Halussius Arnor
Halussius Arnor
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L’antichambre du Sénat paraissait aussi calme qu’à l’accoutumée. Comme avant le début de chaque séance, Halussius était assis à son bureau à lire des databloc. Cette fois, Halussius faisait plus que simplement les lires. En effet, il lisait un databloc, puis le retournait immédiatement droit administratif manière à ne plus voir ce qui y était inscrit, comme s’il apprenait par cœur son contenu. L’impression que cela donnait n’était guère loin de la réalité. Proche de lui se tenait deux personnes, deux fonctionnaires, membres du Cabinet du Chancelier, l’un expert en finances publiques et l’autre en matière de fiscalité.

Halussius avait convoqué le Sénat afin de discuter sur un projet de réforme important. Il s’apprêtait à présenter le fruit de dizaine de réunions et consultations… Pour Halussius, les choses semblaient si simple vue de l’extérieur… Mais il comprenait de plus en plus toutes les difficultés que l’on pouvait éprouver ainsi placé à la tête d’un gouvernement. Le Jedi n’avait guère que quelques vagues notions dans ces deux domaines, il voulait néanmoins faire son travail avec cœur et répétait et relisait encore et encore les conclusions des rapports qu’on lui avait fourni, dans le but de se les approprier, les comprendre et de les faire accepter par les sénateurs…

Lorsque le moment fut venu, Halussius prit place sur le siège qui lui était réservé sur le Podium. Toujours accompagné de son secrétaire général, Halussius activa la commande qui fit retentir la sonnerie annonçant le début de la séance. Immédiatement, l’iris du plafond s’ouvrit et le Podium commença son ascension. Lorsqu’il fut en place, Halussius se leva et commença.


« Mesdames et messieurs les sénateurs,

L’ordre du jour appelle notre assemblée à discuter de la proposition faite par le gouvernement concernant la révision général du système fiscal de la République. »


Halussius marqua alors un temps de pause afin de marquer le début de son propos.

« Il y a plusieurs millénaires, un petit nombre de mondes, jusqu’alors rivaux et isolés, ont pris la décision commune de s’unir afin de bâtir et partager un avenir meilleur et commun. De cette décision historique est née la République.

D’abord réduite à une petite partie du noyau galactique, la République a su s’accroitre de manière prodigieuse. A force de détermination et de diplomatie, elle a dépassé rapidement les seules frontières du Noyau. Par la suite, son influence a touché et débordé le territoire des colonies, de la bordure intérieure, de la bordure médiane pour s’étendre, depuis quelques siècles, aux frontières de l’espace sauvage.

Dès le départ, les fondateurs de la République ont compris que le travail qu’ils avaient décidés d’entreprendre demandait une mise en commun de tous leurs moyens et notamment de leurs moyens financiers. Au fur et à mesure de l’expansion de la République, les finances publiques de la République se sont construites et adaptées à la croissance incessante de son territoire afin de lui donner les moyens de ses ambitions.

Malheureusement, les aléas de la politique et les circonstances économiques ont fait qu’un certain nombre de mesures spéciales ont été prise à l’encontre de tel ou tel système venant ainsi rompre le principe d’égalité devant les charges publiques qui est un des principes fondamentaux de la République et par la même vient menacer à long terme le financement entier de la République.

C’est pourquoi le gouvernement propose que le système de financement de la République soit réformé et s’organise autour de trois points, trois ressources principales, que je vais à présent développer.

La première ressource proposée est une Participation au Fonctionnement de la République. Cette contribution est fondée sur le Revenu Planétaire Brut de chaque monde membre de la République. Le gouvernement propose que le taux de pourcentage soit uniforme partout dans la République et corresponde à un taux fixe annuel de 11% du RPB.

La deuxième ressource proposée est une Taxe sur la Valorisation de la Production. Cette taxe vise à s’appliquer à tous les biens manufacturés produit sur le territoire de la République. La perception de cette taxe de 5% annuel sera assurée par les autorités planétaires qui devront reverser les sommes collectées à la République.

La troisième ressource proposée est une réforme de la taxation des routes commerciales. Il et apparut au gouvernement que le principe selon lequel les mondes les plus éloignés du Noyau galactique devait payer plus nuisait au développement économique de ces mondes et était contraire à l’idée de justice qui est un des fondements de la République. C’est pourquoi le gouvernement propose une taxe dégressive en fonction de la distance par rapport au centre galactique.

Concrètement, les mondes du noyau seraient concernés par un taux de taxation de 8%, le taux pour les mondes des colonies de 6%, celui pour la bordure intérieure de 4%, celui pour la bordure médiane de 3% et enfin le taux pour la bordure extérieure serait fixé à 2%.

En ce qui concerne les mondes de la bordure extérieure, le gouvernement estime qu’il est nécessaire et vital pour l’avenir de la République que les mondes de ces régions puissent se développer et prospérer économiquement afin de réduire le fossé qui les sépare des mondes du noyau. A cette fin le gouvernement propose que ces mondes soient exonérer, pour une durée n’excédant pas cinquante ans, de reverser la Taxe sur la Valorisation de la Production.

Le gouvernement est certain que ces propositions permettront d’assurer à la République un financement stable et surtout durable.


Halussius se stoppa un instant, afin de voir, d’essayer de déceler certaines réactions à ses propos. Il reprit. Son intervention était à présent terminée.

 « La présidence invite à présent les représentants à s’exprimer sur l’ordre du jour. »
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[HJ: comme vous pouvez le voir, j'ai un rythme de RP très irrégulier... ><]


Une clameur.

    Titanesque, dans tous les sens du terme, le Sénat galactique était depuis plusieurs minutes plongées dans le chaos le plus total. Hurlaient du bas de la salle les représentants de moindre importance, tandis que leurs collègues du haut tentaient vainement de se faire entendre. Au centre, les Sénateurs se chamaillaient comme des enfants, renouant avec leurs vieilles habitudes d'avant l'attaque des Sith. Si le Chancelier Halassius comptait régner sur une République unie et pacifique, il allait être amèrement déçus. Durant son histoire, jamais les dirigeants de la Galaxie n'avaient manqué une chance de s’entre déchirer. L'annonce qu'il venait d'énoncer n'allait certes pas encourager les Sénateurs vers le calme et la coopération.

    C'est dans le plus grand des chaos, alors que les Sénateurs clamaient soit leur indignation, soit leur total appui envers cette réforme, qu'imperturbable, le Pantoran, à partir de son poste d'observation, observait son adversaire. D'un geste sec, il fit lentement avancer sa nacelle, flanqué de divers dignitaires, Corelliens ou non. Alors qu'il amorçait une douce montée vers le centre de l'assemblée, afin d'être face à son futur interlocuteur, le calme et le silence revenait parmi les représentants, lesquels observaient, de plus en plus nombreux, le Sénateur Corellien qui allait prendre la parole.


    « Le Sénateur Ion Keyiën, Représentant de Corellia. »

    Levant la main pour réclamer l'attention de tous, il ne lâchait pas des yeux le Jedi qui avait outrageusement su se hisser jusqu'au poste le plus important de la galaxie.

    « Sénateurs et Sénatrices, votre Excellence… »

    Ayant prononcé ces deux derniers mots avec une ironie à peine dévoilée, il s’inclina légèrement devant le Chancelier, l’Orateur Sénatorial ainsi que le Sénateur Général.

    « L'on peut dire qu'il s'agit là d'une proposition audacieuse. Mais ce qui est audacieux n'est pas nécessairement judicieux. Une réforme pour rétablir l'équilibre dans le financement de la République ? Peut-être bien. Mais pour l'instant, la seule chose que je vois, c'est un moyen d'enrichir le gouvernement central, un moyen d'accroître son ascendance sur les autres planètes, et d'appauvrir les organisations planétaires.

    Depuis des années, sur Corellia, nous nous efforçons de réduire les diverses taxes afin de faciliter la vie de la classe moyenne et de tirer de la misère les plus infortunés d'entre nous. Après seulement quelques années à suivre cette politique, déjà, nous sommes plus riches. Notre économie est prospère, nos marchés, florissants. Nous avons su de par notre prévoyance, garantir l'avenir immédiat de notre population.

    La réforme que désire nous imposer son Excellence, est un pas de géant. Non pas en avant, mais en arrière. Non pas seulement pour Corellia, mais pour la galaxie tout entière !
    »

    Ayant débuté tout d'abord avec un ton froid et calculateur, les paroles du Pantoran devenaient, de mots en mots, de plus en plus passionnées.

    « Ce que tente de nous expliquer en douce le Chancelier, c'est qu'il désire combler les dettes causées par les précédentes administrations corrompues en plongeant les planètes de la République dans la pauvreté.

    De quel droit, politique en moral, ose-t-il nous soumettre une telle proposition ? À mes yeux, il n'est aberrant qu’un homme qui, de par sa nature de Jedi, est exempté de payer toute taxe envers le gouvernement Central, de même que tous les membres de son Ordre, se propose, alors qu’il se proclame défenseur du peuple, arracher à la bouche des citoyens Républicains leur repas durement gagné, voler dans leurs poches le fruit de leur dur labeur.
    »

    Haussant le ton, le Sénateur promena son regard sur toute l’assemblée.

    « Non seulement de tels moyens sont néfastes pour le peuple, mais elles le sont aussi pour le développement commercial de la République, ainsi que pour son économie. Son Excellence désire donc retirer 11% du revenu brute de chaque planète, ajoutons à cela 5% sur les produits manufacturés sur le territoire Républicain, ainsi que 8% de taxation sur le transport dans les routes commerciales. Dois-je rappeler à cette assemblée que le droit de percevoir des taxes sur les Routes Commerciales a jusqu’à présent uniquement été accordé aux gouvernements planétaires ?

    Le Chancelier suprême nous propose donc de nous priver de près du sixième de nos profits, afin de, selon ses excuses, renforcer le développement de la République. Je crache sur ces excuses, et je les prends pour des insultes à nos intelligences respectives !

    Je le répète encore, ces mesures n’auront pour seul effet que d’enrichir la chancellerie et rependre la pauvreté à toute la galaxie.
    »

    Relevant fièrement la tête, invitant ses adversaires à venir débattre avec lui, le Sénateur se contenta de prononcer qu’une seule dernière phrase.

    « Je m’oppose à de telles mesures. Et Corellia tout entière avec moi. »

    Reculant légèrement sa nacelle pour signifier qu’il en avait terminé, Ion observa paisiblement le chaos qui reprenait ses droits sur l’assemblée.

Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Le Sénat galactique... Ici étaient votées toutes les décisions galactiques... Ces lois, circulaires et traités qui concernaient tous les mondes Républicains. Des milliers de monde... Mais en pratique, c'était surtout un véritable foutoir. C'était même à se demander comment cette chère République avait réussi à survivre jusqu'ici... En fait, si, Ragda le savait, elle avait survécu en grande partie grâce aux sénateurs qui ne désiraient pas perdre leurs privilèges, et qui faisaient donc le nécessaire pour que les institutions fonctionnent, dans un immobilisme presque total.

Cette journée ne fut pas différente des autres, excepté en un point : au moins cette fois, le débat allait porter sur un sujet de première importance : la fiscalité. Égal à lui même, le chancelier Arnor s'était lancé dans une série de réformes, même si pour cela, il devait se mettre à dos une bonne partie des sénateurs. Un courage et une témérité qu'il devrait probablement à sa formation de Jedi. Au moins, l'ordre du jour ne laissait pas indifférent, comme le prouvait le chaos ambiant.

Dès que le Chancelier eut fini sa présentation, Ragda pianota avec dextérité sur la console de sa nacelle. Cette dernière se désarrima de ses fixations, puis pris son envol en direction de la colonne centrale sur laquelle trônait le chancelier et ses proches conseillers. Toutefois la course fut de courte durée. A mi-parcours, la nacelle stoppa, et une voix féminine s'échappa des haut-parleurs de la console :

« Mise en pause du module de propulsion... Vous êtes le premier dans la file d'attente... »

Quelqu'un avait été plus rapide que lui. Curieux, le Hutt leva les yeux, pour découvrir le Sénateur Corellien, qui venait de lui damner le pion. Il n'avait pas encore eu la chance de le rencontrer hors assemblée. Ce type avait une belle réputation dans le milieu, et il était clair que ses paroles trouveraient un échos parmi les autres Sénateurs.

Lorsque le Pantoran eut fini son oratoire, Ragda grimaça. Il aurait du s'en douter... Les mondes du noyau, bien que fondateurs de la République, étaient les plus chauvins. Au fil des siècles, ils avaient participé à la fondation d'un système arrangeant bien leurs mondes respectifs... Pour les nouveaux mondes membres, surtout ceux de la bordure extérieur, c'était marche ou crève : il fallait s'adapter aux règles, même les plus injustes...

« Le Sénateur Ragda Rejliidic, Représentant de Bakura »
La nacelle vibra, puis vint se positionner à l'exact endroit où s'était trouvé le Sénateur de Corellia. Le cœur de Ragda battait la chamade... Parler ainsi devant tant de politiciens réunis était encore nouveau pour lui... Mais il en avait vu d'autres. C'est avec une assurance non feinte qu'il entama son plaidoyer :

« Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs... Votre Excellence... »

« La République, notre République, est une institution millénaire, fondée par nos prédécesseurs afin de nous offrir un avenir meilleur, plus juste. Depuis plusieurs décennies, ce ne sont pas quelques dizaines de mondes, mais des centaines qui ont rejoint la République... Il faut ouvrir les yeux, la galaxie à changée, et avec elle doit évoluer la République. »

Ragda s'était peut-être montré plus moralisateur qu'il ne l'avait voulu initialement... Cela ne manquerait pas de faire réagir... Le petit nouveau qui faisait la moral aux plus anciens... Mais au moins ses paroles avaient calmé l'espace de quelque secondes la cacophonie ambiante. Le Sénateur enchaîna rapidement :

« Les mondes de la bordure extérieure sont victime aujourd'hui de discrimination ! Il est grand temps de réformer la taxation des routes commerciale, je remercie notre Chancelier d'ouvrir ce débat aujourd'hui, n'en déplaise aux mondes les plus aisés.

Peut-être qu'un certaine nombre d'entre vous ne le remarque pas, ou bien se voilent-ils les yeux ? Mais l'actuelle taxation des routes commerciale est une véritable aberration ! Chaque système pratique ses prix, chaque système établi ses règles, tout cela bien sur sous la tutelle bienveillante de notre République, qui s'est défaussée depuis des dizaines d'années de son devoir... Le devoir d'assurer l'égalité entre les peuples, quelque soit leurs origines. Aujourd'hui, sur Bakura, un industriel doit payer jusqu'à 20% de taxes afin de faire parvenir ses produits jusqu'à l'autre bout de la galaxie... Cette somme astronomique trouve sa source dans deux problèmes : d'abord cette réglementation désuète, ensuite parce que les principales routes commerciale sécurisées passent par le noyau, forçant les transporteurs à effectuer des détours de millions de parsec ! Tout cela a un prix ! En fin de compte, sur les étals, soit les produits de la bordure extérieur sont bien plus chers, soit nos entreprises doivent rogner sur leurs marges...

Il est grand temps de réformer ce système inadapté ! La proposition énoncée par la Chancellerie me semble aller dans le bon sens... Un taxation dégressive contrebalancera avec les coûts élevés de transports, et les temps associés...

Mais cette réforme ne peut être que réellement bénéfique si d'autres actions sont mises en œuvre avec les crédit collectés : modernisation des stations de fret, redéploiement des flottes Républicaines pour sécuriser de nouvelles routes commerciales, qui permettraient d'éviter le noyau... Aujourd'hui ces routes où sévisses pirates et bandits sont trop dangereuses... Mais, là, je touche du doigt un autre débat, et je ne souhaite pas m'écarter de l'ordre du jour... »

Le Hutt inspira profondément, afin de parler haut et fort :

« Bakura approuve totalement la réforme proposée sur la taxation commerciale. »

Le chaos qui s'éleva alors prouva que la majorité des Sénateurs crurent qu'il en avait fini... Mais ce n'était pas le cas. Son petit plaidoyer avait fait son effet. Les mondes de la bordure extérieure, et même ceux de la bordure médiane ne pouvaient qu'approuver... Et ils étaient en majorité face aux monde du noyau et de la bordure intérieure.

Ragda n'avait volontairement pas abordé les deux autres sujets du débat du jour. Voyant que son module restait immobile, la clameur général se calma. Le Hutt continua sur ton plus sec :

« Toutefois, je ne peux que m'insurger contre les deux autres propositions ! 11% du RPB ? 5% de TVP ? C'est un scandale ! D'où viennent ces chiffres ? Je ne peux qu'approuver les propos de mon confrère Corellien : Cette reforme ne vise t'elle pas à payer les déficits des gouvernements précédents ? Ce serait aux peuples de payer les pots cassés, de payer les erreurs de leurs dirigeants ?

Je regrette de devoir le dire, mais cette annonce montre que cette réforme a été imaginée et esquissée dans la précipitation, sans recul, et sans réelle réflexion. Il manque de l'argent ? Taxons ! Personne au gouvernement ne s'est demandé si les dépenses actuelles étaient justifiée ? S'il était possible d'améliorer la situation par une restructuration plutôt que par la fiscalité ?

Exemple flagrant de cette précipitation... Nous parlons de taxer les biens manufacturés... Cela veut-il dire que les mondes miniers, qui jouissent de tous les droits républicain, au même titre que les autres mondes membres, seront exempt de cette taxe, car ils ne font que vendre des matières premières ? »

Ragda marqua une pause pour reprendre son souffle. Puis il continua :

« De plus cette réforme ne traite pas d'un autre point fondamental : la taxation des biens manufacturés hors République. Devons-nous accepter que nos entreprises délocalisent leur production dans ces mondes hors république, afin de de ne respecter aucune loi, et de proposer ensuite des produits moins chers ? Il faut taxer ces pratiques ! Taxer fort pour les décourager ! »

L'écran de la console de sa nacelle se mis à clignoter en rouge : « Temps de parole dépassé ». Merde, il avait parlé aussi longtemps que ça ? Il lui fallait impérativement conclure :

« Je demande à ce que cette réforme soit scindée en deux : une sur la taxation commerciale, une autre sur la fiscalité interne à la République. Car dans l'état actuel des choses, je suis au regret de devoir m'y opposer !

Je demande également un rapport détaillé des dépenses actuelles de la République, un rapport détaillé de l'état de ses finances... Car je crois sincèrement que sans cette analyse, les nouvelles taxes ne serviront qu'à enrichir ceux qui profitent déjà du système... Avant de parler de taxe, il faudrait déjà parler du fonctionnement de nos institutions.

Sénatrices, Sénateurs... Votre excellence... Merci pour votre attention. »

Le retour lui parut beaucoup plus rapide que l'aller. Pendant ces quelques secondes de trajet, le Hutt observa l'assemblée... Les regards étaient encore tournés vers lui. Étrangement le chaos s'était apaisé... Ses paroles avaient-elles fait réfléchir certain ?

En tout cas, Ragda était satisfait de lui. Il avait défendu son monde, se plaçant en défenseur de la bordure extérieure. De plus, il avait su démontrer au Chancelier que ses conseillers économiques étaient incompétents... Le Hutt laisserait encore passer quelques jours, puis il annoncerait au Chancelier qu'il acceptait sa proposition d'entrer au gouvernement en tant que Ministre de l’Économie...

Finalement, le jeu politique n'était pas si compliqué sur Coruscant...
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Lana se tenait tranquillement dans sa nacelle, non pas debout devant son pupitre, mais confortablement assise dans une des fauteuils, en retrait. Son regard restait dans le vague, ses yeux se baladant sur la rotonde du Sénat sans rien voir. De la main droite, elle lissait ses longs cheveux d'un air absent. Seulement, il ne fallait pas s'y tromper, son esprit était totalement concentré. Elle ne perdait pas un seuls des mots qui étaient prononcés. Et dieu seul savait combien il y en avait, des mots... Les réformes politiques soulevaient les masses aujourd'hui. Le chaos ne se calmait que lorsqu'un sénateur s'avançait pour prendre la parole officiellement.

D'abord Ion Keyiën, qu'elle pouvait considérer comme un ami. Conforme à sa réputation, il se rebiffa très vite contre les réformes du jedi. Puis le nouveau sénateur de Bakura, un hutt obèse. Elle détestait les hutts, qui représentaient dans son esprit étriqué les pirates et autres criminelles de l'espace. Celui-là semblait plus mitigé... Normal, Bakura se trouvait loin du noyau, la réforme lui bénéficierait plus qu'aux autres... Ou plutôt, elle lui nuirait moins !

Elle laissa plusieurs autres sénateurs défilés, exposer leurs arguments. Comme l'on pouvait s'y attendre, les mondes du noyau criaient au scandale... Il y avait de quoi. Les mondes de la bordure critiquaient moins ouvertement, mais à vrai dire, personne ne semblait aimer les taxes... Quelle folie était passée dans la tête du chancelier suprême pour proposer cette diablerie ?! Ce petit parvenu de jedi prétentieux... Il tenait sa place actuelle par pur miracle, et parce que le peuple de la République croyait en de folles promesses, au lieu de se reposer sur des valeurs sûres...

Elle attendait le bon moment. Une dame comme elle se devait de se faire attendre... Son entrée en scène se devait d'être théâtrale. Après tout, elle avait une réputation à maintenir. Elle finit par se lever, et sa nacelle se porta à son tour, comme tant d'autres avant elle, au centre de la pièce, proche du pupitre central et d'Halussius. Vêtue d'une longue blanche qui brillait par sa simplicité, le simple bijou qu'elle s'était accordée était la tiare princière de Kuat qui ceignait son front.

Elle claqua lentement des mains, comme pour applaudir le chancelier, à mesure que sa nacelle s'approchait du centre. Ce simple son sembla rappeler les sénateurs turbulents à l'ordre, et le silence se fit progressivement, comme à un levée de rideau.


- Mes félicitations, chancelier suprême, pour ce nouveau projet de loi des plus... drastiques, commença-t-elle d'un ton sarcastique. Si cela n'avait pas émané d'un jedi, j'aurai presque pu croire à un canulard. Mais je suppose que c'est ce que l'on gagne à mettre une personne sans aucune expérience politique et économique à la tête d'un gouvernement de milliers de planètes...

Ce n'était pas une rentrée des plus gracieuses, à la limite du "rentre-dedans" brutal... Mais il fallait bien cela pour remettre en cause cette réforme.


- Je résumerai tout cela en quelques mots : c'est inacceptable. Tout simplement. Kuat s'oppose totalement à cette réforme. 11% de taxes pour chaque planète ? Bien sûr... Je vous l'accorde, les mondes du Noyau pourraient se le permettre... Cependant pour certaines planètes de la Bordure, qui ne paient quasiment rien en impôts, cela représenterait plusieurs centaines de pourcents d'augmentation sur une simple lubbie d'un chancelier... Difficile à justifier, n'est-ce pas ? Que voulez-vous donc ? Décourager l'installation de nouvelles colonies ? Faire peur aux mondes neutres qui projettent de nous rejoindre ? J'admets qu'il est agréable de rester entre nous, mais tout de même... plaisanta-t-elle.

Seulement, cela ne fit rire personne. Tant pis... Cette réforme n'avait rien pour faire rire les autres, de toutes manières.

- Je ne reviendrai pas sur la taxe des transports. Pourquoi pas, après tout... Le sénateur de Bakura soulèvent des points importants et tout à fait justes à ce sujet... Ainsi que le sénateur Keyiën, après tout. N'étant point une experte financière, je ne saurais vous dire en quoi cela pourrait influer sur les transports commerciaux, aussi je m'abstiendrai de tout autres commentaires.

Ce terrain glissant. Depuis quand s’intéressait-elle aux routes commerciales ? Elle ne voulait pas dire de bêtises, et se ridiculiser devant ses confrères. Elle savait juste que quoiqu'il arrive, de nombreux marchands continueraient de passer par l'espace Kuati, ne serait-ce que pour toutes les industries présentes.

- La taxe sur la valorisation de la production... Ou plutôt sur la Dévalorisation de la production. Soyons clair, cette partie de la Réforme ne rime à rien. Purement, et simplement. Les pays producteurs de matières premières sont loin d'être les plus pauvres, tandis que les pays exportateurs de produits manufacturés ne sont pas tous riches. Pourquoi cibler alors cette dernière catégorie ? Cela n'a aucun sens...

Elle fit une pause, fixant Halussius dans les yeux. Tout ce passait pour le mieux jusqu'à présent, car aucun sénateurs ne semblaient s'être déclarés en faveur de la loi. Elle trouvait exquis que le jedi se retrouve enfin en face de la réalité, en face de cette assemblée de Sénateurs peu enclin aux changements radicaux.


- Le sénateur Keyiën, ainsi que le sénateur Rejliidic ont raison. Tout cela ne fera qu'appauvrir le peuple de la République... Créer de nouvelles taxes ne risquent pas d’accélérer notre économie ! Quand aux dépenses, je suppose qu'il y a bien moyen de réduire les gouffres financiers de la République, et c'est dommage que Son Excellence n'y ait pas pensé...

Nous pourrions même nous pencher sur les dépenses de l'Ordre Jedi, n'est-ce pas ? Il me semble que la République leur accorde un crédit plus ou moins illimité, n'est-ce pas ? Pouvoir jeter un oeil sur les comptes ne seraient point superflu, je pense. Ainsi que sur d'autres secteurs controversés, ou déficitaires, bien sûr !


Elle avait lancé l'idée, lancé le steak aux lions. Plus qu'à regarder le résultat ! Satisfaite d'elle même, elle laissa sa nacelle regagner sa place.
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Le bordel. Le foutoir. La cohue. Le spatioport. Tous ces mots étaient pourtant trop faibles pour désigner ce qu’Heerlla avait devant les yeux. Le vacarme qui agressait les oreilles de la Farghul lui arracha un grognement de mépris. Quel spectacle … Tous ces représentants élus ou nommés par leurs systèmes, censés être plus sages et responsables que le péquin moyen, occupés à brailler pour faire entendre leur point de vue. En vain. Pitoyables. Dire que c’était ça, la soi-disant fine fleur des politiciens de la République ! Pour un peu, elle en viendrait presque à comprendre certains trublions notoires comme cet Andersen …

Elle s’affala avec une fausse nonchalance dans son fauteuil, et écouta avec attention les différentes interventions qui suivirent, tandis qu’un de ses assistants les enregistrait. Alors … Keyiën et Anthana marquaient un rejet complet du Chancelier et de sa politique. Pas surprenant, ça, quand on connaissait leurs relations avec les Jedi … Heerlla pouvait apprécier en connaisseuse la bombe lâchée par la Sénatrice de Kuat à la fin de son discours. Décidément une femme à ne pas prendre à la légère … Par contre, l’intervention du Hutt était plus … nuancée. Et raisonnable. Un personnage intéressant, que ce nouveau sénateur de Bakura !

Toujours était-il que le Chancelier ne devait pas se trouver dans une situation très confortable. Trois interventions, dont deux franchement négatives, et une en demi-teinte … pas l’idéal. Mais qu’est-ce qui lui avait prit, aussi, pour embrayer d’emblée dès son début de mandat sur un sujet aussi sensible qu’une réforme fiscale ? Ses conseillers ne lui avaient donc pas expliqué qu’il valait mieux consolider sa position et son autorité avant ? Elle lâcha un soupir. La réponse était évidente, après tout … Encore un idéaliste. Quelqu’un qui faisait ce qu’il croyait juste et nécessaire, sans se soucier de conserver son poste ou des jugements du troupeau. Sauf que là, il ne s’agissait pas d’un troupeau, mais d’une meute de charognards … qui pouvaient à l’occasion se muer en prédateurs !

Maintenant, c’était son propre tour de descendre dans la fosse aux lions. La Farghul pianota sur son clavier, et la nacelle s’éleva dans les airs. Pendant le trajet, elle en profita pour utiliser son inhalateur, par précaution. Il valait mieux éviter une crise respiratoire en plein discours, ça ferait un peu désordre. Et puis, il était difficile d’être éloquent lorsque des quintes de toux vous obligeaient à vous plier en deux …


« La Sénatrice Heerlla Stieen, Représentante de Farrfin. »

Elle prit une profonde inspiration, rassemblant ses pensées, et se concentrant au maximum sur le discours qu’elle allait prononcer. Normal, quand elle s’apprêtait à se lancer dans un exercice de haute voltige, proche de celui d’un funambule. Et que la moindre chute pourrait s’avérer fatale … Politiquement parlant, bien sûr. Quoique … D’une petite impulsion mentale, elle rejeta ces pensées parasites en arrière-plan. Sa voix s’éleva alors, claire, douce comme du velours.

- Sénatrices, Sénateurs, Votre Excellence …

Un sourire contrit aux lèvres, la Sénatrice s’inclina du torse, dans une révérence élégante mais exagérée.

- Je tiens d’emblée à vous présenter mes excuses. Oui, mes excuses. De quel droit pourrais-je m’exprimer devant vous, alors même que je n’ai presque « aucune expérience politique et économique » ? Hé bien, tout simplement parce que j’ai été élue à ce poste. On m’a donné le droit, aussi bien politique que moral, de représenter ceux qui ont jugé bon de croire en moi, donc de m’exprimer dans cette noble assemblée. Proposerais-je une chose aussi stupide que d’exiger l’instauration d’un quota de Tuskens au sein de l’administration, ou aussi insultante que la tonte de tout Wookie pénétrant dans l’enceinte de ce bâtiment, que ce droit ne pourrait pas être remis en question. Or, à moins qu’une nuance n’ait échappée à la néophyte en matière d’institutions républicaines que je suis, le Chancelier Arnor a lui aussi été élu à son poste, par le Sénat qui plus est. Il a donc le droit, politique et moral, de s’exprimer et de formuler des propositions, même si elles nous paraissent aussi absurdes que les exemples que je viens d’énoncer. A ses risques et périls, bien sûr, mais ce point me semble essentiel. Ou bien son élection n’a-t-elle aucune légitimité ?

La Farghul se redressa, plaquant sur ses traits un mélange de honte et de d’incrédulité, et se plaqua la main sur le front. Sa voix perdit de son calme, laissant paraître une pointe de panique, inconsciente en apparence seulement.

- Je vous prierai de me rassurez sur un point, chers collègues. Vous n’êtes pas tous des experts sur tous les domaines dont vous avez débattu au Sénat, si ? Quand on voit la diversité des sujets traités lors des séances, il y aurait quoi de s’inquiéter ! Armée, flotte, diplomatie, commerce, industrie, renseignement, corruption, Jedi, Sith, armement, recherches scientifiques, taxations, … Suis-je donc la seule créature organique au milieu d’une assemblée de droïdes ? Suis-je donc la seule à m’en remettre parfois à des experts pour comprendre les impacts et mesurer les effets des lois ?

Sur ces mots, elle se recomposa lentement une façade plus calme et sereine, secoua la tête, et continua son intervention, sur un ton plus posé, mais avec une ironie perceptible par tout orateur un tant soit peu expérimenté.

- Veuillez m’excuser pour cette digression. Quel était la loi absurde dont nous discutions, déjà ? Ah, oui, une réforme fiscale, c’est cela ? Je ne vais pas me comporter en hypocrite ; bien sûr que l’idée de nouvelles taxes fait frémir mon pelage, et Farrfin tout entière avec moi ! Perdre tout cet argent gagné à la sueur de nôtre front, après des années de dur et honnête labeur … Oh, quelle idée pour le moins traumatisante ! Surtout si nous n’avons pour seul motif qu’un vague « déficit laissé par les gouvernements précédents » !

Le sarcasme avait remplacé l’ironie pour les dernières phrases de la Sénatrice. Personne, connaissant la réputation du système de Farrfin et de ses habitants (le terme « voleur » n’étant que la plus faible des insultes dont on avait tendance à leur envoyer), ne pouvait prendre cette déclaration au sérieux. Autant donc verser dans l’autodérision, pour prévenir une éventuelle riposte sur ce thème. Sa voix se déchargea alors de toute ironie, au profit d’un ton sérieux, plus adapté à ce qu’elle allait dire.

- C’est pour cela que Farrfin appuie la demande faite par le Sénateur de Bakura. Un rapport détaillé des finances et dépenses de la République mis à la disposition du Sénat est nécessaire, j’oserais même dire indispensable, pour que tous puissent se faire une idée sur la nécessité éventuelle d’une réforme fiscale. Et en particulier ceux qui sont loin d’être des experts en économie et en fiscalité ! Nous réclamons aussi qu’on nous laisse un délai pour le consulter et le faire étudier, avant de nous prononcer sur cette réforme ! En l’état actuel des choses, Farrfin ne peut tout simplement pas se prononcer sur le bien-fondé de ce projet. Trop de données nous sont inconnues, et une pareille décision ne doit jamais être prise à la légère, expédiée en quelques minutes, que ce soit dans un sens ou dans l’autre !

Nous soutenons aussi la demande faite de dissocier les mesures portant sur la taxation des planètes de celle concernant les routes commerciales, autant pour des raisons pratiques que de principe. Leur cadre, leur contexte, leur mise en œuvre, sont trop différents pour qu’elles soient regroupées dans une même loi.

Enfin, il nous paraît aussi indispensable, comme l’ont souligné certains des intervenants précédents, que le Sénat se penche aussi sur une réduction des dépenses de la République. Même dans le cas où la taxation s’avérerait inévitable. Là aussi, il s’agit aussi bien d’une question de réalisme que de justice. De réalisme, car pour réduire les fuites, il ne suffit pas d’apporter du liquide, encore faut-il boucher les trous ! De justice, car on ne saurait exiger des efforts des mondes de la République sans en faire de même !


Elle s’arrêta de parler pendant plusieurs secondes, puis se tourna avec un air moqueur vers la nacelle de la Sénatrice Anthana. Oh, elle savait qu’elle allait jeter de l’huile sur le feu, mais la tentation était trop forte pour son caractère félin … Elle prit une voix innocente, presque candide.

- Sénatrice Anthana, je dois avouer que certaines de vos paroles m’ont intriguée. Vous avez affirmé que l’Ordre disposait d’un crédit illimité auprès de la République. Mais c’est un véritable scandale, dans ce cas ! Font-ils aussi peu de cas de ce financement, pour s’habiller de la sorte ? Non, vraiment, pour des personnes bénéficiant d’une manne aussi providentielle, quel manque déplorable de style et d’élégance vestimentaire ! Ils pourraient au moins s’en servir pour renouveler un peu leur garde-robe ! Néanmoins, n’ayant jamais visité le Temple, ma vision doit être biaisée … vous pourriez peut-être m’éclairer sur ce point ?

En tout cas, je dois saluer votre constance, Sénatrice. J’ose juste espérer que vous n’aurez jamais à pâtir d’une erreur de la part de la flotte républicaine ou des services de renseignements, autant pour leur bien que le vôtre …


La Sénatrice inclina la tête pour saluer sa collègue kuati, puis se rassit avec élégance dans son fauteuil. Voilà qui était fait. Elle ne s’en était pas trop mal sortie, en fin de compte. Elle avait fait du mieux qu’elle pouvait pour éviter que les choses n’empirent pour le Chancelier. Impossible de le soutenir trop franchement. Cela n’aurait été judicieux ni pour elle, ni pour lui. Il faudrait qu’il se sorte tout seul de ce pétrin …
Halussius Arnor
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Le visage d’Halussius restait impassible et pourtant une certaine incrédulité pouvait se deviner. Le Sénat semblait s’être enflammé. Halussius faisait aller sa tête d’un côté à l’autre de la Rotonde à la mesure des insultes, des invectives qui lui étaient lancés ou au contraire aux interpellations de soutiens qu’ils pouvaient entendre ici et là. Une scène incompréhensible, même s’il devait admettre ne pas avoir été précis. Une faute que ces adversaires avaient immédiatement cernée.

Voleur… tortionnaire… incapable… racaille… autant de sobriquets insultants et dédaigneux qui étaient lancés à l’encontre du Chancelier suprême. Entre deux insultes, Halussius écouta avec attention les interventions des sénateurs. Corellia et Kuat s’opposaient vivement à ces réformes. Il n’en éprouvait nul surprise à tel point que lorsque la sénatrice Antana affirma qu’elle s’opposait à ces réformes, Halussius se laissa aller à s’adresser à son secrétaire général en disant d’un ton ironique :


 « Tellement prévisible… »

Alors que les sénateurs se déchainaient, Halussius observait dans le même temps la console centrale se trouvant devant lui. Outre le plan d’organisation des nacelles de la Rotonde qui lui permettait de savoir qui parlait ou demandait la parole, l’appareil permettait également à Halussius de recevoir des notes envoyées par ces conseillers en matière fiscale. Des conseillers installés dans l’anti-chambre du Sénat et qui suivaient la séance permettant ainsi de réagir en temps réel. La liste des intervenants s’allongeait à mesure que le temps passait. Halussius appuya alors sur une touche de la console. Cela eut pour effet de suspendre toutes les demandes de parole en cours.

Intervention de la présidence

Halussius avait attentivement lu les notes qu’il recevait. Toutes avaient pour objet de répondre à une interpellation d’un sénateur. Halussius devait faire montre de talent afin de synthétiser une réponse. Il se leva alors. Malgré tout le chahut, il ne dû pas attendre longtemps à avoir le silence. D’aucun aurait certainement déjà céder à la colère et à l’indignation… Halussius mettait à profit le fait d’être un Jedi afin de rester maître de luimême.

 « Mesdames et messieurs les sénateurs,

J’ai bien entendu les remarques que vous avez tous formulés. Bien que je m’étonne de la réaction et de l’ampleur qu’a prise le débat qui est pourtant essentiel, j’admets que des précisions doivent être apportées.

Cependant, je me dois d’avertir qu’en tant que président du Sénat, je tolèrerai plus les insultes de certains orateurs ! »


Cette phrase provoqua une vague de protestation tandis que d’autre applaudissaient.

 « Tous ici vous représentez une multitude de mondes et de peuples ! Quelles images croyez-vous donnez lorsque dans ces murs dédiés à la discussion, à la concertation, à l’élévation de l’esprit et du débat, raisonnent les pires insultes, les pires propos dignes d’un cul de basse fausse !?

La liberté d’expression est la règle fondamentale de cette assemblée… au même titre que le respect de la dignité de la personne et de la bien séance. N’oubliez pas qui vous êtes, mesdames et messieurs… vous êtes les sénateurs de la République. Vous avez un devoir de montrer l’exemple !

Je ne me trompe pas en disant que l’on attend mieux d’un sénateur qu’il « crache » sur les propos d’un autre, fusse-t-il membre du gouvernement ou Président de cette assemblée. »


Halussius marqua alors une pause. Son visage s’était passablement durcit. Un silence religieux s’étaient fait maître du Sénat à tel point que l’on pouvait entendre distinctement le bruit des droïd-caméras et celui des répulseurs de nacelles encore en lévitation. Il reprit alors.

 « Ceci étant dit, reprenons notre discussion…

Je me dois tout d’abord de rappeler à cette assemblée la nature même de la République. La République n’est pas seulement une simple association de d’Etat-planètes ayant décidés de mettre en commun certaines de leur compétences… La République est une fédération. Par nature, ce système d’organisation impose que les membres fédérés puissent avoir leur propre sources de revenus, mais cela impose également que ces même membres, sans exceptions, reversent nécessairement une somme d’argent à l’autorité centrale, afin que celle-ci exercent les missions et compétences qui sont les siennes.

Afin de mieux préciser les explications qui vont être données et comme l’a demandée la sénatrice de Farrfin, voici le détail des comptes de la République tel qu’il a été audité sous le précédent gouvernement, c’est-à-dire tel qu’ils sont à l’heure actuelle.


Un document holographique fut alors transmis à l’ensemble des nacelles de la Rotonde



RECETTES

Impôt sur le revenu des citoyens : 800 milliards de crédits

Dotations planétaires annuelles : 450 milliards de crédits

Cotisations de sécurité sociale : 400 milliards de crédits

Contribution à la défense globale : 370 milliards de crédits

Impôt sur les sociétés : 230 milliards de crédits

Taxe sur l'énergie : 200 milliards de crédits

Total : 2450 milliards de crédits


DEPENSES

Ministère de la défense : 850 milliards de crédits

Ministère de l’économie, de l’industrie et de l’agriculture : 700 milliards

Ministère de l’éducation, de la culture et de l’action sociale: 500 milliards

Ministère de la santé et de l’environnement : 300 milliards de crédits

Ministère de la recherche : 150 milliards de crédits

Ministère de l’intérieur : 50 milliards de crédits

Ministère de la justice : 35 milliards de crédits

Sénat Galactique : 10 milliards de crédits

Subventions spéciales : 5 milliards de crédits

Total : 2550 milliards de crédits


[color=white]Total : – 100 milliards de crédits


 « Comme vous pouvez le voir, la République est actuellement en déficit. Même s’il n’est pas important, il est néanmoins problématique puisque les réserves de fonds monétaires de la République arrivent à un stade critique de 200 milliards de crédits. Ainsi, à terme, c’est-à-dire d’ici deux exercice budgétaires, la République sera contrainte de contracter des emprunts pour pouvoir fonctionner. C’est une situation qui n’est évidemment pas pérenne et acceptable.

Il est apparu au gouvernement que le système de financement est le même depuis, à peu de chose près depuis la dernière guerre galactique. Ce qui a frappé le gouvernement est notamment que Contribution à la défense globale, l’impôt exceptionnel destiné à financer l’effort de guerre, bien qu’il ait été révisé à la baisse à plusieurs reprises, n’a jamais été supprimé pour autant que la guerre soit terminée depuis longtemps.

Le gouvernement propose purement et simplement de supprimer enfin cet impôt exceptionnel qui pèse sur le budget global des planètes membre et venant ainsi les libérer d’une charge financière.

Le gouvernement propose, avec cette réforme, en vertu du principe de libre administration budgétaire, que les gouvernements locaux perçoivent directement, pour leur propre budget, l’impôt sur le revenu des citoyens et les cotisations de sécurités sociales, selon les taux et l’assiette définit par eux-mêmes.

J’attire l’attention de l’assemblée sur le fait que, certes l’assiette de la PFR couvre l’ensemble des richesses produites par un monde, mais que le fait pour les planètes membres de percevoir directement l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales représente des apports financés substantiels et que somme toute, la République n’entend qu’en percevoir seulement 11%, ce qui ne nous semble pas si déraisonnable que cela.

J’admire la mansuétude dont fait preuve la représentante de Kuat à l’égard des planètes à faibles revenus. Comme vous le savez certainement, les mondes qui actuellement ne disposent pas des ressources suffisantes pour satisfaire aux exigences de la République, bénéficient d’allégements de taxes en tout genre. Le gouvernement propose que pour ces mondes, la République prennent en charge certains services publiques afin justement de libérer ces gouvernements de dépenses lourdes pour eux mais qui sont tout à fait acceptable pour la République.

De plus la sénatrice vous savez très bien qu’il existe un système d’exonération fiscal pour les mondes entrants dans la République bénéficient d’exonérations fiscales partielles pour d’une durée de 15 ans et que pour les colonies, ces dernières ne sont soumises aux taxations qu’à partir d’une certains niveau de population et de développement et que même à partir de ce moment, elles aussi bénéficient d’exonérations partielles pour une durée de 10 ans. Donc, je ne vois pas en quoi la PFR viendrait freiner la colonisation, d’autant plus que la plupart des projets de colonisations sont financés par la République elle-même. »


Halussius continuait de jeter un œil discret mais attentif aux notes qu’il recevait.

 « Concernant la taxe sur la valorisation de la production, là aussi des précisions s’imposent. Ce que le gouvernement entend par valorisation de la production est la différence entre le produit des ventes et le coût des consommations facturées. Cette taxe vise l’ensemble des biens de consommations qui sont produits et vendus dans l’espace républicain, que ce soit les biens à la consommation ou bien les services en tout genres.

Pour ce qui est des mondes producteurs de matières premières, le gouvernement est conscient que ces mondes sont très prospères et bénéficient d’une économie qui pourrait sans problème supporter une participation à l’effort pour redresser la République. C’est pourquoi le gouvernement propose que la taxe sur l’énergie soit étendue à l’exploitation des matières premières afin que d’une part, tout le monde participent aux efforts nécessaire, comme je l’ai dit, et aussi afin de limiter aux possibles les abus et l’exploitation à outrance qui ont par le passé, déjà ravagés des mondes entiers.

Les recettes ainsi réformés, d’après les prévisions du gouvernement, devrais rapporter au total pas moins de 3000 milliards de crédits par années.

Néanmoins, le gouvernement est également conscient que les efforts qui sont ainsi demandés aux citoyens et aux gouvernements locaux doivent aussi être partagés par la République elle-même. Il est évident aux yeux du gouvernement, que des postes de dépenses doivent être diminués. Le plus évident étant celui de la défense. Il ne paraît pas logique qu’un gouvernement en temps de paix alloue le même budget à sa défense qu’en temps de guerre.

Par ailleurs, la proposition du sénateur de Bakura est retenue concernant le fait de scinder la réforme en deux parties

Mais avant de vous redonner la parole, afin que vous puissiez donner vos avis sur ce qui vient d’être dit et que nous définissions ensemble les postes de dépenses qui peuvent être diminués, j’aimerais clarifier un point particulier. »


Halussius marqua une nouvelle pose et reprit.

 «Les représentants de Kuat et de Corellia entendent demander des comptes sur le financement de l’Ordre Jedi… Et c’est parfaitement légitime. C’est pourquoi le gouvernement entend leur répondre, ainsi qu’au reste de cette assemblée. L’Ordre Jedi est financé pour moitié de ses besoins par une dotation annuelle de la République à hauteur d’un milliard de crédits. L’autre moitié du financement provient des dons privés. L’origine de ces fonds privés est contrôlée par les services compétents du ministère des finances. L’identité de ces mécènes sont parfaitement connus il y a de riches industriels, des gouvernements, des particuliers fortunés, des associations etc…

Si c’est la justification de cette dotation annuelle que vous mettez en cause mesdames et messieurs les sénateurs, je vous rappelle à vos cours d’Histoire de la République… Cette dotation, dérisoire au regard d’autres postes de dépenses, se justifie largement au regard de tout ce que les Jedi ont fait pour la République. Maintenant, si cette assemblée entend remettre en cause cette dotation c’est son droit, mais sachez que le gouvernement y est hostile…

Vous constaterez donc que l’Ordre Jedi est loin d’être en position privilégiée, contrairement à certains grandes corporations de chantiers navals qui, à forcent de subventions et d’exonérations fiscales, en arrivent à ne plus payer aucuns impôts à la République… une République qui est pourtant en grande partie à l’origine de leur fortune. »


Halussius se rassit alors. Ces derniers mots étaient parfaitement bien pesés et assumés. Des murmures commencèrent à se faire entendre, au moins aussi fortement que précédemment.
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-"Madame la Sénatrice ... Le Chancelier, vous pourriez ..."

Mais Ambre leva la main dans un geste impérieux, alors que son autre était appuyée sur sa tempe tant les douleurs la reprenaient. Que lui importaient que le Chancelier soit à se défendre devant les autres sénateurs, ou à leur plaire. Pour la sénatrice, rien allait et ses migraines devenaient de plus en plus violentes, de plus en plus féroces, ce qui n'avait rien de plaisant pour elle, d'agréable à supporter.

-"Taisez-vous, bandes d'imbéciles. J'ai déjà assez de mal à suivre ainsi ..." répondit-elle à son délégué, d'une voix audible que pour ceux de sa nacelle.

Au diable les réformes fiscales, pourquoi ce jeune Chancelier qu'elle avait appuyé avait choisi ce jour ? Pourquoi fallait-il que ces migraines soient son lot, sa croix à porter ? Et pourquoi maintenant ? ... Alan ... Cette fois, il aurait été plus qu'utile, alliant à merveille ses talents médicaux à son avis souvent éclairés sur la question. Et voila qu'un rapport leur était présenté. La République était en déficit, c'était clair.

-"Madame ... Je vous en conjure ... Affirmez-vous pour le Chancelier. Soutenez-le ..."

-"Un mot ... Prononcez encore un mot et je vous explose la tête sur cette saloperie de nacelle. C'est clair ?"

Sur ces mots, le Naboo se réinstalla dans son siège, semblant avoir compris. Du moins, c'est ce qu'Ambre cru, jusqu'au moment où l'annonciateur dit :

La parole est donnée à la sénatrice de Naboo.

Relevant légèrement la tête, presque surprise, elle finit par ajouter à l'intention du second de la nacelle :

-"Sombre crétin ..."

Et voila que la nacelle quittait sa place pour se rendre plus au centre, flottant comme d'habitude dans les airs alors que les caméras s'approchaient pour mieux filmer et retransmettre aux autres sénateurs. Elle ne pouvait plus reculer, et c'était bien sur ce détail que celui qu'elle venait d'insulter avait misé. Se levant dés lors, tentant au maximum d'innhiber les "coups de poignard" que son esprit resentait presque régulièrement, Ambre actionna tout de même un bouton d'un brassard electronique que ce bon vieux Alan lui avait récemment imposé, celui-ci ayant pour but de référencer la périodicité de ses migraines.

-"Chancelier, Sénateurs "

La sénatrice posa alors une main sur le bord de la nacelle pour se soutenir et continua :

-"Je ne peux que partager l'esprit de la Sénatrice de Farrfin. J'avoue manquer de batteries d'experts pour développer ce point en profondeur sur tous ses aspects. Mais moi de même, je ne peux que m'insurger contre pareille réforme, visant à faire payer au peuple des erreurs qu'il n'a pas commis."

Le peuple avant tout, telle avait toujours été sa politique au Sénat. Et que cela plaise ou non au bon à rien qui l'avait poussé à prendre ainsi la parole, elle n'allait pas soutenir son avis simplement parce que l'idée venait de ce cher Halussius.

-"Chancelier, comprenez je vous prie, qu'en tant que Sénateur, il nous est impossible d'accepter de but en blanc de telles réformes. Pourquoi le peuple devrait-il payer pour ces erreurs ? Pourquoi devrait-il pâtir des mauvais choix qu'il n'a pas fait ? Votre rapport montre que celui-ci n'a jamais manqué à son devoir, apportant sa contribution à l'économie. Alors non, même moi ... surtout moi ... je ne pourrais le tolérer. A moins que le désir vienne directement de lui, de son propre choix."

Le peuple était libre après tout de faire ce qu'il voulait de son argent, tout comme le Chancelier de ses rentes. S'il voulait l'offrir, pour aider la trésorerie, ce n'était pas à une poignée de personne de décider. Hors de question, surtout que le projet n'était qu'à peine soumis. Qui disait que les données du Chancelier était encore exacte, fiable, ...

-"De plus, qu'est-ce qui se passera si ce déficit est remboursé ? Qui nous dit que nous ne tomberons pas seulement dans un déficit encore plus grand, Chancelier ? Plus d'argent, est-ce que ce sera la solution à ce problème, ou la porte ouverte à de nouvelles folies qui germeront dans les esprits ?"

Le déficit n'était après tout pas nouveau.

-"Le déficit est-il vraiment du qu'à un manque de finances ? Ne pourrait-on pas supposer qu'il est aussi du à une mauvaise gestion de l'argent dont nous disposons ? Comme le disait l'un de mes confrères, elle est facile la solution qu'aujourd'hui vous nous proposez : manque d'argent, taxons plus. Mais si le problème n'est pas du à un manque d'argent, qu'adviendra-t-il alors ?"

Balayant l'assemblée du regard, elle entrapercut le regard du sénateur Keyiën, qu'elle soutint une seconde.

-"J'aimerais que ..."

Mais la sénatrice s'arrêta, sa tête penchant sous le coup de la douleur et portant sa main pour la soutenir, flanchissant presque de tout son corps, alors que ses délégués vinrent la soutenir pour éviter qu'elle ne tombe. D'une voie douloureuse, la sénatrice continua :

-"J'aimerais qu'une nouvelle étude soit réalisée, en pensant d'abord au efforts que peu consentir à faire la République pour au moins réduire cette taxation. J'aimerais que ..."

-"Madame ... Cessez je vous prie."

L'un des délégués l'aida à reprendre place, écoutant un murmure de la sénatrice, pour ensuite prendre la parole :

-"Au nom du peuple de Naboo, je demande à l'assemblée d'excuser la sénatrice de Naboo qui souffre de migraines que nombres d'entre vous lui connaissez. La sénatrice demande un vote quand au projet qu'elle vient de soumettre, et propose que le Sénateur Keyiën représente pour ce vote son secteur mais aussi celui de Naboo, permettant ainsi à madame Natania de se retirer pour pouvoir consulter un avis médical sur son état. S'il apparaît impossible à celui-ci d'accéder à sa requête, elle demande alors à la sénatrice de Farrfin de s'y soumettre."

La plate-forme revint alors à sa place, et Ambre fut accompagné à l'extérieur de la gigantesque rotonde alors qu'un message était envoyé en urgence à Alan, à sa demande.
Invité
Anonymous
Se déversant à un flot continu, les paroles des différents représentants rebondirent unes à unes dans l'esprit du Pantoran, provoquant une réaction de chaîne menant à un raisonnement. Préparant déjà ses répliques, c'est avec un masque de marbre qu'il attendait patiemment son tour, enregistrant silencieusement les insultes, affronts et autres commentaires placés à son égard dans un coin de son cerveau, afin qu'un jour il puisse leur rendre la pareille. Au centuple, cependant.

Échangeant un regard, légèrement amusé pour sa part, avec la Sénatrice de Naboo, il se mit en liste pour pouvoir parler juste après elle. Sa nacelle s'étant avancée jusqu'à mi-parcours, les différents individus qui formaient le Sénat purent à l'avance, avant même que la voix robotique ne leur indique son identité, savoir qu'il allait répliquer.

Son visage fut parcouru d'une ride soucieuse lors du malaise de sa consoeur. Cependant, ses dernières volontés avant qu'elle ne se retire pour consulter son médecin faillirent causer une hilarité chez lui, son salut ne provenant que de sa capacité à contrôler ses émotions. D'humeur légère, il contemplait depuis quelques minutes avec délectation le chaos qu'il avait contribué à initialement créer, celui-ci étant renforcé de minutes en minutes par les avis divergeant de ses alliés du moment.


« Le Sénateur Ion Keyiën, Représentant de Corellia. »

La nacelle du principal intéressé monta lentement la descente, selon sa volonté. Ayant atteint la hauteur du Chancelier, il s'inclina cependant devant la Sénatrice Natania qui allait certainement bientôt se retirer.

« Nous vous souhaitons un prompt rétablissement, Sénatrice Natania. Soyez sûre que nos pensées vous accompagnerons. J'accepte bien entendu l'honneur de représenter votre système pour ce seul débat. J'espère de tout mon coeur agir dans ces circonstances comme vous-même vous le feriez pour le bien de votre planète. »

Derrière lui, ses assistants s'inclinèrent à leur tour en direction de la Sénatrice.

« C'est donc non seulement au nom de mon propre système que je parle, mais aussi au nom de celui de la Sénatrice, dès à présent. Malgré vos explications, Excellence, je demeure fermement campé sur mes positions. Votre réforme est insultante. Terriblement brouillonne. La moindre des courtoisies de votre part, pour votre première séance entant que Chancelier, aurait été de vous préparer.

De ma position, je peux presque entendre vos assistants travailler dans une pièce attenante au Sénat, pianotant désespérément devant leurs écrans afin de vous permettre de vous tirer de ce bourbier économique.

Je n'ai jamais été un supporter du précédent Chancelier. Et l'état des finances galactiques actuelles me donnent raison de ne pas l'avoir été. Mais dites-moi, Excellence, pour quelle raison le peuple devrait-il payer pour des fautes qu'il n'a point commise. Pourquoi devrait-il payer pour l'incompétence de l'ancienne administration ?

J'estime personnellement qu'en plus de cette performance pénible d'improvisation que vous nous servez, vos documents sur lesquels vous vous appuyez sont soit erronés, soit tronqués. N'avons-nous pas été attaqués dernièrement ? Où sont donc notés les frais de reconstructions pour le Sénat ainsi que les quartiers qui ont été radiés par les envahisseurs ? À mon humble avis, la reconstruction a dû couter plusieurs milliards de crédits. Et pourtant, je n'en vois nulle mention dans vos documents et références. Toute cette improvisation me rend presque malade, Excellence.
»

Balayant l'assemblée d'un regard froid et colérique, comme s'il était véritablement offensé, le Sénateur fis une pause de quelques secondes avant de continuer.

« D'ailleurs, je suis en désaccord avec vous sur un autre point. Vous dites que le Temple Jedi n'est nullement avantagé par les finances, contrairement à certains chantiers navales, puisque son taux de financement est moindre. Ce qui est scandaleux, c'est qu'il y a bien un financement d'un milliard de crédit pour, ma foi, rien en retour. Les compagnies participent à l'économie galactique et créent des emplois.

L'Ordre Jedi, lui, n'en fait rien. Pour quelle raison devrions-nous donner de l'argent à un Ordre Religieux, dites moi ? Pour les services rendus ? Laissez-moi rire. Les citoyens de la République n'ont nullement à payer pour rembourser une dette de sang, vieille de centaines d'années. Le passé est le passé. Nous devons penser au présent, sinon, à l'avenir.

Et pour l'instant, les seuls actes majeurs des Jedi qui ont attiré mon attention sont une attaque non autorisée sur une planète et l'emprisonnement illégal de certains représentants qui siègent aujourd'hui à nos côtés.

Voilà bien des actes qui valent un milliard de crédits !

Nous supportons donc la proposition de la Sénatrice Natania.
»

Aah, ironie !

« Pour finir, Chancelier Arnor, je tiens à vous signaler que "cracher sur des paroles" est une expression. Quel sénateur serait assez malpropre pour véritablement cracher sur quelqu'un ? »

[HJ: Joie.]
Ragda Rejliidic
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« La parole est au Sénateur de Bakura »
La plate-forme de Ragda Rejliidic, le Hutt Sénateur de Bakura, s'éleva une nouvelle fois dans les airs, quittant son amarrage dans un silence absolu. Ragda esquissa un sourire en passant devant celle du Sénateur de Corellia.

A vrai dire, les différentes interversions l'avait fortement amusé... Presque autant qu'exaspéré... A part peut-être la Sénatrice de Farffin, tous avaient montré une réelle hostilité, et pas seulement envers les propositions de réformes. Cette attitude était plus que contre productive... Mais au moins elle avait un avantage : celle de lui donner la liberté de voler au secours du Chancelier, ce qui ne manquerait pas de peser dans la décision finale de Monsieur Arnor quant à sa petite proposition...

Il fallait rétablir la balance, montrer aux Sénateurs présents qu'il restait des fidèles à la République telle que pensée par le Chancelier suprême. Le plus dur était toujours d'initier le mouvement, après, l'inertie faisait le reste. Sa première cible serait justement le précédent intervenant...

Lorsque la nacelle arriva en position, orbitant autour du pupitre central occupé par les plus hauts fonctionnaire de la République, le micro intégré au tableau de bord d'activa. Mais au lieu de retranscrire la puissante voix du Hutt, celui-ci renvoya une son claquant... Celui des applaudissements de Ragda. Il jeta un dernier regard en direction des autres nacelles, puis se focalisa sur celle du Sénateur de Corellia... Tout en continuant de frapper dans ses mains, il commença :

« Monsieur le Sénateur de Corellia, je ne peux qu'applaudir ! Bravo, quelle intervention ! Quel sens de la répartie, quelle sens de l'ironie... Dommage que toute la crédibilité dont vous vous revêtez ne soit pas au rendez-vous... Oui, je parle de crédibilité...

La Sénatrice de Naboo vous a donc donné sa voix... Et vous soutenez sa demande... Mais que croyez vous ? Si cette demande est acceptée, que se passera t'il ? Les discussions s'enliseront dans des semaines, voir des mois de débats... Et pendant ce temps, la République devra vivre sur ses réserves, faute d'un budget correctement dimensionné... Où auront lieu les premières coupes ? Dans l'armée, dans l'entretien des flottes Républicaines ? Et vers qui se tournera alors le pouvoir, dans l'espoir d'économiser quelques milliards de crédits ? Vers les chantiers navals plus modestes, moins renommés, moins chers. Des chantiers tels que ceux de Fondor... Ou ceux de Naboo... Tiens, ceux de Naboo...

Je ne doute pas que le malaise de la Sénatrice soit réel – et je lui souhaite le plus prompt rétablissement – mais elle fut assez adroite pour vous manipuler... C'est en cela que je parle de crédibilité... Si vous êtes incapable de voir ce piège, comment êtes vous crédible dans votre analyse des chiffres du Chancelier ?!

D'autant que vous avez abordé le cas de l'Ordre Jedi... Nous parlons là d'un milliard de Crédit... C'est à dire 0,04% du budget proposé par la Chancellerie ! Oui, 0,04% ! Etes-vous en train de gaspiller votre salive, et notre précieux temps pour déblatérer sur ces chiffres ridiculement insignifiant à l'échelle galactique ? Parlons des réels problèmes, même si tôt ou tard, le statu de l'Ordre Jedi devra être clairement discuté ici, au Sénat. »

Ragda marqua une pause d'une demi-seconde, juste le temps de reprendre sa respiration. Au moins, avec ces paroles, il avait capté l'attention du public :

« Les chiffres énoncés par le Chancelier me semblent cohérants ! Là ou certains y voient un exercice d'improvisation, j'y vois une étonnante capacité à rebondir, à corriger le tir... Même si quelques conseillers plus compétents vous auraient certainement évités ces quelques tracas, Votre Excellence.

Il est clair que la situation économique de la République, sans être catastrophique est dans le négatif. Que faire ?

Des Réformes ? Évidemment ! Mais cela prendra des mois, voir des années ! Et il faudra investir des sommes colossales pour les réaliser... Alors oui, je soutiendrai tous les Sénateurs qui oseront dire que la République est une relique du passé, mal organisée, qui mérite un bon coup de neuf... Mais je fustigerai tous ceux qui s'aveugleront à croire que cela ne passera pas par des hausses d'impôts...

D'autant plus que je rappelle à chacun que ces réformes sont dans la continuité de celles du précédent chancelier, qui en son temps, avait cherché à réduire le coût de la République en réduisant par exemple les budgets de la défense imposant aux mondes membres d'entretenir leur propres troupes et vaisseaux... Évidemment, les mondes qui ont le moins souffert de ces réformes sont ceux disposant de leurs propres chantiers... Bakura ne fut certainement pas la seule à acheter quelques canonnières corellienne pour protéger ses frontières ... Et maintenant qu'il faut mettre la main au porte-monnaie, ces mêmes mondes osent dire « non » ! Quelle honte !

Je l'ai dis et je le répète, je suis contre une taxation abusive, déraisonné... Mais à la vue des chiffres énoncés, les propositions du Chancelier me semblent tout à fait correctes. D'autant plus que le budget est voté annuellement... Si l'année prochaine la situation est meilleure, il sera révisé. Charge à nous, Sénateurs, de travailler intelligemment pour apporter les bonnes propositions de réformes et aider le gouvernement à réduire rapidement ses coûts sans affecter son efficacité !

Toutefois je tiens à apporter une réserve quant à la taxe sur l'énergie telle que proposée. Taxer l'exploitation de matières premières présente deux risques : celle de dérégler les prix du marché intérieur, et celle de voir la rentabilité l'emporter sur la raison et l'écologie. Plutôt que de prélever un impôt annuel, qui inciterait les entreprises minières à récolter les ressources le plus vite possible, il faudrait faire payer une licence d'exploitation, dont la valeur dépendrait de la nature et de la taille du filon souhaité. Il faudra veiller à ce que cette taxe soit indexée sur la valeur des ressources, tout particulièrement celles importées depuis des mondes hors République. Je pense qu'il faudrait aussi réfléchir à un système de bonus/malus écologique, pour inciter ces entreprises à respecter les mondes exploités et la biodiversité qu'ils renferment. Enfin, il faudrait exonéré d'une partie de ces taxes les entreprises qui exploitent les astéroïdes, car les coûts ne sont pas les mêmes, tandis que l'impact écologique est quasiment nul. »

Lorsque le Hutt referma enfin son énorme gosier, ce ne fut pas une cascade, mais un véritable raz-de-marée de cris de toutes sortes qui s'élevèrent parmi les milliers de Sénateurs. Des insultes d'un coté, des cris d'encouragement de l'autre... Son petit discours n'avait laissé personne indifférent... Encore fallait-il qu'il fasse avancer les choses pour être jugé efficace... Seules les prochaines minutes le diront...
Halussius Arnor
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Concernant le projet de Réforme de la Taxation des routes commerciales

Par 51% de OUI contre 47% de NON et 2% d'ABSTENTION

Le Sénat Galactique a adopté

Concernant le projet de Réforme de la Fiscalité générale de la République

Par 55% de OUI contre 13% de NON et 32% d'ABSTENTION

Le Sénat Galactique renvoi à une date ultérieure


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