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Deux jours d'attente pour être apte à quitter l'hôpital, enfin! Aramyss n'était pas en état de voyager normalement, mais celui-ci n'avait pas envie d'attendre bêtement une rémission incomplète. Si son corps devait être guéri c'était maintenant ou jamais avant qu'il ne perde totalement ses souvenirs de marche. Mentalement Aramyss avait l'impression qu'il pouvait faire un pas devant l'autre, ce n'était tout de même pas Sith de faire ça. Pourquoi n'y arriverait-il pas? Avec sa volonté le jeune homme était parvenu à ses fins. Bon présentement, ça ne se voyait guère, il était divorcé, ruiné et en fauteuil mais sinon tout lui avait sourit dans la vie, n'est-ce pas? Il avait bien su jouer les adultes avec à peine 16 ans d'âge mental parce que personne n'avait été capable de voir que sa race prenait plus de temps que les autres pour grandir. Enfin, inutile de revenir sur le passé. Le Jedi voulait avancer, et il était quasiment sûr qu'avec des soins convenables plus la Force, le tout saupoudré de bonne volonté il ferait mentir les médecins et remarcherait, juste pour les enquiquiner tous à commencer par son ex-femme.

Ses blessures le faisaient encore souffrir, notamment les deux longues griffures qui sillonnaient sa joue droite. Heureusement les boursoufflures avaient déjà disparu et selon les médecins, Aramyss n'avait pas à craindre pour d'éventuelles cicatrices. Pendant le voyage, le Sephi pensa à tous les événements qui s'étaient produits, la "naissance" de sa fille sortie de sa couveuse, sa ruine totale dû à un divorce expéditif et bien sûr l'accident provoqué par ce chauffard qui l'avait percuté complètement ivre. Aramyss voyait encore le doigt d'honneur de ce dernier au volant de son gros speeder lancé à toute vitesse sur la route. Le jeune homme se rappelait du choc et de ce fameux doigt d'honneur. Il fit appel à la Force et à sa mémoire pour tenter de recoller les morceaux.

*Je dois trouver le visage de cet enfoiré pour le faire payer. Je crois même qu'il avait des copains avec lui. Ah ils se sont bien marrés mais je leur ferait regretter et cette sale bonne femme aussi va cracher au bassinet. Attendez un peu que je sois remis sur pieds!*

Pensait-il le coeur ravagé par la colère. Il devait aller de l'avant pour Kiara, mais pour faire table rase du passé, grande était la nécessité de se débarrasser de ses anciens fardeaux. Pas si vieux que ça d'ailleurs puisque ceux-ci dataient d'hier. Tout comme ce fardeau, précieux cette fois qui dormait dans son berceau. Un droïd protocolaire, seule chose que lui avait laissé Anna-uniquement parce qu'elle ne pouvait pas le reprogrammer. Ce dernier était fidèle à son maître.- veillait sur elle. Amaryss avait mit tout son argent restant pour ce voyage jusqu'à Naboo. Pendant ses deux jours d'hôpital qui paraissaient bien peu nombreux au vu de la gravité de son accident, le jeune homme n'avait pas arrêté de lire des articles sur Holonet ou de demander leur avis aux chirurgiens qui passaient.

Tous les rendez-vous chez des spécialistes se prenaient 6 mois à l'avance, or Amaryss ne voulait pas attendre jusque là. Il était alors tombé sur une publication qui parlait du bouquin d'un homme. Alan Bresancion, ce dernier était peu connu car il ne donnait pas de conférences, mais il semblait assez bien vu de ses collègues scientifiques qui ne lui reprochaient que cet éloignement de la grande famille des médecins. Inconsciemment le cas d'Alan lui rappela le sien. Le Sephi fuyait son monde fait de courbettes et de politiques, il savait que les médecins n'étaient guère mieux, affectionnant parfois plus les mondanités que le scalpel. Ce type avait l'air passionné par son travail et rien d'autres, déplorant les fioritures entourant le métier. Son handicap avait également attiré Amaryss qui, assumant très mal le sien si récent se sentirait plus à l'aise en face d'une personne pouvant le comprendre.

Sitôt dit, sitôt fait, le jeune Jedi avait prit une navette privée pour se rendre sur Naboo lorsque le rendez-vous avait été fixé, assez rapidement d'ailleurs. Soit parce que ce Bresancion avait beaucoup de temps libre grâce à sa fuite inexorable des grandes conférences, soit parce que le cas du Jedi l'intriguait suffisamment pour ça. Amaryss avait déjà vu la lueur intéressée à l'hôpital dans les yeux des médecins qui ne s'expliquaient pas comment le jeune homme avait simplement "oublié" la notion de marche comme un enfant en bas âge. Il avait des réflexes, pouvait parfaitement s'assoir et croiser les jambes ou mettre ses doigts de pieds en éventail, d'ailleurs même la position à 4 pattes lui était accessible bien qu'il soit bancal. Son transit n'était pas perturbé car son bassin était impeccable tout comme sa colonne vertébrale... Le Sephi avait donc la chance d'aller aux toilettes seul sans avoir besoin de ces humiliantes petites poches logés à côté de son rein, souvent nauséabondes car contenant toutes les saletés que le corps handicapé ne pouvait plus rejeter normalement. D'ailleurs ses fonctions sexuelles devraient également avoir été conservées selon les médecins, ce qui avait beaucoup fait rire Amaryss qui estimait avoir autre chose à "foutre" que de s'inquiéter de ça.

Le chevalier rouvrit les yeux, il était arrivé sur Naboo sans parvenir à se rappeler du visage de l'abruti qui l'avait fauché mais il savait que ça viendrait, ça devait arriver! Le droïd protocolaire sortit un biberon et le donna à Kiara. Amaryss s'approcha du bébé, la caressant du bout d'un doigt.

-Quand je serai sûr de moi je le ferai moi-même ma petite, je te le promets.

Fit-il en donnant des ordres clairs au robot bien que celui-ci ne puisse pas protéger sa fille, dépourvu de fonctions de combat. C'est ainsi que le petit trio quitta le vaisseau, non sans difficultés ou jurons de la part du Sephi qui peinait à avancer avec son nouvel accessoire. Il en avait prit un qui était à double utilisation, soit manuelle soit nourrie par un système de moteur qui se rechargeait avec le soleil et une énergie semblable à celle utilisée dans les Sabre-Laser. Ancien sportif de haut niveau Aramyss préférait ses bras, et ce furent eux qui l'entraînèrent jusqu'au bureau du dit médecin.

-Monsieur Aramyss Lian Janeiro.

*Ah bah je n'ai pas eu à attendre beaucoup, voilà qui commence bien.*

Songea le chevalier qui laissa le droïd et Kiara dans la salle d'attente. Le jeune homme se dirigea vers le fameux bureau et malgré l'aménagement pour les handicapés resta coincé sur le pallier. Il était tout simplement mal engagé et buttait contre le mur. S'il prêtait l'oreille Alan pourrait certainement l'entendre ronchonner contre le fauteuil capricieux. Dans un geste réflexe, puisqu'il sentait ses jambes et les bougeait après tout, tout nouvel handicapé comme le prouvait sa façon d'agir ainsi que ses blessures visibles Aramyss descendit de l'engin avec l'idée très stupide quoique logique de bouger l'objet lui-même. Seulement, à peine debout il tomba sur le sol, déconnecté car la notion d'équilibre lui échappait. Il avait beau se souvenir du mécanisme dans sa tête ou en regardant des holovidéos comme la veille, son cerveau ne voulait rien savoir. Alors qu'il remontait péniblement sur son engin ou plutôt tâchait de le faire sans succès, le Sephi dressa les oreilles, entendant des bruits qui indiquaient que quelqu'un venait par ici. Par hasard ou sciemment pour lui prêter main forte certainement.

*J'aurais du me la fermer. Ça n'a pas bien débuté du tout... Saloperie de fauteuil de **** de **** *

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Belle journée sur Naboo… Une comme bien d ‘autre. Naboo, ma chère Naboo..
Je roulais tranquillement dans le palais Natania, ayant posé sur l’accoudoir droit de mon fauteuil un plateau ou reposaient un verre de vin blanc ainsi qu’une petite pile de datapad et de feuilles. Vérifiant d’un œil paresseux l’agencement du palais dont j’avais l’intendance, je lisais divers compte rendus et nouvelles. Le soir tombait doucement, et, appuyant avec négligence sur les commandes de mon fauteuil, je ne m’arrêtais de lire que pour réajuster une tapisserie ou réordonner un bouquet de fleur.
Lorsque d’un coup, mon intérêt fut piqué au vif. On m’avait fait suivre une demande de rendez-vous. Comme d’habitude, le patient se montrait d’un ennui monstre dans ses descriptions. Pire encore étaient les compte-rendu de mes collègues. En fait, ce qui avait éveillé mon intérêt, c’était son infirmité plus qu’étrange, et qui n’avait pas besoin d’avis de cons pédants (non, pas de compétents..) pour se définir, puisque l’inconnu était en lui-même non définissable au moment où on le découvre. A vrai dire, a peine avais-je lu ce dossier qu’une demi-douzaine de possibilités avaient irradiés ma tête, de telle sortes qu’à présent, je devais le voir et faire mon possible pour faire mon devoir : soigner des gens. En fait, ce bonhomme était de bien des façons mon semblable, sauf qu’a ma différence, il n’était pas impossible que je lui permette de ne pas le rester.
Enfin, le fait que ce bonhomme maîtrise la Force ouvrait à la médecine bien des portes. Après les imbéciles qui l’avaient charcutés, nous mettions pour son cas toute les chances de notre côté.

Tirant mon comlink de ma poche, je mis enfin un terme à mes débats résolus :


-Mh ? Tout va bien ? Parfait ! Dis-moi, j’ai un dossier assez curieux d’un patient assez pressé. Tu dois l’avoir dans mon courrier en copie. Oui, voilà, Aramyss Janeiro. Il faudrait que je le vois de toute urgence. 2 jours ? Parfait. Bonne soirée à toi, et tarde pas trop.

Deux jours.. C’était long. Suffisamment pour finir résigné ou perdre un grand pourcentage de chance de se remettre aisément d’un choc psychomoteur. ..



Deux jours plus tard, donc, je me présentais au cabinet que je tenais avec quelques confrères et amis. Prenant mon tour en consultation, je passais la matinée à guérir principalement des enfants souffrant des épidémies classiques venant avec le froid.
J’adorais vraiment ce métier. Les enfants vous regardaient avec tant d’innocence, et vous remerciaient avec une telle sincérité.. Les adultes, eux-mêmes, réduits tous à l’état de malade qu’ils soient grand PDG ou merveilleux miteux.. Oh, bien sur, il existait des sales gosses, et des grands cons.. Mais lorsqu’on soigne une personne, qu’on lui sauve la vie, il se peint sur son visage une image de gratitude qu’on n’oublie jamais.

Cependant, il était l’heure que je passe à quelque chose de plus… Sérieux. Théoriquement, il devait arriver d’ici une heure. Juste ce qu’il me fallait pour mettre mes affaires en ordre.
Confortablement assis dans mon fauteuil, je lisais les derniers examens en date d’un patient qui était à deux doigts de la rémission. Vêtu d’une longue robe ocre, il n’était possible de comprendre qu’il me manquait une jambe qu’en notant l’absence de pied droit dépassant de l’ourlet. Un doigt prit dans l’une de mes amples manches, je lisais, tapotant de mon stylo mon bureau, attendant.

Mon bureau, par ailleurs, était assez simple. Situé au rez-de-chaussée, mon cabinet était composé de deux salles. La première, de suite en entrant, était composée de ce simple bureau de bois ou trônaient toute sorte de babiole allant du coffret à bonbon au pot à stylo en passant par des statuettes souvenirs et autre joyeuseté. Car la détente était bien le maître mot. D’un côté, une immense baie vitrée irradiait la salle de la lumière clair du jour, emprisonnée de l’autre côté par des murs blancs, pourvus de deux ou trois tableaux d’un genre impressionniste. Mais le paysage de Naboo visible était de loin le plus appréciable. La seconde salle, quant à elle était derrière le bureau et était l’endroit où je j’auscultais, avec la base du matériel médical commun, et deux ou trois particularités ici pour mon usage propre.
Bien sur, l’ensemble était pourvus d’un passage large pour fauteuil roulant et doté des dispositif de facilités pour handicapés.. Maintenant que j’y pense, il y avait UNE chose et une seule qui aurait pu ma déplaire ici si je n’avais pas eu l’habitude du fauteuil et mon sens du détail.. La rampe légèrement inclinée qui permettait de passer le niveau que formait la porte était plus grande que la porte.. Il était aisé donc, si on ne le savais pas, de se retrouver coi…

Je sursautais, lâchant mes pensées égarées pour une série d’injures portées contre la race des fauteuils roulants.. Tien, j’avais vu juste. J’attendais une ou deux minutes, voir s’il arrivait à s’en sortir seul. J’étais le premier à préférer me débrouiller sans aide, j’étais certain que tous les handicapés partageaient ce trait d’esprit : être un assisté pouvait être humiliant. D’autre adorent ça il parait.. Brrr ! Ce fut un bruit de chute qui finit de me décider, et qui m‘inquiéta au passage. Roulant jusqu’à la porte, je l’ouvris et y laissais mon fauteuil afin de la maintenir grande ouverte. Après quoi, je tirais ma béquille, souriant, du dossier de mon aide à roulette.


-Dr Alan Laenian Brésancion. Vous avez fais bon voyage ?

Sans la moindre gêne ni même allusion gênante, je regardais le Jedi avec amitié, et même empathie. Ma voix chantante était tombée tandis que, passant par-dessus lui, j’avais activé le frein de son propre fauteuil, remettant ce dernier droit dans la rampe et l’empêchant de bouger. Je parlais d'une voix cordiale, l'air de rien.

-Je suis désolé, j’aurai du vous le dire, ce passage est un peu vicieux quand on y est pas habitué. Mr Janeiro, c’est ça ? Nous y allons ?

Ce disant, je laissais mon côté gauche prendre appui largement sur la béquille tout en m'assurant de mon pied droit, puis je tendais la main à mon collègue handicapé. Lui-même au sol, avec ma main (laquelle était stable par le fait que j’étais une personne naturellement grande et solide et bien campée sur ses appuis) pour l’aider, remonter sur son fauteuil allait à présent devenir une formalité. Idem pour faire avancer ce dernier qui à présent était bien axé. En tout cas, je souriais largement, rassurant. Ce genre d'incident ne devait pas avoir d'incidence démoralisante, surtout pas.
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-Bonjour, un très bon voyage oui

Répondit Aramyss, surprit de son propre ton qui ne révélait aucune ironie. Son visage non plus ne semblait pas sur la défensive pour une fois que la situation s'y prêtait réellement en plus. A part ce petit incident, le Sephi n'avait pas à se plaindre, il avait été reçu très aimablement par la secrétaire et vite... Autant après sa demande de rendez-vous qu'à son arrivée ici. Quant au vaisseau loué avec une bonne partie de ses dernières économies, rien à redire. Un vol normal. Dès lors pourquoi se plaindre? Aramyss ne s'y serait pas risqué, surtout au vu de son soulagement à l'arrivée du médecin. Un sentiment tel que cela surpassait l'humiliation de se faire aider, enfin cette histoire ridicule allait connaître un dénouement. Le Sephi observa les actions du médecin bien que son cerveau s'y résignait difficilement car cela supposait qu'il cherchait des marques pour s'habituer. Or le Jedi ne souhaitait pas s'habituer au fauteuil, il voulait le quitter très rapidement; Toutefois, par instinct, ses yeux ne perdaient pas une miette des actes d'Alan afin d'essayer de les reproduire plus tard. Son cerveau de surdoué n'avait de cesse de cogiter tout le temps, sans compter son côté débrouille pour survivre dans un monde qui avait vieilli bien trop vite pour lui.

-Merci.

Concéda-t-il d'un ton qui se voulait aussi routinier que celui du docteur, lequel savait décidément bien s'y prendre avec ses patients. Sans mettre l'accent sur cette aide, le médecin avait atténué l'impression d'humiliation et bien qu'il se sente vaguement découragé, le Sephi ne montra aucun signe d’apitoiement ou d'abandon, au contraire, il semblait plutôt enclin à faire des progrès rapidement, le tout sans se plaindre. Quelque part, le Jedi se doutait que si la jambe d'Alan n'avait pas reçu de prothèse-il avait connu le handicap de l'homme à travers sa biographie, présentement il était quasiment impossible de voir qu'il lui manquait une jambe et franchement, Aramyss avait autre chose à faire que de fixer du regard cette absence.- c'était pour une bonne raison. Ce devait sans doute être impossible, à moins que le bon docteur ait décidé comme ça arrivait parfois, de ne pas accepter de corps étranger mais vu son métier, ce serait plutôt bizarre. Quoiqu'il en soit, le Sephi n'avait pas de coeur à se plaindre contre son infortune, pas devant un camarade qui lui ressemblait et qui, sans doute ne pourrait pas guérir ou aurait bien du mal à se faire selon toute logique. Il remonta donc comme il le pouvait sur son engin, aidé par sa musculature de sportif et le fait que ses jambes pouvaient tout de même pousser par-terre, du moment qu'on ne lui demandait pas d'utiliser la notion d'équilibre. Il y avait également de la volonté, de la détermination dans son geste. Peu connaisseur de ce genre de choses, Aramyss s'imaginait que deux jours ça n'était rien, que la réhabilitation si elle était possible serait donc extrêmement rapide. Il voulait croire en sa chance, surtout avec un homme qui semblait compétent dès les premières minutes d'entretien.

-Ça va, rien de cassé, je vous remercie. Désolé je crois que j'ai un peu abîmé votre mur...

Fit-il en se penchant pour observer une égratignure qu'il avait fait tandis qu'il se débattait, au risque de tomber à nouveau d'ailleurs. Le jeune homme se rattrapa in extrémis grâce à ses réflexes, et après ce léger coup de sang entreprit de suivre Alan. Il galéra quelques instants en essayant de tourner les roues avant de penser à débloquer le frein... Et de repartir légèrement en arrière. Heureusement le médecin avait bien calé l'engin et dans un sursaut de détermination le néophyte en matière de Formule 1 manuelle passa l'obstacle. Le Sephi soulagé pensa à refaire les gestes d'Alan pour mettre le frein et refit sa queue de cheval de laquelle s'échappaient de nombreuses mèches brunes. Il n'était pas encore en nage, son habitude face à l'effort le lui permettant, heureusement d'ailleurs car c’eût était bête avant de commencer. En effet le Jedi s'attendait à tout une batterie de test pour voir ses limites et il comptait bien donner le maximum au médecin.

-Je suis prêt-le sens était plus qu'anodin, oui il était prêt à se rendre dans le bureau mais également à tout faire pour guérir, acceptant d'avance tous les tests nécessaires, même ceux qui seraient douloureux.-nous pouvons y aller.

Acheva le chevalier gris avec une once d'inquiétude perceptible dans la voix. Une angoisse qu'il détestait, mais après tout elle était bien logique. Ce premier rendez-vous le rendait aussi timide que son apparence de gamin le lui permettait. Face à cet éminent personnage qui pouvait lui faire quitter son fauteuil ou le condamner à y rester, Aramyss ne pouvait que se sentir faible et humble surtout. Son désir d'ironie s'était envolé, il n'était qu'un gosse soumis face à monsieur Bresancion, prêt à tout pour l'aider à le guérir.

-Si je peux me permettre, ça fait combien de temps pour vous? Je dis ça parce que vous parliez de "qui n'a pas l'habitude", alors au cas où, j'aimerais bien savoir quand est-ce qu'on devient quelqu'un qui a l'habitude... Si c'est possible, s'il vous plaît.

Si Aramyss avait lu rapidement la biographie du docteur, il n'avait pas été jusqu'à l'apprendre par coeur ou fouiller en détails, jugeant dans un élan de tact rare chez sa personne, que tout le monde avait le droit à sa vie privée. Ainsi, il avait refusé le chapitre qui expliquait vaguement comment cela était arrivé, d'ailleurs il ne savait même plus si c'était inscrit ou pas. D'un air volontaire mais aussi résigné à la fois, le Sephi plongea son regard miel dans les yeux chantants d'azur de celui qui serait son partenaire dans cette lutte qui s'installait avant de détourner légèrement les siens. Le sucre du miel se rendait face au sel de la mer. Un vrai petit garçon. Mais était-ce si étonnant après tout? Il abordait ses 50 ans mais en avait encore 350 à vivre. Alan en revanche de part son savoir et son assurance, semblait en avoir largement 400. Impressionnant. Vraiment impressionnant.
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Je réussi tant bien que mal à remettre mon confrère dans son fauteuil, lequel n'avait véritablement pas l'habitude de ce dernier, c'était évident.

Le regardant faire, je fronçais le nez, attentif et vif. En fait, il me donnait là l’occasion d’un premier examen. Je notais du regard quels muscles étaient de toute évidence sollicités, et la façon dont il réagissait à son absence de jambes utiles.
Il existait plus d’une façon d’être handicapé, et ce Aramayss l’était d’une qui était pour le moment énigmatique. Et de fait, j’eu la surprise de la voir prendre appuis sur ses genoux. Bien sûr, il tirait énormément et principalement sur ses bras.. Mais on eut dit que sur des appuis basiques ne nécessitant pas la science ou l’équilibre de la marche, il était parfaitement au courant de ses membres inférieurs et pouvais plus ou moins les utiliser.
Etrange.. Vraiment très étrange..


-Ne me remerciez donc pas, c’est tout à fait naturel. Et puis n’allez pas vous inquiéter pour le mur, c’est le contribuable qui paie.

Je lui fis un clin d’œil en l’invitant à entrer. Ses deux courtes phrases pas lesquelles il répondit à mon invitation me surprirent. Elles étaient suffisantes pour me faire comprendre qu’il était un battant. Qu’il avait foi en sa guérison, et qu’il allait tous mettre pour parvenir à ses fins..
Bien sûr, c’était louable et une telle motivation ne pouvait qu’être récompensée.. Hélas, la vie pouvait être injuste.. Et j’avais peur d’avoir à diagnostiquer le pire, et, la mine sombre, devoir hocher négativement la tête..
Cet Aramayss allait être un patient à la fois complexe et délicat…

D’ailleurs.. Si motivé qu’il fut.. Lui-même avait peur de moi quelque part.. J’allais faire sa pluie et son beau temps.. J’allais être dernier juge, celui qui allait ou non lui permettre de marcher à nouveau.. Son anxiété était palpable.. Et c’était à moi de le calmer.
J’eu l’occasion de le faire lorsqu’il releva un mot anodin pour en faire une question à l’allure si anodine qu’un quidam aurait pu passer à coter de l’angoisse qu’elle contenait. Tandis qu’il entrait, je pris place dans mon propre fauteuil et fermait la porte, signifiant que nous commencions. Faisant le tour du bureau, je croisais les mains et posais mes coudes sur la table, avant de poser mon menton sur l’assemblage, semblant méditer la question.


-Mr Janeiro.. La question est complexe parce qu’elle comprend bien plus de facteurs que simplement celui du temps, loin de là. C’est une question de contexte et de personnage surtout.
Prenons mon cas par exemple.. J’étais déjà un étudiant en médecine avancé lorsque j’ai perdu ma jambe, et le jour où ça m’est arrivé, j’ai su dans la foulée que, sauf innovation médicale majeure –et improbable- ce serait définitif. J’ai eu mon temps de battement.. Mais face à ce que la vérité avait de dur et de tranchée pour moi.. Je ne pouvais alors que réagir aussi franchement. J’ai mis très peu de temps à m’habituer parce qu’en plus d’être un médecin, je n’avais pas le moindre choix.


Je souris.

-En ce qui vous concerne, c’est une question qui est loin d’être résolue, et il est tout à fait possible que vous n’ayez aucune habitude à prendre.. Le cas échéant.. Ayant appris tardivement à retrouver mon équilibre, je puis vous assurer, mon ami, que la maîtrise arrive très vite. Un fauteuil roulant peut très bien et très vite devenir une partie à part entière de vous, une extension naturelle que vous n’aurez plus aucun mal à manœuvrer de façon quasi-naturelle.

De facto, un fauteuil roulant réduisait la mobilité. Mais j’étais très bien placé pour lui faire savoir que ce genre d’engin n’était pas une désagréable machine qu’on subissait jusqu’à la fin de nos jours, mais qu’on pouvait bel et bien parler d’un appareil qui nous libérait de l’immobilisme et qui pouvait très vite devenir un ami et un allié dès lors qu’on prenait le temps de s’intéresser à son fonctionnement et qu’on ne se braquait pas.
Gardant mon sourire et mon ton rassurant, je pris cependant une mine déjà plus sérieuse.


-Bon.. Mr Janeiro.. On vous l’aura surement dit, votre cas est assez atypique.. Et je n’ai pas la prétention d’être Dieu ou d’avoir réponse à tout, vous devez en être conscient.
Voici ce que j’envisage.. J’ai déjà lu à votre sujet tout ce qu’on pouvait avoir comme rapport médical, et très honnêtement, ça ne m’aide pas du tout. Il reste deux grandes hypothèses à vérifier : ce qui tient au nerveux, et ce qui tient à la chimie cérébrale. Vous savez que ce sont mes spécialités, et c’est pour ça que vous êtes là.
Afin d’explorer ces deux thèses là, je vais commencer par vous demander un descriptif précis de votre expérience. Je ne veux pas des faits, je veux des ressentis. Votre bilan de votre expérience. Ça va être le corps de notre travail.


Je m’arrêtais un moment, me demandant si la précision était nécessaire.. Puis avisant qu’une piqure de rappel ne faisait jamais de mal..

-La confiance va être la clef de cette relation.. Je suis tenu au secret médical, vous pouvez donc tout me dire, et sans la moindre gêne. Même ce qui vous semble infime ou même déplacé ou idiot. J’aimerai que vous me parliez de votre accident.. Je veux savoir des choses qui ne se mesurent pas.. Je veux comprendre quelles sont VOS difficultés, et non pas celles qu’un arbitraire pourvus d’un thermomètre gravée grec vous aura décidé. L’étude de votre douleur et de votre déséquilibre tels que vous le définissez est extrêmement importante.
Votre récit sera la base de mes première impression.. Après quoi, je vous ferai passer une série de tests concernant vos reflexes avec des appareils plus ou moins orthodoxes que je vous présenterais en temps et en heure, mais je puis d’ores et déjà vous dire que sportif comme vous semblez être, rien de ce que je pourrais vous demander saurait être désagréable. Vous allez me plier tout ça en deux minutes, montre en main, et je serai vert de jalousie !


Ajoutais-je, léger et plaisantin. J’en étais à un stade d’écoute et d’observation. Lorsque je demandais un récit à mon patient, j’étais sincèrement intéressé. Son rapport sur ses difficultés était vraiment une étape nécessaire. En bon médecin je savais qu’il ne saurait pas mettre les mots les plus justes sur son problème, mais en plus de l’y aider, ce que je découvrirais serait déjà une piste importante. Contrairement à une grippe qui s’analyse par un taux de globules blancs et des tests positifs, une anomalie nerveuse ou chimique ne se repère que dans le cadre d’une pêche hasardeuse dans le cerveau ou la moelle épinière, ce qui, extrêmement dangereux, ne se fait jamais.
Restait donc pour avoir matière à comprendre un mal, une relation profondément humaine et franche entre le médecin et son patient. Chaque détail faisait écho, chez moi, à une batterie de connaissance non négligeable qui saurait me permettre de déterminer d’où peut bien venir le problème. Bien sûr, des symptômes me renseignaient, mais ils étaient moindres
Je ne travaillais pas SUR mon patient, je travaillais AVEC lui. Et c’était cette dimension a la fois altruiste et humaniste qui me faisait adorer ce métier. Je ne bossais pas sur des bouts de viandes, mais bel et bien sur des êtres vivants et pensants.

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Alan était honnête, ce qui valait bien mieux face à quelqu'un comme Aramyss. Certes, le jeune homme n'avait pas la capacité de lire dans les pensées, au mieux il parvenait à sentir des remous dans la Force qui lui indiquaient "que". Sa formation était bonne mais demeurait incomplète, quelque soit son taux de midichloriens-somme toute important d'ailleurs, au-delà de la moyenne.- cela ne l'aidait pas à interpréter la fluctuation du "courant" comme certains le faisaient si bien. Mais le Sephi était redoutablement intelligent, il avait été détecté en tant que surdoué à l'âge de 14 ans, un fait qui ne le servait pas toujours dans le cadre de la recherche du bonheur mais à douter de la cohérence de certains propos si. Le jeune homme n'y comprenait rien en sciences mais selon la manière de parler et la logique, il pouvait plus ou moins déterminer si la personne le menait en bateau. Peut-être pas de suite, mais à n'en pas douter le Jedi allait faire quelques recherches personnelles et un ou deux jours de lecture intensive lui permettrait de savoir quand son médecin se fichait de lui ou pas. De là à devenir chirurgien certainement pas, mais Aramyss apprenait vite, très vite, trop vite parfois. C'était là son graal et sa malédiction.

Pour en revenir à monsieur Bresancion, son discours tenait la route bien que le Sephi n'ait pas encore déterminé si c'était une bonne chose pour lui ou pas.

-Je suis désolé pour vous. Ça ne doit pas être facile... Mais la technologie avance vite, avec un peu de chance d'ici 5 ans vous pourriez avoir une bonne prothèse non?

Aramyss n'était pas souvent compatissant, ou tout du moins ne semblait guère l'être. Pourtant il était loin d'être égoïste. Prendre sous son aile Kiara qui n'était pas sa fille légitime alors qu'il était ruiné était probablement une belle preuve de ce coeur caché sous sa carapace de gros dur. D'ailleurs il avait parlé au docteur d'un ton neutre qui semblait presque tenir de la simple conversation. Comme si au fond il s'en fichait alors que ce n'était pas la bonne interprétation bien sûr. En réalité il fallait plutôt prendre en compte que malgré sa situation récente, il ait songé à aborder le sujet au lieu de parler encore de sa petite personne. Cependant il y revint au bout d'un temps, car au fond c'était bien lui qu'on analysait aujourd'hui.

-Et quel serait le meilleur cas de figure? Le nerveux ou la chimie? Ça ne peut pas être les deux à la fois?

Demanda-t-il, réellement intéressé quant bien même il ne connaissait rien au sujet. Comme la majorité des surdoués, Aramyss s'ennuyait dans la vie de tous les jours. Question socialisation ça n'était pas du tout ça, de ce côté là il était véritablement sous-doué pour ne pas dire une plaie. Quant aux relations professionnelles ou intellectuelles avec le commun des mortels, ça n'était pas souvent à son niveau. Alan était un professionnel, un savant qui, avec ses connaissances, rivalisait avec le cerveau d'Aramyss. C'était pour lui un défi en même temps qu'une chance de s'en sortir que de comprendre son cas. Le Jedi aurait pu se contenter de dire "faites ce que vous avez à faire et épargnez moi les détails", mais c'était plus fort que lui! Malgré sa crainte, son dégoût pour le fonctionnement du corps humain-voir un organe palpiter ne le mettait pas forcément en joie, ni se rendre compte de tous les amas gluants qui composaient son intérieur bien qu'il ne soit pas une petite nature.- comme la majorité des civils. De ce côté là Aramyss avait un comportement égal à n'importe quel quidam. Un coeur c'était dégueulasse, ne parlons pas des intestins enroulés sur eux même pour servir à la digestion et faire sortir les excréments. Non vraiment, tout ça n'avait rien de passionnant, on préférait s'attarder sur l'extérieur, l'esthétique qui cachait bien les fonctionnements ou dysfonctionnements du corps. Quant à l'inquiétude, elle était équivalente au moment où l'on vous place des capteurs sur la poitrine et que vous voyiez votre coeur battre: pom pom pom pom... On avait forcément peur que tout s'arrête sans explications tandis que le rythme fluctuait. Enfin c'était ainsi que le Jedi ressentait les choses, il n'était pas absolument certain que ça aille aussi loin pour tout le monde car son imagination, il est vrai, était assez débordante. Il faut dire qu'avec son QI, il avait de quoi réfléchir, et pas toujours aux bonnes choses.

Alan parla ensuite de sa condition, apparemment anodine. L'homme disait qu'il serait probablement jaloux de la sportivité de son patient. Au même moment une question traversa l'esprit de ce dernier, une interrogation foudroyante, primordiale tout à coup. Suffisamment pour accepter d'emblée la pire des solutions. Le jeune Jedi devait savoir.

-Je comprends, pour la réhabilitation je veux dire. Ça parait assez logique, ma question était assez stupide, mais j'en ai une autre dans le même genre... Je sais qu'on va me dire que ça dépend des cas, mais y en-a-t-il au moins qui peuvent continuer à pratiquer le sport? J'en ai besoin. Vraiment besoin.

Physiquement, s'entretenir était primordial pour Aramyss. Il ne voulait pas être essoufflé après la moindre côte quant il y a encore une semaine c'était un excellent bretteur. Sans compter qu'avoir un corps tout mou non merci pour lui. Cela paraissait superficiel mais Aramyss ne voulait plus jamais être faible comme il avait pu l'être avec son ex-femme, or ne disait-on pas un esprit sain dans un corps sain? Le Sephi avait également grand besoin de se défouler pour justement dérouter toutes ces réflexions parfois polluantes de son cerveau trop actif. Il avait comme tout à chacun ses angoisses, ses peines et ses colères, le sport avait été un moyen d'évacuer jusque là mais également de se rapprocher un peu de Kiaran, l'amour de sa vie qui était aujourd'hui décédé.

-Pour les tests je suis partant. Faites-moi tout ce dont vous avez besoin et expliquez-moi s'il vous plaît. Même si j'ai l'air récalcitrant à un moment... Si je commence à rechigner ou perdre de la motivation, forcez moi. Cela n'arrivera probablement pas mais je préfère vous le signifier. Si je commence à me montrer moins opérationnel, ne m'épargnez pas. Même si je ne dois plus jamais remarcher, je préfère le savoir sans ambages ni enrobages.

Termina le jeune homme d'un ton sévère destiné à lui-même. Il voulait savoir. Vint ensuite l'histoire de son accident. Le Sephi qui prenait ça pour un acte anodin remarqua combien il peinait à en parler. Cependant c'était de son devoir de faire ce que le médecin avait dit. Le Jedi fort de ce constat se reprit et tenta de faire au mieux.

-Je crains de ne pas pouvoir vous aider. Bien que personne de ma famille ne me crois, et chose que je ne démentirai pas par simple flemme, je n'étais sous l'emprise d'aucune drogue ou alcool-ces paroles prouvaient qu'il avait déjà bien fait la fête mais il l'avouait sans crainte. Après tout Alan n'était pas là pour le juger, et cet élément l'aiderait peut-être même d'ailleurs. Voilà pourquoi il précisait que son corps était sain à ce moment.- cela m'arrivait mais peu, alors je ne pense pas que ce soit dû à cela bien que ça reste une éventualité. J'étais sur mon speeder à 60 KM/H. On va dire que l'hôpital se fout de la charité mais le code de la route est important pour moi. J'aime pas risquer la vie des autres.- Aramyss était surpris par ses propres aveux. Depuis quand chercher à se disculper était un souci majeur?! - Bref, revenons-en aux faits. Un grand speeder chargé avec plusieurs personnes dedans, dont le conducteur probablement ivre ou tout simplement taré m'a foncé dessus. En ligne droite, j'ai tout pris sur le devant. Je ne me rappelle que d'un doigt d'honneur, d'un rire et de ce speeder qui fonçait en zigzaguant pour se tirer. J'ai eu tellement mal partout que je ne sais pas si j'ai plus souffert aux jambes ou pas. Quand je me suis réveillé ce qu'on m'a annoncé m'a assommé en beauté. Je n'ai pas compris, je n'ai mal nulle part, je bougeais déjà mes jambes, je sentais mes orteils. On a testé, pincé, chauffé, mis de l'eau froide, je sens tout sans décalage... Par contre quand je me lève j'ai comme un genre d'évanouissement. Je peux tenir un peu à 4 pattes mais je sens quand même le malaise. Je vois trouble et j'ai beau penser à mettre un pied devant l'autre, je crois l'avoir fait, j'en suis sûr tellement je l'ai pensé mais non, je suis toujours planté là. Depuis l'accident ça a empiré. Le premier jour je tenais debout, c'était quand j'essayais de marcher, comme si tout se déconnectais, j'avais un espèce de trou noir et je tombais. Maintenant c'est dès que j'essaye de me lever ou à genoux. A 4 pattes ça devient très dur aussi. Croyez-vous que je vais finir par ne plus pouvoir bouger du tout?

Demanda-t-il avec inquiétude, espérant toutefois une réponse sincère comme stipulé avant.

-Je ne peux pas mettre de termes précis, désolé. A vous de décoder. Tout ce que je sais c'est que ce n'est pas normal. Mes blessures guérissent mais j'ai de plus en plus de mal avec tout ce qu'il y a équilibre. Ma condition devrait s'améliorer maintenant que je n'ai presque plus mal, non? Quoiqu'il en soit je vous remercie de m'avoir pris aussi vite. Je sais qu'il ne faut pas trop tarder après un accident, se reposer est une erreur... Il faut directement réattaquer. Alors si je peux le faire, ce sera grâce à vous.
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-Je suis assidûment la pointe de la recherche en la matière mon ami.. Et je puis vous dire que ce n’est pas demain que mon problème sera résolu. J’ai peur qu’après la gaffe qu’on a faite avec ma jambe, mes défenses immunitaires soient un obstacle qui ne pourrait pas être concerné. A moins de créer des tissus humains avec l’ADN que l’on veut, et on est encore loin. La moindre probabilité de rejet, et en une journée une nouvelle nécrose me force à perdre l’autre jambe et..

Je souris, rusé, avec un clin d’œil.

-Enfin, disons qu’il est d’autre attribut qu’en tant qu’homme j’aimerai garder, et qui me poussent à me dire que je ne suis pas si mal comme ça, et qu’un espoir un peu trop aveugle pourrait me mener à bien pire.

Plus j’écoutais et je regardais Aramyss, plus je me disais que j’avais affaire à un homme surdoué, en effet. Je voyais également le déséquilibre de ce genre de personne. C’était flagrant chez lui. Quand à sa capacité de compréhension.. C’était un avantage et un frein pour moi. Il était parfois bien utile qu’un patient dise « oui » sans se poser de question.. En même temps, s’il comprenait ma démarche, alors il pourrait être le premier et plus grand acteur de sa guérison.
Mais bon, pour le moment j’avais tous les avantages à le tenir au courant. Et lui mentir était contre mes principes et dangereux. C’était un Jedi, nuls doutes qu’il fut capable de quelques tours assez agaçant dans une relation supposée égale.
Bref, il serait toujours temps de lui dire d’arrêter de poser des questions si cela s’imposait un jour.


-Tout est possible Mr Janeiro, et je ne m’avancerais pas à dire ce qui sait être le mieux. Nous parlons sans contestes des deux systèmes les plus complexes du corps humain.. Un soucis de chimie cervicale peut se guérir avec la prise d’un cachet.. Un blocage cognitif se traite avec une bête thérapie.. D’un autre côté, on peut très bien envisager un cortex atrophié ou abimé, auquel cas on touche à des opérations risquées, sans véritable certitude de succès.
Pour les nerfs pareils.. Un bête blocage ou un dérèglement général le long d’un nerf entier.. Tout est possible et toutes les solutions sont à envisager.
Bon, étant donné les rapports que j’ai, j’ai déjà une vague idée de ce que ça pourrait être. Mais je ne vais pas me lancer dans des explications à présent. La batterie de tests confirmera mon point de vue et je vous expliquerais à ce moment-là lorsque je serai sur de ce que je vous dis, et que les hypothèses dissidentes seront éliminées. Un peu de patience.


Sa seconde question en revanche me pris de court tellement la réponse était évidente. Je le regardais un moment, organisant mes pensées afin de fournir une réponse cohérente.

-Il n’est pas de question stupide. Je ne suis pas là pour vous traiter comme un bout de viande. Nous allons travailler ensemble, et je dois faire mon possible pour que vous vous sentiez bien. Donc n’hésitez pas, une question simple vaudra toujours mieux qu’un sombre nuage de doute.
Quant au sport mon ami.. Ce n’est pas que vous pouvez.. C’est que vous DEVEZ. La première chose à faire pour faciliter votre retour à la marche, c’est de les user. Confirmez la circulation du sang et faites travailler les muscles. Si vos jambes s’atrophient, alors là vous serez vraiment embêté. Je vous montrerais des exercices simples, et d’autre plus sportif. Nous verrons ensemble ce que vous devrez faire pour entretenir vos membres inférieurs.
Du reste.. Il existe pas mal de sport accessibles aux handicapés.


Je restais pensif un moment, cherchant des exemples.

-Déjà, avoir un fauteuil roulant non motorisé vous oblige à pousser sur vos bras. Vous pouvez déjà faire des courses avec ça. Avec un engin adapté, je suis certain que pas mal de sport de raquette seraient accessibles. Tennis, ping-pong..
Il serait très intéressant de voir si vous arrivez encore à nager.. Et je suppose qu’en tant que Jedi vous devez avoir un entrainement martial qui vous ouvre à toute sorte d’échauffements qui peuvent comprendre des mouvements conçu uniquement pour travailler le haut de votre corps.


Le regardant avec un sourire rassurant, j’achevais plus clairement :

-Le sport vous est largement accessible. Il faudra juste que vous revoyez quoi faire. Vous avez un fauteuil roulant, ce n’est pas pour rien, il faut composer avec. Mais le reste de votre corps, vous en êtes maître et il peut très bien servir encore. Du reste, Mr Janeiro.. Je tiens à vous rassurer.. Vivre dans un fauteuil roulant –et je ne dis pas que vous y êtes condamné- ne vous empêchera jamais de vivre. Différemment, certes, et avec des difficultés.. Mais la vie continue, et vous êtes suffisamment bien armé pour que vous puissiez encore largement en profiter.

Puis Aramyss commença à me répondre et à faire son récit. Ce temps durant, j’avais totalement arrêté de le regardant. Je pianotais sur une tablette, notant ce qui me semblait être important, dis qu’un schéma illustrait mes annotations. Je me contentais de faire des « Mh.. Mh, d’accord, je vois », signalant qu’en plus de l’écoutais, je travaillais déjà sur les données qu’il me donnait.
C’était complexe.. Très complexe.. Par ses tests physiques, je pouvais d’ores et déjà exclure un problème exclusivement nerveux. S’il sentait vraiment la chaleur ou la douleur quand on le brûlait, alors les liaisons nerveuses étaient bonnes.
Restait donc une option.. Ou deux en fait. Soit il avait physiquement oublié comment on marchait.. Soit c’était un problème au niveau des liens entre le cerveau et les nerfs. Donc entre les neurones et les nerfs.. Ceux qui désignerait donc en premier endroit malade, les synapses..
Le cerveau était sans conteste l’endroit le plus influencé par la pensée et qui illustrait le mieux l’expression « Men sana in corpore sano ».. Et malgré ça, la dégénérescence qu’il me décrivait n’était pas normal..
S’il s’agissait d’une dégénérescence de ses neurones.. Non, impossible. Un accident de la route ne provoque pas de cancer au cerveau.. Le réveiller ? Non plus, une tumeur se serait vue, même la plus débile des médecins ne pourrait pas passer à côté après les batteries de test qu’on lui avait fait.
Donc j’avais de toute façon un problème d’ordre cérébral, et éventuellement mental… Doublé d’un souci physique ou alors d’un problème de lien au niveau synaptique. Une chose était sure.. Il y avait des ordres dans son crâne, mais ils n’arrivaient pas bien en bas.


Après un long silence, je me levais, canne dans la main, lui répondant distraitement.

-Ce n’est rien. Il est évident que pour des patients, il faut se dépêcher. Si on préfère que vous ne vous reposiez pas avant votre prise en main, il faut pour ça qu’on vous prenne en main rapidement. Du reste, suivez-moi, nous allons commencer les tests.

Puisqu’il avait parlé de sport et que je lui avais palé d’autonomie, je n’allais pas guider moi-même son fauteuil. Du reste, je passais la large ouverture derrière mon bureau qui ouvrait sur mes instruments. Tapant dans mes mains, deux barres parallèles jaillirent du sol, dispositif hight-tech.

-Mr Janeiro, je vais vous donner, comme je l’avais promis, l’occasion de faire du sport. Nous y allons progressivement. J’ai vu que vous étiez assez solides sur vos bras, c’est de cela dont nous allons avoir besoin.
Pour faire simple.. Je ne sais pas encore si le problème est cérébral, mental, ou nerveux. Donc voilà ce que nous allons faire.. Vous allez vous lever grâce aux barres.. J’aimerai, si vous le pouvez, que vous vous y teniez droit, sans l’aide de vos jambes bien sur, juste grâce à vos bras.
Après quoi, toujours avec la seule force de vos bras, je vais vous demander d’essayer de marcher. Vous vous focalisez sur l’idée de marcher, et vous essayez de déplacer vos jambes de façon synchrones et ordonnées, sans vous appuyer dessus.
Enfin, dans un dernier temps.. Vous allez lentement réduire la force de vos bras pour très progressivement vous reposer sur vos pieds, et essayer de marcher ainsi. Surtout, si vous sentez que vous perdez l’équilibre, ou que vous avez mal au bras, vous vous arrêtez immédiatement.


J’ouvris un tiroir et en sortis un petit appareil circulaire de la taille d’un dé à coudre.

-Sur ces barres, il y a des capteurs électriques extrêmement précis. Posés aux niveaux de vos jambes, ils relèvement les impulsions nerveuses. Qui plus est (je lui tendis l’appareil) je vais vous demander de poser ça sur votre tempe droite.
L’idée est simple, je vais contrôler l’échange de donnée entre votre cerveau qui voudra marcher, et vos jambes qui devront marcher afin de savoir où se situe le problème, et ou l’information se perds. Bref, je vais suivre le cheminement de la marche depuis l’ordre de marche jusqu’à l’impulsion nerveuse qui devrait soulever vos muscles.


Au passage, cela infirmerait toutes thèses sur une défaillance musculaire propre aux muscles, chose que j’avais écartée mais dont la réfutation pratique serait toujours utile. Cependant après avoir parlé de la tempe droite.. Je me demandais si un échange entre les deux hémisphères du cerveau ne pourrait pas être une explication à ce trouble.

-N’oubliez pas Aramyss.. Vous n’êtes pas ici pour vous faire mal. Et vous n’êtes pas non plus au bout de cet entretien, j’ai encore deux tests minimum à vous faire passer, et j’ai besoin que vous soyez en forme. Alors je vous en prie.. Soyez déterminé, faites les choses au mieux.. Mais ne forcez pas.

Le deuxième test consistait à mettre en œuvre et en action ma science personnelle et avancée dans le domaine nerveux. En fait, j’allais user de mes propres travaux pour stimuler son système à certain endroit. Selon les résultats de cette marche, j’allais pouvoir localiser l’endroit exact ou ça coinçait. Après tout, un nœud nerveux n’était pas non plus à exclure…
Du reste, j’avais une petite expérience à faire qui me conforterait également.. Le souci c’était que ce n’était pas très légal.
Regardant alors ma montre, je souris.


-Et si vous prenez trop votre temps, je vais être obligé de vous inviter à manger !

Sur ce je me positionnais derrière lui, prenant son fauteuil afin de rester bien derrière lui lorsqu’il essayerait de marcher, de façon à pouvoir le rattraper s’il forçait de trop. Une science bien à moi que de pouvoir faire ça.. Sans tomber, canne à la main.
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-En voilà un bon plan pour un repas gratuit.

Conclut Aramyss en guise de réponse, réponse bien succincte après le long speech du docteur mais le Sephi n'avait aucune intention d'argumenter plus. C'était un bon signe pour Alan, le Jedi commençait à lui faire vraiment confiance, assez pour ne pas poser des questions à tout bout de champs et s'exécuter sans trop rien dire. Car évidemment, même si l'explication avait été des plus complètes, Aramyss s'était suffisamment entraîné avec ses pauvres professeurs dans sa prime jeunesse pour trouver un tas d'interrogations. Le fait qu'il obéisse sans rechigner une seconde prouvait qu'il se mettait réellement au travail. Bien sûr cela ne voulait pas dire que ses prochaines questions prouveraient une perte de motivation... Disons qu'on faisait assez rapidement la différence entre la moquerie pure et le véritable intérêt, en tout cas Aramyss y veillait soigneusement. Pour l'instant Alan se voyait donc véhiculer l'image d'un homme concentré, prêt à tout pour avancer. D'ailleurs il avait bien fait d'anticiper car sans aucun doute, le Jedi irait jusqu'à se faire mal pour réussir l'exercice. Il avait toujours été dans l'extrémité des choses et son handicap ne devait pas effacer ce trait de caractère fonceur. Néanmoins, il ne désirait pas non plus tout faire rater et risquer ses chances de réhabilitation, ce qui le rendait plus sage qu'à l'accoutumé.

Aramyss se leva donc comme demandé, essayer de faire le mouvant du pas même sans toucher le sol fut un véritable supplice mental. Le jeune homme avait beau y songer de toutes ses forces, même croire qu'il le faisait, c'était quasiment impossible. Au bout de deux minutes seulement son pied se décida à se poser en avant, effleurant le sol. L'autre suivit 56 secondes après, avec la même ardeur et fatigue à la fois. Quant à refaire un pas, cela lui demanda deux fois plus de temps. Plus il réfléchissait, plus il reculait... Et lorsque le jeune homme voulut se poser sur le sol, il sentit presque instantanément le vertige le prendre. Ses bras le retinrent entre les deux barres de façon assez misérable, comme un bantha trop épuisé pour tirer sa charge qui s'affaisse dans son traîneau, seulement la fatigue chez lui n'était que mentale. Ce qui était vécu comme une véritable humiliation. Aramyss surdoué avait oublié comment faire un pas devant l'autre et se tenir debout. Sans forcer malgré son envie, le jeune homme se laissa retomber dans le fauteuil.

-Pas fameux hein?

Maugréa-t-il en étirant une jambe-ce qui pouvait paraître parfaitement incongru venant d'une personne juchée dans un fauteuil.-

-J'avais pensé au fauteuil roulant pour ça... Pour le sport, au lieu du motorisé, en plus on ne sait jamais quand ces satanés machines peuvent tomber en panne, nous sommes donc sur la même longueur d'onde. Mais je me demande à quoi vont bien me servir mes muscles s'ils ne répondent plus. Je ne sais pas, c'est... Comme si j'avais déjà donné l'ordre de faire un pas en avant mais ça ne fonctionne pas. J'y crois tellement fort que je me dis que c'est fait, mais en réalité non... C'est quand même dingue!

Loin de lui le désir d'envier Alan, mais ce dernier au moins savait pourquoi il était handicapé, c'était un cas concret. Plus de jambe, plus de marche point avec quelques complications certes. Mais Aramyss lui, il était fidèle à ses convictions habituelles... Faire dans l'étrange. Juste pour casser les pieds-c'était le cas de le dire.- à son monde, sauf que là, c'était surtout lui que cela gênait.

-Comment vous avez pris la chose quand ça vous est arrivé? Vous aviez l'occasion vous aussi d'en vouloir à mort à quelqu'un?

Certains s'accidentaient seuls et ne pouvaient s'en prendre qu'à eux même. Aramyss avait quelqu'un à haïr, même des personnes pour son état. Il ignorait si c'était plus facile ou non mais cela l'aidait à tenir. Un de ces jours il retrouverait le chauffard qui l'avait percuté avec sa bande d'amis avant de s'enfuir en lui offrant un doigt d'honneur. Rien qu'à la pensée de ce fameux "doigt" le Jedi exulta d'un colère intérieure. La Force crépita autour de lui un instant avant qu'il ne se résolve, heureusement calmé par le sport- à reprendre son calme.

-J'espère que je n'ai pas faussé votre machine... Mais dites-moi, vous l'avez senti? La Force je veux dire. Vous qui ne l'avez pas... Comment c'est quand vous rencontrez une personne comme moi? st-ce que l'on sent un coup de vent ou quelque chose du genre?

Et oui, plus fort que sa promptitude à s'emporter... La curiosité d'Aramyss. Ça n'était pas le sujet du jour mais Alan était un professionnel, cela pouvait être intéressant, même d'imaginer l'échange entre le cerveau et la Force par ailleurs.

-Hum... Si ça continue, c'est moi qui vais vous inviter à manger, je vous dois bien ça après toutes mes questions et ce temps que vous prenez pour moi.

Fit-il avec un petit clin d'oeil, tout à fait tranquille maintenant, au fur et à mesure que ses muscles épuisés par un effort qu'ils n'avaient pourtant pas fait-il semblait qu'ils l'aient vécu. A tort bien sûr.-récupéraient. Finalement pourquoi pas hein? Ils pourraient parler d'autre chose qui sait? Aramyss avait envie d'apprendre mais aussi d'en savoir plus sur son interlocuteur qui représentait plus qu'un simple médecin. C'était un chercheur à part avec un caractère bien à lui visiblement. Alors certes il était quasiment ruiné mais bon, au point où il en était, un petit repas au restaurant en plus ou en moins... Fait rare dont pouvait se vanter Alan, c'était que sa personne intéressait Aramyss autant qu ses aptitudes. C'était suffisamment rare pour en tirer une certaine fierté, surtout si l'on prenait compte de son état qui le rendait encore plus fermé, asocial et impatient que d'habitude. Oui mais voilà Alan avec sa franchise avait su comment le prendre. Aramyss ne se sentait pas brimé, ou moins en tout cas par d'éventuelles codes de la société et cela le soulageait suffisamment pour qu'il se montre sincèrement affable et moins méfiant.
Invité
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J’eu un bref sourire mais pas la moindre réaction notable quant à son trait d’humour. J’étais déjà concentré sur son jeu de jambes, et sur mes relevés.
A présent, la situation se clarifiait. Il était capable de le faire.. Et le souci se situait vraiment à un endroit complexe. Il SAVAIT marcher, et il POUVAIT marcher. Cela impliquait donc un blocage entre savoir et pouvoir.. Ou trouver ce blocage ? Dans la transmission de l’ordre ? Dans l’interprétation de l’ordre ? Une chose semblait sure, le nerf était intacte : il avait réussi à bouger.
Et puis.. Cette dégénérescence.. Cette difficulté.. Le corps était souvent absolu, rarement relatif.. D’un point de vue pratique, on sait ou on sait pas.. Même en cas d’atrophie, il est question de paliers et d’entrainement.. Seul l’esprit trouve les choses compliquée, seul l’esprit peut moduler les difficultés, et faire l’insurmontable..

De plus, à l’écoute, il y avait un décalage.. Oui, vraiment le second test allait être significatif.. Et le troisième aussi.. Mais j’avais peur d’un résultat non concluant.. Pensif, je répondis donc :


-C’est sur.. Je crois que je vais devoir annuler votre inscription au marathon de Naboo..

Je fis semblant se rayer quelque chose de ma tablette, souriant cette fois, mon attention à nouveau portée sur mon patient et non sur mes instruments. Claquant des mains, les deux barres rentèrent au sol, libérant le passage, et je continuais.

-Vos muscles vous serviront toujours, n’ayez crainte à ce sujet. Même ceux de vos jambes. Vous venez de prouver qu’ils sont encore à votre service. Traitres, mais utilisables, ne les négligez pas. Quant aux autres.. Ma fois j’ai toujours regretté de ne pas savoir marcher sur les mains, je suis sûr que vous, vous saurez y arriver !
Blague à part.. Demain est incertain.. Si jamais vous guérissez, ne soyez pas bêtement handicapé par des jambes qui, laissées à l’abandon, ne seront plus solvables alors même qu’elles sont redevenues votre.


Me déplaçant, je me mis face à lui, retirant mes lunettes pour le regarder droit dans les yeux, méditant sa question. Est-ce que j’avais haïs quelqu’un ? A l’époque, oui, j’avais surement haïs la Galaxie toute entière.. Mais aujourd’hui.. Est-ce que j’en étais encore là ? Non.. Non, clairement pas.. J’avais tant d’autre choses à faire, à penser, à être..
Puis mon appareil prit une hausse significative de tension et d’activité nerveuse que je ne m’expliquais pas.. Jusqu’à ce qu’il m’explique malgré lui la raison de cette embardée, avant même que j’eusse pu lui répondre.
Je haussais les épaules, l’air pas plus impressionné que ça, mais sincèrement interessé.


-Rien de grave pour les appareils, un petit pic de donnés incohérentes, rien de plus.. Quant à moi.. Rien du tout. Je ne côtoie pas vraiment les Jedi, mais les rares fois où j’en ai vu, je ne voyais de votre.. Force, que ses applications pratiques. Lévitation, bonds de 15 mètres & cie.. Je dois manquer de réceptivité.
Quand à ma blessure.. Ma jambe a été bouffée par un dragon arkanien.. Et la bête a été tuée quelques minutes après.. Donc non.. Quant à la perte de mon membre, je n’en veut à personne en particulier.. Un accident, rien de plus. Non.. Si j’ai hais quelqu’un c’est l’abrutit de médecin qui m’a soigné, cet arkanien.. Celui-là qui a ruiné tout espoir que je puisse un jour user d’une prothèse comme celle qu’on fait aujourd’hui.. Du moins pas sans détruire toute mes défenses immunitaire, ce qui serait troquer mon handicap pour deux autres..


Je soupirais.

-Puis bon.. Haïr ne me rendra pas jambe alors bon.. J’aime autant être constructif.

Vaguement perdu dans mes souvenirs.. De ces moments de ma jeunesse.. Je sursautais, avec un éclat de rire un peu tardif. J’avais bien dû prendre trois à quatre secondes de blanc avant de réellement comprendre ou même entendre sa boutade.

-Diantre ! On en reparlera lorsque moi j’aurai fini de vous torturer ! Pas avant, ça non. Et j’aime autant vous dire qu’éduqué comme je l’ai été, vous allez avoir du mal à me convaincre de vous laisser m’offrir à déjeuner.. Et je suis têtu !

Je fis mine de réfléchir..

-Et je vous interdis d’agiter la main sous mon nez et de dire « Vous allez vous laisser inviter » !

Chassant cela d’un geste de la main, je pris une mine plus sérieuse.

-Bref.. Avant ça, comme je vous disais, j’ai encore deux test à faire.. Pour le prochain, je vais vous demander de vous allonger sur cette couche (je désignais un lit médical lambda) et je vais vous faire profiter d’un appareil que vous ne trouverez nul par ailleurs, car il est de ma conception. La pointe en matière de science nerveuse !

Boitant jusqu’à un placard j’en tirais un bac avec des espèces de tout fins cylindres d’une matière à cheval entre le tissus et le tapis dedans..

-Pour les prochains tests, vous n’aurez, en fait, rien à faire. Je vais enrouler ces petites choses autour de vos jambes.. A différents niveau. Je vais en poser un seul au niveau de votre flanc.. Puis le reste sera entre vos pieds et vos hanches. Plus précisément, deux à la cuisse, un sommet et un juste au-dessus du genou, deux au tibia, et un autour du pied, entre le talon et les orteils. Ces appareils ne sont pas des capteurs, mais des émetteurs. Vous devez savoir qu’un coup de marteau porté sur le genou soulève votre jambe mécaniquement.. Eh bien une impulsion électrique bien posée peut mécaniquement activer l’un de vos nerfs. Et je peux donc bouger vos jambes avec ceci sans que vous le vouliez.

Je continuais, précisant mon but.

-En posant autant de capteurs, je vais essayer d’activer vos nerfs pour vous faire artificiellement marcher. De la sorte on va vérifier d’un parts, que le problème n’est pas nerveux, mais de transmission.. D’autre part, on va essayer de voir à quel niveau la transmission se fait mal. Je vais commencer par envoyer les chocs électriques depuis juste en dessous de votre moelle épinière, et descendre peu à peu, et ensuite remonter. Si tout se fait sans problèmes, je vous aurait fait mécaniquement marché l’équivalent de 10 minutes.
Bien sûr, si vous sentez quoique ce soit, dites-le moi, à la moindre douleur j’arrêterai. Vous êtes prêts ?


Après l’avoir aidé à s’installer sur la couche, j’avais tenté de l’aider à cercle les cylindres autour de ses jambes, vérifiant ensuite que tout était bien à sa place. Boitant jusqu’à ma machine ensuite, je m’approchais de lui de façon à bien lui signifier que j’étais là. Je savais que voir ses muscles se tendre et de détendre sans qu’on le veuille, c’était parfois assez.. Déstabilisant.
L’ordinateur que j’avais était assez particulier.. Unique au monde, il n’avait pas un clavier avec des lettres.. Non.. C’était un clavier de piano. J calibrais l’appareils et remis mes lunettes, observant avec attention mon patient :


-Prêts ?

Tandis que commençais à appuyer sur les touches, j’essayais de faire fonctionner ses jambes, analysant à la fois le mouvement et les réponses nerveuses.. C’était un véritable art de faire cheminer ces impulsions.. Je ne travaillais pas.. Je magnifiais.. Un virtuose de la médecine..
Invité
Anonymous
-Il exerce encore ce type là?

Demanda Aramyss d'un ton calme, peu étonné par anticipation que ce soit le cas à vrai dire. Le Sephi ne manquait pas d'empathie pour le docteur qui avait vu sa vie ruinée par un abruti, mais il n'avait pas de pitié, ce qui expliquait son visage si neutre et sa voix tranquille. Son regard se faisait intéressé, c'était la preuve ultime qu'à ses yeux Alan n'était pas qu'un invisible insipide de plus. Le Jedi éprouvait réellement de l'intérêt pour la vie et les paroles présentes de l'homme, tout comme le fait qu'il obéit sans broncher montrait qu'il était prêt à croire en ses méthodes. Non pas pour sauver ses jambes, il ne fallait pas être aussi optimiste mais au moins essayer et ne pas tout empirer en jouant les sorciers.

-ça ne rend pas les jambes, mais ça occupe l'esprit et ça peut-être divertissant. Le tout est de savoir doser, de haïr au bon moment pour déclencher l'adrénaline et pas la connerie acide qui va de paire si on en abuse. Comme la drogue en fait. Quant au repas, je suis également têtu, et beaucoup trop fier pour vous ordonner d'accepter. Si je devais absolument employer la Force sur vous mon bon docteur, autant ne rien gâcher et faire honneur aux dons qui me furent octroyé, je ne me contenterais pas d'insister pour un simple repas.

Aramyss eu un petit rire. Son allusion n'était absolument pas sexuelle comme on aurait pu le penser, en tout cas s'il s'était retrouvé face à une femme, car dans ce genre de situation, on pensait immédiatement à cela. Fort heureusement Alan était un garçon... Et comme le Jedi n'avait pas ce genre de pensées, il laissait transparaître dans son regard, parmi la malice couleur miel qui s'y était logée, des hypothèses aussi chimériques que frauduleuses. Par exemple vider le compte de l'homme, le forcer à retrouver le médecin qui l'avait raté pour l'occire... Oh pas en le tuant, mais en faisant bien pire, comme souiller sa vie à jamais, tout gâcher. Enfin bref, quelque chose de divertissant... Ou pourquoi pas insister pour que l'homme accepte le dîner et le faire payer avec son propre argent. Bref, tout un tas de choses un peu stupides auxquelles songeaient le Gris pour s'amuser sans même penser un instant à les accomplir.

-Alors comme ça un médecin aussi aguerri que vous croit vraiment que nous entrons dans les cerveaux pour vous faire obéir? Allons allons, cela ne révèle-t-il pas plutôt de la science fiction? Vous m'aviez caché votre petit côté enfantin vous. Des bonds de 15 mètres certes, mais de la persuasion... Voyons!

Fit-il en agitant le doigt sous le nez d'Alan avant de se coucher comme ce dernier lui avait dit. Le sourire resta jusqu'au moment où ses jambes entrèrent en action. Aramyss se contint mais la peur restait tout de même lisible dans ses yeux, ainsi que via ses oreilles elfiques qui bien que moins mobiles que celles d'un chat s'étaient vaguement plaquées contre sa peau. Le jeune homme se reprit toutefois, regardant le processus. Au bout de 9 minutes il demanda de stopper. S'il ne suait pas c'était uniquement à cause de cette foutue adolescence, quand on avait déréglé tout son système hormonal en essayant de le faire grandir trop vite. Mais cela n'était pas non plus une très bonne chose, c'était esthétique certes mais Aramyss n’évacuait pas. En revanche ce n'était pas de fatigue qu'un sportif comme lui aurait sué mais de souffrance psychologique.

-ça ne suit pas. C'est comme si ce n'était pas normal pour ma tête. Il voit ces mouvements comme quelque chose d'anormal, comme si j'allais chuter, j'ai le vertige. A chaque pas ça se bloque, ça se débloque mais c'est en forçant. Au début ça allait, c'est devenu trop machinal maintenant, trop répétitif, trop... Normal.

Fit-il en retenant un gémissement puis en soufflant fortement avant de relever ses yeux vers son interlocuteur, déterminé.

-Quel est le dernier test Maestro? Procédez, faites ce qu'il faut, recommencez celui-ci si il le faut, je suis prêt.

Ajouta Aramyss au bord de la nausée, ses mains s'étaient crispées sur les rebords, comme s'il s'était apprêté psychologiquement à tomber. Les informations ne devaient simplement plus passer, sans doute celles de la coordination. Ses mouvements étaient possibles physiquement, mais la marche lui était devenue étrangère, aussi anormale que voler pour un humain.

Il ferma à demi les yeux, se confiant une nouvelle fois à celui qu'il ne pouvait s'empêcher de voir comme un pianiste-d'où son pseudo nouvellement trouvé.-avec ses doigts agiles qui travaillaient sur les machines et sur les corps. Cet étrange personnage le fascinait et il était prêt à recommencer, ne serait-ce que pour aider Alan à comprendre ce qui lui arrivait.

[HJ: je ne m'y connais pas du tout en médecine donc j'invente, je fais de mon mieux, dis moi si ça ne colle pas Wink Sinon, désolé pour l'affreux retard Sad ]
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-Il exerce encore oui. D’une parce qu’on a jamais lynché un docteur parce qu’il se ratait, ce dont je ne me plain pas malgré mon faible taux d’echec.. Après tout même nous autres du corps médicales sommes faillibles, cela ne doit pas nous empêcher de mieux faire pour autant.. Ça vaut aussi pour lui.

J’eu un rire amère et jaune en poursuivant, ayant à la tête mes années d’études sur Arkania.En fait, m'enerver dessus c'était vraiment une perte de temps.. J'avais juste pitié de ce crétin de toubib.. Mais si les corbeaux le bouffais sur la bord de la route que j'emprunte, nuls doutes que je l'aurais laissé crever là.

-Du reste, je n’étais qu’un humain ayant perdu une jambe sur une planète sectaire et dans un milieu d’étude capable d’exacerber le xenophobisme naturel des arkaniens. En ce qui les concerne, c’était moi l’erreur. Et le dragon était une solution. Vous pensez bien, alors, que ce médecin n’a pas été spécialement importuné pour avoir été un fieffé incapable.
Quant à la haine..


Je hausse les épaules, l’air pas spécialement convaincu.

-Elle m’apporterait rien. Une perte de temps.. Parce que je n’ai pas spécialement besoin d’adrénaline.. Juste.. De précision…

Je tirais un scalpel d’une main, jouais un temps avec avant de le lancer tout droit dans la rainure de bois qui séparait deux carreaux d’une de mes fenêtre, pile au milieu. Un lancé franc, une arme qui avait parfaitement tournoyé dans les airs pour se planter avec perfection. S'il savait à quel point mes talents étaient variés..

-Et un bras armé de colère est imprécis, tremblant et prévisible.. Mais je suis surpris qu’un Jedi, fut-il affranchis de son Ordre, vienne me parler des bienfaits de la colère. Vous avez pris tant de liberté que ça ?

Puis j’allais régler mes instruments avec précision, l’écoutant toujours avant de répondre, railleur sur les bords.

-Allons, allons.. A d’autre. Je sais parfaitement que la manipulation mentale est un don Jedi. Tout comme je sais qu’elle ne fonctionne que sur les esprits faibles. Alors bon… Je doute d’être en danger, pas vrai ? Du reste, personnellement j’attendrai voir la note avant de proposer de payer, je mange pour quatre, mon côté enfantin : pleine croissance ! Allez, installez-vous.

Nous commencions le test, ma voix se faisait plus autoritaire.. Et plus je magnifiais sur mes instruments.. Plus mes sourcils se fronçaient en voyant la difficulté qu’avait Aramyss.. Jusqu’à ce qu’il me demande de cesser. Ce que, bien sûr, je fis immédiatement. J’allais pour l’aider à bien se replacer, songeur.
C’était possible. Nerveusement possible. C’était chimiquement possible. Mais les deux étaient extrêmement durs.. Il y avait un blocage et un dommage, voire plusieurs. Mais la complexité de l’endroit et de la question m’empêchait d’agir. Je ne pouvais pas l’ouvrir en deux et tripatouiller « juste pour voir ». Je causerai des dommages irréversibles..

-Bon.. Reposez-vous cinq minutes, calmez-vous, et on reprend avec le dernier test..

J’agitais la main, rassurant, tout en l’étudiant du regard. Il avait une physiologie assez anormale.. Il était clairement en état de fatigue avancée.. Sans la moindre sueur. Ca cachait quelque chose, qui ne me regardait pas cependant. J’avais étudié son dossier et certaines anomalies avaient étés révélées, du même genre, sans que j’eusse relevé que ça puisse devenir un handicap. Bref, je passe. Souriant au terme de Maestro, je sortis de ma poche un pendule, tout en allant préparer une espèce d’infusion.

-Le prochain test et dernier du genre visera à tester votre conscient et subconscient.. Il existe des dommages évidents, reste à savoir s’ils sont d’ordre mental, et non pas physique. Je dois vous prévenir de suite.. Si c’est physique, la nouvelle est a double tranchant.. Il est question de dommages : c’est-à-dire que rien n’est brisé. Tant que c’est possible, c’est réversible.. Mais je n’ai aucun moyen de déterminer clairement ou sont ces dommages, et de quelles natures ils sont.. Si ce test n’est pas concluant.. J’ai peur de ne pouvoir rien faire de concret.. Sinon vous conseiller un exercice maintenu.. Et voir pour des prothèses exosquelletiques qui pourraient user et s’appuyer des fonctions motrices de vos jambes encore passablement bien portantes pour vous permettre de marcher..

Une fois l’infusion terminée, je la tendis au patient. Il semblait vraiment dans un sale état. Au moins cela le calmerait, et le prochain test serait sincèrement reposant, puisqu’il reposerait son conscient tout entier..

-Mais une chose à la fois.. Essayez de vous détendre, et buvez cela. C’est un mélange qui va vous rendre un peu « stone », mais qui médicalement vous rendra réceptif à des techniques d’hypnose. Je vais vous filmer, parce qu’il y a peu de chances pour que vous vous souveniez de ce que vous ferez lors de votre état second. Nous verrons alors si vous ne pouvez pas marcher, ou si vous ne voulez pas. Enfin, un peu plus compliqué que ça, mais c’est l’idée générale.
Vous me faites confiance ?


Je lui tendis la tasse, qu’il sembla boire assez sincèrement. Puis j’agitais le pendule devant ses yeux pour forcer une focalisation de perception absurde. Pour voir ce pendule, il n’avait pas besoin de son conscient, tant l’exercice était idiot. Mais il sollicitait tellement ses yeux, sans bouger la tête, que l’association d’idée DEVAIT trouver une explication logique à ce geste.. Allant chercher toujours plus profondément, Aramyss semblait s’enfoncer dans son subconscien.. Il devait à présent être dans cet état second. Mentalement endormis, physiquement présent, et là, incontestablement d’une façon inconsciente. Cette partie du cerveau avec très peu d’inhibition.. Et certainement pas celle de résister à celui qui connaissait les mouvement d’hypnose, ou encore moins les sons qui pouvaient être mieux reçus..
Sans lui avoir retiré ses capteurs, je commençais donc d’une voix lente et distincte :

- Bien, n'écoutez plus que ma voix à présent, faites abstraction du reste. Vous vous êtes endormis, et vous allez faire ce que je vous demande. Vous allez vous lever, si vous le pouvez. Tenir debout dans un premier temps. Écartez les bras et trouvez le bon équilibre..

J’attendais qu’il s’exécute et regardais la posture de mon patient ainsi que mes premiers relevés. Une chose était sur : l’inconscient était très sensible aux émotions dans ce genre d’hypnose ciblée. J’avais veillé à ce que mon mélange ne sape pas ça. Je ne devais surtout pas l’endommager sous prétexte qu’il ne serait pas capable de me dire quand il se mettrait à souffrir.. Son corps communiquait peu : il ne sait pas, par exemple. Je devais donc maitriser parfaitement la gestion de la douleur.

-Bien.. A présent vous allez essayer de marcher. D’abord sans aides.. Puis avec ceci au besoin..

Je tirais une paire de béquille d’une armoire, claudiquant et les posais à portée de se main au besoin.

-Tout doucement, sans vous brusquez.. Allez-y.. Arretez vous dès que vous le sentez nécessaire.
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