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Kuat, une après-midi comme tant d'autres, par une belle journée d'été. Il faisait chaud, lourd, même. A la maison, les jumelles 'étaient montrées insupportables à force de bouger dans tous les sens, et leur mère, qui avait fort à faire avec son ménage, avait demandé à sa sœur de les emmener en ville. Il y avait une foire et quelques manèges, et Illiana Tianesli s'était dit que cela distrairait ses enfants, et les calmerait un peu. Leur père leur avait bien promis de les y emmener, mais il bossait toute la journée pour gagner le pain quotidien de la famille, lui. Quant au grand-père Fulton, il était trop âgé pour ces bêtises-là. Ainsi, ce fut avec Tata Haaricia que Saïa et Laïa partirent en ville, s'amuser à la fête foraine.

Sur place, les fillettes ne savaient plus où donner de la tête. Tant de choses brillaient de partout, ici, s'illuminaient, clignotaient! Il y avait des couleurs gaies de tous côtés, des sons intriguant, amusants, inquiétants, et des parfums alléchants, aussi! La pauvre Haaricia, bien qu'adorant ses nièces et restée fort gamine dans l'âme elle-même, peinait à surveiller les deux gosses. Généralement, elle restaient ensemble, mais là, leurs goûts différents les poussaient chacune à tirer leur tante dans des directions opposées. Saïa voulait essayer les montagnes russes et la maison hantée, tandis que Laïa préférait monter sur les petits poneys, goûter aux douceurs et gagner une peluche à la pêche aux petits canards. Haaricia s'en sortait comme elle peut, tâchant de faire plaisir à l'une, puis à l'autre, chacune à son tour, mais en fin de compte, l'enthousiasme des gamines eut raison d'elle. Laïa ayant repéré une peluche à l'air tout tendre se promener dans les bras d'un adulte, elle avait suivi ce dernier dans l'espoir de lui demande où il avait eu un si joli nounours, pour avoir le même, en oubliant les règles de sûreté les plus élémentaires. Elle avait lâché la main de Tata Haarcia. Elle s'était éloignée d'elle et de sa sœur. Et ce qui devait arriver arriva: elle se perdit. Le monsieur qui portait la peluche, avec ses grandes jambes, dans cette foule agitée, avait disparu, et Laïa se rendit compte de son erreur.

"Tata...? Saïa???"

C'était si rare, qu'il y ait une fête foraine sur Kuat. Si rare que leur famille les y emmène, avec leurs modestes moyens, toutes ces attractions coûtant plus ou moins cher. Et voilà que Laïa venait de gâcher cette merveilleuse journée. Pire, elle venait de se mettre en danger, et de perdre sa famille, peut-être pour toujours... Toute la vie sans Saïa? Rien que d'y penser, la petite fille haute comme trois pommes blêmit violemment, se mit à trembler, et à pleurer, cherchant dans la foule après sa jumelle, se heurtant à nombre d'adultes et même, d'autres enfants qui ne regardaient pas où ils allaient, ne voyaient pas la toute petite gamine perdue dans ce lieu trop vaste et surpeuplé. Se faufilant comme elle pouvait, Laïa se fit plusieurs fois renverser et même, marcher dessus, avant de parvenir à sortir de cette population sur agitée. Et là, ce ne fut pas mieux. Derrière elle, la foule, dense, impitoyable, et face à elle, plusieurs ruelles qui lui apparaissaient presque sombres tant les immeubles y étaient hauts rapprochés. Rien de bien rassurant, donc! Et puis, sa tante et sa sœur se trouvaient dans la foule, elles...

"Eh bien, ma mignonne, tu t'es perdue...?"

Un homme d'une quarantaine d'années, à l'air plutôt louche, en long manteau de cuir et chapeau assorti, style aventurier mal fagoté, venait de s'adresser à elle, une lueur inquiétante dans le regard. Laïa recula de quelques pas, ne lui répondant pas. Son papa et sa maman lui avaient toujours dit de ne pas parler aux inconnus. Mais qu'à cela ne tienne; l'individu n'avait pas de mauvaise intention, même si son look et le ton presque moqueur de sa voix le laissaient penser à l'enfant. Il pensait la ramener à la foire, quelque part où l'on pourrait faire une annonce pour enfant perdue, mais il n'en eut pas le temps. Lorsqu'il voulut prendre la main de la fillette, elle prit peur et s'enfuit en direction des ruelles. il tenta de la rattraper, mais elle se faufila entre deux grilles solidement fermées, lui étant trop grand pour y passer. Alors, il haussa les épaules et s'en lava les mains.

"Oh, puis zut. Après tout, c'est pas mes oignons." grommela-t-il, avant de s'éloigner, poings dans les poches. Laïa, elle, courut à en perdre haleine, effrayée, pour finir par trébucher aux pieds de quelqu'un, qui semblait se battre avec quelqu'un d'autre, qu'il tenait par le col...

"A... Aïe..."

Elle se releva tant bien que mal, toujours effrayée, considérant les personnes présentes avec crainte et méfiance, sa jolie robe rose toute tâchée et abîmée suite à sa course et ses nombreuses chutes. A s'être fait marcher dessus, même, on distinguait quelques ecchymoses sur ses bras et ses jambes, et une belle empreinte de semelle sur un volant de sa robe. Elle n'avait pas fière allure, la pauvrette!
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Il y a deux types de personnes : ceux qui cherchent les ennuis ... et ceux que les ennuis savent exactement où trouver. Yukân, sans que ça ne le dérange vraiment, était de la deuxième catégorie. Mais le problème qu'il peut exister dans ces cas-là, c'est quand l'ennui s'avère être la première catégorie de personne.

Depuis que l'Echani avait quitté le temple, il était déjà tomber quelque fois sur ce genre de petites frappes, se prenant pour des caïds du quartier mais qui ne valait pas un clou. Mais, d'un autre coté, toujours en rencontrer, c'est parfois un peu lassant, faut bien le reconnaître. Mais le boulot c'est le boulot. Et Yukân avait promis de ne pas laisser les injustices impunies.

Bien sur, en visitant Kuat, c'était évident qu'il allait tomber sur ce genre de situation, et l'escalade fût vite faite. Un voyou, un portefeuille, une dame âgée ... et Yukân faisant du zèle. Sauf qu'en fin de compte, le voyou n'était pas seul. Et si l'Echani avait eu les 4 autres, une poursuite franchement embêtante s'était engagée entre le dernier des loubards et le jedi. Et cet abruti avait finalement arrêté la course dans une ruelle sombre, choisissant enfin la solution virile : les poings.

Surprise : au cours du combat, le vaurien réussit à montrer quelques talents et finit par attraper l'Echani par le col. Mais une surprise n'arrive jamais seule et une gamine trébucha alors sur lui. Le moment d’inattention permit au gris de reprendre l'avantage, se servant des styles de ses aïeux pour soumettre la fripouille. Deux coups plus tard, dont un quand l'ennemi se trouvait à terre pour le mettre définitivement K.O., Yukân se relevait, victorieux.

Regardant la gamine cependant, il se rendit à l'évidence : elle n'avait rien à faire dans ce coin de la planète. Alors que faisait-elle là ? Et comme il n'y a pas 36 façons de le savoir, ni même 36 possibilités, Yukân ajouta dans sa direction :

-"Perdue, petite ? Tu vas bien ?"

Un enfant était rarement coupable aux yeux de l'Echani. C'est peut-être ce qui donna à sa voix un timbre un peu plus doux que l'habittuel... Peut-être ... qui sait ?
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~ Ambiance musicale ~

S'étant relevée tant bien que mal, sa jolie robe toute sale, ainsi que le reste de sa tenue d'ailleurs, ses mains et ses genoux écorchés, Laïa considéra l'étranger avec de grands yeux ronds et effrayés, déjà prête à s'enfuir à nouveau. Il venait de frapper un autre monsieur devant elle, en plus... Ce devait être quelqu'un de dangereux!!! Et puis, toujours cette règle sur laquelle papa et maman - mais surtout papa - insistaient beaucoup: ne jamais adresser la parole à un inconnu, ni rien accepter non plus. Surtout pas des bonbons. Heureusement, lui ne lui en proposait pas... Mais tout de même, il était inquiétant! Elle recula de quelques pas, manquant de trébucher sur le rebord du trottoir, derrière elle.

"Ah!!!"

Rétablissant plus ou moins son équilibre, elle releva ensuite ses grands yeux inquiets sur l'étranger, puis, les redescendit en direction de celui qu'il venait de mettre hors d'état de nuire. Que devait-elle faire? S'enfuir encore? Après tout, elle ne le connaissait pas, même s'il semblait s'inquiéter pour elle, comme le précédent monsieur qu'elle avait croisé depuis qu'elle s'était perdue. Et il venait de frapper violemment quelqu'un, assez pour qu'il ne bouge plus... Mais, en même temps, s'il avait voulu la frapper, elle aussi, il l'aurait déjà fait, non?

"Je..."

Elle déglutit encore et baissa les yeux vers le sol, n'osant pas le regarder en face. De ses petites mains, elle se mit à chipoter nerveusement dans sa robe, sur laquelle elle crispait ses doigts, perdue et effrayée. Elle était vraiment craquante, si petite, fragile et mignonne, toute perdue, dans sa jolie robe toute sale, ses petits genoux tout écorchés, ses cheveux coiffés en deux jolies nattes, et ses grands yeux bleus larmoyants. A moins de ne pas avoir de cœur, l'on ne pouvait que fondre devant pareil spectacle!

"Je suis perdue, oui... Je..."

Perdue. Loin de tata... et surtout, loin de Saïa. Laïa, y repensant, fondit en sanglots, portant ses petites mains toutes sales et écorchées à son visage, s'essuyant en vain les yeux, qui ne cessaient de déborder de larmes. Et si elle ne retrouvait jamais sa sœur??? Et si elle restait perdue pour toujours, dans ces ruelles toutes sombres? Avec le soir qui n'allait pas tarder à tomber, en plus... Tata Haaricia et Saïa allaient rentrer à la maison, sans elle. Tout le monde serait inquiet. Et elle, elle allait errer toute seule dans la ville, sans savoir comment rentrer à la maison. Elle serait dehors quand il allait faire nuit. Elle n'aurait pas à manger. Elle aurait froid. Et s'il pleuvait? Et surtout... Par-dessus tout... Elle ne reverrait plus Saïa, et cette idée-là demeurait de loin la plus insupportable pour la jumelle égarée.
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