car à partir du moment où l'on tenait à quelqu'un, cette personne devenait un moyen de pression ô combien efficace. Mais le gros Sénateur se garda bien cette fois d'ouvrir sa grande gueule nauséabonde. Par deux fois il s'était trompé sur le jeune homme en fauteuil roulant. Une fois en le prenant pour un simple courtisant, un de plus... Un autre en le croyant forgé dans la même trempe que lui. Maintenant il cernait beaucoup mieux la personnalité de son interlocuteur... Et mieux valait ne pas le contrarier inutilement, maintenant que la glace était brisée entre eux. D'autant plus que pour le moment, il semblait aller dans son sens.

A mesure qu'ils s'éloignaient de la salle de réception, le brouhaha infernal des conversations inutiles s'amenuisait, provoquant une sensation de libération au Sénateur. Involontairement, il soupira de satisfaction, tandis que les maux de têtes naissant sous son énorme crâne s'évaporaient. Le calme, rien ne valait le calme pour faire le vide en soi, et structurer ses pensées.

Lorqu'enfin ils arrivèrent à destination, Ragda s’interrogeait encore plus sur son nouvel « ami ». Son attitude le laissait perplexe, même si son récent accident avait certainement du amocher autant son corps que son esprit et ses humeurs. Mais encore une fois, le Hutt préféra rester dans son mutisme. Cela ne l’intéressait pas, il était ici seulement pour ses affaires, les mésaventures de cet handicapé n'était que le cadet de ses soucis.

Sans réfléchir, laissant libre court à une subite pulsion, Ragda stoppa son chariot répulseur avant d'en descendre avec mollesse... Puis avec une rapidité étonnant, il se « jeta » presque sur une immense banquette matelassée qui trônait sur l'un des coté de la pièce. Il jura :

« Putain, que c'est bon ! »

Ces quelques mots étaient sortis tous seuls. Les crampes et les démangeaisons ne furent rapidement plus qu'un mauvais souvenir... Même si son chariot disposait de coussins parmi les plus confortables produits dans cette galaxie, le fait de rester affalé dans une même position n'avait rien d'agréable, surtout lorsque la soirée commençait à s'éterniser. Les yeux mi-clos, le gros Hutt goutta quelques secondes au plaisir de sentir ses muscles se détendre, après s'être étiré de la tête à la queue. Mais il sursauta à la mansion des « petits fours » :

« Surtout ne vous embêtez pas pour moi, j'ai assez mangé de ces amuses bouches pour toute une vie... Mais si vous aviez quelque chose pour faire passer les maux de tête, je vous en serez gré... »

Son ton, amical, tranchait particulièrement avec les paroles qu'il avait pu avoir quelques minutes plus tôt. Mais il s'agissait là de son jeu préféré : celui qui visait à déstabiliser ses adversaires. Etre agressif, puis amical, puis de nouveau agressif... Les personnes les moins à l'aise perdaient rapidement leur moyens, incapable d'anticiper ses sautes d'humeur. Et puis après tout, il n'était pas un monstre, rien ne l'interdisait de montrer un visage amical de temps en temps... Surtout avec ceux avec qui il était en « affaire », ce qui serait bientôt le cas avec ce petit gars. Lorsque celui-ci commença à lui parler sérieusement de ses parents, puis de son frère, le Hutt se contenta de hocher de la tête, sans un mot. Il buvait les paroles de son hôte, enregistrant, analysant chaque mot. Car ces connaissances seraient précieuses dans un avenir proche... Toutefois il ne put s’empêcher de sourire, lorsqu'Aramyss le décrivit comme un objet de curiosité pour ses étonnants parents. Tant mieux ! L'approche sera d'autant plus facile !

Même si la conversation dériva sur une nouvelle volée de questions, Ragda laissa poliment son interlocuteur terminer sa tirade. L'expérience lui avait appris une chose en politique : si l'on voulait prendre le dessus sur un adversaire, mieux valait le laisser s'épuiser à parler et à poser des questions, pour qu'il ne trouve plus la force de répondre aux suivantes. Même si cet Aramyss n'était présentement pas un adversaire dans une joute verbale, il n'avait guere envie de répondre continuellement à des questions parasites, qui ne ferait que les détourner du cœur de leur entretien. Ainsi tout en gardant une face amical, il ouvrir enfin la bouche :

« Très judicieuse question... Pourquoi vous proposer une tel marché ? Peut-être simplement parce que j'ai d'abord pensé que l'idée de pouvoir compenser votre... hancidap, ferait naître en vous un élan de sympathie envers ma très généreuse personne... Me serais-je trompé ? J'ai comme l'impression que la proposition ne vous émeut guère, comme si vous attendiez de mieux me connaître pour me demander un autre service... Plus personnel ?

Mais je vais tout de même vous répondre. Contrairement à ce que vous insinuez, Bakura dispose des meilleurs technologies en matière de moteurs à répulsions. Mon monde est l'un des principaux exportateur de cette technologie, et nous sommes parmi les plus novateurs, contraint à proposer toujours mieux que les autres pour justifier les prix que les taxes commerciales nous imposent à pratiquer... Alors oui, vous trouverez certainement tout ce que vous voudrez sur Coruscant, ou même Naboo... Mais lorsque vous lirez les petites lignes vous trouverez « produit sur Bakura »... Alors pourquoi ne pas vous servir directement à la source ? Et profiter par la même occasion de quelques « améliorations » qui ne sont pas encore commercialisées ?

Je vous trouve perplexe... Il est vrai : pourquoi une petite planète comme Bakura se serait-elle spécialisée dans cette technologique ? Pour répondre à cette question, et vous prouver ma bonne foi, je vais devoir vous rapporter quelques éléments de notre histoire planétaire. Saviez-vous qu'il est strictement interdit de posséder un droïde sur notre planète ? Il s'agit ni plus ni moins que du premier articule de notre constitution planétaire ! Et oui ! Aucun droïde, quelque que soit sa fonction, n'est autorisée à fouler le sol notre monde. Tout cela à cause de négligence qui ont conduit, il y a plusieurs décennies, à un terrible accident industriel. Notre monde est avant tout un monde minier, nous possédons de très grande quantité de Durelium, l'un des principaux composé nécessaire à la fabrication de moteurs à répulsions. Comme vous le savez certainement, la minage est presque exclusivement réservé aux droïdes, compte tenu des conditions de travail difficile et des rendements demandés pour rendre ces exploitations compétitives. Or, lors du grand accident industriel, la majorité des droïdes de la planète se sont détraqués, se transformant à machine à tuer les biologiques. Depuis cet épisode, les droïdes sont interdits, quels qu'ils soient... Mais comment garder une industrie forte, sans le soutient des droïdes pouvant travailler vingt quatre heures sur vingt quatre, sept jour sur sept ? Pouvant porter des charges démesurées, pouvant travailler dans des conditions extrêmes ? Et bien, il nous a fallut être plus intelligent que les autres, et développer une technologie de pointe, basée sur ce que nous savions faire de mieux : des répulseurs... Et c'est justement pour cela que nous sommes les meilleurs dans ce domaines. »


Après ce baratin à mi chemin entre le discours d'un historien et celui d'un commercial, le Hutt fit une pause de quelques secondes pour reprendre son souffle et avaler sa salive. Il enchaîna :

« En tout cas, merci pour tous ces renseignements. Je vois, comme je m'en doutais, que vos parents ne sont pas aussi... lisse et creux, qu'ils ne le laissent paraître. C'est tout à leur honneur. Je ferai en sorte d'utiliser ces informations avec intelligence... Mais quelque chose me trouble : puisque vous ne semblez pas sauter sur cette opportunité que je vous donne, pourquoi me donner toutes ces informations ? Qu'y gagnez vous ? A quel sorte de « service » dois-je m'attendre en retour ? Hmmm... Vous vendrez presque votre propre frère pour l'occasion... Dois-je m'attendre au pire ?

En tout cas, je saurais écouter vos conseils... Votre frère, Tarock, c'est bien cela ? Me semble être un personnage intéressant. Nous autre, les non-humains, partageons souvent beaucoup de points communs dans ce monde politique où l'espèce humaine a su se montrer dominante. »


Et comme il commençait à aborder le sujet des non-humains, il enchaîna rapidement :

« Si cela, n'est pas indiscret... Vous êtes de quelle espèce ? Je ne crois pas avoir encore eu la chance de croire l'un de vos congénères... Mais... Quelque chose me dit que vous êtes bien plus... vieux que ne le laisse paraître vos traits... Ce sont vos yeux et votre attitude qui vous trahissent... Et puis ce n'est pas comme si les premiers articles que j'ai pu trouver sur l'holonet vous concernant remontent à plusieurs dizaines d'années... »

Au final, il aurait pu résumer toutes ces questions par : qui êtes-vous exactement et que voulez vous en échange des ces informations ? Mais la simplicité n'était pas dans la nature de Ragda.
Invité
Anonymous
-S'il était vendable, ce serait déjà fait, mais lui, c'est un cas particulier.

Annonça le Sephi en balayant le vide d'un petit geste de la main qui voulait tout de même préciser qu'il avait une certaine foi ainsi qu'une certaine loi. Le Hutt devait comprendre que tant qu'il ne lui déplaisait pas, son intention n'était pas la trahison. Aramyss avait ses "principes", celui d'un homme d'affaires qui veut garder ses contacts en les choyant, et celui d'un marchand qui ne vend pas les murs de sa boutique pour garder son indépendance. La remarque faite, il appuya sur un bouton pour demander un serviteur et demanda une triple dose d'un fort médicament contre la migraine, vu la taille du bestiau, ça ne serait pas de trop. D'ailleurs il réprima une grimace de dégoût lorsque Ragda se vautra dans un grand canapé, éprouvant de la pitié pour la femme de ménage qui serait forcé de patauger dans la bave. Cependant le détail obnubila pas le Jedi qui avait autre chose de mieux à faire.

-Ces informations comme vous le dites sont infimes, tout être quelqu'il soit, même mon frère est bien trop complexe pour se résumer en un monologue de quelques minutes. Quant au service, je ne sais pas encore... Peut-être un partenariat privilégié si je remonte une entreprise qui sait? Vous avez su me convaincre avec vos arguments, c'était osé de positionner Bakura en concurrence avec Coruscant mais cela prouve votre talent de commercial. Il est possible qu'un jour je vous demande un échange de bons procédés mais rien de méchant probablement. Votre "amitié" est plus précieuse, une denrée ayant je l'espère, une plus longue durée de vie qu'un fauteuil.

Aramyss ne cherchait pas à faire de Ragda un allié de premier ordre, mais son soutien même de loin pouvait être profitable. Ce n'était pas une demande exagérée, pourtant le Jedi avait son intérêt, il souhaitait que le Hutt ne l'attaque pas. Une étoile montante comme ce sénateur pouvait bien vous écraser si on n'y prêtait pas attention et le jeune homme préférait le tenir en laisse, enfin autant que possible car la limace n'était pas facilement manipulable, voir pas manipulable du tout. Aramyss devait s'arranger de cette intelligence dont faisait preuve le gastéropode et éviter de le flouer. L'honnêteté si on pouvait parler de ça était préférable, cela lui rapporterait plus gros que jouer aux petits malins. Que Ragda soit donc rassuré, le Sephi n'essayerait probablement pas de le presser plus que ce qu'il ne le pouvait. L'impatience d'un Hutt était aussi fatal que sa bave sur ce pauvre canapé, et Aramyss n'avait pas envie de finir ainsi.

Le jeune homme y songeait tandis qu'une jolie twi''lek plantureuse un peu trop jolie pour avoir été engagé sur son seul talent à servir fit son entrée. Elle déposa les cachets avec un grand verre d'eau pure de source de Naboo sur un plateau. La flûte était en cristal par ailleurs, un cristal sobre et transparent qu'Aramyss affectionnait particulièrement, il espérait d'ailleurs que sa relation avec le Hutt aurait la même clarté. D'un geste mécanique et légèrement agacé le Sephi engagea la Twi''lek à s'en aller sur le champs après l'avoir tout de même remercié. Avec lui, les formes plantureuses et autres minauderies ne prenaient jamais, aucune employée n'avait eu à se plaindre d'un quelconque geste déplacée alors que son père lui-même -qui les avait engagé.- risquait un ou deux coups d'oeil au moins. -Soulagée de pouvoir quitter la pièce car le Hutt l'effrayait, la jeune serveuse salua les deux interlocuteurs, les laissant seuls, et permettant ainsi à Aramyss de reprendre la conversation comme si rien ne l'avait interrompue.

-Tarock? Intéressant... Je n'aurais pas dit cela, mais dans votre cas de figure, il pourrait en effet vous être plus utile qu'à moi. La flagornerie marche assez bien avec ce vieux rusé.

Ajouta le jeune homme sans aucune pitié pour cet être qu'il détestait. Autant Aramyss ne haïssait pas ses parents, il n'avait jamais pu s'y résoudre, autant il détestait le Quarren qui avait dérobé toute l'attention de ces derniers pour sa petite personne égoïste. Qui plus est l'amphibien nourrissait des sentiments bien négatifs à l'endroit de sa fille et Aramyss légèrement paranoïaque sur ce sujet détestait qu'un danger sous quelque forme qu'il soit se profile à son horizon.

-Indiscret? Bien sûr que ça l'est, mais ça ne me dérange pas de répondre. Je suis un Séphi. Ainsi donc vous vous êtes amusé à faire le calcul? Dois-je être également inquiet si vous vous intéressez à moi? Après tout c'est bien la "psychologie" de ma famille qui vous intéresse pour mieux la manipuler. J'ose croire que vous n'êtes pas en train de le tenter sur moi, en faisant mine de me valoriser par rapport aux miens par exemple...

Ajouta Aramyss avec un petit sourire en coin. Oui Ragda était intelligent, il savait ce qu'il voulait qui plus est et se montrait minutieux. Autant de qualités profitables en tant qu'allié que gênantes pour l'être méfiant qu'était le Sephi.

-Quant à mon âge, heureusement que je ne suis pas une dame, j'aurais été outré de vos supposition. Mais étant un homme, et plutôt curieux qui plus, j'aimerais savoir quel âge vous pouvez bien me donner... Et vous? Depuis quand sévissez-vous sur cette Galaxie? On dit que les Hutts ont des centaines d'années de vie devant eux pour semer le chaos.

Le jeune homme planta ses iris dans ceux de son interlocuteur. Il était également intéressé par son rapport avec la Force mais préféra ne pas le mentionner. Le Jedi n'avait en effet aucune idée en ce qui concernait ce fait. Ragda savait-il que lui-même utilisait ces pouvoirs surnaturels offerts à un pourcentage bien pauvre de la population? Aramyss ne saurait le dire mais en attendant, il préférait se taire pour dévoiler le moins d'informations possibles. Décidément, le fils Janeiro n'était pas un bavard contrairement à Tarock qui aimait s'écouter parler et raconter ses aventures ô combien passionnantes. Derrière son masque d’exubérance, Aramyss était bien plus discret qu'il n'y paraissait.

-A défaut d'avoir ce fauteuil, car je préfère ne pas m'empâter dans le confort et confier ma vie à la Technologie, j'aimerais voir votre planète. Pensez-vous que cela serait faisable? Je sais que vous êtes très occupé mais vraiment, cela m'intéresserais.

Aramyss n'avait plus un sou, il pensait se refaire. Ainsi même si avoir une entreprise l'avait toujours ennuyé, il se savait doué dans le commerce -à défaut du contact avec les clients, une véritable tare chez lui.- et pensait reprendre quelque chose, au moins pour remettre des crédits dans son compte. Le Séphi venait par hasard de découvrir une source possiblement très prometteuse et son service à demander en échange au Hutt pourrait bien être effectif plus tôt que prévu. D'un côté cela l'embêtait d'amorcer déjà la discussion à ce sujet, il aurait préféré tenir le sénateur en haleine. Cependant une attente trop longue lui aurait peut-être permis d'oublier, ce n'était donc pas plus mal et de toutes façons, l'opportunité était trop belle, Aramyss ne pouvait pas la laisser s'échapper. Il ne recherchait pas à amasser une quantité d'argent phénoménal, pour quelqu'un d'esprit comme lui, c'était une vile occupation qui lui rappelait bien son frère, cependant il avait quand même besoin de monnaie pour être le plus indépendant possible-le handicap réduisant déjà de beaucoup ce doux rêve qu'est l'indépendance.- et pour amener de quoi manger dans l'assiette de Kiara.

Ragda Rejliidic
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« M. Janeiro, laissez moi vous rassurer sur un point : je ne cherche ni à vous décrypter, ni à vous manipuler... Et ceci pour une excellente raison, qui prouvera sans nul doute mon honnêteté : vous étés ruiné, vous n'avez rien que je pourrais désirer. »

Le Hutt esquissa un large sourire, tandis qu'une malsaine malice brillait dans ses deux grands yeux ronds. Jusqu'à présent, depuis le passage de la servante, il s'était contenté de garder le silence, cherchant à mieux comprendre où le Selphi voulait en venir. Celui-ci le laissait toujours perplexe... Ragda ne savait que trop répondre. Son attitude et ses réponses prouvaient qu'il désirait coopérer, créer une relation... Mais de quelle nature, à quelle fin ? Pourtant, les petites piques verbales trahissait un certain dégoût... Comme si cette pseudo alliance qu'il tentait d'initier entre eux était dicté plus par la nécessité que par la volonté. Aramyss était-il un simple opportuniste ? Sautait-il sur l'occasion de le renseigner dans le seul but d'user, dans un avenir plus ou moins proche, de ce petit service qu'il lui devrait ?

Ragda détestait devoir quelque chose à quelqu'un... Alors mieux vallait voir la situation dans un autre sens :

« J'espère ne pas vous avoir... vexé... Comme vous avez pu le constater, je suis un fervent adepte de la franchise... Sauf quand le mensonge peut m'apporter quelques avantages, comme par exemple tisser des amitiés avec les membres influants de votre famille.

Toutefois, malgré que vous soyez ruiné, tout du moins s'il faut croire les torchons qui parlent de votre situation familiale, j'ai cru comprendre que vous étiez une personne pleine d'intelligence, et de ressources. Je serais prêt à parier un million de crédits que vous ne souhaiterez pas en rester là, et que vous chercherez par tous les moyens à vous refaire.

Et bien soit, je vous propose un marché. Arrangez moi une entrevue privée avec vos parents, ou bien votre frère peut m'importe... Choisissez celui que j'aurais le plus de facilité à charmer, avec ma réputation, mes crédits et mes compliments mielleux.

En échange, je vous propose ceci : je deviendrais votre mécène. Je dispose d'une confortable fortune, bien assez pour vous... dépanner de quelques centaines de milliers de crédits... Vous voyez, le temps de... relancer une affaire, et de me les rembourser... plus quelques intérêts, parce que je ne fait pas dans l'humanitaire... Et que je doute que vous acceptiez un don qui pourrait passer pour un acte de pitié... Me tromperais-je?

Mais comme je suis un être droit, et surtout au moins aussi opportuniste que vous l'êtes, je pense que nous pourrons, dans un avenir proche, renégocier les sommes que vous me devez, contre quelques... services, en temps voulu. A vous de décider, finalement, je suis quelqu'un de relativement malléable, je sais m'adapter. »


Le sourire du Hutt s'élargissait encore, à mesure qu'il prononçait ces mots. Tel un piège, il se refermait sur les chevilles d'Aramyss. Quelque fut son véritable souhait, son véritable but, Ragda tentait de retourner la situation à son avantage. Plutôt que de devoir un hypothétique service au Selphi en échange des maigres informations qu'il venait de récolter, il lui proposait un marché autrement plus bénéfique. Accepterait-il aussi facilement ? Et pour ne lui laissait aucune chance, il enfonça encore plus clou :

« Avant de répondre hâtivement, sous l’impulsion de votre fierté, réfléchissez à votre... fille. Ne souhaitez-vous pas ce qu'il y a de mieux pour elle ? C'est une opportunité que je vous donne de lui permettre de se développer dans un environnement stable, et non dans une pseudo-misère, au crochet des géniteurs que vous ne semblez pas tellement apprécier. Si vous êtes sûre de vous, si vous disposer des qualités nécessaires pour remonter une affaire, vous aurez rapidement remboursé cette dette... Le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ? »

Et pour le forcer à ne pas répondre immédiatement, Ragda enchaîna tout de suite sur des sujets plus légers, en réponse aux précédentes questionnements de son interlocuteurs :

« Heureusement que vous ne vous offusquez pas pour si peu ! Quel age je vous donne ? Difficile à dire, j'ai toujours eu du mal avec les humains et les proches humains... Je dirais innocemment... Environ comme le Chancelier Arnor, la trentaine ? Mais comme je me doute à présent que vous ne faites pas votre age... Éclairez ma lanterne : Le double ? Le triple ?

A mon tour de jouer à ce petit jeu : et vous, quel age me donnez vous ?

Enfin pour ce qui est de visiter mon monde... Tout peut se réaliser... Évidemment, cela dépendra de l'évolution de notre... relation mutuellement profitable. »


Enfin il se tut. D'un geste vif, Ragda ingurgita la dose de médicament, d'un traite, cul sec. Puis reposa le verre sur la table basse devant lui. Et pour finir, il croisa les bras sur son ventre proéminent... Et bien, comment cet Aramyss allait-il se sortir de cette situation ?
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Aramyss se contint de son mieux. Premièrement à cause de sa fille en effet, deuxièmement parce qu'en fauteuil roulant et ne maîtrisant pas encore bien la bête, il risquait de se faire tuer, aussi grosse que soit la limace. Le Sephi se souvenait de la certaine agilité qu'avait eu cette dernière avait eu pour "sauter" dans le canapé et de toutes façons, même si sa mémoire lui jouait des tours sous le coup du stress, rendant le baveux plus gros qu'il ne l'était, Aramyss ne prendrait pas le risque.

-Quel genre de services? Car comme vous le dites, je pense en effet à ma fille, et je ne pense pas qu'un père en prison lui conviendrait...

Fit-il, le teint soudainement plus pâle, mécontent de voir que les choses lui échapper. Que Ragda ose mettre sa fille en avant, comme un simple argument l'énervait d'autant plus. Néanmoins le jeune homme ne fit aucune remarque déplacée, il n'était plus en position. Cependant il n'avait pas non plus l'intention de se laisser faire, le tout était de se modérer étant donné que Kiara était au milieu de la discussion. Ce n'était en effet, pas le moment de jouer les fanfarons.

-En même temps... être aux crochets de mes parents ou aux vôtres... Je sais qu'il me faudra peu de temps pour me retourner, ou je peux aussi faire appel aux banques qui me prêteront sans difficultés vu mon nom et l'entreprise que j'avais avant qui n'a fait que fleurir entre mes doigts. Au oins, je n'aurais que les intérêts à rembourser.

Aramyss avait peur bien qu'il le cache. Il avait beau être une "grande gueule", le jeune homme était bien moins trempé que son frère dans les magouilles. Finalement il s'était même révélé assez honnête avec son entreprise, jugeant probablement que de ne pas être embêté par les autorités lui rapporterait plus que prendre des risques. Le Jedi Gris ne souhaitait pas non plus que le Hutt fasse du mal à ses parents, ni même à Tarock. Ou plutôt si, pourquoi pas, mais des coups bas du style baisse de réputation, soupçons de scandale si cela le chantait mais pas plus. Cela restait sa famille tout de même. Néanmoins comment faire pour ne pas montrer son attachement aux siens? Aramyss les détestait sincèrement en surface, mais au fond il savait que ce n'était pas le cas; en fait il avait même une certaine affection pour le Quarren et s'il semblait tant le haïr c'était par dépit, car ce dernier ne se laissait pas approcher par le Sephi.

-Écoutez... Si vous me donniez la direction d'une petite entreprise à vous ainsi qu'un intermédiaire pour traiter avec les clients-Aramyss savait trop bien qu'il avait des soucis en démocratie. S'il s'était montré plus souvent que le strict nécessaire dans son ancienne entreprise, celle-ci aurait chuté totalement.- et je vous la remonte... Je peux augmenter vos bénéfices de 110%, je ne garderai que 10%. Ensuite nous verrions l'évolution de notre marché. Qu'en dites-vous?

Lança-t-il prudemment, peu décidé à se lancer dans des échanges extravagants par anticipation. Le jeune homme savait qu'il disposait des capacités nécessaires pour tenir une entreprise, enfin si le Hutt ne venait pas tout saboter, mais pourquoi le ferait-il si c'était son propre bien? Il ne pouvait quand même pas être aussi retord, si?... Quel intérêt aurait-il à tenir un pauvre type en fauteuil roulant ruiné plus que nécessaire après avoir eu accès aux bonnes grâce du reste de la famille Janeiro? Aramyss n'était pas ce que l'on pouvait appeler LE contact à avoir. Tout le monde le voyait comme le petit voyou de la bande, le gosse paumé, celui pour qui on avait tout fait mais qui gâchait les occasions qu'on lui offrait sans parler de son nom. Pour l'instant c'était la seule chose qu'il était habilité à proposer à la limace en tout cas.

Jetant un coup d'oeil à son interlocuteur, le Sephi avait reprit des couleurs, il pensait maintenant que ce dernier ne refuserait pas, de peur de voir s'envoler un partenaire potentiel. Faire appel aux banques qui le saigneraient autant que possible pendant les premières années ne lui plaisait pas, ni dépendre de ses parents, mais au moins ceux-ci ne lui demanderaient pas d'hypothétiques services en échange... Et il pourrait bien les rembourser après, qu'ils soient d'accord ou non et ne rien leur devoir, n'est-ce pas? C'était très optimiste, autant dire, pas vraiment dans les habitudes du Jedi gris. Seulement, tout allait trop mal ces derniers temps pour qu'il se refuse un certain idéalisme. Finalement il avait attaqué trop tôt, il n'était pas encore assez fort mentalement et le sénateur de Bakura en profitait. D'ailleurs, ce dernier avait totalement raison, Aramyss ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Néanmoins, il tâcha de continuer à garder un visage neutre, lequel fit même l'effort de s'égayer d'un petit sourire lorsque le jeu de l'âge reprit.

-En fait non, je suis un petit jeune de 50 ans tout juste. Quant à vous... Selon ce que j'ai lu, dont une vieille archive écrit avec les anciens datapads et les références historiques, je dirais au moins 200. Enfin entre 150 et 250... La fourchette est large, mais vos traits restent bien difficiles à déchiffrer.

Des traits immondes, caricaturaux aux yeux du Sephi, mais après tout, chaque espèce avait ses spécificités n'est-ce pas? Et puis il était habitué à l'exotisme anthropologique avec le Quarren. Aussi, ce fut sans dégoût apparent ou gêne qu'il s'efforça de poser ses yeux couleur miel dans ceux énormes et jaunes de son interlocuteur. Un exploit difficile lorsqu'on était coincé dans un fauteuil roulant face à une créature aussi grosse, mais Aramyss n'en démordait pas. Malgré sa crainte à l'endroit de sa fille, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier l'échange. Enfin une discussion qui n'était pas mièvre... Et puis au fond, comment en vouloir à Ragda? Sans aller aussi loin, lui aussi se jouerait des faiblesses de son adversaire. Encore faudrait-il lui en trouver une.
Ragda Rejliidic
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Toute personne possédait ses faiblesses, du simple employé de bureau, au plus puissant politiciens. Et même, contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'était généralement les grands de ce monde qui disposaient du talon d'Achile le plus gênant. Et oui, car, plus nous avons à perdre, plus nous souhaitons conserver ce que nous avons, plus nous devenons des proies faciles pour les opportunistes.

Ni Ragda, ni Aramyss n’échappaient à pas cette règle fondamentale de l'univers. Mais une différence les caractérisait à cet instant précis : le premier avait su se montrer beaucoup plus entreprenant que le second, forçant le Selphi à se retrancher derrière de vaines excuses. Il ne fallait pas être psychologue pour comprendre que ce dernier se sentait soudain mal à l'aise, beaucoup moins sûr de lui et des paroles à tenir. Mais qu'en était réellement la cause, quelle était sa véritable faiblesse ? Sa fille ? Ou bien la peur de tomber encore plus bas qu'il ne l'était ? Peut-être les deux...

Le Hutt écouta attentivement chacun des arguments de son interlocuteur, se retenant plusieurs fois d'éclater de rire, ou de lui répondre du tac o tac. Au lieu de cela, il se para d'un mutisme et d'un sourire amusé, adoptant un masque de sournoiserie. Oui, c'était plus fort que lui, il aimait déstabiliser les gens, et les regarder, avec une forme non dissimulée de sadisme, se dépatouiller pour recouvrer leur assurance. Mais contrairement à bien d'autres, Aramyss semblait conserver le contrôle de ses pensées, le contrôle de son langage corporel. La confusion qu'il devait éprouver ne transpirait presque pas, et même, cette dernière s'évaporait à mesure que les minutes passaient.

Enfin, Ragda s’apprêta à répondre assez sèchement, prétextant que si celui-ci ne voulait de son aide, il n'avait cas se débrouiller seul, et que contrairement à ce qu'il semblait dire, les banques ne prêtaient aussi facilement, surtout à des personnes sans le sou... Ou bien que vivre au crochet de ses parents, et de leurs éternelles remontrances ne serait qu'un enfer pour lui... Mais il fut coupé avant même d'avoir pu ouvrir la bouche. Coupé à la fois parce qu'Aramyss ouvrait la sienne, et à la fois parce que ses propres lui donnèrent à réfléchir.

Il fallait penser sur du plus long terme, du beaucoup plus long terme. Quelques entrevues avec la famille Janeiro pourrait lui donner un coup de pouce à sa carrière, ou tout du moins à ses relations bien placées... Mais il ne s'agissait que de court et moyen terme. Il fallait voir plus loin, plus grand... Qu'avait-il réellement besoin pour continuer sur sa lancée ? Hmmm... Oui, très bonne idée...

Le faciès disgracieux du Hutt changea du tout au tout, passant de l'amusement au sérieux, très sérieux. Ses deux gros yeux globuleux fixèrent alors le Selphi, avec intensité :

« Vous croyez-vous vraiment capable de gérer une entreprise pour moi ? Savez-vous seulement dans quel milieu je suis ? L'argent, le luxe, les casino... Quelles références avez-vous dans ces domaines ? Je n'en suis pas certain... »

Il marqua une seconde de pause, espérant que ce refus s'ancre dans l'esprit d'Aramyss. Il tentait, par ces mots dur, de déstabiliser à nouveau, afin de le rencontre plus coopératif sur la suite du programme.

« Mais, comme vous ne l'ignorez certainement pas, ma fonction officielle m'interdit d'administrer directement une entreprise. J'ai donc besoin... d'intermédiaires pour la gérer au quotidien. Je ne fais qu'exprimer des « souhaits » d'évolution, et des « suggestions » sur la direction à prendre... Vous me comprenez ?

Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Calculez-vous réellement les risques ? Je veux dire... Si je vous prête de l'argent, vous serez libéré de toute obligation dès que vous m'aurez rendu la somme. Libre à vous de la faire fructifier comme bon vous semble, pour me rembourser les intérets... Et puis, rassurez vous, je ne suis pas un monstre, je ne trempe dans rien d'illégal, j'aurais trop à perdre... »


Mensonge

« ... Mais si vous prenez la direction d'une entreprise, vous serez responsable de mes biens, je serais donc beaucoup plus regardant, beaucoup plus exigeant, et si jamais vous échouez... Disons que je pourrais en faire une affaire beaucoup plus... personnelle. »

Une nouvelle pause. Le Hutt joua un instant avec le verre qu'il tenait toujours entre ses mains, celui qui quelques minutes plus tôt contenait le médicament pour ses maux de tête à présent révolus.

« Toutefois, si l'aventure vous intéresse vraiment, j'ai peut-être quelque chose pour vous, plus dans vos cordes. Je souhaiterais acquérir une société de construction ici, sur Coruscant. Ces sociétés sont de véritables mastodontes, composées de centaines de milliers d'employés, et usant de technologie monstrueuses pour raser, construire et rénover les immenses tours de la planète-capitale. A ce jour, je n'ai malheureusement pas l'influence nécessaire pour y parvenir. Mais c'est là que vous intervenez, vous et votre patronyme. Vous pourriez... user du réseau de vos parents pour obtenir quelques résultats, une offre de rachat, ou une opportunité d'OPA hostile. Une fois la transaction effectuée, je vous nommerai administrateur général... Vous aurez juste à faire tourner l'entreprise, et à accumuler un capital conséquent. Avec celui-ci je vous chargerais plus tard de me construire une nouveau casino, ici, sur Coruscant, suivant des plans très précis, de ma propre conception. Un luxe que je ne pourrais jamais me payer si je ne possède pas ma propre entreprise de construction, vous comprenez ?

Alors, qu'en dites-vous ? Vous sembliez tellement sûr de vous il y a quelques minutes... Vous n'allez pas vous dégonfler maintenant que l'hypothèse devient réalité ? »


Oui, un nouveau casino... Source d'une richesse immense... Et surtout, surtout... Un nouveau repère ultra-sécurisé pour les opérations secrètes de « Fantôme »... Au plus prêt des intrigues galactiques.

« Et... Je reprendrais bien un second cachet pour la crâne... »

Non pas que ses maux de tête revenaient à la charge, mais plutôt qu'il souhaitait reluquer une nouvelle fois la petite Twi'lek dans son uniforme de domestique...

« Et pour revenir sur votre dernière question, j'ai exactement 239 ans, j'ai passé l'age de me faire pigeonner. »


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-Et vous, vous ne pensez pas que c'est plus risqué d'attendre des "services" d'un type en fauteuil roulant? D'ailleurs vous ne m'avez toujours pas dit de quoi il s'agirait, histoire que je fasse la comparaison.

Lança le Séphi. Ce dernier savait qu'il ne pouvait pas vraiment échapper à la direction d'une entreprise totalement différente de la sienne où il était le propriétaire. Passer de la haute technologie à la construction serait également autre chose. Les employés y auraient une autre mentalité, et surtout, ils ne devraient pas lui rendre des comptes, mais obéir à Ragda, directement. Le défi était immense, mais le Jedi avait bien l'intention de se prêter au jeu. Dans le pire des cas, il savait que ses parents avaient assez d'argent pour rembourser ce qu'il devait au Hutt, puis ce serait à eux qu'il redonnerait les sous, une fois qu'il aurait fait fructifié l'entreprise, et récupéré tous les bénéfices puisque la limace aurait eu son compte. Le tout était risqué quand même, et au fond, Aramyss savait qu'il agissait ainsi car ses parents n'avaient pas une fortune si grosse que cela. Leur demander des prêts pour rembourser son interlocuteur les mettraient presque sur la paille et le Sephi s'y refuserait.

Avec un frisson le jeune père s'imagina espionné de partout, avec des holocaméras et du sénateur qui se délectait de ses déboires. Néanmoins le Hutt ne trempait apparemment pas dans l'illégalité, c'est vrai qu'il aurait trop à perdre songeait le Gris, décidé à le croire. C'était déjà ça. De ce fait, entendre parler des autres services pouvait être intéressant. Au moins son handicap le servait bien pour une fois. Le Hutt ne pouvait pas attendre énormément de choses de lui, sans compter que son manque de diplomatie légendaire le pousserait à ne pas lui demander d'intercéder en sa faveur ou faire jouer des relations qu'il n'avait pas ou détruirait dans la minute avec une mauvaise phrase.

-Si votre première proposition est moins intéressante, je pourrais bien dire oui en effet. Mais j'ai aussi besoin de voir les chiffres de l'entreprise que vous visez, si vous en visez une en particulier, de connaître le mode de fonctionnement. Je n'ai effectivement pas les capacités d'entretenir un casino, mais passer de la fabrication à la construction, il y a une chance. Quant à l'influence paternelle, elle a déjà servie pour acheter a première entreprise. Mais il faudrait alors que je vous rembourse et que je rembourse les parents... Mais vos plans m'intéressent en effet, à conditions d'avoir plus de détails. Je dois savoir à quoi je m'attends. Comment géreriez-vous la relation propriétaire.administrateur général? Par exemple, ne serait-ce que cela. Me laissez-vous engager mes employés? Imposez-vous les vôtres? Quels sont les compromis? Remplissez-moi un dossier en bonne et dû forme, et je verrai si c'est jouable.

Bien sûr, le Hutt était certainement un commerçant au nez fin-bien que son faciès ne semble pas vraiment en disposer de premier abord.- et Aramyss ne mettait pas cela en doute. Néanmoins lui aussi l'avait été, et son contrat serait lu trois fois plutôt qu'une. Le jeune Jedi ne pensait vraiment pas que le sénateur irait s'amuser à aller dans l'illégalité, il pensait plutôt à des tentatives d'économies maximales malgré sa fortune colossale, ce qui en général, flattait l'égo et c'était bien normal. Lui-même tentait toujours de gagner quelques crédits en jouant sur son talent de commercial avant.

-J'ai une autre idée... Ne me prêtez pas d'argent... Mais acceptez de me nourrir et de me blanchir dans un premier temps. Je logerais directement dans un petit studio de l'entreprise, cela me suffira. Ainsi je ne vous dois rien, et nous partageons directement les bénéfices. Moi je vous prête mon nom et je fais fructifier l'entreprise, vous, vous me payez un salaire quelconque incluant la nourriture et le blanchiment. Tout ce qu'il y a de plus modeste bien sûr. Mais je vous ferait marcher si bien votre entreprise, que je vous garantis que je vivrai très bien avec ce que j'aurai après les premiers temps de mise en place. Que risquez-vous? Vous investissez sans rien me prêter sinon une somme dérisoire pour quelques pâtes et un lit. Si je ne fais pas l'affaire, je vous rembourserai, mais comme la dette sera moindre, je ne me mets pas spécialement en danger, et vous trouverez un meilleur directeur. La seule chose qui change est que je vais devoir m'habituer à une chambre de bonne pendant un certain temps.

L'aventure... Le goût de se glisser dans la peau d'un homme qui commence à zéro. Cela ne faisait pas peur à Aramyss qui avait vécu dans l'appartement de Kiaran son ancien amant, une personne littéralement fauchée qui vivait dans le dénuement. D'ailleurs l'idée le rassurait car ainsi, il n'aurait pas à emprunter de trop au Hutt. Et ce dernier aussi pourrait être rassuré de moins prêter. Le jeune homme n'avait plus qu'à travailler d'arrache pied pour acheter l'entreprise à moindre coût-sans tomber dans l'arnaque, il ne pouvait pas se le permettre avec sa fille, tout devait être réglo.- et offrir à ce cher Ragda son casino. Ce ne serait pas une mince affaire, mais déjà voir les choses en moins grand lui permettait de regarder le bout de ses pieds, pas très fonctionnels par ailleurs.

-J'ai repris votre excellente idée pour l'améliorer un peu. Si vous acceptez, inutile de me parler des "services", cela me conviendra si bien que j'accepterai. Enfin, que nous ayons tout passé en revue bien entendu.

Sur ce, le jeune homme cliqua sur un bouton et une femme réapparue. La Twi''Lek étant occupée, Ragda eut le droit à une tentaculaire Nautolanne-qui rappela Ha'Kya à Aramyss.- plantureuse à souhait, légèrement plus en chair que son ancienne campagne et bien moins effarouchée. Elle prit la commande puis revint, déposant le verre devant la limace en montrant bien ses seins. Aramyss fronça un sourcil, il n'avait jamais aimé cette nymphomane prête à tout essayer, même avec une espèce de limace géante.

-Miss Ygra'Dyll. Un peu de tenue je vous prie.

La Nautolanne ronchonna mais ne dit rien. Elle avait bien sûr essayé avec Aramyss mais ses charmes n'avaient jamais fonctionné. N'en pensant pas moins sur la sexualité de ce dernier, elle reprit son plateau, sourit à Ragda et s'enfuit, laissant le cachet se diluer doucement dans l'eau limpide et son verre de cristal.

-Désolé, certaines employées ne devraient pas être ici, mais une faiblesse de mes parents. Ils n'ont pas eu le coeur à la licencier.

Grogna-t-il, irrité d'avoir été interrompu dans ses affaires par une stupide femme avant de retrouver son calme et de piocher dans le plateau de petits gâteaux.

-Mais apparemment, vous êtes à son goût et j'ai cru comprendre qu'elle était difficile, un bon point pour vous. 239 ans donc. C'est effectivement un bel âge. Et je vous rassure, je suis tout à fait d'accord avec vous, avec une nuance en plus. 50 ans, c'est déjà trop vieux également pour se faire pigeonner. Nous sommes donc dans le même cas. Les choses peuvent vraiment bien fonctionner, soyons deux dans le coup. Ne gâchons pas tout. Qu'en pensez-vous?

Fit-il en levant son verre de vin rouge pour s'apprêter à toquer dans celui de Ragda si ce dernier était d'accord. Aramyss ne cherchait plus un avantage qu'il n'aurait pas, il voulait simplement limiter les dégâts et faire des affaires en jouant franc jeu. La limace ne se laisserait pas avoir, trop intelligente pour cela. De ce fait, elle avait gagné son respect.
Ragda Rejliidic
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Il parlait trop, beaucoup trop. Heureusement, l'arrivée de la servante, et surtout son attitude aguichante fit taire quelques instants le Selphi. Sans cette pause salvatrice, Ragda aurait certainement explosé ! Putain, quel moulin à parole !

D'un œil connaisseur, le Hutt se calma en matant la Nautolanne. Instinctivement, il l'étudia : taille, poids, formes. Un vieux réflexe, qui datait de l'époque où parmi ses prérogatives, il devait acheter et vendre les esclaves du clan Rejliidic, tout en estimant au plus juste leur véritable valeur. Un regard mercantile donc, dépourvu de pulsions libidineuses. Effectivement, sans organes sexuelles, l'utilité des esclaves pulpeuses s'arrêtait aux effets qu'elles produisaient sur leurs partenaires commerciaux, les distrayant au point de leur faire baisser leur garde... A la fois un amusement, et une arme psychologique.

Tout en se rappelant ces bons souvenirs, ceux d'un passé difficile mais devenu nostalgique avec les années, il ne quitta pas des yeux le servante, ce qu'elle pris certainement pour de l'attirance, vu sa réaction. Le Hutt ne s'en offusqua pas, bien au contraire. Il n'était pas rare de voir ces créatures plantureuses se comporter de la sorte, toujours à tester leurs charmes, et à chercher l'attention d'un « maître » plus puissant que le précédent. Les esclaves, c'était comme les animaux de compagnie : leur vie pouvait être paradisiaque, comme infernale, tout dépendait du foyer dans lequel ils se retrouvaient. Le pathétique numéro de séduction terminé, le Selphi repris immédiatement la parole, inondant une nouvelle fois les tympan du Hutt de paroles inutiles. Aussi, dès qu'il en eut l'opportunité, il répondit du tac o tac :

« Vous seriez étonné de savoir le nombre de femelle qui me font la cours ! Vous savez, l'argent et le pouvoir suffisent généralement à compenser bien des handicapes physique... Mais vous allez le découvrir par vous même, si la fortune vous souris à nouveau un jour. »

Une petite attaque, juste ce qu'il fallait pour faire taire son interlocuteur, et lui laisser continuer, cette fois sur un ton beaucoup plus sec, à la limite de l'agressif, conséquence d'un agacement depuis trop longtemps dissimulé :

« Ne me faites pas regretter ma proposition ! Elle est clair, et simple, pas besoin d'en parler ou de négocier pendant des heures. Je n'apprécie guère les personnes qui cherchent toujours à en obtenir plus, alors qu'on leur tend généreusement la main !

Mais ouvrez le yeux bon sang ! Vous êtes ruiné, divorcé, et handicapé ! Si vous ne me dites pas oui aujourd'hui, vous êtes fini ! Cette occasion ne se représentera pas deux fois !

En plus, lorsque j'entends vos tentatives de négociations, je me dis que vous devez encore être sous le coup de vos médocs... Vous m'avez compris de travers. Alors, simplement parce que je suis quelqu'un de charitable, je vais me répéter... Et cette fois, si j'entends autre chose qu'un « oui », je quitte les lieux et vous laisse en plan... C'est bien compris ?

Putain pourtant c'est simple. Je veux acquérir une société de construction Coruscanti. Mais avec mes références de proprio de casino et mon influence actuelle je peine à passer pour un acquéreur sérieux. Mais vous, vous disposez un d'atout de choix ! Votre nom ! Si vous négociez directement, usant au passage des contacts de votre père... Je ne doute pas que vous obtiendrez une proposition intéressante. Et là, je pourrais acheter cette entreprise, MON entreprise. Il n'est pas question d'en partager la propriété : elle est mienne, à moi, totalement à moi. Je paye, elle m'appartient, je ne vous demande aucun crédit dans l'affaire. C'est bien clair ?

Ensuite, lorsque je posséderai enfin cette société, il me sera impossible de l'administrer, compte tenu de mes prérogatives officielles... Connerie de constitution galactique. Et c'est là que vous intervenez : faites la tourner, faites la fructifier... Vous serez totalement libre de la gérer comme bon vous semble, mais à une seule condition : que les trois quart des bénéfices soient versés sur un compte m'appartenant. Lorsque celui-ci aura atteint la somme nécessaire, je pourrais, avec votre concours, construire mon nouveau casino.

Après quoi, je vous vends mes parts, et vous devenez le seul maître à bord, je ne m'encombrerai pas d'une société de construction alors que j'aurais un nouveau casino à gérer.

Suis-je clair ?

En résumé : vous ne déboursez aucun crédit, et, tant que vous respectez mes conditions, vous êtes libre de la gérer comme bon vous semble... Je me trouve déjà généreux, alors ne venez pas me parler de bouffe et de logement, démerdez-vous tout seul pour cela, je ne suis pas votre mère !

Putain, décidez-vous rapidement, une telle proposition n'arrivera pas deux fois ! Et je pourrais même changer d'avis d'ici quelques minutes... Parce que plus le temps passe, plus j'associe votre hésitation à un réel manque de compétences et de clairvoyance !»


Ragda s'étonnait lui même de tant de générosité, jamais il n'aurait cru pondre un marché avec si peu de contreparties... Mais cette bonté d'âme tirait sa source d'un besoin vital, s'il voulait continuer à jouer de sa double identité... Parce que devoir entreprendre sans cesse des aller-retours entre Coruscant et Bakura à chaque fois qu'il devait se faire passer pour Fantôme... Une situation viable seulement à très court terme, quelques années au plus. Oui, le temps jouait contre lui, il lui fallait un nouveau quartier général pour jouer au trafiquant d'informations. Il rajouta donc :

« Et pensez-y ! Plus vite vous amasserez la somme dont j'ai besoin, plus vite vous serez définitivement débarrassé de moi. »

Et pour bien lui faire comprendre que cette proposition arriverait à expiration très rapidement, il conclua :

« Quelle est la suite du programme ? Vous allez me présenter vos parents, que nous puissions échanger sur les raisons de ma présence ce soir ? Vous sembliez dire tout à l'heure, qu'ils s’intéressaient à moi... Vous avez attisé ma curiosité. »
Invité
Anonymous
[HJ: désolé, je suis loin d'être à ta hauteur Sad ]

La tension était palpable entre les deux êtres qui se jaugeaient, tellement différents et similaires à la fois. Aramyss avait essayé d'aller jusqu'au bout, pour voir les limites. Maintenant, il récoltait ses semailles. Bon, au moins les termes avaient clairement été énoncés sous le coup de l'énervement. Certes, ça n'avait pas été fait de la manière la plus orthodoxe et Aramyss n'avait pas mené sa barque comme il le souhaitait totalement. Heureusement il semblait retomber sur ses pattes. Enfin, après un bon temps d'acclimatation, soit un long moment les mains crispées sur le fauteuils, ses oreilles d'elfe quasiment plaquées en arrière et une lutte intérieure démentielle pour rester neutre. Fichtre, ce gros ver était vraiment impressionnant en colère, et le pauvre Sephi avait vu son grade baisser ostensiblement pour prendre la place de celui de vermisseau. Oui, Aramyss s'était abaissé bien bas, trop peut-être. Sans doute que son désespoir surjoué au début avait laissé apparaître le vrai. Nul doute que le jeune homme devait encore reprendre du poil de la bête et que les médicaments l'avaient affaiblis, sans compter qu'il n'était malheureusement pas immunisé contre l'erreur, si surdoué soit-il.


Le tout était de se rattraper désormais, ainsi, le frère de Tarock hocha doucement la tête, plaquant un sourire fluide sur son visage bien qu'en réalité il ait peiné pour le faire naître. Sa situation ne lui plaisait pas, et les limites de la limace paraissaient plutôt rigides derrière cette face "généreuse".

-Allons ce n'est pas la peine de vous insulter vous-même voyons. Vous n'êtes sans doute pas naïf au point d'être généreux, j'aurais du mal à y croire. Mais maintenant que les limites sont posées, que j'ai pu voir jusqu'où la corde se tendait dans vos mots guidés par un sentiment pur. Je vais pouvoir réfléchir plus clairement.

Oui, le ver avait montré ses capacités de se contenir, et à en juger, selon le baromètre voulu, elles étaient malheureusement assez faibles. Aramyss n'avait pas souvent eu à "jouer" avec des êtres aussi intelligents que lui, mis à part son ex-femme, combat perdu par ailleurs. Non seulement Ragda était doté d'un cerveau-certes noyé dans la graisse.- mais également d'une expérience que lui ne possédait pas malgré ses 50 ans. La limace avait presque deux siècles de plus que lui et c'était non négligeable dans le monde des affaires. Néanmoins, le Sephi avait également ses talents. Il était un bon commerçant du moment qu'il n'avait pas affaire aux clients, et un excellent gérant. De plus l'entreprise semblait juteuse, et encore une fois bien que l'option ne lui plaise pas, les sous de maman et papa pourraient assurer en cas de coup dur. Après tout il leur avait suffisamment apporté de capital en faisant fructifier l'entreprise que son père lui avait "offert". Certes, c'était risqué, mais le jeune homme n'avait pas le choix... Au moins, il se libérait des "services" sans nom à promettre en échange du prêt. Il s'agissait juste de faire marcher une entreprise! Une entreprise que le ver n'allait pas couler normalement puisqu'il en avait besoin. Alors au diable la prudence extrême, le Sephi ne pouvait pas vraiment se le permettre.

-Bien, c'est d'accord. Faisons cela. Prêtez donc moi la gérance de cette entreprise et vous la verrez fleurir du moment que vous ne mettez pas de bâtons dans ses roues, ce qui évidemment n'est pas dans votre intérêt. D'ailleurs je ne vois même pas pourquoi je pense à ça. Quelle impudence. Vous serez bientôt remboursé.

Acheva le Jedi avec un léger sourire. Après tout, même si c'était sous forme d'argent que le jeune homme allait recevoir de quoi vivre, il comptait bien économiser, ne pas se laisser avoir par les liasses de billets. Petit logement, nourriture premier prix. Tout serait bon pour se sortir des griffes de Ragda le plus rapidement possible et lui rendre son entreprise une fois le travail accompli. Avec les bénéfices bien qu'ils soient moindres car tout ce qui comptait serait rembourser le Hutt, le Jedi comptait bien ensuite reprendre une autre petite entreprise, mais pour lui cette fois. Et alors là il se referait vraiment. Seulement, en effet, il avait besoin de passer par Ragda, sans quoi il devrait toujours rendre des comptes à ses parents et à vie cette fois, pas pour une durée limitée. De ce côté là, le ver avait raison, il n'était pas sa mère, et c'était bien ce qui était "attirant" chez lui.

-Mes parents s'intéressent à vous en effet, vous êtes proche d'Halussius Arnor. Ils ont beau trouver les Jedis trop idéalistes et par essence cet homme également, c'est lui qui a le pouvoir, et ce ne sont pas de mauvaises gens dans le fond. Je les soupçonne même d'être plus proches des Jedis qu'ils ne l'admettent. Le chancelier à votre confiance, mes parents voudraient également avoir accès à ce dernier, à sa "cour", non pas pour eux mais pour Tarock. Ils aident leurs enfants comme ils le peuvent après tout et force est de constater que mon frère à réussi là où ils ont échoué. Ils œuvrent donc pour lui. Votre... -Aramyss mit un certain temps à trouver le mot adéquat.- "charisme" les subjugue. Rien de plus. Vous êtes un sujet intéressant à étudier je dirais. Une "possibilité".

Oui et bien sûr, la race aussi les intriguait, tout comme les motivations profondes de Ragda, en bref, c'était comme dans la rue lorsqu'on se retournait sur quelqu'un parce qu'il était différent, beau ou bien placé. Or si la limace ne possédait absolument rien de gracieux, sa position lui rendait grâce. C'était déjà ça.

-Je pensais à une petite rencontre effectivement, mais furtive pour titiller leur intérêt, ensuite un repas mais sans tous les autres invités... Ils accepteront je pense, si vous leur en donnez le désir. Soit il vous faudra les inviter pour les "remercier", ce qui les flattera mais leur donnera accès à votre demeure et croyez-moi ils sont bons pour juger sans se laisser avoir par les faux-semblants s'il y en a dans les demeures d'autrui, soit je glisserai notre histoire de partenariat bien remanié pour les pousser à vous faire revenir seul... Ou une possibilité que vous vous intéressiez à la carrière de mon frère. Ensuite, je vous laisserai vous débrouiller seul avec eux.

Au final, une fois lancé, ce ne serait pas plus compliqué que ça. Ses parents n'étaient pas stupides, Aramyss devait bien le reconnaître, mais en recherche perpétuelle de reconnaissance, ils attiraient et acceptaient des prédateurs affamés dans leur cercle d'amis. Là était leur talon d'achille.

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