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Je sifflote en farfouillant dans la boite à outils. Je regarde, incrédule, les objets qui se succèdent entre mes mains. Je porte mon dévolu sur un tournevis qui me semble être du bon calibre. Je me retourne et n’ai qu’à faire deux pas pour arriver au petit panneau de métal barrant l’accès à certains composants du moteur de mon appareil. Les vis ne protestent pas et se laissent retirer aisément. Pendant la manœuvre, je dois tout de même m’interrompre pour chasser d’un revers de main le moustique qui bourdonne à mes oreilles. Mais je continue à siffloter. Je crois que j’en ai besoin, comme si cela pouvait alléger la situation. Le panneau retiré, une odeur de brulé vient picoter ma truffe. Tiens, tiens, aurais-je trouvé la source de la panne ? C’est une belle victoire pour le mécanicien en herbe que je suis. Parce qu’il faut que je vous le dise : je bricole à peu près aussi mal que je pilote. J’observe ce que cachait le panneau. A nouveau, je dois chasser le moustique avant de pouvoir me concentrer. Ce que je voie m’arrache un soupire. Mon sifflotement cesse et, comme je le craignais, ma situation monte d’un degré ou deux sur l’échelle de la mouise.

L’atmosphère pesante de Dagobah semble m’écraser plus qu’elle ne le faisait déjà. Face à moi, l’amas de câbles et de bidules métalliques a tout d’un problème insoluble. Je dis « bidules » car je n’ai pas la plus petite idée de ce à quoi ils servent. Assez de veines illusions. Je n’ai pas le quart de la qualification nécessaire pour réparer. Et même s’il en était autrement, sans doute que ce serait le matériel qui allait me manquer. J’ai ici tout juste de quoi remédier à un petit disfonctionnement. Il ne faut pas espérer plus sur un Chasseur.

D’un geste négligé, je renvoie le tournevis dans sa boite. Je ne prends pas la peine de remettre en place le panneau. A quoi bon ? Mon vaisseau est une épave. Je n’ai pas fait à moitié les choses cette fois. Cet atterrissage relevait du calamiteux. Pour un peu, j’y restais. Enfin, pour être honnête, à moins que ce ne soit pour ménager mon amour propre, je soupçonne une défaillance technique car j’ai beau ne pas être un as du manche à balai, les commandes sont presques restées sourdes à mes sollicitations lors de la phase d’approche. Et puis, atterrir dans cette jungle marécageuse, c’est autre chose que les commodités d’un astroport.

Je retourne dans le cockpit. Il y règne un désordre sans nom. Mon appareil est de travers, le nez incliné vers le haut car reposant sur un arbre que j’ai fais à demi s’effondrer. Je cherche la radio, la trouve et lance un autre appel de détresse dans un style très formel. Je ne sais même pas si j’émets. Mon ami le moustique revient à la charge, avec un copain en plus. Ho, je sens que je vais me plaire ici. C’est ironique bien sûr. Du doigt, je les écrase sur la vitre. La formation Jedi, ça sert aussi à ça. Ceci fait, j’attrape mon sac à provision et je m’installe sur l’aile gauche du Chasseur. Je mange un peu, morose. Déjà, la raison de ma venue ici me semble dérisoire et je n’ai qu’une envie : partir.

Près d’une demi-journée s’écoule et c’est maintenant le soir. J’ai exploré les environs à la recherche d’un abri de fortune. Le mieux qui s’est présenté à moi est une minuscule grotte à flanc de falaise. J’envisage d’y passer la nuit. Cette idée me déprime mais pas autant que celle que je pourrais rester bloquer sur cette charmante planète très, très longtemps. J’ai renouvelé mes appels de détresse. Personne ne m’a répondu, soit parce-que personne ne m’entend, soit parce-que ma radio abimée n’entend personne. La lumière décline. Je suis assis en tailleurs sur une pierre, faisant abstraction du fait que je suis déjà affreusement sale. Forcément, avec ma petite taille, j’ai vite tendance à trouver les marais profonds. C’est un coup à se noyer dans la boue, ça. Enfin... Je médite. Je parle à Ajasim. Et voilà que j’entends un bruit qui ne peut qu’attirer mon attention : un vaisseau.

Je lève les yeux au siel et n’y trouve que la frondaison des arbres qui me dominent. Je suis le son à l’oreille, je détermine sa direction. Je ne me fais pas d’espoir trop vite mais je ne peux laisser passer cette opportunité. Je me lève dans la seconde, jette mon sac de provision sur l’épaule et prend la route tant bien que mal pour gagner l’hypothétique lieu de l’atterrissage.
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Mos Eiley est une petite ville intéressante. On y rencontre des tas de gens représentant à la fois toute la lie, tous les rejets de la République et aussi, étrangement, des natifs débrouillards et tordus. L'esclavage y sévit et les politiques du Centre du noyau ne semble absolument pas s'en préoccuper... tant ils sont absorbés par leurs élections et leurs luttes internes. J'ai ressenti parfois la force chez certains des passants croisés à l'occasion de mon errance dans les dédales de la ville ou dans les bars très typiques où l'alcool n'était pas si mauvais que çà. Après avoir livré mes colis à un trafiquant qui avait eu du mal à me payer mon dû, mais que j'avais convaincu rapidement grâce à la Force, sans violence et sans que lui ou ceux qui l'entouraient ne s'en doute un instant, j'avais planqué mon magot quelque part dans mon cargo avant de faire un tour dans le désert dans un Speeder loué à un paysan venu faire quelques courses et ravi de gagner un peu d'argent en faisant ses courses en ville...

Je souris en regardant mon verre où le liquide doré me renvoyait ses reflets d'ambre doux. L'atmosphère est à la fête dans cette cantina dont les nombreux recoins m'ont permis de m'installer à l'abri des regards. De là où je suis, je peux observer tout à loisir et attendre un éventuel client : pourquoi faire un voyage à vide ??? après tout, ma dernière réparation m'avait couté un bras... fallait bien rentrer dans mes frais. Je dormais dans ma couchette et en descendant la rampe, ce soir là, je tombais pratiquement nez à nez avec un drôle de compère qui avait des "marchandises" très spéciales pour moi... et fini par m'avouer qu'il voulait placer quelques fonds fort discrètement, qui rapporteraient beaucoup. Sans détour, je montais mes prix et il finit par m'avouer qu'il s'agissait en fait de pièces de moteur anciens. Je vérifiais les caisses, il y en avait pour une fortune !!! je réajustais mes prix. On finit par tomber d'accord. Le type me menaça. Je stoppais le chargement. Il se radoucit... la routine, quoi...

Une fois en l'air, je regardais une dernière fois cette planète désertique, sans regret. Très vite je me retrouvais dans le noir galactique, entrais une route sur l'ordinateur de bord, plongeais en sub-luminique. La routine, quoi... j'allais jouer aux échecs avec une bonne bouteille, un sourire sur les lèvres. Mes paupières tombèrent sur le sommeil qui me gagnait agréablement réchauffé par ma boisson. Le verre m'échappa d'une main pendant mollement le long de mon fauteuil. Le bruit me réveilla. Je me levais en titubant un peu et décidais de méditer en m'asseyant par terre -où en y tombant ?-, bref, je me sentis mieux et la force m'envahit. Je la laissais faire, ravi de pouvoir me laisser aller, moi qui cachait toujours si bien mon état de Jedi. Gris, maintenant. Je ris à gorge déployé. Pour moi, ça voulait dire "LIBRE".

*Bonsoir, Maître...* La voix douce et fluté du jeune Cathar me fit sursauter et je me tournais si vite que je m'affalais sur le sol froid, la joue contre les dalles je demeurais là, peu disposer à bouger. Je l'avais reconnu. Je balbutiais à travers les vapeurs d'alcool :

-
Bonsoir, Krone...

Je ne reconnus pas ma propre voix et fermais les yeux. Attendant la suite.

*Pourquoi vous mettez-vous dans cet état, Maître ?* il avait l'air désolé et tenta de me soulever, je l'aidais de mon mieux et titubais, m'appuyant sur le gamin de neuf ans.

-
Bah... tu sais bien pourquoi. Langue pâteuse et tête de plomb.

*Mais, Maître, ce n'était point votre faute... Je vous l'ai dit. Le conseil vous l'a dit. Vos amis vous l'ont dit...Pourquoi ?*

-
Pourquoi, pourquoi ?... je n'avais pas la force de crier, tout juste de m'affaler sur mon fauteuil de pilotage. Mon regard parcouru le tableau de bord, machinalement.

*Venez lui en aide...* répondit simplement Ben Dir'

-
Hmmmmm. T'as toujours aimé les questions, hein ? j'avais pas fait gaffe à ce qu'il me disait et m'étais tourné vers le jeune Cathar pour obtenir une question dont je connaissais déjà la réponse, toujours la même :

*Parce que vous êtes le Maître et moi l'Elève. Je dois poser des questions. Pour grandir ! ah ah ah !!!*

Je ris à mon tour, un drôle de rire, en glissant sur mon siège, manquant m'affaler par terre, je me retins plus par instinct qu'autre chose. La Force était là et me tenait dans ses bras, je me sentais si bien. Une lueur palpita devant moi, comme un coeur qui disait : "je t'aime, je t'aime !", tu parles ! personne ne m'aimait. J'étais un crétin, incapable de protéger ses padawans !!! tu parles d'un maître !!! Je secouais la tête, déclenchant une migraine monstre. Je sentis la main de Krone me secouer doucement, tandis qu'il me montrait le tableau de bord où clignotait un voyant rouge. Voyant que je ne réagissais pas, il appuya dessus et une voix, une autre, retentit dans le cockpit. C'était un SOS. en provenance de Dagobah ? ce trou perdu ? ce marais puant ? quel était le crétin qui s'y était enfoncé lamentablement ? Je ris, m'étouffant à moitié, j'arrêtais. L'habitacle était vide. La Force aussi m'avait délaissée, ou plutôt, je l'avais effacée, comme si on pouvait, en plein sub-luminique, la deviner autour de moi, puissante et protectrice. Je vérifiais, totalement désaoulé, l'était des alentours : personne. Même Krone avait disparu. Il m'avait pourtant prévenu... je murmurais son prénom, mais il ne revint pas. Nouvelles données sur l'ordinateur, je sortis bientôt de sub-luminique et retrouvais l'étrange calme de l'espace. Quelques soleils brillaient au loin, un autre, plus proche, et une planète verdâtre baignée de brumes droit devant moi. breuhhhhh ! pas envie ! Je sentis la Force.

*Merde ! Un Jedi !!! *

J'hésitais à me porter à son secours : après tout, il pourrait me reconnaître ! j'étais un Maître, non ? D'un autre côté... on était si nombreux... avec un peu de chance... Je ne pouvais pas le laisser là, de toute manière, aucun navire ne croisait dans le coin... Ma Corvette traversa la couche nuageuse et je ne tardais pas à trouver un endroit relativement "sec" où je me posais doucement, imaginant un bruit de succion accueillir mon train d'atterrissage. Quelle horreur ! Le pont abaissé me permet de descendre et les odeurs d'eau stagnante et de végétaux en décomposition envahit mes narines. Il fait tiède et moite. Mes vêtements noirs tranchent avec la blancheur de mes cheveux, de mon teint... Mes yeux gris clairs scrutent le crépuscule... Pourvu que le naufragé puisse se déplacer : hors de question que je me mouille la pointe des bottes dans ce pétrin ! Je le sens approcher et masque la Force en moi. Je n'ai pas besoin de le héler, mais il ne doit pas se douter de quoi que ce soit. Je crie :

-
EH !!!! OH !!!!! Y a quelqu'un ? vous êtes dans le coin ?!!!! les mains en porte-voix devant la bouche.

Je devais encore avoir l'air éméché et je puais l'alcool, de toute manière. Finalement, ça me servira et l'autre, probablement, s'arrêterait à cette image d'un pirate corellien. Et oui... ça a du bon de se cuiter ! à côté de moi, Krone secoua la tête, désolé de mes pensées... Je posais la main sur sa tête et murmurais :

-
Faut pas, petit, faut pas... je suis libre...

*Non, Maître.*




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De jour, ce bourbier moisi ne paye déjà pas de mine. Alors je n’ose même pas imaginer ce que c’est de nuit. Je ne veux pas me faire de faut espoirs au sujet du vaisseau que j’ai entendu et que je m’efforce de trouver. Mais l’idée de fuir cet endroit m’est rendue d’autant plus pressante que le crépuscule avance. Les arbres chargés de plantes grimpantes deviennent peu à peu des silhouettes dans la lumière déclinante. Les ombres s’allongent et là où la végétation se fait trop dense, ce sont de vraie flaques ténébreuses qui naissent. Partout, ce n’est que puanteur, moisissure, décomposition et bourdonnement de moustiques. La tiédeur humide est malsaine. Je n’ose même pas imaginer le genre de maladies qu’on peut attraper ici.

Je progresse lentement, beaucoup trop à mon goût. Mais avoir le pas imprudent, sur Dagobah, c’est la promesse d’un bain visqueux. Je suis assez sale comme ça. Et je n’ai nul envie de m’offrir aux sangsues. Je sais qu’il y en a, j’en ai grillé deux avec mon sabre. Elle s’étaient invitées sur ma jambes, les garces. Heureusement que mes bottes montent haut et que mon pantalon est robuste. Ça limite les désagréments. Bref. Je saute de pierre en pierre, de racine en racine. Lorsque je dois m’aventurer dans la boue, je la sonde avec un bâton avant. J’aurais dû prendre ces précautions dès mon arrivée, mais je ne savais pas à quoi m’attendre.

Je sens l’odeur d’alcool avant même d’entendre l’appel. Je ne peux réprimer un indéniable soulagement. Je ne suis plus très loin et la voix qui arrive jusqu’à moi me prouve que mes S.O.S. n’ont pas été vain. Je me guide à l’odorat. Je constate au passage que je commençais à dévier dans une mauvaise direction, chose peu étonnante tant il est difficile d’aller droit ici. Je répond également à l’appel, soucieux qu’on m’attende.


-Oui, y’a quelqu’un ! J’arrive !

Ma voix grave sonne fort et de façon assez rude. Le marais sans fin stimule mon côté grognon. Je ne prends pas garde à y remédier, j’ai plus important à faire pour l’instant. Cinq minutes plus tard, j’arrive enfin en vue de l’appareil. Je ne vais rien vous apprendre en avouant que je connais relativement peu de models. Ma vue floue ne m’aide vraiment pas en plus. Je suis donc bien incapable de mettre un nom sur le vaisseau. Je constate toutefois qu’il n’a pas l’air tout jeune. Il a un côté tas de ferraille, sans virer au stade de poubelle volante. Je porte très vite mon attention sur l’homme posté sur la passerelle abaissée. A mesure que j’approche, je détaille ses traits, non sans difficultés. La lumière commence vraiment à manquer et ma vue, encore une fois, est mauvaise. La race me semble humaine mais la peau et la chevelure sont anormalement décolorés. La tenue est sombre. Et toujours l’odeur d’alcool. Je ne sais trop que penser de ce personnage. Peut-être un mercenaire ou un marchand. Pour l’instant, ce qui compte, c’est que je ne me sens pas menacé.

Et lui, que pense-t-il de moi ? Ma voix laissait deviner un grand gaillard et c’est au final un nabot qui se présente. Ma tête à l’allure d’ourson ne peut pas lui échapper. La dureté de mon regard et de ma mâchoire sont des éléments qui généralement écartent l’idée d’une peluche. Mon ample costume baige dont on voit essentiellement le grand manteau suggère le Jedi. J’ai de la boue un peu partout, assez pour mériter une voir deux douches. Me présenter ainsi titille mon amour propre mais je pense ne pas à avoir à m’expliquer à ce sujet. C’est évident qu’on ne peut que se salir sur cette planète. Je m’immobilise à proximité de la passerelle et m’adresse à l’albinos. Mon ton bourru est inchangé.


-Je présume que vous avez capté mes appels de détresse. Pouvez-vous me conduire dans un endroit plus civilisé ?

Je n’ai pas pour habitude de tourner autour du pot, ça se voit.

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Délaissant le regard clair et innocent de Krone je scrutais les brumes chargées d'odeurs fétides de végétation en décomposition. Dans l'eau que je devinais voisine, j'entendis des remous et me demandais quelle genre de limace ou dragon se promenait dans le coin, peu enclin à rencontrer l'un ou l'autre. De la forêt lourd et engluée montaient quelques cris parfois, d'animaux pris par une terreur soudaine. C'était un vrai trou à Sith, ici... mais curieusement, je n'en ressentais aucun. J'avais entendu parlé de la Grotte du Mal, mais elle devait se trouver à l'autre bout de la planète... peut-être n'était-elle pas la seule et cette planète-marais en possédait-elle d'autres semblables et inquiétantes ?

Finalement, j'entendis patauger non loin de là, quelqu'un qui se débattait contre la boue qui tentait de le retenir, comme si la planète voulait l'empêcher de s'échapper. Après tout, n'avait-elle pas attiré ici cet égaré ? je l'imaginais jalouse d'apporter à sa faune quelque nouveauté, pour la distraire ou l'enrichir... Pour moi, cette terre était comme un être vivant, qui s'accrochait à la vie qu'il donnait, et collectionnait la diversité comme d'autres cherchaient à l'exclure. Vu comme cela... mais était-ce un être bon ou mauvais ? Je ressentais la force et m'en délectais littéralement. Cet endroit était puissant ? à moins que ce ne soit celui qui me répondait d'une voix si étrange qu'il se trouvait là et comptait bien se sortir de ce bourbier ? Je haussais un sourcil en voyant apparaître une peluche couverte de boue qui se dandinait comiquement en s'approchant. Sauf que c'était le genre ronchon, pas à mettre dans le lit d'un gamin peureux ! Je lui répondis simplement avec un petit sourire amusé :

-
C'est possible, en effet. Je dois avouer que de moi-même, je ne me serais jamais arrêté à cette plage là...

Le ton était donné : un poil sardonique, un autre moqueur, l'autre, enfin, franchement amusé. Le nounours approchait encore, et je l'invitais d'un regard à monter sur le pont, histoire, au-moins, de se mettre au sec. Quand il ne fut plus qu'à quelques mètres de moi, je pus le détailler tout à loisir, cette petite boule de poils chargées de boue et puante à loisir. Qu'il posséda la Force ne m'étonnait pas, je la savais présente en tout être vivant, capable de se révélée dans les corps les plus disparates, loin de s'arrêter, comme nous, à l'aspect plus ou moins enviable d'une enveloppe charnelle. Ma largesse d'esprit avait choqué le Conseil, qui pouvait alors me soupçonner de connivence avec les Siths, mais il se trompait, bien sûr. Pour moi, il n'était plus qu'un ramassis de soi-disant sages qui se la pétaient et oubliaient la grandeur et la puissance de la Force, jaloux de se l'accaparer pour en user selon leur philosophie. Nul doute qu'auparavant... je veux dire... les premiers Jedi, étaient purs et que leur vision s'en trouvait élargie... le Temple, la soif d'avoir toujours plus grand... me révulsait. Où était la simplicité dans tout cela ? J'esquissais un geste d'invitation :

-
Je vous en pris, montez...

Les remous dans la mare voisine se faisaient plus pressants, et l'envie de me trouver face à face à la faune du coin ne me tentait guère. Le pont se referma dans un bruit d'air comprimé, après s'être arraché à la boue tenace. Une bouteille roula devant nous, vide, évidemment, et dégageant encore quelques effluves alcooliques... J'avais soif ! La coursive était sombre et résonnait à notre passage, apparemment vide. La marchandise était bien planquée. Même la douane ne le trouverait pas... alors ! Je ris. Pour moi-même. Et ce rire se répercuta à l'envie contre les panneaux métalliques qui semblèrent eux aussi secoué par lui. Je titubais et dus plaquer une main contre un montant signalant un sas coupe-feu. Au-loin, la lumière du cockpit nous attirait comme des phalènes. L'ourson puait... Je lui désignais un réduit où se trouvait un laveur-désinfectant à ion...

-
Sans vouloir vous commandez... ah ah ah !!! vous serez plus à l'aise après, hein ?!!! ah ah ah !!!

et je me dirigeais sans vérifier que mon passager y aille, droit vers la prochaine bouteille... Jedi... c'était un Jedi... j'avais bien vu son sabre...

-
Hips !!!

J'en rajoutais un peu, mais pas trop, pour pas qu'on s'aperçoive de la comédie... point trop n'en faut.

(hrpg : si ton sabre est planqué, dis-le moi, j'enlèverai la fin...: bon jeu !)
Invité
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HRP : vu la dangerosité de la faune locale, avoir son sabre très accessible, ça me semble logique. Donc ça me va.

Hé bien, je suis tombé sur un sacré lascar. Déjà bien imbibé, visiblement, j’en connais plus d’un qui risquait de trouver sa compagnie difficile à supporter. Et voyez-vous, parmi ces personnes se trouvait un certain Harn Carnock. M’enfin, je serais bien mal avisé de diriger contre lui mes foudres compte tenu du service qu’il va me rendre. A ce titre, il me faut faire des efforts, avoir un minimum de savoir-vivre même si l’ivrogne rend fausse la réciproque.

Je promène un regard modérément curieux sur le décor qui peu à peu s’offre à moi. Je ne devine pas d’autre présence. Dans la pénombre, le vaisseau pourrait presque avoir un côté... comment dire... j’hésite sur le terme. Sinistre ? C’est excessif mais l’idée est là. Ces parois d’acier, les bruits qui raisonnent, le rire de l’autre surtout qui souligne la chose. Mais après Dagobah, sa laideur, sa puanteur et les dangers qui vont avec, le contraste est agréablement saisissant. Non, vraiment, je suis conscient de ma chance et cela modère déjà mon expression ronchonne. Je ne décroche toutefois pas un mot. Je me contente d’acquiescer d’un signe de tête aux répliques du type.

Quand il m’invite à aller me laver, je ne me fais pas prier. D’abord c’est poli, ensuite c’est indispensable pour mon confort personnel. Je fais ça vite et bien, enfin aussi vite que me le permet mon état. Il y a du travail. Et alors que j’effectue cette tâche, mon esprit vagabonde. Je me dis que cet appareil, par certains points, ressemble à celui d’Aldaha. Cette idée me dérange. Elle est très discutable et cette manie de toujours voir le passé dans le présent n’est pas bonne. Je le sais, c’est un mauvais réflexe qui me poursuit. Alors je chasse cette pensée et me fait violence pour en revenir à ma présente situation.

Le nettoyage en règle achevé, je quitte le réduit et rejoint l’ivrogne. Fidèle à moi-même, je reste très sobre dans ma façon de mener les discussions. J’aime en rester à l’essentiel.


-Vous étiez en route pour où avant que je ne vous fasse faire ce détoure par Dagobah ?
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Ma main s'abattit lourdement sur la paroi froid et inerte, ce qui m'évita de tomber et je titubais ainsi, jouant la comédie -euh... non, je ne crois pas, finalement-...

*Breuhhhhh ! ce p.... de mal de tête !!!*

Je balbutiais pour moi-même : "c'est pas vrai..." avant de m'asseoir au poste de pilotage, les doigts parcourant les écrans et commandes. La Corvette corélienne reprit vit, palpitante, et s'arracha difficilement des marais qui tentaient de l'absorber. J'étais drôlement chargé avec tout le fatras de mon client. Je souris, ravis par avance de la monnaie qui tomberait dans mon escarcelle ! Le cargo flotta un instant, indécis dans les brumes glauques flottant au-dessus des bourbiers verdâtres ou grisâtres où nageaient de peu fréquentables créatures. *ouf...* Perso, j'aime pas l'eau. Je n'aimais pas les questions non plus et celle de mon étrange passager ne fit pas exception, demeurant sans réponse. Bientôt, Dagobah se résuma à une boule à la couleur indéfinie et peu attirante alors que la Corvette avait retrouvé toute son aérienne élégance, virant à senestre pour éviter le soleil et prendre une trajectoire acceptable pour coller au mieux au couloir subluminique qui nous emporterait loin de là. Parvenu à ce point, je passais en sub. Le temps, les étoiles, tout s'étira en long fils de diamant blanc et aveuglants avant de céder la place à la noirceur inhabituelle où nulle étoile ne pouvait briller du subespace. Mes paupières vinrent masquer des pupilles trop dilatées et je titubais vers le fauteuil non loin du jeu d'échec.

Finalement, mon hôte apparut, sortant de nul part... enfin, si ! de la douche. Propre, le poil conquérant, il s'avançait vers moi et ma bouteille... je la saisis rapidement, craignant qu'il ne me la prenne : *pas l'intention de partager* pouvait-on clairement lire dans mon regard déjà noyé d'alcool. Un éclair de défiance secoua la Force, faisant onduler son courant puissant et doux. Mince ! je devais faire plus attention ! d'un autre côté, si le Jedi ne ressentait rien autour de moi, ce serait plus une source de suspicion qu'autre chose. Finalement, ça tombait bien. Je bus directement au goulot, dans un bruit de liquide secoué, de ventouse puis de soupir satisfait alors que j'arrachais la précieuse mixture de mes lèvres gourmandes. Nouveau hoquet. Regard vague et désabusé :

-
Alors comme ça on aime les bains d'boue ?!!! ah ah ah !!!

*Pourquoi j'ai dit çà moi ?!!*
Invité
Anonymous
Ho, ho, ho, je sens que ça va être drôle. Notez mon tons acide. Niveau savoir-vivre, on dit de moi, mais j’ai trouvé un sérieux concurrent. J’apprécie juste pas du tout sa façon de se comporter et ne peux que me demander si de mon côté je provoque le même effet horripilant sur mon entourage. Voilà déjà ma mâchoire qui se crispe, signe évident d’un certain mécontentement. Mais où diable sont passées mes bonnes résolutions prisent sur le pont ? Peut-être qu’elles sont parties au lavage, avec la boue. En attendant, il ne m’a pas répondu, alors je ne vais pas lui répondre. C’est aussi simple que ça. Je réprime une vive envie de lui arracher sa putain de bouteille par télékinésie. Il n’a pas idée comme il empeste l’alcool et comme ça me saute au nez. A la place, je me détourne et fait quelques pas au hasard avant de perdre mon regard d’obsidienne sur cet espace uniformément noir.

Je soupire. Pourquoi c’est toujours si dur avec les autres ? Je n’y arrive pas, mais vraiment pas. On dit un Jedi ouvert, moi je suis fermé. J’ai trop de peine en moi pour prendre celle des autres sur mes épaules. J’ai trop de frustration pour encaisser les efforts. J’en fais mais ça me coute. S’il n’y avait pas le poids de ma charge, de mon rôle, ça changerait beaucoup de choses. Mais je dois donner l’exemple, rester dans la droite ligne qu’on m’a enseigné. Au moins, elle m’offre la satisfaction de ne pas tomber si bas que l’ivrogne. Il y a eut un trouble dans la Force. D’abord, j’y suis resté sourd. Après, ça m’intrigue, mais pas plus que ça. Déjà, c’est passé au second plan, le premier étant d’en finir au plus vite avec ce voyage.


-Serait-ce abusé de votre hospitalité que de vous demander un endroit où me reposer ? Pour moi, la journée a été rude et je ne voudrais pas vous déranger par ma présence.

J’ai lâché ça de ma fidèle morne neutralité. Je n’ai pas tourné la tête pour m’exprimer. L’idée est qu’ainsi il ne me voit plus et réciproquement. On devrait éviter une prise de bec, sans doute la meilleure option pour un voyage paisible. Evidement, ça veut dire que je ne vais toujours pas savoir où on va mais ce sera forcément mieux que Dagobah et plus civilisé. Et niveau danger, j’ai mon sixième sens pour me prévenir.



Invité
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L'Ewok n'avait visiblement aucun sens de l'humour... un Jedi dans toute sa splendeur ! certains pouvaient être diablement ennuyeux, se sentant investit de je ne sais quelle mission ! hummmmm bof... Je n'avais encore fait aucune mention de son arme le cataloguant comme Jedi :

-
Les.... les... euh... D... Djedai sont toujours aussi poilant ?

(j'avais prononcé Jedi d'une manière pâteuse et méfiante, ce qui était habituel pour les non "initiés" à la Force, qui considéraient les combat au sabre comme parfaitement suspects et désuets. Ah oui !!! "poilant" c'était peut-être pousser un peu loin le bouchon...) Là, j'allais me le mettre définitivement à dos. Peu importait en fait, le goulot rejoignit mes lèvres trop minces. Ma résistance à l'alcool était remarquable et la plupart me croyaient déjà bourrés alors qu'il m'en fallait bien plus pour oublier mes échecs. Le silence prolongé de mon passager m'embarrassait plutôt qu'autre chose. Il avait donc avalé sa langue ??? Non !!!! il a parlé !!!

-Serait-ce abusé de votre hospitalité que de vous
demander un endroit où me reposer ? Pour moi, la journée a été rude et
je ne voudrais pas vous déranger par ma présence.


Un air déçu se peignit sur mon visage, comme si le fait d'avoir un compagnon de beuverie m'avait effleuré l'idée... Je semblais hésiter avant de répondre :

- Ben non... y a une couchette là-bas...

Je désignais un panneau à sa gauche où se trouvaient deux couchettes nichées dans la paroi. Au risque de paraître un peu lourd, je sortis un verre, que j'essuyais d'un revers de poignet après avoir soufflé dessus, histoire de présenter un truc propre au petit bonhomme, et le lui tendis :

-
pas envie de m'accompagner un peu ?

Je fis une grimace, comme si j'étais déçu de me retrouver tout seul :

-
Le chemin jusqu'à Kuat, vous savez...

Je tendis un peu plus le verre, où j'avais versé un peu de ce liquide ambré pendant que je parlais, qui hésita entre s'enfuir ou demeurer dans le gobelet, trahissant une insistance certaine :

-
Alors ?
Invité
Anonymous
HRP : navré pour le retard.

Poilant... Ha, le jeu de mot pourri ! Diable, il ne va rien m’épargner celui-là. Après, ce serait beaucoup dire que ça m’irrite. Certes, je ne vais pas danser de joie en entendant ça. Mais j’y suis habitué. Surtout pendant mes jeunes années, j’ai eu droit à tout et n’importe quoi sur le sujet, du plus subtile au totalement grossier. Difficile d’oublier ma pilosité quand on prend tant de plaisir à la pointer du doigt. Même pendant la période Padawan, ça a continué. Ils sont pas tous futés les petits du temple. Mais pas grave. Je suis comme je suis et si ça vous plais pas, tant pis pour vous. Je vais pas me tondre. En fait, présentement, ça me navre pour ce pauvre type. M’enfin, il essaye de faire de l’humour. Peut-être qu’un jour, il y arrivera. A moins que ce soit mon côté Jedi qui l’intimide et perturbe sa verve imbibée.

Bref, je ne relève pas, ni le poilant, ni l’évocation de mon rôle. Je me suis replongé dans l’observation de l’hyper-espace et de ses ténèbres opaques. L’alcoolique répond quand même à ma question. Impossible de s’isoler, les couchettes sont là. Et merde ! Je vais vraiment devoir le supporter pendant tout le voyage. Pfff... je suis maudit. Tiens, ça m’arrache un soupire. Je crois que je fais un pique d’insociabilité. L’autre m’y aide quand même pas mal, faut avouer.

Voilà qu’il m’invite à boire. Je n’ai pas envie de lui parler, pas plus de lui tenir compagnie autour d’un verre. J’hésite entre refuser tout net ou ignorer. La couchette m’attire pas mal. Je ne mentais pas quand j’ai sous-entendus être fatigué. Sauf que je me rappelle que je suis sensé faire des efforts, au moins un minimum. Pour trouver la force de prendre ce satané verre, il me faut repenser à Dagobah, à ce que j’ai échappé, au service qu’on me rend. Bon dieu, Harn, bouge-toi !


-Merci.

Bravo ! J’ai même réussi à dire quelque chose alors que je refais face à l’albinos et que j’attrape ce verre. Est-ce que je vais arriver à ajouter un truc ? Oui ? Non ? Ha... Ha... non. Je me contente de songer à la destination qui vient de m’être révélée.

Alors que je sirote, le silence reviens. Je n’ai plus l’intention de le briser. Mon mutisme ne vient pas d’un sentiment de supériorité. Je ne transpire pas de fierté. C’est juste que je ne suis pas bavard, mais alors pas du tout. Aller vers les autres, ce n’est pas mon truc. Bizarre pour un Jedi mais c’est comme ça.
Invité
Anonymous
Je haussais les épaules, la tête me tournait un peu, l'alcool faisant enfin effet.Ou c'était une illusion, de celles dont je me berçais parfois. Je scrutais l'espace autour de moi : mais mon padawan avait disparu. Je me sentis seul. Seul et désemparé. Un faible soupir m'échappa et je bus deux gorgées de plus, comme pour dissiper les brumes qui s'amassaient autour de moi. Ou pour les densifier ? Bref regard aux instruments de pilotage : je redevins moi-même, alerte, prêt à intervenir, en pleine possession de mes moyens. Le temps semblait s'étirer comme de la gomme chauffée. Je pris conscience du Jedi en train de siroter le verre que je lui avais servi et un sourire effleura mes lèvres. Un compagnon... C'était agréable, surtout aussi silencieux que celui-ci. C'était rare de trouver un taiseux, un taiseux buveur, qui ne contredisait pas son hôte. Je finis ma bouteille en longues gorgées gourmandes, comme si le liquide me manquait, puits sans fond que j'étais devenu à force de vide...

* Y a deux secondes, il voulait dormir... et finalement, le voilà qui buvait un coup avec moi... *

Les gens étaient curieux, inattendus, surprenants, et en même temps si prévisibles... Ce Jedi là était tout de même curieux. Un vrai cas d'école : comment survivait-il au temple ? au milieu de toutes les réunions et contraintes incombants aux chevaliers, la camaraderie, la vie en communauté... fallait aimer. Moi, j'avais aimé. Maintenant, habitude ou non, cela me manquait en partie, et de l'autre, j'étais bien content d'être seul et de disposer à l'envie du temps, de la Force.

-
De rien. T'en veux encore ?

Je tendais une nouvelle bouteille dont j'arrachais le bouchon des dents, avant de le rejeter d'un souffle à l'autre bout du cockpit. Il rebondit deux ou trois fois avant de s'immobiliser. Le liquide remuait au bout de mon bras, trahissant des gestes plus ou moins sécurisés. Ma voix était pâteuse :

-
T'appelles comment ? t'es Jedi depuis longtemps ? c'est bien ? tu fais quoi, exactement ? pourquoi tu fais çà ?

Je me demandais réellement ce qui pouvait pousser un chevalier à le demeurer, au lieu d'épouser vraiment la Force, comme moi je l'avais fait à force d'échecs... La mort de mes Padawans... mon coeur se serra et les larmes me vinrent aux yeux, que j'essuyais brutalement d'un revers de manches. C'est fou ce que peux faire l'alcool. En général, ça me console, mais là... ça m'ouvre les vannes.
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