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.:I Se découvrir... I:.



"Immédiatement sa raison s'en alla.
L'éclat de ce soleil d'un crêpe se voila ;
Tout le chaos roula dans cette intelligence,
Temple autrefois vivant, plein d'ordre et d'opulence,
Sous les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le silence et la nuit s'installèrent en lui,
Comme dans un caveau dont la clef est perdue."


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Le changement d’air était si plaisant que, si vous voulez mon avis, je serais peut-être restée là un peu plus longtemps. Malheureusement, ou heureusement je ne sais pas, l’académie Sith exigeait une discipline de fer particulièrement exaspérante mais à laquelle on ne pouvait pas échapper… Entre les cours de maitrise du sabre et ceux de la force, je n’avais pas une minute à moi et je commençais sérieusement à me demander s’il n’était pas temps pour moi de trouver un maitre… Néanmoins, les échos que j’avais reçus des élèves possédant un guerrier sith comme guide m’avaient particulièrement refroidi… Qui aurait cru que les châtiments corporels existaient encore ? Moi qui n’avais jamais été fessée par mon propre père ! Non, il n’y avait pas à dire, je me plaignais souvent mais la liberté de pouvoir aller où on voulait sans un regard glacé posé sur notre nuque était indubitablement géniale. De ce fait, quand par miracle j’eus la possibilité de prendre quelques jours pour moi, je n’hésitai pas à prendre les effets nécessaires à un petit voyage improvisé et… Je laissai mes pas me guider. J’avais toujours eu une âme voyageuse. Beaucoup d’apprentis ne comprenaient pas ce désir de bouger un peu partout et certains avaient même essayé de m’inculquer l’esprit fermé que l’on tentait de nous imposer mais heureusement pour moi, sans être une génie, j’avais réussi à instaurer une distance réglementaire et moi. Oui, je ne comprenais pas pourquoi mais les autres jeunes passaient leur temps à dire que j’étais trop sensible et que je n’étais pas faite pour me battre. Sensible ? Je n’avais pas compris ce qu’ils avaient voulu dire mais quand j’eus à moitié égorgé Far’is, ils décidèrent que j’étais peut-être moins sensible que je ne le paraissais. Peut-être que la sensibilité à un rapport avec les techniques d’égorgement ? Je n’en savais rien.

J’optai pour Kuat, une planète située je ne sais où. Mes connaissances en géographie étant plus que déplorables, je me contentai désormais de faire des recherches sur les particularités des planètes et de choisir le bon vaisseau pour y aller. Après, où la sphère se trouvait dans la galaxie, j’avouai m’en moquer éperdument… De toute manière il y en avait trop pour que je m’en souvienne. Je passai donc les portes métalliques de l’engin, m’installai dans un siège et passai le trajet à observer les étoiles, me demandant bien ce qu’il pouvait y avoir dessus. Vous me croyez folle ? Imaginez une seule seconde qu’il y a en réalité beaucoup plus de races vivantes qu’on le croie. C’est vrai, quand j’y pense, il existe encore beaucoup de personnes qui ne connaissent rien aux Arkaniens… mais je m’égare, je m’égare.
En sortant du sas, tous les gens s’écartèrent devant moi, affichant une haie d’honneur à ma venue. Je rigole… A cause de mes yeux opalescents, ils me pensent tous aveugles et n’hésitent donc pas à se précipiter sur le côté de peur de me heurter dans mon avancée. Pourtant, je n’affiche ni canne, ni moyen de transport ou de guidage… Comme quoi, la logique était une vertu qui n’était pas présente dans tous les esprits.
Mais je disais donc, je venais d’arriver dans une ville immense. Ne me demandez pas le nom, je l’ai oublié…

Bienvenue sur Kuat ! De nombreux quartiers remplis de…

Quittant le groupe d’arrivée qui se faisait accoster par différents publicitaires à l’aspect aussi clean qu’un receleur d’armes volées, je m’esquivai en douce entre deux speeders qui klaxonnèrent bruyamment en déviant de leur route pour ne pas me heurter. Mince, ils n’avaient pas dû voir mes yeux, ceux-là…
Gagnant une plate-forme piétonne, j’attendis patiemment qu’un taxi (on appelle ça Taxi sur SW ? ^^’) soit disponible et je montai à l’arrière, grimaçant en voyant la mécanique éculée. C’était un coup à ce que tout se disloque dans les airs, et chanceuse comme j’étais, je serais forcément assise dedans à ce moment-là.

Je vous emmène où ma p’tite dame ?

Hm ?

Et c’est à ce moment-là que je compris que je n’avais absolument pas réfléchi à l’endroit où je voulais aller. C’est aussi à ce moment-là que je me rendis compte que de toute façon, je ne savais même pas ce qu’il y avait dans cette ville…
Voyant mon absence de réactions, je vis à sa tête qu’il se demanda si je n’étais pas muette en plus d’être apparemment aveugle puis je finis par lui demander de m’emmener où il le souhaitait à condition qu’il respecte le nombre de crédits décidés. Perplexe, il se décida finalement à démarrer et ce fut ainsi que je me retrouvai dans un speeder filant vers une direction inconnue. Ce n’était pas grave, j’aimais l’imprévisible et la découverte… D’autant plus que le climat doux était nettement plus agréable que celui de Korriban… Alors où que j’aille, je ne risquai pas d’être mal à l’aise.

Mon sac en bandoulière, une main enfoncée dans la poche tandis que je faisais distraitement tournoyer une longue épingle à cheveux dans l’autre, je regardai autour de moi. A ma droite s’étendait la ville, immense et goudronnée, impitoyable de vacarmes et d’odeurs aussi savoureuses que repoussantes. A ma gauche… C’était du vert, du vert et... un peu de vert, aussi. Je n’avais jamais imaginé à quel point Kuat serait un océan de verdure. On pouvait presque dire que ça ressemblait à Naboo mais l’architecture était loin d’être aussi élégante… En attendant, un cruel dilemme s’imposait à moi : aller jouer l’insouciante naïve dans la campagne en gambadant dans les prairies ou bien squatter un bar, commander quelques verres et assister très certainement à des bagarres aussi insipides que divertissantes. L’un comme l’autre, les choix étaient alléchants et il fallait que j’analyse sérieusement ce que moi, je souhaitais avant de m’engager quelque part… Et puis finalement non, j’allais profiter de ce magnifique début d’après-midi pour respirer un peu de nature avant de me salir dans les effluves citadines. Le nez au vent, je partis donc vers ma gauche.
Tout aurait pu se dérouler parfaitement. J’aurais pu me balader, rencontrer une ou deux âmes intéressantes et revenir en ville pour y passer la soirée et la nuit. Mais non, je vous l’ai dit, je suis du genre malchanceuse… Oh non, rien de grave ou de mortel, mais disons que dans un sac de fruits, s’il y en a un pourri, il est pour moi. Et c’est donc avec une comparaison plus que liée que je vous annonçai qu’à ce moment-là, l’odeur qui atteignit mes narines serait celle qui causerait par la suite une rencontre tout à fait étonnante. Mais ne nous précipitons pas…

Ça sent le chou trop cuit. Remarquais-je alors, m’arrêtant de marcher et levant la tête pour mieux identifier l’odeur. Ou bien… Ou bien peut-être du caoutchouc brulé.

Ca sent surtout le fric, ma jolie !

Me tournant, je finis par constater la désagréable présence d’un homme à la corpulence malheureusement trop élevée pour que l’idée de l’étrangler me vienne à l’esprit. Mes mains n’auraient jamais pu faire le tour de son cou grassouillet, c’était certain.
Haussant un sourcil, je pris une mine soucieuse et me décidai enfin à répondre.

Non, ça ne sent pas l’argent. Déclarais-je après quelques secondes de réflexion. L’argent n’a pas d’odeur, mais toi tu sens mauvais. Peut-être que ton argent sent mauvais, aussi ?

Je ne compris pas pourquoi, mais ma logique ne sembla pas lui plaire car le sourire torve qu’il affichait précédemment glissa comme une tâche de gras sur un miroir. Ouvrant plusieurs fois la bouche pour répliquer quelque chose, il eut finalement la bonne foi de la refermer. Malheureusement, il eut la mauvaise idée de s’approcher de moi à grands pas et je reculai instinctivement sous cette odeur que j’identifiai désormais comme de la sueur, de l’alcool et du brulé mélangés. Un cocktail qui ne me plaisait guère…
Il me regardait droit dans les yeux et je compris qu’une fois de plus, on me prenait pour une aveugle. Il ne prit même pas la peine de me parler que je vis sa main se tendre nonchalamment vers mon sac comme s’il choisissait des patates sur un stand de légumes. Décalant un appui, ses doigts boudinés fendirent le vide et je sentis plus que je ne vis sa surprise quand il comprit que je voyais très bien. J’ai même une excellente vue, si vous voulez tout savoir. Au final, il opta pour une méthode plus directe et après avoir lâché un grognement exaspéré, sa main jaillit vers ma gorge dans le but évident de me plaquer contre le tronc d’arbre se trouvant juste derrière moi. Vous savez, je suis loin d’avoir le niveau d’un guerrier sith mais l’idée qu’on croie qu’une attaque aussi malhabile puisse m’atteindre avait de quoi me vexer…
Pivotant souplement sur mes hanches, ma main attrapa son poignet au vol et tournant à nouveau, je frémis de satisfaction en entendant un craquement convainquant qui précéda son rugissement de douleur.

Je n’aime pas trop quand on me touche. Indiquais-je distraitement en reculant d’un pas. Un gentleman l’aurait deviné. Mais les gentlemans ne sentent pas mauvais, c’est vrai. J’aurais dû m’en douter…

Son bras tordu, il persista néanmoins à aller jusqu’au bout de sa tentative et je le vis me sauter dessus, un peu comme un hutt qui voudrait aplatir une pomme pour en faire de la compote. Vu sa masse, si je restais là je risquais effectivement de me transformer en cette charmante comparaison alors je fis ce que toute personne ferait face à un poids pareil fonçant sur vous.
Fonçant dans la direction opposée, je sentais presque le sol vibrer sous mes pieds… Et quand j’eus enfin suffisamment d’espace autour de moi, je me baissai soudainement jambe tendue sur le côté, l’autre repliée sous mon buste tandis que je prenais appui sur le sol.
Ses tibias heurtèrent durement mon mollet et ma jambe se plia légèrement sous l’impact. Grimaçant quand je sentis les premiers fourmillements envahir mon pied, je pris tout de même le temps de savourer sa chute. Roulant sur deux mètres, je m’étais déjà redressée et je fouillais dans une poche intérieure afin de sortir une lame histoire de mettre fin à cette comédie pittoresque. Sauf que voyez-vous, chers amis, j’eus le temps de le voir s’immobiliser au sol et je retins mon geste. Non pas que j’hésitai à achever cette erreur de la nature, mais plutôt parce que le nez de mon agresseur s’était immobilisé dans la poussière à trois centimètres d’une paire de pieds.

« Cette forêt est décidemment très fréquentée. » remarquais-je avant de poser mes yeux clairs sur le nouvel arrivant.

C’était un homme, de toute évidence. Jeune, peut-être un chouia plus que moi, il était brun et portait des vêtements beiges qui m’évoquèrent vaguement une impression de déjà-vu. Grand, il devait faire à peu près ma taille, car oui je suis plutôt grande, et affichait une carrure plutôt fine qui démontrait tout de même un entretien physique non négligeable. Qui était-il ? Je n’en savais rien du tout mais la question principale était plutôt : que faisait-il ici.
Son regard fixé sur le voleur affalé à ses pieds, qui était en train de se redresser difficilement d’ailleurs, ses yeux bruns se levèrent alors vers moi et j’affichai un sourire discret.

Désolée, je ne voulais pas salir votre forêt ! Je comptais nettoyer, ne vous inquiétez pas.

J’étais sans doute tombée sur un habitant de Kuat et laisser trainer des voleurs puants et malhonnêtes n’était sans doute pas le genre de pratiques qui devaient leur plaire. J’étais une voyageuse, il fallait que je respecte les coutumes des pays, après tout… Enfin, peut-être que mettre par terre un brigand doublé d’imbécilité était un rituel de passage ? On voyait tellement de choses étranges ici… En attendant, j’avais hâte de connaître la réaction du nouvel arrivant.




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    Qui aurait pu prévoir que mon voyage de Coruscant à Kuat serait aussi mouvementé ? A la base, j’aurais dû prendre un liner, en compagnie d’un surveillant, afin d’y transporter une missive contenant je ne sais quoi. Et au lieu de ça, le vol ayant été annulé au dernier moment, je fus dans l’obligation d’embarquer dans un cargo douteux... et sans le surveillant ! Ce dernier ayant reçu une alerte plus « urgente ». Et comme si cela ne suffisait pas, il avait fallu qu’une ancienne connaissance du Temple ne fasse le voyage avec moi. Une connaissance qui avait développé une haine des Jedi et qui avait le soutien de la Princesse Anthana. Princesse qui, aux yeux du Temple, était une Sith. Alors imaginez le voyage…

    Mais bien heureusement, tout c’était plutôt bien terminé. J’avais retrouvé le chevalier Jedi qui m’attendait. Après lui avoir donné la missive en question, il m’avait informé que je partirais demain pour Ondéron, et dans un liner !
    Mais entre-temps, j’avais réussi à le convaincre de me laisser me promener seul dans Kuat-City, à condition de porter une bure afin de masquer au maximum ma tunique Jedi. Il Faut dire que depuis quelque temps, les Kuatis développaient également une haine anti-Jedi, et il est donc plus prudent de masquer au maximum qui on est. Et il faut dire que cela fut la bonne solution, en plus d’éviter au maximum les contacts avec la foule.

    En fait, Kuat me faisait un peu penser à ma planète natale, Corellia. Une planète en partie sauvage, avec d’immense citées se dressant par-ci par-là, sortant de terre pour accueillir la civilisation. Je n’ai jamais réellement connu mon monde natal, en fait. Etant arrivé à l’âge de cinq ans au Temple, tout ce que je connais sur Corellia est issu des archives du Temple, ou alors des missions à Coronet avec mon ancien maitre. J’ai appris quelques notions du Vieux Corellien, les expressions, quelques coutumes mais je serais par exemple impossible de vous faire un discours en Vieux Corellien par exemple. Quant à Kuat, je comprenais ce que disais Ulrich à propos de la beauté de sa planète. Bon, ça ne valait pas Naboo, mais tout de même, le côté sauvage me plaisait bien.

    Aussi avais-je décidé de faire un tour à la lisière de la ville, dans un arc donnant sur une forêt. Le but ? Prendre l’air, comme je faisais si souvent au Temple d’Ondéron en allant dans le parc, par exemple. Si bien que j’y ai médité un moment, à l’abri des regards indiscrets. Se faisant tard, je me devais de rentrer. En fait, mon échange avec le chevalier résonnait encore dans ma tête.

    - Vous avez bien écouté mes conseils padawan ? Evitez de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas, surtout.

    - Absolument chevalier Dzeskkio. Vous savez, je ne suis plus un novice..

    - Pas de suffisance, padawan Draayi ! Et surtout, vous avez intérêt à rentrer avant le lendemain. Ou je vous assure que je vous met sur la liste du Conseil de Réassignation !

    Le Conseil de Réassignation.. Le conseil qui choisit de vous laisser votre chance ou de vous envoyer dans un des Corps de Service Jedi. Et il faut dire que mon séjour dans l’un d’entre eux, l’Agricorps, m’avait suffi. Je marchais donc lentement, mon regard sondant le sol devant moi. Mes mains dans les poches de la bure, la nuit m’aidait à être encore plus discret qu’en plein jour.
    Mais visiblement, la Force avait décidé de me faire arriver en retard à ma destination finale. Entendant du bruit au loin, j’avais relevé la tête avant de m’arrêter. Il s’agissait de deux personnes. Un homme imposant et une femme, et leur discussion ne me semblait guère amicale. Me souvenant des conseils du chevalier, je continuais mon chemin comme si de rien n’était. Surtout que les deux étrangers n’en étaient pas encore venus aux mains.

    Au même moment, l’affrontement débuta et je me figeais quelques secondes. Beaucoup auraient pariés sur la victoire aisée de l’homme face à cette femme, qui semblait bien plus fragile vu de loin. En plus, c’était elle, qui était agressée. J’incurvais ma trajectoire, accélérant ma course. Mais avant même de pouvoir intervenir, alors que j’allais neutraliser l’individu, je le vis s’écrouler à mes pieds, littéralement KO. Mon regard resta figé quelques secondes sur lui, avant de venir se fixer sur la jeune femme. Sa remarque sur la forêt me fit sourire, et je ne pus m’empêcher de continuer sur la perche qui m’était tendue.

    - Oh mais j’espère bien ! Je ne savais pas que l’on jetait les criminels comme on jette de vulgaires papiers sur cette planète.

    Je laissais échapper un léger sourire avant de reprendre mon sérieux.

    - Mais bon, si j’ai bien compris, vous êtes aussi étrangère à ce monde que moi. Alors je ne vous en voudrais pas, madame. Je peux vous aider ?

    Après avoir retiré le capuchon de ma bure, j’enjambais le corps de l’homme inconscient avant de tendre une main dans direction, l’invitant à la saisir pour l’aider à se relever.

    - Quand à ce type, l’emmener dans les locaux des forces de l’ordre serait la meilleure chose à faire.

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.:I Apprentissage. I:.



"Immédiatement sa raison s'en alla.
L'éclat de ce soleil d'un crêpe se voila ;
Tout le chaos roula dans cette intelligence,
Temple autrefois vivant, plein d'ordre et d'opulence,
Sous les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le silence et la nuit s'installèrent en lui,
Comme dans un caveau dont la clef est perdue."


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Vous savez, les gens ont tendance à dire que je suis discrète, voire parfois un peu austère bien qu’un éternel air lunaire habite mon visage. Ce n’est pas du tout de l’impolitesse ou quoique ce soit de discourtois, mais en général, j’ai tendance à ressentir une méfiance exacerbée envers tous les inconnus que je rencontre, en particulier les homes. Ho, ne pensez pas qu’il m’est arrivé quelque chose de traumatisant dans mon passé, en fait j’ai plutôt eu de la chance de ce côté-là, mais j’avais aussi remarqué que les hommes étaient parfois plus brutaux, ou plus en confiance que nous, représentantes du sexe féminin. On avait donc pu constater ce que ça devenait après ce déplorable incident en compagnie du bandit désormais out, mais j’avais néanmoins toujours espoir que certains individus plus que d’autres se montrent civilisés et agréables. En l’occurrence, je pouvais remercier mon éventuel étoile protectrice d’avoir placé sur ma route quelqu’un de poli et d’à peu près normal. Oui, je ne peux rien certifier car je ne le connais pas vraiment et même si les vêtements que l’on pouvait brièvement apercevoir sous sa bure me paraissaient familiers, il semblait tout à fait sympathique.

Il était donc en face de moi tandis que je me relevais, frottant nerveusement ma cheville contre laquelle l’impact avait eu. J’allais sans doute avoir un sacré bleu même si la douleur s’atténuait déjà, ça m’apprendrait à refuser de porter des protections… Mais ce n’était pas ma faute, je trouvais ça inconfortable. Ha, et puis comme je n’avais aucun maitre attitré pour m’obliger à faire quoique ce soit qui me déplaise, autant dire que parfois, mes crises de flemingite aigue frôlaient un peu l’inconscience… Encore que le simple fait que je le sache montrait peut-être là une lucidité ignorée. Mais je m’égare, je m’égare… Reprenons là où nous nous en étions arrêtés.
Imaginez la scène : petite clairière sympathique, ruissellement d’un cours d’eau non loin de là, deux personnes qui se rencontrent et une larve d’un mètre quatre-vingt-dix étalée par terre. Moi je trouvais ça follement distrayant, ça changeait des scènes basiques qui se passaient sur Korriban… Des combats, des tueries, des fous assoiffés de sang… C’en était ennuyeux et lassant.
La voix du jeune homme me ramena à la réalité et je me rendis compte que j’étais toujours tordue dans une étrange position, occupée à masser ma cheville qui, je le devinais, devait commencer à bleuir sous ma botte.
Il était plutôt sympa, en fait. Je m’étais attendue à ce qu’il se montre vexé parce que bon, j’avais tout de même balancée un homme dégoutant à ses pieds, mais il le prit avec un humour et une fraicheur qui me surprirent. Il devait trouver ça amusant, là où moi je ne voyais que la fin d’un combat grotesque. Ca ne me gênait absolument pas car si je n’avais pas la même façon de voir les choses que lui, j’étais ravie de comprendre que je n’avais pas fait de boulettes…

« De vulgaires papiers ? Oui, c’est une bonne comparaison. » Commentais-je intérieurement lorsqu’il se fut exprimé une première fois.

Il laissa alors échapper un fin sourire qui me surprit une fois de plus. Je savais que j’avais toujours eu du mal à comprendre les émotions des autres, que là où pour moi la logique était maitre, certains y voyaient de l’originalité. Je savais que tout cela me dépassait ou qu’au contraire, je dépassais tout cela… Alors je m’efforçais à comprendre à chaque fois qu’une réaction différait de la mienne. Je riais quand quelqu’un riait, je pleurais quand quelqu’un pleurait et j’essayais de me mettre en colère quand quelqu’un l’était aussi… Mais ça ne portait pas toujours ses fruits, parfois je m’enfonçais un peu plus dans l’incompréhension…
J’optai donc pour un entre-deux et quand il me sourit, je l’imitai avec parcimonie, sentant ma bouche s’étirer brièvement sous mon regard concentré. Ce n’était pas désagréable, de sourire… Je ne comprenais pas pourquoi les Sith étaient si avares en bonne humeur… Peut-être une question de style, qui sait ?

Je le sentis approcher avant que je ne le vis faire et si je restai impassible, une montée de méfiance traversa mon être le temps d’une fraction de seconde. Puis ses paroles courtoises et ses mouvements dénués d’agressivité me rassurèrent et quand il me tendit la main, je compris qu’il souhaitait tout simplement m’aider à me redresser. Pourquoi ? Je n’étais pas blessée et on ne m’avait jamais appris à aider quelqu’un sur Arkania. En revanche, j’avais vécu avec des humains sur Naboo et ma mère était de ce genre-là… Une foule de souvenirs remonta donc à ma mémoire et je compris que le fait de tendre la main était un geste relationnel qui signifiait qu’on acceptait de poursuivre un échange tout en instaurant un principe d’entraide. Enfin, si mes souvenirs étaient exactes, évidemment… Et j’ai une très mauvaise mémoire.
Saisissant donc sa main en dosant la force que j’y mettais, je me redressai en m’appuyant à moitié sur lui afin de montrer que ce geste n’était pas non plus inutile. Oui, sinon ça fait un peu ridicule de se lever sans se servir de l’assistance que l’on vous offre…

Et bien… Commençais-je une fois que nous fûmes au même niveau. Merci pour ton aide, ça m’a fait très plaisir !

C’est vrai, ce n’était pas sur Korriban ou même Arkania que quelqu’un allait vous tendre la main… Là-bas, c’est la loi du plus fort et si on n’y arrive pas, et bien ça signifie que nous sommes faits pour être les victimes. Et ce rôle-là est en général de courte durée… J’essaye donc d’allonger le mien le plus possible.
Me remémorant les paroles précédentes de ma nouvelle connaissance, je pris le temps d’organiser mes réponses avant de m’exprimer à nouveau. Je ne voulais surtout pas qu’il me voie comme une fille totalement dérangée incapable d’aligner trois mots sans bafouiller ou sans aucune cohérence ! Alors j’affichai un sourire pas trop grand et pas trop discret, et je répondis d’une voix normale en y incluant une petite touche joie. Ce n’est pas uniquement de la feinte, ne me voyez pas comme une machine, mais j’aime être maitre de mes émotions.

Inutile de m’appeler madame, je n’ai que vingt ans et c’est plutôt vexant ! Lâchais-je enfin, dans un sourire. Mais il est vrai que ça peut être sexiste que de dire mademoiselle… En fait, je n’y avais jamais vraiment réfléchi…

Fixant la cime des arbres, je me demandais si, effectivement, ce n’était pas un peu misogyne sur les bords que d’attribuer une appellation exprès pour les femmes jeunes et sans conjoint. C’est vrai ça, si on n’a pas envie de se marier ? Qui va nous forcer ?
Comprenant que je commençais une nouvelle fois à m’égarer dans mes pensées, je repris la parole en hochant brièvement la tête en signe d’excuse.

Sinon, je m’appelle Viladra. Dis-je alors. Viladra Memphis, en fait, mais je pense que mon nom ne te dira rien… Ce n’est ni très répandu, et je ne possède aucune notoriété public, bien que je ne m’en plaigne pas…

« je n’ai jamais su pourquoi les siths et tous ceux qui les côtoyaient étaient mal vus. » rajoutais-je pour moi-même.

Et toi ? Enfin, tu n’es pas obligé de me répondre, j’ai cru comprendre que parfois, poser trop de questions était considéré comme de l’indiscrétion. Et je ne veux absolument pas être indiscrète !

Etrange façon de dire les choses, mais c’était sincère pour une fois ! Je n’aimais pas mettre les gens mal à l’aise. Après tout, j’avais conscience qu’il était difficile de me troubler puisque je comprenais rarement les tentatives de gêne de la part des autres, alors j’essayais de me montrer fair-play et de ne pas faire de même. Même si, je l’avoue, il était toujours amusant de voir le regard de votre interlocuteur s’écarquiller de surprise…
Me rappelant ses derniers mots, mon sourire s’agrandit un peu. Les forces de l’ordre ? Mais pourquoi donc ? Ils allaient en faire quoi, le tuer ? Peut-être même le relâcher, sinon… Autant s’en débarrasser, je ne comprenais pas pourquoi il voulait qu’on se le trimballe jusqu’à eux. Après tout, nous aurions été dans la situation inversée, le brigand n’aurait jamais pris la peine de me porter sur son épaule jusqu’à un gardien de l’ordre, oh non ! J’avais tendance à oublier certaines coutumes humaines, mais une chose est sure, il ne m’aurait pas laissé en vie. Et puis, c’était un nocif pour la société, un parasite… Il allait sans doute tuer d’autres personnes innocentes et voler leurs biens en plus de leur vie. Moi, je ne voyais aucun intérêt de le laisser en vie et pourtant, je n’ai jamais compris le plaisir qu’éprouvaient mes congénères à tuer quelqu’un. Là où ils voyaient un amusement, je percevais la nécessité.

« Et puis entre nous… Je n’ai jamais aimé les représentants de l’ordre ? » Commentais-je silencieusement en retenant un soupir.

Secouant légèrement la tête, j’indiquai le brigand toujours prostré au sol qui lâchait quelques vagues sons gargouillant.

Pourquoi le ramener ? Demandais-je, sincèrement étonnée. Il continuera à faire du mal et en le laissant en vie, on permet ainsi de nombreux meurtres inutiles. En plus, c’est un nuisible, il n’apporte rien à personne… Je suis prête à parier qu’il n’a ni famille, ni amis, ni crédo !

C’est vrai, ça fait quoi de sa vie, un brigand ? Ca pille, ça tue, ça viole, ça frappe – beaucoup même – et tout ça pour son compte personnel. On voyait la différence entre un homme dans le besoin poussé à des actes immoraux et les bêtes brutes épaisses. Lui, son simple regard avait suffi à me faire comprendre qu’il était de la deuxième catégorie…

Les parasites sont une plaie pour nous, citoyens, fis-je remarquer distraitement. On m’a toujours dit qu’il fallait s’en débarrasser. Je ne vois rien de logique à le laisser en vie, hein ? Tu veux le faire ? Je ne sais pas pourquoi, mais certains aiment tuer, c’est ton cas ?

Ce n’était pas grand-chose, mais il fallait que je le remercie. Peut-être qu’en lui laissant la possibilité de tuer un brigand, il allait être flatté ? Je ne connaissais pas encore tous les codes relationnels lors d’une première rencontre…



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C'était plutôt calme, le soir, contrairement au reste de la journée, à Kuat City. La journée, c'était tout simplement la cohue. Bon, peut-être pas autant que sur Coruscant la ville-planète, mais quand même ! Le soir et la nuit, la vie continuait, oui, mais pas tout à fait au même rythme que la journée. La preuve, ce parc, rempli à craquer la journée, était presque totalement désert. Presque, car je n'étais pas seul. Il y avait cet masse, allongée sur le sol, et cette jeune femme. Une jeune femme ravissante, malgré un teint de peau plus pâle que d'habitude. Au début, je dois bien avoué que je pensais qu'elle avait un problème. Mais plus le temps s'écoulait, plus je me rendais compte de sa véritable origine. Le teint pâle, le bleu de ces yeux, c'était évident. Ce ne pouvait être qu'une Arkanienne, bien sûr ! Mais bon, mon hésitation était justifiée. Son teint n'était pas aussi pâle que celui des autres personnes originaires d'Arkania. Et son comportement n'avait pas grand chose à voir avec eux.
A moins qu'elle ne soit qu'en partie Arkanienne ? Bien évidemment, ce devait-être ça !

Et oui, je réfléchissais toujours autant, analysant constamment mon environnement, les personnes avec qui je discute, etc.. C'était un avantage certain. Connaitre son environnement était essentiel pour se sortir des pires situations, tout comme analyser le comportement des gens. Mais ça avait aussi ses inconvénients. Il m'arrivait parfois d'être plus lent à réagir, du coup, par exemple. Et ça, ce pouvait être un grave problème. Un peu comme l'atterrissage forcé en speeder à mon retour au Temple, après mon séjour sur Bandomeer. Le temps passé à choisir la bonne option pour atterrir avait rendu la tâche encore plus dure au final. Mais tout c'était plutôt bien terminé.. au centre médical.
M'enfin, j'avais déjà provoqué pire, comme accident..

Finalement, elle saisit ma main tendue et je l'aidais à se redresser, calmement, sans me montrer brusque dans mes mouvements. Esquissant à nouveau un léger sourire à ses remerciements, j'acquiesçais d'un signe de tête.

- Oh, c'était naturel. Pas besoin de me remercier. J'aurais aidé n'importe qui à se relever.. Je considérais vite fait l'homme allongé sur le sol, avant de grimacer, légèrement amusé. ".. Enfin, peut-être pas lui."

Oui, c'était naturel. Aider les gens, c'était dans mes attributions, et j'avais toujours le même plaisir à les aider. Encore fallait-il que cette aide ne profite pas qu'à cette personne tout en nuisant à une autre. Après tout, les Jedis ne sont pas au service d'une seule et unique personne; ils sont au service de la communauté. Tout comme on ne recherche pas le profit.

Quand au "Madame", je dois bien avouer que j'avais débité ça sans réfléchir. Il est vrai que Mademoiselle aurait été plus indiqué. Mais bon, rien ne prouvait qu'elle n'était pas mariée après tout. Oui, elle est encore jeune, je vous l'accorde. Mais bon, qui sait ? La galaxie est vaste, et tout y est possible, ou presque.
Heureusement, elle ne manqua pas de préciser son nom et son prénom. Au moins, je pouvais la nommer Viladra, au lieu d'un "Madame" plat et impersonnel. J'acquiesçais, avec un air légèrement désolé, avant de répondre, calmement, pour ma part.

- Et bien, ce sera Viladra.. Si cela ne vous dérange pas, bien évidemment. Pour ma part, c'est Joclad, Joclad Draayi. Ce n'est guère répandu non plus, je crois. Et s'il y a bien une chose dont je suis certain, c'est que je suis un parfait inconnu ici. Enfin, j'en ai bien l'impression, en tout cas !

Pas un mot sur mon appartenance à l'Ordre et mon statut de Padawan. De toute manière, c'était inutile. Si elle connaissait ne serait-ce que de maigres informations sur les Jedi, elle aurait tôt fait de faire le rapprochement. Après tout, j'étais tête découverte, ma tresse clairement visible. Et ma tenue, quoique légèrement plus discrète, masquait juste suffisamment mon appartenance à l'Ordre en cachant ma tunique couleur crème.

Enfin bref.. La discussion finit par atteindre un sujet sensible, et mon regard se porta sur l'individu en question. Il était toujours aussi bien allongé sur le sol, le gaillard..
Pourquoi le ramener ?! Mais la réponse était évidente. Et cela même si je savais pertinemment qu'il serait vite libéré. A moins que cette personne ne soit fichée en tant que meurtrier, par exemple. Après tout, on ne pouvait pas savoir sans vérifier. Et puis se façon de pensée était... répugnante, inacceptable ! S'en débarrasse, carrément ? Finalement, je m'étais peut-être trompé sur son compte. Voila qu'elle me proposait même de le faire ! Il était peut-être venu le moment de mettre les choses au clair, non ?

- Moi, le tuer ? Non, non, non.. Je sis un Jedi.. enfin presque. Mais ça change rien, je ne tue pas pour un rien ! D'ailleurs, j'évite de tuer, et même de blesser, toujours. Et vous voudriez que j'exécute cet homme ? Car oui, nous parlons bien de l'exécuter, là ! Il n'en ai pas question, tout comme il n'est pas question que je vous laisse faire cela. Cet homme à le droit à un jugement, comme tout les citoyens de la République. Et cela même s'il s'agissait de la pire espèce en son genre !

Je m'arrêtais, pour enchainer sur un ton plus froid et plus strict.

- Alors non, pas de meurtre.
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.:I divergence. I:.



"Immédiatement sa raison s'en alla.
L'éclat de ce soleil d'un crêpe se voila ;
Tout le chaos roula dans cette intelligence,
Temple autrefois vivant, plein d'ordre et d'opulence,
Sous les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le silence et la nuit s'installèrent en lui,
Comme dans un caveau dont la clef est perdue."


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Comme je l’ai dit précédemment, enfin je crois parce que j’ai la mémoire courte, je suis assez maladroite dans les relations humaines. Dans mon pays natal, c’est la loi du plus fort alors l’entraide… les arkaniens la pratique autant qu’un hutt faisant des claquettes, c’est à dire jamais. Ou alors ils ont une malformation cérébrale… Quant à mes anciens amis qui eux, étaient humains, il s’agissait de jeunes des rues usant du vol et de l’escroquerie pour vivre, alors là non plus je n’avais pas eu l’occasion de savoir ce qui se faisait ou bien ce qui ne se faisait pas. J’avais rencontré de nombreuses races pendant mes voyages avant qu’un sith ne me ramène sur le droit chemin, et je n’avais pas eu l’occasion de beaucoup parler à des humains et bien que j’en fusse une à moitié, j’avais plutôt eu tendance à croiser des races plus agressives et moins fréquentables. Oh, évidemment, des meurtriers et des personnes pas nettes il y en avait partout, la preuve, je venais de me faire sauter dessus par un humain bien qu’il tienne apparemment d’une famille pachyderme, mais je les trouvais néanmoins plus calmes et ils avaient tendance à se contrôler plus facilement que d’autres… Alors forcément, les remercier était pour moi une épreuve particulièrement ardue et c’était pour cela que je lui avais proposé d’achever mon agresseur, étant donné que j’avais vu un zabrak faire de même avec une connaissance à lui sur Korriban.

« peut-être qu’il ne faut pas mêler zabrak et humain… » me dis-je tandis qu’il se présentait.

Il se prénommait Joclad Draayi et effectivement, je n’avais pas entendu son nom. N’étant pas particulièrement attentive à ce qui se déroulait autour de moi, j’aurais très bien pu passer à côté d’un prince ou d’un héritier célèbre mais je fus rassurée de savoir qu’il en était rien. Non, un simple jeune homme croisé par hasard pendant une petite altercation mouvementé avec un autre inconnu… Mais était-ce un simple jeune homme ?

Je pris le temps de l’observer, sa bure masquant difficilement ses vêtements souples de couleur beige et cette impression de déjà-vu remonta à la surface. J’avais déjà rencontré ce type de personnes même si je ne me souvenais pas en avoir affronté ou abordé. Puis la fine tresse qui descendait le long de sa nuque me ramena alors à la réalité et mon sourire s’agrandit imperceptiblement quand je compris enfin. Bien sûr, cette bosse sous le tissu à son bassin était un sabre laser et la personne que j’avais en face de moi n’était autre qu’un padawan. Ca alors, on en parlait beaucoup sur Korriban, les apprentis adoraient dire qu’ils en avaient tué un ou bien qu’ils en avaient affronté… Pour ma part, ce que je savais d’eux, c’est qu’il s’agissait d’élèves œuvrant pour la république, corrompue dit en passant, et qu’ils avaient un système d’enseignement similaire au notre. Quant à la haine entre les siths et les jedis, je n’étais pas trop au courant puisque je n’avais pas pris le temps de me pencher sur la question et qu’aucun maitre ne m’avait expliqué d’où elle venait…

« peut-être est-ce une dispute puérile ? » suggérais-je silencieusement.

Puis je compris mon erreur… Les jedis, du moins ce que j’en sais, sont du genre à ne pas tuer même quand c’est nécessaire. Prônant la protection de la vie au lieu de la conservation des espèces dominantes, ils répugnent à faire expier le dernier souffle d’un être vivant et ma proposition, à la base redevable, devait donc paraitre assez impolie. Tant pis, la prochaine fois je prendrai un autre exemple qu’une conversation entre deux zabraks…

Ouvrant la bouche pour rectifier mon erreur, je compris à l’expression de son visage qu’il était trop tard alors je le laissai répondre, le voyant offusquer de ma proposition. Ha, si j’avais su plus tôt, je t’aurais tout simplement offert un truc à manger ou à boire comme il est apparemment courant de faire dans ce genre de ville… Mais je m’étais exprimée trop vite. C’était un paradoxe, moi qui pesais si longuement mes mots avant de les faire sortir de ma bouche… A force de trop se retenir, on en vient à dire des bêtises, j’avais la preuve sous les yeux.
Il avoua être un jedi, du moins presque à ses mots, confirmant ma supposition qu’il soit padawan. Me remontant les bretelles tout en me vouvoyant, sensation étrange je vous l’accorde, il estima que tout le monde avait le droit à un jugement et si je n’étais pas d’accord, je me contentai de hausser légèrement les épaules. A mes yeux, certains n’avaient pas droit à un tel privilège… Si un jour je me mettais à tuer pour le plaisir ou bien à détruire des vies sans véritables objectifs valables, je ne serais pas étonnée que quelqu’un vienne me planter une dague dans le cœur, mais ça… C’est une question de principe que les arkaniens et les siths emploient… Et mon côté humain n’avait pas suffi à me faire changer d’avis. J’avais vu des horreurs, peut-être pas autant que certains, mais suffisamment pour me rendre compte que la justice était illusoire et que s’il fallait que ce soit la république qui la donne, alors ce n’était pas gagné pour la respecter…

… Alors non, pas de meurtre.

Ramenée à la réalité par ses derniers mots prononcés d’un ton plus froid, j’affichai une mine surprise par tant d’agressivité. Allons bon, ça partait d’une bonne intention et voilà que je m’étais mise dans une mauvaise situation. J’avais beau reproché beaucoup de choses aux apprentis de l’académie de Korriban, mais je savais qu’ils auraient plutôt abondé dans mon sens. Je commençais enfin à comprendre la différence entre un jedi et un sith… C’était, nous allons dire, ma première leçon en tant qu’apprentie itinérante. Kuat recelait décidemment de plein de surprises…

Souriant un peu plus pour lui montrer que je n’avais pas voulu l’offenser, je levai les mains dans un signe d’apaisement avant de lui répondre.

Excuse-moi, je n’avais pas encore remarqué que tu étais un padawan, si j’avais su, je ne t’aurais pas proposé de te remercier ainsi. Apparemment, je n’arrive pas encore à m’adapter à toutes les situations, mais ça viendra, j’y travaille !

Petite pause dans la discussion, mon regard effleura le corps du brigand toujours prostré au sol et je me retins d’hausser à nouveau les épaules. Bon, s’il voulait le ramener, grand bien lui fasse, mais je ne me le trimbalerai pas jusqu’à je ne sais quel bâtiments administratif, je retourne à Kuat et puis ça s’arrêtait là. Après tout, porter une centaine de kilos sur mes épaules ne fait pas encore partie de mes plaisirs personnels… Un jour, peut-être !

Sinon… tu peux me tutoyer, je ne suis pas si vieille que ça, que ça soit pour une arkanienne ou pour une humaine ! Il me semble que nous avons à peu près la même espérance de vie. Enfin, je crois… Sinon, c’est la première fois que je parle à un padawan, on me dit souvent du mal de vous mais tu m’as l’air tout à fait équilibré !

A ce moment-là je ne m’en rendais pas compte, mais dire à quelqu’un qu’il est équilibré n’est pas vraiment une marque de politesse. Evidemment, pour moi c’était une qualité, mais d’après ce que j’avais compris, ça sous-entendait qu’il aurait pu être instable ou quelque chose dans ce genre-là. Enfin, quand on racontait à l’académie que les padawans n’étaient que des jeunes abrutis et peu doués dans la maitrise de la force, je ne pouvais être qu’étonnée de me rendre compte qu’il en était rien. Mais ça, même si je n’étais pas douée dans les relations sociables, je n’allais pas lui faire part de mes remarques car je sentais que ça serait mal perçu…
En tout cas, il n’avait pas hésité à me dire qu’il était padawan, alors je ne voyais pas l’intérêt de lui cacher que j’étais apprentie sith. Sans maitre, certes, mais apprentie tout de même ! Alors je repris donc la parole poliment…

Je suis apprentie sith, j’étudie à l’académie avec d’autres élèves. Lui dis-je. Comme nous n’avons pas d’uniforme ou de signes distinctifs comme votre tresse, il est difficile de le deviner, d’autant plus que jedis comme siths, nous ne montrons pas aisément notre arme.

Posant une main sur ma hanche où le bas de ma tunique dissimulait mon sabre laser, j’affichai un nouveau sourire confiant. C’est vrai, nous sortions rarement nos sabres, apprentis, car attirer l’attention alors que nous n’étions pas encore au sommet de nos capacités n’était pas conseillé… Enfin, je dis ça mais beaucoup d’élèves de Korriban est plutôt du genre à s’exhiber rapidement avec les quelques capacités acquises… C’est peut-être pour ça que le taux de mortalité est élevé, il ne faut pas s’étonner.
Me rappelant que si les apprentis sith exécraient les padawans et les jedis, l’inverse était peut-être de même… Qui sait, certains représentants de la forces de la lumière haissaient peut-être nous, membre de l’obscure ? Joclad était-il de ce genre ?
Légèrement plus méfiante bien que je gardai une apparence impassible, je pris néanmoins la peine de soulever la question. Ne savait-on jamais…

Ça te dérange peut-être, que je sois apprentie sith ? Je sais que certains de tes semblables ne nous aiment pas par principe, alors bon…

Curieuse de connaître sa réponse, j’étudiai alors soigneusement les expressions de son visage, tentant de démêler le vrai du faux…




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Bon, j'y étais peut-être allé un peu fort, mais c'était une condition non négociable. Il était tout simplement hors de question que l'on tue cette personne. Son aura était peut-être mauvaise, mais ce n'était pas une raison suffisante. Pour ma part en tout cas. Car tout le monde n'était pas comme moi. En fait, c'est plutôt l'inverse. Après tout, c'est ce qui rend chacun de nous unique, notre façon de voir les choses, de penser. Non ? Certains trouvaient cela normal de massacrer des peuples entier, après tout.. Mais je n'étais pas du tout de ceux-là. Protéger la vie, telle était l'une des voies sur lesquelles je m'étais engagé. Mais ce n'était pas une tâche facile. Loin de là, en fait. Car il est absolument impossible de sauver tout le monde. Et si l'on voit cela qu'au sens large, ma "mission" serait un échec total depuis un moment déjà. Depuis l'existence même de la Vie, en fait. Non, il fallait se cantonner un domaine plus réduit bien évidemment. Par contre, devoir tuer des gens -même si cela n'est arrivé que très rarement et seulement lorsque je n'avais pas le choix- me mettait toujours mal à l'aise. Alors exécuter cet homme, de sang froid qui plus est, était tout simplement impensable.

Et puis, comme Viladra l'avait si bien énoncé, mon attitude allait de paire avec mon statut de padawan, et donc de membre de l'Ordre Jedi. Elle s'excusait, et c'était une bonne chose. Non pas que je lui en voulait. Elle ne pouvait pas savoir. Mais cela venait de lever en moi quelques panneaux d'alertes, de simples soupçons.

- Ce n'est pas grave, on ne peut pas tout savoir. Et puis, s'il on savait s'adapter à toutes les situations, elles deviendraient inintéressantes et futiles. Quand au travail, la persévérance est une des solutions les plus probantes, en effet. Mais parfois, il faut savoir s'abstenir, surtout lorsque l'on ne sait pas.

Quand à l'homme qui était au sol, je réalisais que le porter jusqu'à un poste de police était tout simplement irréalisable. Non pas que cet homme était trop lourd. Avec la Force, cela aurait été aisé. Mais tout plutôt parce que cela était inutile. Car le brigand serait relâché presque aussitôt, tout simplement. Aussi, un autre choix venait de faire son chemin dans mon esprit. Au même moment, Viladra m'annonçait que je pouvais la tutoyer, et je me rendais compte à quel point je devais m'être montré ridicule. La vouvoyer.. non, c'était peut-être pas le meilleur choix en fait. Elle avait raison. Par contre, je devais bien avoué ne pas comprendre le sens qu'elle donnait au mot "équilibré". Aussi, je plissais les sourcils, intrigué.

- Te tutoyer, bien évidemment.. Sinon, je pense que l'on devrait le laisser ici. Peut-être l'installer mieux, contre cet arbre par exemple... Hum... équilibré ? Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu essaies de me dire, là.

Par contre, malgré les "soupçons" évoqués précédemment, je fus véritablement pris de court par la révélation de Viladra. Même si je n'étais pas de ceux qui réagissaient du tac au tac en entendant le mot "Sith", je ne pus empêcher un faible mouvement de recul, comme si je voulais me placer hors de portée d'un sabre laser. Et quand on parle de sabre-laser, elle ne tarda pas à me désigner, peut-être volontairement ou pas, où se trouvait le sien. Alors dire que j'étais totalement détendu ne serait que mensonge. Non, je n'étais pas à l'aise. Certes, je n'avais pas porté ma main à mon sabre, mais je n'étais pas passé loin, lorsque Viladra fit de même. Mais elle se voulait rassurante, alors je devais faire de même. Car si l'on pouvait éviter l'affrontement, ce serait une bonne chose.

- Et bien.. au moins c'est franc et direct. J'esquissais un léger sourire Et te dire que le fait que tu sois une apprentie Sith ne me dérange pas serait un mensonge. Bien sûr que ça me dérange. Mais bon, j'ai toujours pensé que ce qui faisait d'un adepte de la Force une personne mauvaise n'est pas son affiliation, mais plutôt l'usage qu'il fait de la Force. Si c'est pour aider, sans nuire, je ne vois pas où est le problème. Cependant, il ne faut pas nier que votre façon de voir les choses me réprime.
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.:I Un simple au revoir. I:.



"Immédiatement sa raison s'en alla.
L'éclat de ce soleil d'un crêpe se voila ;
Tout le chaos roula dans cette intelligence,
Temple autrefois vivant, plein d'ordre et d'opulence,
Sous les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le silence et la nuit s'installèrent en lui,
Comme dans un caveau dont la clef est perdue."


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]



Quand je lui annonçai mon statut d’apprentie sith, je vis ses traits se figer de surprise avant que l’éclat d’une méfiance à peine cachée ne traverse son regard. Haussant un sourcil, surprise, je ne fis aucune remarque et attendis patiemment qu’il s’exprime. C’est vrai, jedis et siths n’étaient pas en bons termes… Mais tout cela n’était que des mots, pour peu que la personne en face de moi soit capable de se montrer agréable et pas trop désagréable, je m’en moquais éperdument. Evidemment, si Joclad Draayi, aussi sympathique soit-il, essayait de porter préjudice à notre ordre, il était normal que je m’intercepte, mais il s’agissait plus là d’un contrat qu’une véritable vocation dans laquelle j’engageais mon honneur. Oui… Nous servions des causes différentes et pourtant, voilà la preuve même que deux individus opposés étaient capables de parler sans se taper dessus. Pour le moment, en tout cas…
M’annonçant sa surprise de lui avoir avoué quel était ma nature, je fus assez étonnée puisqu’il n’avait lui-même pas hésité à confirmer le fait qu’il était Jedi. D’un autre côté, en y réfléchissant bien, c’est vrai que certains des miens auraient sans doute profité de cette information pour lui mentir et tenter de le tuer dans le dos. Mais qu’est-ce que cela m’apportait ? Je ne jugeais la mort que lorsque celle-ci était utile et il n’avait pas l’air de représenter une menace pour nous. Je ne garantissais rien dans quelques années lorsque son apprentissage serait terminé, mais il ne valait mieux pas précipiter les choses… Tant de padawans avaient obliqué vers le côté obscur, peut-être serait-il de ceux-là ?

« A en voir son regard, ça serait étonnant… »

Continuant d’un air légèrement amusé bien qu’il affirmait ne pas cautionner nos façons de faire, je le comprenais. Non, je ne partageais pas son avis, loin de là, mais il faisait partie de ces défenseurs de la république qui pensaient que la violence le résolvait rien et que tout être vivant méritait de vivre quel qu’il soit. Il n’y avait qu’à voir la façon dont il s’était farouchement opposé à la mise à mort du brigand… Là où moi je voyais un moyen de préserver ce qui le méritait par la disparition d’un nuisible, il percevait un acte barbare dénué de moral. Voilà pourquoi les siths et les jedis ne s’entendaient guère… Mais j’avouais de bonne grâce que certains de mes supérieurs et confrères développaient parfois un sadisme exacerbé. Mais à quoi bon leur en vouloir, lorsque le résultat est là ? Une philosophie de vie qu’il était inutile d’aborder, un débat ne pouvant amener qu’à une confrontation qui risquait de gâcher cette rencontre.

Hm… Tu connais déjà mon avis en ce qui concerne cet homme. Répliquais-je enfin, d’un ton badin. Je connais le tien et je le respecte aussi, mais en revanche, en ne portant pas la main sur lui, c’est son existence même que j’oublie… Fais en ce que tu veux mais je ne t’aiderai pas, surtout si c’est pour le sauver.

Esquissant un nouveau sourire désolé afin de lui faire comprendre que je ne reviendrai pas sur ma décision, je levai ensuite mon regard vers le ciel, notant la position du soleil et la couleur pourpre qui commençait à illuminer l’horizon. Il était bientôt temps de rentrer si je ne voulais pas me laisser surprendre par la nuit… Je n’avais pas spécialement peur de tomber sur des dangers nocturnes mais il fallait avouer qu’après avoir marché toute la journée, une nuit de repos ne serait pas de refus. Je ne savais même pas combien de temps duraient les jours de congés auxquels j’avais droit… J’allais sacrément me faire engueuler à l’académie si je continuais de sécher les cours. C’était si ennuyeux, aussi… Il était temps que je me trouve un maître, faute de quoi, je risquais de repartir à ma vie de voyageuse chasseuse de primes. Rien de très amusant même si la vie n’était pas de tout repos...
Me tournant à nouveau vers Joclad, je pris une nouvelle fois la parole afin de répondre à toutes ses questions ou toutes ses remarques. Il était impoli de ne pas agir ainsi… Alors d’une voix douce, je lâchai ces quelques mots.

La vision des Jedis est, à mon avis, beaucoup trop utopique pour pouvoir être appliquée sur ce monde. Tout comme la nôtre doit vous paraitre bien cruelle… Mais malgré tout, il faut un équilibre dans la vie, et ce sont nos deux ordres qui le forment inconsciemment bien que l’on espère tous un jour que la balance penche de notre côté. Seulement, je ne sais pas si, lorsque ce jour arrivera, cette cassure amènera ce que l’on désire vraiment.

« Ca ne sonne pas très sith, tout ça, tiens. »

Me taisant alors, je réfléchis à mes propres mots puis affichai une mine satisfaite. C’était bien ce que j’avais voulu dire… Et j’étais fière de ne pas m’être emmêlée dans les mots comme il m’arrivait souvent.
Un léger grognement attirant notre attention, le brigand marmonna quelque chose dans son sommeil puis roula sur le dos avant de lâcher un unique ronflement sonore.
Affichant un nouveau sourire, je levai légèrement la main et esquissai une courbette, signalant que j’allais me retirer.

Ravie de t’avoir rencontré, Joclad Draayi. Puisses-tu trouver ton propre équilibre dans ce monde tortueux qu’est le nôtre !

Dernier clin d’œil, je me détournai de lui, retrouvant mon visage dénué de toute émotion et m’éloignai d’un pas nonchalant, me demandant si ma mémoire défaillante allait effacer ou non cet épisode particulier de ma vie…





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