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L'apprentie éclata de rire en entendant le padawan lui dire que même s'il avait jeté son sabre il n'était pas pour autant désarmé et qu'il l'aurait facilement maîtriser. Des propos d'une telle arrogance que c'en était risible. Zora ne se fit pas prier pour répondre à la question de son adversaire.

- "Tu es en vie car j'ai trouvé plus amusant de blesser le gosse et t'imaginer en train d'essayer de lui sauver la vie! Et tu devrais m'être plus reconnaissant d'être encore en vie... Il y a quelques citoyens de cette cité qui ne peuvent pas en dire autant!"

La jeune femme darda ses yeux noisette sur la vitre en plastacier qui commençait à montrer des signes de fatigues. Des fissures apparaissaient ou s'agrandissaient à chaque secondes écoulées, signe qu'elle allait bientôt céder. Un sourire naquit sur les lèvres de l'apprentie alors que le padawan semblait perdre ses moyens, se rabattant sur de basses insinuations pour tenter, peut-être, de l'énerver. Il pouvait toujours courir...

- "Bon et bien on va tous mourir ici alors il semblerait..." répondit-elle en haussant les épaules. "Crois bien que je désolée, surtout pour les civils que tu condamnes à mort avec une résignation si évidente!"

Zora avait l'air sérieuse même si en réalité elle se demandait plutot quand le padawan allait agir. Vu ses prédispositions à sauver les gens qu'elle avait tenté de tuer, ou tués tout simplement, elle était prête à parier que le jeune homme avait une idée derrière la tête. L'apprentie se demanda avec une certaine curiosité ce qu'il allait tenter de faire et, surtout, quand il allait le faire...

Gardant toujours son attention rivée sur la vitre qui allait céder d'un moment à l'autre, la jeune femme se prépara à prendre son souffle. L'instant était aussi excitant que dangereux et tout se résumait à une seule chose: la coordination... Un avertissement silencieux de la Force avertit la jeune femme que le moment était venu. Elle fit un pas en arrière et saisit de sa main libre la poignée extérieure de l'un des sièges.

La vitre explosa quelques fractions de secondes après que Zora eut éteint son arme mais n'inonda pas tout de suite l'intérieur du wagon. L'eau sembla se heurter à un mur invisible et un simple regard au padawan lui permit de comprendre de quoi il en retournait.

- "Malin!" eut-elle tout juste le temps de dire avant que le bouclier ne disparaisse.

La pression ne les ayant pas tués, il suffisait à présent simplement de rejoindre la surface. Ce que l'apprentie fit comme les autres avant de prendre une grande bouffée d'oxygène en arrivant à la surface. Elle écarta les cheveux de son visage d'un mouvement rapide de la tête et fit le point sur la situation. Le padawan était un peu plus loin, tenant un gamin. La plupart, sinon tous les passagers ne pouvant pas respirer sous l'eau semblaient aussi en avoir réchappé. Nageant pour rester à la surface, la jeune femme prit la direction des navettes venant à leur rencontre. Il fallait qu'elle monte à bord de l'une d'elle en premier si elle voulait garder l'avantage. Si le padawan arrivait à la désigner comme la coupable aux secours alors qu'elle était encore dans l'eau, les choses deviendraient rapidement ingérable.

Heureusement, plus rapide que le padawan devant s'occuper d'un jeune enfant, l'apprentie pouvait espérer parvenir à ses fins. Alors que les embarcations se rapprochaient, elle s'arrêta et adopta un air terrifié tout en faisant de grands gestes pour que l'on vienne la secourir. L'une des navettes s'arrêta à sa hauteur et deux calamariens habillés de rouge lui tendirent une main palmée pour l'aider à monter à bord.

- "Ça va mademoiselle? Est-ce que vous êtes blessée?" demanda-l'un deux d'une voix grave alors qu'elle prenait pied à bord.

La seule réponse qu'ils reçurent se matérialiser sous la forme de deux coups de lames écarlates qui leur ôtèrent la vie sur le coup. Le personnel de l'embarcation, d'abord surpris par cette attaque, ne demanda pas son reste et plongea dans la sécurité de l'océan. Zora se hâta de rejoindre la barre et remit les moteurs en route, faisant faire à la navette un demi-tour pour rejoindre l'un des quais d'embarquement de la cité. Ce faisant, elle jeta un regard par dessus son épaule pour voir ce que faisait le padawan...
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Je gardais l'enfant contre moi, lui indiquant de passer derrière moi et de s'agripper à mon dos. Je serais plus lourd et tiré en arrière, mais grâce à la Force, je pourrais tout de même rester à la surface et donc ne pas couler à pic. Mon regard allait de rescapé en rescapé, cherchant à connaitre leur état de santé, qu'il soit physique comme moral. Certains étaient peut-être déjà éreinté, mais tous étaient encore sous le choc. Nous étions pas passés loin de la mort, et un tel comportement était prévisible. Pour ma part, je n'avais pas douter. J'avais prévu chaque détail dès lors qu'elle avait planté son sabre dans la vitre. L'utilisation du bouclier de Force m'était apparue comme la seule solution adéquate au problème. La seule solution qui pouvait épargner tout le monde.

L'eau était froide, et les répulseurs des navettes provoquaient l'apparition d'un vent relatif tourbillonnant qui accentuait cette sensation, en plus de soulever des vagues de faible importance. Je n'avais pas prêté attention une seule seconde à mon adversaire, ne la considérant plus, pour le moment, comme une menace. Mais dès que les premières navettes s'étaient approchées à hauteur de treuillage, ou pire encore, à hauteur de bras. Les actions qui suivirent, c'est à dire les coups de sabres, la chute des corps, l'évacuation de la navette; ces images avaient défilés dans mon esprit juste avant que la Sith n'agisse. Son comportement était prévisible mais j'étais impuissant.

Mon regard se porta de nouveau sur les rescapés alors que la navette abordée par l'apprentie s'éloignait déjà. Je réalisais alors l'erreur que j'avais commise. Après qu'elle est gravement blessée l'enfant, je l'ai suivis. Mais lorsque je l'ai retrouvé, elle avait cessé son massacre. Elle ne désirait plus taillader dans la foule. Et pourtant, j'avais agis. Je l'avais attaqué, et de ce fait, mis en danger toutes ces personnes pour rien.

Cependant, je me refusais de partir en conjectures, d'émettre des "si", des hypothèses. Il y avait tant de possibilités d'agir, et réfléchir à chacune d'entre elles serait une perte de temps incommensurable. On pouvait conjecturer autant qu'on le désirait, cela ne me mènerait à rien, tout simplement parce qu'il est impossible de savoir ce qui arrivera dans tel ou tel cas. C'est quelque chose que l'on m'avait souvent répété, et le dernier en date est un Chevalier Jedi rencontré à l'astroport d'Ondéron il y a de ça quelques temps.

C'était décidé, je ne la suivrait pas. J'agrippais la main que l'on me tendait alors que deux autres venaient récupéré l'enfant qui se tenait alors sur mon dos. Mettant un pied, puis l'autre sur l'acier qui constituait le sol du vaisseau, je regardais l'océan s'éloigner, et s'agrandir au fur et à mesure que nous prenions de l'altitude. Tout les rescapés avaient été embarqué et le convoi faisait désormais route vers la cité.
Ayant perdu mon communicateur, j'avais pressé un sauveteur de me mettre n liaison directe, via la navette, avec le chevalier Godrak. Ne disposant pas d'holoprojecteur, je fus obligé de prendre place sur un fauteuil, face à la console de communication. Et comme le vent et le bruit de l'océan et des discussions provoquaient un véritable brouhaha, j'avais enfilé un casque auquel était raccordé un micro. Et lorsque finalement la communication fut établie, j'enchainais immédiatement, sas laisser le temps au Chevalier de placer un seul mot.

- Maitre Godrak, je n'ai pas pu empêcher la Sith de s'enfuir. Je me suis vu dans l'obligation d'aider les civils en danger. Elle a prit la direction de la cité et a environ cinq minutes d'avance sur le convoi. Je sais que vous devriez, normalement, mettre un terme a ses agissements. Cependant, ce serait une erreur. J'ai eu le temps de cerner une partie de son caractère et il ne serait pas étonnant que, se sachant coincée, elle n'en profite pour massacrer toute personne se trouvant sur son passage. Il serait donc préférable de la laisser quitter cette planète.

Je me tus, attendant la réponse. Cette dernière m'arriva dans un grésillement avant de devenir plus nette.

- On vient de me faire part de tes prouesses dans ce train, padawan. Et je dois dire que je suis agréablement surpris et soulagé qu'il n'y ait pas eu plus de pertes. Il se trouve que je suis sur la même longueur d'onde, nous allons la laisser repartir. Inutile de prendre plus de risques. Contente toi de me retrouver à l'antenne médicale.

Je poussais un soupir, soulagé. Tout ceci semblait s'être enfin terminé. Semblait seulement, car tant qu'elle n'aurait pas quitté cette planète, tout pouvait encore arriver. J'avais été surpris par sa capacité à s'adapter, sachant qu'elle ne pouvait me vaincre au sabre. Elle avait usé de la ruse, mais aussi de lâcheté en prenant en "otage" cet enfant. Elle m'avait déstabilisé. Il était impensable que je l'oublie de si tôt, non pas pour vouloir prendre une quelconque revanche, mais plutôt pour apprendre de mes erreurs de jugement.
Et en parlant de l'enfant...

- Entendu. Et le garçon, quel est son état ?

La réponse m'arriva alors que la navette ralentissait pour atterrir à l'antenne médicale.

- Il est hors de danger, padawan. On se revoit en bas.

Ouf..
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Zora soupira de satisfaction en constatant qu'on ne la suivait pas. Ou plutôt que personne ne pourrait la rattraper avant qu'elle n'atteigne l'un des quais de la cité flottante, quelques navettes de la sécurité s'étant lancées à ses trousses. Elle avait eu chaud, terriblement chaud! Le padawan s'était montré un adversaire coriace et volontaire, l'exact opposé de la miraluka. S'il y avait bien une chose à retenir c'était que les élèves Jedi n'étaient pas aussi faibles qu'elle avait pu le penser. Le fait de ne pas avoir pu tuer la padawan était en soi en échec même si au final elle s'en tirait plutôt bien... Elle avait montré au jeune homme la faiblesse de ses principes et combien il était facile d'en jouer. Et, à ce titre, cette expédition sur Mon Calamari s'était révélée distrayante et éducative...

*Ce n'est pas encore fini!* se rappela-t-elle à l'ordre. *Il faut encore que tu quittes cette foutue planète!*

La sécurité était alertée et la jeune femme était parfaitement consciente de la difficulté que représentait une fuite de Mon Calamari pour l'avoir expérimentée quelques années plus tôt. Mais elle avait eut le temps d'y réfléchir pendant le trajet d'arrivée et un code transpondeur modifié suffirait sans doute à berner la défense orbitale. Après tout, qui se méfierait d'une navette identifiée comme étant membre du corps diplomatique de la planète? Non, la difficulté résidait avant tout dans le fait de rejoindre son vaisseau. Une fois que ce serait fait, le reste serait une formalité ou, du moins, ne dépendrait plus d'elle mais de son pilote. Il n'y avait plus qu'a espérer qu'il était aussi bon qu'il le prétendait...

Ayant une confortable avance, Zora rejoignit le quai le plus proche du spatioport de service ou se trouvait sa navette. Elle s'enfonça rapidement dans la masse pour éviter de trop attirer l'attention sur elle et ses vêtements mouillés. Il lui fallut quelques minutes pour rejoindre enfin le bon niveau et rejoindre son vaisseau. En arrivant à une dizaine de mètres de ce dernier, la jeune femme se cacha derrière une pile de caisses en décelant deux gardes en train de discuter avec son pilote. Elle soupira alors qu'elle saisissait la teneur de leur conversation.

- "Je vous dis que je n'ai aucune idée de ce dont vous me parlez... Je suis ici pour livrer des pièces de rechange pour des hydropropulseurs Z-21 et vous me faites perdre un temps précieux!" lâcha son pilote.

- "Vous ne verrez donc aucun inconvénients à ce que nous jetions un coup d'oeil à ces fameuses pièces, n'est-ce pas?" répliqua l'un des gardes de sa voix grave.

- "Non, bien sur que non... Mais faites vite je n'ai pas que ça à faire!"

Le pilote, acculé, invita les deux gardes à le suivre tout en portant d'un air négligeant sa main à son blaster. Décidant d'intervenir avant lui, l'apprentie courut jusqu'aux soldats qui ne la virent qu'un dernier instant. Deux coups de sabres les firent rejoindre la Force avant que la lame écarlate ne s'éteigne. Le pilote de la jeune femme se fendit d'un léger sourire.

- "J'ai bien cru que j'allais me faire avoir! Vous avez fait forte impression à la sécurité, on peut dire.. C'est vous la dangereuse criminelle qu'ils recherchent, j'imagine?"

- "En route!" ordonna-t-elle simplement en passant devant lui.

Elle monta la rampe d'accès à la navette et laissa le pilote s'occuper du reste du travail. Elle retira ses vêtements trempés et en passa de nouveaux, plus légers, avant de rejoindre son fauteuil et s'y adosser confortablement. Maintenant que le calme était revenu, l'apprentie ressentait les courbatures dues au combat et la fatigue commençait à reprendre ses droits. Un mince sourire éclaira son visage alors qu'elle se demandait si elle aurait l'occasion de prendre sa revanche sur le padawan un de ces jour. Sourire qu'elle perdit rapidement alors que la navette faisait un bon dans l'hyperespace et qu'elle se demandait si la Dame Noire s'était rendue compte de son absence...


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