Darth Velvet
# Aléas stellaires [PV Léonard] - Jeu 6 Sep 2012 - 13:23
La douleur. Elle m’assaille de son arrogance cruelle, envahit mes veines d’un fluide vénéneux et brulant, alors que fleurissent sur ma peau dénudée, les sévices de mon tortionnaire. Les chaines mordent ma chair traçant des sillons vermeils sur mes poignets endoloris. Plus je me débats pour me soustraire à sa perfidie, plus je goûte au sel de mes liens. Pourtant pas une larme ne roule sur mes joues poussiéreuses, tandis que sa main enserre mon menton dans un étau brutal. Mes yeux demeurent secs… anesthésiés… sans flammes. Son souffle glisse le long de mon cou, susurrant les innombrables tortures qu’il me réserve. Ses doigts eux… vagabondent sur mes plaies, se délectant de mon sang tel des vampires assoiffés. Une bouffée de haine attise ma colère. Les chaines tintent sous ma révolte, brisant ce sursaut de volonté. Son rire glacial emplit l’espace de mon désespoir sans atténuer la fureur qui m’habite, ni ce désir obsédant…
Mes paupières s’ouvrent… encore frissonnantes des turpitudes de ce rêve lancinant. Un cauchemar teinté de souvenirs un peu trop vivaces pour que j’écarte ces images honnies d’un battement de cils. J’inspire profondément. Le temps me semble figé alors que je demeure immobile sous les draps rêches de ma couchette, le regard vide perdu sur le large hublot de ma cabine. Si au début du voyage, les nuits étoilées se dessinait au plafond de mon refuge, je jouis à présent du spectacle chatoyant d’un ciel bleu aux nuances mouvantes provoquée par l’hyper-espace. Le voyage avance et je me sens pourtant lasse de cette itinérance. Le désir de poser mes bagages traverse mon esprit un instant, avant que je le chasse comme un insecte indésirable. Je n’ai que trop ressassé ma morosité, pourquoi ne pas évacuer les tensions obscurcissant mes pensées sur le pont des voyageurs…. Mes doigts se referment sur les draps que j’écarte avec une certaine brusquerie tandis que je me lève avec cette même vigueur.
Le pont est presque désert hormis ces rombières d’Hapès, coulant des œillades mielleuses dans ma direction et quelques humains à l’attitude renfrognée. J’hausse les épaules, indifférente à leurs cancans perfides, et m’installe à l’une des tables réservée aux clients du vaisseau tout en commandant au droïde une boisson chaude. Le temps s’égrène différemment lors d’un périple dans le cosmos, les repères s’en trouvent chamboulés et la notion devient toute relative. Surtout lorsque les baies vitrées offrant une vue imprenable sur les merveilles de l’Univers se parent d’un manteau d’azur moiré.
Tililit « Mesdames, Messieurs, je suis le Capitaine Z’eltross, votre commandant de bord. Nous allons quitter l’hyper-espace quelques instants afin de recalculer notre trajectoire. Je vous invite vivement à apprécier le panorama sur le pont des voyageurs, où nous aurons la vision magnifique de la Nébuleuse d’Escale et du système Icare. En vous souhaitant un agréable moment » Tililit
Le calme que je recherchais se trouve rapidement soufflé par les badauds accourant pour ne rien manquer de cet arrêt impromptu. Appuyant mes coudes sur la table tout en sirotant mon thé, je ne peux qu’observer cet échantillon de races et spécimens divers. Il y a un peu de tout, du togruta guindé au dug nauséabond. Un vrai mélange des genres auquel je suis sûre d’apporter ma touche personnelle avec mon teint vert pâle et ma tenue violine fortement inspirée de celle des Jedis. Mes lèvres s’ourlent d’un sourire sincèrement amusé sur cette faune bigarre tandis que le bleu envoutant s’efface du panorama pour laisser apparaitre les beautés de l’espace.
C’est vrai… le paysage est magnifique… indescriptible. Au loin la valse des planètes autour d’un astre bleuté. A coté les effluves nuageuses de la nébuleuse tour à tour verte, turquoise et orange. En fond, l’obscurité profonde du vide intersidéral pailleté d’étoiles scintillantes. Je me perd dans cette contemplation, lovée dans une bulle d’admiration. Je ne sais ce qui cause cet intermède et ce contretemps dans notre itinéraire, mais j’en apprécie les offrandes. Mon regard pétille, s’ajoutant aux exclamations émerveillées de quelques enfants. Pourtant il me semble comme un défaut dans la perfection spatiale de ce tableau. Comme un petit pincement. Comme un mauvais pressentiment. Mes prunelles s’étrécissent devenant deux fentes bleues scrutatrices. Rien… ou… peut-être… un point mouvant ? Un astéroïde peut-être… surement… Non… il y en a un deuxième… un troisième… ! Mon sourire ébahi s’estompe progressivement à mesure que les points noirs grossissent offrant les formes profilées d’un chasseur. Ma langue claque sur mon palais, et je me lève en toute hâte. Déjà, une femme dans l’assistance pointe à son tour son doigt sur ce qui s’approche inévitablement de notre position, mais je n’attends pas, sentant résonner en mois les prémices d’un sombre présage.
Des bâtiments stellaires en approche… il y a peu d’alternative à leur présence dans ce même coin de l’Univers que notre vaisseau… et je penche inévitablement pour la moins agréable de toutes. Pirates, esclavagiste ou indépendantistes belliqueux…. Mes pas claquent sur le revêtement de plastacier, pressés, désordonnés, je crois que je cours presque attirant sur moi, des regards étonnés. Je dois absolument récupérer mon sabre, négligemment abandonné sur la commode de mes quartiers. Une erreur de novice. L’alarme n’a pas encore résonné et je m’en étonne, mais toutes à mes pensées j’en oublie de regarder où je vais. Au détour du corridor, mon épaule se heurte violemment à la silhouette d’un autre. Déséquilibrée par le choc, je vacille puis bascule. Ma main se tend cherchant quelqu’un ou quelque chose à laquelle se raccrocher… une… une bure ? Mes doigts se referment dans le vide et mon visage reflète une stupéfaction la hauteur de mes sentiments.
Mes paupières s’ouvrent… encore frissonnantes des turpitudes de ce rêve lancinant. Un cauchemar teinté de souvenirs un peu trop vivaces pour que j’écarte ces images honnies d’un battement de cils. J’inspire profondément. Le temps me semble figé alors que je demeure immobile sous les draps rêches de ma couchette, le regard vide perdu sur le large hublot de ma cabine. Si au début du voyage, les nuits étoilées se dessinait au plafond de mon refuge, je jouis à présent du spectacle chatoyant d’un ciel bleu aux nuances mouvantes provoquée par l’hyper-espace. Le voyage avance et je me sens pourtant lasse de cette itinérance. Le désir de poser mes bagages traverse mon esprit un instant, avant que je le chasse comme un insecte indésirable. Je n’ai que trop ressassé ma morosité, pourquoi ne pas évacuer les tensions obscurcissant mes pensées sur le pont des voyageurs…. Mes doigts se referment sur les draps que j’écarte avec une certaine brusquerie tandis que je me lève avec cette même vigueur.
Le pont est presque désert hormis ces rombières d’Hapès, coulant des œillades mielleuses dans ma direction et quelques humains à l’attitude renfrognée. J’hausse les épaules, indifférente à leurs cancans perfides, et m’installe à l’une des tables réservée aux clients du vaisseau tout en commandant au droïde une boisson chaude. Le temps s’égrène différemment lors d’un périple dans le cosmos, les repères s’en trouvent chamboulés et la notion devient toute relative. Surtout lorsque les baies vitrées offrant une vue imprenable sur les merveilles de l’Univers se parent d’un manteau d’azur moiré.
Tililit « Mesdames, Messieurs, je suis le Capitaine Z’eltross, votre commandant de bord. Nous allons quitter l’hyper-espace quelques instants afin de recalculer notre trajectoire. Je vous invite vivement à apprécier le panorama sur le pont des voyageurs, où nous aurons la vision magnifique de la Nébuleuse d’Escale et du système Icare. En vous souhaitant un agréable moment » Tililit
Le calme que je recherchais se trouve rapidement soufflé par les badauds accourant pour ne rien manquer de cet arrêt impromptu. Appuyant mes coudes sur la table tout en sirotant mon thé, je ne peux qu’observer cet échantillon de races et spécimens divers. Il y a un peu de tout, du togruta guindé au dug nauséabond. Un vrai mélange des genres auquel je suis sûre d’apporter ma touche personnelle avec mon teint vert pâle et ma tenue violine fortement inspirée de celle des Jedis. Mes lèvres s’ourlent d’un sourire sincèrement amusé sur cette faune bigarre tandis que le bleu envoutant s’efface du panorama pour laisser apparaitre les beautés de l’espace.
C’est vrai… le paysage est magnifique… indescriptible. Au loin la valse des planètes autour d’un astre bleuté. A coté les effluves nuageuses de la nébuleuse tour à tour verte, turquoise et orange. En fond, l’obscurité profonde du vide intersidéral pailleté d’étoiles scintillantes. Je me perd dans cette contemplation, lovée dans une bulle d’admiration. Je ne sais ce qui cause cet intermède et ce contretemps dans notre itinéraire, mais j’en apprécie les offrandes. Mon regard pétille, s’ajoutant aux exclamations émerveillées de quelques enfants. Pourtant il me semble comme un défaut dans la perfection spatiale de ce tableau. Comme un petit pincement. Comme un mauvais pressentiment. Mes prunelles s’étrécissent devenant deux fentes bleues scrutatrices. Rien… ou… peut-être… un point mouvant ? Un astéroïde peut-être… surement… Non… il y en a un deuxième… un troisième… ! Mon sourire ébahi s’estompe progressivement à mesure que les points noirs grossissent offrant les formes profilées d’un chasseur. Ma langue claque sur mon palais, et je me lève en toute hâte. Déjà, une femme dans l’assistance pointe à son tour son doigt sur ce qui s’approche inévitablement de notre position, mais je n’attends pas, sentant résonner en mois les prémices d’un sombre présage.
Des bâtiments stellaires en approche… il y a peu d’alternative à leur présence dans ce même coin de l’Univers que notre vaisseau… et je penche inévitablement pour la moins agréable de toutes. Pirates, esclavagiste ou indépendantistes belliqueux…. Mes pas claquent sur le revêtement de plastacier, pressés, désordonnés, je crois que je cours presque attirant sur moi, des regards étonnés. Je dois absolument récupérer mon sabre, négligemment abandonné sur la commode de mes quartiers. Une erreur de novice. L’alarme n’a pas encore résonné et je m’en étonne, mais toutes à mes pensées j’en oublie de regarder où je vais. Au détour du corridor, mon épaule se heurte violemment à la silhouette d’un autre. Déséquilibrée par le choc, je vacille puis bascule. Ma main se tend cherchant quelqu’un ou quelque chose à laquelle se raccrocher… une… une bure ? Mes doigts se referment dans le vide et mon visage reflète une stupéfaction la hauteur de mes sentiments.
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Jeu 6 Sep 2012 - 23:34
D’une pierre de coup. Mon ancien maître avait insisté pour que je prenne des vacances.. Et moi j’avais un travail à terminer. Donc, partis en mission sous couvert d’un voyage d’étude, j’avais une semaine à passer dans divers astroport pour trouver un trafique étrange : des armateurs spatiaux semblaient vendre les étapes spatiales des transports à des pirates.
Bref, je profitais de chacune des étapes pour me détendre un peu, éventuellement compléter ma documentation, tout en menant une enquête sur chacun des transports que j’avais pris et dans les astroports. Somme toute, je voyageais un peu en collant mon nez un peu partout.
C’était rare que je bouge. Mais après les récents évènements, j’avais besoin d’un grand bol d’air. Pour une fois, quitter Ondéron avait été simple tant j’avais l’impression que le Temple était trop petit pour moi.
Aussi, je déambulais dans les couloirs de ce bâtiment, sans vraiment savoir où il allait, un livre à la main, les lunettes sur mon nez. Un livre fort intéressant sur la part d’inconnue dans les attractions spatiales. Je cherchais à savoir si oui ou non l’action de la Force était perceptible dans les interactions entres astres. Et donc, en conséquence, sir cette puissance, concrètement activée pour la sauvegarde de la cohésion des choses, était ou non exploitable.
A côté, un carnet sur lequel je notais mes théories, ayant hâte d’être en mesure de formuler de réelles hypothèses avec des archives convenables. Ce que j’avais sous le coudre était en fait l’aboutissement de mes économies. Un petit tas de livres acheté. Disons que ça n’avait rien eu de bon marché dans la mesure où j’avais préféré une version écrite et non pas des holocrons. Mais bon, on ne se refait pas.
Ainsi donc, je me baladais, de ponts en ponts, n’ayant pour les attraits de l’espace que peu d’intérêt. J’étais bien trop… Pragmatique pour ça ? L’étude m’intéressait plus que l’observation béate. Somme toute, le seul impacte qu’eut, pour moi, le message du capitaine, ce fut de me coller au mur prestement pour éviter la foule de passager curieux qui se précipitait sur le premier pont en quête de rêve et de vitre sur lesquelles coller leur nez.
J’avais déjà faillis tomber a cause de la sortie précipitée de l’hyperespace, alors j’avais désormais fort peu envie d’ajouter à cela une bonne centaine de passagers me marchant dessus sans la moindre aménité.
…
Sortie précipitée de l’hyperespace ? Fichtre et sang ! Peste et diantre ! J’étais en plein dedans !
Un bras fila droit dans ma poche, cherchant à prendre mon communicateur. Concentré dans cette tâche ardue qu’était celle de se saisir d’un petit objet dans ma poche sans faire tomber mon amas de livre, je ne vis rien arriver. Pas même la jeune femme qui ne semblait pas plus alerte que moi.
Collision de plein fouet, je fis un pas en arrière, souffle coupé. Je sentis une main tenter de s’accrocher à ma bure puis, vacillante, la longer sans même s’y tenir. Encore heureux, j’aurai chuté sur elle plutôt que de la retenir. De mon côté, vif d’esprit, mes mains tendues avaient arrêté mes livres en plein air, par télékinésie. Avec courtoisie quoique de cette voix froide, j’avais gentiment grondé, sans encore baisser les yeux.
-Eh ben, mademoiselle, vous devriez vaguement regarder ou vous marchez.. Nous aurions tous moins d’ennuis avec les lois de la gravité.
Alors que je regardais enfin mon interlocutrice, mes yeux s’arrondirent. Une de mes mains tomba, tandis que les objets maintenus dans les airs suivirent le même chemin. Un étrange bruit de casse me signala que mon communicateur avait été écrasé par mon volume. Alors que mes lunettes glissaient mollement le long de la pseudo-bure de..
-Velyriana ?!
Ma bouche resta un moment entrouverte tandis que mes yeux, si froid et impassibles se teintaient de stupeur
-Velyriana..
Cette fois, le nom était tombé comme en écho à une pensée en suspens. Des doutes, des questions.. De la joie aussi ? Une chose était sure, je m’en souvenais fort bien. Non pas que nous ayons eu un grand passé ensemble.. Pour cause, elle avait été formée sur Coruscant, surtout, et moi sur Ondéron. Pour ma thèse, j’avais deux ou trois fois fais des aller-retour entre les deux Temples.. Mais sans plus. Mais à chaque fois, je m’y étais fais remarquer. Et à chaque fois, je l’avais remarqué. Des petits détails, mais surtout son rire. A l’époque, elle était joyeuse, moi pas. Et ceux qui avaient le rire honnête et francs restaient gravés dans ma mémoire. Elle y était. De mon coté, j’étais du genre pince-sans-rire, studieux au possible.. Le genre qui passe son temps a coté de la fontaine du Temple à potasser. J’avais bien une ou deux fois croisé son regard à ces occasions, de là à ce qu’elle se souvienne de moi..
En revanche, moi si. Ma mémoire était parfaite. Et le nom tomba une troisème fois, comme une sanction. D’un geste de bras, mon sabre tomba depuis le haut de ma manche jusqu’à porté de ma main, sans pour autant devenir visible.
-Velyriana.
Une sanction. Les yeux redevinrent l’acier dur. Je la scrutais, douteux, méfiant. Si elle était encore vivante, pourquoi n’avait-elle pas repris contact avec un temple ? Sa disparition avait été reportée, pas son retour.
Mon être tout entier redevint froid et raide, soumis aux obligations du devoir. Les eclairs de surprises et de joie furent immédiatement douchés, remplacé par cette immuable volonté de chevalier Jedi, forte et inébranlable.
Je balayais l’air devant moi d’un large geste de la main, tandis que mes deux livres se relevaient pour léviter jusque dans mon dos. Mon ample tour de bras se finit par une main tendue à Velvet, lui proposant mon aide pour se relever. Mes lunettes, discrètes avaient échappé à ma vue, et compte tenu du contexte, je ne m’en souciais plus. Mon regard inquisiteur porté sur celle qui était encore à terre semblait présager du futur proche : milles questions implacables semblaient être transmis, et j’étais certain qu’elle avait compris ce déchainement interrogatif.
Si je n’avais pas été hostile, c’était parce que le doute était possible, et que de toute façon, agresser en premier n’était pas dans les prérogatives Jedi. Et puis c’était Velyriana.. Eut-elle été mon adversaire, frapper une personne qui, par son appartenance à notre Ordre avait été ma sœur.. C’eut été vraiment dur. Cependant, si je lui avais proposé mon aide, je bloquais ostensiblement le passage.
Absolument pas au courant de ce qui se passait au dehors, et loin d’imaginer une attaque de pirate –encore que cela ne m’aurait pas surpris compte tenu de ma mission..- je ne pensais à présent qu’à demander des comptes à Velvet, et elle ne partirait pas d’ici avant que j’ai obtenu mes réponses. Et puis de toute façon, mon communicateur avait été détruit, je n’avais donc rien de mieux à faire.
Bref, je profitais de chacune des étapes pour me détendre un peu, éventuellement compléter ma documentation, tout en menant une enquête sur chacun des transports que j’avais pris et dans les astroports. Somme toute, je voyageais un peu en collant mon nez un peu partout.
C’était rare que je bouge. Mais après les récents évènements, j’avais besoin d’un grand bol d’air. Pour une fois, quitter Ondéron avait été simple tant j’avais l’impression que le Temple était trop petit pour moi.
Aussi, je déambulais dans les couloirs de ce bâtiment, sans vraiment savoir où il allait, un livre à la main, les lunettes sur mon nez. Un livre fort intéressant sur la part d’inconnue dans les attractions spatiales. Je cherchais à savoir si oui ou non l’action de la Force était perceptible dans les interactions entres astres. Et donc, en conséquence, sir cette puissance, concrètement activée pour la sauvegarde de la cohésion des choses, était ou non exploitable.
A côté, un carnet sur lequel je notais mes théories, ayant hâte d’être en mesure de formuler de réelles hypothèses avec des archives convenables. Ce que j’avais sous le coudre était en fait l’aboutissement de mes économies. Un petit tas de livres acheté. Disons que ça n’avait rien eu de bon marché dans la mesure où j’avais préféré une version écrite et non pas des holocrons. Mais bon, on ne se refait pas.
Ainsi donc, je me baladais, de ponts en ponts, n’ayant pour les attraits de l’espace que peu d’intérêt. J’étais bien trop… Pragmatique pour ça ? L’étude m’intéressait plus que l’observation béate. Somme toute, le seul impacte qu’eut, pour moi, le message du capitaine, ce fut de me coller au mur prestement pour éviter la foule de passager curieux qui se précipitait sur le premier pont en quête de rêve et de vitre sur lesquelles coller leur nez.
J’avais déjà faillis tomber a cause de la sortie précipitée de l’hyperespace, alors j’avais désormais fort peu envie d’ajouter à cela une bonne centaine de passagers me marchant dessus sans la moindre aménité.
…
Sortie précipitée de l’hyperespace ? Fichtre et sang ! Peste et diantre ! J’étais en plein dedans !
Un bras fila droit dans ma poche, cherchant à prendre mon communicateur. Concentré dans cette tâche ardue qu’était celle de se saisir d’un petit objet dans ma poche sans faire tomber mon amas de livre, je ne vis rien arriver. Pas même la jeune femme qui ne semblait pas plus alerte que moi.
Collision de plein fouet, je fis un pas en arrière, souffle coupé. Je sentis une main tenter de s’accrocher à ma bure puis, vacillante, la longer sans même s’y tenir. Encore heureux, j’aurai chuté sur elle plutôt que de la retenir. De mon côté, vif d’esprit, mes mains tendues avaient arrêté mes livres en plein air, par télékinésie. Avec courtoisie quoique de cette voix froide, j’avais gentiment grondé, sans encore baisser les yeux.
-Eh ben, mademoiselle, vous devriez vaguement regarder ou vous marchez.. Nous aurions tous moins d’ennuis avec les lois de la gravité.
Alors que je regardais enfin mon interlocutrice, mes yeux s’arrondirent. Une de mes mains tomba, tandis que les objets maintenus dans les airs suivirent le même chemin. Un étrange bruit de casse me signala que mon communicateur avait été écrasé par mon volume. Alors que mes lunettes glissaient mollement le long de la pseudo-bure de..
-Velyriana ?!
Ma bouche resta un moment entrouverte tandis que mes yeux, si froid et impassibles se teintaient de stupeur
-Velyriana..
Cette fois, le nom était tombé comme en écho à une pensée en suspens. Des doutes, des questions.. De la joie aussi ? Une chose était sure, je m’en souvenais fort bien. Non pas que nous ayons eu un grand passé ensemble.. Pour cause, elle avait été formée sur Coruscant, surtout, et moi sur Ondéron. Pour ma thèse, j’avais deux ou trois fois fais des aller-retour entre les deux Temples.. Mais sans plus. Mais à chaque fois, je m’y étais fais remarquer. Et à chaque fois, je l’avais remarqué. Des petits détails, mais surtout son rire. A l’époque, elle était joyeuse, moi pas. Et ceux qui avaient le rire honnête et francs restaient gravés dans ma mémoire. Elle y était. De mon coté, j’étais du genre pince-sans-rire, studieux au possible.. Le genre qui passe son temps a coté de la fontaine du Temple à potasser. J’avais bien une ou deux fois croisé son regard à ces occasions, de là à ce qu’elle se souvienne de moi..
En revanche, moi si. Ma mémoire était parfaite. Et le nom tomba une troisème fois, comme une sanction. D’un geste de bras, mon sabre tomba depuis le haut de ma manche jusqu’à porté de ma main, sans pour autant devenir visible.
-Velyriana.
Une sanction. Les yeux redevinrent l’acier dur. Je la scrutais, douteux, méfiant. Si elle était encore vivante, pourquoi n’avait-elle pas repris contact avec un temple ? Sa disparition avait été reportée, pas son retour.
Mon être tout entier redevint froid et raide, soumis aux obligations du devoir. Les eclairs de surprises et de joie furent immédiatement douchés, remplacé par cette immuable volonté de chevalier Jedi, forte et inébranlable.
Je balayais l’air devant moi d’un large geste de la main, tandis que mes deux livres se relevaient pour léviter jusque dans mon dos. Mon ample tour de bras se finit par une main tendue à Velvet, lui proposant mon aide pour se relever. Mes lunettes, discrètes avaient échappé à ma vue, et compte tenu du contexte, je ne m’en souciais plus. Mon regard inquisiteur porté sur celle qui était encore à terre semblait présager du futur proche : milles questions implacables semblaient être transmis, et j’étais certain qu’elle avait compris ce déchainement interrogatif.
Si je n’avais pas été hostile, c’était parce que le doute était possible, et que de toute façon, agresser en premier n’était pas dans les prérogatives Jedi. Et puis c’était Velyriana.. Eut-elle été mon adversaire, frapper une personne qui, par son appartenance à notre Ordre avait été ma sœur.. C’eut été vraiment dur. Cependant, si je lui avais proposé mon aide, je bloquais ostensiblement le passage.
Absolument pas au courant de ce qui se passait au dehors, et loin d’imaginer une attaque de pirate –encore que cela ne m’aurait pas surpris compte tenu de ma mission..- je ne pensais à présent qu’à demander des comptes à Velvet, et elle ne partirait pas d’ici avant que j’ai obtenu mes réponses. Et puis de toute façon, mon communicateur avait été détruit, je n’avais donc rien de mieux à faire.
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Ven 7 Sep 2012 - 11:41
Velyriana… Il y a si longtemps... La chaleur de mon nom s’instille comme une liqueur douce et acidulée dans mes veines, alliage agréable de souvenirs, de réminiscences, d’enfance. Mes lèvres s’entrouvrent sur un souffle court, et mon esprit s’abandonne aux résurgences mélancoliques que cette voix masculine souffle en moi. Pourquoi ce simple mot suffit-il à ranimer une petite flamme dans mon cœur, une braise étouffée et brimée sous les sévices d’un passé méprisable ? La faute à l’homme ou à l’intonation dont il use ? Je lève vers lui un regard perdu, où se mêlent indécision, tristesse et nostalgie.
Je longe les traits légèrement familiers de cet inconnu qui ne doit pas réellement l’être. La silhouette est fine et longue, le visage emprunt d’un étonnement diffus, les iris anthracites résonnantes encore de stupeur avant de reprendre une couleur implacable et austère. Il se ferme, érigeant entre nous des barrières invisibles dont mon nom répété avec sentence se fait l’écho. Est-ce cette grise mine, oscillant entre impassibilité et froideur qui éveille/ ravive en moi l’esquisse d’un adolescent d’antan ? Qui était il déjà, ce jeune homme arpentant occasionnellement les corridors du Temple, le sourire rare, l’œil éteint et toujours rivé dans les livres ? J’ai oublié… rejeté ce passé. La lame du présent effleure mon échine d’un frissonnement rappelant à la rêveuse Velyriana qu’elle ne tient plus aucune place dans ma vie… si ce n’est peut-être celle de garde-fou.
Une main se tend, prête à me porter assistance. L’invite est tentante. Tout au fond de moi, cette petite voix me presse d’accepter ce gage de sollicitude. Mes doigts se lèvent, indécis, prenant le chemin de cette paume galamment offerte avant de s’en détourner. L’idée d’un contact entre moi et cet inévitable jédi me donne soudainement la nausée. C’est seule que je me redresse avisant simultanément de cette perte inopinée de temps.
« Velyriana est morte. » maugréais-je entre mes dents tout en me fustigeant mentalement pour cette faiblesse passagère.
J’époussette la saleté imaginaire maculant de son inexistence mes vêtements, espérant éviter une confrontation que je sens malgré tout poindre. Le temps suffisant pour lui de s’ôter de mon chemin, mais d’avance je sais qu’il n’en sera rien. Malédiction ! Fallait-il qu’à ma bêtise de sortir désarmée, qu’à ma malchance de me retrouver sur ce vol, j’ajoute le désagrément d’une rencontre avec l’un de mes anciens pairs ! Léonard. Surgissant de je ne sais où son nom me percute avec la vélocité d’un éclair pendant l’orage
« Ecartes toi Léonard, je n’ai pas de temps à perdre ni avec toi, ni avec personne »
La dureté glaciale de mes intonations me surprend. Mais l’évidence parle d’elle-même, je suis pressée, et lui le sera certainement aussi lorsque se déclencheront les alarmes. Mon attitude se veut plus agressive physiquement alors que je dévore d’un pas cet espace qui nous sépare.
« S’il te plait, laisses moi passer ! »
En ponctuation à cette supplication énoncée aussi froidement que possible, une secousse violente ébranle le vaisseau, de la coque à la proue, me projetant contre ce jedi dont j’espérais tant fuir le contact. Ils ont attaqué !
« Trop tard ! » éructais-je avec aigreur
Cette pensée me galvanise avant de me refroidir instantanément devant le regard hautement inquisiteur de celui que j’écrase sous mon poids plume.
« Je n’ai rien fait… » Lâchais-je dans un soucis de justesse tout en m’empressant de m’écarter de ce maudit Léornard.
Déjà, des hurlements se répercutent au loin, accompagnant le cri strident des alarmes et leurs flashs inoptisants.
Je longe les traits légèrement familiers de cet inconnu qui ne doit pas réellement l’être. La silhouette est fine et longue, le visage emprunt d’un étonnement diffus, les iris anthracites résonnantes encore de stupeur avant de reprendre une couleur implacable et austère. Il se ferme, érigeant entre nous des barrières invisibles dont mon nom répété avec sentence se fait l’écho. Est-ce cette grise mine, oscillant entre impassibilité et froideur qui éveille/ ravive en moi l’esquisse d’un adolescent d’antan ? Qui était il déjà, ce jeune homme arpentant occasionnellement les corridors du Temple, le sourire rare, l’œil éteint et toujours rivé dans les livres ? J’ai oublié… rejeté ce passé. La lame du présent effleure mon échine d’un frissonnement rappelant à la rêveuse Velyriana qu’elle ne tient plus aucune place dans ma vie… si ce n’est peut-être celle de garde-fou.
Une main se tend, prête à me porter assistance. L’invite est tentante. Tout au fond de moi, cette petite voix me presse d’accepter ce gage de sollicitude. Mes doigts se lèvent, indécis, prenant le chemin de cette paume galamment offerte avant de s’en détourner. L’idée d’un contact entre moi et cet inévitable jédi me donne soudainement la nausée. C’est seule que je me redresse avisant simultanément de cette perte inopinée de temps.
« Velyriana est morte. » maugréais-je entre mes dents tout en me fustigeant mentalement pour cette faiblesse passagère.
J’époussette la saleté imaginaire maculant de son inexistence mes vêtements, espérant éviter une confrontation que je sens malgré tout poindre. Le temps suffisant pour lui de s’ôter de mon chemin, mais d’avance je sais qu’il n’en sera rien. Malédiction ! Fallait-il qu’à ma bêtise de sortir désarmée, qu’à ma malchance de me retrouver sur ce vol, j’ajoute le désagrément d’une rencontre avec l’un de mes anciens pairs ! Léonard. Surgissant de je ne sais où son nom me percute avec la vélocité d’un éclair pendant l’orage
« Ecartes toi Léonard, je n’ai pas de temps à perdre ni avec toi, ni avec personne »
La dureté glaciale de mes intonations me surprend. Mais l’évidence parle d’elle-même, je suis pressée, et lui le sera certainement aussi lorsque se déclencheront les alarmes. Mon attitude se veut plus agressive physiquement alors que je dévore d’un pas cet espace qui nous sépare.
« S’il te plait, laisses moi passer ! »
En ponctuation à cette supplication énoncée aussi froidement que possible, une secousse violente ébranle le vaisseau, de la coque à la proue, me projetant contre ce jedi dont j’espérais tant fuir le contact. Ils ont attaqué !
« Trop tard ! » éructais-je avec aigreur
Cette pensée me galvanise avant de me refroidir instantanément devant le regard hautement inquisiteur de celui que j’écrase sous mon poids plume.
« Je n’ai rien fait… » Lâchais-je dans un soucis de justesse tout en m’empressant de m’écarter de ce maudit Léornard.
Déjà, des hurlements se répercutent au loin, accompagnant le cri strident des alarmes et leurs flashs inoptisants.
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Ven 7 Sep 2012 - 17:55
« Velyriana est morte »
Cette phrase, courte et efficace était un paradoxe fort intéressant. S’il en disait long sur celle que j’avais aujourd’hui en face de moi, ça n’en demeurait pas moins une réflexion vide de sens. Mais l’heure n’était pas aux débats philosophiques, et l’attitude pressante de mon interlocutrice m’orientait vers d’autres plans.La femme que j’avais devant moi était surprenante. Aussi paradoxale que cette réflexion, me disais-je. Il y avait autre chose. C’était évident, il y avait quelqu’un d’autre que Velyriana. Mais sans aller dans des conceptions idéologiques ou métaphysiques, le fait que cette vieille sœur d’arme était encore là ne faisait pas le moindre doute. La simple robe qu’elle portait, maladroit simulacre de la mienne était en soit la marque la plus forte d’un profond malaise. Inutile de chercher à trouver le sens allégorique de ma main tendue et de son hésitation.. Elle était mal.
Derrière mon rempart d’impassibilité, je me pris à me demander ce que cette pauvre femme avait bien dû endurer..
Bon, il fallait bien dire que je n’eus pas vraiment le temps de trop me le demander. Si j’avais soigneusement gardé le silence jusqu’ici, c’était pour avoir le loisir de l’entendre et de pouvoir froidement analyser chacune de ses paroles afin de savoir d’elle ce que je voulais en savoir sans pour autant avoir besoin de me limiter à ses froides mises en garde.
Mon vagabonde intellectuel s’était arrêtée net, tranché par la supplique de Velyriana. Froide, agressive, mais supplique tous de même. Etant moi-même un havre de glace profondément incapable d’émotions lorsque le devoir me l’ordonnait, j’étais totalement indifférent à ses variations de tons et ses pseudos menaces. Après tout, si elle avait voulu m’écarter de son chemin et qu’elle en avait eu les moyens, elle ne s’en serait pas privé. Restait donc un « S’il te plait ». Bref, pour qu’après son aigreur première elle en vienne à une telle extrémité, c’est que la situation était grave.
Mais à peine avais-je le temps d’y penser qu’une secousse prit le vaisseau : un abordage. Bien campé sur mes jambes et fort méfiant depuis qu’elle avait ignoré ma main tendu, la secousse m’avait passablement laissé de marbre. Elle en revanche qui avait tenté de m’intimider d’un pas en avant avait perdu son équilibre, et était tombée contre moi. Penché dans une position instable, ma main droite se retrouvé cependant contre son ventre, et avec elle, une action rapidement envisageable : un coup de sabre ou l’utilisation de la Force.
Fort heureusement, elle ne tenait pas plus que moi à rester dans cette position, et après m’avoir allègrement fait part de sa mauvaise humeur et de son empressement, elle finit par se détacher de moi avec un soulagement non dissimulé. Vexant ? A peine. Haussant un sourcil devant ce « Je n’ai rien fait », je jugeais enfin que la parole était à moi.
Exaspérant au possible, ma voix reprit son court, calme et posée, comme si autour de moi, l’urgence semblait se dissiper. Plus la situation devenait oppressante, plus mon aura de calme devenait présente, terrifiante même, comme si on aurait pu s’attendre à ce qu’un bout du couloir ne commence à geler.
-Il semble évident que nous avons des problèmes plus urgents à régler que les aléas de ta personne, Velyriana. Je serai heureux que tu m’expliques qui tu es dans le détail, mais pour le moment il faudra te contenter de ce nom, c’est le seul que je te connais.
Histoire de ponctuer ma phrase d’une preuve de détermination évidente, et en réaction aux hurlements, mon sabre tomba définitivement de ma manche jusqu’à ma main. La lumière verte s’en dégagea presque instantanément, forçant Velyriana a exécuter un pas en arrière.
-Personne ici n’a plus de temps à perdre, et tu n’as, à présent, plus le temps de ne rien faire. Tu en as déjà assez fait par ailleurs pour ne pas te rendre utile à présent.
Je jetais un regard agacé au communicateur en miettes. Si ce dernier avait été en bon état, d’ici cinq minutes, j’avais un bon quart de la flotte républicaine du secteur prête à intervenir. Maintenant, grâce à elle, j’étais seul capable d’agir.
Seul.. Avec elle ? Ou contre ? Peste et diantre ! Fallait-il que la personne la plus capable de m’aider sur ce bâtiment soit justement celle la plus apte à me faire du tort.. ? Mais bon, face à des pirates, je préférai croire en une mauvaise Sith qu’en de vrais forbans. Que faire d’elle .. ?
Une poignée de secondes infinies tomba, je restais indécis. Ce furent l’approche des bruits qui me décidèrent. Je pointais mon arme au sol avant de laisser tomber, aussi impassiblement que si je lui avais donné l’heure :
-Que la Force soit avec toi, Velyriana.
A ce moment-là, dans une jeu de scène de terreur parfaitement inutile, la porte qu’avait passé Velvet sauta, dévoilant une paire de contrebandiers armés. Médusés, leurs yeux s’arrêtèrent sur mon sabre.
-Un Jedi !
Vif, je sautais par-dessus ma vieille camarade, l’ignorant royalement. Mon esprit réagit aussi vite que mon corps : mon Soresu fut immédiat, répondant à mon besoin instinctif de défense. Gêné cependant par l’étroitesse des lieux, deux tirs bien placés virent brûler intégralement ma manche gauche. Mon sabre freiné par un coup porté dans le mur du vaisseau n’avait été d’aucune utilité, et si ma main ne ressemblait pas à un steak de bantha a point c’était grâce à un prodigieux reflexe. Avisant ma situation, d’un geste rapide, j’éteignais dans l’air les flammes tout en envoyant valser par une vague de Force mes deux adversaires. D’un dernier bond, je les rejoignais puis, d’un revers précis de sabre, j’ouvrais dans leurs mains de larges plaies immédiatement cautérisées par la brûlure infligée. Loin d’être proches de la mort, ces deux-là étaient cependant rendus inoffensifs. J'étais parfaitement insensibles à leurs plaintes
Un rire sarcastique me pris tandis que je vérifiais mon travail. Etant donné notre position initiale, j’avais troqué ma manche gauche contre une rafale de baster tirée dans le dos de Velyriana. Si avec ça mon choix n’était pas officiellement validé..
Dégageant d’un coup de pied les débris de la porte, je jetai un dernier regard à Velyriana. Toujours aussi impassible, il lui était impossible à cette distance de deviner le nombre impressionnant de question qui défilait dans mes yeux. Qu’avais-je fais ? Elle était une grande fille ayant suivis l’apprentissage des Jedi, et possiblement celui des Sith. A présent que je lui offrait une retraite sure, ce n’étais plus pour elle que je m’inquiétais, mais pour moi à cause d’elle..
Mais l’heure n’étais plus au doute. Telle une ombre, je repris ma route d’un pas vif. Pour peu, on aurait dit que je glissais sur le sol. Face à une telle menace, je me devais d’aller au poste de pilotage et de contrôle afin d’avoir une vue d’ensemble de l’attaque.
A présent que je courrais sur des ponts plus larges, mon périmètre était libre, et pas le moindre tir n’arrivait à percer ma sphère de défense. Très rarement, je m’arrêtais pour remettre hors d’état de nuir un ou deux de ces malfrats. Mais je ne pouvais perdre mon temps à frapper aveuglément un effectif dont j’ignorais tout. Il me fallait courir, et ma condition physique n’encourageait en rien cela. Quand je pense que cette Velyriana semblait avoir hésité face à moi alors que malgré son poids, sa chute contre moi m’avait pratiquement flaqué par terre..
Baste de ces pensées idiotes et inutiles ! Pressons le pas Léonard ! Gradé d’office générale en situation de combat, la défense de ce bâtiment me revenait.. Au centre tactique.. Fissa !
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Lun 10 Sep 2012 - 14:28
Sa lame s’étire menaçante vers moi, dans un grésillement vert pâle, me contraignant à un pas en arrière. Quelle différence avec l’homme prononçant mon nom une toute première fois ! Son visage fermé, son regard implacable m’emprisonne d’un étau glacé, alors que ma bouche s’arrondit d’un désappointement vivace. Comme une hésitation frôlant la surface indéchiffrable de ses prunelles d’acier, et avec une lenteur mesurée, la menace s’estompe et le sabre s’abaisse. Au derrière nous, les murmures de pas affolés, et sa voix dénuée de toute émotion.
« Que la force soit avec toi Velyriana »
Les mots se perdent dans le fracas d’une explosion. La chaleur du souffle caresse violemment mes joues et s’engouffre entre mes mèches ébène, déployant un instant fugace les oriflammes sombres de ma crinière. Surgissant du trou béant, les invités indésirables de notre escale, arborant armures et blaster chargés. La suite des événements s’enchaîne, je recule vivement tandis que le jedi se positionne entre eux et moi, rempart protecteur aux rais mortels de leurs armes. Je lui en sais gré mais l’appel de mon propre chemin se fait plus pressant. Une demi-seconde d’hésitation, un échange acéré de regard et je m’enfuis, du côté opposé le laissant poursuivre sa propre destinée.
Ma cabine n’est plus très loin, encore quelques mètres. J’enfonce la porte et me jette immédiatement sur le cylindre métallique négligemment abandonné sur la commode... Le métal est froid, lisse mais comme animé d’une vie palpitante dans le creux de ma main. Je le serre, puisant dans sa courbure délicate, l’essence d’une volonté renouvelée, d’un regain de confiance et de force, diminuant cette peur insidieuse parcourant mes veines tel un poison de souvenirs jumeaux. Mes paupières s'abaissent sur l'agitation de mes pupilles. J'inspire longuement, prenant un instant pour chasser les démons qui se pressent aux portails de mon âme, tel de gros nuages orageux dans un ciel d'été. Ne pas sombrer dans la colère, ne pas laisser la frayeur s’installer, garder la tête froide, l'esprit clair....
Rassénée, mes pensée s’emboîtent, se modèlent, s’activent pour chercher une solution à la situation actuelle. Comment faire pour s'échapper sans finir capturée dans les rets de ces pirates ?.... Les capsules de secours me paraissent d'emblée exclue. C’est exactement par là bas que se dirigera la foule des voyageurs se jetant comme des agneaux dans la gueule du loup. A défaut d’emprunter celles-ci pourquoi ne pas s’emparer d’une de ces nacelles réservée aux clients privilégiés de la Compagnie et aux officiers du personnel naviguant. Reste un problème de taille. Au vue de la configuration du vaisseau, l’accessibilité ne se fait-elle pas au plus proche du poste de commandement ? Si les mercenaires ont un minimum de jugeote c’est l’endroit qu’ils investiront en premier, histoire de rompre les communications et de se rendre Maitres absolus des lieux. Un risque important, épineux mais par forcément insurmontable. De toute façon cette option s’avère la plus viable de toutes… Sans perdre une seconde, ma décision prise, je m’empresse de me diriger droit vers ma cible, dégageant mon passage de quelques coups de sabre.
Comme prévu, ma fuite s’annonce serrée. Mon dos glissant avec discrétion contre la paroi métallique, alors que je m’étends pour jeter un rapide regard sur l’intersection des couloirs. Il me semble deviner se détachant du fond, le centre des commandes, obstrué par quelques gardes en faction. Malheureusement ils n’ont rien des membres de la sécurité. Des pirates…. Ma langue claque sur mon palais, expression de mon appréhension. Dire que les nacelles sont si proches… mais paraissent si inaccessibles.
« Vel… tu dois passer coûte que coûte. Oui mais comment ? Par la ruse sinon tu vas déclencher l’alerte et tu te retrouveras coincée dans une souricière. Comment… ? » murmurais-je en moi-même
Un sourire un peu fou échoue sur mes lèvres en écho à mon impertinence à venir. Mes yeux se closent pour imposer en moi, le silence ouaté d’une sérénité feinte. Imperceptiblement, je puise dans la Force, délivrant son énergie jusqu’au cœur de mes cellules. Sous mes exigences, elle se façonne harmonieusement, serpentant sur mon épiderme en une seconde peau étrangement caméléon. Drapée dans mon voile d’invisibilité imparfaite, je me faufile hors de ma cachette à pas de chat.
Frôlant les murs, jouant dans les ombres, je m’avance précautionneusement, concentrée à maintenir cette faculté. Soudain, une arrivée imprévue à un cheveux de ma position m’oblige à me figer tout contre une paroi. Je retiens ma respiration, me tasse sur moi-même, essayant de devenir la discrétion incarnée jusqu’à ce qu'ils libèrent la place de mon évasion. Malheureusement le groupuscule d’arrivants ne semble pas disposer à évacuer le plancher, et je me surprends à en détailler les membres et plus particulièrement celui que je considère comme leur chef. Grand, les épaules larges, soulignant une musculature tout aussi impressionnante que sa stature de géant, il se dégage de cet homme une aura de prestance, de charisme et surtout de commandement. Son casque délivre une chevelure flamboyante, aussi impitoyable que son regard lorsqu’il ote son casque.
« Où en somme nous ? »
« Tout ce passe comme prévu. Nous avons coupé toutes les communications. Les agents de la sécurité sont neutralisés ou en déroute et leur capitaine est capturé »
« Parfait ! »
« En fait il y a juste un petit problème, Boss…. » rétorque l’autre d’une voix étrangement hésitante.
Un regard furibond ponctue son apostrophe alors que se formule un « Lequel ? » particulièrement acide sur les lèvres du géant.
« Un jedi se trouve parmi les voyageurs… Il a éliminé quelques uns de… »
« Un jedi…. » marmonne-t-il en glissant ses doigts sur son menton imberbe « intéressant. Je veux qu’on le prenne vivant. Il va nous rapporter un sacré pactole. Hum…. Il va forcément venir voir ici comment ça se passe pour préparer sa défense. On va lui organiser un petit comité d’accueil. Jenkins, rapatries quelques un de nos hommes ici, et au passage demandes, leur de prendre un ou deux gosses en otages. C’est le genre d’argument qui convainc toujours les jedis…. »
J’éprouve un pincement au cœur. Irraisonné. Stupide. Comme un curieux rappel. Je mords ma lèvre, laisse échapper un soupir par inadvertance.
« … à moins que ma bonne pioche nous amène son padawan ! » rugit le commandant des mercenaires en tendant le bras brutalement vers moi.
Sa main, couverte de métal, s’empare de ma gorge et me soulève du sol. Sous cette étreinte douloureuse, mon camouflage s’effrite, laissant apparaitre ma frêle silhouette suspendue au bout de son bras, les pieds battant frénétiquement le vide. Mes mains s’accrochent au sienne, tentant dans un effort vain de dégager ma respiration. Il y a dans ses prunelles sombres, la lueur implacable des marchands d’âme, et sur sa bouche le rictus amusé des tortionnaires. Une terreur profonde née de mes entrailles, sourde complainte de peur et de désespoir obscurcissant les nuées de mon être, jaillit silencieusement dans un hoquet de suffoquement.
Dans cet entre-temps où les secondes se figent, entre réalisation et acceptation, une sphère d’émotions se forme tout au creux de moi, drainant mon espoir, mes peurs, mon avertissement, ma douleur, en une salve chaotique pour lui seul, ce Léonard... Pas une pensée simplement formulée à son attention et reliée mentalement de l’un à l’autre, mais une décharge de sentiments, percutante, brutale, condensée mêlant tout indistinctement que je lui propulse à la face comme une mise en garde amplifiée.
Des petits points dansent devant mes yeux, et mes forces s’évanouissent à mesure que l’air me manque. Dans un dernier effort je m’empare de mon sabre, libère la lame sanguine de sa plus faible grandeur tentant d’asséner un coup à ce bras geôlier. Sa seconde main intercepte mon poignet, et son rire résonne à mes tempes désagréablement.
« Bien essayé… »
Foutaises ! J’enclenche l’interrupteur et le sabre s’allonge traversant ce foutu bras dans un grésillement de viande brulée.
« Sale garce… »
Je m’affale au sol, libérée de son joug d’acier, aspirant à grandes goulées un peu de cet air. Sur mon cou, virant au rouge violacé l’emprunte de ses doigts… Vel’… relève toi ! Maintenant ! Avec difficulté je me remet à genou, sachant bien qu'il est inutile de fuir. Ma lame se dresse devant moi, faucheuse aux aguets, alors que j'essayes de reprendre tous mes esprits pour le combat qui s'annonce désespéré.
« Que la force soit avec toi Velyriana »
Les mots se perdent dans le fracas d’une explosion. La chaleur du souffle caresse violemment mes joues et s’engouffre entre mes mèches ébène, déployant un instant fugace les oriflammes sombres de ma crinière. Surgissant du trou béant, les invités indésirables de notre escale, arborant armures et blaster chargés. La suite des événements s’enchaîne, je recule vivement tandis que le jedi se positionne entre eux et moi, rempart protecteur aux rais mortels de leurs armes. Je lui en sais gré mais l’appel de mon propre chemin se fait plus pressant. Une demi-seconde d’hésitation, un échange acéré de regard et je m’enfuis, du côté opposé le laissant poursuivre sa propre destinée.
Ma cabine n’est plus très loin, encore quelques mètres. J’enfonce la porte et me jette immédiatement sur le cylindre métallique négligemment abandonné sur la commode... Le métal est froid, lisse mais comme animé d’une vie palpitante dans le creux de ma main. Je le serre, puisant dans sa courbure délicate, l’essence d’une volonté renouvelée, d’un regain de confiance et de force, diminuant cette peur insidieuse parcourant mes veines tel un poison de souvenirs jumeaux. Mes paupières s'abaissent sur l'agitation de mes pupilles. J'inspire longuement, prenant un instant pour chasser les démons qui se pressent aux portails de mon âme, tel de gros nuages orageux dans un ciel d'été. Ne pas sombrer dans la colère, ne pas laisser la frayeur s’installer, garder la tête froide, l'esprit clair....
Rassénée, mes pensée s’emboîtent, se modèlent, s’activent pour chercher une solution à la situation actuelle. Comment faire pour s'échapper sans finir capturée dans les rets de ces pirates ?.... Les capsules de secours me paraissent d'emblée exclue. C’est exactement par là bas que se dirigera la foule des voyageurs se jetant comme des agneaux dans la gueule du loup. A défaut d’emprunter celles-ci pourquoi ne pas s’emparer d’une de ces nacelles réservée aux clients privilégiés de la Compagnie et aux officiers du personnel naviguant. Reste un problème de taille. Au vue de la configuration du vaisseau, l’accessibilité ne se fait-elle pas au plus proche du poste de commandement ? Si les mercenaires ont un minimum de jugeote c’est l’endroit qu’ils investiront en premier, histoire de rompre les communications et de se rendre Maitres absolus des lieux. Un risque important, épineux mais par forcément insurmontable. De toute façon cette option s’avère la plus viable de toutes… Sans perdre une seconde, ma décision prise, je m’empresse de me diriger droit vers ma cible, dégageant mon passage de quelques coups de sabre.
Comme prévu, ma fuite s’annonce serrée. Mon dos glissant avec discrétion contre la paroi métallique, alors que je m’étends pour jeter un rapide regard sur l’intersection des couloirs. Il me semble deviner se détachant du fond, le centre des commandes, obstrué par quelques gardes en faction. Malheureusement ils n’ont rien des membres de la sécurité. Des pirates…. Ma langue claque sur mon palais, expression de mon appréhension. Dire que les nacelles sont si proches… mais paraissent si inaccessibles.
« Vel… tu dois passer coûte que coûte. Oui mais comment ? Par la ruse sinon tu vas déclencher l’alerte et tu te retrouveras coincée dans une souricière. Comment… ? » murmurais-je en moi-même
Un sourire un peu fou échoue sur mes lèvres en écho à mon impertinence à venir. Mes yeux se closent pour imposer en moi, le silence ouaté d’une sérénité feinte. Imperceptiblement, je puise dans la Force, délivrant son énergie jusqu’au cœur de mes cellules. Sous mes exigences, elle se façonne harmonieusement, serpentant sur mon épiderme en une seconde peau étrangement caméléon. Drapée dans mon voile d’invisibilité imparfaite, je me faufile hors de ma cachette à pas de chat.
Frôlant les murs, jouant dans les ombres, je m’avance précautionneusement, concentrée à maintenir cette faculté. Soudain, une arrivée imprévue à un cheveux de ma position m’oblige à me figer tout contre une paroi. Je retiens ma respiration, me tasse sur moi-même, essayant de devenir la discrétion incarnée jusqu’à ce qu'ils libèrent la place de mon évasion. Malheureusement le groupuscule d’arrivants ne semble pas disposer à évacuer le plancher, et je me surprends à en détailler les membres et plus particulièrement celui que je considère comme leur chef. Grand, les épaules larges, soulignant une musculature tout aussi impressionnante que sa stature de géant, il se dégage de cet homme une aura de prestance, de charisme et surtout de commandement. Son casque délivre une chevelure flamboyante, aussi impitoyable que son regard lorsqu’il ote son casque.
« Où en somme nous ? »
« Tout ce passe comme prévu. Nous avons coupé toutes les communications. Les agents de la sécurité sont neutralisés ou en déroute et leur capitaine est capturé »
« Parfait ! »
« En fait il y a juste un petit problème, Boss…. » rétorque l’autre d’une voix étrangement hésitante.
Un regard furibond ponctue son apostrophe alors que se formule un « Lequel ? » particulièrement acide sur les lèvres du géant.
« Un jedi se trouve parmi les voyageurs… Il a éliminé quelques uns de… »
« Un jedi…. » marmonne-t-il en glissant ses doigts sur son menton imberbe « intéressant. Je veux qu’on le prenne vivant. Il va nous rapporter un sacré pactole. Hum…. Il va forcément venir voir ici comment ça se passe pour préparer sa défense. On va lui organiser un petit comité d’accueil. Jenkins, rapatries quelques un de nos hommes ici, et au passage demandes, leur de prendre un ou deux gosses en otages. C’est le genre d’argument qui convainc toujours les jedis…. »
J’éprouve un pincement au cœur. Irraisonné. Stupide. Comme un curieux rappel. Je mords ma lèvre, laisse échapper un soupir par inadvertance.
« … à moins que ma bonne pioche nous amène son padawan ! » rugit le commandant des mercenaires en tendant le bras brutalement vers moi.
Sa main, couverte de métal, s’empare de ma gorge et me soulève du sol. Sous cette étreinte douloureuse, mon camouflage s’effrite, laissant apparaitre ma frêle silhouette suspendue au bout de son bras, les pieds battant frénétiquement le vide. Mes mains s’accrochent au sienne, tentant dans un effort vain de dégager ma respiration. Il y a dans ses prunelles sombres, la lueur implacable des marchands d’âme, et sur sa bouche le rictus amusé des tortionnaires. Une terreur profonde née de mes entrailles, sourde complainte de peur et de désespoir obscurcissant les nuées de mon être, jaillit silencieusement dans un hoquet de suffoquement.
Dans cet entre-temps où les secondes se figent, entre réalisation et acceptation, une sphère d’émotions se forme tout au creux de moi, drainant mon espoir, mes peurs, mon avertissement, ma douleur, en une salve chaotique pour lui seul, ce Léonard... Pas une pensée simplement formulée à son attention et reliée mentalement de l’un à l’autre, mais une décharge de sentiments, percutante, brutale, condensée mêlant tout indistinctement que je lui propulse à la face comme une mise en garde amplifiée.
Des petits points dansent devant mes yeux, et mes forces s’évanouissent à mesure que l’air me manque. Dans un dernier effort je m’empare de mon sabre, libère la lame sanguine de sa plus faible grandeur tentant d’asséner un coup à ce bras geôlier. Sa seconde main intercepte mon poignet, et son rire résonne à mes tempes désagréablement.
« Bien essayé… »
Foutaises ! J’enclenche l’interrupteur et le sabre s’allonge traversant ce foutu bras dans un grésillement de viande brulée.
« Sale garce… »
Je m’affale au sol, libérée de son joug d’acier, aspirant à grandes goulées un peu de cet air. Sur mon cou, virant au rouge violacé l’emprunte de ses doigts… Vel’… relève toi ! Maintenant ! Avec difficulté je me remet à genou, sachant bien qu'il est inutile de fuir. Ma lame se dresse devant moi, faucheuse aux aguets, alors que j'essayes de reprendre tous mes esprits pour le combat qui s'annonce désespéré.
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Lun 10 Sep 2012 - 19:11
-Général ! Stop !
Mon pied dérape et j’arrête ma course. Un civil. Non, DES civiles. Je regarde plus précisément l’endroit. Afin de ne pas être ralentit, j’avais fait un détour par les endroits vides du bâtiment. En empruntant des voies vierges de butin ou d’utilité stratégique, je savais que les chances de trouver des pirates à neutraliser baissaient considérablement.
J’étais sensiblement dans les remises du vaisseau. Le genre d’endroit qui officieusement sert de poubelle et qui officiellement est l’endroit de stockage de tout le matériel d’entretien. L’objet de plus grande valeur ici étant sans aucun doutes les liquides chimique de propreté, ce pont risquait bien d’être désert jusqu’au départ des pirates, lorsqu’il faudrait nettoyer leurs saloperies.
Parce qu’ils partiraient. Détruire un vaisseau de cet ordre était une idiotie parfaite. Une réaction forte serait immédiate, et ils regretteraient très vite cet acte de barbarie sans le moindre profit. Donc quelque part, la situation n’était pas SI dramatique que ça.
Du reste, lorgnant le groupe disparate, hommes, femmes et enfants, je fus agréablement surpris de comprendre qu’ils avaient été conduis ici par des gens sensés qui savaient que cet endroit était l’un des plus surs compte tenu du contexte. Drôle de paradoxe : les endroits les plus protégés étaient toujours les plus dangereux, puisque c’était là qu’on voudrait aller.
Mais mon esprit vif comprit autre chose. Si des civiles m’avaient interpellé sous un grade de général, c’est qu’ils savaient qu’un Jedi pouvait être ainsi nommé en période de conflit. Donc des gens familiers de l’environnement martiale. Bref, la pause était largement indiquée.
J’allais donc vers ce groupe.
-Eh bien.. Messieurs, au rapport !
Ce disant, je nommais du même coup les responsables à se désigner. Ceux qui vinrent faire cercle autour de moi étaient sept. Quatre d’entre eux devaient avoir dans les quarante ans, ou plus. De reformés surement. Les trois restants, plus jeunes devaient être en permission ou quelque chose du genre. Avec concision et efficacité, j’eu un rapport précis de la situation. 3 brèches dans la coque aux trois endroits qui avaient servis à l’abordage. L’une était au niveau du pont supérieur, et de là une déferlante s’était abattue sur les postes de contrôle, qui à présent devaient être sous domination pirates. Bref ; la partie était officiellement perdue. Avec 7 soldats retirés du service actif, je ne pouvais pas mener une offensive. Donc il fallait être plus malin.
-Bon, écoutez.. N’essayez pas le combat. Evacuez les civiles jusqu’ici, et verrouillez le vaisseau ponts par ponts dès que vous vous serez assurés qu’ils sont vides, ou ne contenant que des pirates. Nous devons diviser les forces de nos adversaires, et les empêcher de circuler dans le vaisseau. Les compétences d’un sauveteur ne servent à rien s’il est mort, donc ne vous sacrifiez pas. Du reste, verrouillez les accès aux panneaux de contrôle et au pont en enfumant le dispositif de détection. Les mesures d’isolement anti-incendie sur un vaisseau ne peuvent être déjoués sans codes d’accès détenus seulement par les officiers. On pourra gagner un temps précieux.
-Et vous ?
J’eu un sourire amusé, contrastant singulièrement avec ma mine calme impassible.
-Je vais voir ce que je peux faire. Allez, courage !
Puis je repris ma route droite vers le centre de contrôle. Avec une balise, je savais pouvoir faire rappliquer de colossales forces militaires. En temps normale, la réaction devait être longue, et un tel geste ne susciterait aucune inquiétude chez nos adversaires, au mieux la conscience d’un large délai. Mais là, je savais une flotte prête à servir au moindre signe des Jedi et espions participant à cette mission de sureté spatiale.
Je courrais donc, m’orientant vers les ponts plus fréquentés. Un concert de plaintes et de râles m’apprend que je suis au-dessous du pont supérieur, ou visiblement l’ensemble des captifs répertoriés ont été réunis et enfermés dans la salle d’observation, juste devant le poste de pilotage, à l’avant du vaisseau. Je monte encore d’un pont. Personne.
CA, c’est étrange. Je peux voir par des sas laissés ouverts la plaie béante laissée par l’abordage d’un des trois vaisseaux.. Mais à peine deux ou trois hommes en faction. Certes, la moitié au moins des équipages assaillants devaient se livrer à un pillage méthodique, pendant qu’un quart gardaient leurs propres vaisseaux en alertes. Certes, ils étaient ici en conquérants, et fort d’une attaque surprise et d’une victoire aisée. Mais quand même. Soit ils étaient stupides, soi ça sentait le piège à plein nez.
J’eu une pensée pour Velyriana, me demandant ce qu’elle pouvait être devenue. Une pensée déplacée étant donné le contexte. Une pensée de trop. La parenthèse est fermée. Point.
Il était d’autant plus urgent que je me reprenne que la salle ou était enfermés tous les passagers s’ouvrit, laissant sortis deux hommes armés, chacun tenant un enfant. Une exclamation simple :
-Le Jedi !
LE ? D’une part ma présence avait été rapportée, d’autre part, Velyriana ne s’était pas faite remarquée. Tant mieux, elle pourrait se rendre utile… Ou pas d’ailleurs, qu’importe. Sur de moi, je fis un pas en avant.
Un tir de blaster s’attaqua au sol, juste à ma droite. Un pas de plus, et c’est la moquette, sur ma gauche qui brûle. Plus j’avance, plus les impacts se rapprochent. Mon sabre à la main, j’aurai pu devier ces tirs, mais je savais à présent qu’on me voulait vivant. Ils en avaient conscience, et paniquaient. Bien sûr, a trop les acculer, je les aurais rendu agressifs, et ils auraient tué pour tirer. Aussi, lorsque leur inquiétude devint palpable, je m’arrêtais. L’un d’eux me mis immédiatement en joue. L’autre me regarda, une arme vaguement tremblante dans les mains, pointée vers son otage.
-Si tu bouges encore, je tue le gamin !
-Et j’ajoute que ma vie compte plus que la tienne à mes yeux, même si te vendre rapporterait gros, nous tente pas, Jedi !
L’un était déterminé. Sans doute un déserteur rompu aux arts de la guerre. Un fantassin lassé de sa solde sans doute. L’autre était un pétochard trié sur le volet, une seconde main indigne de confiance, ramassée dans un recrutement de masse. Il faut du nombre pour impressionner, et une élite de biens pensants pour une majorité d’idiots, telle était la hiérarchie efficace d’une bande de trublions. Je savais donc ou frapper. Agitant la main, je lâchais, froid et menaçant.
-Tu vas te rendre compte que ce que tu fais et mal, et relâcher cet enfant.
Un moment de silence. Le déserteur me regarda comme si j’avais été un peu perturbé. Puis d’un geste vif, il se tourna vers son camarade et le mis en joue, s’apercevant que lui avait déjà levé son arme. D’un revers de main, les deux hommes furent envoyés contre la paroi la plus proche. A présent qu’ils se menaçaient l’un l’autre, je pouvais intervenir sans mettre en danger la paire de jeunes otages. Vive la Force.
M’agenouillant devant eux, je posais une main sur une épaule de chacun.
-Mes enfants, vous allez devoir être courageux et m’obéir. Vous allez courir. Très vite, et sans vous retourner. Vers les niveaux inférieurs. Dès que vous voyez quelqu’un, vous vous cachez. Oui, c’est ça, trouvez-vous une cachette, et restez-y !
Les deux gamins détalèrent. J’allais voir mes deux comateux. Le soudard se fit rapidement lacérer les mains. L’autre se montra très coopératif lorsque je le réveillais et lui signalais qu’il avait un sabre laser sous la gorge. Alors qu’il maugréait que ma détermination n’avait rien de vertueuse, je lui répliquais, du tac au tac que sa bonne volonté était suffisante pour nous deux.
Bref, la capitainerie, enfin ! Là ou Velvet s’apprêtait à combattre, la situation se figea un moment. Tous intrigués se mirent à écouter un dialogue insolite venant de derrière la porte. Bien sûr, la première chose pour sécuriser la zone avait été de changer les protocoles de sécurité. N’ayant pas cherché à être invisible, je devais la passer par mes propres moyens, cette porte, mes codes officiels étant désormais désuète.
-Jenkins, c’est ça ? Tu m’ouvres la porte ?
La voix était tombée, froide et impassible. Inhumaine au possible.
-Mon chef me tuera si je fais ça. Pas vous.
-Bon.
Un cri paniqué, puis un « BLONK ! » choc porté contre la porte. Un gazouillis suivit, puis une série de mots prononcés par le Jenkins. Des mots incohérents, un peu comme s’il se remettait d’un sérieux coup. Il n’en eu d’ailleurs pas le temps, puis qu’un second « BLONK ! » retentit, avec un nouveau cri. Puis à nouveau cette voix froide.
-Alors ?
-Fa fuffit ! Fe fais oufrir !
-Je te l’avais dit que tu étais suffisamment vertueux pour nous deux.
Des doigts pianotant sur un digicode, puis le sas s’ouvrit, grinçant a cause des battants cabossés. Le Jenkins entra avec la tête suffisamment contusionnée pour qu’on comprenne qu’il avait servis de bélier. Avec un regard d’excuse pour son chef, il avança docilement, sentant la chaleur d’un sabre contre son dos. Puis un nouveau choc. Un coup de manche porté sur l’arrière de son crâne, il s’affala.
Avec grâce, presque nonchalance, j’enjambais le corps assommé, et m’inclinais, sabre en main.
-Chevalier Léonard Tianesli. Bon, ne perdons pas de temps. Je vous informe que vous êtes en violation des lois galactiques, et que vous êtes tous en état d’arrestation.
Mon sabre décrivit un bel arc de cercle, et le panneau de contrôle de la porte de sortie fut grillé. Les battants grincèrent péniblement à nouveau, soulagés cette fois car ils n’auraient plus à s’ouvrir. Je levais mon arme, sur de ma grade défensive. Je jetais un œil surpris à Velvet qui semblait plus ou moins bien se remettre d’un premier combat.
-Nous trouvant respectivement dans un paradoxe à la solution manifestement guerrière, j’accepte exceptionnellement de discuter des conditions de votre reddition.
Quelle que fut ma réplique, ma voix froide et sans variance de ton la rendait indéniablement sérieuse. Mon regard gris acier planté dans celui du chef semblait déstabilisant tant il était dur et calme. Il recula d’un pas, sapé dans ses certitudes et coupé dans son ricanement satisfait.
Pourtant, j’étais le premier à considérer la difficulté de notre situation. J’avais face à moi un véritable groupe de pirates, pas forcément commodes et plutôt de la classe « élite pensante » que « débile obéissant ». Le combat serait rude. Et ma seule aide pour ce dernier était Velyriana dont la rougeur du sabre dissipait tous mes doutes. Avisant la gorge de ma compagne d’infortune –que je venais d’enfermer avec moi dans ce scénario fou- et la blessure du chef pirate, j’eus bon espoir de pouvoir la compter dans mon camp. Malgré tout, j’étais mal.
Enervé de ce Jedi au sang-froid insultant compte tenu de sa faible carrure et de cette Sith (qui vu ma barbe pouvait en effet passer pour ma padawan), il coupa court à ses intérêts futur, hurlant :
- MASSACREZ-LES MOI !
Mise en œuvre, les premiers accords de la danse tombent. Le nombre et la détermination remplissant de confiance, les premiers tirs fusent. Mes cycles de Soresu se mettent en œuvre, offrant à ma personne un rempart impénétrable, aidé par le mur dans mon dos qui exclut les angles morts, mais aussi la retraite.
Deux blessés par renvois. Le premier l’est grièvement, le second l’est à peine. Face à cette lumière verte, dansante et menaçante, on prend la conscience de la difficulté. Le tir ouvert se calme, chacun se met à couvert. La difficulté augmente.
A terme, je pouvais gagner seul. Bloqué derrière un tir intensif, je pouvais, une fois de temps en temps, réussir à renvoyer avec justesse un tir vers un assaillant. La lutte serait longue, mais pas impossible : ma discipline mentale pouvait me donner la possibilité de garder en tout moment mon calme et la maitrise parfaite de mon sabre. D’un autre côté, la moindre inattention, la moindre fausse note dans mon harmonie mentale ou physique, et une blessure serait synonyme de ma capture, voire de ma mort. L'attaque m'était impossible.
Pressante et anxieuse, ma voix s’éleva, nommant à l’aide celle pour qui ne je n’avais pas d’autre nom :
-Velyriana !
Cependant, une angoisse me pendait aux tripes. Deux si elle m’aidait. La première, évident, était que même si ce combat ne se soldait pas par une défaite, il devait rester deux capitaines aptes à diriger l’équivalent d’un peu moins de trois équipages pirates. Donc une troupe toujours trop nombreuse et trop bien commandée. La balise était et restait ma seule chance. D’autant qu’une porte bloquer, ça peut très bien se faire exploser pour laisser le passage à du renfort.
D’autre part, dans l’histoire, le plus abimé, c’était ce pauvre Jenkins qui ressemblait plus à de la viande crue qu’a un homme. Sauf que si Velyriana entrait dans la danse.. Je pouvais compter sur des morts, et ça, je ne le voulais pas, mais alors pas du tout..
Mon pied dérape et j’arrête ma course. Un civil. Non, DES civiles. Je regarde plus précisément l’endroit. Afin de ne pas être ralentit, j’avais fait un détour par les endroits vides du bâtiment. En empruntant des voies vierges de butin ou d’utilité stratégique, je savais que les chances de trouver des pirates à neutraliser baissaient considérablement.
J’étais sensiblement dans les remises du vaisseau. Le genre d’endroit qui officieusement sert de poubelle et qui officiellement est l’endroit de stockage de tout le matériel d’entretien. L’objet de plus grande valeur ici étant sans aucun doutes les liquides chimique de propreté, ce pont risquait bien d’être désert jusqu’au départ des pirates, lorsqu’il faudrait nettoyer leurs saloperies.
Parce qu’ils partiraient. Détruire un vaisseau de cet ordre était une idiotie parfaite. Une réaction forte serait immédiate, et ils regretteraient très vite cet acte de barbarie sans le moindre profit. Donc quelque part, la situation n’était pas SI dramatique que ça.
Du reste, lorgnant le groupe disparate, hommes, femmes et enfants, je fus agréablement surpris de comprendre qu’ils avaient été conduis ici par des gens sensés qui savaient que cet endroit était l’un des plus surs compte tenu du contexte. Drôle de paradoxe : les endroits les plus protégés étaient toujours les plus dangereux, puisque c’était là qu’on voudrait aller.
Mais mon esprit vif comprit autre chose. Si des civiles m’avaient interpellé sous un grade de général, c’est qu’ils savaient qu’un Jedi pouvait être ainsi nommé en période de conflit. Donc des gens familiers de l’environnement martiale. Bref, la pause était largement indiquée.
J’allais donc vers ce groupe.
-Eh bien.. Messieurs, au rapport !
Ce disant, je nommais du même coup les responsables à se désigner. Ceux qui vinrent faire cercle autour de moi étaient sept. Quatre d’entre eux devaient avoir dans les quarante ans, ou plus. De reformés surement. Les trois restants, plus jeunes devaient être en permission ou quelque chose du genre. Avec concision et efficacité, j’eu un rapport précis de la situation. 3 brèches dans la coque aux trois endroits qui avaient servis à l’abordage. L’une était au niveau du pont supérieur, et de là une déferlante s’était abattue sur les postes de contrôle, qui à présent devaient être sous domination pirates. Bref ; la partie était officiellement perdue. Avec 7 soldats retirés du service actif, je ne pouvais pas mener une offensive. Donc il fallait être plus malin.
-Bon, écoutez.. N’essayez pas le combat. Evacuez les civiles jusqu’ici, et verrouillez le vaisseau ponts par ponts dès que vous vous serez assurés qu’ils sont vides, ou ne contenant que des pirates. Nous devons diviser les forces de nos adversaires, et les empêcher de circuler dans le vaisseau. Les compétences d’un sauveteur ne servent à rien s’il est mort, donc ne vous sacrifiez pas. Du reste, verrouillez les accès aux panneaux de contrôle et au pont en enfumant le dispositif de détection. Les mesures d’isolement anti-incendie sur un vaisseau ne peuvent être déjoués sans codes d’accès détenus seulement par les officiers. On pourra gagner un temps précieux.
-Et vous ?
J’eu un sourire amusé, contrastant singulièrement avec ma mine calme impassible.
-Je vais voir ce que je peux faire. Allez, courage !
Puis je repris ma route droite vers le centre de contrôle. Avec une balise, je savais pouvoir faire rappliquer de colossales forces militaires. En temps normale, la réaction devait être longue, et un tel geste ne susciterait aucune inquiétude chez nos adversaires, au mieux la conscience d’un large délai. Mais là, je savais une flotte prête à servir au moindre signe des Jedi et espions participant à cette mission de sureté spatiale.
Je courrais donc, m’orientant vers les ponts plus fréquentés. Un concert de plaintes et de râles m’apprend que je suis au-dessous du pont supérieur, ou visiblement l’ensemble des captifs répertoriés ont été réunis et enfermés dans la salle d’observation, juste devant le poste de pilotage, à l’avant du vaisseau. Je monte encore d’un pont. Personne.
CA, c’est étrange. Je peux voir par des sas laissés ouverts la plaie béante laissée par l’abordage d’un des trois vaisseaux.. Mais à peine deux ou trois hommes en faction. Certes, la moitié au moins des équipages assaillants devaient se livrer à un pillage méthodique, pendant qu’un quart gardaient leurs propres vaisseaux en alertes. Certes, ils étaient ici en conquérants, et fort d’une attaque surprise et d’une victoire aisée. Mais quand même. Soit ils étaient stupides, soi ça sentait le piège à plein nez.
J’eu une pensée pour Velyriana, me demandant ce qu’elle pouvait être devenue. Une pensée déplacée étant donné le contexte. Une pensée de trop. La parenthèse est fermée. Point.
Il était d’autant plus urgent que je me reprenne que la salle ou était enfermés tous les passagers s’ouvrit, laissant sortis deux hommes armés, chacun tenant un enfant. Une exclamation simple :
-Le Jedi !
LE ? D’une part ma présence avait été rapportée, d’autre part, Velyriana ne s’était pas faite remarquée. Tant mieux, elle pourrait se rendre utile… Ou pas d’ailleurs, qu’importe. Sur de moi, je fis un pas en avant.
Un tir de blaster s’attaqua au sol, juste à ma droite. Un pas de plus, et c’est la moquette, sur ma gauche qui brûle. Plus j’avance, plus les impacts se rapprochent. Mon sabre à la main, j’aurai pu devier ces tirs, mais je savais à présent qu’on me voulait vivant. Ils en avaient conscience, et paniquaient. Bien sûr, a trop les acculer, je les aurais rendu agressifs, et ils auraient tué pour tirer. Aussi, lorsque leur inquiétude devint palpable, je m’arrêtais. L’un d’eux me mis immédiatement en joue. L’autre me regarda, une arme vaguement tremblante dans les mains, pointée vers son otage.
-Si tu bouges encore, je tue le gamin !
-Et j’ajoute que ma vie compte plus que la tienne à mes yeux, même si te vendre rapporterait gros, nous tente pas, Jedi !
L’un était déterminé. Sans doute un déserteur rompu aux arts de la guerre. Un fantassin lassé de sa solde sans doute. L’autre était un pétochard trié sur le volet, une seconde main indigne de confiance, ramassée dans un recrutement de masse. Il faut du nombre pour impressionner, et une élite de biens pensants pour une majorité d’idiots, telle était la hiérarchie efficace d’une bande de trublions. Je savais donc ou frapper. Agitant la main, je lâchais, froid et menaçant.
-Tu vas te rendre compte que ce que tu fais et mal, et relâcher cet enfant.
Un moment de silence. Le déserteur me regarda comme si j’avais été un peu perturbé. Puis d’un geste vif, il se tourna vers son camarade et le mis en joue, s’apercevant que lui avait déjà levé son arme. D’un revers de main, les deux hommes furent envoyés contre la paroi la plus proche. A présent qu’ils se menaçaient l’un l’autre, je pouvais intervenir sans mettre en danger la paire de jeunes otages. Vive la Force.
M’agenouillant devant eux, je posais une main sur une épaule de chacun.
-Mes enfants, vous allez devoir être courageux et m’obéir. Vous allez courir. Très vite, et sans vous retourner. Vers les niveaux inférieurs. Dès que vous voyez quelqu’un, vous vous cachez. Oui, c’est ça, trouvez-vous une cachette, et restez-y !
Les deux gamins détalèrent. J’allais voir mes deux comateux. Le soudard se fit rapidement lacérer les mains. L’autre se montra très coopératif lorsque je le réveillais et lui signalais qu’il avait un sabre laser sous la gorge. Alors qu’il maugréait que ma détermination n’avait rien de vertueuse, je lui répliquais, du tac au tac que sa bonne volonté était suffisante pour nous deux.
Bref, la capitainerie, enfin ! Là ou Velvet s’apprêtait à combattre, la situation se figea un moment. Tous intrigués se mirent à écouter un dialogue insolite venant de derrière la porte. Bien sûr, la première chose pour sécuriser la zone avait été de changer les protocoles de sécurité. N’ayant pas cherché à être invisible, je devais la passer par mes propres moyens, cette porte, mes codes officiels étant désormais désuète.
-Jenkins, c’est ça ? Tu m’ouvres la porte ?
La voix était tombée, froide et impassible. Inhumaine au possible.
-Mon chef me tuera si je fais ça. Pas vous.
-Bon.
Un cri paniqué, puis un « BLONK ! » choc porté contre la porte. Un gazouillis suivit, puis une série de mots prononcés par le Jenkins. Des mots incohérents, un peu comme s’il se remettait d’un sérieux coup. Il n’en eu d’ailleurs pas le temps, puis qu’un second « BLONK ! » retentit, avec un nouveau cri. Puis à nouveau cette voix froide.
-Alors ?
-Fa fuffit ! Fe fais oufrir !
-Je te l’avais dit que tu étais suffisamment vertueux pour nous deux.
Des doigts pianotant sur un digicode, puis le sas s’ouvrit, grinçant a cause des battants cabossés. Le Jenkins entra avec la tête suffisamment contusionnée pour qu’on comprenne qu’il avait servis de bélier. Avec un regard d’excuse pour son chef, il avança docilement, sentant la chaleur d’un sabre contre son dos. Puis un nouveau choc. Un coup de manche porté sur l’arrière de son crâne, il s’affala.
Avec grâce, presque nonchalance, j’enjambais le corps assommé, et m’inclinais, sabre en main.
-Chevalier Léonard Tianesli. Bon, ne perdons pas de temps. Je vous informe que vous êtes en violation des lois galactiques, et que vous êtes tous en état d’arrestation.
Mon sabre décrivit un bel arc de cercle, et le panneau de contrôle de la porte de sortie fut grillé. Les battants grincèrent péniblement à nouveau, soulagés cette fois car ils n’auraient plus à s’ouvrir. Je levais mon arme, sur de ma grade défensive. Je jetais un œil surpris à Velvet qui semblait plus ou moins bien se remettre d’un premier combat.
-Nous trouvant respectivement dans un paradoxe à la solution manifestement guerrière, j’accepte exceptionnellement de discuter des conditions de votre reddition.
Quelle que fut ma réplique, ma voix froide et sans variance de ton la rendait indéniablement sérieuse. Mon regard gris acier planté dans celui du chef semblait déstabilisant tant il était dur et calme. Il recula d’un pas, sapé dans ses certitudes et coupé dans son ricanement satisfait.
Pourtant, j’étais le premier à considérer la difficulté de notre situation. J’avais face à moi un véritable groupe de pirates, pas forcément commodes et plutôt de la classe « élite pensante » que « débile obéissant ». Le combat serait rude. Et ma seule aide pour ce dernier était Velyriana dont la rougeur du sabre dissipait tous mes doutes. Avisant la gorge de ma compagne d’infortune –que je venais d’enfermer avec moi dans ce scénario fou- et la blessure du chef pirate, j’eus bon espoir de pouvoir la compter dans mon camp. Malgré tout, j’étais mal.
Enervé de ce Jedi au sang-froid insultant compte tenu de sa faible carrure et de cette Sith (qui vu ma barbe pouvait en effet passer pour ma padawan), il coupa court à ses intérêts futur, hurlant :
- MASSACREZ-LES MOI !
Mise en œuvre, les premiers accords de la danse tombent. Le nombre et la détermination remplissant de confiance, les premiers tirs fusent. Mes cycles de Soresu se mettent en œuvre, offrant à ma personne un rempart impénétrable, aidé par le mur dans mon dos qui exclut les angles morts, mais aussi la retraite.
Deux blessés par renvois. Le premier l’est grièvement, le second l’est à peine. Face à cette lumière verte, dansante et menaçante, on prend la conscience de la difficulté. Le tir ouvert se calme, chacun se met à couvert. La difficulté augmente.
A terme, je pouvais gagner seul. Bloqué derrière un tir intensif, je pouvais, une fois de temps en temps, réussir à renvoyer avec justesse un tir vers un assaillant. La lutte serait longue, mais pas impossible : ma discipline mentale pouvait me donner la possibilité de garder en tout moment mon calme et la maitrise parfaite de mon sabre. D’un autre côté, la moindre inattention, la moindre fausse note dans mon harmonie mentale ou physique, et une blessure serait synonyme de ma capture, voire de ma mort. L'attaque m'était impossible.
Pressante et anxieuse, ma voix s’éleva, nommant à l’aide celle pour qui ne je n’avais pas d’autre nom :
-Velyriana !
Cependant, une angoisse me pendait aux tripes. Deux si elle m’aidait. La première, évident, était que même si ce combat ne se soldait pas par une défaite, il devait rester deux capitaines aptes à diriger l’équivalent d’un peu moins de trois équipages pirates. Donc une troupe toujours trop nombreuse et trop bien commandée. La balise était et restait ma seule chance. D’autant qu’une porte bloquer, ça peut très bien se faire exploser pour laisser le passage à du renfort.
D’autre part, dans l’histoire, le plus abimé, c’était ce pauvre Jenkins qui ressemblait plus à de la viande crue qu’a un homme. Sauf que si Velyriana entrait dans la danse.. Je pouvais compter sur des morts, et ça, je ne le voulais pas, mais alors pas du tout..
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Mar 11 Sep 2012 - 16:51
Le grésillement acéré de mon sabre menaçant, résonne dans un silence pesant. Un instant bref qui me parait pourtant une éternité où l’on se jauge, se devine, se défie. Il y a dans mon attitude, la fierté de celle qui refuse de se soumettre. La lueur assassine de ma sœur d’ombre, flamboie dans mes iris orageuses. Mon souffle est court, difficile, ma gorge enflée et rougie de son indélicate attention me brûle à chaque inspiration sans pour autant éteindre ma résolution. Sur la garde, mes doigts resserrent leur emprise, guettant l’imminence d’une attaque. Le sourire narquois du géant, loin de glacer dans mes veines le sang de ma fureur, l’attise. S’il s’imagine que leur nombre effritera ma volonté, il se leurre. Jamais plus je n’appartiendrais à un autre… jamais !
L’étrangeté de la situation s’accentue soudain lorsque depuis l’autre coté de la porte, résonne un curieux échange ponctué de coup sourd à la porte. La commissure de mes lèvres s’étire, ourlant un sourire mi figue, mi-raisin. S’il ne m’est pas difficile de découvrir l’auteur des blessures du malheureux, je m’étonne de la méthode employée. Une chose est certaine, le Chevalier Tianesli, soigne ses entrées.
On peut dire beaucoup de mal des jedis et disserter longuement de les valeurs de cette philosophie dont ils se prétendent les Gardiens intemporels, relever les amalgames et les sottises de leur enseignement mais force est de reconnaitre que leur sens du spectaculaire et du grandiloquent se mesurent sans aucune peine aux orgueilleux Seigneurs Siths si adeptes des mises en scènes théâtrales.
N’est-il pas impressionnant ce Léonard, le menton arrogant et fier, la voix inébranlable, si sûre de son autorité. Oui de la prestance… celle de l’esbroufe. Une reddition ? Rien que cela ? Tout seul avec son petit sabre laser ? Il n’espérait quand même pas que l’armoire à muscle, fort de ses lieutenants, d’une artillerie plus que respectable et d’un butin à sa mesure, allait s’incliner et déposer tout simplement ses armes… Avait-il accourut sans idée derrière la tête, autre que se jeter dans la gueule du loup ?
« MASSACREZ LES !!! »
Mon cœur s’affole dans sa prison charnelle sous ce cri rauque envahissant la salle dans une salve de blaster. Je me déploie, mes gestes huilées par une habitude morbide, s’enchainent souplement dans une série de mouvement félin. Les tirs fusent tout autour, ricochant sur les parois en étincelles meurtrières mais aucun ne traverse ma garde parfaite. La vitesse, la souplesse et la mobilité sont des atouts dont j’use avec efficacité. Une roulade derrière un pupitre noircit d’impacts, me soustrait aux attaques des pirates, m’autorisant un court instant de répit brisé par la détressé d’un appel.
« Velyriana ! »
L’urgence de son ton, m’accapare et je détourne un regard vers sa silhouette fine. Acculé, il devient une proie facile aux menaces des fusils… S’il venait à tomber, je tomberais à sa suite sans le moindre doute, et cette idée là ne me convenait pas. Plutôt mourir que sentir à nouveau sur moi, les griffes effilés de ces rapaces ! Oui… cette idée même si elle ne me réjouit pas, me convient davantage. Répondant à sa muette supplique, je m’élance dans la mêlée.
Je ne crois pas que le mercenaire le plus proche se soit attendu à ma réplique si soudaine. Fondant sur lui dans un saut prédateur, je me reçois juste devant son nez. Son doigt presse la gâchette dans un reflexe entendu mais déjà mon avant-bras détourne le canon de son arme, déchargeant son flot de munitions sur ses alliés. Si Léonard souhaitait une accalmie, je suis persuadé que mon action lui en offre une suffisante. Pourtant je n’en ai pas finit. Telle une déferlante de violence, je broie mon adversaire, frappant son foie, puis sa gorge du tranchant de ma main. Le souffle coupé, dans un dernier sursaut de désespoir, il me lance sa crosse au visage pour recevoir ma lame en plein cœur.
Ses compagnons, remis de cette surprise, s’empressent de me mitrailler. Une odeur infâme de viande grillée envahit le poste de commandement, alors que se déversent les munitions sur le corps de ma victime devenue bouclier à mes exactions. Un trait, puis un second traverse le cadavre et frôle douloureusement mon flan, m’annonçant l’inéluctable fin de ma protection. Des copeaux sanguinolent de chairs et d’os giclent, s’incrustant dans mes cheveux, inondant mon visage d’un liquide poisseux encore chaud. Qu’attendait donc Léonard pour réagir ? Qu’on me transforme en passoire ? Serrant les dents, je délivre en réponse, une bordée de jurons.
Soudain s’affranchissant du vacarme de nos échanges, le grondement féroce d’une charge explosive rugissant sur la porte jusqu’à la faire voler en éclat.
L’étrangeté de la situation s’accentue soudain lorsque depuis l’autre coté de la porte, résonne un curieux échange ponctué de coup sourd à la porte. La commissure de mes lèvres s’étire, ourlant un sourire mi figue, mi-raisin. S’il ne m’est pas difficile de découvrir l’auteur des blessures du malheureux, je m’étonne de la méthode employée. Une chose est certaine, le Chevalier Tianesli, soigne ses entrées.
On peut dire beaucoup de mal des jedis et disserter longuement de les valeurs de cette philosophie dont ils se prétendent les Gardiens intemporels, relever les amalgames et les sottises de leur enseignement mais force est de reconnaitre que leur sens du spectaculaire et du grandiloquent se mesurent sans aucune peine aux orgueilleux Seigneurs Siths si adeptes des mises en scènes théâtrales.
N’est-il pas impressionnant ce Léonard, le menton arrogant et fier, la voix inébranlable, si sûre de son autorité. Oui de la prestance… celle de l’esbroufe. Une reddition ? Rien que cela ? Tout seul avec son petit sabre laser ? Il n’espérait quand même pas que l’armoire à muscle, fort de ses lieutenants, d’une artillerie plus que respectable et d’un butin à sa mesure, allait s’incliner et déposer tout simplement ses armes… Avait-il accourut sans idée derrière la tête, autre que se jeter dans la gueule du loup ?
« MASSACREZ LES !!! »
Mon cœur s’affole dans sa prison charnelle sous ce cri rauque envahissant la salle dans une salve de blaster. Je me déploie, mes gestes huilées par une habitude morbide, s’enchainent souplement dans une série de mouvement félin. Les tirs fusent tout autour, ricochant sur les parois en étincelles meurtrières mais aucun ne traverse ma garde parfaite. La vitesse, la souplesse et la mobilité sont des atouts dont j’use avec efficacité. Une roulade derrière un pupitre noircit d’impacts, me soustrait aux attaques des pirates, m’autorisant un court instant de répit brisé par la détressé d’un appel.
« Velyriana ! »
L’urgence de son ton, m’accapare et je détourne un regard vers sa silhouette fine. Acculé, il devient une proie facile aux menaces des fusils… S’il venait à tomber, je tomberais à sa suite sans le moindre doute, et cette idée là ne me convenait pas. Plutôt mourir que sentir à nouveau sur moi, les griffes effilés de ces rapaces ! Oui… cette idée même si elle ne me réjouit pas, me convient davantage. Répondant à sa muette supplique, je m’élance dans la mêlée.
Je ne crois pas que le mercenaire le plus proche se soit attendu à ma réplique si soudaine. Fondant sur lui dans un saut prédateur, je me reçois juste devant son nez. Son doigt presse la gâchette dans un reflexe entendu mais déjà mon avant-bras détourne le canon de son arme, déchargeant son flot de munitions sur ses alliés. Si Léonard souhaitait une accalmie, je suis persuadé que mon action lui en offre une suffisante. Pourtant je n’en ai pas finit. Telle une déferlante de violence, je broie mon adversaire, frappant son foie, puis sa gorge du tranchant de ma main. Le souffle coupé, dans un dernier sursaut de désespoir, il me lance sa crosse au visage pour recevoir ma lame en plein cœur.
Ses compagnons, remis de cette surprise, s’empressent de me mitrailler. Une odeur infâme de viande grillée envahit le poste de commandement, alors que se déversent les munitions sur le corps de ma victime devenue bouclier à mes exactions. Un trait, puis un second traverse le cadavre et frôle douloureusement mon flan, m’annonçant l’inéluctable fin de ma protection. Des copeaux sanguinolent de chairs et d’os giclent, s’incrustant dans mes cheveux, inondant mon visage d’un liquide poisseux encore chaud. Qu’attendait donc Léonard pour réagir ? Qu’on me transforme en passoire ? Serrant les dents, je délivre en réponse, une bordée de jurons.
Soudain s’affranchissant du vacarme de nos échanges, le grondement féroce d’une charge explosive rugissant sur la porte jusqu’à la faire voler en éclat.
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Mer 12 Sep 2012 - 4:21
Impénétrable, ma barrière tenait bon. Pas un tir ne passait mes cycles de Soresu, et pourtant j’étais coincé. Parfois, un renvoie atteignait sa cible, mais la manœuvre était longue. Trop longue. Fort heureusement, Velvet avait répondu à mon appel à l’aide.
Risquant un regard divergeant puisque la pression s’atténuait, je retins de justesse une profonde remontée de déjeuner. Le bouclier humain de Velvet était simplement.. Ecœurant ! Comme je l’avais redouté, ma camarade ne faisait pas dans la dentelle, et je risquais de ne pas l'oublier de suite. Etait-il réellement possible de ronger un corps de cette manière ? Le laser l’avait attaqué de toute part, laissant un amas amoindrit de chair brûlée. Et vu l’acharnement, je ne fus pas surpris –quoiqu’encore plus dégouté vu les sous-entendu supposés par la chose- de constater que certains tirs traversaient carrément le cadavre.
Au moins Velvet était-elle sauve. Chic, hourra.
Le feu étant moins intense, je changeais ma garde et devenais une ombre incertaine. En effet, obliquant radicalement, je passais à présent à l’Ataru. Ce dernier m’était rendu possible par ma capacité à sauter partout sans trop d’effort compte tenu de ma carrure et de ma symbiose avec la Force. Dès qu'il s'agissait d’éviter une confrontation directe de force brute, j'étais bon !
Je retournais mon sabre dans ma main, le tenant à présent « à l’envers » et accélérais la mesure de mon harmonie mentale, identique à présent à mon changement de style de sabre. Il n’était plus question de dévier des tirs. Désormais, j’exécutais de larges bonds, restant à un endroit seulement pour en rebondir dans la seconde. Pour une personne non avertie, j’étais inoffensif. Un peu comme une puce, gênante mais pas vraiment dangereuse. Jusqu’à ce que je tombe devant une personne, laquelle n'avait alors plus la moindre chance. Fugitif, comme une pensée devastatrice, je me retournais pour un nouveau saut. Bien sûr, dans mon volte-face, mon sabre ouvrit très largement une plaie dans la main de mon adversaire, sectionnant indubitablement les nerfs liant le pouce aux autres doigts, retirant toute possibilité de presser une gâchette.
Et je continuais ainsi. La cabine noircissait à vue d’œil, faute à des tirs ratés. Agissant avec la Force, j’arrivais systématiquement à quitter mon point de chute avant que les tirs ne se refocalisent sur moi. Les rares fois ou ils arrivaient à suivre ce mouvement fluide et leste, je sabrais sans hésitation le laser tiré qui, cette fois repartait dans l’abdomen du tireur trois fois sur quatre. Avec Velvet qui œuvrait de son côté et moi du mien, la bataille prit enfin la tournure voulue.
Sauf que voilà. L’ataru était un style que j’usais pour le « final », car tout adapté que j’étais à la haute voltige, mon souffle me trahissait au bout d’un -court- moment. Et le grand chef qui n’avait pas laissé la moindre faille pour que j’étouffe sa défense –et qui par ailleurs ne semblait pas avoir cillé devant le tas de chair qui l’avait empêché de tuer Velvet- l'avait remarqué. Il se contenta de me harceler, guettant une pause plus longue que les autres qu'il savait voir venir. A présent, ils ne devaient être encore cinq capables de se battre, entre mes mises hors combats et les actions plus décisives de Velvet. cinq, je présumais pouvoir me reposer.. Sauf que le pirate n’attendait que ça, et alors que je pensais m’attarder sur mon point de chute, un prodigieux coup de poing vint me cueillir à l’arrivée. Et avant que je ne m’envole sous le choc, une main me saisit par le haut de ma bure, et un truc froid alla contre ma tempe. Avant sa voix triomphante, une charmante bordée de juron arriva à mes oreilles. Éduqué strictement, mes lèvres formulèrent une phrase sans son : "Ce n'est pas correct pour une dame"
-Eh bien finalement je vais peut-être pouvoir l’avoir, ma compensation pour tout ce merdier !? Allez gringalet, dis à ta padawan d’arrêter le massacre ou une fois que j’ai faits sauter le peu de cervelle qui t’as fait venir ici, je m’occupe d’elle.
Il eut un rire glauque. La situation aurait pu être amusante : un pirate qui demande à un Jedi d’ordonner à une Sith d’arrêter le combat sinon il tue le Jedi. Pour peu, on en fait une comédie. Ou une tragédie, puisque le dramatique de l’histoire, c’était quand même que j’avais un canon sur le front. L’autre point, et c’était le seul qui me préoccupait, c’était ce rire déclencheur. Ce rire, cette situation, l’analogie des termes et des enjeux.. Je fermais les yeux. Le choc avait été rude, mon esprit vacillait..
« Pose ton sabre ou je tue le padawan ! », « Alors, ça fait quoi de les voir mourir ? », « Léonard, bouge ! ». « Maître, pitié… »
Pitié.. Bouge !
J’ouvris les yeux. Le flou devint clair, comme si mes yeux avaient retrouvé leurs orbites. Il s’était passé quoi ? Une seconde ? Moins ? Et pourtant ce clignement las avait été pris comme un signe d’abandon par mon adversaire, visiblement soulagé d'une apparente capitulation. Une détente fatale. Il fallait tuer.
Cette réalité s’imposa à moi en même temps qu’un arrêt sur image.. Je travaillais désormais à la vitesse de la pensée. Un esprit vif capable de prendre une décision rapide et efficace grâce à une capacité émotionnelle quasi inexistante lorsque le devoir s’imposait. Un plan désespéré.. Mais le seul que j’avais en tête. Il fallait trouver mieux.. Non ! Plus de temps ! Je ne pouvais pas compter sur Velvet, ne sachant si elle avait repérer ce battement dans lequel je m'étais engouffré pour agir.
J’arrêtais de penser. Je hurlais.
Un hurlement parfaitement inhumain qui symbolisait un unique instant de rage et de bestialité. Un unique moment où je laissais libre court à ma colère. Une colère noire et glaciale, mue par la réminiscence d’un véritable massacre mené au Temple. Mais c’était une colère qui ne devait s’exprimer que devant un court laps de temps. Une colère motivée par la peur d’un traumatisme que je ne voulais pas revoir.
Magistrale, ma vague de Force tua mon adversaire avant même qu’il ne traverse le panorama de la passerelle, écrasant sur le coup ses organes les plus fragiles. Cela n’empêcha pas ce dernier de voler en éclat, décompressant du même coup la salle. Les renforts qui avaient faits sauter la porte et entraient dans la salle furent immédiatement happés par le vide spatial, emportés par leur élan.
Préparé, depuis que le pirate avait passé l’arme à gauche, j’avais retiré ma bure dont l’ampleur aurait tôt fait de m’emporter dans le vide, et m’étais faiblement accroché à un mur. Seul au courant de ce plan parfaitement idiot, je me devais d’agir sans réfléchir, ne me fiant alors qu’à mon souvenir. Il fallait..
-Brèche sur le pont des commandes. Activation des champs de force. Autorisations requises.
La voix morne et agaçante du système informatique du vaisseau avait résonné tandis que je m’envolais à mon tour, lâchant mes prises au sol. La différence avec le reste, c’est que mon mouvement et cette situation étaient prévus. Pour le moment, j’agissais « comme convenu », avec un automatisme effrayant compte tenu de mon état mental. Avant de céder, j’avais… Je devais. Ma bure.. Velyriana !
Ce nom me revint au moment même où je touchais sans délicatesse le panneau surplombant le trou béant qui ne demandait qu’a aspirer. J’étais là plus ou moins en sécurité. D’accord, a trop tarder, le souffle n’allait pas tarder à me broyer les os un à un contre le panneau, mais il n’était pas prévu que je reste là. Et puis en dessous, les premiers pirates commençaient, en hurlant leur peur, à disparaitre dans l’espace. Je pouvais relativiser ma situation
Le plan.. Suivre le plan…
A ce moment-là, je repérais ma cible. Je ne savais pas si elle contrôlait son vol, et si elle était réellement en danger, si elle avait besoin de moi. Une Sith après tout pouvait composer aussi rapidement que moi face à une situation compliquée. La poignée de secondes aurait largement pu lui suffire. Ou alors, affaiblie, elle n’avait réussi qu’à tenir que quelques instants avant de lâcher prise.
Mais là n’était pas le problème. Essayer de la sauver aurait dû aller de soi, et c’était le plan. Mais si je tenais tant à cet automatisme, c’était parce qu’il masquait une envie profonde de frapper, tuer. Je n’étais pas en position de faire des victimes, mais je n’avais pas non plus pris le temps de me calmer. Et à présent que Velvet volait vers moi –ou plutôt vers en dessous-, je réalisais qu’elle était une Sith. Les Sith, ceux-là même qui m’avaient jadis imposé ces visions d’horreur au Temple. Ces mêmes visions que je venais d’avoir et qui avaient provoqués et rendues possible un tel déchainement. Je venais de tuer les pirates que j’avais neutralisé, et les autres. Pourquoi pas elle ? Pourquoi ne pas essayer ?
En écho à ces sombres pensées, un rire vint à mes oreilles.
Je levais mon nez de mon bouquin, intrigué. Une jeune fille, verte, riait. Elle me dérangeait. Elle me dérangeait et pourtant ce son était agréable. Elle semblait être en train de s’amuser, discutant vivement avec d’autres camarades. Elle riait, une bonne allusion, un blague agréable, qu’en savais-je ? Elle riait, moi pas. Intrigué, un sourcil se leva. En retour, un regard. Bon ? Compatissant ? Moqueur ?
Velyriana.
Elle était aussi une Jedi. Ou avait été. Mais à ce titre, elle restait comme ma sœur.
Je fus littéralement douché. Tous mes muscles s’accordèrent pour vibrer à l’unisson. Puis mon bras se détendis, sec, tandis que sous ce geste, ma toge retirée s’enroula sans délicatesse autour d’elle. Rien de solide. Une emprise juste assez suffisante pour envoyer la Sith vers l’une des parois adjacentes au panorama brisé.
Brisé, mais pas autant que moi. A présent, j’avais le temps d’agir sans prendre le risque de l’envoyer dehors et de l’y enfermer. Ma voix éteinte s’éleva cependant, tentant de couvrir le vacarme de la décompression.
-Autorisation Léonard Tianesli, Jedi !
Il fallut une seconde au système pour comparer ma voix, le nom et les fichiers me concernant. Puis une ondée bleutée vint recouvrir le trou béant : le champ de force était levé. La pesanteur étant retrouvée, je tombais au sol, mollement. Je ne me réceptionnais pas.
Je n’essayais même pas de me relever. Une main sur chaque tempe, j’essayais de faire le point. J’avais raison. La colère n’était rien de plus qu’une épée, qu’un sabre. C’était un outil qui pouvait être usé pour le bien comme pour le mal. Je venais de le prouver. Mais j’avais une certitude. C’était un outil qui poussait à faire le mal.
Physiquement, j’allais plutôt bien. J’avais besoin de reprendre mon souffle, bien sûr j’avais l’impression de m’être fait voler dessus par un char, mais souffler une ou deux minutes allaient suffire. Je pouvais espérer qu’il en soit de même pour Velvet, qui vu sa gorge ne devait pas mieux respirer que moi. Mais je ne me souvenais pas l’avoir vu prendre de coups notoires pendant le combat. Tien, il faudrait que je la soigne..
Globalement, ce plan fou avait été un succès. Et pourtant je n’en tirais pas la moindre joie. Prostré, éteint, je frissonnais. Cette colère.. Je l’avais contrôlé. Mais c’était passé si prêts.. J’avais eu de telles envies.. Comment être sûr de ce que je voulais ? Comment être certain que je serai capable de la contrôler ? Jusqu’à aujourd’hui, j’avais évité de la ressentir. Là, j’avais dû la dominer après l’avoir laissé s’être exprimer. J’avais vu une noirceur profonde qui m’avait prise au fond des tripes et qui semblait vouloir y rester. Je me dégoutais d’avoir pu être soumis à de telles pulsion de violence et de massacre.
Et comme explication à mon succès, je n’avais que la chance comme option. Cette déferlante avait été, en moi, tellement puissante que je me demandais comment j’y avais résisté, au final. La force de mes convictions ? Peut-être, peu crédible. Une chose était sure, mon déséquilibre mental m’avait sauvé, et ce n’était, oui, qu’une question de chance. Comment ne pas prendre ça comme un échec cuisant et magistral ?
Je devinais Velvet, quelque part, bougeant. Ma voix, éteinte, suppliante presque, parce que je savais qu’elle avait le pouvoir, en tant que Sith, de rendre la situation encore plus.. Complexe.
-Tais-toi. S’il te plait, tais-toi. Ne dis rien. Surtout, ne dis rien. Pitié..
Ce mot revenait. En avais-je eu, moi, de la pitié pour la vingtaine de pirates que je venais de décompresser ? Et encore, vingt, c’était sans compter les renforts.. Je ne me sentais pas monstre, ou Sith. Simplement faible. Un Chevalier Jedi, toujours car j’avais agis pour mes conviction et aucun de mes actes n’avais trahis ma pensée. Mais je me sentais faible. Trahis par moi-même. Insignifiant. J’avais besoin de me remettre. J’allais me remettre. Je devais juste prendre le temps de me remettre les idées en place.
Je le sentais venir, de loin. Ce sens du devoir, salvateur. Cette discipline. Chaque seconde qui passait me rendais mes moyens et me rendait à l'homme que j'étais, aussi inhumain que fut cet homme-là.
Risquant un regard divergeant puisque la pression s’atténuait, je retins de justesse une profonde remontée de déjeuner. Le bouclier humain de Velvet était simplement.. Ecœurant ! Comme je l’avais redouté, ma camarade ne faisait pas dans la dentelle, et je risquais de ne pas l'oublier de suite. Etait-il réellement possible de ronger un corps de cette manière ? Le laser l’avait attaqué de toute part, laissant un amas amoindrit de chair brûlée. Et vu l’acharnement, je ne fus pas surpris –quoiqu’encore plus dégouté vu les sous-entendu supposés par la chose- de constater que certains tirs traversaient carrément le cadavre.
Au moins Velvet était-elle sauve. Chic, hourra.
Le feu étant moins intense, je changeais ma garde et devenais une ombre incertaine. En effet, obliquant radicalement, je passais à présent à l’Ataru. Ce dernier m’était rendu possible par ma capacité à sauter partout sans trop d’effort compte tenu de ma carrure et de ma symbiose avec la Force. Dès qu'il s'agissait d’éviter une confrontation directe de force brute, j'étais bon !
Je retournais mon sabre dans ma main, le tenant à présent « à l’envers » et accélérais la mesure de mon harmonie mentale, identique à présent à mon changement de style de sabre. Il n’était plus question de dévier des tirs. Désormais, j’exécutais de larges bonds, restant à un endroit seulement pour en rebondir dans la seconde. Pour une personne non avertie, j’étais inoffensif. Un peu comme une puce, gênante mais pas vraiment dangereuse. Jusqu’à ce que je tombe devant une personne, laquelle n'avait alors plus la moindre chance. Fugitif, comme une pensée devastatrice, je me retournais pour un nouveau saut. Bien sûr, dans mon volte-face, mon sabre ouvrit très largement une plaie dans la main de mon adversaire, sectionnant indubitablement les nerfs liant le pouce aux autres doigts, retirant toute possibilité de presser une gâchette.
Et je continuais ainsi. La cabine noircissait à vue d’œil, faute à des tirs ratés. Agissant avec la Force, j’arrivais systématiquement à quitter mon point de chute avant que les tirs ne se refocalisent sur moi. Les rares fois ou ils arrivaient à suivre ce mouvement fluide et leste, je sabrais sans hésitation le laser tiré qui, cette fois repartait dans l’abdomen du tireur trois fois sur quatre. Avec Velvet qui œuvrait de son côté et moi du mien, la bataille prit enfin la tournure voulue.
Sauf que voilà. L’ataru était un style que j’usais pour le « final », car tout adapté que j’étais à la haute voltige, mon souffle me trahissait au bout d’un -court- moment. Et le grand chef qui n’avait pas laissé la moindre faille pour que j’étouffe sa défense –et qui par ailleurs ne semblait pas avoir cillé devant le tas de chair qui l’avait empêché de tuer Velvet- l'avait remarqué. Il se contenta de me harceler, guettant une pause plus longue que les autres qu'il savait voir venir. A présent, ils ne devaient être encore cinq capables de se battre, entre mes mises hors combats et les actions plus décisives de Velvet. cinq, je présumais pouvoir me reposer.. Sauf que le pirate n’attendait que ça, et alors que je pensais m’attarder sur mon point de chute, un prodigieux coup de poing vint me cueillir à l’arrivée. Et avant que je ne m’envole sous le choc, une main me saisit par le haut de ma bure, et un truc froid alla contre ma tempe. Avant sa voix triomphante, une charmante bordée de juron arriva à mes oreilles. Éduqué strictement, mes lèvres formulèrent une phrase sans son : "Ce n'est pas correct pour une dame"
-Eh bien finalement je vais peut-être pouvoir l’avoir, ma compensation pour tout ce merdier !? Allez gringalet, dis à ta padawan d’arrêter le massacre ou une fois que j’ai faits sauter le peu de cervelle qui t’as fait venir ici, je m’occupe d’elle.
Il eut un rire glauque. La situation aurait pu être amusante : un pirate qui demande à un Jedi d’ordonner à une Sith d’arrêter le combat sinon il tue le Jedi. Pour peu, on en fait une comédie. Ou une tragédie, puisque le dramatique de l’histoire, c’était quand même que j’avais un canon sur le front. L’autre point, et c’était le seul qui me préoccupait, c’était ce rire déclencheur. Ce rire, cette situation, l’analogie des termes et des enjeux.. Je fermais les yeux. Le choc avait été rude, mon esprit vacillait..
« Pose ton sabre ou je tue le padawan ! », « Alors, ça fait quoi de les voir mourir ? », « Léonard, bouge ! ». « Maître, pitié… »
Pitié.. Bouge !
J’ouvris les yeux. Le flou devint clair, comme si mes yeux avaient retrouvé leurs orbites. Il s’était passé quoi ? Une seconde ? Moins ? Et pourtant ce clignement las avait été pris comme un signe d’abandon par mon adversaire, visiblement soulagé d'une apparente capitulation. Une détente fatale. Il fallait tuer.
Cette réalité s’imposa à moi en même temps qu’un arrêt sur image.. Je travaillais désormais à la vitesse de la pensée. Un esprit vif capable de prendre une décision rapide et efficace grâce à une capacité émotionnelle quasi inexistante lorsque le devoir s’imposait. Un plan désespéré.. Mais le seul que j’avais en tête. Il fallait trouver mieux.. Non ! Plus de temps ! Je ne pouvais pas compter sur Velvet, ne sachant si elle avait repérer ce battement dans lequel je m'étais engouffré pour agir.
J’arrêtais de penser. Je hurlais.
Un hurlement parfaitement inhumain qui symbolisait un unique instant de rage et de bestialité. Un unique moment où je laissais libre court à ma colère. Une colère noire et glaciale, mue par la réminiscence d’un véritable massacre mené au Temple. Mais c’était une colère qui ne devait s’exprimer que devant un court laps de temps. Une colère motivée par la peur d’un traumatisme que je ne voulais pas revoir.
Magistrale, ma vague de Force tua mon adversaire avant même qu’il ne traverse le panorama de la passerelle, écrasant sur le coup ses organes les plus fragiles. Cela n’empêcha pas ce dernier de voler en éclat, décompressant du même coup la salle. Les renforts qui avaient faits sauter la porte et entraient dans la salle furent immédiatement happés par le vide spatial, emportés par leur élan.
Préparé, depuis que le pirate avait passé l’arme à gauche, j’avais retiré ma bure dont l’ampleur aurait tôt fait de m’emporter dans le vide, et m’étais faiblement accroché à un mur. Seul au courant de ce plan parfaitement idiot, je me devais d’agir sans réfléchir, ne me fiant alors qu’à mon souvenir. Il fallait..
-Brèche sur le pont des commandes. Activation des champs de force. Autorisations requises.
La voix morne et agaçante du système informatique du vaisseau avait résonné tandis que je m’envolais à mon tour, lâchant mes prises au sol. La différence avec le reste, c’est que mon mouvement et cette situation étaient prévus. Pour le moment, j’agissais « comme convenu », avec un automatisme effrayant compte tenu de mon état mental. Avant de céder, j’avais… Je devais. Ma bure.. Velyriana !
Ce nom me revint au moment même où je touchais sans délicatesse le panneau surplombant le trou béant qui ne demandait qu’a aspirer. J’étais là plus ou moins en sécurité. D’accord, a trop tarder, le souffle n’allait pas tarder à me broyer les os un à un contre le panneau, mais il n’était pas prévu que je reste là. Et puis en dessous, les premiers pirates commençaient, en hurlant leur peur, à disparaitre dans l’espace. Je pouvais relativiser ma situation
Le plan.. Suivre le plan…
A ce moment-là, je repérais ma cible. Je ne savais pas si elle contrôlait son vol, et si elle était réellement en danger, si elle avait besoin de moi. Une Sith après tout pouvait composer aussi rapidement que moi face à une situation compliquée. La poignée de secondes aurait largement pu lui suffire. Ou alors, affaiblie, elle n’avait réussi qu’à tenir que quelques instants avant de lâcher prise.
Mais là n’était pas le problème. Essayer de la sauver aurait dû aller de soi, et c’était le plan. Mais si je tenais tant à cet automatisme, c’était parce qu’il masquait une envie profonde de frapper, tuer. Je n’étais pas en position de faire des victimes, mais je n’avais pas non plus pris le temps de me calmer. Et à présent que Velvet volait vers moi –ou plutôt vers en dessous-, je réalisais qu’elle était une Sith. Les Sith, ceux-là même qui m’avaient jadis imposé ces visions d’horreur au Temple. Ces mêmes visions que je venais d’avoir et qui avaient provoqués et rendues possible un tel déchainement. Je venais de tuer les pirates que j’avais neutralisé, et les autres. Pourquoi pas elle ? Pourquoi ne pas essayer ?
En écho à ces sombres pensées, un rire vint à mes oreilles.
Je levais mon nez de mon bouquin, intrigué. Une jeune fille, verte, riait. Elle me dérangeait. Elle me dérangeait et pourtant ce son était agréable. Elle semblait être en train de s’amuser, discutant vivement avec d’autres camarades. Elle riait, une bonne allusion, un blague agréable, qu’en savais-je ? Elle riait, moi pas. Intrigué, un sourcil se leva. En retour, un regard. Bon ? Compatissant ? Moqueur ?
Velyriana.
Elle était aussi une Jedi. Ou avait été. Mais à ce titre, elle restait comme ma sœur.
Je fus littéralement douché. Tous mes muscles s’accordèrent pour vibrer à l’unisson. Puis mon bras se détendis, sec, tandis que sous ce geste, ma toge retirée s’enroula sans délicatesse autour d’elle. Rien de solide. Une emprise juste assez suffisante pour envoyer la Sith vers l’une des parois adjacentes au panorama brisé.
Brisé, mais pas autant que moi. A présent, j’avais le temps d’agir sans prendre le risque de l’envoyer dehors et de l’y enfermer. Ma voix éteinte s’éleva cependant, tentant de couvrir le vacarme de la décompression.
-Autorisation Léonard Tianesli, Jedi !
Il fallut une seconde au système pour comparer ma voix, le nom et les fichiers me concernant. Puis une ondée bleutée vint recouvrir le trou béant : le champ de force était levé. La pesanteur étant retrouvée, je tombais au sol, mollement. Je ne me réceptionnais pas.
Je n’essayais même pas de me relever. Une main sur chaque tempe, j’essayais de faire le point. J’avais raison. La colère n’était rien de plus qu’une épée, qu’un sabre. C’était un outil qui pouvait être usé pour le bien comme pour le mal. Je venais de le prouver. Mais j’avais une certitude. C’était un outil qui poussait à faire le mal.
Physiquement, j’allais plutôt bien. J’avais besoin de reprendre mon souffle, bien sûr j’avais l’impression de m’être fait voler dessus par un char, mais souffler une ou deux minutes allaient suffire. Je pouvais espérer qu’il en soit de même pour Velvet, qui vu sa gorge ne devait pas mieux respirer que moi. Mais je ne me souvenais pas l’avoir vu prendre de coups notoires pendant le combat. Tien, il faudrait que je la soigne..
Globalement, ce plan fou avait été un succès. Et pourtant je n’en tirais pas la moindre joie. Prostré, éteint, je frissonnais. Cette colère.. Je l’avais contrôlé. Mais c’était passé si prêts.. J’avais eu de telles envies.. Comment être sûr de ce que je voulais ? Comment être certain que je serai capable de la contrôler ? Jusqu’à aujourd’hui, j’avais évité de la ressentir. Là, j’avais dû la dominer après l’avoir laissé s’être exprimer. J’avais vu une noirceur profonde qui m’avait prise au fond des tripes et qui semblait vouloir y rester. Je me dégoutais d’avoir pu être soumis à de telles pulsion de violence et de massacre.
Et comme explication à mon succès, je n’avais que la chance comme option. Cette déferlante avait été, en moi, tellement puissante que je me demandais comment j’y avais résisté, au final. La force de mes convictions ? Peut-être, peu crédible. Une chose était sure, mon déséquilibre mental m’avait sauvé, et ce n’était, oui, qu’une question de chance. Comment ne pas prendre ça comme un échec cuisant et magistral ?
Je devinais Velvet, quelque part, bougeant. Ma voix, éteinte, suppliante presque, parce que je savais qu’elle avait le pouvoir, en tant que Sith, de rendre la situation encore plus.. Complexe.
-Tais-toi. S’il te plait, tais-toi. Ne dis rien. Surtout, ne dis rien. Pitié..
Ce mot revenait. En avais-je eu, moi, de la pitié pour la vingtaine de pirates que je venais de décompresser ? Et encore, vingt, c’était sans compter les renforts.. Je ne me sentais pas monstre, ou Sith. Simplement faible. Un Chevalier Jedi, toujours car j’avais agis pour mes conviction et aucun de mes actes n’avais trahis ma pensée. Mais je me sentais faible. Trahis par moi-même. Insignifiant. J’avais besoin de me remettre. J’allais me remettre. Je devais juste prendre le temps de me remettre les idées en place.
Je le sentais venir, de loin. Ce sens du devoir, salvateur. Cette discipline. Chaque seconde qui passait me rendais mes moyens et me rendait à l'homme que j'étais, aussi inhumain que fut cet homme-là.
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Mer 12 Sep 2012 - 15:57
Je me tasse. Devant moi, le cadavre se mue en une forme méconnaissable, fumante et noire, une charpie ignoble me protégeant provisoirement des tirs ennemis. Ai-je accomplis une diversion suffisante, provoqué pour mon allié incongru, un intermède à ses difficultés. Mes prunelles saphir s’étrécissent, relevant en coin, la silhouette amie déliée de sa problématique, fusant sur nos adversaires dans une aura verte. Comme un signal muet à notre étrange association, je me lance à mon tour. Ma main se crispe sur les lambeaux d’une armure, et je soulève la carcasse. Malgré les salves nourries de laser, malgré les perforations criblant la chair morte de mon bouclier jusqu’à traverser les os et les muscles pour m’atteindre superficiellement, je m’enfonce dans les lignes pirates, utilisant leur défunt camarade comme un bélier improvisé.
La mêlée… le cœur de l’action… le juste endroit où se révèle les plus mortuaires de mes talents. Il n’y a aucune limite à la sauvagerie qui m’anime. Le sang de mes veines s’est changé en rivières de lave, pulsant à mes tempes une férocité usuellement contenue. Mourir ou tuer. Rien ne saurait me retenir, en cet instant alors que mon sabre fauche indifféremment métal et hommes. Le bruit de mitraille s’estompe ou bien est-ce le fruit de mon imagination obnubilée par mon combat sans fin ? Devenue l’épicentre de leur groupe, la raison leur ordonne-t-elle de cesser le feu pour se consacrer à la danse macabre que j’exécute ? Qu’importe… le temps et la réflexion n’ont plus aucune emprise sur moi… je suis libre… je suis instinctive… je suis bestiale…
Sous la brutalité de mes coups, les côtes d’un humain craquent sinistrement, dans un hurlement rapidement étouffé sous le gargouillis infâme de sa gorge, largement ouverte, par le poignard emprunté à sa ceinture. Dans ce tourbillon funèbre, je me déverse, déesse antique et meurtrière, armée de sa haine. Mes yeux ne sont plus que deux fentes étincelantes et prédatrices, évoquant la houle indomptable d’un océan de fureur. C’est la colère qui m’anime. Cette colère profonde et inaliénable teintée d’une peur viscérale. Le visage de mes victimes se transforment, se travestissent, usurpant les faciès infâmes de mes bourreaux et ravivant leurs odieuses exactions. Un vent brûlant de vengeance souffle sur mon cœur libérant totalement ma sœur d’obscurité dans un voile de force sombre et violent.
Sans ressentir les blessures que je reçois, je frappe encore et encore, leur nombre s’amenuisant sous mes attaques. Autour de moi les décharges de blaster se taisent mais je n’en perçois ni la raison, ni l’intérêt. Je n’aurais de cesse jusqu’à ce que tous baignent dans leur sang… Un mouvement attire mon attention en dehors de mon champ de vision. Léonard, droit, un révolver appuyé sur la joue et le géant jubilant de cette victoire qu’il s’imagine acquise. Ma concentration se brise, vole en éclat, pour se raffermir aussitôt. La vie du jedi ne me concerne pas et je ne me gêne pas pour l’abandonner à son sort sans l’ombre d’un remord. Comme les siens m’ont abandonnée… Une seconde d’inattention… une crosse s’abat vigoureusement sur mon bras, arrachant à mes lèvres, l’amertume d’une plainte. Mes doigts s’ouvrent, relâchent mon sabre alors que j’esquive maladroitement une seconde offensive. Insuffisamment vive, la lame laboure douloureusement mon flan avant de se retourner contre son propriétaire et de pénétrer son giron sous ma direction.
Soudain, une vague froide, quintessence impitoyable d’une rage profonde aussi sombre que sourde, ébranle le poste de commandement d’un déferlement de Force accompagné d’un hurlement. La distance atténue le choc mais je reçois, tout comme mes adversaires, cette complainte avec une brutalité suffisante pour nous faire vaciller. Je tombe, me renverse, pirouette pour finir à genoux. Derrière, les craquements sinistres de la baie annonce la rupture imminente du plastiverre. Mon dernière regard se porte sur le chef des pirates avant que le panorama n’explose provocant une fulgurante dépression.
Je m’accroche désespérément au premier panneau de contrôle sentant déjà mes pieds se soulever, happés par cette gueule béante avide d’air et de viande fraiche. Mes phalanges blanchissent sous cette attraction de plus en plus prononcée, alors que filent autour de moi ses premières victimes, incapable de se retenir sur des éléments fixes du mobilier. Je me sens céder petit à petit. Mon bras endolori flanche et se retrouve ballant contre mon buste, essayant vainement de se rattraper. Je mords de désespoir ma lèvre, dont la pulpe éclate comme un fruit mûr. Mes ongles griffent le tableau, mais je glisse irrémédiablement vers le trou noir, dans un cri étouffé. Aimanté inéluctablement vers cette mort qui s’approche, je bats frénétiquement l'air, de mes membres dans un ultime sursaut de conservation avant que ne me ceinture le tissu rêche d’une bure….. Léonard…. Loin de valoir une ligne de vie ou un filin de sécurité, le vêtement m’offre pourtant une occasion de m’agripper au premier objet scellé que je rencontre.
« Autorisation Léonard Tianesli, jedi »
L’attraction reprend immédiatement ses droits et je m’écrase lourdement au sol, dans un gémissement plaintif. Si je suis en vie, je me sens l’âme d’un poisson hors de son bocal, le souffle saccadé, le cœur tambourinant violement, les joues empourprée et le corps emprisonné dans une chape de plomb. Ma main se porte au niveau de mes côtes et se retire poisseuse. Maintenant que tout danger immédiat est écarté, la douleur lascive instille son poison. Je me relève, contemple avec effarement le gruyère de ma bure que je laisse tomber au sol dans un froissement rugueux. Un peu plus loin, la forme allongée du jedi immobile et le son de sa voix…
« Tais-toi. S’il te plait, tais-toi. Ne dis rien. Surtout, ne dis rien. Pitié.. »
Léonard…. Sa voix si monocorde… si éteinte… si… Pourquoi éveille-t-il en moi ce curieux sentiment ? Ce mystérieux écho ? Mes lèvres s’arrondissent de protestation mais je reste muette, le regard effleurant cet homme esseulé. Il y a dans cette prostration, un reflet étrange. Jamais je n’aurais soupçonné sous sa droiture, la minuscule fêlure de sa résolution, la graine d’une colère si profondément enfouie dans son cœur. Quelque soit cette blessure, elle m’atteint de façon inattendue. Debout là à quelques pas, ce n’est plus l’homme que je vois, mais le jedi brisé …. La padawane broyée … Je secoue la tête. Le rapprochement est idiot. Nous sommes foncièrement différents… je suis définitivement perdue dans mon océan de rancœur, noyée à jamais dans cette colère d’où je puise l’essence même de ma Force. Lui ne connait rien de cette haine qui vous consume jusqu’à bruler vos ailes. Pas encore me souffle une petite voix pernicieuse que je fais taire. Je ne sais décrire cette émotion qui m’envahit… peut être ce de la pitié… du respect… la résurgence d’une jeune fille qui n’a pas oublié que ce visage, face contre sol, faisait partie de ceux qu’elle se forçait à dessiner sous ses paupières closes, pour ne pas oublier jusqu’à son nom alors qu’elle subissait les affres d’une existence de supplices.
« Léonard… » Murmurais-je hésitante en rognant les derniers mètres nous séparant.
Et parce qu’il m’avait sauvé ou peut-être pour une tout autre raison totalement obscure, je lui insuffle la seule chose dont je suis capable pour atténuer son malaise : une raison de poursuivre
« Jedi, lève toi, tu n’as pas encore sauvé tout le monde sur ce vaisseau ! Si tu restes prostré dans tes doutes, tu crois que le reste des pirates va en faire autant et oublier tout ces gens ? Ils vont les emmener et si tu ne fais rien, tous tes sacrifices auront été inutiles… ils deviendront des esclaves… ou pire ! »
Un frémissement me parcourt.
« Allez ! Debout ! » le sermonnais-je
Entre les doigts plaqués sur ma plaie, quelques larmes rubicondes perlent sur le sol. La capitainerie oscille devant mes yeux et je me retiens, vaguement à un pupitre.
« Tu dois les protéger non ? N’est ce pas le but de ton existence ? Alors qu'est ce que tu attends? Que je le fasse?»
La mêlée… le cœur de l’action… le juste endroit où se révèle les plus mortuaires de mes talents. Il n’y a aucune limite à la sauvagerie qui m’anime. Le sang de mes veines s’est changé en rivières de lave, pulsant à mes tempes une férocité usuellement contenue. Mourir ou tuer. Rien ne saurait me retenir, en cet instant alors que mon sabre fauche indifféremment métal et hommes. Le bruit de mitraille s’estompe ou bien est-ce le fruit de mon imagination obnubilée par mon combat sans fin ? Devenue l’épicentre de leur groupe, la raison leur ordonne-t-elle de cesser le feu pour se consacrer à la danse macabre que j’exécute ? Qu’importe… le temps et la réflexion n’ont plus aucune emprise sur moi… je suis libre… je suis instinctive… je suis bestiale…
Sous la brutalité de mes coups, les côtes d’un humain craquent sinistrement, dans un hurlement rapidement étouffé sous le gargouillis infâme de sa gorge, largement ouverte, par le poignard emprunté à sa ceinture. Dans ce tourbillon funèbre, je me déverse, déesse antique et meurtrière, armée de sa haine. Mes yeux ne sont plus que deux fentes étincelantes et prédatrices, évoquant la houle indomptable d’un océan de fureur. C’est la colère qui m’anime. Cette colère profonde et inaliénable teintée d’une peur viscérale. Le visage de mes victimes se transforment, se travestissent, usurpant les faciès infâmes de mes bourreaux et ravivant leurs odieuses exactions. Un vent brûlant de vengeance souffle sur mon cœur libérant totalement ma sœur d’obscurité dans un voile de force sombre et violent.
Sans ressentir les blessures que je reçois, je frappe encore et encore, leur nombre s’amenuisant sous mes attaques. Autour de moi les décharges de blaster se taisent mais je n’en perçois ni la raison, ni l’intérêt. Je n’aurais de cesse jusqu’à ce que tous baignent dans leur sang… Un mouvement attire mon attention en dehors de mon champ de vision. Léonard, droit, un révolver appuyé sur la joue et le géant jubilant de cette victoire qu’il s’imagine acquise. Ma concentration se brise, vole en éclat, pour se raffermir aussitôt. La vie du jedi ne me concerne pas et je ne me gêne pas pour l’abandonner à son sort sans l’ombre d’un remord. Comme les siens m’ont abandonnée… Une seconde d’inattention… une crosse s’abat vigoureusement sur mon bras, arrachant à mes lèvres, l’amertume d’une plainte. Mes doigts s’ouvrent, relâchent mon sabre alors que j’esquive maladroitement une seconde offensive. Insuffisamment vive, la lame laboure douloureusement mon flan avant de se retourner contre son propriétaire et de pénétrer son giron sous ma direction.
Soudain, une vague froide, quintessence impitoyable d’une rage profonde aussi sombre que sourde, ébranle le poste de commandement d’un déferlement de Force accompagné d’un hurlement. La distance atténue le choc mais je reçois, tout comme mes adversaires, cette complainte avec une brutalité suffisante pour nous faire vaciller. Je tombe, me renverse, pirouette pour finir à genoux. Derrière, les craquements sinistres de la baie annonce la rupture imminente du plastiverre. Mon dernière regard se porte sur le chef des pirates avant que le panorama n’explose provocant une fulgurante dépression.
Je m’accroche désespérément au premier panneau de contrôle sentant déjà mes pieds se soulever, happés par cette gueule béante avide d’air et de viande fraiche. Mes phalanges blanchissent sous cette attraction de plus en plus prononcée, alors que filent autour de moi ses premières victimes, incapable de se retenir sur des éléments fixes du mobilier. Je me sens céder petit à petit. Mon bras endolori flanche et se retrouve ballant contre mon buste, essayant vainement de se rattraper. Je mords de désespoir ma lèvre, dont la pulpe éclate comme un fruit mûr. Mes ongles griffent le tableau, mais je glisse irrémédiablement vers le trou noir, dans un cri étouffé. Aimanté inéluctablement vers cette mort qui s’approche, je bats frénétiquement l'air, de mes membres dans un ultime sursaut de conservation avant que ne me ceinture le tissu rêche d’une bure….. Léonard…. Loin de valoir une ligne de vie ou un filin de sécurité, le vêtement m’offre pourtant une occasion de m’agripper au premier objet scellé que je rencontre.
« Autorisation Léonard Tianesli, jedi »
L’attraction reprend immédiatement ses droits et je m’écrase lourdement au sol, dans un gémissement plaintif. Si je suis en vie, je me sens l’âme d’un poisson hors de son bocal, le souffle saccadé, le cœur tambourinant violement, les joues empourprée et le corps emprisonné dans une chape de plomb. Ma main se porte au niveau de mes côtes et se retire poisseuse. Maintenant que tout danger immédiat est écarté, la douleur lascive instille son poison. Je me relève, contemple avec effarement le gruyère de ma bure que je laisse tomber au sol dans un froissement rugueux. Un peu plus loin, la forme allongée du jedi immobile et le son de sa voix…
« Tais-toi. S’il te plait, tais-toi. Ne dis rien. Surtout, ne dis rien. Pitié.. »
Léonard…. Sa voix si monocorde… si éteinte… si… Pourquoi éveille-t-il en moi ce curieux sentiment ? Ce mystérieux écho ? Mes lèvres s’arrondissent de protestation mais je reste muette, le regard effleurant cet homme esseulé. Il y a dans cette prostration, un reflet étrange. Jamais je n’aurais soupçonné sous sa droiture, la minuscule fêlure de sa résolution, la graine d’une colère si profondément enfouie dans son cœur. Quelque soit cette blessure, elle m’atteint de façon inattendue. Debout là à quelques pas, ce n’est plus l’homme que je vois, mais le jedi brisé …. La padawane broyée … Je secoue la tête. Le rapprochement est idiot. Nous sommes foncièrement différents… je suis définitivement perdue dans mon océan de rancœur, noyée à jamais dans cette colère d’où je puise l’essence même de ma Force. Lui ne connait rien de cette haine qui vous consume jusqu’à bruler vos ailes. Pas encore me souffle une petite voix pernicieuse que je fais taire. Je ne sais décrire cette émotion qui m’envahit… peut être ce de la pitié… du respect… la résurgence d’une jeune fille qui n’a pas oublié que ce visage, face contre sol, faisait partie de ceux qu’elle se forçait à dessiner sous ses paupières closes, pour ne pas oublier jusqu’à son nom alors qu’elle subissait les affres d’une existence de supplices.
« Léonard… » Murmurais-je hésitante en rognant les derniers mètres nous séparant.
Et parce qu’il m’avait sauvé ou peut-être pour une tout autre raison totalement obscure, je lui insuffle la seule chose dont je suis capable pour atténuer son malaise : une raison de poursuivre
« Jedi, lève toi, tu n’as pas encore sauvé tout le monde sur ce vaisseau ! Si tu restes prostré dans tes doutes, tu crois que le reste des pirates va en faire autant et oublier tout ces gens ? Ils vont les emmener et si tu ne fais rien, tous tes sacrifices auront été inutiles… ils deviendront des esclaves… ou pire ! »
Un frémissement me parcourt.
« Allez ! Debout ! » le sermonnais-je
Entre les doigts plaqués sur ma plaie, quelques larmes rubicondes perlent sur le sol. La capitainerie oscille devant mes yeux et je me retiens, vaguement à un pupitre.
« Tu dois les protéger non ? N’est ce pas le but de ton existence ? Alors qu'est ce que tu attends? Que je le fasse?»
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Ven 14 Sep 2012 - 16:00
Léonard..
Ce nom, le mien. Cette voix.. Ces choses, non dites, laissées en suspens. Cette âme qui guidait ses pas, avalant l’espace qui nous séparait comme s’il n’avait pas lieu d’être. Il y avait autre chose que ces propos rêches et motivants.
Il y avait Velyriana, dévoilée. Il y avait le fait que je venais de la comprendre. Ce que j’avais sentis... C’était qu’elle avait regardé cette intensité de colère et de noirceur non pas comme chose inconnue. Non, au contraire. Je pouvais supposer des choses compte tenu de sa tenue plus qu’étrange. Son agressivité, son angoisse quand elle m’était rentrée dedans, et ce frisson après un « Ou pire ! » évoqué... Mais si les circonstances étaient radicalement différentes et avaient leurs importances, je pouvais être sûr qu’elle avait ressenti une peur et une rage aussi grandes que les mienne, si elles n’étaient pas plus grandes en leurs temps. Et ma main à couper que si elle était Sith aujourd’hui, c’était en grande partie à cause de cela.
Bilan de ce raisonnement ?
Qu’elle fut Velyriana ou une autre, j’étais en mesure de comprendre une partie de cette racine pourrie qui l’avait tant changé. Quand à ce que j’avais vu d’évident chez elle..
Je me relevais, éclatant et irradiant d’une force nouvelle et d’une détermination retrouvée. Non, en effet. Je n’ai pas « sauvé tout le monde sur ce vaisseau ». Debout Jedi, et fais ce que dois.
Bien sûr, il n’était pas seulement question d’elle. Une fois que j’avais réalisé que je me prenais la tête pour une chose résolue et entendu, il ne me restait que deux choses : le devoir et la survie. L’un comme l’autre me demandant de retrouver mon calme et ma présence d’esprit, ma sérénité ne pouvait que revenir. Et elle avait raison par ailleurs : mon devoir me nommait ailleurs : je devais m’occuper de ces pauvres gens retenus en otages.
Tandis que je réfléchissais à comment procéder, je rétorquais, froid et calme à présent, sans la moindre humanité pour une question qui cependant était loin d’être innocente :
-S’il est une personne ici qui devrait craindre pour leur futur, c’est bien toi, et largement avant moi, bien qu’en effet, je compte me remettre au travail. Je pourrais attendre que tu le fasses. Je DEVRAIS attendre que tu le fasses. Mais je n’ai ni ce temps ni ce crédits à t’accorder. Pas encore. Et pourtant je te le demande : le feras-tu ?
D’un autre côté, je cogitais dur. Cette fusillade changeait radicalement la donne. Sans retour, nos assaillants devaient être certains qu’il s’était passé quelque chose. De plus, on pouvait compter sur nos adversaires pour avoir informer leurs confrères avant de passer ad patres. Donc il n’était plus question de rançonner et de partir. Il m’était avis à présent que cette bande de trublions ne partirait qu’après avoir reçu la vengeance par le sang. C’est-à-dire nos têtes. De plus, nous avions jusqu’ici un certain effet de surprise, qui à présent n’avait plus de raisons d’être.
Une chasse à l’homme était lancée, c’était certain. Tout modules de sauvetage serait immédiatement abattus : hors de question de risquer qu’on s’échappe. Quant au vaisseau, il serait fouillé de la proue à la poupe et de bords à bords, ponts par pont. Pfuh, c’était presque si s’introduire et rester dans les vaisseaux pirates étaient pas le plus prudent. Encore que, c’était également le moins utile : j'avais des gens à sauver.
Un seul coup d’œil à la passerelle suffit à me faire comprendre que si je voulais activer une balise depuis ici, il allait me falloir une semaine de réparation avec mes modestes moyens, et une pleine cargaison de pièces de rechanges. Moralité, pour mon signal, je devais aller me rendre aux contrôles manuels de l’antenne. Se balader dans le vaisseau allait devenir compliquer. La moindre rencontre et l’alarme serait donnée. Et dans ce genre de bâtiment que j’avais fait à moitié cloisonné, on se retrouvait vite piéger.
Primo : j’étais dedans jusqu’au coup.
Deuxio : j’y arriverai pas seul.
Sans m’en rendre compte, mes vieilles manies d’académicien m’étaient revenues. Battant une mesure imaginaire d’une main, j’avais commencé à faire les cents pas sur la passerelle, cherchant une solution. Je m’étais arrêté, regardant Velvet, cherchant à savoir si oui ou non elle saurait m’aider et si, plus directement, elle voudrait m’aider.
Avisant cette fois le sang qui filtrait depuis ses doigts, sa gorge qui avait toujours cette teinte violacée, je fis un pas en avant, main tendue… Avant de me raviser. Je ne voulais pas la toucher, elle voulait que je la touche, et j’étais certain qu’elle aurait préféré ramper à travers le vaisseau plutôt que d’accepter volontairement mon aide. Et vu ses appuis fébriles, elle n’en était pas très loin.
Aussi je repris ma ronde soucieuse. Comment y arriver ? Le voile de Force me semblait une bonne idée. Mais les ponts n’étaient pas tous large, et il m’était impossible de passer une porte gardée sans me faire remarquer. Je n’étais clairement pas assez doué en dissimulation pour ça. Déguisement ? J’étais dubitatif.
Les deux en même temps ? Ça avait des chances de marcher. Mais encore une fois, dès le signal activé, j’allais avoir la moitié des pirates sur le dos. Ma survie n’était pas mon objectif premier, mais si je pouvais m’en tirer, ce serait pas si mal..
Bon ! Le temps perdu me rapproche de l’échec, nos adversaires finirons bien par nous trouver si on reste à la même place !
Mais avant de quitter ces lieux, j’avais un détail à régler. Tirant mon sabre de ma ceinture –plus de manches puisque ma bure était plus un chiffon désarticulé qu’autre chose- je réduisais l’intensité de la lame au minimum. Levant mon arme, je la fis habilement tourner d’une leste rotation du poignet. Une poignée de seconde.. Une légère fumée s’éleva de mon omoplate que mon sabre effleurait par-dessus ma tunique de fonction que j’avais écartée. 20 fines coupures cicatrisée par la chaleur de mon armes, ordonnée avec d’autre cicatrices déjà présentes. 20 marques.. Pour 20 meurtres, plus ou moins.
Enfin, je me tournais vers Velvet, assuré par son regard que mon aide était bien la dernière chose qu’elle était prêts à accepter.
-Je te remercie, Vel’ (compromis diplomatique pour éviter le Velyriana) pour.. Ton aide, quelle que fut sa forme. J’espère te revoir te revoir avant de quitter ce bâtiment, je n’en ai pas finis avec toi. Et j’aimerai autant que ce soit pas à la morgue.
Je m’inclinais avec un profond respect, le genre de salut que je ne réservais qu’à mes frères d’armes, francs et direct, libérés de toute présence de protocole. Puis je partais. A peine franchissais-je la porte que ma silhouette avait commencé à disparaitre, enveloppée par une Force maniée de façon à me rendre invisible…
… Jusqu’à ce que je reparaisse dans sur le pas défoncé de la porte, tourné vers Velvet, le visage pas commode. Une manche relevée, la main ouverte, tendue vers elle, une voix dure tombant comme une sentence méthodique.
-Situation de combat avec un souffle coupé, perte de sang sur quelques blessures sans trop d'importances.. Si ça n’est pas encore le cas, ta vision va bientôt se troubler, ton pas devenir incertain. Tu vas tituber, fabuler, puis tomber pour te réveiller dans quelques heures. Tu pourrais te donner les premiers soin, mais tu n’en as ni le temps, ni le matériel.
Je soupirais, n’aimant pas du tout mes méthodes.
-Il se trouve que j’ai besoin de toi. Que tu m’aides ou pas, le simple fait que tu restes en vie est un secours. Du reste, il est hors de question que je t’abandonne, et cela concerne aussi bien cette situation particulière que toi en général, chose dont on pourra discuter plus tard. Donc la situation est la suivante. Soit tu acceptes cette main tendue, soit je m’arrange pour que tu ne sois plus en mesure de la refuser.
Une main sur une hanche, l’autre tendue, il était évident que j’étais inflexible. De toute façon, je n’avais pas le choix. J’avais besoin d’elle. Donc que j’y aille seul pour échouer, ou qu’on s’entre-tue ici, c’était au même. A ceci près que j’avais plus confiance en Velyriana et à sa capacité à dépasser son orgueil qu’en cette bande de pirates qui pouvait très bien être redoutable. Au passage, je comptais aussi sur la cervelle de ma chère homologue pour m’aider à monter un plan et improviser au fur et à mesure, parce que j'étais personnellement trop secoué pour être optimal.
D'un autre coté.. Je pouvais la soigner pour qu'elle en profite de partir de son coté en me laissant là, ensuite, avec une belle bosse. C'était un risque à prendre.
-Et je n’ai pas toute la journée.
Je tapais du pied, prêts à lui coller cette main tendue dans la figure. Un coup bien placé –sur l’arrière du crâne par exemple- et j’achevais un déséquilibre qui l’aurait probablement rendu à l’inconscience. Et puis de toute façon, sans briller moi-même, j’étais globalement dans un meilleur état qu’elle.
Ce nom, le mien. Cette voix.. Ces choses, non dites, laissées en suspens. Cette âme qui guidait ses pas, avalant l’espace qui nous séparait comme s’il n’avait pas lieu d’être. Il y avait autre chose que ces propos rêches et motivants.
Il y avait Velyriana, dévoilée. Il y avait le fait que je venais de la comprendre. Ce que j’avais sentis... C’était qu’elle avait regardé cette intensité de colère et de noirceur non pas comme chose inconnue. Non, au contraire. Je pouvais supposer des choses compte tenu de sa tenue plus qu’étrange. Son agressivité, son angoisse quand elle m’était rentrée dedans, et ce frisson après un « Ou pire ! » évoqué... Mais si les circonstances étaient radicalement différentes et avaient leurs importances, je pouvais être sûr qu’elle avait ressenti une peur et une rage aussi grandes que les mienne, si elles n’étaient pas plus grandes en leurs temps. Et ma main à couper que si elle était Sith aujourd’hui, c’était en grande partie à cause de cela.
Bilan de ce raisonnement ?
Qu’elle fut Velyriana ou une autre, j’étais en mesure de comprendre une partie de cette racine pourrie qui l’avait tant changé. Quand à ce que j’avais vu d’évident chez elle..
Je me relevais, éclatant et irradiant d’une force nouvelle et d’une détermination retrouvée. Non, en effet. Je n’ai pas « sauvé tout le monde sur ce vaisseau ». Debout Jedi, et fais ce que dois.
Bien sûr, il n’était pas seulement question d’elle. Une fois que j’avais réalisé que je me prenais la tête pour une chose résolue et entendu, il ne me restait que deux choses : le devoir et la survie. L’un comme l’autre me demandant de retrouver mon calme et ma présence d’esprit, ma sérénité ne pouvait que revenir. Et elle avait raison par ailleurs : mon devoir me nommait ailleurs : je devais m’occuper de ces pauvres gens retenus en otages.
Tandis que je réfléchissais à comment procéder, je rétorquais, froid et calme à présent, sans la moindre humanité pour une question qui cependant était loin d’être innocente :
-S’il est une personne ici qui devrait craindre pour leur futur, c’est bien toi, et largement avant moi, bien qu’en effet, je compte me remettre au travail. Je pourrais attendre que tu le fasses. Je DEVRAIS attendre que tu le fasses. Mais je n’ai ni ce temps ni ce crédits à t’accorder. Pas encore. Et pourtant je te le demande : le feras-tu ?
D’un autre côté, je cogitais dur. Cette fusillade changeait radicalement la donne. Sans retour, nos assaillants devaient être certains qu’il s’était passé quelque chose. De plus, on pouvait compter sur nos adversaires pour avoir informer leurs confrères avant de passer ad patres. Donc il n’était plus question de rançonner et de partir. Il m’était avis à présent que cette bande de trublions ne partirait qu’après avoir reçu la vengeance par le sang. C’est-à-dire nos têtes. De plus, nous avions jusqu’ici un certain effet de surprise, qui à présent n’avait plus de raisons d’être.
Une chasse à l’homme était lancée, c’était certain. Tout modules de sauvetage serait immédiatement abattus : hors de question de risquer qu’on s’échappe. Quant au vaisseau, il serait fouillé de la proue à la poupe et de bords à bords, ponts par pont. Pfuh, c’était presque si s’introduire et rester dans les vaisseaux pirates étaient pas le plus prudent. Encore que, c’était également le moins utile : j'avais des gens à sauver.
Un seul coup d’œil à la passerelle suffit à me faire comprendre que si je voulais activer une balise depuis ici, il allait me falloir une semaine de réparation avec mes modestes moyens, et une pleine cargaison de pièces de rechanges. Moralité, pour mon signal, je devais aller me rendre aux contrôles manuels de l’antenne. Se balader dans le vaisseau allait devenir compliquer. La moindre rencontre et l’alarme serait donnée. Et dans ce genre de bâtiment que j’avais fait à moitié cloisonné, on se retrouvait vite piéger.
Primo : j’étais dedans jusqu’au coup.
Deuxio : j’y arriverai pas seul.
Sans m’en rendre compte, mes vieilles manies d’académicien m’étaient revenues. Battant une mesure imaginaire d’une main, j’avais commencé à faire les cents pas sur la passerelle, cherchant une solution. Je m’étais arrêté, regardant Velvet, cherchant à savoir si oui ou non elle saurait m’aider et si, plus directement, elle voudrait m’aider.
Avisant cette fois le sang qui filtrait depuis ses doigts, sa gorge qui avait toujours cette teinte violacée, je fis un pas en avant, main tendue… Avant de me raviser. Je ne voulais pas la toucher, elle voulait que je la touche, et j’étais certain qu’elle aurait préféré ramper à travers le vaisseau plutôt que d’accepter volontairement mon aide. Et vu ses appuis fébriles, elle n’en était pas très loin.
Aussi je repris ma ronde soucieuse. Comment y arriver ? Le voile de Force me semblait une bonne idée. Mais les ponts n’étaient pas tous large, et il m’était impossible de passer une porte gardée sans me faire remarquer. Je n’étais clairement pas assez doué en dissimulation pour ça. Déguisement ? J’étais dubitatif.
Les deux en même temps ? Ça avait des chances de marcher. Mais encore une fois, dès le signal activé, j’allais avoir la moitié des pirates sur le dos. Ma survie n’était pas mon objectif premier, mais si je pouvais m’en tirer, ce serait pas si mal..
Bon ! Le temps perdu me rapproche de l’échec, nos adversaires finirons bien par nous trouver si on reste à la même place !
Mais avant de quitter ces lieux, j’avais un détail à régler. Tirant mon sabre de ma ceinture –plus de manches puisque ma bure était plus un chiffon désarticulé qu’autre chose- je réduisais l’intensité de la lame au minimum. Levant mon arme, je la fis habilement tourner d’une leste rotation du poignet. Une poignée de seconde.. Une légère fumée s’éleva de mon omoplate que mon sabre effleurait par-dessus ma tunique de fonction que j’avais écartée. 20 fines coupures cicatrisée par la chaleur de mon armes, ordonnée avec d’autre cicatrices déjà présentes. 20 marques.. Pour 20 meurtres, plus ou moins.
Enfin, je me tournais vers Velvet, assuré par son regard que mon aide était bien la dernière chose qu’elle était prêts à accepter.
-Je te remercie, Vel’ (compromis diplomatique pour éviter le Velyriana) pour.. Ton aide, quelle que fut sa forme. J’espère te revoir te revoir avant de quitter ce bâtiment, je n’en ai pas finis avec toi. Et j’aimerai autant que ce soit pas à la morgue.
Je m’inclinais avec un profond respect, le genre de salut que je ne réservais qu’à mes frères d’armes, francs et direct, libérés de toute présence de protocole. Puis je partais. A peine franchissais-je la porte que ma silhouette avait commencé à disparaitre, enveloppée par une Force maniée de façon à me rendre invisible…
… Jusqu’à ce que je reparaisse dans sur le pas défoncé de la porte, tourné vers Velvet, le visage pas commode. Une manche relevée, la main ouverte, tendue vers elle, une voix dure tombant comme une sentence méthodique.
-Situation de combat avec un souffle coupé, perte de sang sur quelques blessures sans trop d'importances.. Si ça n’est pas encore le cas, ta vision va bientôt se troubler, ton pas devenir incertain. Tu vas tituber, fabuler, puis tomber pour te réveiller dans quelques heures. Tu pourrais te donner les premiers soin, mais tu n’en as ni le temps, ni le matériel.
Je soupirais, n’aimant pas du tout mes méthodes.
-Il se trouve que j’ai besoin de toi. Que tu m’aides ou pas, le simple fait que tu restes en vie est un secours. Du reste, il est hors de question que je t’abandonne, et cela concerne aussi bien cette situation particulière que toi en général, chose dont on pourra discuter plus tard. Donc la situation est la suivante. Soit tu acceptes cette main tendue, soit je m’arrange pour que tu ne sois plus en mesure de la refuser.
Une main sur une hanche, l’autre tendue, il était évident que j’étais inflexible. De toute façon, je n’avais pas le choix. J’avais besoin d’elle. Donc que j’y aille seul pour échouer, ou qu’on s’entre-tue ici, c’était au même. A ceci près que j’avais plus confiance en Velyriana et à sa capacité à dépasser son orgueil qu’en cette bande de pirates qui pouvait très bien être redoutable. Au passage, je comptais aussi sur la cervelle de ma chère homologue pour m’aider à monter un plan et improviser au fur et à mesure, parce que j'étais personnellement trop secoué pour être optimal.
D'un autre coté.. Je pouvais la soigner pour qu'elle en profite de partir de son coté en me laissant là, ensuite, avec une belle bosse. C'était un risque à prendre.
-Et je n’ai pas toute la journée.
Je tapais du pied, prêts à lui coller cette main tendue dans la figure. Un coup bien placé –sur l’arrière du crâne par exemple- et j’achevais un déséquilibre qui l’aurait probablement rendu à l’inconscience. Et puis de toute façon, sans briller moi-même, j’étais globalement dans un meilleur état qu’elle.
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Dim 16 Sep 2012 - 14:57
Je regarde cette évolution s'égrener sur le visage du jedi, sa résolution dévorer la noirceur gangrènante de ses remords. Je retrouve dans ses prunelles, cet acier, dur et froid, cette étincelle d'assurance, un instant disparue sous les doutes lancinants d'amertune et de regrets. Il est à nouveau cet homme, droit, sûr et inflexible, avatar incarné d'une droiture pétrie de responsabilités. Il est la glace... hivernal et tranchant... imperturpable et immuable...
Craindre pour l'avenir Léonard? Oui,,, oh oui la peur serre mon coeur dans ses griffes accérées, deversant ses angoisses dans le feu de mes veines. Cependant tu te trompes lourdement sur ses origines. Ce n'est pas toi, tout jedi que tu es, qui m'inspire cet effroi. Je ne te redoute pas davantage que le fil d'émeraude de ton sabre, je ne crains pas cette mort que tu pourrais m'infliger. Non... ce qui fait trembler mon corps, m'emprisonne dans un carcan terrifiant, c'est cette infime et douloureuse possibilité de finir à nouveau asservie, de finir capturée par ces pirates et vouée à cette déchéance qui grignotte déjà mes entrailles. Tu vois Léonard... tu fais erreur... Mais qu'importe... complais toi dans tes croyances erronnées, je m'en moque
« Que crois tu Léonard... »
Sybilline... Comme mon âme incapable de se choisir un chemin, embrumé par une douleur de plus en plus persistante. Mes mots demeurent en suspend, réponse sans en être, livrée à son interprétation personnelle. Ma main se crispe sur le pupitre clignottant, se refusant d'afficher une aussi évidente faiblesse alors que mon allié d'un instant arpente les lieux de son crime, à la recherche de je ne sais quelle solution... Pourtant même si mon esprit ordonne à mon corps de ne pas faiblir, je sens déjà sous mon poids, mes jambes fléchir. Je serre les dents, usant jusqu'à la trame de ma volonté pour ne pas chuter sur le sol de la Capitainerie.
Malgré le voile rouge s'étendant sur ma vision en brume palpitante, je ne peux empêcher d'assiter à cet étrange cérémonial. Auto-flagellation pour son manquement au devoir? Stupide, les ruffians n'auraient pas fait autant de manière pour s'aliener sa vie ou sa liberté. Ou bien... un souvenir pour ne jamais oublier de quelle façon ils avaient passé l'arme à gauche. Qu'importe... cette prestation douteuse m'arrache tout juste un sifflement désaprobateur, pour le reste, je n'en ai que faire. Cette peau n'est pas mienne, mais si sa mutilation m'appelle à d'autres érrances spirituelles, je prefere repporter mon attention sur cette plaie barrant mon abdomen d'une rivière pourpre.
Soulevant délicatement mes doigts pour en mesurer la gravité, je devine les chairs boursoufflées sous le sang. La blessure, quoique impressionnante par cette propension à s'épencher sur le sol et sur ma main, ne me paraît pas aussi profonde que ragoutante. En revanche la douleur m'est de plus en plus insupportable à mesure que le temps passe... Insuffisante cependant, pour requérir l'aide du jedi.
Son regard me transperce.
"Je te remercie, Vel’ pour.. Ton aide, quelle que fut sa forme. J’espère te revoir te revoir avant de quitter ce bâtiment, je n’en ai pas finis avec toi. Et j’aimerai autant que ce soit pas à la morgue."
A la morgue? Je souris presque. Ais-je donc l'air si fragile qu'il m'enterre d'ores et déjà. Un quinte de toux remonte indélicatement de ma gorge, laissant couler à la commissure de ma lèvre quelques perles rouges.
« Au contraire, tu en as finis... » murmurais-je à moi-même alors qu'il s'efface devant moi.
Avec son départ, je m'autorise une grimace, rictus mêlé de ma coupure lancinante et de mon besoin vital de me sortir de ce foutu guêpier avant qu'on ne me retrouve d'une façon ou d'une autre. J'esquisse un pas que pour retrouver devant moi, la silhouette arachnéenne de Léonard, main tendue, visage fermé. Je le croyais parti poursivant avec assidité les corridors monotones de son devoir! La stupeur doit vraissemblablement se dépeindre sur mes traits, arrondissant ma bouche, écarquillant mes yeux.
Je m'appréte à refuser vertement mais tout m'indique le sérieux de cette situation. Il n'hésitera pas à m'assommer s'il le faut, je le lis en lui, je le devine dans la tension de ses épaules et le soupir qu'il laisse s'échapper de ses lèvres pincées. Il a besoin de moi, autant que j'ai besoin de lui. Mon orgueil peut faire le barrage de cette réalité, elle n'en demeure pas moins la stricte vérité. Sans soins, je risque de sombrer, de me perdre, de redevenir une proie si facile qu'il suffirait de se baisser et de la cueillir. D'un autre coté... je ne peux me résoudre à saisir cette main offerte. L'idée même d'un contact entre nous me révulse...
"... Soit tu acceptes cette main tendue, soit je m'arranges pour que tu ne sois plus en mesure de la refuser"
« Tu ne me laisseras pas... n'est ce pas... » sursurais-je d'une voix si fragile qu'elle en est inaudible.
Me détournant de lui, j'ajoute.
« Fait comme tu veux Léonard, juste ne me t... » je m'interromps brusquement avant de me reprendre, angoissée « Fait ce que tu veux,,, »
J'écrase contre la toile de mon pantalon mes paumes tremblantes. Mes doigts s'incrustent dans ma jambe, en prévision de cette proximité que je redoute tant.
« Ne gaches pas ton énergie... referme juste la plaie au ventre pour le reste je survivrais. »
Il me faut penser. A autre chose... Vite... pas à Lui qui s'approche, pas à cette intimité naissante, pas... A mon échappatoire. Si mes mains convulsent contre mes cuisses, mon esprit s'echappe à la recherche d'une alternative, une solution pour m'enfuir de ce bourbier. Quoi qu'il en soit , je doute que Léonard me permette d'emprunter une navette de secours, tout comme je pressens qu'elle serait immédiatement abatue par les pirates. Finallement au lieu de choix, je me retrouve à composer avec un jedi, pour ma survie, pour l'espoir de m'en sortir libre et en un seul morceau.
« Je vais t'aider Léonard. Je vais t'aider autant que je le pourrais, mais je te demande une seule chose en échange. Que tu me laisses partir, une fois cette histoire achevée, sans chercher à me retenir. Mon aide te sera précieuse... et ce n'est qu'une minuscule contrepartie, je pense que ta loyauté au Temple saura t'autoriser cette petite entorse au code... »
Mes iris azur se posent sur un cadavre de pirate, coincé entre deux tableaux clignottant de voyants et de manettes, raison vraissemblable pour laquelle il n'a été aspiré vers le dehors comme les autres. Son armure à peine entaillée sur le flan ne laisse rien percevoir du visage morbide de l'autre coté de son masque.
« En plus j'ai... une idée.. »
Débarrassée de cette douleur, je me fais plus bavarde, commençant à échaffauder un plan à haute voix, le laissant libre de participer à ma reflexion.
"Nous faisons trop jedi... nous sommes trop reconnaissables. Mais si toi tu enfilais cette armure, tu pourrais donner le change et moi... je suppose que je ferais une capture honorable avec quelques chose de plus... féminin sur le dos. Ainsi, nous devrions passer les barrages des pirates, sans problème, jusqu'à rejoindre ceux dejà prisonniers pour les libérer avant qu'ils ne les embarquent sur leurs vaisseaux... »
Craindre pour l'avenir Léonard? Oui,,, oh oui la peur serre mon coeur dans ses griffes accérées, deversant ses angoisses dans le feu de mes veines. Cependant tu te trompes lourdement sur ses origines. Ce n'est pas toi, tout jedi que tu es, qui m'inspire cet effroi. Je ne te redoute pas davantage que le fil d'émeraude de ton sabre, je ne crains pas cette mort que tu pourrais m'infliger. Non... ce qui fait trembler mon corps, m'emprisonne dans un carcan terrifiant, c'est cette infime et douloureuse possibilité de finir à nouveau asservie, de finir capturée par ces pirates et vouée à cette déchéance qui grignotte déjà mes entrailles. Tu vois Léonard... tu fais erreur... Mais qu'importe... complais toi dans tes croyances erronnées, je m'en moque
« Que crois tu Léonard... »
Sybilline... Comme mon âme incapable de se choisir un chemin, embrumé par une douleur de plus en plus persistante. Mes mots demeurent en suspend, réponse sans en être, livrée à son interprétation personnelle. Ma main se crispe sur le pupitre clignottant, se refusant d'afficher une aussi évidente faiblesse alors que mon allié d'un instant arpente les lieux de son crime, à la recherche de je ne sais quelle solution... Pourtant même si mon esprit ordonne à mon corps de ne pas faiblir, je sens déjà sous mon poids, mes jambes fléchir. Je serre les dents, usant jusqu'à la trame de ma volonté pour ne pas chuter sur le sol de la Capitainerie.
Malgré le voile rouge s'étendant sur ma vision en brume palpitante, je ne peux empêcher d'assiter à cet étrange cérémonial. Auto-flagellation pour son manquement au devoir? Stupide, les ruffians n'auraient pas fait autant de manière pour s'aliener sa vie ou sa liberté. Ou bien... un souvenir pour ne jamais oublier de quelle façon ils avaient passé l'arme à gauche. Qu'importe... cette prestation douteuse m'arrache tout juste un sifflement désaprobateur, pour le reste, je n'en ai que faire. Cette peau n'est pas mienne, mais si sa mutilation m'appelle à d'autres érrances spirituelles, je prefere repporter mon attention sur cette plaie barrant mon abdomen d'une rivière pourpre.
Soulevant délicatement mes doigts pour en mesurer la gravité, je devine les chairs boursoufflées sous le sang. La blessure, quoique impressionnante par cette propension à s'épencher sur le sol et sur ma main, ne me paraît pas aussi profonde que ragoutante. En revanche la douleur m'est de plus en plus insupportable à mesure que le temps passe... Insuffisante cependant, pour requérir l'aide du jedi.
Son regard me transperce.
"Je te remercie, Vel’ pour.. Ton aide, quelle que fut sa forme. J’espère te revoir te revoir avant de quitter ce bâtiment, je n’en ai pas finis avec toi. Et j’aimerai autant que ce soit pas à la morgue."
A la morgue? Je souris presque. Ais-je donc l'air si fragile qu'il m'enterre d'ores et déjà. Un quinte de toux remonte indélicatement de ma gorge, laissant couler à la commissure de ma lèvre quelques perles rouges.
« Au contraire, tu en as finis... » murmurais-je à moi-même alors qu'il s'efface devant moi.
Avec son départ, je m'autorise une grimace, rictus mêlé de ma coupure lancinante et de mon besoin vital de me sortir de ce foutu guêpier avant qu'on ne me retrouve d'une façon ou d'une autre. J'esquisse un pas que pour retrouver devant moi, la silhouette arachnéenne de Léonard, main tendue, visage fermé. Je le croyais parti poursivant avec assidité les corridors monotones de son devoir! La stupeur doit vraissemblablement se dépeindre sur mes traits, arrondissant ma bouche, écarquillant mes yeux.
Je m'appréte à refuser vertement mais tout m'indique le sérieux de cette situation. Il n'hésitera pas à m'assommer s'il le faut, je le lis en lui, je le devine dans la tension de ses épaules et le soupir qu'il laisse s'échapper de ses lèvres pincées. Il a besoin de moi, autant que j'ai besoin de lui. Mon orgueil peut faire le barrage de cette réalité, elle n'en demeure pas moins la stricte vérité. Sans soins, je risque de sombrer, de me perdre, de redevenir une proie si facile qu'il suffirait de se baisser et de la cueillir. D'un autre coté... je ne peux me résoudre à saisir cette main offerte. L'idée même d'un contact entre nous me révulse...
"... Soit tu acceptes cette main tendue, soit je m'arranges pour que tu ne sois plus en mesure de la refuser"
« Tu ne me laisseras pas... n'est ce pas... » sursurais-je d'une voix si fragile qu'elle en est inaudible.
Me détournant de lui, j'ajoute.
« Fait comme tu veux Léonard, juste ne me t... » je m'interromps brusquement avant de me reprendre, angoissée « Fait ce que tu veux,,, »
J'écrase contre la toile de mon pantalon mes paumes tremblantes. Mes doigts s'incrustent dans ma jambe, en prévision de cette proximité que je redoute tant.
« Ne gaches pas ton énergie... referme juste la plaie au ventre pour le reste je survivrais. »
Il me faut penser. A autre chose... Vite... pas à Lui qui s'approche, pas à cette intimité naissante, pas... A mon échappatoire. Si mes mains convulsent contre mes cuisses, mon esprit s'echappe à la recherche d'une alternative, une solution pour m'enfuir de ce bourbier. Quoi qu'il en soit , je doute que Léonard me permette d'emprunter une navette de secours, tout comme je pressens qu'elle serait immédiatement abatue par les pirates. Finallement au lieu de choix, je me retrouve à composer avec un jedi, pour ma survie, pour l'espoir de m'en sortir libre et en un seul morceau.
« Je vais t'aider Léonard. Je vais t'aider autant que je le pourrais, mais je te demande une seule chose en échange. Que tu me laisses partir, une fois cette histoire achevée, sans chercher à me retenir. Mon aide te sera précieuse... et ce n'est qu'une minuscule contrepartie, je pense que ta loyauté au Temple saura t'autoriser cette petite entorse au code... »
Mes iris azur se posent sur un cadavre de pirate, coincé entre deux tableaux clignottant de voyants et de manettes, raison vraissemblable pour laquelle il n'a été aspiré vers le dehors comme les autres. Son armure à peine entaillée sur le flan ne laisse rien percevoir du visage morbide de l'autre coté de son masque.
« En plus j'ai... une idée.. »
Débarrassée de cette douleur, je me fais plus bavarde, commençant à échaffauder un plan à haute voix, le laissant libre de participer à ma reflexion.
"Nous faisons trop jedi... nous sommes trop reconnaissables. Mais si toi tu enfilais cette armure, tu pourrais donner le change et moi... je suppose que je ferais une capture honorable avec quelques chose de plus... féminin sur le dos. Ainsi, nous devrions passer les barrages des pirates, sans problème, jusqu'à rejoindre ceux dejà prisonniers pour les libérer avant qu'ils ne les embarquent sur leurs vaisseaux... »
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Mer 19 Sep 2012 - 0:20
Le temps œuvre, je demeure. Impitoyable, je savais quel effort je demandais à Velvet. Elle aurait sûrement préféré que je la cogne, afin de ne pas lui laisser le choix. Mais je n'étais pas une brute. Et puis de toute façon, l'entendre choisir la meilleur solution me ferait du bien. Du bien parce que cela aurait confirmé qu'a son sujet, je ne me trompais pas. Et non, en effet, je ne me trompais pas, elle ne cessait de le confirmer.
Dire que je n'étais pas déçu de l'entendre parler de ma guérison comme d'un fléau aurait été faux. Mais compte tenu de la situation, j'en faisais vraiment peu de cas. Mais je sentais une appréhension irraisonnée dans sa voix tandis qu'elle me laissait carte blanche. Je fis un pas en avant.
Je posais un œil nouveau sur elle. Mon œil de guérisseur. Pas d'acier ou de froid, juste un examen méticuleux et professionnel. Qui s'étendait sur le plan sensoriel comme ailleurs, tandis que j'étais libre de sonder la profondeur de ses blessures et leurs limites. Helas, cette façon de faire me révélais une chimie inhérente à son corps.. Et j'entendais son angoisse comme si elle avait été mienne.
Je clignais des yeux, hochant la tête, pensif. Ignorant royalement le conseil de ma patiente, je synthétisais ce que j'avais appris afin de savoir comment le soigner. Je ne raisonnais pas là au plan physique. Ce dernier était simple à traiter, non.. C'était autre chose que je cherchais à etteindre...
Bref ! Parons au plus urgent.
-Vel.. Laisse-moi faire mon travail comme je l'entend, et contente-toi de l'apprécier dans la mesure ou il est a ton avantage. Sans aller dans le détail, s'il s'agit de se mouvoir, ta gorge est aussi importante que le reste.
De facto, si son souffle s'était calmé, une quelconque accélération de mouvement et elle finirait en deux minutes par suffoquer. Bref, au travail.
Ma main s'avançait. Plus que quelques centimètres et.. Je me figeais. Ma main tremblait. Non. Ma main ne tremblait JAMAIS. Je levais les yeux, et croisais le regard de Velvet. Fugitive mais bien présente, une ombre en moi me fit paniquer.
Et si, au lieu de la soigner, je l'achevais ? Guérir était l'art de manier la force vitale et les composants organiques. Sans résistances, tandis qu'elle s'en remettait à moi, il était excessivement simple d’écraser sa trachée plutôt que la remettre en état..
Cessant de trembler, je fermais les yeux. Ma main était alors a quelques centimètres de sa gorge, sans la moindre prétention au contact. Précaution inutile ? Sûrement, mais ça m'était important. Agissant sur la Force, je vis les ecchymoses se rétracter, rendant à son cou sa teinte normale. A la douleur, je substituais une agréable chaleur. On m'avait souvent dis que c'était parfaitement secondaire, mais je savais que certains patients continuaient à ressentir la douleur même après qu'on ait effacé la blessure. Une question de psychologie, donc autant être sur que tout va bien.
Alors que les dégâts apparents s'étaient résorbé, ma main descendit lentement, suivant le dessin de sa trachée boursouflée dont j'achevais d’accélérer la guérison, m'appuyant sur l'image saine d'un appareil encore intacte, à savoir la mienne.
Soufflant alors un peu, j'ouvris les yeux pour vérifier que tout s'était bien passé avant de le refermer, et de stationner une fois encore ma main quelques centimètre au dessus de ses blessure, au flanc cette fois. Ce bref regard était différent. Plongé dans une logique totalement unique, lorsque je guérissais, mon oeil était humide d'une douceur altruiste sans fond. Un moment privilégié que je passais avec la Force et mon patient, ou seule comptait la puissance d'une réelle volonté d'aider autrui.
Bref, passons. Velyriana n'était pas de mon espèce, un léger soucis s'imposait. Bien sur, elle m'était semblable en beaucoup de points, et je réparais très simplement les dégâts internes. Hélas, le derme miralian échappait totalement à mes références, et pour le coup, je n'allais pas servir d'exemple et coller une peau comme la mienne à la place. Après m'être assuré de l'intégrité des vaisseaux, calcinés par les tirs, que j'avais reconstitué, je me relevais, laissant à son flanc une teinte rouge d'une blessure en voie de cicatrisation et le même système qu'avant quant à la douleur.
Je reculais de deux pas, pourtant une main sur mon front. Combien de temps ? Dix secondes ? Cinq minutes ? Une heure ? Guérir exigeait de moi une concentration qui me propulsait hors du temps et de l'espace tant l'art était minutieux. Une petite seconde d’inattention, et on pouvait lier une veine à une artère, et tuer. L'organisation biophysique de la vie était si compliquée.. Si fragile..
-Humpf.. Ca devrait être bon à présent. Je me suis pas risqué à faire plus, je ne suis pas assez calé en génétique pour m'occuper des détails physiques.
Je chancelais un moment, l'écoutant distraitement, et ce jusqu'à ce que je me rendre finalement compte qu'elle était vraiment en train de me parler de choses importantes.
J'écoute, j'écoute, et mon regard se perd sur le cadavre qui semblait illustrer son idée.
L'idée n'a rien de ragoutante, mais bon, le plan n'était pas mauvais. Dès lors qu'on arriverait à se trouver au centre même du comité qui gardait les otages, ou saurait être capable de neutraliser le tout sans faire courir trop de danger. Le neutraliser.. Ou pire.
Bien sur, le risque 0 n'existait pas, et cette idée reposait sur nos talent de sabreurs.. Donc on pouvait très bien y laisser notre peau. Mais de toute façon, on avait pas tellement le choix.
Je commençais donc à dessangler le sale bonhomme coincé en enregistrant la portée de ce plan, et en vérifier l'efficacité.
Tenant à présent une combinaison passablement bien entretenue, je vis la première difficulté du plan.
-Y'a vraiment pas d'autre solution ?
Le regard de Velvet était sans équivoque. Et après tout, c'était chacun son tour d'avoir son orgueil blessé. Conscient que lui demander de se retourner aurait été parfaitement idiot, je commençais à défaire les attaches de ma chemise de fonction.
Etant donné mon caractère, me retrouver quasi-nu n'était qu'une complication de principe. En pratique, je n'avais pas le moindre état d'âme à me montrer ainsi par l'impératif du devoir. Et puis bon, quel que fut les singuliers moments partagés avec la Sith.. Disons qu'elle n'était clairement pas assez familière pour pouvoir me mettre mal à l'aise dans cette situation là.
Sans m'attarder pour autant, je débouclais ma ceinture et le reste, gardant le strict minimum pour défendre la pudeur, et enfilais vite fait cette saleté d'armure. D'un dernier geste pro et sans la moindre once d'agacement, j'ajoutais la gaine de revolver à ma ceinture avant de la remettre à sa place. Ultime touche, le blaster, après avoir tourné dans ma main dans un geste d'esbroufe futile, trouva le chemin de son rangement. Moi, j'entrais dans le rôle.
Critique et grognon de me trouver dans une tenue peu familière et très désagréable, regrettant de suite ma bure, j'observais avec une mauvaise foi criante :
-C'est serré au niveau des bras.
Agitant ces derniers dans le but d'être à l'aise, je finis par poser mes poings sur les hanches, face à la Sith. Ayant à présent bien ruminé la question, j'étais capable de répondre clairement, les idées étant alors bien tassée. Et il FALLAIT y répondre..
-Vel.. Il faut que tu comprennes certaines choses. Je n'ai pas de comptes à rendre au Temple. Je reconnais de mon plein gré l'autorité du Conseil car il est plus avancé que moi sur la voie que nous empruntons, et nos maîtres sont plus sages que moi. Cependant je n'obéis qu'a une seule loi : celle de la République. Quant à mes serments, ils m'engagent auprès de ceux qui ont besoin de moi. C'est ainsi que je conçois ma façon d'être Jedi. Pas obéir aveuglément à des dogmes des siècles passés.
Cela signifie que j'ai des obligations envers toi, Velyriana. Et que, espérant t'aider, je suis le premier à t'accorder qu'une cellule du Temple n'a rien de constructif pour toi. Il te faut autre chose. Et je crains qu'il faille également autre chose au Temple. Les Jedi et le Code..
Bref je..
Abrupte, je m'arrêtais en pleine phrase, considérant la situation.
-Nous en reparlerons lorsqu'il sera temps d'envisager un futur en dehors de ce foutu vaisseau.
Pliant soigneusement mes vêtements, j'en retirais tous mes effets personnels avant de produire mon sabre, puis je désignais celui de Velvet d'un geste du menton.
-Cache-moi ça. Jusqu’à avis contraire, je t'ai désarmé, et ton sabre est ce dernier.
La tenant en joue à présent de mon arme barbare, je fis ce que je pouvais pour avoir l'air débraillé. Un sourire sournois, un coin de la mâchoire tombant.. Le tout allant avec une démarche suffisante et traînante, ponctuée de gestes d'une élégance tout à fait discutable. Bref, génie du théâtre, je m'exprimais.
Juste à temps, dès lors que nous sortîmes de la passerelle, une troupe armée surgit, une reconnaissance prudente cette fois suite aux non-réponses. L'un d'eux, une fouine compensant son manque physique et sa longueur extrême de nez dans une face ingrate par un armement au calibre improbable me pris en cible :
-Eh toi ! Qu'est-ce que ça veut dire ?!
D'une voix suffisante et roccailleuse, comme si je m'étais pris un gnon dans une joue qui venait à peine de devenir rouge et enflée, je répondais :
-Fa sigf.. Si-gni-fie que fette femme est la padafan du Jedi. Fe foutu fevalier f'est tiré en défonfant le fanorama de la fass.. Pa-sse-relle. Fe preferai garfder celle-là au faud plutôt que de risqufer de la faisser s'echappfer pour ne pas avoir le Fedi.
Prenant un temps pour me comprendre, il fit un sourire satisfait. Puis alors qu'il désignait la salle d'ou on venait du menton, je douchais ses espoirs d'un « non » de la tête. Sa machoire se crispa.
-Colle-la moi avec les otages ! Mais surveillez-la bien ! Ce Jedi ne partira pas sans la récupérer. C'est typiquement le genre de stupidité chevaleresque dont raffole ces religieux ringards. Et le loupez pas surtout ! On a des comptes à régler lui et moi..
Pis toi, une fois que tu l'auras mené la bas, va faire un tour sur l'infirmerie du vaisseau le plus proche pour soigner ta mâchoire. C'est horripilant à entendre. Allez, file !
Agacé d'une telle intonation de voix, il ne voulait plus avoir a entendre et essayer de comprendre la langue maltraitée d'un forban ayant pris un gnon dans les dents. Pour le coup, l'effet n'était pas chiqué, j'avais vraiment créer ça, et ça faisait un mal de chien. Cependant, il se retourna, un sourire narquois aux lèvres. Il eu un regard lourd de lubricité et de mépris envers Velvet.
-C'est qu'elle en a de la poigne, la petite, hein ? Le maître doit être suffisamment fier de toi pour venir te récupérer.. Je l'espère en tout cas, parce que pour le coup, tu vaux beaucoup moins cher que lui, et faudra quand même te rentabiliser..
Je ne sais pas si Velvet tiendrait le choc. Mais moi, j'étais à deux doigts de l'envoyer se faire décompresser avec ses anciens camarade voguant à présent dans l'espace. Mais à 200 mètres, voir moins, au fond du couloir ou peu s'en fallait, le pont d'observation, et les otages. Moi, j'arriverai à me contenir..
Dire que je n'étais pas déçu de l'entendre parler de ma guérison comme d'un fléau aurait été faux. Mais compte tenu de la situation, j'en faisais vraiment peu de cas. Mais je sentais une appréhension irraisonnée dans sa voix tandis qu'elle me laissait carte blanche. Je fis un pas en avant.
Je posais un œil nouveau sur elle. Mon œil de guérisseur. Pas d'acier ou de froid, juste un examen méticuleux et professionnel. Qui s'étendait sur le plan sensoriel comme ailleurs, tandis que j'étais libre de sonder la profondeur de ses blessures et leurs limites. Helas, cette façon de faire me révélais une chimie inhérente à son corps.. Et j'entendais son angoisse comme si elle avait été mienne.
Je clignais des yeux, hochant la tête, pensif. Ignorant royalement le conseil de ma patiente, je synthétisais ce que j'avais appris afin de savoir comment le soigner. Je ne raisonnais pas là au plan physique. Ce dernier était simple à traiter, non.. C'était autre chose que je cherchais à etteindre...
Bref ! Parons au plus urgent.
-Vel.. Laisse-moi faire mon travail comme je l'entend, et contente-toi de l'apprécier dans la mesure ou il est a ton avantage. Sans aller dans le détail, s'il s'agit de se mouvoir, ta gorge est aussi importante que le reste.
De facto, si son souffle s'était calmé, une quelconque accélération de mouvement et elle finirait en deux minutes par suffoquer. Bref, au travail.
Ma main s'avançait. Plus que quelques centimètres et.. Je me figeais. Ma main tremblait. Non. Ma main ne tremblait JAMAIS. Je levais les yeux, et croisais le regard de Velvet. Fugitive mais bien présente, une ombre en moi me fit paniquer.
Et si, au lieu de la soigner, je l'achevais ? Guérir était l'art de manier la force vitale et les composants organiques. Sans résistances, tandis qu'elle s'en remettait à moi, il était excessivement simple d’écraser sa trachée plutôt que la remettre en état..
Cessant de trembler, je fermais les yeux. Ma main était alors a quelques centimètres de sa gorge, sans la moindre prétention au contact. Précaution inutile ? Sûrement, mais ça m'était important. Agissant sur la Force, je vis les ecchymoses se rétracter, rendant à son cou sa teinte normale. A la douleur, je substituais une agréable chaleur. On m'avait souvent dis que c'était parfaitement secondaire, mais je savais que certains patients continuaient à ressentir la douleur même après qu'on ait effacé la blessure. Une question de psychologie, donc autant être sur que tout va bien.
Alors que les dégâts apparents s'étaient résorbé, ma main descendit lentement, suivant le dessin de sa trachée boursouflée dont j'achevais d’accélérer la guérison, m'appuyant sur l'image saine d'un appareil encore intacte, à savoir la mienne.
Soufflant alors un peu, j'ouvris les yeux pour vérifier que tout s'était bien passé avant de le refermer, et de stationner une fois encore ma main quelques centimètre au dessus de ses blessure, au flanc cette fois. Ce bref regard était différent. Plongé dans une logique totalement unique, lorsque je guérissais, mon oeil était humide d'une douceur altruiste sans fond. Un moment privilégié que je passais avec la Force et mon patient, ou seule comptait la puissance d'une réelle volonté d'aider autrui.
Bref, passons. Velyriana n'était pas de mon espèce, un léger soucis s'imposait. Bien sur, elle m'était semblable en beaucoup de points, et je réparais très simplement les dégâts internes. Hélas, le derme miralian échappait totalement à mes références, et pour le coup, je n'allais pas servir d'exemple et coller une peau comme la mienne à la place. Après m'être assuré de l'intégrité des vaisseaux, calcinés par les tirs, que j'avais reconstitué, je me relevais, laissant à son flanc une teinte rouge d'une blessure en voie de cicatrisation et le même système qu'avant quant à la douleur.
Je reculais de deux pas, pourtant une main sur mon front. Combien de temps ? Dix secondes ? Cinq minutes ? Une heure ? Guérir exigeait de moi une concentration qui me propulsait hors du temps et de l'espace tant l'art était minutieux. Une petite seconde d’inattention, et on pouvait lier une veine à une artère, et tuer. L'organisation biophysique de la vie était si compliquée.. Si fragile..
-Humpf.. Ca devrait être bon à présent. Je me suis pas risqué à faire plus, je ne suis pas assez calé en génétique pour m'occuper des détails physiques.
Je chancelais un moment, l'écoutant distraitement, et ce jusqu'à ce que je me rendre finalement compte qu'elle était vraiment en train de me parler de choses importantes.
J'écoute, j'écoute, et mon regard se perd sur le cadavre qui semblait illustrer son idée.
L'idée n'a rien de ragoutante, mais bon, le plan n'était pas mauvais. Dès lors qu'on arriverait à se trouver au centre même du comité qui gardait les otages, ou saurait être capable de neutraliser le tout sans faire courir trop de danger. Le neutraliser.. Ou pire.
Bien sur, le risque 0 n'existait pas, et cette idée reposait sur nos talent de sabreurs.. Donc on pouvait très bien y laisser notre peau. Mais de toute façon, on avait pas tellement le choix.
Je commençais donc à dessangler le sale bonhomme coincé en enregistrant la portée de ce plan, et en vérifier l'efficacité.
Tenant à présent une combinaison passablement bien entretenue, je vis la première difficulté du plan.
-Y'a vraiment pas d'autre solution ?
Le regard de Velvet était sans équivoque. Et après tout, c'était chacun son tour d'avoir son orgueil blessé. Conscient que lui demander de se retourner aurait été parfaitement idiot, je commençais à défaire les attaches de ma chemise de fonction.
Etant donné mon caractère, me retrouver quasi-nu n'était qu'une complication de principe. En pratique, je n'avais pas le moindre état d'âme à me montrer ainsi par l'impératif du devoir. Et puis bon, quel que fut les singuliers moments partagés avec la Sith.. Disons qu'elle n'était clairement pas assez familière pour pouvoir me mettre mal à l'aise dans cette situation là.
Sans m'attarder pour autant, je débouclais ma ceinture et le reste, gardant le strict minimum pour défendre la pudeur, et enfilais vite fait cette saleté d'armure. D'un dernier geste pro et sans la moindre once d'agacement, j'ajoutais la gaine de revolver à ma ceinture avant de la remettre à sa place. Ultime touche, le blaster, après avoir tourné dans ma main dans un geste d'esbroufe futile, trouva le chemin de son rangement. Moi, j'entrais dans le rôle.
Critique et grognon de me trouver dans une tenue peu familière et très désagréable, regrettant de suite ma bure, j'observais avec une mauvaise foi criante :
-C'est serré au niveau des bras.
Agitant ces derniers dans le but d'être à l'aise, je finis par poser mes poings sur les hanches, face à la Sith. Ayant à présent bien ruminé la question, j'étais capable de répondre clairement, les idées étant alors bien tassée. Et il FALLAIT y répondre..
-Vel.. Il faut que tu comprennes certaines choses. Je n'ai pas de comptes à rendre au Temple. Je reconnais de mon plein gré l'autorité du Conseil car il est plus avancé que moi sur la voie que nous empruntons, et nos maîtres sont plus sages que moi. Cependant je n'obéis qu'a une seule loi : celle de la République. Quant à mes serments, ils m'engagent auprès de ceux qui ont besoin de moi. C'est ainsi que je conçois ma façon d'être Jedi. Pas obéir aveuglément à des dogmes des siècles passés.
Cela signifie que j'ai des obligations envers toi, Velyriana. Et que, espérant t'aider, je suis le premier à t'accorder qu'une cellule du Temple n'a rien de constructif pour toi. Il te faut autre chose. Et je crains qu'il faille également autre chose au Temple. Les Jedi et le Code..
Bref je..
Abrupte, je m'arrêtais en pleine phrase, considérant la situation.
-Nous en reparlerons lorsqu'il sera temps d'envisager un futur en dehors de ce foutu vaisseau.
Pliant soigneusement mes vêtements, j'en retirais tous mes effets personnels avant de produire mon sabre, puis je désignais celui de Velvet d'un geste du menton.
-Cache-moi ça. Jusqu’à avis contraire, je t'ai désarmé, et ton sabre est ce dernier.
La tenant en joue à présent de mon arme barbare, je fis ce que je pouvais pour avoir l'air débraillé. Un sourire sournois, un coin de la mâchoire tombant.. Le tout allant avec une démarche suffisante et traînante, ponctuée de gestes d'une élégance tout à fait discutable. Bref, génie du théâtre, je m'exprimais.
Juste à temps, dès lors que nous sortîmes de la passerelle, une troupe armée surgit, une reconnaissance prudente cette fois suite aux non-réponses. L'un d'eux, une fouine compensant son manque physique et sa longueur extrême de nez dans une face ingrate par un armement au calibre improbable me pris en cible :
-Eh toi ! Qu'est-ce que ça veut dire ?!
D'une voix suffisante et roccailleuse, comme si je m'étais pris un gnon dans une joue qui venait à peine de devenir rouge et enflée, je répondais :
-Fa sigf.. Si-gni-fie que fette femme est la padafan du Jedi. Fe foutu fevalier f'est tiré en défonfant le fanorama de la fass.. Pa-sse-relle. Fe preferai garfder celle-là au faud plutôt que de risqufer de la faisser s'echappfer pour ne pas avoir le Fedi.
Prenant un temps pour me comprendre, il fit un sourire satisfait. Puis alors qu'il désignait la salle d'ou on venait du menton, je douchais ses espoirs d'un « non » de la tête. Sa machoire se crispa.
-Colle-la moi avec les otages ! Mais surveillez-la bien ! Ce Jedi ne partira pas sans la récupérer. C'est typiquement le genre de stupidité chevaleresque dont raffole ces religieux ringards. Et le loupez pas surtout ! On a des comptes à régler lui et moi..
Pis toi, une fois que tu l'auras mené la bas, va faire un tour sur l'infirmerie du vaisseau le plus proche pour soigner ta mâchoire. C'est horripilant à entendre. Allez, file !
Agacé d'une telle intonation de voix, il ne voulait plus avoir a entendre et essayer de comprendre la langue maltraitée d'un forban ayant pris un gnon dans les dents. Pour le coup, l'effet n'était pas chiqué, j'avais vraiment créer ça, et ça faisait un mal de chien. Cependant, il se retourna, un sourire narquois aux lèvres. Il eu un regard lourd de lubricité et de mépris envers Velvet.
-C'est qu'elle en a de la poigne, la petite, hein ? Le maître doit être suffisamment fier de toi pour venir te récupérer.. Je l'espère en tout cas, parce que pour le coup, tu vaux beaucoup moins cher que lui, et faudra quand même te rentabiliser..
Je ne sais pas si Velvet tiendrait le choc. Mais moi, j'étais à deux doigts de l'envoyer se faire décompresser avec ses anciens camarade voguant à présent dans l'espace. Mais à 200 mètres, voir moins, au fond du couloir ou peu s'en fallait, le pont d'observation, et les otages. Moi, j'arriverai à me contenir..
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Mer 19 Sep 2012 - 16:29
« Y'a vraiment pas d'autre solution ? »
Droite et intransigeante, je fixe mon jedi récalcitrant avec une intensité qui ne nécessite pas la moindre intervention verbale de ma part. Aurais-je, en cet infime instant, les attitudes matrones d’une gouvernante fusillant l’enfant turbulent et désobéissant de la maison, son regard autoritaire ne laissant aucune place au défi ? Probable… mais sous le vernis de cette dureté, sous la dignité d’un orgueil faussement écorché, je dois avouer que s’il existe une autre solution, elle ne me vient absolument pas à l’esprit. Oh évidemment ma proposition ne manque ni de failles, ni de faiblesses mais elle est tout ce que nous avons. D’ailleurs j’imagine que Léonard, subitement absous de ses velléités, me rejoint sur ce point puisqu’il n’émet plus aucune protestation, se contentant de dégrafer une à une les attaches de sa chemise.
Suivant le manège de ces doigts agiles, déliant l’étoffe pour livrer les secrets du corps qu’elle recèle, j’avise de l’indécence curieuse de mon attention, les joues poudrées d’une gêne passagère. Lui offrant une intimité toute relative, je me détourne, coulant vers l’un de des hublots encore intact de la pièce. J’effleure le verre froid, qui, sous la chaleur de ma paume et de mon souffle s’embue. Derrière, la barrière de protection, gardienne azurée de l’intégrité viable du vaisseau, ondule, me rappelant les flots trop clairs d’un lac frissonnant sous les caresses du vent. Pourtant elle n’a su protéger ces pirates avalés par l’espace, dont les corps flottent à la dérive au milieu des débris de la capitainerie. Ils sont là, suspendus dans le vide, leurs visages à jamais grimaçant dans cette étendue glaciale. J’aurais pu être parmi eux, l’œil vide guettant les étoiles de ma pupille morte, si Léonard ne m’avais interceptée… Mes lèvres s’ourlent d’un sourire sans cynisme morbide, un simple sourire d’une personne, heureuse de me pas contempler auprès de ces hommes et pour l’éternité la beauté cruelle de l’Univers.
« C'est serré au niveau des bras. »
Je me retourne vers le chevalier. Engoncé dans sa combinaison, grognon et renfrogné, il jauge de ses entournures en râlant comme un wookie mal léché provocant en moi une hilarité spontanée. Mes dents se serrent pour retenir vainement les éclats de chatouillant ma gorge, bientôt soutenue par une main que je plaque sur ma bouche. Rien n’y fait. Le sourire, devenu rire éclate entre deux remarques pleine de mauvaise foi.
« Moi je te trouve très beau comme ça ! » ajoutais-je en pouffant à demi tout en essayant de reprendre un minimum de sang froid.
Oui… notre situation, si précaire qu’elle semble à la limite du désespoir, ne se prête pas vraiment à mes quelques effusions de joie pourtant, malgré toute ma volonté, je ne parviens pas à endiguer cette vague d’amusement. N’est ce pas finalement là, un exutoire à mes peurs enfouies, à mes craintes futures ? Un remède à cette angoisse qui ceint mon cœur d’une étreinte hivernale alors que notre avenir s’assombrit davantage. Je ne ris pas tant du comique de son apparence ou de cette moue qu’il affiche délibérément sur son visage en jouant les pistoleros de l’espace, mais je ris aussi pour expulser hors de moi cette tension nerveuse ankylosant mon âme.
« Excuses moi… » Continuais je en reprenant mon sérieux, d’un coup plus attentive lorsque sa voix se durcit.
J’écoute sans commenter, sans l’interrompre, pourtant il se forme un nœud au creux de mon ventre. J’ai la douloureuse certitude qu’il ne me laissera pas partir aussi facilement que je l’espérais. Ses mots résonnent en moi, de toute une détermination qui me dépasse et je n’ose mesurer les applications qu’il entend par « il te faut autre chose » ou par ses « obligations » envers moi. Pourquoi cette appréhension m’enserre-t-elle dans ses griffes ? Après tout ne me certifie-t-il pas indirectement qu’il ne me fichera pas en cellule ?... oui mais depuis quand crois-tu les jedis, Velvet ? Depuis quand !
Mes paupières se closent pour qu’il ne perçoive les idées désordonnées de mon esprit, et la déception dans le bleu de mes prunelles. J’attendais plus de sa part… trop… juste une promesse inconditionnelle qu’il ne chercherait pas à me retenir, mais je sais à présent combien je me fourvoie. S’il a des obligations envers moi… alors il n’abandonnera pas. Malgré tout, il a raison sur un point. Avant d’échafauder le futur, encore faut-il avoir un avenir. Finalement, même sans obtenir ce que je souhaite de lui, je n’ai d’autre choix que de l’aider.
« J’aurais préféré que nous en discutions avant mais tu as raison.. »
Docile, j’obéis sans discuter à ses injonctions, et dissimules dans un repli de ma ceinture le cylindre de mon arme. Son blaster échoue à hauteur de mon omoplate dans un simulacre de mise en joue. S’il a l’air terriblement investi de son rôle, je me décide à faire de même, me façonnant un masque de jeune femme fébrile aux aboies. Nous sortons… juste à temps… un peu plus et nous nous faisions surprendre comme de jeunes novices.
En général ce genre d’hommes éveille typiquement la plus sombre parcelle de mon être. Avec sa tête de fouine, ses globes oculaires exorbités, sa voix de fausset respirant une supériorité non légitimé, le chef d’escouade me révulse. Lui tordre le cou s’impose, dans mon esprit, comme un agréable intermède mais je ronge ma hargne, dissimulant mes envies meurtrières sous la frange de mes cils. Ses œillades me déshabillent aussi sûrement que sa main, mais je me redresse l’affrontant fièrement, le menton relevé en guise de défi. L’idée même que ce sagouin pose ses sales pattes en moi, m’envahit d’une bouffée assassine, heureusement pour lui, Léonard douche ses attentes et je me surprends à soupirer discrètement de soulagement.
-C'est qu'elle en a de la poigne, la petite, hein ? Le maître doit être suffisamment fier de toi pour venir te récupérer.. Je l'espère en tout cas, parce que pour le coup, tu vaux beaucoup moins cher que lui, et faudra quand même te rentabiliser…
Le gloussement de ses camarades m’exaspère, et je me demande combien de temps encore je me cantonnerais à cette mascarade sans faire de massacre. Aussi longtemps qu’il le faudra, me souffle une petite voix tout au fond de moi, consciente qu’à la moindre incartade, nos chances s’envoleraient en fumée. Je me contiens, muselant cette rage sourde qui hurle dans mon crâne. Retenant de justesse une salve de grossièretés, je recherche dans mon âme fêlée, l’essence de la padawane que je fus, pour interpréter au mieux celle que je suis sensée être.
« Mon maitre viendra me chercher avorton ! »
« Mon Maitre viendra … il viendra me chercher triple buse ! » répète l’écho de mon passé.
Le décor vibre et se métamorphose. Il n’y a plus de Léonard, de pirate au faciès de fouine. Plus de vaisseau, plus de mercenaires armés jusqu’aux dents. Juste moi… lui… mes bras relevés au dessus de ma tête, retenus par des chaines. Des souvenirs lointains…
« Ah… ils disent tous ça. On viendra les délivrer ! On ne les abandonnera pas ! Et que je vais le regretter… La vérité ma petite, c’est que personne ne viendra te chercher. Personne. Plus vite tu ancres ça dans ton joli minois et mieux ça ira ! »
Ses mains puissantes s’emparent de mon menton et m’oblige à me fondre dans ce regard intransigeant et implacable. Ses doigts glissent, épousent les courbes dans mon corps sans concupiscence. Il ne cherche pas un instant de plaisir, juste à juger au mieux de la marchandise qu’il va écouler, vendre au plus offrant. Il s’arrête sur l’ecchymose de mon front, la palpe d’un air embêté puis relâche la pression, visiblement satisfait.
« Tu vas nous ramener un sacret paquet ma chérie ! Oh ça oui… ! » Dit-il en claquant des doigts alors que se pointe une femme à la mine sévère dans l’entrebâillement de la porte. « Prépare là pour ce soir et vérifie si elle est vierge. Se serait vraiment le pot aux roses… »
« Hahahahaha mais c’est qu’elle mordrait la garce ! » s'exclame l'homme fouine
Brusque retour à la réalité. Mes poings se serrent sporadiquement et je grimace.
« Bon, vous deux vous accompagnez. J’ai pas envie qu’elle se taille, celle là. Et magnez-vous ! »
Je me retrouve à présent totalement entourée. A ma droite et à ma gauche, les volontaires pour m’escorter, derrière moi, le chevalier et le canon de son baster pointé sur ma nuque. En fait nous n’avons d’autres alternatives que celle de les suivre, au risque de nous embourber dans quelques traquenards. J’avance, suivant le rythme que l’on m’impose, subissant la lubrique présence de mes geôliers. Amusés et profiteurs, ils n’hésitent pas à partager leurs humeurs grivoises avec Léonard, profitant de leur proximité pour me frôler sournoisement.
« Hé dis moi pas que t’as fait que la capturer, vieux frère ! »
« Allez raconte, fais pas ton mystérieux ! Tu l’as sauté la poulette ? C’est quand même le minimum après tout c’est toi qui la débusquée ! »
Un muscle tressaute dans ma mâchoire, et je me mords violement la langue pour ne pas exploser. Surtout ne rien dire, ne rien faire et ne surtout pas leur sauter à la gorge… pas si près du but…
« Vrai de vrai ! Une belle pouliche comme ça ! T’sais quoi, on s’met dans un coin pendant que tu t’la tapes on surveille et après on échange. Quelques coups d’reins pour des dents pétées, c’est plutôt une bonne idée... Ca t’va camarade ? »
Droite et intransigeante, je fixe mon jedi récalcitrant avec une intensité qui ne nécessite pas la moindre intervention verbale de ma part. Aurais-je, en cet infime instant, les attitudes matrones d’une gouvernante fusillant l’enfant turbulent et désobéissant de la maison, son regard autoritaire ne laissant aucune place au défi ? Probable… mais sous le vernis de cette dureté, sous la dignité d’un orgueil faussement écorché, je dois avouer que s’il existe une autre solution, elle ne me vient absolument pas à l’esprit. Oh évidemment ma proposition ne manque ni de failles, ni de faiblesses mais elle est tout ce que nous avons. D’ailleurs j’imagine que Léonard, subitement absous de ses velléités, me rejoint sur ce point puisqu’il n’émet plus aucune protestation, se contentant de dégrafer une à une les attaches de sa chemise.
Suivant le manège de ces doigts agiles, déliant l’étoffe pour livrer les secrets du corps qu’elle recèle, j’avise de l’indécence curieuse de mon attention, les joues poudrées d’une gêne passagère. Lui offrant une intimité toute relative, je me détourne, coulant vers l’un de des hublots encore intact de la pièce. J’effleure le verre froid, qui, sous la chaleur de ma paume et de mon souffle s’embue. Derrière, la barrière de protection, gardienne azurée de l’intégrité viable du vaisseau, ondule, me rappelant les flots trop clairs d’un lac frissonnant sous les caresses du vent. Pourtant elle n’a su protéger ces pirates avalés par l’espace, dont les corps flottent à la dérive au milieu des débris de la capitainerie. Ils sont là, suspendus dans le vide, leurs visages à jamais grimaçant dans cette étendue glaciale. J’aurais pu être parmi eux, l’œil vide guettant les étoiles de ma pupille morte, si Léonard ne m’avais interceptée… Mes lèvres s’ourlent d’un sourire sans cynisme morbide, un simple sourire d’une personne, heureuse de me pas contempler auprès de ces hommes et pour l’éternité la beauté cruelle de l’Univers.
« C'est serré au niveau des bras. »
Je me retourne vers le chevalier. Engoncé dans sa combinaison, grognon et renfrogné, il jauge de ses entournures en râlant comme un wookie mal léché provocant en moi une hilarité spontanée. Mes dents se serrent pour retenir vainement les éclats de chatouillant ma gorge, bientôt soutenue par une main que je plaque sur ma bouche. Rien n’y fait. Le sourire, devenu rire éclate entre deux remarques pleine de mauvaise foi.
« Moi je te trouve très beau comme ça ! » ajoutais-je en pouffant à demi tout en essayant de reprendre un minimum de sang froid.
Oui… notre situation, si précaire qu’elle semble à la limite du désespoir, ne se prête pas vraiment à mes quelques effusions de joie pourtant, malgré toute ma volonté, je ne parviens pas à endiguer cette vague d’amusement. N’est ce pas finalement là, un exutoire à mes peurs enfouies, à mes craintes futures ? Un remède à cette angoisse qui ceint mon cœur d’une étreinte hivernale alors que notre avenir s’assombrit davantage. Je ne ris pas tant du comique de son apparence ou de cette moue qu’il affiche délibérément sur son visage en jouant les pistoleros de l’espace, mais je ris aussi pour expulser hors de moi cette tension nerveuse ankylosant mon âme.
« Excuses moi… » Continuais je en reprenant mon sérieux, d’un coup plus attentive lorsque sa voix se durcit.
J’écoute sans commenter, sans l’interrompre, pourtant il se forme un nœud au creux de mon ventre. J’ai la douloureuse certitude qu’il ne me laissera pas partir aussi facilement que je l’espérais. Ses mots résonnent en moi, de toute une détermination qui me dépasse et je n’ose mesurer les applications qu’il entend par « il te faut autre chose » ou par ses « obligations » envers moi. Pourquoi cette appréhension m’enserre-t-elle dans ses griffes ? Après tout ne me certifie-t-il pas indirectement qu’il ne me fichera pas en cellule ?... oui mais depuis quand crois-tu les jedis, Velvet ? Depuis quand !
Mes paupières se closent pour qu’il ne perçoive les idées désordonnées de mon esprit, et la déception dans le bleu de mes prunelles. J’attendais plus de sa part… trop… juste une promesse inconditionnelle qu’il ne chercherait pas à me retenir, mais je sais à présent combien je me fourvoie. S’il a des obligations envers moi… alors il n’abandonnera pas. Malgré tout, il a raison sur un point. Avant d’échafauder le futur, encore faut-il avoir un avenir. Finalement, même sans obtenir ce que je souhaite de lui, je n’ai d’autre choix que de l’aider.
« J’aurais préféré que nous en discutions avant mais tu as raison.. »
Docile, j’obéis sans discuter à ses injonctions, et dissimules dans un repli de ma ceinture le cylindre de mon arme. Son blaster échoue à hauteur de mon omoplate dans un simulacre de mise en joue. S’il a l’air terriblement investi de son rôle, je me décide à faire de même, me façonnant un masque de jeune femme fébrile aux aboies. Nous sortons… juste à temps… un peu plus et nous nous faisions surprendre comme de jeunes novices.
En général ce genre d’hommes éveille typiquement la plus sombre parcelle de mon être. Avec sa tête de fouine, ses globes oculaires exorbités, sa voix de fausset respirant une supériorité non légitimé, le chef d’escouade me révulse. Lui tordre le cou s’impose, dans mon esprit, comme un agréable intermède mais je ronge ma hargne, dissimulant mes envies meurtrières sous la frange de mes cils. Ses œillades me déshabillent aussi sûrement que sa main, mais je me redresse l’affrontant fièrement, le menton relevé en guise de défi. L’idée même que ce sagouin pose ses sales pattes en moi, m’envahit d’une bouffée assassine, heureusement pour lui, Léonard douche ses attentes et je me surprends à soupirer discrètement de soulagement.
-C'est qu'elle en a de la poigne, la petite, hein ? Le maître doit être suffisamment fier de toi pour venir te récupérer.. Je l'espère en tout cas, parce que pour le coup, tu vaux beaucoup moins cher que lui, et faudra quand même te rentabiliser…
Le gloussement de ses camarades m’exaspère, et je me demande combien de temps encore je me cantonnerais à cette mascarade sans faire de massacre. Aussi longtemps qu’il le faudra, me souffle une petite voix tout au fond de moi, consciente qu’à la moindre incartade, nos chances s’envoleraient en fumée. Je me contiens, muselant cette rage sourde qui hurle dans mon crâne. Retenant de justesse une salve de grossièretés, je recherche dans mon âme fêlée, l’essence de la padawane que je fus, pour interpréter au mieux celle que je suis sensée être.
« Mon maitre viendra me chercher avorton ! »
« Mon Maitre viendra … il viendra me chercher triple buse ! » répète l’écho de mon passé.
Le décor vibre et se métamorphose. Il n’y a plus de Léonard, de pirate au faciès de fouine. Plus de vaisseau, plus de mercenaires armés jusqu’aux dents. Juste moi… lui… mes bras relevés au dessus de ma tête, retenus par des chaines. Des souvenirs lointains…
« Ah… ils disent tous ça. On viendra les délivrer ! On ne les abandonnera pas ! Et que je vais le regretter… La vérité ma petite, c’est que personne ne viendra te chercher. Personne. Plus vite tu ancres ça dans ton joli minois et mieux ça ira ! »
Ses mains puissantes s’emparent de mon menton et m’oblige à me fondre dans ce regard intransigeant et implacable. Ses doigts glissent, épousent les courbes dans mon corps sans concupiscence. Il ne cherche pas un instant de plaisir, juste à juger au mieux de la marchandise qu’il va écouler, vendre au plus offrant. Il s’arrête sur l’ecchymose de mon front, la palpe d’un air embêté puis relâche la pression, visiblement satisfait.
« Tu vas nous ramener un sacret paquet ma chérie ! Oh ça oui… ! » Dit-il en claquant des doigts alors que se pointe une femme à la mine sévère dans l’entrebâillement de la porte. « Prépare là pour ce soir et vérifie si elle est vierge. Se serait vraiment le pot aux roses… »
« Hahahahaha mais c’est qu’elle mordrait la garce ! » s'exclame l'homme fouine
Brusque retour à la réalité. Mes poings se serrent sporadiquement et je grimace.
« Bon, vous deux vous accompagnez. J’ai pas envie qu’elle se taille, celle là. Et magnez-vous ! »
Je me retrouve à présent totalement entourée. A ma droite et à ma gauche, les volontaires pour m’escorter, derrière moi, le chevalier et le canon de son baster pointé sur ma nuque. En fait nous n’avons d’autres alternatives que celle de les suivre, au risque de nous embourber dans quelques traquenards. J’avance, suivant le rythme que l’on m’impose, subissant la lubrique présence de mes geôliers. Amusés et profiteurs, ils n’hésitent pas à partager leurs humeurs grivoises avec Léonard, profitant de leur proximité pour me frôler sournoisement.
« Hé dis moi pas que t’as fait que la capturer, vieux frère ! »
« Allez raconte, fais pas ton mystérieux ! Tu l’as sauté la poulette ? C’est quand même le minimum après tout c’est toi qui la débusquée ! »
Un muscle tressaute dans ma mâchoire, et je me mords violement la langue pour ne pas exploser. Surtout ne rien dire, ne rien faire et ne surtout pas leur sauter à la gorge… pas si près du but…
« Vrai de vrai ! Une belle pouliche comme ça ! T’sais quoi, on s’met dans un coin pendant que tu t’la tapes on surveille et après on échange. Quelques coups d’reins pour des dents pétées, c’est plutôt une bonne idée... Ca t’va camarade ? »
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Sam 22 Sep 2012 - 14:19
Velvet se perd. Pour une personne qui, comme moi, était doué d'une sensibilité extrême, à la Force entre autre, le constat était évident. Elle était troublée, bien plus qu'elle ne l'aurait dû.
Incertain, je l'avais laissé dans la vague quand à ma décision, et voilà qu'elle se retrouvait plongée dans le passé par un contexte familier. Je n'avais pas été tendre avec elle.
Et pourtant.. Quel rire.. J'aurai pris tout le retard nécessaire pour l'entendre ainsi, sans l’interrompre, jusqu'à ce qu'elle ait terminé. C'était l'espoir, c'était Velyriana qui riait, comme avant. Et puis il fallait admettre que c'était simplement bon d'entendre ça compte tenu du moment. Si j'en avais été capable, j'aurai sûrement cédé à mes impératifs nerveux pour rire bien avant elle..
Bref, en un mot, j'avais des remords. Hélas, ironie, ce n'était clairement pas le temps d'être doux avec elle. Elle devait se remettre.
Profitant de l'intonation de la voix de la fouine, j'avais levé ma volonté, prêts, sans ménagement, à interférer dans ce qui se passait dans la tête de ma camarade. Laquelle se reprit visiblement dès que ses sens recommencèrent à la tenir au courant de la situation. Évident retour à la réalité : je sentais d'ici le relent de haine qu'elle tentait de réprimer, colère contenue à grand peine dans des poings tremblants..
Par pitié Vel, retiens-toi..
J'avais beau dire, au fond de moi, je me promettais de faire ravaler le terme « Garce » à cette fouine désagréable. J'avais trop vu de ma « prisonnière » pour rester totalement insensible au peu de cas qu'on faisait d'elle. Et si ce n'était par pur altruisme, alors c'était pour avoir partagé un morceau d'âme avec elle que sa vertu et sa dignité devaient rester propres.
Mais comme j'étais le premier à connaître les impératifs ingrats d'un Jedi soumis au devoir, je prenais sur moi.
Donc notre plan suivait son cour, malgré les quelques bavures mentales et imprévues que nous avions essuyé. Je savais que le jargon de ces amibes malhonnêtes n'était pas rose, mais je devais admettre que ma patience était mise à rude épreuve. Il n'était pas question de colère, mais de défense vertueuse, une envie furieuse de corriger une bande de gamins insolents.
Du reste, le fait que nous nous rapprochions de notre objectif m'aidait grandement à ne pas estimer que j'en avais suffisamment entendu. Ca et la douleur lancinante que je m'étais imposé à la mâchoire.
Nous progressions et je jouais avec une patience d'ange mon rôle à la perfection, répondant le moins possible à une conversation portée sur des sujets grivois. Ma dent cassée avait cet avantage de me préserver d'un dialogue soutenu, et je n'avais qu'à effectuer un hochement de tête entendu pour ricaner à leurs plaisanteries salace, qu'au demeurant je ne trouvais pas drôle. Pas drôle du tout.
A trois dans le dernier couloir qui nous séparait de la cellule géante, je me pris à penser que tout irait bien.. Lorsqu'ils s'arrêtèrent devant une ouverture latérale qui semblait donner sur des quartiers de voyageurs, vides évidements.
-Hé dis-moi pas que t’as fait que la capturer, vieux frère !
Je restais interdit. Celle-là, je l'avais pas vu venir, mais alors vraiment pas. Même d'un point de vue d'un pirate.. 20 camarades décompressés, un Jedi en fuite, et on me demandait si j'avais.. ?
Le nombre de thèmes sensibles frisait le mauvais goût.. « Vieux frère ».. Le seul à m'avoir jamais nommé ainsi était le padawan officiel du maître Jedi qui m'avait servis de tuteur. « Sauter la poulette » revenait à souiller un acte qui, pour une personne sensible à la Force, restait d'une certaine hauteur, bien que sa vulgarisation soit largement admise. Je ne revenais pas sur les qualificatifs odieux imposés à Velvet, et enfin, j'encaissais ce qu'on me demandait. Décision prise, je me donnait quelques répliques pour assurer mes arrières et après..
-Ben.. Fe dois affouer que f'est tenftant de pfrandre mon plafir sur le dos de felle qui m'a eclfter la gfeule mais bfon.. Et si on afait un profblème ? C'quand même une Fedi ?
-Un padawan, une mini-Jedi, te bile pas !
-Pis au pire hein, on est sensé la rapporter avec les otages hein, on n’est pas censé être avec elle. Un qui surveille, tu la besognes et un qui la garde en joue ! Comme ça si elle se défend, on peut la maîtriser ! Au pire, elle s'agite et elle en colle un hors-jeu, mais comme ils sont pas regardant sur les présence.. Perso', vu la petite, je prendrai volontiers le risque.. Tu veux passer ton tour ?
Il eut un rire gras particulièrement difficile à supporter.
-Allez, t'inquiète pas.. Au pire on te laissera récupérer ici si t'es fatigué, tu sais bien qu'entre les pillages, on assure pas la présence des effectifs.. Y'a la moitié des gars devant assurer la sécurité des ponts qui se balade pour faire les chambres. Nous aussi on veut s'amuser.
Pensif, je grattais mon menton sous ma barbe, tandis que je remontais mon arme depuis son dos jusqu'à sa nuque, libérant le champ d'action de mon bras. Négligeant, ma main gauche était bien plus active que ce que le visible supposait : ma joue se guérissait discrètement.
-Eh.. Ca va ?
Ils avaient reculé, incertains. Apeurés. D'un coup, mon aura s'était dégagée. Retenue, contenue, elle avait explosé comme une réalité maintenue enfermée, sous pression. Ce froid glacial, cette sérénité absolue et inhumaine. Plus forte que jamais tant je prévoyais d'agir sans le moindre renfort de mes sentiments. Mes yeux gris se perdaient, reflets d'une âme passée sous silence. J'étais devenu un colosse de devoir, allant au-dessus de la chair et de la pensée. Seul comptait ma tâche. Correction, pardon.
Profonds crétins qu'ils étaient, ils ne comprenaient pas ce que le plus aveugle des sensibles à la Force aurait compris. Un Jedi. Un Jedi qui ressentait des choses assez fortes pour comprendre qu'il était nécessaire d'agir, mais d'agir en marge de son essence faillible. Peu étaient capable d'arriver à cet état de parfaite harmonie avec la philosophie, brisant tout autre moteur que celui du naturel, faisant alors abstraction des émotions et des sentiments. Seule comptait alors la volonté de faire.
Angoissés, ils regardèrent autour d'eux, cherchant la présence d'un fantôme ou d'un être non naturel du genre, lorsque la solution n'était que dans la Force. A défaut d'être un maître des arts physiques, je savais contrôler mon aura à la perfection. Le reste fut un jeu d'enfant. Déterminé, ma main dessina l'équivalent d'une note de musique. Une fin de gamme. Les deux pirates sentirent une boule d'air se former au creux de leur ventre, puis exploser. De part et d'autre de la prisonnière qu'ils encadraient, ils furent propulsés contre les murs du couloir. Marque de la puissance : ce dernier était largement cabossé, marqué par l'empreinte des deux têtes, qui cependant n'étaient pas ouvertes. Bien vivants, les deux rats de l'espace ne se réveilleraient pas de sitôt. Réglant mon arme, je tirais dans la plus grande discrétion, rendant l'arsenal de mes camarades parfaitement inutilisables.
-Totalement barbare et sans la moindre finesse. Guerre moderne, pffft..
Puis je regardais Velyriana. A nouveau, au fond des yeux, mon âme devint perceptible, comme si j'avais rompu cet état de méditation éveille. Je n'étais pas peu fier de moi, après ma noire expérience, d'avoir réussi à retrouver ce stade de contrôle de moi absolu, apogée de ma voix de Jedi et grande honte personnelle en même temps : quel humain devrait être capable de s'amputer ainsi de son âme ? Une profonde tristesse me tomba fugitivement sur les épaules. Je la chassais. Je n'avais pas de temps pour ça..
Je dégageais cette nuance d'une boutade, servant presque d'excuse à cette effusion non prévue de violence.
-J'avais des doutes sur le charme que tu me trouvais dans cette combinaison pour qu'on aille pour conclure immédiatement.
Et puis je ne tenais pas vraiment à m'attarder sur les raisons qui m'avaient poussé à agir de la sorte. Seul comptait le fait que visiblement, on s'en foutait que j'arrive seul avec la prisonnière, ou avec une escorte. J'avais donc liquidé deux adversaires avant qu'il ne devienne problématique, la mission reprenait. Pointant a nouveau mon arme qui pour rien au monde n'aurait été menaçante sur Velvet, je lui fis signe de passer devant à nouveau. Au passage, je voulais la garder à l'oeil. J'avais rendu ces deux sales types à l'impuissance, mais j'aurais été étonné qu'elle ne crève pas d'envie d'user d'un autre versant du terme « impuissance », et c'était bien l'une des première choses possibles que mon imagination colorée pouvait l'imaginer faire. Après le bouclier humain..
Non, autre chose. Ce n'était pas cette image là que je devais garder d'elle. Ce n'était que le reflet de ses démons les plus sombres. Elle savait encore rire, tout était possible.
Je continuais d’avancer, jusqu’au pont d’observation, Velvet devant moi, facticement tenue en joue. Le sas s’ouvrit..
Un coup d’œil circulaire, abondance de donnée. Mon épaule s’appuya contre le bord de la porte, je défaillais. Trop.. J’en demandais toujours trop. Mon usage de la Force, mes réflexions quasi permanente.. Je sentais venir la limite de mon endurance mentale arriver. Mon esprit analytique toujours en action se souciait absolument de mes synapses qui eux, étaient simplement humain. Si j’avais été un droïde, ç’aurait été la surchauffe. Là, pendant un temps, je me contentais.. D’arrêter de fonctionner. Cela dura quoi.. Une ou deux secondes ? Le temps de refaire le point et de discipliner ce flux d’information qui m’avait malmené. Posément, lentement, loin de ma vitesse de pointe de réflexion. Cette lenteur était ma première donnée : ça allait être problématique si je ne me surveillais pas.
Ayant alors repris ma discipline coutumière, j’avançais à nouveau, me mettant bien en évidence par rapport à mes « compères » pirates. Mon coup d’œil circulaire m’avait bien renseigné. Au fond, à droite, était parqués tous les civiles, avec autour quatre ou cinq bonhommes. Tandis que, a l’extrême gauche de la porte que nous venions de passer, une vingtaine d’hommes en uniformes étaient à genoux, mains sur la tête : la sécurité du vaisseau, neutralisée. Autour, une dizaine de pirates, l’air pompeux et pas vraiment rigoureux, mais armés.
-C’est la Jedi ? Eh ben ! Vous en avez mis du temps !
Il avait un sourire narquois ce disant, comme s’il tachait de deviner ce qu’on avait bien pu faire en chemin. Je m’approchais, avec Velvet, pour être à portée de sabre. C’était elle qui allait ouvrir la danse pour le coup. Le fait qu’ils croient que j’étais avec eux me donnerait la seconde nécessaire pour armer l’un des membres de la sécurité, mais surtout, pour neutraliser ceux qui menaçaient les civiles
Intéressés d’une façon peu saine, beaucoup vinrent s’attrouper autour de la « trouvaille ». Un cercle parfait qu’un Jedi pouvait aisément balayer d’un seul coup de sabre. Mais cette tâche n’était pas la mienne. Elle était la confiance que j’accordais à Vel.
Trois.. Non, Cinq bonds pour rejoindre les plus éloignés ? Je préférais compter sans l’usage de la Force. Avec l’effet de surprise, c’était parfaitement jouable.
Sabre dans la main gauche, blaster prêts à être lancé pour un des membres de la sécurité, je me permis d’effleurer l’esprit de la Sith, prenant garde à ne surtout pas le sonder :
« C’est quand tu veux.. »
Incertain, je l'avais laissé dans la vague quand à ma décision, et voilà qu'elle se retrouvait plongée dans le passé par un contexte familier. Je n'avais pas été tendre avec elle.
Et pourtant.. Quel rire.. J'aurai pris tout le retard nécessaire pour l'entendre ainsi, sans l’interrompre, jusqu'à ce qu'elle ait terminé. C'était l'espoir, c'était Velyriana qui riait, comme avant. Et puis il fallait admettre que c'était simplement bon d'entendre ça compte tenu du moment. Si j'en avais été capable, j'aurai sûrement cédé à mes impératifs nerveux pour rire bien avant elle..
Bref, en un mot, j'avais des remords. Hélas, ironie, ce n'était clairement pas le temps d'être doux avec elle. Elle devait se remettre.
Profitant de l'intonation de la voix de la fouine, j'avais levé ma volonté, prêts, sans ménagement, à interférer dans ce qui se passait dans la tête de ma camarade. Laquelle se reprit visiblement dès que ses sens recommencèrent à la tenir au courant de la situation. Évident retour à la réalité : je sentais d'ici le relent de haine qu'elle tentait de réprimer, colère contenue à grand peine dans des poings tremblants..
Par pitié Vel, retiens-toi..
J'avais beau dire, au fond de moi, je me promettais de faire ravaler le terme « Garce » à cette fouine désagréable. J'avais trop vu de ma « prisonnière » pour rester totalement insensible au peu de cas qu'on faisait d'elle. Et si ce n'était par pur altruisme, alors c'était pour avoir partagé un morceau d'âme avec elle que sa vertu et sa dignité devaient rester propres.
Mais comme j'étais le premier à connaître les impératifs ingrats d'un Jedi soumis au devoir, je prenais sur moi.
Donc notre plan suivait son cour, malgré les quelques bavures mentales et imprévues que nous avions essuyé. Je savais que le jargon de ces amibes malhonnêtes n'était pas rose, mais je devais admettre que ma patience était mise à rude épreuve. Il n'était pas question de colère, mais de défense vertueuse, une envie furieuse de corriger une bande de gamins insolents.
Du reste, le fait que nous nous rapprochions de notre objectif m'aidait grandement à ne pas estimer que j'en avais suffisamment entendu. Ca et la douleur lancinante que je m'étais imposé à la mâchoire.
Nous progressions et je jouais avec une patience d'ange mon rôle à la perfection, répondant le moins possible à une conversation portée sur des sujets grivois. Ma dent cassée avait cet avantage de me préserver d'un dialogue soutenu, et je n'avais qu'à effectuer un hochement de tête entendu pour ricaner à leurs plaisanteries salace, qu'au demeurant je ne trouvais pas drôle. Pas drôle du tout.
A trois dans le dernier couloir qui nous séparait de la cellule géante, je me pris à penser que tout irait bien.. Lorsqu'ils s'arrêtèrent devant une ouverture latérale qui semblait donner sur des quartiers de voyageurs, vides évidements.
-Hé dis-moi pas que t’as fait que la capturer, vieux frère !
Je restais interdit. Celle-là, je l'avais pas vu venir, mais alors vraiment pas. Même d'un point de vue d'un pirate.. 20 camarades décompressés, un Jedi en fuite, et on me demandait si j'avais.. ?
Le nombre de thèmes sensibles frisait le mauvais goût.. « Vieux frère ».. Le seul à m'avoir jamais nommé ainsi était le padawan officiel du maître Jedi qui m'avait servis de tuteur. « Sauter la poulette » revenait à souiller un acte qui, pour une personne sensible à la Force, restait d'une certaine hauteur, bien que sa vulgarisation soit largement admise. Je ne revenais pas sur les qualificatifs odieux imposés à Velvet, et enfin, j'encaissais ce qu'on me demandait. Décision prise, je me donnait quelques répliques pour assurer mes arrières et après..
-Ben.. Fe dois affouer que f'est tenftant de pfrandre mon plafir sur le dos de felle qui m'a eclfter la gfeule mais bfon.. Et si on afait un profblème ? C'quand même une Fedi ?
-Un padawan, une mini-Jedi, te bile pas !
-Pis au pire hein, on est sensé la rapporter avec les otages hein, on n’est pas censé être avec elle. Un qui surveille, tu la besognes et un qui la garde en joue ! Comme ça si elle se défend, on peut la maîtriser ! Au pire, elle s'agite et elle en colle un hors-jeu, mais comme ils sont pas regardant sur les présence.. Perso', vu la petite, je prendrai volontiers le risque.. Tu veux passer ton tour ?
Il eut un rire gras particulièrement difficile à supporter.
-Allez, t'inquiète pas.. Au pire on te laissera récupérer ici si t'es fatigué, tu sais bien qu'entre les pillages, on assure pas la présence des effectifs.. Y'a la moitié des gars devant assurer la sécurité des ponts qui se balade pour faire les chambres. Nous aussi on veut s'amuser.
Pensif, je grattais mon menton sous ma barbe, tandis que je remontais mon arme depuis son dos jusqu'à sa nuque, libérant le champ d'action de mon bras. Négligeant, ma main gauche était bien plus active que ce que le visible supposait : ma joue se guérissait discrètement.
-Eh.. Ca va ?
Ils avaient reculé, incertains. Apeurés. D'un coup, mon aura s'était dégagée. Retenue, contenue, elle avait explosé comme une réalité maintenue enfermée, sous pression. Ce froid glacial, cette sérénité absolue et inhumaine. Plus forte que jamais tant je prévoyais d'agir sans le moindre renfort de mes sentiments. Mes yeux gris se perdaient, reflets d'une âme passée sous silence. J'étais devenu un colosse de devoir, allant au-dessus de la chair et de la pensée. Seul comptait ma tâche. Correction, pardon.
Profonds crétins qu'ils étaient, ils ne comprenaient pas ce que le plus aveugle des sensibles à la Force aurait compris. Un Jedi. Un Jedi qui ressentait des choses assez fortes pour comprendre qu'il était nécessaire d'agir, mais d'agir en marge de son essence faillible. Peu étaient capable d'arriver à cet état de parfaite harmonie avec la philosophie, brisant tout autre moteur que celui du naturel, faisant alors abstraction des émotions et des sentiments. Seule comptait alors la volonté de faire.
Angoissés, ils regardèrent autour d'eux, cherchant la présence d'un fantôme ou d'un être non naturel du genre, lorsque la solution n'était que dans la Force. A défaut d'être un maître des arts physiques, je savais contrôler mon aura à la perfection. Le reste fut un jeu d'enfant. Déterminé, ma main dessina l'équivalent d'une note de musique. Une fin de gamme. Les deux pirates sentirent une boule d'air se former au creux de leur ventre, puis exploser. De part et d'autre de la prisonnière qu'ils encadraient, ils furent propulsés contre les murs du couloir. Marque de la puissance : ce dernier était largement cabossé, marqué par l'empreinte des deux têtes, qui cependant n'étaient pas ouvertes. Bien vivants, les deux rats de l'espace ne se réveilleraient pas de sitôt. Réglant mon arme, je tirais dans la plus grande discrétion, rendant l'arsenal de mes camarades parfaitement inutilisables.
-Totalement barbare et sans la moindre finesse. Guerre moderne, pffft..
Puis je regardais Velyriana. A nouveau, au fond des yeux, mon âme devint perceptible, comme si j'avais rompu cet état de méditation éveille. Je n'étais pas peu fier de moi, après ma noire expérience, d'avoir réussi à retrouver ce stade de contrôle de moi absolu, apogée de ma voix de Jedi et grande honte personnelle en même temps : quel humain devrait être capable de s'amputer ainsi de son âme ? Une profonde tristesse me tomba fugitivement sur les épaules. Je la chassais. Je n'avais pas de temps pour ça..
Je dégageais cette nuance d'une boutade, servant presque d'excuse à cette effusion non prévue de violence.
-J'avais des doutes sur le charme que tu me trouvais dans cette combinaison pour qu'on aille pour conclure immédiatement.
Et puis je ne tenais pas vraiment à m'attarder sur les raisons qui m'avaient poussé à agir de la sorte. Seul comptait le fait que visiblement, on s'en foutait que j'arrive seul avec la prisonnière, ou avec une escorte. J'avais donc liquidé deux adversaires avant qu'il ne devienne problématique, la mission reprenait. Pointant a nouveau mon arme qui pour rien au monde n'aurait été menaçante sur Velvet, je lui fis signe de passer devant à nouveau. Au passage, je voulais la garder à l'oeil. J'avais rendu ces deux sales types à l'impuissance, mais j'aurais été étonné qu'elle ne crève pas d'envie d'user d'un autre versant du terme « impuissance », et c'était bien l'une des première choses possibles que mon imagination colorée pouvait l'imaginer faire. Après le bouclier humain..
Non, autre chose. Ce n'était pas cette image là que je devais garder d'elle. Ce n'était que le reflet de ses démons les plus sombres. Elle savait encore rire, tout était possible.
Je continuais d’avancer, jusqu’au pont d’observation, Velvet devant moi, facticement tenue en joue. Le sas s’ouvrit..
Un coup d’œil circulaire, abondance de donnée. Mon épaule s’appuya contre le bord de la porte, je défaillais. Trop.. J’en demandais toujours trop. Mon usage de la Force, mes réflexions quasi permanente.. Je sentais venir la limite de mon endurance mentale arriver. Mon esprit analytique toujours en action se souciait absolument de mes synapses qui eux, étaient simplement humain. Si j’avais été un droïde, ç’aurait été la surchauffe. Là, pendant un temps, je me contentais.. D’arrêter de fonctionner. Cela dura quoi.. Une ou deux secondes ? Le temps de refaire le point et de discipliner ce flux d’information qui m’avait malmené. Posément, lentement, loin de ma vitesse de pointe de réflexion. Cette lenteur était ma première donnée : ça allait être problématique si je ne me surveillais pas.
Ayant alors repris ma discipline coutumière, j’avançais à nouveau, me mettant bien en évidence par rapport à mes « compères » pirates. Mon coup d’œil circulaire m’avait bien renseigné. Au fond, à droite, était parqués tous les civiles, avec autour quatre ou cinq bonhommes. Tandis que, a l’extrême gauche de la porte que nous venions de passer, une vingtaine d’hommes en uniformes étaient à genoux, mains sur la tête : la sécurité du vaisseau, neutralisée. Autour, une dizaine de pirates, l’air pompeux et pas vraiment rigoureux, mais armés.
-C’est la Jedi ? Eh ben ! Vous en avez mis du temps !
Il avait un sourire narquois ce disant, comme s’il tachait de deviner ce qu’on avait bien pu faire en chemin. Je m’approchais, avec Velvet, pour être à portée de sabre. C’était elle qui allait ouvrir la danse pour le coup. Le fait qu’ils croient que j’étais avec eux me donnerait la seconde nécessaire pour armer l’un des membres de la sécurité, mais surtout, pour neutraliser ceux qui menaçaient les civiles
Intéressés d’une façon peu saine, beaucoup vinrent s’attrouper autour de la « trouvaille ». Un cercle parfait qu’un Jedi pouvait aisément balayer d’un seul coup de sabre. Mais cette tâche n’était pas la mienne. Elle était la confiance que j’accordais à Vel.
Trois.. Non, Cinq bonds pour rejoindre les plus éloignés ? Je préférais compter sans l’usage de la Force. Avec l’effet de surprise, c’était parfaitement jouable.
Sabre dans la main gauche, blaster prêts à être lancé pour un des membres de la sécurité, je me permis d’effleurer l’esprit de la Sith, prenant garde à ne surtout pas le sonder :
« C’est quand tu veux.. »
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Lun 24 Sep 2012 - 19:37
La prison d’une réminiscence étend ses barreaux ravagés de haine sur ma conscience blessée. Il m’est difficile de ne pas céder à mon instinct primaire, de ne pas laisser éclater au fond de moi, toute cette hargne indomptable, toute cette colère sauvage. Me contenir…. Faire confiance aveuglément à ce jedi dont je ne garde d’antan que l’image timide d’un jeune homme effacé et studieux… M’abandonner à son jugement alors que toutes les fibres de mon âme et de mon corps hurlent au sacrilège. Ma volonté ploie inexorablement sous le flot chaotique de mes pensées amères. Elle doute, elle m’éprouve, cherche une faille dans l’armure de mes résolutions. Pourquoi serait-il le maitre de ma destinée, pourquoi devrait-il tenir au bout de son canon ma vie et mes espoirs, pourquoi n’accepterait-il pas la proposition de ces salauds prêts à abuser de moi comme d’une vulgaire poupée… Après tout ce n’est qu’un homme… avec ses vices et ses besoins primitifs. Non ! Un jedi. Droit et intègre. Oui… un jedi… comme ceux qui m’ont oublié entre les griffes de mes bourreaux. J’oscille, je vacille, tentant de me raccrocher aux bribes de ma raison pour ne pas sombrer dans cette mer obscure de folie et de violences.
Je perds toute notion de temps. Seule les voix de mes geôliers s’imposent à moi en référence temporelle. Depuis combien de minutes, combien de seconde suis-je là, raide, étreinte dans mon carcan d’angoisses. Mon regard est vide, ma peau glacée, mon souffle discret et haletant. Je suis incapable de discerner la réalité du cauchemar. Mes dents se serrent sur la peau fragile de ma bouche, mes doigts s’enroulent et se crispent sur ma paume de main, enfonçant mes ongles dans leur épiderme. Toute chaleur m’a déserté, laissant en moi un blanc hivernal. Pourtant, dans un frisson salvateur, je perçois le froissement délicat de la Force. Arrogante. Irradiante. Irisée de justice. Elle émane de Léonard, et frappe de part et d’autre de moi, avec précision et justesse.
« Juste … juste à temps… » m’avouais-je silencieusement.
Comme pour quérir un appui aux tremblements irrépressibles de mon corps, de ma volonté conduite aux limites du supportable, je me repose contre le mur du couloir.
« J'avais des doutes sur le charme que tu me trouvais dans cette combinaison pour qu'on aille conclure immédiatement. »
Je lève sur son visage, mes prunelles embrumées d’émotions qu’il ne peut appréhender. Fragile, fébrile… je me déteste. Me retrouver ainsi désemparée me rappelle douloureusement à quel point cette situation m’expose. Malgré tout cette touche d’humour, me réchauffe un peu le cœur, à défaut de me faire rire comme elle l’aurait pu dans d’autres circonstances. Un léger sourire contraint se noie sur mes lèvres.
Il ne perd pas de temps brisant cet interlude malheureux en me pointant à nouveau de son blaster. Je me prête au jeu, ne lançant pas même un regard aux deux corps affalés des pirates. Le chevalier a fait preuve de pitié à leur égard, mais en cet instant, je m’en moque complètement. Je n’ai plus qu’une envie : que tout se finisse quelque en soit l’issue. Nos pas s’égrènent en synchronisation parfaite sur le sol de la passerelle, nous approchant irrémédiablement du sas et des prisonniers. Délivrer les voyageurs, le service de sécurité n’est qu’une toute première étape dans la reconquête du vaisseau. Après… il nous faudra chasser les survivants, les bouter hors de nos murs de métal. Je libère un soupire entre épuisement et frustration, mais je sais qu’il est primordial de ne pas s’appesantir sur la question. Chaque chose en son temps… me répétait mon Maître d’autrefois. En cela, il n’avait pas tord.
La porte s’ouvre à notre passage. Etrangement je ne parviens à interpréter cette subite hésitation que je ressens chez Léonard. Bien que je n’aperçoive rien de lui, hormis sa présence dans la toile éthérée de la Force, je devine le canon de son arme s’affaisser légèrement glissant du haut de mes omoplates au milieu de mon dos, avant de se ressaisir. Si je n’en connais la raison, il ne m’est pas davantage possible d’en découvrir la cause à moins d’effleurer son esprit, une alternative que je m’interdis scrupuleusement. Il se reprend tout aussi soudainement, me repousse dans le cercle que forment les pirates.
Ils n’ont rien d’accueillant ou de bienveillants sur leurs faciès burinés par une vie d’errance et de violence. Les regards se font curieux, me jaugeant comme s’il n’avait jamais vu d’aussi près une représentante de ma soi-disant fonction. Une remarque ou deux fusent sur notre prétendu retard, ponctuées de rires.
« Pas un peu vieille pour être une padawan ? »
« Bha ! Pour s’faire prendre par ce gringalet en même temps, doit pas être très douée ! »
Si tu savais abruti sans cervelle… Je résiste à la tentation de répondre par une réplique bien sentie, mimant une peur légitime que je suis loin de ressentir alors que la tension des combats à venir déverse en moi le feu de mon esprit guerrier. Mon cœur s’affole, résonnant pareil aux tambours de guerre primitifs. A mon esprit, le murmure du jedi m’effleure comme une brise sur la surface de l’eau.
« Je suis prête….. MAINTENANT ! » soufflais-je à son âme, tout en libérant simultanément de sa cachette, mon sabre sith.
Entre l’instant où le cylindre de mon arme rejoint ma main et celui où jaillit le laser dans un éclat rugissant, il ne s’écoule pas plus d’un battement de cil. Un battement de cil… liant l’étonnement aux visages périphériques. Armant ma lame rougeoyante, les mouvements harmonieux de mon bras et de mon corps s’enchainent naturellement dans leur danse mortuaire. Fendant l’air d’un sifflement circulaire, j’entaille allégrement les bedaines offertes aux appétits voraces de mon épée d’incandescence. Des cris… l’odeur de chairs cautérisées… les gémissements moribonds de mes victimes… Quelques-uns en réchappent, moins avancés vers moi que leurs défunts compagnons. La réaction n’est pas immédiate. Leurs yeux roulent d’une agitation ahurie, s’ouvrant sur leurs pupilles démesurément grandes avant de s’emparer de leur fusils ou de s’essayer à me viser. Mais déjà je fonds sur leurs positions, ne leur offrant que la possibilité de périr.
Ne m’occupant pas des manœuvres de mon allié, ni même du brouhaha parcourant les otages d’une vague entre effroi et espoir, je tranche dans le vif, indifférente aux exclamations, indifférence à tout ce qui ne relève pas de mon combat. Des détonations résonnent à mes oreilles en semonces désagréables alors que je perce l’auteur de cet acte au niveau de la cuisse. Je retire d’un geste ample, du bas vers le haut, mon arme, ouvrant l’homme en deux comme l’on coupe dans une motte de beurre. Il n’en reste plus qu’un encore debout, et ses mains tremblotantes libèrent ses blasters.
« Pitié… »me semble-t-il lire sur ses lèvres agitées.
Je n’ai aucune pitié pour les gens de ton espèce. Je vous hais. Je vous abhorre. Aucun d’entre vous ne mérite cet air qu’il respire et cette liberté dont il jouit. J’avance sur lui, mes pulsions meurtrières brillant dans les flammes bleues de mon regard.
« Arrêtez Jedi ! » m’interromps une voix inconnue
Le mot brise net mon élan… Jedi ? Moi ? Je me retourne sur l’uniforme d’un agent de la sécurité. Ses doigts se crispent sur la gâchette d’un blaster mais ce n’est pas moi qu’il tient en joue. Me désintéressant du pirate à genou parmi les cadavres et les blessés, c’est Léonard que je recherche. Où est-il ? Mon éclair d’inquiétude s’efface rapidement alors que je repère sa silhouette tout en me dirigeant vers lui.
« Tu vas bien … ? »
Je perds toute notion de temps. Seule les voix de mes geôliers s’imposent à moi en référence temporelle. Depuis combien de minutes, combien de seconde suis-je là, raide, étreinte dans mon carcan d’angoisses. Mon regard est vide, ma peau glacée, mon souffle discret et haletant. Je suis incapable de discerner la réalité du cauchemar. Mes dents se serrent sur la peau fragile de ma bouche, mes doigts s’enroulent et se crispent sur ma paume de main, enfonçant mes ongles dans leur épiderme. Toute chaleur m’a déserté, laissant en moi un blanc hivernal. Pourtant, dans un frisson salvateur, je perçois le froissement délicat de la Force. Arrogante. Irradiante. Irisée de justice. Elle émane de Léonard, et frappe de part et d’autre de moi, avec précision et justesse.
« Juste … juste à temps… » m’avouais-je silencieusement.
Comme pour quérir un appui aux tremblements irrépressibles de mon corps, de ma volonté conduite aux limites du supportable, je me repose contre le mur du couloir.
« J'avais des doutes sur le charme que tu me trouvais dans cette combinaison pour qu'on aille conclure immédiatement. »
Je lève sur son visage, mes prunelles embrumées d’émotions qu’il ne peut appréhender. Fragile, fébrile… je me déteste. Me retrouver ainsi désemparée me rappelle douloureusement à quel point cette situation m’expose. Malgré tout cette touche d’humour, me réchauffe un peu le cœur, à défaut de me faire rire comme elle l’aurait pu dans d’autres circonstances. Un léger sourire contraint se noie sur mes lèvres.
Il ne perd pas de temps brisant cet interlude malheureux en me pointant à nouveau de son blaster. Je me prête au jeu, ne lançant pas même un regard aux deux corps affalés des pirates. Le chevalier a fait preuve de pitié à leur égard, mais en cet instant, je m’en moque complètement. Je n’ai plus qu’une envie : que tout se finisse quelque en soit l’issue. Nos pas s’égrènent en synchronisation parfaite sur le sol de la passerelle, nous approchant irrémédiablement du sas et des prisonniers. Délivrer les voyageurs, le service de sécurité n’est qu’une toute première étape dans la reconquête du vaisseau. Après… il nous faudra chasser les survivants, les bouter hors de nos murs de métal. Je libère un soupire entre épuisement et frustration, mais je sais qu’il est primordial de ne pas s’appesantir sur la question. Chaque chose en son temps… me répétait mon Maître d’autrefois. En cela, il n’avait pas tord.
La porte s’ouvre à notre passage. Etrangement je ne parviens à interpréter cette subite hésitation que je ressens chez Léonard. Bien que je n’aperçoive rien de lui, hormis sa présence dans la toile éthérée de la Force, je devine le canon de son arme s’affaisser légèrement glissant du haut de mes omoplates au milieu de mon dos, avant de se ressaisir. Si je n’en connais la raison, il ne m’est pas davantage possible d’en découvrir la cause à moins d’effleurer son esprit, une alternative que je m’interdis scrupuleusement. Il se reprend tout aussi soudainement, me repousse dans le cercle que forment les pirates.
Ils n’ont rien d’accueillant ou de bienveillants sur leurs faciès burinés par une vie d’errance et de violence. Les regards se font curieux, me jaugeant comme s’il n’avait jamais vu d’aussi près une représentante de ma soi-disant fonction. Une remarque ou deux fusent sur notre prétendu retard, ponctuées de rires.
« Pas un peu vieille pour être une padawan ? »
« Bha ! Pour s’faire prendre par ce gringalet en même temps, doit pas être très douée ! »
Si tu savais abruti sans cervelle… Je résiste à la tentation de répondre par une réplique bien sentie, mimant une peur légitime que je suis loin de ressentir alors que la tension des combats à venir déverse en moi le feu de mon esprit guerrier. Mon cœur s’affole, résonnant pareil aux tambours de guerre primitifs. A mon esprit, le murmure du jedi m’effleure comme une brise sur la surface de l’eau.
« Je suis prête….. MAINTENANT ! » soufflais-je à son âme, tout en libérant simultanément de sa cachette, mon sabre sith.
Entre l’instant où le cylindre de mon arme rejoint ma main et celui où jaillit le laser dans un éclat rugissant, il ne s’écoule pas plus d’un battement de cil. Un battement de cil… liant l’étonnement aux visages périphériques. Armant ma lame rougeoyante, les mouvements harmonieux de mon bras et de mon corps s’enchainent naturellement dans leur danse mortuaire. Fendant l’air d’un sifflement circulaire, j’entaille allégrement les bedaines offertes aux appétits voraces de mon épée d’incandescence. Des cris… l’odeur de chairs cautérisées… les gémissements moribonds de mes victimes… Quelques-uns en réchappent, moins avancés vers moi que leurs défunts compagnons. La réaction n’est pas immédiate. Leurs yeux roulent d’une agitation ahurie, s’ouvrant sur leurs pupilles démesurément grandes avant de s’emparer de leur fusils ou de s’essayer à me viser. Mais déjà je fonds sur leurs positions, ne leur offrant que la possibilité de périr.
Ne m’occupant pas des manœuvres de mon allié, ni même du brouhaha parcourant les otages d’une vague entre effroi et espoir, je tranche dans le vif, indifférente aux exclamations, indifférence à tout ce qui ne relève pas de mon combat. Des détonations résonnent à mes oreilles en semonces désagréables alors que je perce l’auteur de cet acte au niveau de la cuisse. Je retire d’un geste ample, du bas vers le haut, mon arme, ouvrant l’homme en deux comme l’on coupe dans une motte de beurre. Il n’en reste plus qu’un encore debout, et ses mains tremblotantes libèrent ses blasters.
« Pitié… »me semble-t-il lire sur ses lèvres agitées.
Je n’ai aucune pitié pour les gens de ton espèce. Je vous hais. Je vous abhorre. Aucun d’entre vous ne mérite cet air qu’il respire et cette liberté dont il jouit. J’avance sur lui, mes pulsions meurtrières brillant dans les flammes bleues de mon regard.
« Arrêtez Jedi ! » m’interromps une voix inconnue
Le mot brise net mon élan… Jedi ? Moi ? Je me retourne sur l’uniforme d’un agent de la sécurité. Ses doigts se crispent sur la gâchette d’un blaster mais ce n’est pas moi qu’il tient en joue. Me désintéressant du pirate à genou parmi les cadavres et les blessés, c’est Léonard que je recherche. Où est-il ? Mon éclair d’inquiétude s’efface rapidement alors que je repère sa silhouette tout en me dirigeant vers lui.
« Tu vas bien … ? »
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Ven 28 Sep 2012 - 1:19
Le sabre tombe dans sa main, dans la mienne, il s’allume déjà. Jetant l’arme dans la foule d’homme de la sécurité, déjà l’un d’eux se lève.
Les rumeurs, les cris, l’alarme. Le combat commence. Je m’élance.
Les deux premiers bonds ne posent aucuns soucis. Stupeur et surprise sont de mon côté, on commence à tourner la tête vers voir et les coups de sabre portés par Velvet. Les deux suivant sont déjà plus problématique. Sabre levé, je mets au sol deux pirates par un renvoie de tir, tandis que le reste se perds en toute sécurité contre les murs.
Suivant mon plan avec minutie pour éviter de dévier de ma trame mentale, de peur de vaciller de fatigue, je fonce. Le dernier saut est définitif et indubitable. Passant derrière mes adversaires a mis hauteur, je me pose avec la certitude d’avoir du battement devant moi.
Demi-tour. Une brûlure apparait, large, sous l’armure du plus proche de moi. Alors que cette dernière barre son abdomen entier, il la fixe, et murmure, tombant « Quand.. ? »
Ils s’éloignent de moi, en cercle. Le ballet commence. Je deviens une ombre à la lueur verdâtre. Mon sabre danse, lumière verte qu’on ne voit que trop tard. Faisant bloc à chaque tir ajusté, je demeure inviolé. Méticuleux, consciencieux, rigoureux, ils s’affaissent un à un sous mon sabre. La sentence tombe, Léonard domine. J’apparais, je disparais au gré de la Force et de ma volonté, je frappe, je bouge, je demeure, ils tombent.
L’âme froide et insensible, je vois sur mes adversaires, avec distance, clairement où et quand frapper, agissant sans animosité. Juste une blancheur à l’esprit, un vide dans ma tête, ou une gamme montante rythmant mes assauts. Loin de la haine, de la passion ou du ressentit, je me bats.. Serein, énigmatique. Effrayant pour ceux qui ne me comprennent pas, et au-dessus des nuages que regardent les plus sensibles mais les moins entrainé. Leger, Leger.. Ailleurs.
Il n’en reste plus qu’un à présent. Terrifié. En fait, il aurait presque regardé avec envie la furie qui se battait derrière moi. Elle au moi semblait normal, partageait l’envie de sang qu’il ressentait quand il usait de son arme. Mais moi.. Toujours ce malaise des vivants face à ce stade d’inhibition et de contrôle qui leur échappait. Et comme souvent face à l’inconnu, on a peur. Mais celui là avait ceci qu’il était acculé, et ressemblait à un animal blessé..
Il ajusta son arme, je levais la mienne, soupirant et las, pressé d’en avoir terminé.
« Arretez Jedi ! »
Mon esprit fatigué se laissa distraire. Je me retournais. Le tir partit. Trop tard.. La seconde nécessaire pour me recentrer positionna ma main en défense plutôt que mon sabre. Je plissais les yeux et expirais tout l’air de mes poumons tandis qu’une fulgurante douleur remontait le long de mon bras. Je lâchais mon sabre au sol. Ce dernier rebondit une fois, produisant un échos au sourire triomphant de mon adversaire. Ma main droite était entière brulée, oscillant entre le noir fumant et le rouge saignant... La fine peau semblait avoir été instantanément rongée. Bien que la blessure ne fut pas excessivement grave compte tenu des moyens de guérison, l’ensemble de mes nerfs superficiels avaient cramé, que ce soit l’intérieur ou l’extérieur de ma main.
Ca faisait mal.. Horriblement mal.. Mais je n’avais ni le temps ni le luxe de ressentir, fut-ce la douleur. Mon bras gauche frappa. Baissant la mise en joue préparée pour m’achever, je pliais ledit bras armé en cognant au creux du coude. Puis, félin et leste, je passais la garde, longeant le membre replié, laissant son bras reposer au creux de mon cou. Puis, le foudroyant sur place, mon propre coude le percuta au niveau de l’aisselle, avant de frapper en plein flanc pour achever par un direct au foi. Trois atémis, le premier naturellement meurtrier, le dernier devant certainement l’être compte tenu de la consommation d’alcool de ce genre de vermine. Le troisième avait simplement coupé le souffle.
D’un mouvement d’épaule et avec une grimace, je fis glisser le bout de ma bure sur ma main, voilant cette dernière, sans pour autant cacher la blessure que mon air tendu et l’odeur néfaste ne pouvaient démentir.
Interrogateur, je pris enfin le temps de me retourner vers mes camarade, entre autre celui qui semblait m’avoir apostrophé. Après un regard pour ce bonhomme, -celui- là, armé, qui semblait, si ma mémoire était bonne, être le capitaine-, puis pour l’autre, à genou, terrifié. Enfin, Velvet, qui venait vers moi, avec une expression drôle au visage. Etait-ce des vestiges d’altercation ? Ou bien moi, qui avait marqué ces trait d’une humeur fugitive de contrariété ou.. D’inquiétude ?
Bah peu importe.
-Je suis vivant, Vel'. Compte tenu de ma bêtise extrême et de mon idiotie profonde, je peux déjà m’en estimer heureux. Je survivrai.
Acerbe, je m’en voulais de m’être laissé distraire.. Mon ton de voix était aussi éloquent que le reste. Si Velvet avait pu mesurer ma noire colère, elle pouvait prendre conscience à présent du fait que j’étais le genre à être exigeant avec moi-même. Alors que ma main était brulée après un combat sans fautes, livré en connaissance d’une faiblesse de concentration.. Rien à faire. Pour moi, j’avais fait une erreur de novice. Mais bon, avant de me laisser au repos, je devais rectifier deux trois choses. Pas de temps à perdre en inutiles auto-flagellation. Notons tout de même que si la blessure savait, en ayant grillé tous mes nerfs, me faire mal, elle n'était, en effet, pas vraiment grave ou mortelle.
Enervé contre moi-même, je me jurai cependant qu’a l’avenir je n’aurai qu’a faire mieux. Regardant à nouveau Velvet avec des yeux présents, et non perdu dans mes pensées, je hochais la tête avec un pauvre sourire crispé et pas du tout convaincant, les yeux rouges.
-Attend je te prie, je te reviens dans quelques secondes.
Puis je franchissais les quelques pas qui me séparaient du capitaine.
-Capitaine ?
-Chevalier Tianesli.. ?
Je restais un moment silencieux, sourcil levé, mâchoire crispée. Ma voix était restée vide de toute émotion, sinon une légère tension. Cependant, tout en moi évoquait le fait que j’avais mal. Ce creux au milieu de mes joues indiquait que je serai les dents, les muscles de mon bras droit étaient tous contracté, et enfin j’étais beaucoup plus raide qu’a l’accoutumée. Comprenant enfin qu’il n’avait rien à me dire, je pris la parole :
-Bien. La salle est sous contrôle, mais les équipages des trois vaisseaux restent un danger, y compris les hommes restant à votre bord, disséminés. Nous devons tenir ce point. En attendant, envoyez vos codes sur le terminal du service de stockage des entretiens. Des vétérans de l’armée républicaine y ont regroupé des civils. De là, ils auront accès à l’antenne par des voix sécurisée et bloquées par leurs soin, donc sans danger. Inutile de dire qu’une expédition hasardeuse vers le poste de communication pourrait nous couter la vie.
Ensuite dites leurs d’émettre sur cette fréquence (je tirais un papier d’une de mes poches, avec difficulté compte tenue de l’usage seul de ma main gauche). Une flotte en station arrivera en environs 15 minutes ; Nous n’avons qu’à tenir pendant ce laps de temps.
Le capitaine me regarda, effaré, comme si donner ses codes au pif lui semblait inconcevable. Il ouvrit la bouche alors que j’avais déjà commencé à me retourner. Agacé d’entendre un premier phonème, je me retournais et posais mes deux mains sur ses épaules. L’une avait une prise ferme, l’autre était posée sur sa base, dévoilant l’étendue de mon mal. Ce n’était clairement pas le moment. Il regarda, dégouté, la marque rouge sur son uniforme et les fumeurs encore visibles qui ne s’était pas dissipées.
D’un ton d’une infinie patience, je laissais tomber, le coupant :
-Capitaine, c’était un ordre. Pas une demande. Et collez moi les pirates survivants dans un endroit surs d’où ils ne fuiront pas. Je ne veux plus les voir.
-J.. Oui Général !
Le ton avait plus compté que le reste, car je n’avais aucune autorité sur lui ici. Il partit au trot faire ce que je lui avais demandé. Normalement, d’ici une heure, la situation serait réglée. D’ici là.. La sécurité et les volontaires civiles s’organisaient pour défendre le pont, et mettre les gens à l’abri. Je revenais vers Velvet. Ma figure prenait des couleurs rouges tandis que la fatigue se peignait autour des yeux. La douleur couplée à la fatigue avait définitivement laminé mes dernières chances d’user correctement de la Force. Si je tentais la guérison dans cet état.. Déjà je pouvais être certain de ne pas réussir.. Et si je réussissais, je pouvais craindre le pire, ayant alors mal soigné..
Et pourtant.. Lorsque je tendis la main gauche, hésitant, mon sabre s’éleva de là ou je l’avais laissé tomber pour léviter jusqu’à mes doigts saint et tendus. Remontant ma manche sur mon extrémité brulée, je m’affaissais alors, reposant, assis, contre une paroi du pont.
-Eh bien c’est presque finit, et c’est grâce à toi. Merci. Beaucoup. Sans ton aide..
Voix naturelle, cette petite tension et la présence évidente de douleur. J’osais parler ainsi, car pour moi, c’était finis. Je pouvais bouger, marcher, éventuellement me battre de la main gauche.. Mais pas me soumettre à une situation de combat comme celles qu’on avait déjà expérimenté.
Je laissais aller ma tête contre le mur, semblant un instant me détendre, me vidant la tête, mais rien à faire. J’étais trop agité, je ne trouverai le repos que lorsque ce dernier viendrait exiger son dut, et non le demander. D’ici là, l’impression d’avoir le bras coincé entre deux enclumes chauffées à vif allait devoir persister. Je rouvris donc les yeux et la regardais, simplement, la tête penchée sur le côté, desserrant à peine les lèvres –et les dents- pour parler.
-Hmpf.. Vous vouliez me parler de quelque chose je crois ?
Le ton à présent était presque amical. La pression retombait, et je n’avais plus à compter sur elle. Somme toute, je pouvais la libérer de la charge que je lui avais collée sur les épaules. Compte tenu du contexte, cette conversation qui lui tenait tant à cœur se faisait avec un rapport de force, il était évident que je ne voulais rien imposer. Encore que d’un geste, après ce que Velvet avait fait, je pouvais tourner toute la salle contre elle. Cependant, le passage au vouvoiement.. Je me sentais vulnérable. A présent que je ne parlais pas d'un sujet personnel ou de remerciement.. Je voulais mettre de la distance entre tous et moi, comme si je tenais à préserver mon infirmité loin de tous, voulant lécher ma plaie en paix, et surtout e sécurité. Que ce fut en gardant mon sabre à la main gauche, ou en préférant le "vous" au "tu". Pensée absurde, je le savais, puisque j'engageais une conversation. Et pourtant, maniaque, j'y avais cédé.
Je repliais ma main voilée contre mon torse, lui offrant un appui qui n’était pas trop douloureux au contact.
Dire qu’au hangar, dans mon escorteur, j’avais un medikit et de quoi faire passer ça.. Pfft. Mais il était hors de question de songer à aller le chercher. Quand je pense que je devais paisiblement aller rapparier un padawan avec moi dans ce foutu escorteur une fois ma mission de contrôle terminée pour retourner à mon travail au Temple..
Regarde-toi maintenant.. Léonard, mon pauvre, tu es lamentable.
Les rumeurs, les cris, l’alarme. Le combat commence. Je m’élance.
Les deux premiers bonds ne posent aucuns soucis. Stupeur et surprise sont de mon côté, on commence à tourner la tête vers voir et les coups de sabre portés par Velvet. Les deux suivant sont déjà plus problématique. Sabre levé, je mets au sol deux pirates par un renvoie de tir, tandis que le reste se perds en toute sécurité contre les murs.
Suivant mon plan avec minutie pour éviter de dévier de ma trame mentale, de peur de vaciller de fatigue, je fonce. Le dernier saut est définitif et indubitable. Passant derrière mes adversaires a mis hauteur, je me pose avec la certitude d’avoir du battement devant moi.
Demi-tour. Une brûlure apparait, large, sous l’armure du plus proche de moi. Alors que cette dernière barre son abdomen entier, il la fixe, et murmure, tombant « Quand.. ? »
Ils s’éloignent de moi, en cercle. Le ballet commence. Je deviens une ombre à la lueur verdâtre. Mon sabre danse, lumière verte qu’on ne voit que trop tard. Faisant bloc à chaque tir ajusté, je demeure inviolé. Méticuleux, consciencieux, rigoureux, ils s’affaissent un à un sous mon sabre. La sentence tombe, Léonard domine. J’apparais, je disparais au gré de la Force et de ma volonté, je frappe, je bouge, je demeure, ils tombent.
L’âme froide et insensible, je vois sur mes adversaires, avec distance, clairement où et quand frapper, agissant sans animosité. Juste une blancheur à l’esprit, un vide dans ma tête, ou une gamme montante rythmant mes assauts. Loin de la haine, de la passion ou du ressentit, je me bats.. Serein, énigmatique. Effrayant pour ceux qui ne me comprennent pas, et au-dessus des nuages que regardent les plus sensibles mais les moins entrainé. Leger, Leger.. Ailleurs.
Il n’en reste plus qu’un à présent. Terrifié. En fait, il aurait presque regardé avec envie la furie qui se battait derrière moi. Elle au moi semblait normal, partageait l’envie de sang qu’il ressentait quand il usait de son arme. Mais moi.. Toujours ce malaise des vivants face à ce stade d’inhibition et de contrôle qui leur échappait. Et comme souvent face à l’inconnu, on a peur. Mais celui là avait ceci qu’il était acculé, et ressemblait à un animal blessé..
Il ajusta son arme, je levais la mienne, soupirant et las, pressé d’en avoir terminé.
« Arretez Jedi ! »
Mon esprit fatigué se laissa distraire. Je me retournais. Le tir partit. Trop tard.. La seconde nécessaire pour me recentrer positionna ma main en défense plutôt que mon sabre. Je plissais les yeux et expirais tout l’air de mes poumons tandis qu’une fulgurante douleur remontait le long de mon bras. Je lâchais mon sabre au sol. Ce dernier rebondit une fois, produisant un échos au sourire triomphant de mon adversaire. Ma main droite était entière brulée, oscillant entre le noir fumant et le rouge saignant... La fine peau semblait avoir été instantanément rongée. Bien que la blessure ne fut pas excessivement grave compte tenu des moyens de guérison, l’ensemble de mes nerfs superficiels avaient cramé, que ce soit l’intérieur ou l’extérieur de ma main.
Ca faisait mal.. Horriblement mal.. Mais je n’avais ni le temps ni le luxe de ressentir, fut-ce la douleur. Mon bras gauche frappa. Baissant la mise en joue préparée pour m’achever, je pliais ledit bras armé en cognant au creux du coude. Puis, félin et leste, je passais la garde, longeant le membre replié, laissant son bras reposer au creux de mon cou. Puis, le foudroyant sur place, mon propre coude le percuta au niveau de l’aisselle, avant de frapper en plein flanc pour achever par un direct au foi. Trois atémis, le premier naturellement meurtrier, le dernier devant certainement l’être compte tenu de la consommation d’alcool de ce genre de vermine. Le troisième avait simplement coupé le souffle.
D’un mouvement d’épaule et avec une grimace, je fis glisser le bout de ma bure sur ma main, voilant cette dernière, sans pour autant cacher la blessure que mon air tendu et l’odeur néfaste ne pouvaient démentir.
Interrogateur, je pris enfin le temps de me retourner vers mes camarade, entre autre celui qui semblait m’avoir apostrophé. Après un regard pour ce bonhomme, -celui- là, armé, qui semblait, si ma mémoire était bonne, être le capitaine-, puis pour l’autre, à genou, terrifié. Enfin, Velvet, qui venait vers moi, avec une expression drôle au visage. Etait-ce des vestiges d’altercation ? Ou bien moi, qui avait marqué ces trait d’une humeur fugitive de contrariété ou.. D’inquiétude ?
Bah peu importe.
-Je suis vivant, Vel'. Compte tenu de ma bêtise extrême et de mon idiotie profonde, je peux déjà m’en estimer heureux. Je survivrai.
Acerbe, je m’en voulais de m’être laissé distraire.. Mon ton de voix était aussi éloquent que le reste. Si Velvet avait pu mesurer ma noire colère, elle pouvait prendre conscience à présent du fait que j’étais le genre à être exigeant avec moi-même. Alors que ma main était brulée après un combat sans fautes, livré en connaissance d’une faiblesse de concentration.. Rien à faire. Pour moi, j’avais fait une erreur de novice. Mais bon, avant de me laisser au repos, je devais rectifier deux trois choses. Pas de temps à perdre en inutiles auto-flagellation. Notons tout de même que si la blessure savait, en ayant grillé tous mes nerfs, me faire mal, elle n'était, en effet, pas vraiment grave ou mortelle.
Enervé contre moi-même, je me jurai cependant qu’a l’avenir je n’aurai qu’a faire mieux. Regardant à nouveau Velvet avec des yeux présents, et non perdu dans mes pensées, je hochais la tête avec un pauvre sourire crispé et pas du tout convaincant, les yeux rouges.
-Attend je te prie, je te reviens dans quelques secondes.
Puis je franchissais les quelques pas qui me séparaient du capitaine.
-Capitaine ?
-Chevalier Tianesli.. ?
Je restais un moment silencieux, sourcil levé, mâchoire crispée. Ma voix était restée vide de toute émotion, sinon une légère tension. Cependant, tout en moi évoquait le fait que j’avais mal. Ce creux au milieu de mes joues indiquait que je serai les dents, les muscles de mon bras droit étaient tous contracté, et enfin j’étais beaucoup plus raide qu’a l’accoutumée. Comprenant enfin qu’il n’avait rien à me dire, je pris la parole :
-Bien. La salle est sous contrôle, mais les équipages des trois vaisseaux restent un danger, y compris les hommes restant à votre bord, disséminés. Nous devons tenir ce point. En attendant, envoyez vos codes sur le terminal du service de stockage des entretiens. Des vétérans de l’armée républicaine y ont regroupé des civils. De là, ils auront accès à l’antenne par des voix sécurisée et bloquées par leurs soin, donc sans danger. Inutile de dire qu’une expédition hasardeuse vers le poste de communication pourrait nous couter la vie.
Ensuite dites leurs d’émettre sur cette fréquence (je tirais un papier d’une de mes poches, avec difficulté compte tenue de l’usage seul de ma main gauche). Une flotte en station arrivera en environs 15 minutes ; Nous n’avons qu’à tenir pendant ce laps de temps.
Le capitaine me regarda, effaré, comme si donner ses codes au pif lui semblait inconcevable. Il ouvrit la bouche alors que j’avais déjà commencé à me retourner. Agacé d’entendre un premier phonème, je me retournais et posais mes deux mains sur ses épaules. L’une avait une prise ferme, l’autre était posée sur sa base, dévoilant l’étendue de mon mal. Ce n’était clairement pas le moment. Il regarda, dégouté, la marque rouge sur son uniforme et les fumeurs encore visibles qui ne s’était pas dissipées.
D’un ton d’une infinie patience, je laissais tomber, le coupant :
-Capitaine, c’était un ordre. Pas une demande. Et collez moi les pirates survivants dans un endroit surs d’où ils ne fuiront pas. Je ne veux plus les voir.
-J.. Oui Général !
Le ton avait plus compté que le reste, car je n’avais aucune autorité sur lui ici. Il partit au trot faire ce que je lui avais demandé. Normalement, d’ici une heure, la situation serait réglée. D’ici là.. La sécurité et les volontaires civiles s’organisaient pour défendre le pont, et mettre les gens à l’abri. Je revenais vers Velvet. Ma figure prenait des couleurs rouges tandis que la fatigue se peignait autour des yeux. La douleur couplée à la fatigue avait définitivement laminé mes dernières chances d’user correctement de la Force. Si je tentais la guérison dans cet état.. Déjà je pouvais être certain de ne pas réussir.. Et si je réussissais, je pouvais craindre le pire, ayant alors mal soigné..
Et pourtant.. Lorsque je tendis la main gauche, hésitant, mon sabre s’éleva de là ou je l’avais laissé tomber pour léviter jusqu’à mes doigts saint et tendus. Remontant ma manche sur mon extrémité brulée, je m’affaissais alors, reposant, assis, contre une paroi du pont.
-Eh bien c’est presque finit, et c’est grâce à toi. Merci. Beaucoup. Sans ton aide..
Voix naturelle, cette petite tension et la présence évidente de douleur. J’osais parler ainsi, car pour moi, c’était finis. Je pouvais bouger, marcher, éventuellement me battre de la main gauche.. Mais pas me soumettre à une situation de combat comme celles qu’on avait déjà expérimenté.
Je laissais aller ma tête contre le mur, semblant un instant me détendre, me vidant la tête, mais rien à faire. J’étais trop agité, je ne trouverai le repos que lorsque ce dernier viendrait exiger son dut, et non le demander. D’ici là, l’impression d’avoir le bras coincé entre deux enclumes chauffées à vif allait devoir persister. Je rouvris donc les yeux et la regardais, simplement, la tête penchée sur le côté, desserrant à peine les lèvres –et les dents- pour parler.
-Hmpf.. Vous vouliez me parler de quelque chose je crois ?
Le ton à présent était presque amical. La pression retombait, et je n’avais plus à compter sur elle. Somme toute, je pouvais la libérer de la charge que je lui avais collée sur les épaules. Compte tenu du contexte, cette conversation qui lui tenait tant à cœur se faisait avec un rapport de force, il était évident que je ne voulais rien imposer. Encore que d’un geste, après ce que Velvet avait fait, je pouvais tourner toute la salle contre elle. Cependant, le passage au vouvoiement.. Je me sentais vulnérable. A présent que je ne parlais pas d'un sujet personnel ou de remerciement.. Je voulais mettre de la distance entre tous et moi, comme si je tenais à préserver mon infirmité loin de tous, voulant lécher ma plaie en paix, et surtout e sécurité. Que ce fut en gardant mon sabre à la main gauche, ou en préférant le "vous" au "tu". Pensée absurde, je le savais, puisque j'engageais une conversation. Et pourtant, maniaque, j'y avais cédé.
Je repliais ma main voilée contre mon torse, lui offrant un appui qui n’était pas trop douloureux au contact.
Dire qu’au hangar, dans mon escorteur, j’avais un medikit et de quoi faire passer ça.. Pfft. Mais il était hors de question de songer à aller le chercher. Quand je pense que je devais paisiblement aller rapparier un padawan avec moi dans ce foutu escorteur une fois ma mission de contrôle terminée pour retourner à mon travail au Temple..
Regarde-toi maintenant.. Léonard, mon pauvre, tu es lamentable.
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Mar 2 Oct 2012 - 17:31
Une étrange appréhension me noue les entrailles, réduisant au silence l’exaltation née du danger et des tumultes de mon combat contre les pirates. Pourtant cette curieuse inquiétude, à la fois vive et fugitive, s’estompe à l’apparition de cette silhouette reconnaissable entre toute. Droite et implacable comme l’égérie de cette Justice qu’elle incarne, elle avance vers moi, me rassurant d’une voix dure que je suis heureuse d’entendre. Pourtant s’il insuffle au cœur de ses mots, toute sa volonté d’esprit pour paraitre fort et inébranlable, allant jusqu’à formuler à son encontre une critique injuste, je relève le léger tremblement de son intonation. Imperceptible… Révélateur…
« Il n’est pas question de bêtises ou d’idiotie, seulement d’un épuisement qui a eu raison de ta vigilance. Nous sommes tous les deux fatigués, et te flageller pour une erreur d’inattention, ne soulagera pas ta blessure. »
Je le suis d’un regard alors qu’il rejoint le capitaine en quelques enjambées. Comment ne pas noter la ligne légèrement voutée de ses épaules presque affaissées sous le poids de ses responsabilités, comment ne pas voir les stigmates de cette fatigue, de cette douleur sur son visage tendu et son regard vacillant. J’ignore si son interlocuteur perçois avec la même sensibilité, les limites qu’il vient d’atteindre… mais en ce qui me concerne j’en suis parfaitement consciente. Faisant fi des états physiques du jedi qui ne me concerne pas en priorité, je m’approche pour saisir le contenu de leur conversation sans pour autant m’en mêler. L’évocation d’une flotte ne m’inspire pas confiance, pas davantage que l’idée de Léonard de diffuser le code sur un canal sécurisé. Après tout rien ne lui permettait de s’assurer que les pirates n’en intercepteraient pas le contenu ou que les vétérans contrôlaient bel et bien les relais de communication… et alors… mieux valait ne pas penser aux extrémités potentielles auxquelles ils pourraient se livrer.
« Eh bien c’est presque finit, et c’est grâce à toi. Merci. Beaucoup. Sans ton aide.. » Me trouble-t-il en plein milieu de mes élucubrations négatives
« Pas uniquement non. Et tu sais pertinemment que sans ton intervention... »
Je m’interromps, jugeant qu’il ne sert à rien de spéculer sur ce que j’aurais ou non fait. De toutes évidences, l’arrivée du Jedi dans ma prise avec les pirates, m’avait probablement sauvé la mise. Et il fallait reconnaitre que mon aide n’était pas totalement désintéressée… non plus.
M’agenouillant devant lui, avant de reposer mes fesses sur mes talons, dans une position inconfortable mais présentant un avantage certain : la possibilité de se relever d’un bond, je l’observe à la façon de ces scientifiques scrutant leurs petites expériences sous l’œil grossissant des microscopes Evidemment pour lui, le plus difficile reste en arrière. Un avis que je ne partage pas, mais me garde bien d’émettre, réservant tout élan de joie, lorsque réellement nous seront débarrassés des flibustiers et de leur sombre pavillon.
« Hmpf.. Vous vouliez me parler de quelque chose je crois ? »
Mon regard glisse sur les reliefs de son visage, dessinant mentalement les creux et les courbes de sa physionomie. Ses iris d’un acier argenté se voilent, sa mâchoire se crispe légèrement sous, je devine, les élancements de sa main. Noircie, les chairs brulées et nécrosées, la plaie n’est pas belle à voir. Ne révélant rien de mes sentiments à ce sujet, je détourne les yeux.
« Tu crois que c’est le lieu et le moment sont opportuns ? » commençais-je non sans une touche cynisme, tranchant avec la chaleur dont sa voix avait fait preuve auparavant.
Je crois que le sarcasme que je retiens, ne se justifie pas dans cette seule question. A vrai dire ; cette distance qu’il place entre sous ce vouvoiement, m’exaspère… me blesse… mais à quoi m’attendais-je ? Qu’il continue à m’appeler par ce surnom dont m’affuble mes amis et dont il se sert sans le savoir ? Qu’il voit en moi, non plus la sith mais celle qui s’est battu à ses cotés, lui accordant ma confiance malgré les événements ? Qu’il m’accorde la seule et unique chose m’important sur ce rafiot ? Stupide, idiote, imbécile heureuse… rappelles toi donc ce que tu es, qui tu es… et ce qu’il représente lui… Il n’est plus l’adolescent de mes souvenirs et je n’ai plus rien de cette jeune fille.
Je continue m’attachant une voix monocorde et un visage dont je chasse toutes émotions parasites.
« Tu es blessé, et tu peux peut-être jouer les bravaches autant que tu veux mais je sais parfaitement reconnaitre la douleur lorsque je la croise.. » je l’harponne, plongeant mes prunelles d’azur dans les siennes «... Et puis honnêtement… je n’ai aucune envie d’avoir cette discussion devant un public. A moins évidemment que tu ne souhaites statuer sur mon sort avant l’arrivée de ta flotte, auquel cas tu sais déjà ce que je veux. En fait la véritable question c’est plutôt qu’est ce que tu comptes faire de moi, Léonard ? »
« Il n’est pas question de bêtises ou d’idiotie, seulement d’un épuisement qui a eu raison de ta vigilance. Nous sommes tous les deux fatigués, et te flageller pour une erreur d’inattention, ne soulagera pas ta blessure. »
Je le suis d’un regard alors qu’il rejoint le capitaine en quelques enjambées. Comment ne pas noter la ligne légèrement voutée de ses épaules presque affaissées sous le poids de ses responsabilités, comment ne pas voir les stigmates de cette fatigue, de cette douleur sur son visage tendu et son regard vacillant. J’ignore si son interlocuteur perçois avec la même sensibilité, les limites qu’il vient d’atteindre… mais en ce qui me concerne j’en suis parfaitement consciente. Faisant fi des états physiques du jedi qui ne me concerne pas en priorité, je m’approche pour saisir le contenu de leur conversation sans pour autant m’en mêler. L’évocation d’une flotte ne m’inspire pas confiance, pas davantage que l’idée de Léonard de diffuser le code sur un canal sécurisé. Après tout rien ne lui permettait de s’assurer que les pirates n’en intercepteraient pas le contenu ou que les vétérans contrôlaient bel et bien les relais de communication… et alors… mieux valait ne pas penser aux extrémités potentielles auxquelles ils pourraient se livrer.
« Eh bien c’est presque finit, et c’est grâce à toi. Merci. Beaucoup. Sans ton aide.. » Me trouble-t-il en plein milieu de mes élucubrations négatives
« Pas uniquement non. Et tu sais pertinemment que sans ton intervention... »
Je m’interromps, jugeant qu’il ne sert à rien de spéculer sur ce que j’aurais ou non fait. De toutes évidences, l’arrivée du Jedi dans ma prise avec les pirates, m’avait probablement sauvé la mise. Et il fallait reconnaitre que mon aide n’était pas totalement désintéressée… non plus.
M’agenouillant devant lui, avant de reposer mes fesses sur mes talons, dans une position inconfortable mais présentant un avantage certain : la possibilité de se relever d’un bond, je l’observe à la façon de ces scientifiques scrutant leurs petites expériences sous l’œil grossissant des microscopes Evidemment pour lui, le plus difficile reste en arrière. Un avis que je ne partage pas, mais me garde bien d’émettre, réservant tout élan de joie, lorsque réellement nous seront débarrassés des flibustiers et de leur sombre pavillon.
« Hmpf.. Vous vouliez me parler de quelque chose je crois ? »
Mon regard glisse sur les reliefs de son visage, dessinant mentalement les creux et les courbes de sa physionomie. Ses iris d’un acier argenté se voilent, sa mâchoire se crispe légèrement sous, je devine, les élancements de sa main. Noircie, les chairs brulées et nécrosées, la plaie n’est pas belle à voir. Ne révélant rien de mes sentiments à ce sujet, je détourne les yeux.
« Tu crois que c’est le lieu et le moment sont opportuns ? » commençais-je non sans une touche cynisme, tranchant avec la chaleur dont sa voix avait fait preuve auparavant.
Je crois que le sarcasme que je retiens, ne se justifie pas dans cette seule question. A vrai dire ; cette distance qu’il place entre sous ce vouvoiement, m’exaspère… me blesse… mais à quoi m’attendais-je ? Qu’il continue à m’appeler par ce surnom dont m’affuble mes amis et dont il se sert sans le savoir ? Qu’il voit en moi, non plus la sith mais celle qui s’est battu à ses cotés, lui accordant ma confiance malgré les événements ? Qu’il m’accorde la seule et unique chose m’important sur ce rafiot ? Stupide, idiote, imbécile heureuse… rappelles toi donc ce que tu es, qui tu es… et ce qu’il représente lui… Il n’est plus l’adolescent de mes souvenirs et je n’ai plus rien de cette jeune fille.
Je continue m’attachant une voix monocorde et un visage dont je chasse toutes émotions parasites.
« Tu es blessé, et tu peux peut-être jouer les bravaches autant que tu veux mais je sais parfaitement reconnaitre la douleur lorsque je la croise.. » je l’harponne, plongeant mes prunelles d’azur dans les siennes «... Et puis honnêtement… je n’ai aucune envie d’avoir cette discussion devant un public. A moins évidemment que tu ne souhaites statuer sur mon sort avant l’arrivée de ta flotte, auquel cas tu sais déjà ce que je veux. En fait la véritable question c’est plutôt qu’est ce que tu comptes faire de moi, Léonard ? »
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Mar 2 Oct 2012 - 22:07
J’étais surpris. Vraiment.
Oh, bien sûr, je n’avais pas le moindre à priori sur les Sith, et j’aurai été le premier à prendre le parti de Velyriana s’il avait fallu la défendre d’un point de vue de principes (n’étant pas au courant de ses faits ces derniers temps..). Mais elle m’avait accoutumé à plus de rudesse. Certes, j’avais partagé certains moment que j’aurai qualifié de spéciaux, d’autre de détendus avec elle. Mais pour autant, je ne m’attendait pas à ce qu’elle aille vers moi avec une sincère inquiétude et sollicitude pour déposer sur mes maux des paroles qui avaient la texture du miel.
Certes, elle avait la délicatesse d’un armateur de Nar Shaddaa, mais j’étais suffisamment moi-même pour d’une part ne pas lui en tenir rigueur, d’autre part, n’avoir rien à dire sur le sujet.
Compte tenu des circonstances, je n’avais qu’une chose à dire, et cette dernière était largement pensée : merci.
Hélas j’avais loupé ma chance et j’avais clairement parlé trop vite, à présent aussi absorbé dans l’étude de son visage, qu’elle du mien, devinant dans ses traits l’étendue de la situation, et ce de ce que je ne pouvais pas qualifier comme étant mes erreurs, puisque je ne concevais pas les choses comme pouvant aller autrement.
Agenouillée face à moi, dans une position claire de préparation à la défense, je devais dire qu’elle me mettait mal à l’aise. J’étais un être droit et motivé par une force qui trouvait ses rouages dans la logique même des choses. C’était ce qui avait fait de moi une personne aussi forte spirituellement parlant, au niveau de mes convictions.
Et je ne savais pas si elle me contemplait d’égal à égal, ou si elle était carrément hors du terrain, mais contrairement aux autre, elle marquait points sur points. Contre beaucoup, les paroles glissaient, j’étais imperméable à beaucoup de choses. Peut-être était-ce son passé de Jedi qui la rendait capable de savoir par quel bout aborder les choses, ou bien une science personnelle ou encore le simple fait qu’elle était Velyriana et que, comme chaque élément à son contraire, il lui était naturel de parler ainsi.
Quoiqu’il en fut, j’étais clairement en position de réponse, effacé, un peu comme si quoique que je réponde, elle finissait toujours pour être celle qui posais les questions et moi celui qui devait y répondre, à la manière d’un témoin littéralement attaqué pour qu’il lâche les faits.
Et pourtant.. Aussi faible que j’étais, et sur la défensive.. Je ne pouvais pas voir Velyriana autrement qu’agenouillée non pas face à moi, mais au creux de ma main. Là était son cynisme et son agressivité. Là était sa déception et cet éclair de reproche : je l’avais forcé à s’en remettre à moi sans lui donner de garanti, et mon sentiment de vulnérabilité avait mis une distance là où il aurait fallu rester soudé jusqu’à la fin de cette affaire.
Coupable ? Non.. Si elle savait..
-Non, je crois pas que ce soit.. Ni le lieu.. Ni le moment..
Je grinçais des dents et passais ma main valide dans ma barbe, en chassant du sang qui n'était pas la mien, rougissant ma bure, toujours grognant sous la douleur qui semblait avancer par pic sinueux et irréguliers.
-Mais je crois.. Que nous n’aurons pas d’autre temps ni d’autre endroit pour en discuter..
Son azur si vivant venant chercher mon gris si.. Gris. Quelle ironie. Alors même que je me retrouvais pris dans ce piège, la première personne à laquelle je pensais était Joclad. Joclad et sa phrase si singulière « J’accepte la douleur comme une amie qui m’informe que le corps va mal ». Deux choses : d’une part quand ma main ressemble à un toast, je n’ai pas besoin qu’on me le signale, d’autre part, quand j’ai mal, j’ai mal, et ça me passe très vite l’envie de philosopher.
Je me redressais, navré de voir opérer ce changement en elle, qui devenait froide et distante. En même temps, je la comprenais. Vivement que je la soulage de ce poids.
J’avais mal ; c’était un fait, extraordinairement mal. Vilain comble, une blessure qui n’engageait pas le pronostique vitale, sous prétexte qu’elle avait cramé deux ou trois nerfs, m’incendiait cent fois plus que.. Enfin disons simplement qu’au moins, mon arrête cardiaque ne m’avait pas laissé le temps d’avoir mal !
J’étais souffrant, certes, mais si je me sentais vulnérable, a voir Velyriana.. J’étais simplement loin au-dessus d’elle tant son destin reposais très simplement entre mes mains. Seconde ironie, pour ma part, ‘affaire était en partie classée..
Quelle distance mettre ? Pourquoi être froid ? Si je la condamnais, je n’aurais pas eu grand-chose à faire de son ressentiment. Si je l’aidais à partir, elle serait au mieux aussi agréable qu’a ces derniers moments, au pire je n’entendrais plus parler d’elle.
Ma main valide vint couvrir mon œil gauche tandis qu’un rire amère venait secouer mes lèvres, s’achevant par une grimace, car j’avais soulevé ma main d’un soubresaut.
-Léonard, Léonard, Léonard.. Eh, malgré ce qu’on en dis, tu es un véritable crétin..
M’adressant sans complexe à moi-même, fut-ce devant Velvet qui devait me prendre pour un fou, je roulais des yeux. Puis, mes orbites reprenant leurs place, ils virent à nouveau se nicher dans l’azure de la miralian.
Je m’affaissais à nouveau, plus détendu, et expirais, laissant un long moment de silence, jusqu’à ce que la douceur vienne prendre la place de l’implacable acier au fond de mes yeux. Une expression familière que je n’avais adopté avec elle que lorsque je l’avais soigné, si tenté qu’elle ne fut pas trop occupée à m’éviter à ce moment-là pour le remarquer.
-Vel.. Je n’ai rien à statuer. Ton sort.. Il n’appartient qu’à toi. Je te l’ai dit, le Temple n’est pas une solution, pas plus que la prison ou le redressement par la Force.. Si tu veux partir.. Va, je ne t’en empêcherai pas.. Il se pourrait que ce soit le plus beau cadeau que je puisse te faire..
Je m’arrêtais un temps. Je repris mon souffle, sans même ciller. C’était un pari. Le même qu’avant, avec des côtes plus hautes, simplement. C’était un choix..
-Cependant Vel, j’aurai échoué si j’agissais ainsi, aussi simplement. Je n’ai pas sauvé tout le monde à bord, je n’aurai même pas essayé. Je ne te demande pas de croire ou d’avoir confiance.. Simplement de me laisser faire.. J’ai assez d’espoir pour deux. J’en ai même assez pour une ou deux Galaxie.. Une vrai tête de pioche, si-fait..
Je rajustais mon bras, remontant ma main injuriée bien à sa place, ce qui m’arracha une grimace. Après une nuit de sommeil, je serai surement en mesure de soigner ça.. D’ici là.. Puis je plantais à nouveau mes yeux dans les siens. Cette fois, c’était un défis.
-Alors non, Vel.. Cette question m’appartient.. Que comptes-tu faire de moi ?
Il était évident qu’elle était libre de partir.. Que je la laisserai partir. Mais serait-ce tout ? J’avais combattus, partagé et souffert avec elle, à l’unisson même.. Et tout ceci allait-il disparaître dans les méandres d’une mémoire qui finirait par être traitre ?
Il y avait ça en plus.. Elle n’était peut-être plus ma camarade d’antan, elle était peut-être une Sith et une personne avec qui je n’avais rien en commun (et j’en doutais fortement) mais j’avais partagé des choses avec elle. Adieu et rideau ? Je n’y croyais pas.. Je ne pouvais pas y croire. Je ne voulais pas y croire.
Et au-delà de cette considération.. Aller avec elle, ou même garder le contact.. C’était voir un espoir de fou devenir une flamme, un feu de joie. Une perspective d’avenir.
Velyriana, Vel ou tout autre.. Quoiqu’elle fut, elle était perdue, quelque part, et si en refaire une Jedi me semblait peu probable.. En lui tendant la main, je pouvais en faire quelqu’un de bien. Bien en elle-même, et donc meilleur avec les autres.
Pour l'heure, je n'avais pas à me justifier. Cette demande comportait une centaine de bonne justification, à commencer par les heures à suivre, j'étais un atout non négligeable pour quitter un quadran spatiale contrôlé par une flotte régulière. Mais en vérité, je n'aurais à défendre cette position que si elle était remise en cause. Velyriana pouvait tout aussi bien se braquer et refuser par principe, acceptant la porte de sortie en tirant sa révérence et puis baste. Tant que je n'avais pas un minimum d’intérêt, plaider ma cause n'avait aucun sens.
Oh, bien sûr, je n’avais pas le moindre à priori sur les Sith, et j’aurai été le premier à prendre le parti de Velyriana s’il avait fallu la défendre d’un point de vue de principes (n’étant pas au courant de ses faits ces derniers temps..). Mais elle m’avait accoutumé à plus de rudesse. Certes, j’avais partagé certains moment que j’aurai qualifié de spéciaux, d’autre de détendus avec elle. Mais pour autant, je ne m’attendait pas à ce qu’elle aille vers moi avec une sincère inquiétude et sollicitude pour déposer sur mes maux des paroles qui avaient la texture du miel.
Certes, elle avait la délicatesse d’un armateur de Nar Shaddaa, mais j’étais suffisamment moi-même pour d’une part ne pas lui en tenir rigueur, d’autre part, n’avoir rien à dire sur le sujet.
Compte tenu des circonstances, je n’avais qu’une chose à dire, et cette dernière était largement pensée : merci.
Hélas j’avais loupé ma chance et j’avais clairement parlé trop vite, à présent aussi absorbé dans l’étude de son visage, qu’elle du mien, devinant dans ses traits l’étendue de la situation, et ce de ce que je ne pouvais pas qualifier comme étant mes erreurs, puisque je ne concevais pas les choses comme pouvant aller autrement.
Agenouillée face à moi, dans une position claire de préparation à la défense, je devais dire qu’elle me mettait mal à l’aise. J’étais un être droit et motivé par une force qui trouvait ses rouages dans la logique même des choses. C’était ce qui avait fait de moi une personne aussi forte spirituellement parlant, au niveau de mes convictions.
Et je ne savais pas si elle me contemplait d’égal à égal, ou si elle était carrément hors du terrain, mais contrairement aux autre, elle marquait points sur points. Contre beaucoup, les paroles glissaient, j’étais imperméable à beaucoup de choses. Peut-être était-ce son passé de Jedi qui la rendait capable de savoir par quel bout aborder les choses, ou bien une science personnelle ou encore le simple fait qu’elle était Velyriana et que, comme chaque élément à son contraire, il lui était naturel de parler ainsi.
Quoiqu’il en fut, j’étais clairement en position de réponse, effacé, un peu comme si quoique que je réponde, elle finissait toujours pour être celle qui posais les questions et moi celui qui devait y répondre, à la manière d’un témoin littéralement attaqué pour qu’il lâche les faits.
Et pourtant.. Aussi faible que j’étais, et sur la défensive.. Je ne pouvais pas voir Velyriana autrement qu’agenouillée non pas face à moi, mais au creux de ma main. Là était son cynisme et son agressivité. Là était sa déception et cet éclair de reproche : je l’avais forcé à s’en remettre à moi sans lui donner de garanti, et mon sentiment de vulnérabilité avait mis une distance là où il aurait fallu rester soudé jusqu’à la fin de cette affaire.
Coupable ? Non.. Si elle savait..
-Non, je crois pas que ce soit.. Ni le lieu.. Ni le moment..
Je grinçais des dents et passais ma main valide dans ma barbe, en chassant du sang qui n'était pas la mien, rougissant ma bure, toujours grognant sous la douleur qui semblait avancer par pic sinueux et irréguliers.
-Mais je crois.. Que nous n’aurons pas d’autre temps ni d’autre endroit pour en discuter..
Son azur si vivant venant chercher mon gris si.. Gris. Quelle ironie. Alors même que je me retrouvais pris dans ce piège, la première personne à laquelle je pensais était Joclad. Joclad et sa phrase si singulière « J’accepte la douleur comme une amie qui m’informe que le corps va mal ». Deux choses : d’une part quand ma main ressemble à un toast, je n’ai pas besoin qu’on me le signale, d’autre part, quand j’ai mal, j’ai mal, et ça me passe très vite l’envie de philosopher.
Je me redressais, navré de voir opérer ce changement en elle, qui devenait froide et distante. En même temps, je la comprenais. Vivement que je la soulage de ce poids.
J’avais mal ; c’était un fait, extraordinairement mal. Vilain comble, une blessure qui n’engageait pas le pronostique vitale, sous prétexte qu’elle avait cramé deux ou trois nerfs, m’incendiait cent fois plus que.. Enfin disons simplement qu’au moins, mon arrête cardiaque ne m’avait pas laissé le temps d’avoir mal !
J’étais souffrant, certes, mais si je me sentais vulnérable, a voir Velyriana.. J’étais simplement loin au-dessus d’elle tant son destin reposais très simplement entre mes mains. Seconde ironie, pour ma part, ‘affaire était en partie classée..
Quelle distance mettre ? Pourquoi être froid ? Si je la condamnais, je n’aurais pas eu grand-chose à faire de son ressentiment. Si je l’aidais à partir, elle serait au mieux aussi agréable qu’a ces derniers moments, au pire je n’entendrais plus parler d’elle.
Ma main valide vint couvrir mon œil gauche tandis qu’un rire amère venait secouer mes lèvres, s’achevant par une grimace, car j’avais soulevé ma main d’un soubresaut.
-Léonard, Léonard, Léonard.. Eh, malgré ce qu’on en dis, tu es un véritable crétin..
M’adressant sans complexe à moi-même, fut-ce devant Velvet qui devait me prendre pour un fou, je roulais des yeux. Puis, mes orbites reprenant leurs place, ils virent à nouveau se nicher dans l’azure de la miralian.
Je m’affaissais à nouveau, plus détendu, et expirais, laissant un long moment de silence, jusqu’à ce que la douceur vienne prendre la place de l’implacable acier au fond de mes yeux. Une expression familière que je n’avais adopté avec elle que lorsque je l’avais soigné, si tenté qu’elle ne fut pas trop occupée à m’éviter à ce moment-là pour le remarquer.
-Vel.. Je n’ai rien à statuer. Ton sort.. Il n’appartient qu’à toi. Je te l’ai dit, le Temple n’est pas une solution, pas plus que la prison ou le redressement par la Force.. Si tu veux partir.. Va, je ne t’en empêcherai pas.. Il se pourrait que ce soit le plus beau cadeau que je puisse te faire..
Je m’arrêtais un temps. Je repris mon souffle, sans même ciller. C’était un pari. Le même qu’avant, avec des côtes plus hautes, simplement. C’était un choix..
-Cependant Vel, j’aurai échoué si j’agissais ainsi, aussi simplement. Je n’ai pas sauvé tout le monde à bord, je n’aurai même pas essayé. Je ne te demande pas de croire ou d’avoir confiance.. Simplement de me laisser faire.. J’ai assez d’espoir pour deux. J’en ai même assez pour une ou deux Galaxie.. Une vrai tête de pioche, si-fait..
Je rajustais mon bras, remontant ma main injuriée bien à sa place, ce qui m’arracha une grimace. Après une nuit de sommeil, je serai surement en mesure de soigner ça.. D’ici là.. Puis je plantais à nouveau mes yeux dans les siens. Cette fois, c’était un défis.
-Alors non, Vel.. Cette question m’appartient.. Que comptes-tu faire de moi ?
Il était évident qu’elle était libre de partir.. Que je la laisserai partir. Mais serait-ce tout ? J’avais combattus, partagé et souffert avec elle, à l’unisson même.. Et tout ceci allait-il disparaître dans les méandres d’une mémoire qui finirait par être traitre ?
Il y avait ça en plus.. Elle n’était peut-être plus ma camarade d’antan, elle était peut-être une Sith et une personne avec qui je n’avais rien en commun (et j’en doutais fortement) mais j’avais partagé des choses avec elle. Adieu et rideau ? Je n’y croyais pas.. Je ne pouvais pas y croire. Je ne voulais pas y croire.
Et au-delà de cette considération.. Aller avec elle, ou même garder le contact.. C’était voir un espoir de fou devenir une flamme, un feu de joie. Une perspective d’avenir.
Velyriana, Vel ou tout autre.. Quoiqu’elle fut, elle était perdue, quelque part, et si en refaire une Jedi me semblait peu probable.. En lui tendant la main, je pouvais en faire quelqu’un de bien. Bien en elle-même, et donc meilleur avec les autres.
Pour l'heure, je n'avais pas à me justifier. Cette demande comportait une centaine de bonne justification, à commencer par les heures à suivre, j'étais un atout non négligeable pour quitter un quadran spatiale contrôlé par une flotte régulière. Mais en vérité, je n'aurais à défendre cette position que si elle était remise en cause. Velyriana pouvait tout aussi bien se braquer et refuser par principe, acceptant la porte de sortie en tirant sa révérence et puis baste. Tant que je n'avais pas un minimum d’intérêt, plaider ma cause n'avait aucun sens.
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Jeu 4 Oct 2012 - 23:13
Mes lèvres s’entrouvrent étonnées, muettes, incapables de prononcer un mot tant je suis stupéfaite. Je… je ne comprends pas. Je ne le comprends pas. L’éclat d’azur de mon regard se noie dans celui de Léonard, en quête d’une réponse, d’une preuve de son aliénation ou des stigmates de sa fourberie. Prunelles d’acier fondu devenant gris velours, vibrantes et chaleureuses, raisonnées… sans cette étincelle de sournoiserie dont je m’attends à devoir déjouer le piège, elles ne me mentent pas…
Cette colère… ma colère, à fleur de peau, prête à ressurgir et à se déverser sur lui pour obtenir ma liberté, au prix du sang si nécessaire, ma peur de finir emprisonnée, cet effroi inhérent à mon âme … soufflés comme la flamme d’une bougie, comme le fanal sous une tempête. Moi qui me préparais à marchander ma fuite sous des compromis mutuels, qui m’apprêtais à me défendre plutôt qu’à me soumettre à son joug autoritaire, à menacer, tuer quitte à exhaler mon dernier soupir sur le pont de ce vaisseau, je subis sans coup férir la portée de son propos. Sa raison déraillerait-elle sous la douleur de sa main meurtrie ? Quelle autre explication à ce laïus que je ne sais comment appréhender …L’espoir cède au doute sous un pincement de cœur impossible à qualifier.
Je me relève légèrement, me redressant sur mes genoux pour me pencher vers lui. Mes doigts ancrés dans le sol, mon corps tendu vers sa silhouette avachie sur le mur. Mes cheveux, longues cascades sombre, coulent sur mes épaules, balayant de leur pointe le jedi. Faisant fi de cette proximité douloureuse, provocant au creux de mon ventre une vague d’appréhension nauséeuse, mon visage se retrouve proche du sien. Je sens sur ma joue la tiédeur de son souffle, résistant à l’envie oppressante de prendre un peu de recul.
« A quoi tu joues Léonard ? »
J’ai oublié tous ces gens autour de nous qui se délectent, semblable à une horde de charognard de notre discussion. A moins qu’ils ne s’en moquent, oscillant entre le soulagement de se savoir débarrasser de leurs geôliers, et frayeur de voir d’autres pirates débouler. De toute façon je m’en moque, je réduis mon petit monde, juste à lui et à moi, ne prêtant aucune attention à ce qui nous entoure.
« A quoi ça rime …. Tu as assez d’espoir pour deux, mais pour faire quoi ? Qu’est ce que tu imagines ? Pouvoir me sauver à l’instar des personnes que tu n’as pas pu aider aujourd’hui ? » Je m’interromps, essayant de rassembler un peu de calme pour ne pas laisser ma voix se voiler sous mes émotions contradictoires.
« Si c’est ça… alors il n’y a rien à sauver. Je suis exactement ce que je dois être. L’adolescente que tu as connue au Temple, elle n’existe plus, Léonard… Elle est morte depuis longtemps. Bon sang ! Entres toi dans le crâne que Velyriana est une donnée périmée. Tu ne peux pas réparer ce qui a été brisé, pas plus que tu ne peux revenir en arrière. Le Temple,… mes camarades… toi… vous m’avez abandonnée lorsque j’avais besoin de vous, vous m’avez juste oubliée, et mon maitre… » Ce mot m’arrache une moue cynique presque haineuse « mon maitre m’a laissée crever. Ni plus, ni moins. Tu ne veux pas ma confiance, tu ne veux pas ma foi mais tu veux que je te laisse faire ? Pourquoi ? Pourquoi devrais-je t’écouter Jedi ! En quoi ta parole vaut plus que celle des autres ! »
Je suis en proie à une agitation que je ne sais endiguer, à une exaspération furieuse impossible à taire. De simples mots pourtant je lui les jette à la figure avec toute la hargne de mon âme écorchée. Incapable de retenir ce que mon cœur hurle en tambourinant brutalement dans ma poitrine, je projette mon poing avec violence. Mes phalanges heurtent férocement la plaque de métal formant le mur sur lequel il s’adosse, à quelques centimètres de son visage. Un frémissement de douleur charnelle me traverse, seule capable d’apaiser les tumultes de mon esprit lacéré. Je la laisse m’envahir, sortant de la paroi enfoncée, ma main dégoulinante de sang. J’ai mal…
Je bascule sur le côté, abandonnant cette proximité pour chercher contre mon dos la solidité de cette même paroi . D’une certaine façon je le fuis.., lui… ce qu’il représente, ce qu’il est, celle que je fus. Le sang bat mes tempes furieusement et je reste un instant, le dos contre une porte, prostrée, tremblante. Mon ventre se noue et je cherche un réconfort dans le manche froid et sans vie de mon sabre. Je suis perdue… un frisson glacé se déverse sur moi, m’hérissant totalement. « Allons ressaisie toi, petite idiote ! » me nargue la petite voix de ma conscience. Mes paupières se closent sur ma respiration entrecoupée. Je soupire, puis inspire une goulée d’air. Les liens de Force vibrent autour de moi, et je m’enfonce dans la chaleur caressante de cette énergie régénérante. Rassenée, j’ouvre les yeux. Je ne sais pas exactement ce qu’il convient de faire, mais…
« Je ne sais pas ce que tu attends de moi, je ne sais pas ce que tu imagines Léonard... Je suppose que je m'en fous. Mais que tu me proposes de partir, maintenant, en sachant pertinemment que si je m’enfuis immédiatement, la seule chose qui m’attend c’est la mort dans le plus agréable des cas et en pensant que tu me fais un cadeau... Pff.. Alors non je vais rester. Rester jusqu’à ce que tes amis et ta flotte se pointe, jusqu’à ce qu’elle lessive les couloirs de ce vaisseau. Et là seulement je partirais… Je ne suis pas assez folle et pas assez en forme pour ne pas saisir ce sauf-conduit que tu me proposes en ta personne. »
Je me relève, refusant de le voir, puis je me détourne juste, l’abandonnant là, seul, sans un mot, sans rien de plus qu’une dernière vision de ma silhouette dépassant les miliciens du vaisseau, le capitaine puis la porte qui se referme derrière moi. Finalement il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps entre le moment où je me suis éclipsée et celui où je ne repasse la porte, cherchant le jedi d’une œillade circulaire. Il est là…à sa place… figé contre son mur. Je m’approche et s’il ne subsiste plus une once de ma colère dans le dessin de mes traits placides, ma main souillée de sang présente toujours la preuve de les excès. Je me penche au-dessus de lui et, mes doigts indemnes s’ouvrent sur une seringue…
« Pour calmer ta douleur… ma... cabine n’était pas très loin, j’en ai profité pour y faire un saut. Ca ne te guérira pas, mais tu ne la sentiras plus. » Annonçais-je en guise d’excuse
Cette colère… ma colère, à fleur de peau, prête à ressurgir et à se déverser sur lui pour obtenir ma liberté, au prix du sang si nécessaire, ma peur de finir emprisonnée, cet effroi inhérent à mon âme … soufflés comme la flamme d’une bougie, comme le fanal sous une tempête. Moi qui me préparais à marchander ma fuite sous des compromis mutuels, qui m’apprêtais à me défendre plutôt qu’à me soumettre à son joug autoritaire, à menacer, tuer quitte à exhaler mon dernier soupir sur le pont de ce vaisseau, je subis sans coup férir la portée de son propos. Sa raison déraillerait-elle sous la douleur de sa main meurtrie ? Quelle autre explication à ce laïus que je ne sais comment appréhender …L’espoir cède au doute sous un pincement de cœur impossible à qualifier.
Je me relève légèrement, me redressant sur mes genoux pour me pencher vers lui. Mes doigts ancrés dans le sol, mon corps tendu vers sa silhouette avachie sur le mur. Mes cheveux, longues cascades sombre, coulent sur mes épaules, balayant de leur pointe le jedi. Faisant fi de cette proximité douloureuse, provocant au creux de mon ventre une vague d’appréhension nauséeuse, mon visage se retrouve proche du sien. Je sens sur ma joue la tiédeur de son souffle, résistant à l’envie oppressante de prendre un peu de recul.
« A quoi tu joues Léonard ? »
J’ai oublié tous ces gens autour de nous qui se délectent, semblable à une horde de charognard de notre discussion. A moins qu’ils ne s’en moquent, oscillant entre le soulagement de se savoir débarrasser de leurs geôliers, et frayeur de voir d’autres pirates débouler. De toute façon je m’en moque, je réduis mon petit monde, juste à lui et à moi, ne prêtant aucune attention à ce qui nous entoure.
« A quoi ça rime …. Tu as assez d’espoir pour deux, mais pour faire quoi ? Qu’est ce que tu imagines ? Pouvoir me sauver à l’instar des personnes que tu n’as pas pu aider aujourd’hui ? » Je m’interromps, essayant de rassembler un peu de calme pour ne pas laisser ma voix se voiler sous mes émotions contradictoires.
« Si c’est ça… alors il n’y a rien à sauver. Je suis exactement ce que je dois être. L’adolescente que tu as connue au Temple, elle n’existe plus, Léonard… Elle est morte depuis longtemps. Bon sang ! Entres toi dans le crâne que Velyriana est une donnée périmée. Tu ne peux pas réparer ce qui a été brisé, pas plus que tu ne peux revenir en arrière. Le Temple,… mes camarades… toi… vous m’avez abandonnée lorsque j’avais besoin de vous, vous m’avez juste oubliée, et mon maitre… » Ce mot m’arrache une moue cynique presque haineuse « mon maitre m’a laissée crever. Ni plus, ni moins. Tu ne veux pas ma confiance, tu ne veux pas ma foi mais tu veux que je te laisse faire ? Pourquoi ? Pourquoi devrais-je t’écouter Jedi ! En quoi ta parole vaut plus que celle des autres ! »
Je suis en proie à une agitation que je ne sais endiguer, à une exaspération furieuse impossible à taire. De simples mots pourtant je lui les jette à la figure avec toute la hargne de mon âme écorchée. Incapable de retenir ce que mon cœur hurle en tambourinant brutalement dans ma poitrine, je projette mon poing avec violence. Mes phalanges heurtent férocement la plaque de métal formant le mur sur lequel il s’adosse, à quelques centimètres de son visage. Un frémissement de douleur charnelle me traverse, seule capable d’apaiser les tumultes de mon esprit lacéré. Je la laisse m’envahir, sortant de la paroi enfoncée, ma main dégoulinante de sang. J’ai mal…
Je bascule sur le côté, abandonnant cette proximité pour chercher contre mon dos la solidité de cette même paroi . D’une certaine façon je le fuis.., lui… ce qu’il représente, ce qu’il est, celle que je fus. Le sang bat mes tempes furieusement et je reste un instant, le dos contre une porte, prostrée, tremblante. Mon ventre se noue et je cherche un réconfort dans le manche froid et sans vie de mon sabre. Je suis perdue… un frisson glacé se déverse sur moi, m’hérissant totalement. « Allons ressaisie toi, petite idiote ! » me nargue la petite voix de ma conscience. Mes paupières se closent sur ma respiration entrecoupée. Je soupire, puis inspire une goulée d’air. Les liens de Force vibrent autour de moi, et je m’enfonce dans la chaleur caressante de cette énergie régénérante. Rassenée, j’ouvre les yeux. Je ne sais pas exactement ce qu’il convient de faire, mais…
« Je ne sais pas ce que tu attends de moi, je ne sais pas ce que tu imagines Léonard... Je suppose que je m'en fous. Mais que tu me proposes de partir, maintenant, en sachant pertinemment que si je m’enfuis immédiatement, la seule chose qui m’attend c’est la mort dans le plus agréable des cas et en pensant que tu me fais un cadeau... Pff.. Alors non je vais rester. Rester jusqu’à ce que tes amis et ta flotte se pointe, jusqu’à ce qu’elle lessive les couloirs de ce vaisseau. Et là seulement je partirais… Je ne suis pas assez folle et pas assez en forme pour ne pas saisir ce sauf-conduit que tu me proposes en ta personne. »
Je me relève, refusant de le voir, puis je me détourne juste, l’abandonnant là, seul, sans un mot, sans rien de plus qu’une dernière vision de ma silhouette dépassant les miliciens du vaisseau, le capitaine puis la porte qui se referme derrière moi. Finalement il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps entre le moment où je me suis éclipsée et celui où je ne repasse la porte, cherchant le jedi d’une œillade circulaire. Il est là…à sa place… figé contre son mur. Je m’approche et s’il ne subsiste plus une once de ma colère dans le dessin de mes traits placides, ma main souillée de sang présente toujours la preuve de les excès. Je me penche au-dessus de lui et, mes doigts indemnes s’ouvrent sur une seringue…
« Pour calmer ta douleur… ma... cabine n’était pas très loin, j’en ai profité pour y faire un saut. Ca ne te guérira pas, mais tu ne la sentiras plus. » Annonçais-je en guise d’excuse
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Sam 6 Oct 2012 - 5:33
Elle vibre. C’était prévisible. Chaque corps physique possède l’harmonique qui vient à le déstabiliser. J’avais joué sur la corde sensible, et j’en payais le prix.
C’était prévu. Je le savais, cela DEVAIT me tomber dessus. C’était un prélude nécessaire à son choix. Et c’était également une source d’information précieuse. Sans raison, Velvet lâcherait la bride à sa colère, et les dernières zones d’ombres s’éclairciraient. Ce que je devinais deviendrait une réalité confirmée.
Pourtant.. Ses cheveux dansant sur mon visage.. Son souffle berçant le mien.. Cette intimité naissante avec celle qui jusqu’ici l’avais refoulé et refusée..
J’étais faible et vulnérable. Velvet était énervée et hors de contrôle.
Je tremblais. D’angoisse et de peur, de douleur surtout. Je ne ressentais pas une violente émotion qui m’aurait paralysé, et le calme avait retrouvé sa place au fond de mes yeux. Mais je n’arrivais pas à faire autrement. Je tremblais.
Je tremblais, et le constat devait être fait sans détour : Velyriana me faisait peur à cet instant.
Au fond de moi une voix murmure « parfait » tandis que cette manche est pour moi sur le long terme. Une voix que plus personne n’écoute. Le réquisitoire de la Sith est parfaitement idiot, manquant de bon sens et de fondations. Il est la plus belle illustration du mal qui hante cette femme et qu’elle refuse de voir.
Oui, Velyriana, tu as changé. Mais tu es la première à dire que tu transites dans la position la plus inconfortable qui soit, sans t’en rendre compte. C’est sur moi que tu hurles. Moi qui n’en mène pas large, sentant mon cœur battre à tous rompre, chose qui n’allait pas arranger mon état.
Le simple fait de l’écouter m’essoufflait et m’agitait, pourtant, je ne bougeais pas. Stoïcisme admirable ou incapacité physique ? Je ne sais même plus répondre à cela. Je veux que ça s’arrête, c’est tout. Qu’elle se taise, qu’elle cesse un moment sa diatribe et qu’elle cesse de me couler dans son torrent de haine.. Objection, objection, je dois prendre la parole..
Elle est une bombe qui explose, une réaction voulu mais non contrôlée. Ma tête rentre dans mes épaules lorsque le poing saute, et j’ai la stupidité de me demander si elle s’est fait mal.
Mais la tension baisse, elle s’affaisse à mes coté, tout en ayant jamais été aussi loin en même temps. Et la raison revient, produisant un cheminement de pensé mal mené et irritant. Je bloque mon bras, cessant sur le coup de trembler, préférer pousser une bref plainte à cause de la douleur.
Patient, l’homme vient après la marée, et il y va pour marquer ses points.
Ma voix tombe. Eteinte, épuisée. Ce coup-là était porté contre elle tant il m’était utile. Pourtant je n’avais rien enduré d’aussi terrible depuis que j’étais à bord.
Par chance, elle avait fini par m’irriter, et je reprenais doucement le dessus, de ma voix posée.
-Deux mots, Vel.. En premier, je précise que mon escorteur est dans le hangar de ce bâtiment, et qu’il suffirait largement à duper la flotte pour ensuite s’éclipser. Donc ne viens pas me mettre sur le dos le manque de choix ou un chantage par les faits.
Elle refusait de me voir ? Soit. Je parlerais à son profil ou à son dos, s’ils n’osent pas me regarder en face, ils ne m’en entendront pas moins. Ma frayeur venait d’un choc, d’une diatribe et d’un langage corporels particulièrement agressif. La sienne prenait des racines beaucoup plus profondes..
-La seconde chose, Vel, c’est que s’il y a une erreur à ne pas faire, c’est me prendre pour un demeuré académique. J’observe et je comprends. Je sais de toi beaucoup. Je ne sais cerner qui tu es, mais ne commets pas la bêtise de croire que tout m’échappe.
Je sais que les gens changent en 10 ans. Je sais que ta vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Mais à l’inverse, que sais-tu de moi ?
Sans avoir bougé, je déversais dans cette phrase mon propre poids. Cette inhumanité avait un sens. Un sens profond et sage. Un esprit remarquablement puissant qui fonctionnait selon des rouages parfait, car libéré en grandes partie du chaos émotionnel. Le tableau était peut-être triste, mais impressionnant de grandeur et de possibilité. Infini dans ses théories les plus avancée. Je parlais en avatar de 20 années d’études, et d’observation. Ce ton morne et impassible donnait à ma voix des accents de vérité indubitable et donc par le fait, agaçante.
-Léonard Tianesli.. As-tu pensé à un seul moment qu’il avait à l’esprit une chose qui pouvait être bonne pour toi ? Es-tu capable de comprendre que si tu ne vois pas comment je pourrais t’aider, cela ne signifie pas que je n’en suis pas capable ?! Tu te trompes, Vel, sur toute la ligne. Je parle de Velyriana parce que c’est le seul nom que je te connais. Suis-je là pour faire jaillir une image du passé ? Ce qui est fait et fais, et je ne suis là que pour aider à avancer. Pas pour te prendre par la main et te considérer comme une gamine sur les sentiers de la perdition. Tu es devenu quelqu’un, une personne que je respecte pour ce qu’elle est.
J’écartais les bras, même le couvert et blessé. A présent, continuer, c’était mêler toute la salle à notre conversation qui jusqu’ici s’était perdue dans le brouhaha. Velvet m’avait tourné le dos. La discussion était close. Elle ne comprenait pas.. Elle ne voulait pas comprendre. C’était simple si simple..
Que voyait-elle un Jedi, plein de dogme et de théorie ? Pourquoi me considérer avec tant de haine lorsque je n’avais qu’une main tendue à offrir.
Elle me faisait mal. Mal parce que j’avais compris l’étendue de sa fêlure. Morte ou métamorphosée, Velyriana n’était pas cette femme, oui, je l’avais compris. Et ce qu’elle était devenu étant en bien des points admirables, et d’autre, moins. Mais pouvait-elle comprendre que c’était un fait admis ?
De dépit, de rage et de découragement, je pleurais. Ma tête tomba sur mon bras valide tandis que l’autre pendait au sol, couvert.
J’étais seul.. Perdu.. Blessé. J’avais mal.. Ma raison avait-elle vraiment fichu le camp ? Léonard.. Léonard..
Conscience.. Garder conscience. Conscience et courage.
Si dur.. Je vacillais. Mon dos s’agitait sous des spasmes d’une pression retombée que je ne contrôlais pas. Elle avait rit lorsque j’avais fait un trait d’humour déplacé compte tenu du contexte tendu.
C’était mon tour de devoir me relâcher. Mais elle n’était pas là pour faire une vague blague ou esquisser un sourire ou une présence solidaire compte tenue de ce que nous avions vécu ensemble. J’avais donné des ordre à un capitaine.. Les autres me regardaient comme une bête de foire « Ooooh un Jedi », partagés et pervertis par une propagande qui avait salis ma noble tâche au sein même de cette Galaxie que nous n’avions jamais voulu que sauver.
Le pont était en effervescence. Sécurité, mise en sécurité, poste de combat.. Attente. On courait partout. Un moment ? Court ? Peut-être. Mais j’avais l’impression d’attendre une éternité. Attendre.. Attendais-je seulement ? Pourquoi reviendrait-elle ? Elle pouvait aussi bien avoir compris qu’un serment avait une valeur par un Jedi, et que même si j’en venais à la haïr, j’irai la chercher, dans sa cabine s’il le fallait, pour la prévenir qu’il était temps de partir. Même en rampant.
Muet, bouche cloitrée, mon corps épousait cependant parfaitement ma détresse. Isolé, presque condamné à faire le bien dans un monde qui ne semblait voir dans mes actes que du mal. Mes larmes avaient clairement humidifiée ma manche. Je n’en pouvais plus. C’était simplement trop compte tenu de mon état.
Je m’étais battu pour eux.. Pour eux tous.. Pour elle aussi, je lui avais sauvé la vie alors que j’aurai pu, la tenant au bout de mon sabre, la cloitrer dans une cabine jusqu’a la fin. J’avais été le parangon de la vertu et de l’idéal Jedi.. Et maintenant que j’avais besoin d’aide, on me délaissait, et on m’achevait en me balançant à la figure une erreur qui n’était pas la mienne, un échec qui n’était pas le mien dans une situation à laquelle je ne pouvais rien. Et pourtant, en voyant Velvet, j’avais mal pour elle, et j’avais mal d’avoir été complice de cette négligence infâme qui l’avait réduite à progresser de la sorte.
Pas à un seul moment je ne doutais de mes convictions.. Je n’avais simplement plus la force physique de les tenir, ni le courage de les revendiquer. Voilà, c’était un constat. Un foutu constat.
Isolé, j’avais mal. Terriblement mal. La douleur physique s’était pernicieusement insinuée dans mon esprit fatigué.
Tant et si bien que lorsque Velvet revint, ni tambours ni trompète pour son retour. Pas même la joie d’avoir pensé que si, une personne avait bravé les corridors, jugés zone de combat, pour m’aider. Prostré, la tête dans mes bras, mes larmes s’étaient cependant taries.
Au contraire, ses pas étaient insupportables. Ma parole avait été mes dernières forces. Alors que je ne savais pas l’objet de sa venue, je sentais ses bottes se rapprocher de moi comme la hache d’un bourreau se rapprocher d’une gorge. Non, ma conviction restait. Elle était ce que j’étais, et cela me survivrai.
Mais moralement, Velvet, qui était admirablement allée là où je l’attendais, était clairement en position de me donner un coup de grâce. J’avais échoué. Je n’avais pas été assez endurant. J’avais craqué.
J’avais échoué il y a 10 ans.. J’’échouais encore aujourd’hui.
Je relevais lentement la tête. Chaque degré gagné révélait un peu plus ma face ravagée. Humide, mes joues portaient encore les sillons évidents de mes larmes. Ma queue de cheval était en bataille, et des cheveux désordonnés ondulaient sauvagement devant mon visage. Misérable.. Adossé à un mur duquel je ne me sentais plus capable de bouger, assis dans une position qu’il me semblait impossible à quitter..
Je rencontrais enfin Velvet
Sa main tendue m’indifférait. Mes yeux se posèrent dessus sans grand intérêt, d’autant que je ne savais pas quoi faire de ce truc.. Ou piquer, à quoi m’attendre comme effet secondaires.. En fait, je ne me rendais pas compte de ce qu'elle me proposais, tant ma douleur s'était incrustée en moi. En fait, ce simple objet était une solution et en tout cas celui que je cherchais activement pour que cesse cette impression de passer au grill..
Non, mes yeux cherchèrent les siens. Cet azur que j’accusais.
Oh, face à elle, il n’y avait plus grand-chose du Chevalier Léonard Tianesli. Au fin fond de mes yeux brillait en effet la citadelle de principe imprenable qui faisait de moi un Jedi. Mais ouvertement, face à elle, maintenant, je n’étais rien de plus qu’un homme qui n’avait dans les yeux que la seule chose qu’il avait connu : un sens des responsabilités.
Je levais mon bras valide, paume levée comme un prisonnier vaincu, laissant sa seringue dans sa main. Chaque traits de ma main semblait refléter ce coup de vieux que j’avais pris, que le sel de mes larmes rependue semblait m’avoir donné, un peu comme si chaque pleur avait été un peu de ma force de vivre qui coulait depuis mes yeux.
Ma voix tomba, lourde et assone :
-Est-ce si méprisable que de simplement vouloir te rendre heureuse ?
Une seule question qui dépassait de loin ma pensée. Mal comme j’étais, rien de plus percutant n’avait pu sortir. Métaphore, j’étais convaincu que la paix intérieure ne viendrait chez elle qu’à cette condition. Et qu’une fois ce cap franchis, elle pourrait réfléchir selon la femme qu’elle était, et non pas des rancunes –affreuses s’il en est- datant de 10 ans. 10ans de peine et de pénitence..
Mais si j’avais été expressif, c’était parce que je la connaissais. Sans même penser à la Sith ou aux Jedi, j’avais simplement voulu aider une femme à être heureuse. Parce qu’il fut un temps ou son rire était, comme celui de tous les enfants gai, un baume pour moi. J’avais vécu avec elle des moments dramatiquement uniques ou nous avions fonctionné à l’unisson. Pouvais vraiment souhaiter autre chose pour elle qu’être heureuse ? Pour elle comme pour la Sith qu’elle pourrait devenir, la réponse était non.
Ma tête retomba et mon bras valide balaya le sol. Un long soupire se fit entendre, tandis que je n’étais proprement plus capable de rien. Le vaisseau, Velyriana.. Plus rien ne pouvait dépendre que moi.
Je léchais simplement mes plaies. Elle avait été dans mon dos quand j’avais besoin de me relever. Elle avait été la première inquiète quand ce foutu tir qui me brûlait atrocement le bras m’avait atteint. Et pourtant, malgré la seringue en main que je ne me sentais plus de prendre, je ne comptais plus sur son aide. Compte tenu de sa dernière diatribe, j’en étais presque à la craindre.
J’irai mieux.. Un grain passager. Des nerfs qui lâchent au mauvais moment
Cela prendra le temps qu’il faudra.. Mais Léonard subsistait quelque part, c’était évident en moi..
Et, cruelle réalité qui ne faisait qu’étoffer mon désarroi. Pas un seul ne s’était arrêté à ma hauteur sauf elle. Alors laisser moi dormir une heure ou deux, que je puisse si égoïstement m'occuper de moi.
C’était prévu. Je le savais, cela DEVAIT me tomber dessus. C’était un prélude nécessaire à son choix. Et c’était également une source d’information précieuse. Sans raison, Velvet lâcherait la bride à sa colère, et les dernières zones d’ombres s’éclairciraient. Ce que je devinais deviendrait une réalité confirmée.
Pourtant.. Ses cheveux dansant sur mon visage.. Son souffle berçant le mien.. Cette intimité naissante avec celle qui jusqu’ici l’avais refoulé et refusée..
J’étais faible et vulnérable. Velvet était énervée et hors de contrôle.
Je tremblais. D’angoisse et de peur, de douleur surtout. Je ne ressentais pas une violente émotion qui m’aurait paralysé, et le calme avait retrouvé sa place au fond de mes yeux. Mais je n’arrivais pas à faire autrement. Je tremblais.
Je tremblais, et le constat devait être fait sans détour : Velyriana me faisait peur à cet instant.
Au fond de moi une voix murmure « parfait » tandis que cette manche est pour moi sur le long terme. Une voix que plus personne n’écoute. Le réquisitoire de la Sith est parfaitement idiot, manquant de bon sens et de fondations. Il est la plus belle illustration du mal qui hante cette femme et qu’elle refuse de voir.
Oui, Velyriana, tu as changé. Mais tu es la première à dire que tu transites dans la position la plus inconfortable qui soit, sans t’en rendre compte. C’est sur moi que tu hurles. Moi qui n’en mène pas large, sentant mon cœur battre à tous rompre, chose qui n’allait pas arranger mon état.
Le simple fait de l’écouter m’essoufflait et m’agitait, pourtant, je ne bougeais pas. Stoïcisme admirable ou incapacité physique ? Je ne sais même plus répondre à cela. Je veux que ça s’arrête, c’est tout. Qu’elle se taise, qu’elle cesse un moment sa diatribe et qu’elle cesse de me couler dans son torrent de haine.. Objection, objection, je dois prendre la parole..
Elle est une bombe qui explose, une réaction voulu mais non contrôlée. Ma tête rentre dans mes épaules lorsque le poing saute, et j’ai la stupidité de me demander si elle s’est fait mal.
Mais la tension baisse, elle s’affaisse à mes coté, tout en ayant jamais été aussi loin en même temps. Et la raison revient, produisant un cheminement de pensé mal mené et irritant. Je bloque mon bras, cessant sur le coup de trembler, préférer pousser une bref plainte à cause de la douleur.
Patient, l’homme vient après la marée, et il y va pour marquer ses points.
Ma voix tombe. Eteinte, épuisée. Ce coup-là était porté contre elle tant il m’était utile. Pourtant je n’avais rien enduré d’aussi terrible depuis que j’étais à bord.
Par chance, elle avait fini par m’irriter, et je reprenais doucement le dessus, de ma voix posée.
-Deux mots, Vel.. En premier, je précise que mon escorteur est dans le hangar de ce bâtiment, et qu’il suffirait largement à duper la flotte pour ensuite s’éclipser. Donc ne viens pas me mettre sur le dos le manque de choix ou un chantage par les faits.
Elle refusait de me voir ? Soit. Je parlerais à son profil ou à son dos, s’ils n’osent pas me regarder en face, ils ne m’en entendront pas moins. Ma frayeur venait d’un choc, d’une diatribe et d’un langage corporels particulièrement agressif. La sienne prenait des racines beaucoup plus profondes..
-La seconde chose, Vel, c’est que s’il y a une erreur à ne pas faire, c’est me prendre pour un demeuré académique. J’observe et je comprends. Je sais de toi beaucoup. Je ne sais cerner qui tu es, mais ne commets pas la bêtise de croire que tout m’échappe.
Je sais que les gens changent en 10 ans. Je sais que ta vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Mais à l’inverse, que sais-tu de moi ?
Sans avoir bougé, je déversais dans cette phrase mon propre poids. Cette inhumanité avait un sens. Un sens profond et sage. Un esprit remarquablement puissant qui fonctionnait selon des rouages parfait, car libéré en grandes partie du chaos émotionnel. Le tableau était peut-être triste, mais impressionnant de grandeur et de possibilité. Infini dans ses théories les plus avancée. Je parlais en avatar de 20 années d’études, et d’observation. Ce ton morne et impassible donnait à ma voix des accents de vérité indubitable et donc par le fait, agaçante.
-Léonard Tianesli.. As-tu pensé à un seul moment qu’il avait à l’esprit une chose qui pouvait être bonne pour toi ? Es-tu capable de comprendre que si tu ne vois pas comment je pourrais t’aider, cela ne signifie pas que je n’en suis pas capable ?! Tu te trompes, Vel, sur toute la ligne. Je parle de Velyriana parce que c’est le seul nom que je te connais. Suis-je là pour faire jaillir une image du passé ? Ce qui est fait et fais, et je ne suis là que pour aider à avancer. Pas pour te prendre par la main et te considérer comme une gamine sur les sentiers de la perdition. Tu es devenu quelqu’un, une personne que je respecte pour ce qu’elle est.
J’écartais les bras, même le couvert et blessé. A présent, continuer, c’était mêler toute la salle à notre conversation qui jusqu’ici s’était perdue dans le brouhaha. Velvet m’avait tourné le dos. La discussion était close. Elle ne comprenait pas.. Elle ne voulait pas comprendre. C’était simple si simple..
Que voyait-elle un Jedi, plein de dogme et de théorie ? Pourquoi me considérer avec tant de haine lorsque je n’avais qu’une main tendue à offrir.
Elle me faisait mal. Mal parce que j’avais compris l’étendue de sa fêlure. Morte ou métamorphosée, Velyriana n’était pas cette femme, oui, je l’avais compris. Et ce qu’elle était devenu étant en bien des points admirables, et d’autre, moins. Mais pouvait-elle comprendre que c’était un fait admis ?
De dépit, de rage et de découragement, je pleurais. Ma tête tomba sur mon bras valide tandis que l’autre pendait au sol, couvert.
J’étais seul.. Perdu.. Blessé. J’avais mal.. Ma raison avait-elle vraiment fichu le camp ? Léonard.. Léonard..
Conscience.. Garder conscience. Conscience et courage.
Si dur.. Je vacillais. Mon dos s’agitait sous des spasmes d’une pression retombée que je ne contrôlais pas. Elle avait rit lorsque j’avais fait un trait d’humour déplacé compte tenu du contexte tendu.
C’était mon tour de devoir me relâcher. Mais elle n’était pas là pour faire une vague blague ou esquisser un sourire ou une présence solidaire compte tenue de ce que nous avions vécu ensemble. J’avais donné des ordre à un capitaine.. Les autres me regardaient comme une bête de foire « Ooooh un Jedi », partagés et pervertis par une propagande qui avait salis ma noble tâche au sein même de cette Galaxie que nous n’avions jamais voulu que sauver.
Le pont était en effervescence. Sécurité, mise en sécurité, poste de combat.. Attente. On courait partout. Un moment ? Court ? Peut-être. Mais j’avais l’impression d’attendre une éternité. Attendre.. Attendais-je seulement ? Pourquoi reviendrait-elle ? Elle pouvait aussi bien avoir compris qu’un serment avait une valeur par un Jedi, et que même si j’en venais à la haïr, j’irai la chercher, dans sa cabine s’il le fallait, pour la prévenir qu’il était temps de partir. Même en rampant.
Muet, bouche cloitrée, mon corps épousait cependant parfaitement ma détresse. Isolé, presque condamné à faire le bien dans un monde qui ne semblait voir dans mes actes que du mal. Mes larmes avaient clairement humidifiée ma manche. Je n’en pouvais plus. C’était simplement trop compte tenu de mon état.
Je m’étais battu pour eux.. Pour eux tous.. Pour elle aussi, je lui avais sauvé la vie alors que j’aurai pu, la tenant au bout de mon sabre, la cloitrer dans une cabine jusqu’a la fin. J’avais été le parangon de la vertu et de l’idéal Jedi.. Et maintenant que j’avais besoin d’aide, on me délaissait, et on m’achevait en me balançant à la figure une erreur qui n’était pas la mienne, un échec qui n’était pas le mien dans une situation à laquelle je ne pouvais rien. Et pourtant, en voyant Velvet, j’avais mal pour elle, et j’avais mal d’avoir été complice de cette négligence infâme qui l’avait réduite à progresser de la sorte.
Pas à un seul moment je ne doutais de mes convictions.. Je n’avais simplement plus la force physique de les tenir, ni le courage de les revendiquer. Voilà, c’était un constat. Un foutu constat.
Isolé, j’avais mal. Terriblement mal. La douleur physique s’était pernicieusement insinuée dans mon esprit fatigué.
Tant et si bien que lorsque Velvet revint, ni tambours ni trompète pour son retour. Pas même la joie d’avoir pensé que si, une personne avait bravé les corridors, jugés zone de combat, pour m’aider. Prostré, la tête dans mes bras, mes larmes s’étaient cependant taries.
Au contraire, ses pas étaient insupportables. Ma parole avait été mes dernières forces. Alors que je ne savais pas l’objet de sa venue, je sentais ses bottes se rapprocher de moi comme la hache d’un bourreau se rapprocher d’une gorge. Non, ma conviction restait. Elle était ce que j’étais, et cela me survivrai.
Mais moralement, Velvet, qui était admirablement allée là où je l’attendais, était clairement en position de me donner un coup de grâce. J’avais échoué. Je n’avais pas été assez endurant. J’avais craqué.
J’avais échoué il y a 10 ans.. J’’échouais encore aujourd’hui.
Je relevais lentement la tête. Chaque degré gagné révélait un peu plus ma face ravagée. Humide, mes joues portaient encore les sillons évidents de mes larmes. Ma queue de cheval était en bataille, et des cheveux désordonnés ondulaient sauvagement devant mon visage. Misérable.. Adossé à un mur duquel je ne me sentais plus capable de bouger, assis dans une position qu’il me semblait impossible à quitter..
Je rencontrais enfin Velvet
Sa main tendue m’indifférait. Mes yeux se posèrent dessus sans grand intérêt, d’autant que je ne savais pas quoi faire de ce truc.. Ou piquer, à quoi m’attendre comme effet secondaires.. En fait, je ne me rendais pas compte de ce qu'elle me proposais, tant ma douleur s'était incrustée en moi. En fait, ce simple objet était une solution et en tout cas celui que je cherchais activement pour que cesse cette impression de passer au grill..
Non, mes yeux cherchèrent les siens. Cet azur que j’accusais.
Oh, face à elle, il n’y avait plus grand-chose du Chevalier Léonard Tianesli. Au fin fond de mes yeux brillait en effet la citadelle de principe imprenable qui faisait de moi un Jedi. Mais ouvertement, face à elle, maintenant, je n’étais rien de plus qu’un homme qui n’avait dans les yeux que la seule chose qu’il avait connu : un sens des responsabilités.
Je levais mon bras valide, paume levée comme un prisonnier vaincu, laissant sa seringue dans sa main. Chaque traits de ma main semblait refléter ce coup de vieux que j’avais pris, que le sel de mes larmes rependue semblait m’avoir donné, un peu comme si chaque pleur avait été un peu de ma force de vivre qui coulait depuis mes yeux.
Ma voix tomba, lourde et assone :
-Est-ce si méprisable que de simplement vouloir te rendre heureuse ?
Une seule question qui dépassait de loin ma pensée. Mal comme j’étais, rien de plus percutant n’avait pu sortir. Métaphore, j’étais convaincu que la paix intérieure ne viendrait chez elle qu’à cette condition. Et qu’une fois ce cap franchis, elle pourrait réfléchir selon la femme qu’elle était, et non pas des rancunes –affreuses s’il en est- datant de 10 ans. 10ans de peine et de pénitence..
Mais si j’avais été expressif, c’était parce que je la connaissais. Sans même penser à la Sith ou aux Jedi, j’avais simplement voulu aider une femme à être heureuse. Parce qu’il fut un temps ou son rire était, comme celui de tous les enfants gai, un baume pour moi. J’avais vécu avec elle des moments dramatiquement uniques ou nous avions fonctionné à l’unisson. Pouvais vraiment souhaiter autre chose pour elle qu’être heureuse ? Pour elle comme pour la Sith qu’elle pourrait devenir, la réponse était non.
Ma tête retomba et mon bras valide balaya le sol. Un long soupire se fit entendre, tandis que je n’étais proprement plus capable de rien. Le vaisseau, Velyriana.. Plus rien ne pouvait dépendre que moi.
Je léchais simplement mes plaies. Elle avait été dans mon dos quand j’avais besoin de me relever. Elle avait été la première inquiète quand ce foutu tir qui me brûlait atrocement le bras m’avait atteint. Et pourtant, malgré la seringue en main que je ne me sentais plus de prendre, je ne comptais plus sur son aide. Compte tenu de sa dernière diatribe, j’en étais presque à la craindre.
J’irai mieux.. Un grain passager. Des nerfs qui lâchent au mauvais moment
Cela prendra le temps qu’il faudra.. Mais Léonard subsistait quelque part, c’était évident en moi..
Et, cruelle réalité qui ne faisait qu’étoffer mon désarroi. Pas un seul ne s’était arrêté à ma hauteur sauf elle. Alors laisser moi dormir une heure ou deux, que je puisse si égoïstement m'occuper de moi.
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Ven 12 Oct 2012 - 19:27
Une tristesse… est-ce cela qui se reflètent dans le mercure brisé et accusateur de son regard ? Je suis incapable de soutenir son intensité, les nuances anthracite envahissant ses prunelles d’une tension palpable, insupportable, teintées d’une douleur poignante. Pourtant je n’arrive pas à me détourner… je demeure là… devant lui, figée dans l’albâtre d’une statue délicatement sculpté, happée dans les profondeurs de ses eaux grises. Ma main tendue se referme sur le tube de métal de la seringue, mon bras retombe le long de mon flan soudain alourdi par ce fardeau inutile qu’il ne perçoit même pas.
Au fond de moi, dans cette forteresse d’airain, rempart inaliénable de ma volonté, les murs se fissurent. Est-ce la détresse de son visage délié par la souffrance, par la fatigue, par des sentiments que je ne peux appréhender ? Celle de sa voix dépourvue de vie ou d’émotions… Ou bien simplement les mots qu’il prononce sans en mesurer la portée. Je l’ignore. Seul l’étranglement de mon cœur, ressenti comme un pincement au creux de ma poitrine accuse la faiblesse de mon âme. Peut-être la jeune fille que je fus, il y a bien longtemps, se décidait-elle, après avoir joué les fantômes de ma conscience, à descendre du donjon où elle se murait. Peut-être que ses propos trouvent juste une résonnance dans mon esprit, l’écho d’un passé ou d’un présent que je préfère taire.
« Non Léonard ce n’est pas méprisable, juste… »
Juste quoi ? Inattendu ? Impossible ? Irréel ? Utopique ? Ridicule ? Un peu de tout ça et bien plus encore. Une pensée fofolle déversant pourtant en moi, les flots d’une curieuse mélancolie. J’ai oublié depuis combien de temps, l’on ne m’a pas offert une telle attention. Trop certainement… je soupire, refusant de me laisser entrainer dans les tumultes orageux d’un autrefois, resserrant entre mes doigts les calmants que je suis allée chercher pour lui, en bravant le danger des couloirs.
« … ne trouve tu pas que c’est légèrement ironique de vouloir le bonheur d’un sith lorsqu’on appartient à l’ordre des jedis ? » achevais-je en me voulant neutre, mais dévoilant malgré tout la note de mon désarroi.
Une question me brule les lèvres mais je ne veux pas la poser, de peur de gouter au sel de sa réponse. En fait… je me demande pourquoi je reste là, assistant un homme dont je n’ai qu’un vague souvenir remontant à l’adolescence, un jedi dont la seule obsession devrait être de m’arrêter et non de me rendre heureuse. Parce qu’il m’a sauvé … parce qu’il ne m’a pas abandonnée aux mains des pirates… parce qu’il me rappelle tout ce à quoi je ne peux plus prétendre. Qu’importe au final mes raisons, elles me clouent ici devant lui, m’ôtant toute envie de m’enfuir comme une voleuse. Et puis pour aller où ? Je suis bloquée, quoi qu’il en prétende…
« Pourquoi Léonard ? Pourquoi voudrais-tu me rendre heureuse ? Tu ne sais rien de moi, pas même mon nom et puis…» ma voix se bloque, en suspension, inaccessible un court laps de temps avant de reprendre. Plus faible presque tremblante, prononcée dans un souffle, elle s’étiole s’adressant davantage à moi qu’à lui « Je ne sais plus ce que c’est… le bonheur, de toutes façons, je ne suis plus certaine d’être capable de le ressentir… »
Je secoue la tête, chasse mes idées parasites laconiquement. Il me doit de redevenir cette battante, d’enfermer Velyriana dans l’ombre de sa tour d’Ivoire, de la museler, elle et ses désirs d’une autre époque. Je dois combler de volonté les fêlures que son regard, que sa détresse appelle en moi. Je dois redevenir inflexible, refuser cette nostalgie qui envahit mon espace comme un chiendent quitte à sonner les démons enfouis dans les ténèbres de mon âme. Inconsciemment, je mords ma lèvre, associant à la douleur de ce geste, le retour de ma raison.
« Ta blessure et la fatigue te font délirer. » dis-je en m’approchant de lui suffisamment pour accéder à son bras avant de m’agenouiller à son coté.
Sans autre contact que le flot sombre de ma chevelure, sur son bras, je pose sur son poignet, juste au dessus de la chair brulée de sa main, l’embout de mon tube d’analgésiques. Aucun besoin de connaitre les principes biologiques d’un humain pour le faire absorber le cocktail anesthésiant, une seule pression sur le haut, et le sérum se déverse dans le corps avec un effet quasi-immédiat. Et aucun risque de provoquer un choc anaphylactique, je le sais universel et adapter à la plupart des humanoïdes, hommes compris. J’appuie, injectant sous-cutanée le remède à sa douleur.
« Tu devrais te sentir mieux avec ça… maintenant. »
Au fond de moi, dans cette forteresse d’airain, rempart inaliénable de ma volonté, les murs se fissurent. Est-ce la détresse de son visage délié par la souffrance, par la fatigue, par des sentiments que je ne peux appréhender ? Celle de sa voix dépourvue de vie ou d’émotions… Ou bien simplement les mots qu’il prononce sans en mesurer la portée. Je l’ignore. Seul l’étranglement de mon cœur, ressenti comme un pincement au creux de ma poitrine accuse la faiblesse de mon âme. Peut-être la jeune fille que je fus, il y a bien longtemps, se décidait-elle, après avoir joué les fantômes de ma conscience, à descendre du donjon où elle se murait. Peut-être que ses propos trouvent juste une résonnance dans mon esprit, l’écho d’un passé ou d’un présent que je préfère taire.
« Non Léonard ce n’est pas méprisable, juste… »
Juste quoi ? Inattendu ? Impossible ? Irréel ? Utopique ? Ridicule ? Un peu de tout ça et bien plus encore. Une pensée fofolle déversant pourtant en moi, les flots d’une curieuse mélancolie. J’ai oublié depuis combien de temps, l’on ne m’a pas offert une telle attention. Trop certainement… je soupire, refusant de me laisser entrainer dans les tumultes orageux d’un autrefois, resserrant entre mes doigts les calmants que je suis allée chercher pour lui, en bravant le danger des couloirs.
« … ne trouve tu pas que c’est légèrement ironique de vouloir le bonheur d’un sith lorsqu’on appartient à l’ordre des jedis ? » achevais-je en me voulant neutre, mais dévoilant malgré tout la note de mon désarroi.
Une question me brule les lèvres mais je ne veux pas la poser, de peur de gouter au sel de sa réponse. En fait… je me demande pourquoi je reste là, assistant un homme dont je n’ai qu’un vague souvenir remontant à l’adolescence, un jedi dont la seule obsession devrait être de m’arrêter et non de me rendre heureuse. Parce qu’il m’a sauvé … parce qu’il ne m’a pas abandonnée aux mains des pirates… parce qu’il me rappelle tout ce à quoi je ne peux plus prétendre. Qu’importe au final mes raisons, elles me clouent ici devant lui, m’ôtant toute envie de m’enfuir comme une voleuse. Et puis pour aller où ? Je suis bloquée, quoi qu’il en prétende…
« Pourquoi Léonard ? Pourquoi voudrais-tu me rendre heureuse ? Tu ne sais rien de moi, pas même mon nom et puis…» ma voix se bloque, en suspension, inaccessible un court laps de temps avant de reprendre. Plus faible presque tremblante, prononcée dans un souffle, elle s’étiole s’adressant davantage à moi qu’à lui « Je ne sais plus ce que c’est… le bonheur, de toutes façons, je ne suis plus certaine d’être capable de le ressentir… »
Je secoue la tête, chasse mes idées parasites laconiquement. Il me doit de redevenir cette battante, d’enfermer Velyriana dans l’ombre de sa tour d’Ivoire, de la museler, elle et ses désirs d’une autre époque. Je dois combler de volonté les fêlures que son regard, que sa détresse appelle en moi. Je dois redevenir inflexible, refuser cette nostalgie qui envahit mon espace comme un chiendent quitte à sonner les démons enfouis dans les ténèbres de mon âme. Inconsciemment, je mords ma lèvre, associant à la douleur de ce geste, le retour de ma raison.
« Ta blessure et la fatigue te font délirer. » dis-je en m’approchant de lui suffisamment pour accéder à son bras avant de m’agenouiller à son coté.
Sans autre contact que le flot sombre de ma chevelure, sur son bras, je pose sur son poignet, juste au dessus de la chair brulée de sa main, l’embout de mon tube d’analgésiques. Aucun besoin de connaitre les principes biologiques d’un humain pour le faire absorber le cocktail anesthésiant, une seule pression sur le haut, et le sérum se déverse dans le corps avec un effet quasi-immédiat. Et aucun risque de provoquer un choc anaphylactique, je le sais universel et adapter à la plupart des humanoïdes, hommes compris. J’appuie, injectant sous-cutanée le remède à sa douleur.
« Tu devrais te sentir mieux avec ça… maintenant. »
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Lun 15 Oct 2012 - 20:51
Présent.. Passé… Classé.. Un rythme de vie simple et ordonné, ou chaque instant préparait le futur par une connaissance analytique et complète du moment vécu..
C’était simple pourtant. Une capacité méthodique et puissante, agencée selon des causes et des conséquences. Un rempart d’acier paré à toute éventualité qui couvrait l’ensemble de mon être. J’avais été mis à l’épreuve. Ma mère.. Mon départ.. L’attaque.. Tant de drames.. Tant de paradoxes et de situations complexes..
Je cueillais une larme au coin de mes yeux, fermant ces derniers pour trouver en moi un instant de paix. Cette humidité tenue au creux de ma main valide, preuve accablante portée contre Velvet.. Mais aussi contre moi.
J’avais mal, atrocement mal. Je me sentais seul, abandonné, fébrile. Mon esprit tournait selon des principes inconnus, s’attachant à des données qui n’étaient pas pertinentes. Je ne cherchais pas la raison je cherchais la lumière, la force. Je puisant non pas dans ma science mais autre part.. Dans.. Mon espérance ?
Je me sentais… Humain.
Et je détestais ça.
Je n’arrivais pas à allier, ou rallier, l’épave qui se tenait sous Velvet. Je ne savais pas calmer tous ces tremblements. Je n’arrivais pas à stabiliser mon menton, atténuer cette boule qui obstruait ma gorge, ni même ranger cette atroce douleur qui me dévorait le bras dans une sous partie de mes pensées.
Ce que j’avais posé, accusation nette et question désespérée.. C’était un direct, une flèche décochée droit sur Velvet, et qui avait fait mouche. Mais ca avait aussi été ma manière de hurler ma frustration. Cette Sith, face à moi.. Elle pouvait être l’incarnation même de la douceur, ou celle qui viendrait porter impitoyablement le coup de grâce. Cette question avait été le cris de ces convictions dont ces badauds avaient profités, et qu’ils piétinaient a présent de leur indifférence.
Ironie ? Tu parles.. Contemple la gigantesque blague que forme ma vie.. Je suis certain de devoir essayer de te sauver de cette prison que tu t’imposes.. Tu refuses obstinément de voir mon aide.. Et pourtant je viens à peine de te demander de me dire que j’ai raison d’essayer. Oh Velvet, si tu pouvais comprendre, quel pouvoir tu aurais..
Sauf que voilà.. La situation n’était pas plus brillante de son côté. Réunissant ce qui me restait de force sous la bannière de la fédération, j’œuvrais de façon à mettre d’accord ce flux incontrôlé de sens vers la clef de la situation. Comme je le disais, elle était ma tâche et mon devoir, et celle qui avait éveillé en moi cette césure, cette crise de nerfs. Si je devais chercher une solution, je devais passer par elle. Hélas, si elle me posait des soucis quand j’étais « sobre », à présent que je lui parlais à cœur ouvert et que je n’arrivais qu’a exprimer non pas ce que je voulais ou devais, mais uniquement ce que je pouvais -position qui ne me laissais que peu de choix-, j'allais marcher sur une corde raide. Une parole plus haute que l’autre, et elle se contentera de profiter froidement de l’occasion que je lui offrais avant de disparaitre.
J’arriverai à m’en remettre. Demain, je retrouverai mon équilibre. Mais si je la perdais elle, alors elle s’en irait avec ce qu’elle avait impitoyablement arraché de ma tête pour me conduire à craquer ainsi. Inutile de spécifier que vu mon état présent, si je tenais à ma stabilité, je devais partir de ce vaisseau en étant au minimum apaisé. Que ce fut de sa faute ou pas, ce jour était à présent marqué d’une pierre noire qui allait être un autre boulet qui me lierait à elle.
J’ouvrais les yeux, et le gris qui les hantait pris une forme allégée des remparts qui couvaient généralement. Oh, c’était bien moi. Profondément bien moi, et elle était bien placée pour le savoir. Il s’agissait de la douceur que j’exprimais lorsque je laissais libre court à mon humanisme et à ma capacité à être doux et compatissant. Un des rares moments où, faisant corps avec la Force, seule comptait mon âme profonde, qui elle souriait. Ces moments dont elle avait profité, ou tourné tout entier vers la préservation de la Vie.. Je soignais.
Bien plus que le sabre, la Force était ma vie, et par elle ma capacité à soigner. Il fallait soigner, alors je soignerai. Ma voix s’éleva donc, forte de cette faiblesse que je portais et acceptais plutôt que de lutter vainement contre, échos parfait de ce qui malgré tout venait de me.. « Relancer dans la partie ».
-Je suis tout autant… A l’image des Jedi.. Que celle des Sith.. Face au don.. Que nous a fait la Force.. Nos différences sont moindres.. Et je ne fais que tendre la main.. A une enfant de la Force..
Je repris mon souffle avec peine, considérant que je venais de nommer Velvet comme.. Une sœur.
-Avant d’être Sith.. Tu es.. Velyriana.. Ou Vel, ou quel que soit ton nom.. Et si je ne puis t’aider.. Par ou à cause.. de ma fonction de Jedi.. Alors j’agirais.. En tant que simple homme, Léonard.. Qui n’a que la volonté.. D’aider une simple femme..
Ma poitrine se soulevait et s’affaissait rapidement, rythme forcé mais ralentissant du mal qui m’avait jeté à terre. Mobilisé dans une nouvelle tâche qui fédérait tous ce que j’étais, j’allais vers un état de « vaguement mieux ». Bien sûr, une crise de nerf quand mon bras ressemble à un steak tartare.. Je ne pouvais pas effacer ça avec un revirement moral. Mais disons que si j’étais à peine capable de bouger, secoué de spasmes, et ce fichu membre carbonisé, j’étais redevenu lucide.
Pénible et drôle d’ironie, Velvet semblait tout aussi clouée que moi. J’avais vraiment l’impression de lui avoir lâché une enclume sur le crâne et d’avoir ensuite appuyé sur le bouton pause. Seuls ses yeux bleus trahissaient une activité intense derrière le rideau brun que formait sa chevelure. Ca, et une impression d’un corps qui flottait au milieu des doutes, ayant perdu dans l’espace tous ses repères.
Ma philosophie quant à ce qu’elle endurait était simple, et ce que j’avais à lui proposer était tout au moins naturel. Cela étant, je n’allais pas lui faire un cours sur ce que je pensais des Sith.. Ni même lui faire remarquer qu’elle m’avait largement prouvé qu’elle était capable d’agir pour le bien et selon des convictions qui étaient louables, et qu’en ayant cela en tête, mon aide lui était totalement acquise.
Non, il y avait qu’elle était une femme, moi un homme, et que nous étions liés par la Force. Trois arguments irréfutables menant à une conclusion qui n’était peut-être pas le fruit de la logique.. Mais celui de l’évidence.
Chose qui ne facilitait pas ma tâche, surtout s’il fallait répondre à un pourquoi.. J’avais, en fait, des milliers de raisons à donner. Mais il me fallait n’en choisir qu’une, et cette dernière devait être percutante. Du reste.. Pfuh. S’il était bien une chose que j’avais étudié, c’était bien le bonheur. Hélas, pour en disposer, l’étudier était loin de suffire, telle avait été ma conclusion, et je me contentais donc d’être heureux à ma manière. Et d’après ce que disait Nahla, ça n’était rien qu’une pâle imitation. Enfin bref.. Œuvrons, soignons : il ne s’agissait pas de moi.
Ma poitrine se souleva à nouveau, secouée par un rire sourd et bref.
-Pourquoi.. Quelle question Vel.. Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Comme chaque vivant.. Tu le mérites amplement. C’est ton droit et une des choses qui fait que la vie en vaut la peine… Et parce que ta vie à de la valeur pour d’autre que pour toi.. Il m’incombe de t’aider..
J’avais perdu Velyriana, certes. Mais la femme que j’avais devant moi, toute Sith qu’elle était, pouvait être une personne au moins digne de mon admiration. Mais elle devait avant tout être digne de la sienne, telle était ma première tâche. Quant à savoir de façon raisonnée en quoi cela relevait de ma tâche.. Outre le fait que personne d’autre n’était par le faire.. J’en avais fichtrement aucune idée. J’avais l’impression que le fait que nous nous connaissions par le passé sans avoir cependant jamais pris le temps de nous connaitre me plaçait en bonne position.. Une âme familière qui n’avait jamais éété assez proches pour être personnellement être prise pour un traitre sinon par son qualificatif de « Jedi ».
Quant à moi.. Je supposais que mon rapport assez étrange aux autres suffisait à faire de ce rire que j’avais entendu jadis comme étant une raison suffisante de donner de ma personne.
-L’ivresse.. D’un moment heureux.. Ne s’oublie pas… Elle nous hante jusqu’à ce qu’on… La retrouve.. Vel.. Ta mémoire n’est pas qu’un sombre charnier.. L’heureuse coupe.. Est a porté de ta main. Naturelle.. Elle viendra à tes lèvres.. Tu restes.. Seule à pouvoir y boire.. Et.. Il n’est jamais impossible d’y boire..
Je pris un moment pour souffler, lachant une amère et poignante vérité que je ne connaissais que trop bien.
-On peu éventuellement.. Refuser de voir la coupe.. Ou s’en juger.. Indigne..
Puis je me laissais à nouveau tomber contre le mur, exténué. Je la regarde simplement. Elle qui fait tous pour ne pas accepter ce qui crève les yeux.. Quelle chance au fond.. Moi qui me sentait si mal dans ma tête, j’aurai bien aimé pouvoir être capable de tirer un trait aussi simplement qu’elle.. Me mordre la tête et hop, on retourne deux jours en arrière et je refuse la mission. Mais non..
J’espérais simplement qu’elle avait plus de difficulté que ça à retrouver son professionnalisme, sinon je pouvais tout aussi bien parler à un mur..
Fuhuhuh.. Délirer.. Comment ne pas comprendre cette phrase quand moi-même j’avais du mal à croire ce que je disais.. Et pourtant non, ma raison était bien à ma place. Mais au lieu de protester, je la laisse agir, sentant qu’il y a un moment pour tout, et que celui de ne plus avoir mal était arrivé, enfin.
La tête appuyée contre le mur, encore, je ferme les yeux, attendant le dernier mouvement de doigt qui finirait de m’envoyer dans le sang le contenu de sa seringue. Peu à peu, je perds le contrôle de mon bras.. Et ma main me semble être étrangère. Le tout glisse depuis ma poitrine jusqu’à mes genoux, mollement, signe qu’en effet, l’anesthésie avait fort bien agit.
La douleur s’estompe peu à peu, réduisant mon mal à la douleur que causerai une pression des plus basique. Pas parfait, mais clairement mieux que rien.
Paupières closes, je remarque, et c’est étrange, qu’au nombre de sensations que j’ai encore, s’inscrit la caresse agréable de ses cheveux sur mon bras. Douceur ? Ou bien avais-je définitivement la perception brouillée de ce côté-là ? Peu importe.. Détail sans importance.
En prenant autant de soin qu’elle pour éviter le contact physique qui la révulsait tant, j’écarte ses cheveux de ma gigantesque plaie brûlée, l’empêchant de se salir tout en cherchant à éviter le contact de corps étrangers sur un bras quasiment mis à nu.
Ce faisant, je dévoile son visage, et glisse enfin des mots apaisés, d’une voix mal maitrisée mais au moins unie.
-Vel je..
Je quoi ? Hein ? Non Léonard, tu en as assez dis, et c’est à son tour de faire ses choix. Lui laisser le temps de dire oui, ou de dire non, de se braquer, ou d’aller plus avant.
Je soupirais et mon corps entier venait à se détendre, soulagé enfin de retirer de chacun de mes muscles la crispation de la douleur.
-Merci..
Gratitude sincère et plus grande que ce simple geste, car j’avais conscience que ce traitement, elle était allé le chercher dans sa cabine, là où le risque était encore bel et bien présent. Mais également un merci qui lui retournais une question simple et étayée par les faits : « De tous les admirateurs de la République et des beaux principes.. C’est une Sith qui vient me dorloter ? ». Question évidente qui plutôt que de demander une réponse, induisait une pensée.
Une pensée qu’elle n’aurait surement pas le temps d’avoir, car une rumeur unie et forte montait à présent du pont d’observation, suivis d’un bruit caractériels que je n’arrivais pas à reconnaitre. Une chose était sure, l’agitation régnait dehors, dans l’espace..
C’était simple pourtant. Une capacité méthodique et puissante, agencée selon des causes et des conséquences. Un rempart d’acier paré à toute éventualité qui couvrait l’ensemble de mon être. J’avais été mis à l’épreuve. Ma mère.. Mon départ.. L’attaque.. Tant de drames.. Tant de paradoxes et de situations complexes..
Je cueillais une larme au coin de mes yeux, fermant ces derniers pour trouver en moi un instant de paix. Cette humidité tenue au creux de ma main valide, preuve accablante portée contre Velvet.. Mais aussi contre moi.
J’avais mal, atrocement mal. Je me sentais seul, abandonné, fébrile. Mon esprit tournait selon des principes inconnus, s’attachant à des données qui n’étaient pas pertinentes. Je ne cherchais pas la raison je cherchais la lumière, la force. Je puisant non pas dans ma science mais autre part.. Dans.. Mon espérance ?
Je me sentais… Humain.
Et je détestais ça.
Je n’arrivais pas à allier, ou rallier, l’épave qui se tenait sous Velvet. Je ne savais pas calmer tous ces tremblements. Je n’arrivais pas à stabiliser mon menton, atténuer cette boule qui obstruait ma gorge, ni même ranger cette atroce douleur qui me dévorait le bras dans une sous partie de mes pensées.
Ce que j’avais posé, accusation nette et question désespérée.. C’était un direct, une flèche décochée droit sur Velvet, et qui avait fait mouche. Mais ca avait aussi été ma manière de hurler ma frustration. Cette Sith, face à moi.. Elle pouvait être l’incarnation même de la douceur, ou celle qui viendrait porter impitoyablement le coup de grâce. Cette question avait été le cris de ces convictions dont ces badauds avaient profités, et qu’ils piétinaient a présent de leur indifférence.
Ironie ? Tu parles.. Contemple la gigantesque blague que forme ma vie.. Je suis certain de devoir essayer de te sauver de cette prison que tu t’imposes.. Tu refuses obstinément de voir mon aide.. Et pourtant je viens à peine de te demander de me dire que j’ai raison d’essayer. Oh Velvet, si tu pouvais comprendre, quel pouvoir tu aurais..
Sauf que voilà.. La situation n’était pas plus brillante de son côté. Réunissant ce qui me restait de force sous la bannière de la fédération, j’œuvrais de façon à mettre d’accord ce flux incontrôlé de sens vers la clef de la situation. Comme je le disais, elle était ma tâche et mon devoir, et celle qui avait éveillé en moi cette césure, cette crise de nerfs. Si je devais chercher une solution, je devais passer par elle. Hélas, si elle me posait des soucis quand j’étais « sobre », à présent que je lui parlais à cœur ouvert et que je n’arrivais qu’a exprimer non pas ce que je voulais ou devais, mais uniquement ce que je pouvais -position qui ne me laissais que peu de choix-, j'allais marcher sur une corde raide. Une parole plus haute que l’autre, et elle se contentera de profiter froidement de l’occasion que je lui offrais avant de disparaitre.
J’arriverai à m’en remettre. Demain, je retrouverai mon équilibre. Mais si je la perdais elle, alors elle s’en irait avec ce qu’elle avait impitoyablement arraché de ma tête pour me conduire à craquer ainsi. Inutile de spécifier que vu mon état présent, si je tenais à ma stabilité, je devais partir de ce vaisseau en étant au minimum apaisé. Que ce fut de sa faute ou pas, ce jour était à présent marqué d’une pierre noire qui allait être un autre boulet qui me lierait à elle.
J’ouvrais les yeux, et le gris qui les hantait pris une forme allégée des remparts qui couvaient généralement. Oh, c’était bien moi. Profondément bien moi, et elle était bien placée pour le savoir. Il s’agissait de la douceur que j’exprimais lorsque je laissais libre court à mon humanisme et à ma capacité à être doux et compatissant. Un des rares moments où, faisant corps avec la Force, seule comptait mon âme profonde, qui elle souriait. Ces moments dont elle avait profité, ou tourné tout entier vers la préservation de la Vie.. Je soignais.
Bien plus que le sabre, la Force était ma vie, et par elle ma capacité à soigner. Il fallait soigner, alors je soignerai. Ma voix s’éleva donc, forte de cette faiblesse que je portais et acceptais plutôt que de lutter vainement contre, échos parfait de ce qui malgré tout venait de me.. « Relancer dans la partie ».
-Je suis tout autant… A l’image des Jedi.. Que celle des Sith.. Face au don.. Que nous a fait la Force.. Nos différences sont moindres.. Et je ne fais que tendre la main.. A une enfant de la Force..
Je repris mon souffle avec peine, considérant que je venais de nommer Velvet comme.. Une sœur.
-Avant d’être Sith.. Tu es.. Velyriana.. Ou Vel, ou quel que soit ton nom.. Et si je ne puis t’aider.. Par ou à cause.. de ma fonction de Jedi.. Alors j’agirais.. En tant que simple homme, Léonard.. Qui n’a que la volonté.. D’aider une simple femme..
Ma poitrine se soulevait et s’affaissait rapidement, rythme forcé mais ralentissant du mal qui m’avait jeté à terre. Mobilisé dans une nouvelle tâche qui fédérait tous ce que j’étais, j’allais vers un état de « vaguement mieux ». Bien sûr, une crise de nerf quand mon bras ressemble à un steak tartare.. Je ne pouvais pas effacer ça avec un revirement moral. Mais disons que si j’étais à peine capable de bouger, secoué de spasmes, et ce fichu membre carbonisé, j’étais redevenu lucide.
Pénible et drôle d’ironie, Velvet semblait tout aussi clouée que moi. J’avais vraiment l’impression de lui avoir lâché une enclume sur le crâne et d’avoir ensuite appuyé sur le bouton pause. Seuls ses yeux bleus trahissaient une activité intense derrière le rideau brun que formait sa chevelure. Ca, et une impression d’un corps qui flottait au milieu des doutes, ayant perdu dans l’espace tous ses repères.
Ma philosophie quant à ce qu’elle endurait était simple, et ce que j’avais à lui proposer était tout au moins naturel. Cela étant, je n’allais pas lui faire un cours sur ce que je pensais des Sith.. Ni même lui faire remarquer qu’elle m’avait largement prouvé qu’elle était capable d’agir pour le bien et selon des convictions qui étaient louables, et qu’en ayant cela en tête, mon aide lui était totalement acquise.
Non, il y avait qu’elle était une femme, moi un homme, et que nous étions liés par la Force. Trois arguments irréfutables menant à une conclusion qui n’était peut-être pas le fruit de la logique.. Mais celui de l’évidence.
Chose qui ne facilitait pas ma tâche, surtout s’il fallait répondre à un pourquoi.. J’avais, en fait, des milliers de raisons à donner. Mais il me fallait n’en choisir qu’une, et cette dernière devait être percutante. Du reste.. Pfuh. S’il était bien une chose que j’avais étudié, c’était bien le bonheur. Hélas, pour en disposer, l’étudier était loin de suffire, telle avait été ma conclusion, et je me contentais donc d’être heureux à ma manière. Et d’après ce que disait Nahla, ça n’était rien qu’une pâle imitation. Enfin bref.. Œuvrons, soignons : il ne s’agissait pas de moi.
Ma poitrine se souleva à nouveau, secouée par un rire sourd et bref.
-Pourquoi.. Quelle question Vel.. Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Comme chaque vivant.. Tu le mérites amplement. C’est ton droit et une des choses qui fait que la vie en vaut la peine… Et parce que ta vie à de la valeur pour d’autre que pour toi.. Il m’incombe de t’aider..
J’avais perdu Velyriana, certes. Mais la femme que j’avais devant moi, toute Sith qu’elle était, pouvait être une personne au moins digne de mon admiration. Mais elle devait avant tout être digne de la sienne, telle était ma première tâche. Quant à savoir de façon raisonnée en quoi cela relevait de ma tâche.. Outre le fait que personne d’autre n’était par le faire.. J’en avais fichtrement aucune idée. J’avais l’impression que le fait que nous nous connaissions par le passé sans avoir cependant jamais pris le temps de nous connaitre me plaçait en bonne position.. Une âme familière qui n’avait jamais éété assez proches pour être personnellement être prise pour un traitre sinon par son qualificatif de « Jedi ».
Quant à moi.. Je supposais que mon rapport assez étrange aux autres suffisait à faire de ce rire que j’avais entendu jadis comme étant une raison suffisante de donner de ma personne.
-L’ivresse.. D’un moment heureux.. Ne s’oublie pas… Elle nous hante jusqu’à ce qu’on… La retrouve.. Vel.. Ta mémoire n’est pas qu’un sombre charnier.. L’heureuse coupe.. Est a porté de ta main. Naturelle.. Elle viendra à tes lèvres.. Tu restes.. Seule à pouvoir y boire.. Et.. Il n’est jamais impossible d’y boire..
Je pris un moment pour souffler, lachant une amère et poignante vérité que je ne connaissais que trop bien.
-On peu éventuellement.. Refuser de voir la coupe.. Ou s’en juger.. Indigne..
Puis je me laissais à nouveau tomber contre le mur, exténué. Je la regarde simplement. Elle qui fait tous pour ne pas accepter ce qui crève les yeux.. Quelle chance au fond.. Moi qui me sentait si mal dans ma tête, j’aurai bien aimé pouvoir être capable de tirer un trait aussi simplement qu’elle.. Me mordre la tête et hop, on retourne deux jours en arrière et je refuse la mission. Mais non..
J’espérais simplement qu’elle avait plus de difficulté que ça à retrouver son professionnalisme, sinon je pouvais tout aussi bien parler à un mur..
Fuhuhuh.. Délirer.. Comment ne pas comprendre cette phrase quand moi-même j’avais du mal à croire ce que je disais.. Et pourtant non, ma raison était bien à ma place. Mais au lieu de protester, je la laisse agir, sentant qu’il y a un moment pour tout, et que celui de ne plus avoir mal était arrivé, enfin.
La tête appuyée contre le mur, encore, je ferme les yeux, attendant le dernier mouvement de doigt qui finirait de m’envoyer dans le sang le contenu de sa seringue. Peu à peu, je perds le contrôle de mon bras.. Et ma main me semble être étrangère. Le tout glisse depuis ma poitrine jusqu’à mes genoux, mollement, signe qu’en effet, l’anesthésie avait fort bien agit.
La douleur s’estompe peu à peu, réduisant mon mal à la douleur que causerai une pression des plus basique. Pas parfait, mais clairement mieux que rien.
Paupières closes, je remarque, et c’est étrange, qu’au nombre de sensations que j’ai encore, s’inscrit la caresse agréable de ses cheveux sur mon bras. Douceur ? Ou bien avais-je définitivement la perception brouillée de ce côté-là ? Peu importe.. Détail sans importance.
En prenant autant de soin qu’elle pour éviter le contact physique qui la révulsait tant, j’écarte ses cheveux de ma gigantesque plaie brûlée, l’empêchant de se salir tout en cherchant à éviter le contact de corps étrangers sur un bras quasiment mis à nu.
Ce faisant, je dévoile son visage, et glisse enfin des mots apaisés, d’une voix mal maitrisée mais au moins unie.
-Vel je..
Je quoi ? Hein ? Non Léonard, tu en as assez dis, et c’est à son tour de faire ses choix. Lui laisser le temps de dire oui, ou de dire non, de se braquer, ou d’aller plus avant.
Je soupirais et mon corps entier venait à se détendre, soulagé enfin de retirer de chacun de mes muscles la crispation de la douleur.
-Merci..
Gratitude sincère et plus grande que ce simple geste, car j’avais conscience que ce traitement, elle était allé le chercher dans sa cabine, là où le risque était encore bel et bien présent. Mais également un merci qui lui retournais une question simple et étayée par les faits : « De tous les admirateurs de la République et des beaux principes.. C’est une Sith qui vient me dorloter ? ». Question évidente qui plutôt que de demander une réponse, induisait une pensée.
Une pensée qu’elle n’aurait surement pas le temps d’avoir, car une rumeur unie et forte montait à présent du pont d’observation, suivis d’un bruit caractériels que je n’arrivais pas à reconnaitre. Une chose était sure, l’agitation régnait dehors, dans l’espace..
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Sam 20 Oct 2012 - 23:39
Léonard… Peut-être en un autre temps, une autre époque, un autre lieu, tes mots auraient eu le parfum salvateur d’un autre chemin, la douceur et le miel d’un autre destin. Mais tes promesses, que je sais sincères, aussi tentantes soient-elles, arrivent un peu tard… trop tard. Mon innocence s’est envolée, emportant d’un battement d’ailes désespéré, les qualités que tu me prêtes. Je ne mérite rien Léonard. Ni ces larmes dont ton visage porte encore la trace, ni ce dévouement à une cause d’ores et déjà perdue. Je suis un monstre. Rien qu’un monstre glissé dans la peau d’une femme que tu as autrefois rencontrée. Doit-on se préoccuper de son bonheur alors qu’il se vautre dans le malheur et la peine des autres ? Ce que tu imagine de moi est une illusion, le fantôme d’une vérité par mille fois plus sordide. Dans mes veines coulent la folie sanguinaire de ceux appelant à la vengeance. Dans mon cœur brûle le brasier éternel d’une haine qui ne peut s’éteindre qu’aux souffles et aux gémissements de mes bourreaux. Tu ne comprends pas. Tu ne vois pas. Le sens de ma vie se résume à cette guérilla que je mène sous les oriflammes moribondes d’un châtiment implacable et sanguinaire. La seule raison pour laquelle mon cœur palpite encore dans ma poitrine. Je ne suis pas une victime, Léonard. Ne fais pas l’erreur de me croire soumise à mon passé. Je suis le bourreau. C’est la voie que je me suis choisie. Pour survivre. Pour vivre. Pour me libérer. Et si je devais revenir en arrière, je n’en changerais rien. L’ivresse d’un moment heureux… Ô combien serait- tu étonné de voir que j’ai bu à ce calice. S’il ne ressemble en rien à ceux de ma vie lorsque j’étais parmi toi et les tiens, s’il n’avait pas l’arôme suave de la jeunesse et de l’amour, il n’en était pas moins délectable. N’est-ce pas cela au fond, qui fait de moi un monstre… que je me repaisse de l’agonie de mes victimes … que je tire de leurs larmes et de leurs plaintes, mon plaisir ?
« Plaisir… oui… mais pas bonheur.. » me chuchote cette insupportable petite voix « Qui essayes-tu de convaincre ? »
« Ferme-là !... Tais-toi…! Quelle importance de toutes façons… les serments et les promesses ne sont que des mots, ils s’envolent et s’oublient aussi facilement qu’on les prononce. Oui… si facilement. »
Ma voix s’étrangle dans ma gorge serrée, franchit mes lèvres mais ne lui est pas destinée. Mon menton bascule sur ma poitrine tirant sur mon visage, le voile d’ébène de ma crinière, me soutirant à l’éclat d’acier de son regard, alors que mes doigts se pressent sur mes traits, comme pour en soutirer la tristesse ou la noirceur.
Suis-je donc devenue si faible…. Que sous les assauts perfides de sa bienveillance, les murailles de mon cœur se lézardent, abimant de leurs fêlures profondes les fondements de ma forteresse. Sous mon ciel d’encre, sous la garde de ma folie, il éclaire ma nuit d’une étoile. Filante dans le tissu nocturne de ma haine, je me surprends à vouloir en capturer la lueur, à vouloir en préserver l’apparition. Moi qui me souhaitais femme de fer, je me ramollis sous son égide. Faible et stupide… incapable cependant de relever mon bouclier d’Arain afin de m’en sauvegarder. As-tu déjà oublié Velvet….
« Je… »
Mes lèvres s’abiment d’un sourire pitoyable sous les franges noires de ma chevelure. Il n’y a aucune joie, juste l’emprunte ironique de ma déchéance s’ourlant sur ma bouche avec dérision et pitié. Oui je me fais pitié dans ma faiblesse… qu’elle soit celle qui retiens mon bras, ou celle qui retiens mon âme. Je relève mes yeux sur cet homme qui me cloue sur un pilori invisible sans même en avoir conscience. Mes prunelles s’obscurcissent d’une mer houleuse, où se mêlent l’indécision et une ancienne colère, les prémices d’un espoir et les déchirures d’un passé. La brume noie l’azur accusateur, plongeant dans les nuances de gris de Léonard, embuant mon regard sous les contradictions de mon esprit.
« Ne me remercies pas.. » commençais-je trop heureuse de me détourner de ces émotions aussi instables, qu’ambivalentes « C’est un prêté pour un rendu. Chacun son tour… »
Autour de nous la rumeur gonfle, de murmures, elle devient cris et enfin je me souviens que nous ne sommes seuls. J'avais oublié, un moment seulement, cette attention dont on nous affuble à chaque instant. Mais maintenant, la panique s'édifiant parmi les voyageurs, le brouhaha s'amplifiant, c'est vers les hublots et vers les ponts que se dirigent les premières œillades mi curieuses, mi terrifiées avant de se reporter vers nous avec l’innocence et la naïveté de ceux qui recherchent un guide. Les individus de chaque race galactiques ont toujours possédée cette faculté douteuse, cette capacité à occulter de leurs mémoires, les aspects rédhibitoires de leurs actions. S’ils avaient tantôt abandonné le jedi à sa douleur, à sa solitude, sans aucune preuve de sollicitude à son égard, ils se retournent à nouveau vers lui, quêtant de leur bouche tordue par la peur, le réconfort de son statut et de sa force. S’ils attentent à présent et encore une fois, beaucoup de lui, ils ne donnent rien en retour que leur méfiance distante et indifférente. Las… son visage ciselé sous le burin d’une fatigue et d’une renonciation, ses traits ponctués de sentiments confus, il n’a plus l’étiquette glorieuse du Temple, mon jedi.
"Quoi encore!" m’exclamais-je avec agacement avant que la vibration d'une détonation ne me projette au sol tout contre le chevalier, comme une vulgaire poupée de chiffon.
Mes mains me rattrapent de justesse, évitant une collision avec Léonard, alors que cette proximité soudaine me noue le vendre tandis que je sens sous mon poids, les reliefs de son corps. Confuse, muselant avec fermeté et discipline mes démons tirant sur leurs chaines pour se libérer, je me redresse avisant immédiatement du changement. Légère comme une plume, je ne suis plus assujettie aux lois de la pesanteur.
« Les générateurs de gravité… » Soufflais-je avec … gravité justement, non sans une pointe d’inquiétude légitime « Les pirates ? »
Prenant une impulsion sur un mur, je m’élance, me frayant sans trop de difficulté un chemin dans cette marée vivante de personnes en suspension, jusqu’à une baie panoramique. Dans l’obscurité sidérale parsemée d’étoiles et de nébuleuses cotonneuses, deux flottes s’affrontent, laissant dans leur sillage meurtrier, les ruines, de vaisseaux brisés à la dérive. Et nous, tout au milieu de cette bataille dont l’issue ne fait aucun doute, nous devenons un dommage collatéral où se perdent les salves d’énergie meurtrières. Harcelé, mitraillé, le cargo de croisière, expose son ossature dénuée de carlingue, exhalant les entrailles même de sa technologie en plusieurs endroits même si je suppose que les tirs ne sont l’unique motif de ces avaries. Au moins le bouclier résiste-t-il encore, conservant un semblant d’unité et protégeant la vie à son bord. Mais pour combien de temps encore ?
La situation n’est plus uniquement préoccupante, elle en devient mortelle. Effectuant le trajet inverse jusqu’à celui dont j’avais partagé les épreuves et les douleurs, je sais qu’il n’existe aucune autre solution que l’évacuation et la fuite.
« Léonard, nous devons partir. Immédiatement. Cette carcasse n’en a plus pour longtemps et nous non plus si nous restons ! »
« Plaisir… oui… mais pas bonheur.. » me chuchote cette insupportable petite voix « Qui essayes-tu de convaincre ? »
« Ferme-là !... Tais-toi…! Quelle importance de toutes façons… les serments et les promesses ne sont que des mots, ils s’envolent et s’oublient aussi facilement qu’on les prononce. Oui… si facilement. »
Ma voix s’étrangle dans ma gorge serrée, franchit mes lèvres mais ne lui est pas destinée. Mon menton bascule sur ma poitrine tirant sur mon visage, le voile d’ébène de ma crinière, me soutirant à l’éclat d’acier de son regard, alors que mes doigts se pressent sur mes traits, comme pour en soutirer la tristesse ou la noirceur.
Suis-je donc devenue si faible…. Que sous les assauts perfides de sa bienveillance, les murailles de mon cœur se lézardent, abimant de leurs fêlures profondes les fondements de ma forteresse. Sous mon ciel d’encre, sous la garde de ma folie, il éclaire ma nuit d’une étoile. Filante dans le tissu nocturne de ma haine, je me surprends à vouloir en capturer la lueur, à vouloir en préserver l’apparition. Moi qui me souhaitais femme de fer, je me ramollis sous son égide. Faible et stupide… incapable cependant de relever mon bouclier d’Arain afin de m’en sauvegarder. As-tu déjà oublié Velvet….
« Je… »
Mes lèvres s’abiment d’un sourire pitoyable sous les franges noires de ma chevelure. Il n’y a aucune joie, juste l’emprunte ironique de ma déchéance s’ourlant sur ma bouche avec dérision et pitié. Oui je me fais pitié dans ma faiblesse… qu’elle soit celle qui retiens mon bras, ou celle qui retiens mon âme. Je relève mes yeux sur cet homme qui me cloue sur un pilori invisible sans même en avoir conscience. Mes prunelles s’obscurcissent d’une mer houleuse, où se mêlent l’indécision et une ancienne colère, les prémices d’un espoir et les déchirures d’un passé. La brume noie l’azur accusateur, plongeant dans les nuances de gris de Léonard, embuant mon regard sous les contradictions de mon esprit.
« Ne me remercies pas.. » commençais-je trop heureuse de me détourner de ces émotions aussi instables, qu’ambivalentes « C’est un prêté pour un rendu. Chacun son tour… »
Autour de nous la rumeur gonfle, de murmures, elle devient cris et enfin je me souviens que nous ne sommes seuls. J'avais oublié, un moment seulement, cette attention dont on nous affuble à chaque instant. Mais maintenant, la panique s'édifiant parmi les voyageurs, le brouhaha s'amplifiant, c'est vers les hublots et vers les ponts que se dirigent les premières œillades mi curieuses, mi terrifiées avant de se reporter vers nous avec l’innocence et la naïveté de ceux qui recherchent un guide. Les individus de chaque race galactiques ont toujours possédée cette faculté douteuse, cette capacité à occulter de leurs mémoires, les aspects rédhibitoires de leurs actions. S’ils avaient tantôt abandonné le jedi à sa douleur, à sa solitude, sans aucune preuve de sollicitude à son égard, ils se retournent à nouveau vers lui, quêtant de leur bouche tordue par la peur, le réconfort de son statut et de sa force. S’ils attentent à présent et encore une fois, beaucoup de lui, ils ne donnent rien en retour que leur méfiance distante et indifférente. Las… son visage ciselé sous le burin d’une fatigue et d’une renonciation, ses traits ponctués de sentiments confus, il n’a plus l’étiquette glorieuse du Temple, mon jedi.
"Quoi encore!" m’exclamais-je avec agacement avant que la vibration d'une détonation ne me projette au sol tout contre le chevalier, comme une vulgaire poupée de chiffon.
Mes mains me rattrapent de justesse, évitant une collision avec Léonard, alors que cette proximité soudaine me noue le vendre tandis que je sens sous mon poids, les reliefs de son corps. Confuse, muselant avec fermeté et discipline mes démons tirant sur leurs chaines pour se libérer, je me redresse avisant immédiatement du changement. Légère comme une plume, je ne suis plus assujettie aux lois de la pesanteur.
« Les générateurs de gravité… » Soufflais-je avec … gravité justement, non sans une pointe d’inquiétude légitime « Les pirates ? »
Prenant une impulsion sur un mur, je m’élance, me frayant sans trop de difficulté un chemin dans cette marée vivante de personnes en suspension, jusqu’à une baie panoramique. Dans l’obscurité sidérale parsemée d’étoiles et de nébuleuses cotonneuses, deux flottes s’affrontent, laissant dans leur sillage meurtrier, les ruines, de vaisseaux brisés à la dérive. Et nous, tout au milieu de cette bataille dont l’issue ne fait aucun doute, nous devenons un dommage collatéral où se perdent les salves d’énergie meurtrières. Harcelé, mitraillé, le cargo de croisière, expose son ossature dénuée de carlingue, exhalant les entrailles même de sa technologie en plusieurs endroits même si je suppose que les tirs ne sont l’unique motif de ces avaries. Au moins le bouclier résiste-t-il encore, conservant un semblant d’unité et protégeant la vie à son bord. Mais pour combien de temps encore ?
La situation n’est plus uniquement préoccupante, elle en devient mortelle. Effectuant le trajet inverse jusqu’à celui dont j’avais partagé les épreuves et les douleurs, je sais qu’il n’existe aucune autre solution que l’évacuation et la fuite.
« Léonard, nous devons partir. Immédiatement. Cette carcasse n’en a plus pour longtemps et nous non plus si nous restons ! »
Invité
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Jeu 25 Oct 2012 - 22:38
Je cille a peine face à des mots durs, et une attaque violente. Pourquoi ? Suis-je à ce point « ailleurs », aillant laissé mon esprit au repos pour plus tard ? Ou bien le fait que ces paroles ne m’étaient pas destinées m’a frappé avant même que ses mots n’arrivent à mon entendement ?
Toujours est-il que si Velvet pense s’admonester elle-même, fustigeant la faiblesse que je réveille en elle.. Elle me prouve aussi l’ampleur de la tâche qui m’attend : me montrer digne de sa confiance, et lui prouver qu’un serment n’est pas une parole balancée en l’air, et encore moins une carotte qu’on met sous le nez d’un âne pour le faire avancer.
Je suis sincère.. Ca fait mal de se rendre compte que la meilleur des bonnes volontés et que le dévouement le plus désintéressé peut être regardé avec circonspection. Et pourtant.. Malgré cela, c’est avant tout à elle que je pense. Encore une fois, je frémis en me demandant ce qu’elle a bien pu subir pour en arriver à une telle méfiance. Elle qui fut Jedi, elle avait surement connu des gens qui auraient donné leur vie pour honorer une promesse..
Vel.. Que t’as-t-on fais pour que tu en arrives la ?
Réduite à bafouiller, cherchant ses mots –et moi à les attendre-, elle se noie dans un flux d’émotions ou de pensées que je ne devine pas. Cachée derrière son obscur chevelure, je me demande, impuissant, tout ce qui peut bien passer dans sa tête.. Et surtout, quel verdict va tomber.
Car on en revient toujours à ça..
Chaque fois qu’elle en revient à se perdre.. J’ai à craindre qu’une force puissante en vienne à remettre en cause la fragile avancée que j’ai effectuée. Il faut bien l’admettre.. J’ai réussi à obtenir des résultats. Ils m’ont couté cher, très cher.. Mais telle que je la vois à présent.. J’étais certain qu’il me serais donné un jour d’être heureux.. Non pas pour elle ou pour moi, mais avec elle. Cela pouvait sembler basique à une personne normale.
Mais ça ne l’était pas pour moi, et encore moins pour elle. Et vu ma capacité à être empathique, malgré mon impassibilité primaire, je n’arriverais à ne plus avoir mal pour elle que lorsqu’elle n’aurait plus mal pour elle.
Etait-ce si dur d’observer le monde avec un peu plus de raison et un peu moins de passion ? Sa rancune envers les Jedi, palpable, était une chose qui, quelque part, était justifiée. Et bien sûr, si un jour je voulais espérer terminer cette tâche qui naturellement me tombait sur l’esprit et sur le cœur chaque fois que je la voyais, il me faudrait y remédier.
Mais comment arriver à ce train de vie.. Ou même avant de détester les Jedi, c’était elle-même qu’elle refusait d’accepter entièrement..
J’avais déjà croisé des Siths pourtant.. Ce Ortyss.. La Bella, au Temple. Jamais je n’avais sentis cette possibilité et ce besoin d’essayer.
J’étais perdu. Velvet était un tas de données que mon esprit n’arrivait plus à suivre. Je ne fonctionnais pas à l’instinct ou l’évidence. Les analogie et corrélations naturelles étaient issues, chez moi, d’une méthodique analyse. Il était temps d’admettre qu’en ce moment, Vel me dépassait largement. Et que mon esprit n’arrivait pas à suivre ce qu’elle communiquait. Désavantage des anesthésiants..
Sujet clos.
Et pourtant… Trônait au fond de moi cette irrémédiable nature, profonde et sincère, qui me poussait vers elle. Certes, louable envie.. Mais envie désordonnée et non pertinente.
Sujet clos.
En fait, dès lors que je muselais mon vagabondage spirituel dans les spires meurtries de mon âme fatiguée, la situation en devenait presque.. Agréable.
Je ne souffrais plus, Vel n’avait, présentement, plus rien d’un adversaire à craindre, au contraire. Bref, j’étais assis là et j’attendais très simplement que la situation se termine d’elle-même. J’étais même content de la voir s’accrocher à mon remerciement pour se détourner de cet état de troubles qui avait tant de mal à me laisser indifférent.
Bon, il fallait admettre que mon âme était au repos. Que j’étais à la dérive. Que la lumière grise au fond de mes yeux tendait à s’affaisser, cherchant ailleurs le repos. Ma tête reposée commençait cependant à me faire mal, me signalant que j’étais allé trop loin, et trop vite.
J’aurai bien, bien sûr, pu insister sur le fait que je ne lui demandais pas de me rendre service pour chaque service rendu, et que je l’avais soigné –voir sauvé- de bon cœur. Et que par la même, elle n’avait aucune raison de se sentir redevable. Cela aurait même été la première preuve du fait que je n’étais pas qu’un simple menteur et que j’étais capable d’agir par simple conviction et pour elle.
Je n’avais cependant clairement pas la tête à brouiller la fragile entente qui s’était forgée entre nous. Par le passé, je ne m’étais jamais sentis aussi proche que d’une personne : mon maître, car j’avais finis par être son binôme, et traverser avec lui et en lui faisant confiance les pires, danger, comme aujourd’hui. Alors ce que nous avions vécu était fort, certes. Mais à chaque fois que je la regardais, je me rendais compte que rien n’était plus sensible et imprévisible que ce que me liait à elle.
C’était donc sur ces pensées et dans un apaisement croissant que je plussoyais intérieurement Vel, et surement avec la même mauvaise humeur son « Quoi encore ?! ». Effectivement, nous n’étions pas seuls, zut.
J’avais juste eu le temps de penser cela que Velvet posait ses deux mains contre le mur, tenant là et par ses pieds le faible, très faibles distance qu’il restait entre nous. Bien calé contre le mur, je n’avais pas bougé pour ma part. En revanche, elle, avait été à eux doigts de me tomber dessus. Je passerai sous silence les sensations présentes, que ce fut son souffle ou ses cheveux.. De tous, elle était la seule à m’avoir approché. Poser ma tête sur une épaule au même tenir une main.. Non, Léonard, tu n’aurais rien d’eux, alors profite de ça venant d’elle, car tu n’auras rien de mieux non plus..
La compatissante pitié qui avait été son regard laissa vite fait la place à ces démons que j’avais déjà identifiés en la soignant. Encore fois, je me demande, inquiet, ce qu’on a bien pu lui faire pour en arriver là.. Pouvait-on sincèrement avoir une âme et ne pas lui souhaiter que du bien après ce qu’elle avait vécu ?
Ma récente rencontre avec une Sith nommée Bella m’avait prouvé, hélas, que oui, l’âme vivante pensant pouvait être vile à ce point. Répugnant.
Puis vint le soulagement sur son visage lorsqu’elle s’éloigna par le haut, s’élevant dans les airs. Moi, en parfaite inertie, je n’avais pas bougé, car soumis à aucune force, Alors que Vel, elle, ne rêvait que d’une chose maintenant qu’elle avait été proche de moi : ne plus l’être.
Un choc puis plus de gravité.. Suivi de deux questions idiotes de la part de Velvet, auxquels je me fit un devoir de ne surtout PAS répondre. L’agacement pointant le bout de son nez, j’aurai été fichu de répondre un truc du genre :
« Non, c’est un régiment de la Légion Etrangère Gungan qui fait des exercices amphibies dans la salle des machines »
Désormais les impacts ne sont plus disparates, mais réguliers. Aussi, avant même que Velvet ne se soit perdu dans la masse gens flottant et qu’elle revienne, j’avais deviné l’était des choses : les pirates avaient refusé de se rendre. L’issu du combat étant déterminée à l’avance –trois vaisseaux contrebandiers face à un nombre supérieur de croiseurs militaires..-, les pirates, frustrés, tenaient sensiblement à nous prendre dans la tourmente.
Autre raison de détester l’espace.. Un combat perdu d’avance était quand même long et meurtrier, avec son quota d’explosions, de tir, de sang et de larmes.
Lorsque Velvet revint, je savais déjà tout ce que j’avais à savoir. On se faisait pilonner, et on devait quitter le vaisseau le plus vite possible..
Non, pas on, sous-entendu « tous les deux ». Pas question. Même si j’avais envie de distribuer des baffes à des ingrats qui m’avaient allègrement laissé là, se croyant hors de danger.. Même si j’avais envie de leur rire au nez à tous à présent qu’ils comptaient sur moi..
J’avais ma parole de Jedi, et pour moi, elle n’était pas un serment lancé au-dessus des moulins.
Alors que j’allais répondre à Velvet, marquant ma détermination à rester, le capitaine vint à moi, me tendant un communicateur que je pris immédiatement, servant pour toute justification à la Sith flottante un regard d’excuse.
J’hochais la tête. Puis je terminais ; grimaçant :
«- Nous serons prêts ».
Je terminais la communication.. Une main sur le front, avec un gémissement. Fini la paix, Léonard, tu reprends du service. Non, pas de choix. Un devoir, juste ça. Des serments.. Semper fi et toutes ces conneries.
Ma voix hésitante ne trahissait cependant pas le moindre doute. J’étais faible, je n’étais clairement pas en état de mener une opération, ou de tenir le meilleur des raisonnements. Au fond peu importait. Je dépasserai mes limites physiques et je me contenterai de suivre les ordres. Parce que j’en étais capable ? Non, parce que je n’avais pas le choix.. C’était réussir.. ou mourir.
-Capitaine, je prends la moitié de vos hommes et une centaine de civils que je mène vers les dispositifs d’évacuation.
Au moment où je parlais, trois croiseurs bouchèrent la vue du pont d’observation, offrant de leurs carcasses un bouclier physique à notre reste de vaisseau. Une escorte entourant un vaisseau de transport sortit d’un des ponts d’envol. Le capitaine compris que ce plan n'était pas le mien, et que les ordres venaient "d'en haut"
-Les croiseurs envoient ici un transport de combat qui emportera via le trou percé toutes les personnes restantes ici. Sa capacité est limité, et le peu de temps qu’il nous reste.. Humpf..
Je posais une main sur ma tête, sentant une migraine prévenir d’une défaillance à venir.
-… M’oblige à compter sur nos propres moyens de secours.. Je dois donc évacuer ces personnes. Maintenant. Que la Force soit avec vous..
En fait, nous avions un rempart suffisant, mais la sélection des 100 qui me suivraient fut longue et houleuse. Je restais à coté de Velvet, réunissant en moi mes forces. Je me contentais de poser sur elle un regard indéchiffrable, osant face à elle, montrer que j’étais largement et complètement dépassé par les évènements. Et même que j’avais peur.
Le pugilat continuait pour savoir qui venait ou, et notre large réserve de temps s’amenuisait. Pas à un seul moment je ne lâchais Vel des yeux, car j’avais besoin qu’elle soit forte, bien plus que je ne pouvais l’être moi, et cela commençait par ne pas expédier cette affaire à coup de menace. Aussi parce que malgré le fait que nous étions en train de flotter, qu’elle était Sith et moi Jedi, elle était le seul repère stable auquel je pouvais encore m’accrocher. Je n’avais pas besoin de mots pour exprimer ça. Et aussi evident que ce fut, je n’avais pas envie de l’exprimer.
Enfin.. Le groupe était prêt.
Je me détournais d’elle, fatigué, et allait rendre mon dernier devoir.. D’une voix lasse, je donnais les dernières instructions :
-Messieurs dames.. Vous allez jouer vos vies.. Ce que nous allons faire est dangereux, et le manque… Le manque de gravité n’aide pas à l’organisation.. Repérez-vous par rapport aux agents de sécurités, nous allons aux ponts latéraux pour prendre les navettes civiles et modules de sauvetage. Le lieutenant ci présent.. Prendra la tête.. Les croiseurs couvriront notre fuite dans l’espace. Maintenant.. Allez !
Armes en main, un peloton de tête guidait la file tandis que les autre agents de la sécurité l’escortait. Prions pour qu’il n’y ait plus de pirates à bord. Je me retournais vers Velvet, trouvant enfin quoi lui dire depuis mon visage ravagé d’où je n’avais même pas pris la peine de chasser les traces de larmes. Seuls à nouveaux, presque.. La file partait sans prendre attention à nous, et les autres étaient agglutinés contre la baie, priant pour que le transport accélère.
Ma gorge était serrée, et malgré ce que je pouvais bien dire, ce que j’espérais était, pour la première fois, largement palpable.
-Vel.. Je me suis engagé auprès de ces gens. Aussi hypocrites qu’ils soient, ils comptent sur moi.. Un serment… Pour moi, c’est une chose qui a de la valeur.. Je ne faillirais pas à ma parole.
Et je me suis engagé.. Auprès de toi.Et parce que la première chose à faire pour un jour espérer te voir heureuse, c’est faire en sorte que tu restes en vie.. Enfin bref, ton chemin n’est pas forcément le mien.. Et.. Voilà, mon escorteur est dans le hangar. Fais en ce que tu en veux, je n’ai de toute façon plus rien à en faire..
Je désignais mon bras brûlé, qui m’empêchait clairement de piloter. Je n’avais pas envie qu’elle parte.. Mais c’était ma promesse et son application la plus stricte de lui dire que sa voie pouvait être de ne pas me suivre, et qu’elle avait le choix de s’esquiver.
Je répétais en échos, pour elle cette fois, distinctement, mes yeux gris délavé dans les siens :
-Je ne faillirai pas à ma parole.
La file était presque passée dans le premier sas, ayant quitté la pièce. Je jetais un œil derrière moi.
-Quoi que tu choisisses, Vel, ne te retourne pas. Le temps manque, tu as raison sur ce point.
Je nageais difficilement dans l’air ambiant, avant mon bras en moins. Oh oui, piloter une navette, m’aider même à me déplacer.. J’aurai eu mille fois plus confiance en elle qu’ne n’importe qui d’autre ici. Mais elle n’était pas enchainée à moi. De fait, dehors, les risques étaient les mêmes, mais a bord d’un escorteur, si elle se montrait intelligente, elle avait sa chance. Elle pouvait être libérée de moi. Et libre tout court d’ailleurs.
Pourtant, gitant de ci, de là, je rejoignais l’arrière de la foule, sans me retourner. J’avais peur de la voir partir. Alors je ne me retournais pas.
Je ne me retournerai pas.
-Foncez ! Allez ! Ne vous… Ne vous retournez pas !
En bon Jedi, ou ce qu’il en restait.. J’étais à l’arrière.. Le premier à mourir si l’un devait y laisser sa peau. Et je ne pouvais que regarder devant.. Le vide que je craignais de voir dans mon dos me ferait bien plus mal qu’un vide spatial causé par une explosion..
« Ma vie pour une vie.. ? Je prends ». Lamentable parangon sur le point de défaillir de la noblesse et de l’idéal pur des Jedi. Mais bon.. La misère allait tellement bien aux vertueux.
Toujours est-il que si Velvet pense s’admonester elle-même, fustigeant la faiblesse que je réveille en elle.. Elle me prouve aussi l’ampleur de la tâche qui m’attend : me montrer digne de sa confiance, et lui prouver qu’un serment n’est pas une parole balancée en l’air, et encore moins une carotte qu’on met sous le nez d’un âne pour le faire avancer.
Je suis sincère.. Ca fait mal de se rendre compte que la meilleur des bonnes volontés et que le dévouement le plus désintéressé peut être regardé avec circonspection. Et pourtant.. Malgré cela, c’est avant tout à elle que je pense. Encore une fois, je frémis en me demandant ce qu’elle a bien pu subir pour en arriver à une telle méfiance. Elle qui fut Jedi, elle avait surement connu des gens qui auraient donné leur vie pour honorer une promesse..
Vel.. Que t’as-t-on fais pour que tu en arrives la ?
Réduite à bafouiller, cherchant ses mots –et moi à les attendre-, elle se noie dans un flux d’émotions ou de pensées que je ne devine pas. Cachée derrière son obscur chevelure, je me demande, impuissant, tout ce qui peut bien passer dans sa tête.. Et surtout, quel verdict va tomber.
Car on en revient toujours à ça..
Chaque fois qu’elle en revient à se perdre.. J’ai à craindre qu’une force puissante en vienne à remettre en cause la fragile avancée que j’ai effectuée. Il faut bien l’admettre.. J’ai réussi à obtenir des résultats. Ils m’ont couté cher, très cher.. Mais telle que je la vois à présent.. J’étais certain qu’il me serais donné un jour d’être heureux.. Non pas pour elle ou pour moi, mais avec elle. Cela pouvait sembler basique à une personne normale.
Mais ça ne l’était pas pour moi, et encore moins pour elle. Et vu ma capacité à être empathique, malgré mon impassibilité primaire, je n’arriverais à ne plus avoir mal pour elle que lorsqu’elle n’aurait plus mal pour elle.
Etait-ce si dur d’observer le monde avec un peu plus de raison et un peu moins de passion ? Sa rancune envers les Jedi, palpable, était une chose qui, quelque part, était justifiée. Et bien sûr, si un jour je voulais espérer terminer cette tâche qui naturellement me tombait sur l’esprit et sur le cœur chaque fois que je la voyais, il me faudrait y remédier.
Mais comment arriver à ce train de vie.. Ou même avant de détester les Jedi, c’était elle-même qu’elle refusait d’accepter entièrement..
J’avais déjà croisé des Siths pourtant.. Ce Ortyss.. La Bella, au Temple. Jamais je n’avais sentis cette possibilité et ce besoin d’essayer.
J’étais perdu. Velvet était un tas de données que mon esprit n’arrivait plus à suivre. Je ne fonctionnais pas à l’instinct ou l’évidence. Les analogie et corrélations naturelles étaient issues, chez moi, d’une méthodique analyse. Il était temps d’admettre qu’en ce moment, Vel me dépassait largement. Et que mon esprit n’arrivait pas à suivre ce qu’elle communiquait. Désavantage des anesthésiants..
Sujet clos.
Et pourtant… Trônait au fond de moi cette irrémédiable nature, profonde et sincère, qui me poussait vers elle. Certes, louable envie.. Mais envie désordonnée et non pertinente.
Sujet clos.
En fait, dès lors que je muselais mon vagabondage spirituel dans les spires meurtries de mon âme fatiguée, la situation en devenait presque.. Agréable.
Je ne souffrais plus, Vel n’avait, présentement, plus rien d’un adversaire à craindre, au contraire. Bref, j’étais assis là et j’attendais très simplement que la situation se termine d’elle-même. J’étais même content de la voir s’accrocher à mon remerciement pour se détourner de cet état de troubles qui avait tant de mal à me laisser indifférent.
Bon, il fallait admettre que mon âme était au repos. Que j’étais à la dérive. Que la lumière grise au fond de mes yeux tendait à s’affaisser, cherchant ailleurs le repos. Ma tête reposée commençait cependant à me faire mal, me signalant que j’étais allé trop loin, et trop vite.
J’aurai bien, bien sûr, pu insister sur le fait que je ne lui demandais pas de me rendre service pour chaque service rendu, et que je l’avais soigné –voir sauvé- de bon cœur. Et que par la même, elle n’avait aucune raison de se sentir redevable. Cela aurait même été la première preuve du fait que je n’étais pas qu’un simple menteur et que j’étais capable d’agir par simple conviction et pour elle.
Je n’avais cependant clairement pas la tête à brouiller la fragile entente qui s’était forgée entre nous. Par le passé, je ne m’étais jamais sentis aussi proche que d’une personne : mon maître, car j’avais finis par être son binôme, et traverser avec lui et en lui faisant confiance les pires, danger, comme aujourd’hui. Alors ce que nous avions vécu était fort, certes. Mais à chaque fois que je la regardais, je me rendais compte que rien n’était plus sensible et imprévisible que ce que me liait à elle.
C’était donc sur ces pensées et dans un apaisement croissant que je plussoyais intérieurement Vel, et surement avec la même mauvaise humeur son « Quoi encore ?! ». Effectivement, nous n’étions pas seuls, zut.
J’avais juste eu le temps de penser cela que Velvet posait ses deux mains contre le mur, tenant là et par ses pieds le faible, très faibles distance qu’il restait entre nous. Bien calé contre le mur, je n’avais pas bougé pour ma part. En revanche, elle, avait été à eux doigts de me tomber dessus. Je passerai sous silence les sensations présentes, que ce fut son souffle ou ses cheveux.. De tous, elle était la seule à m’avoir approché. Poser ma tête sur une épaule au même tenir une main.. Non, Léonard, tu n’aurais rien d’eux, alors profite de ça venant d’elle, car tu n’auras rien de mieux non plus..
La compatissante pitié qui avait été son regard laissa vite fait la place à ces démons que j’avais déjà identifiés en la soignant. Encore fois, je me demande, inquiet, ce qu’on a bien pu lui faire pour en arriver là.. Pouvait-on sincèrement avoir une âme et ne pas lui souhaiter que du bien après ce qu’elle avait vécu ?
Ma récente rencontre avec une Sith nommée Bella m’avait prouvé, hélas, que oui, l’âme vivante pensant pouvait être vile à ce point. Répugnant.
Puis vint le soulagement sur son visage lorsqu’elle s’éloigna par le haut, s’élevant dans les airs. Moi, en parfaite inertie, je n’avais pas bougé, car soumis à aucune force, Alors que Vel, elle, ne rêvait que d’une chose maintenant qu’elle avait été proche de moi : ne plus l’être.
Un choc puis plus de gravité.. Suivi de deux questions idiotes de la part de Velvet, auxquels je me fit un devoir de ne surtout PAS répondre. L’agacement pointant le bout de son nez, j’aurai été fichu de répondre un truc du genre :
« Non, c’est un régiment de la Légion Etrangère Gungan qui fait des exercices amphibies dans la salle des machines »
Désormais les impacts ne sont plus disparates, mais réguliers. Aussi, avant même que Velvet ne se soit perdu dans la masse gens flottant et qu’elle revienne, j’avais deviné l’était des choses : les pirates avaient refusé de se rendre. L’issu du combat étant déterminée à l’avance –trois vaisseaux contrebandiers face à un nombre supérieur de croiseurs militaires..-, les pirates, frustrés, tenaient sensiblement à nous prendre dans la tourmente.
Autre raison de détester l’espace.. Un combat perdu d’avance était quand même long et meurtrier, avec son quota d’explosions, de tir, de sang et de larmes.
Lorsque Velvet revint, je savais déjà tout ce que j’avais à savoir. On se faisait pilonner, et on devait quitter le vaisseau le plus vite possible..
Non, pas on, sous-entendu « tous les deux ». Pas question. Même si j’avais envie de distribuer des baffes à des ingrats qui m’avaient allègrement laissé là, se croyant hors de danger.. Même si j’avais envie de leur rire au nez à tous à présent qu’ils comptaient sur moi..
J’avais ma parole de Jedi, et pour moi, elle n’était pas un serment lancé au-dessus des moulins.
Alors que j’allais répondre à Velvet, marquant ma détermination à rester, le capitaine vint à moi, me tendant un communicateur que je pris immédiatement, servant pour toute justification à la Sith flottante un regard d’excuse.
J’hochais la tête. Puis je terminais ; grimaçant :
«- Nous serons prêts ».
Je terminais la communication.. Une main sur le front, avec un gémissement. Fini la paix, Léonard, tu reprends du service. Non, pas de choix. Un devoir, juste ça. Des serments.. Semper fi et toutes ces conneries.
Ma voix hésitante ne trahissait cependant pas le moindre doute. J’étais faible, je n’étais clairement pas en état de mener une opération, ou de tenir le meilleur des raisonnements. Au fond peu importait. Je dépasserai mes limites physiques et je me contenterai de suivre les ordres. Parce que j’en étais capable ? Non, parce que je n’avais pas le choix.. C’était réussir.. ou mourir.
-Capitaine, je prends la moitié de vos hommes et une centaine de civils que je mène vers les dispositifs d’évacuation.
Au moment où je parlais, trois croiseurs bouchèrent la vue du pont d’observation, offrant de leurs carcasses un bouclier physique à notre reste de vaisseau. Une escorte entourant un vaisseau de transport sortit d’un des ponts d’envol. Le capitaine compris que ce plan n'était pas le mien, et que les ordres venaient "d'en haut"
-Les croiseurs envoient ici un transport de combat qui emportera via le trou percé toutes les personnes restantes ici. Sa capacité est limité, et le peu de temps qu’il nous reste.. Humpf..
Je posais une main sur ma tête, sentant une migraine prévenir d’une défaillance à venir.
-… M’oblige à compter sur nos propres moyens de secours.. Je dois donc évacuer ces personnes. Maintenant. Que la Force soit avec vous..
En fait, nous avions un rempart suffisant, mais la sélection des 100 qui me suivraient fut longue et houleuse. Je restais à coté de Velvet, réunissant en moi mes forces. Je me contentais de poser sur elle un regard indéchiffrable, osant face à elle, montrer que j’étais largement et complètement dépassé par les évènements. Et même que j’avais peur.
Le pugilat continuait pour savoir qui venait ou, et notre large réserve de temps s’amenuisait. Pas à un seul moment je ne lâchais Vel des yeux, car j’avais besoin qu’elle soit forte, bien plus que je ne pouvais l’être moi, et cela commençait par ne pas expédier cette affaire à coup de menace. Aussi parce que malgré le fait que nous étions en train de flotter, qu’elle était Sith et moi Jedi, elle était le seul repère stable auquel je pouvais encore m’accrocher. Je n’avais pas besoin de mots pour exprimer ça. Et aussi evident que ce fut, je n’avais pas envie de l’exprimer.
Enfin.. Le groupe était prêt.
Je me détournais d’elle, fatigué, et allait rendre mon dernier devoir.. D’une voix lasse, je donnais les dernières instructions :
-Messieurs dames.. Vous allez jouer vos vies.. Ce que nous allons faire est dangereux, et le manque… Le manque de gravité n’aide pas à l’organisation.. Repérez-vous par rapport aux agents de sécurités, nous allons aux ponts latéraux pour prendre les navettes civiles et modules de sauvetage. Le lieutenant ci présent.. Prendra la tête.. Les croiseurs couvriront notre fuite dans l’espace. Maintenant.. Allez !
Armes en main, un peloton de tête guidait la file tandis que les autre agents de la sécurité l’escortait. Prions pour qu’il n’y ait plus de pirates à bord. Je me retournais vers Velvet, trouvant enfin quoi lui dire depuis mon visage ravagé d’où je n’avais même pas pris la peine de chasser les traces de larmes. Seuls à nouveaux, presque.. La file partait sans prendre attention à nous, et les autres étaient agglutinés contre la baie, priant pour que le transport accélère.
Ma gorge était serrée, et malgré ce que je pouvais bien dire, ce que j’espérais était, pour la première fois, largement palpable.
-Vel.. Je me suis engagé auprès de ces gens. Aussi hypocrites qu’ils soient, ils comptent sur moi.. Un serment… Pour moi, c’est une chose qui a de la valeur.. Je ne faillirais pas à ma parole.
Et je me suis engagé.. Auprès de toi.Et parce que la première chose à faire pour un jour espérer te voir heureuse, c’est faire en sorte que tu restes en vie.. Enfin bref, ton chemin n’est pas forcément le mien.. Et.. Voilà, mon escorteur est dans le hangar. Fais en ce que tu en veux, je n’ai de toute façon plus rien à en faire..
Je désignais mon bras brûlé, qui m’empêchait clairement de piloter. Je n’avais pas envie qu’elle parte.. Mais c’était ma promesse et son application la plus stricte de lui dire que sa voie pouvait être de ne pas me suivre, et qu’elle avait le choix de s’esquiver.
Je répétais en échos, pour elle cette fois, distinctement, mes yeux gris délavé dans les siens :
-Je ne faillirai pas à ma parole.
La file était presque passée dans le premier sas, ayant quitté la pièce. Je jetais un œil derrière moi.
-Quoi que tu choisisses, Vel, ne te retourne pas. Le temps manque, tu as raison sur ce point.
Je nageais difficilement dans l’air ambiant, avant mon bras en moins. Oh oui, piloter une navette, m’aider même à me déplacer.. J’aurai eu mille fois plus confiance en elle qu’ne n’importe qui d’autre ici. Mais elle n’était pas enchainée à moi. De fait, dehors, les risques étaient les mêmes, mais a bord d’un escorteur, si elle se montrait intelligente, elle avait sa chance. Elle pouvait être libérée de moi. Et libre tout court d’ailleurs.
Pourtant, gitant de ci, de là, je rejoignais l’arrière de la foule, sans me retourner. J’avais peur de la voir partir. Alors je ne me retournais pas.
Je ne me retournerai pas.
-Foncez ! Allez ! Ne vous… Ne vous retournez pas !
En bon Jedi, ou ce qu’il en restait.. J’étais à l’arrière.. Le premier à mourir si l’un devait y laisser sa peau. Et je ne pouvais que regarder devant.. Le vide que je craignais de voir dans mon dos me ferait bien plus mal qu’un vide spatial causé par une explosion..
« Ma vie pour une vie.. ? Je prends ». Lamentable parangon sur le point de défaillir de la noblesse et de l’idéal pur des Jedi. Mais bon.. La misère allait tellement bien aux vertueux.
Darth Velvet
# Re: Aléas stellaires [PV Léonard] - Lun 29 Oct 2012 - 20:59
J’assiste, spectatrice impassibles, profil d’oiseau de proie aux traits hivernal, à la noyade mentale du jedi. Ces gens ne méritent rien de son abnégation, ni cette générosité qu’il emploie pour endiguer la panique frémissante parmi eux, ni son désir profond et désintéressé de les sauver quitte à se perdre lui-même en affrontant le flot irascible des événements sur une fragile coque de noix. Ils sont sa houle, son tourment et sa faiblesse. Une marée d’indifférence orgueilleuse sous le soleil brillant d’un monde parfait devenant déferlante destructrice sous un ciel d’orage et de tempête. Ils se raccrochent à lui, comme autant de sangsue affamées, happant jusqu’à la dernière goutte de sa force et de sa volonté, remettant entre ses mains affaiblies par les épreuves, leurs vies parasites.
Ils me répugnent ces êtres avilis, se trainant à ses pieds pour quémander la pitié de sa décision, prêts à se vendre, prêts à offrir père, mère et enfant pour bénéficier de l’échappatoire qui se profile sous la force d’un cuirassé pénétrant dans le trou béant de notre vaisseau. Incrusté dans la minéralité séculaire de mon visage, un sourire s’esquisse, un sourire de glace et d’ironie, perçant comme une lame mise à nue. Ah ! Qu’ils sont fiers ces hommes et ces femmes dont tu entends sauver la vie Léonard ! Pleutres et Couards, cherchant ta protection, refusant leur devoir. Belle bande de vermines, préférant sacrifier leur fratrie plutôt que de se risquer à rejoindre les nacelles de sauvetage… Pourquoi t’évertues-tu à leur accorder le réconfort de ta présence, et la sueur de tes efforts ? Ils t’ont ignoré, ils t’ont offert leur dédain mais toi tu te plies encore en quatre pour les protéger. Même à bout… même en pleine déroute… même en souffrant.
Son regard s’ancre au mien, une brume grisâtre sur une mer démontée, et soudain, je me sens rocher, pourfendant de sa présence rocailleuse les doutes qui l’envahissent, la lassitude, devenant pour un temps celle à qui il peut se raccrocher pour ne pas sombrer. Un point de repère… un phare dans la nuit… une sith pour un jedi. Les mots menaçants que je projetais d’hurler à la face de ces imbéciles, se dissolvent au seuil des mes lèvres, anéantis ou perdus dans l’étonnement de mes sentiments. Je le laisse achever, demeurant cette statue indéfectible malgré l’apesanteur de nos corps, malgré le temps précieux que nous perdons à ces futilités.
Un à un les voyageurs s’élancent malhabilement, suivant le sillage des hommes de la sécurité, dont les armes prêtes à en découdre ne réclament que l’apparition de survivants pirates. Ils nous ignorent alors qu’ils fusent au travers des corridors, caparaçonnés de leurs indifférences pour ceux qui, comme Léonard, n’hésitent pas à se sacrifier à leur survie. Qu’importe que nous soyons transparents, insignifiants, qu’importe que nous ne soyons rien à leurs yeux qu’un symbole qui se doit de les défendre envers et contre tout quitte à devoir en appeler aux miracles, leur faculté à fuir nos regards nous offre du même coup un aparté nécessaire.
« Tu es fou… » Prononçais-je lentement sans réellement savoir s’il l’est pour tenir à respecter son serment auprès de ces hypocrites ou s’il l’est en ce qui me concerne moi.
Je me perds dans ses tonalités de gris, laissant ses mots infuser en moi. Deux chemins différents tendant vers une seule et même fuite. Si je pars de mon coté, cherchant à rejoindre le hangar et l’escorteur, je serais libre et débarrassée de son joug mais prisonnière de mon incapacité notoire à manœuvrer l’engin. En imaginant qu’il n’a pas été détruit durant l’attaque… En imaginant qu’il n’a pas été volé par quelques pirates désireux de se faire la malle… En imaginant que je puisse l’atteindre… Beaucoup de conjonctures n’offrant guère une situation enviable. Mais si je le suis… je m’expose à finir entre les griffes acérées de la République et du Temple … En imaginant que nous parvenions jusqu’au sas d’évacuation… En imaginant que le bouclier retenant encore l’atmosphère dans cette épave ne cède pas…
-Je ne faillirai pas à ma parole.
Mon regard se plisse, réduisant mes yeux à deux fentes turquoise. Une promesse Léonard ? Les promesses sont simples à formulée mais tellement plus complexes à réaliser… et si facile à oublier.
-Quoi que tu choisisses, Vel, ne te retourne pas. Le temps manque, tu as raison sur ce point
J’hésite, j’oscille… suspendue au dessus d’un abîme dans lequel je n’ose plonger. Les secondes s’égrènent et Léonard s’éloigne sans se retourner, voletant au milieu des débris, tandis que je fixe son dos jusqu’à le voir disparaitre. Faut-il que j’emprunte cette route qu’il ouvre devant moi, que j’emboite son pas alors qu’il rejoint la file de ses ouailles ? Ou ne vaut-il mieux pas que je tente ma chance autre-part, là où j’aurais la certitude de ne plus me laisser confondre par ses iris argentiques, où j’aurais une chance de fuir celle qu’il éveille en moi ? L’escorteur m’apparait soudainement comme un fantasme utopique. La volonté d’un désir qui ne peut prendre vie. S’enfoncer sur cette voie c’est renoncer à la vie. Mais le suivre n’est ce pas renoncer à la liberté ?
Un soupire s’échappe de mes lèvres et je me donne une impulsion, action de mes jambes contre un mur, multipliant l’effet de vitesse par une poussée simultanée de la Force afin de le rattraper, lui et ses voyageurs. Silencieuse, évitant souplement les objets flottant autour de moi, je m’applique à avancer le plus rapidement possible, comblant déjà le retard. Si les hommes en tête de notre étrange convoi - frasque étrange d’individus aux mouvements désorganisés ressemblant à un mélange huburlesque d’un ballet d’opéra et d’une course de manchots – croisèrent des pirates esseulés, je n’en sus jamais rien. Bientôt, les compartiments réservés aux issues et navettes de secours apparaissent devant nous, juste au moment où je parviens à hauteur du chevalier.
« Allez ! Entrez là dedans ! » Hurle un agent de sécurité en canalisant le flot vers les nacelles avec une redoutable efficacité.
A mesure qu’elles se complètent, les sas se referment sur des visages détendus abandonnant leur lividité blême pour quelques couleurs. Expulsée dans l’espace par le un bruit de succion caractéristique du largage, elles s’extirpent du vaisseau sous la protection vigilante de la flotte régulière.
« Suivant ! » tonne-t-il en avisant que nous ne somme pas plus de cinq dont le jedi. A son tour il grimpe dans la capsule aussitôt suivit des autres, de Léonard et de moi-même.
Les minutes qui suivirent se teintent de soulagement, jusqu’à la récupération de notre capsule par un destroyer stellaire. Je sais que maintenant les choses risquent de se gâter pour moi. Tout du long du voyage, je n’ai osé porter sur Léonard mon regard, de peur d’y lire la trahison et l’ironie. Mais alors que la porte s’ouvre, mes yeux rencontrent les siens, leurs flammes fragiles vacillant sous les angoisses qui me nouent l’estomac alors que je tente de déchiffrer les eaux mercuriales du jedi.
« Et maintenant Léonard ? » soufflais-je avant de sortir de cet espace de survie pour tâter sous mes pieds la solidité du pont de ce vaisseau de guerre.
Le comité d'accueil n'est pas aussi terrifiant que je le prévoyais, cependant je ne peux ignorer ces doigts qui se lèvent dans ma direction, ces bouches chuchotantes, ces prunelles me détaillant. Évidemment, avec mes cheveux collés par le sang et la sueur, mes vêtements déchirés, et tachés de rouge, l'ombre et la fatigue figées sur mon visage palissant, je ne dois pas améliorer l'image, et le portrait que les autres survivants dessinent de moi. Parlent-ils de ma lame incandescente, plus rougeoyante qu'un soleil mourant ? Abordent-ils la description de mon carnage, l'hiver de mes traits alors que j'arrachais la vie des pirates. Paranoïa ? Possible mais...
Celui qui s'avance vers nous, ou plutôt vers Léonard dont je suis légèrement en retrait, celui ci porte les galons de son statut d'officier sur ses épaulettes, et de trop nombreuses décorations sur son poitrail. Salut militaire et claquement de talon ponctue une rapide présentation.
« Commandant Lee. Vous êtes le Chevalier Tianesli je suppose... » portant un regard sur Léonard, avant de me dévisager de pied en cape.
Loin de me ratatiner derrière la silhouette longiligne de mon alter égo de lumière, je me déploie, relève mon menton fièrement, arbore un sourire de lame
Alors Léonard.... voyons dans quelle mesure tu ne failliras pas à ta parole... montre moi,,, prouve moi que je n'ai pas eu tord de laisser mon cœur ployé sous tes promesses.
Ils me répugnent ces êtres avilis, se trainant à ses pieds pour quémander la pitié de sa décision, prêts à se vendre, prêts à offrir père, mère et enfant pour bénéficier de l’échappatoire qui se profile sous la force d’un cuirassé pénétrant dans le trou béant de notre vaisseau. Incrusté dans la minéralité séculaire de mon visage, un sourire s’esquisse, un sourire de glace et d’ironie, perçant comme une lame mise à nue. Ah ! Qu’ils sont fiers ces hommes et ces femmes dont tu entends sauver la vie Léonard ! Pleutres et Couards, cherchant ta protection, refusant leur devoir. Belle bande de vermines, préférant sacrifier leur fratrie plutôt que de se risquer à rejoindre les nacelles de sauvetage… Pourquoi t’évertues-tu à leur accorder le réconfort de ta présence, et la sueur de tes efforts ? Ils t’ont ignoré, ils t’ont offert leur dédain mais toi tu te plies encore en quatre pour les protéger. Même à bout… même en pleine déroute… même en souffrant.
Son regard s’ancre au mien, une brume grisâtre sur une mer démontée, et soudain, je me sens rocher, pourfendant de sa présence rocailleuse les doutes qui l’envahissent, la lassitude, devenant pour un temps celle à qui il peut se raccrocher pour ne pas sombrer. Un point de repère… un phare dans la nuit… une sith pour un jedi. Les mots menaçants que je projetais d’hurler à la face de ces imbéciles, se dissolvent au seuil des mes lèvres, anéantis ou perdus dans l’étonnement de mes sentiments. Je le laisse achever, demeurant cette statue indéfectible malgré l’apesanteur de nos corps, malgré le temps précieux que nous perdons à ces futilités.
Un à un les voyageurs s’élancent malhabilement, suivant le sillage des hommes de la sécurité, dont les armes prêtes à en découdre ne réclament que l’apparition de survivants pirates. Ils nous ignorent alors qu’ils fusent au travers des corridors, caparaçonnés de leurs indifférences pour ceux qui, comme Léonard, n’hésitent pas à se sacrifier à leur survie. Qu’importe que nous soyons transparents, insignifiants, qu’importe que nous ne soyons rien à leurs yeux qu’un symbole qui se doit de les défendre envers et contre tout quitte à devoir en appeler aux miracles, leur faculté à fuir nos regards nous offre du même coup un aparté nécessaire.
« Tu es fou… » Prononçais-je lentement sans réellement savoir s’il l’est pour tenir à respecter son serment auprès de ces hypocrites ou s’il l’est en ce qui me concerne moi.
Je me perds dans ses tonalités de gris, laissant ses mots infuser en moi. Deux chemins différents tendant vers une seule et même fuite. Si je pars de mon coté, cherchant à rejoindre le hangar et l’escorteur, je serais libre et débarrassée de son joug mais prisonnière de mon incapacité notoire à manœuvrer l’engin. En imaginant qu’il n’a pas été détruit durant l’attaque… En imaginant qu’il n’a pas été volé par quelques pirates désireux de se faire la malle… En imaginant que je puisse l’atteindre… Beaucoup de conjonctures n’offrant guère une situation enviable. Mais si je le suis… je m’expose à finir entre les griffes acérées de la République et du Temple … En imaginant que nous parvenions jusqu’au sas d’évacuation… En imaginant que le bouclier retenant encore l’atmosphère dans cette épave ne cède pas…
-Je ne faillirai pas à ma parole.
Mon regard se plisse, réduisant mes yeux à deux fentes turquoise. Une promesse Léonard ? Les promesses sont simples à formulée mais tellement plus complexes à réaliser… et si facile à oublier.
-Quoi que tu choisisses, Vel, ne te retourne pas. Le temps manque, tu as raison sur ce point
J’hésite, j’oscille… suspendue au dessus d’un abîme dans lequel je n’ose plonger. Les secondes s’égrènent et Léonard s’éloigne sans se retourner, voletant au milieu des débris, tandis que je fixe son dos jusqu’à le voir disparaitre. Faut-il que j’emprunte cette route qu’il ouvre devant moi, que j’emboite son pas alors qu’il rejoint la file de ses ouailles ? Ou ne vaut-il mieux pas que je tente ma chance autre-part, là où j’aurais la certitude de ne plus me laisser confondre par ses iris argentiques, où j’aurais une chance de fuir celle qu’il éveille en moi ? L’escorteur m’apparait soudainement comme un fantasme utopique. La volonté d’un désir qui ne peut prendre vie. S’enfoncer sur cette voie c’est renoncer à la vie. Mais le suivre n’est ce pas renoncer à la liberté ?
Un soupire s’échappe de mes lèvres et je me donne une impulsion, action de mes jambes contre un mur, multipliant l’effet de vitesse par une poussée simultanée de la Force afin de le rattraper, lui et ses voyageurs. Silencieuse, évitant souplement les objets flottant autour de moi, je m’applique à avancer le plus rapidement possible, comblant déjà le retard. Si les hommes en tête de notre étrange convoi - frasque étrange d’individus aux mouvements désorganisés ressemblant à un mélange huburlesque d’un ballet d’opéra et d’une course de manchots – croisèrent des pirates esseulés, je n’en sus jamais rien. Bientôt, les compartiments réservés aux issues et navettes de secours apparaissent devant nous, juste au moment où je parviens à hauteur du chevalier.
« Allez ! Entrez là dedans ! » Hurle un agent de sécurité en canalisant le flot vers les nacelles avec une redoutable efficacité.
A mesure qu’elles se complètent, les sas se referment sur des visages détendus abandonnant leur lividité blême pour quelques couleurs. Expulsée dans l’espace par le un bruit de succion caractéristique du largage, elles s’extirpent du vaisseau sous la protection vigilante de la flotte régulière.
« Suivant ! » tonne-t-il en avisant que nous ne somme pas plus de cinq dont le jedi. A son tour il grimpe dans la capsule aussitôt suivit des autres, de Léonard et de moi-même.
Les minutes qui suivirent se teintent de soulagement, jusqu’à la récupération de notre capsule par un destroyer stellaire. Je sais que maintenant les choses risquent de se gâter pour moi. Tout du long du voyage, je n’ai osé porter sur Léonard mon regard, de peur d’y lire la trahison et l’ironie. Mais alors que la porte s’ouvre, mes yeux rencontrent les siens, leurs flammes fragiles vacillant sous les angoisses qui me nouent l’estomac alors que je tente de déchiffrer les eaux mercuriales du jedi.
« Et maintenant Léonard ? » soufflais-je avant de sortir de cet espace de survie pour tâter sous mes pieds la solidité du pont de ce vaisseau de guerre.
Le comité d'accueil n'est pas aussi terrifiant que je le prévoyais, cependant je ne peux ignorer ces doigts qui se lèvent dans ma direction, ces bouches chuchotantes, ces prunelles me détaillant. Évidemment, avec mes cheveux collés par le sang et la sueur, mes vêtements déchirés, et tachés de rouge, l'ombre et la fatigue figées sur mon visage palissant, je ne dois pas améliorer l'image, et le portrait que les autres survivants dessinent de moi. Parlent-ils de ma lame incandescente, plus rougeoyante qu'un soleil mourant ? Abordent-ils la description de mon carnage, l'hiver de mes traits alors que j'arrachais la vie des pirates. Paranoïa ? Possible mais...
Celui qui s'avance vers nous, ou plutôt vers Léonard dont je suis légèrement en retrait, celui ci porte les galons de son statut d'officier sur ses épaulettes, et de trop nombreuses décorations sur son poitrail. Salut militaire et claquement de talon ponctue une rapide présentation.
« Commandant Lee. Vous êtes le Chevalier Tianesli je suppose... » portant un regard sur Léonard, avant de me dévisager de pied en cape.
Loin de me ratatiner derrière la silhouette longiligne de mon alter égo de lumière, je me déploie, relève mon menton fièrement, arbore un sourire de lame
Alors Léonard.... voyons dans quelle mesure tu ne failliras pas à ta parole... montre moi,,, prouve moi que je n'ai pas eu tord de laisser mon cœur ployé sous tes promesses.
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