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Samaël était couché dans son grand lit, bien que l'enfant-cheval ne prenne pas tant que ça de place et qu'il avait prit l'habitude de dormir au sol, on avait adapté sa chambre. Ainsi, dans un coin de la pièce trônait un matelas carré plus volumineux que des lits normaux au cas où il s'ébattait et tendait ses sabots en dormant, de même le meuble était posé directement au sol. La salle de bains était large et la porte pour gagner de la place s'ouvrait en coulissant. La douche était plate, avec un sol légèrement incurvé pour ramasser l'eau coulée. Un bureau sans chaises, et quelques plantes vertes disposées un peu partout par le gamin pour lui rappeler sa planète d'origine.

D'habitude Sammy aimait bien être dans sa chambre, il la nettoyait avec amour, se sentant responsable de cet endroit, il s'y ressourçait, restant au calme quand la vie tumultueuse du Temple le pesait. Le petit garçon était sociable toutefois, il aimait jouer avec les autres et aimerait des copains. Oui, à conjuguer au conditionnel parce que malheureusement sans être rejeté totalement le gosse avait du mal à se faire des amis. Il avait bien failli lier avec la petite humaine qui avait du faire son exposé avec lui mais elle avait disparu, peut-être que ses parents avaient regretté leur choix premier et l'avaient reprise avec eux ou bien était-ce elle qui ne s'était pas adaptée? A moins qu'elle n'ait trouvé un maître issu du Temple de Coruscant ou parti en mission avec. Le résultat était le même en tout cas pour Samaël.

Il s'ennuyait ces temps-ci, de sa planète, des forêts et clairières bien plus grandes que le parc du Temple et sans grillage, de son indépendance, de ses journées passées sans adultes avec ceux de son âge et quelques aînés. Son mode de vie était très différent ici, toute cette discipline lui pesait sans parler de l'absence de son maître. Sammy avait beau s'appliquer dans tous les exercices, chercher le positif dans ses actes, il avait du mal désormais à le trouver... Inutile qui plus est de se fâcher avec lui-même en se disant que son papa et sa maman seraient déçus de le voir songer si négativement, sans parler du fait qu'il ne regardait même plus les étoiles-sous peine d'éclater en sanglots.-il n'arrivait plus à avancer!

Les plus vieux se moquaient de sa personne, et bien que ce ne soit pas trop méchant sous peine d'être réprimandés par les maîtres cela devenait pesant. Quant à ceux de son âge ils essayaient soient de le caresser, de le bichonner voir lui monter dessus pour les petites filles ou de courir après comme s'il était du bétail pour les garçons qui voulaient se mesurer à lui. Samaël avait de la peine, il aimait beaucoup son mentor mais pensait l'avoir déçu, d'abord il avait blessé un chevalier en mission sans le vouloir d'un coup de sabots puis avait mit ce dernier en difficulté lors d'un autre combat. Et oui en quelques mois, un an maximum le petit accumulait les actions violentes, et cela aussi le rendait triste. Le centaure voyait combien la Galaxie était dangereuse et lutter contre la méchanceté était vraiment trop dur. On arrêtait un vilain qu'un autre surgissait!

D'ailleurs en parlant de ces méchants, rien ne les arrêtait en rêve et Samaël se retrouva aux prises avec Lana qui souhaitait se venger après avoir été piégé. Le jeune centaure ne savait plus si c'était lui le gentil au final puisqu'il lui avait dit que son maître ferait la paix avec elle. Il était perdu, avait l'impression de lui avoir menti, ce qui la rendait encore plus violente bien entendu. Dans son cauchemar le petit garçon-cheval se mit à courir, d'ailleurs sur son lit ses sabots se mouvaient de temps à autre en un tic nerveux... Il se mit aussi à pleurer quand Lana le coinça dans un bout du Temple et leva son sabre-laser au-dessus de sa tête sans que son maître n'intervienne, le traitant de méchant...

Quelques mois après son arrivée, le petit bout craquait complètement, aussi bien de jour comme de nuit il traînait une tristesse qui faisait peine à voir. Même son sommeil refusait de le laisser tranquille, c'était une peine de voir ce gosse plein de joie se laisser dépérir à cause de chagrins d'enfants mais aussi d'adultes après tout ce qu'il avait vécu ces derniers temps. Oui, tout ça mêlé dans un petit coeur de 8 ans.
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Dix ans... Cela faisait déjà tant d'années qu'elle vivait ici, au Temple d'Ondéron, son foyer depuis la perte de ses parents adoptifs sur Tatooine, et Nahla s'y sentait chez elle, en sécurité, à sa place, bien dans sa tête, bien dans sa peau. Combien d'adolescents, même d'entre les apprentis jedis, ne traversaient cette période troublée de leur vie avec le cœur et l'esprit perturbés? A croire que sur la jeune miraluka, le passage à l'âge adulte, la montée des hormones, les changements physiques et psychologiques n'avaient aucune emprise. Elle demeurait calme et sereine, toujours semblable à elle-même. Même, elle ne se contentait pas de se sentir bien, mais faisait de son mieux dans le but de partager ce bien-être, toujours prête à aider autrui, se rendre utile, se montrer réconfortante, à l'écoute, compréhensive, attentionnée... Comme dépourvue de la moindre parcelle d'agressivité, d'orgueil ou de tout autre sentiment négatif, l'adolescente respirait la Paix, tout simplement. La fréquenter apportait toujours quelque chose de positif à qui souhaitait profiter de ce qu'elle avait à apporter. Et pourtant, Nahla n'avait que peu d'amis...

Oh, bien sûr, elle s'entendait avec tout le monde, au temple! Quel jedi, ou même, padawan digne de ce nom pouvait vouloir du mal à l'une des leur, ou même à quelqu'un tout court d'ailleurs? Difficile de vouloir du mal à une personne incapable de vouloir autre chose, elle, que le bien de son prochain! Tous reconnaissaient les vertus de la demoiselle. Mais tous ne se sentaient pas à l'aise en sa compagnie. Certains étaient jaloux, d'autres ne la comprenaient pas et ne cherchaient pas à la comprendre, les uns la jugeaient, les autres en avaient peur. Aussi diversifiés que partagés, les avis sur sa personne n'étaient donc pas toujours positifs, et cela additionné à ce qui la différenciait de ses camarades, Nahla demeurait plus fréquemment seule qu'accompagnée. Elle s'était bien fait quelques amis depuis son arrivée sur Ondéron, mais hormis ceux-ci... La jeune miraluka méditait, s'entraînait, étudiait, travaillait toujours très dur, s'autodisciplinant fermement en vue de devenir une jedi exemplaire et digne de ce nom. Le temps libre dont elle disposait restait consacré à ces mêmes activités. Il lui arrivait de passer un moment à juste parler ou même, plus rarement, à jouer avec ses amis proches, mais ce n'était pas monnaie courante.

Malgré tout, se moquant bien de ce qui pouvait courir comme ragot sur son dos, Nahla ne se concentrait que sur ses objectifs, sur le Code Jedi, et sur ce que sa conscience et sa raison lui dictaient, ainsi que son bon cœur. Elle ne s’apitoyait jamais sur elle-même, ne se plaignait pas, ne s'offusquait de rien, ne rechignait jamais à la tâche, et appréciait la vie qu'elle menait en ces lieux. Bien que peu d'entre les autres padawans n'aient cherché à se rapprocher de l'étrange demoiselle, tous connaissaient sa réputation, et savaient qu'en cas de pépin, de peine, d'angoisse, de leçons mal comprise à étudier, elle se montrait toujours disposée à les aider s'ils venaient requérir son assistance, attentionnée et patiente. Mais rares étaient les fois où un padawan lui demandait pareil service. Seuls ses amis proches ne se gênaient pas. Et pourtant, elle ne se sentait jamais seule. Nahla n'avait besoin que de très peu de choses pour se sentir heureuse et bien dans sa peau, dans sa tête et dans son cœur. Et ces choses, elle les avait, ici au temple. Quelques amis sincères et fidèles, de véritables compagnons, un but louable dans sa vie, des enseignants toujours prêts à la conseiller, à l'aider à aller de l'avant et progresser, et le strict minimum vital niveau matériel, à savoir de quoi se loger, se nourrir et se vêtir. Que demander de plus? La Force était avec elle!

Plongée dans ses pensées, Nahla sentit soudain une perturbation dans la dite Force, cependant. Ses lèvres perdant alors le sourire nostalgique et paisible affiché jusqu'alors, la demoiselle se concentra, analysant cet étrange et dérangeant ressenti. Ce n'était pas la première fois qu'elle percevait cela... Comme une sensation de peine intense, de désarroi étouffé, de larmes prisonnières et de souffrance dissimulée, mais débordant du cœur meurtri de l'être brisé lorsqu'il se retrouvait seul, à l'abri des regards, des oreilles et des jugements d'autrui. Les larmes lui en venaient presque à éprouver les mêmes émotions, de par sa compassion innée. De qui que puisse émaner cette détresse, cela se répétait bien trop souvent ces derniers temps pour qu'elle n'y réagisse pas! Il fallait faire quelque chose, apaiser cette âme effrayée, panser ce cœur blessé avant qu'il ne se vide de toute énergie, de tout espoir et courage!

Se redressant silencieusement, elle descendit de son lit, sortant du dortoir sans faire de bruit, ne voulant ni réveiller les autres padawanes de la chambre, ni alerter qui que ce fut. Puis, pieds nus dans les couloirs, elle se concentra sur la détresse ressentie afin de mieux en situer l'origine et de pouvoir se diriger vers celle-ci. Ses pas la guidèrent ainsi jusqu'à une chambre à part...

*Tiens... Un Maître? Non, je ressens la présence d'un enfant, non d'un adulte. Mais pourquoi dort-il seul ici? Un padawan puni...?*

Intriguée, Nahla analysa tout ce qui pouvait émaner de cette chambre au travers de sa vision de Force, pour y découvrir avec surprise un jeune enfant, moins d'une dizaine d'années sans doute, doté d'un corps à demi humain, à demi... équestre! En y pensant, elle avait déjà entendu parler de cette nouvelle recrue du temple, mais ne l'avait encore jamais croisé. Cela ne faisait pas longtemps qu'il fréquentait le temple, et au vu de la différence d'âge et de niveau, elle et lui ne suivaient pas les mêmes cours, aux mêmes horaires, sans doute, ce qui expliquait qu'ils ne se soient encore jamais rencontrés. Dans tous les cas, ce petit bonhomme avait besoin d'aide et de réconfort, là! Il sanglotait dans son sommeil, s'agitait, cauchemardait, sans doute. Avec précautions, Nahla se faufila donc dans sa chambre, refermant la porte derrière elle, et vint s'asseoir à côté de lui, posant une main douce au possible sur son épaule, tandis que de son autre main, elle lui remettait tendrement, presque maternellement les cheveux en arrière, lui caressait la joue.

"Allons, allons, ne pleure pas, petit bonhomme, tu fais juste un cauchemar... Tout va bien, tu n'es plus seul, je veille sur toi... Lààà..." prononça-t-elle tout bas, chantonnant ces mots tels une berceuse apaisante, de sa voix si douce et gentille, rassurante et amicale... presque aussi maternelle que ses gestes, en fait, sur le coup. Qui que soit ce petit garçon, il transpirait la détresse, et la jeune miraluka ne pouvait tout bonnement pas le laisser ainsi. Son cœur lui dictant autant gestes et paroles que sa raison, elle décida de passer la nuit avec lui, afin d'apaiser son âme effrayée et douloureuse, son petit cœur empli de doutes et de regrets, de culpabilité, d'angoisses toutes enfantines... Et une vieille comptine que lui chantait sa maman lorsqu'elle-même n'était qu'une toute petite fille lui revenant en mémoire, Nahla l'entonna, doucement, tout en continuant ses gestes doux et maternels, rassurants, de ses mains, dans les cheveux et sur le visage du petit garçon au sommeil trop agité...
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-Maman?

étrange, elle n'utilisait jamais le mot bonhomme et sa voix était différente normalement, toutefois le gamin voulut y croire un moment aussi garda-t-il les yeux clos. L'évidence s'imposa cependant à son imagination qui lui promettait que sa maman était bel et bien présente, que c'était lui qui se trompait parce qu'il avait simplement oublié des détails concernant sa vie d'antan. Malheureusement le petit garçon avait une trop bonne mémoire en la matière, impossible de tromper son esprit plus longtemps. Résigné l'enfant ouvrit les yeux, ceux-ci humides de larmes s'adaptèrent tant bien que mal à la chiche lumière. Penché sur son corps une humaine ou quelque chose s'en approchant lui parlait gentiment. Étonné le gamin en oublia de pleurer quelques secondes durant, il se redressa légèrement d'un coup de reins pour se retrouver couché en chien de fusil, l'une de ses pattes de devant repliées sous lui alors que l'autre se tendait délicatement sur les genoux de l'adolescente.

-Tu es qui toi? Un ange?

Sammy observa la drôle de fille qui avait un bandeau sur les yeux puis il examina son dos, non, malgré ses mains fines, sa douce voix et ses cheveux de princesse elle n'était pas un ange... Malgré son apparition plus qu'inattendue, sa bienveillance l'adolescente était juste une Padawan comme lui. Le souvenir du cauchemar s'éloigna un peu alors que curieux, sans la moindre transition de sa nuit au réveil l'enfant entamait la conversation avec son aîné.

-Ah non... Pourtant tu y ressembles! Et sinon pourquoi tu as un bandeau? Tu as mal aux yeux? Tu mets ça pour dormir? Je t'ai réveillé? Pardon...

Le jeune Jedi baissa légèrement la tête et ses joues rosirent délicatement, le tout étant heureusement caché par son teint mat tandis que ses oreilles d'elfe en revanche le trahissaient. Il en revint ainsi inévitablement à son fameux cauchemar, tournant la tête pour ne pas avoir à observer la belle adolescente dans les yeux, trop gêné pour cela.

-C'est à cause de moi si je suis seul... J'ai beau faire des efforts, j'ai fais du mal à un chevalier dans un combat très important, après j'ai voulu aider une princesse méchante à devenir plus gentille, je lui ai promis que les Jedis feraient la paix avec elle, elle m'a suivit et elle a fini en prison. Mon maître dit que c'était fais exprès, que c'est une méchante qui manipullule... Non manipule mais après je l'ai encore mis en danger, mon maître je veux dire en souhaitant l'aider! Depuis il ne vient presque plus me voir. Tu vois, c'est ma faute, en plus je te réveille! Mais comment tu m'as entendu? Je fais tant que ça de bruit? Tu dors où? Tu t'appelles comment?

A nouveau le centaure rougit, il ne parlait pas tant habituellement mais présentement, la pauvre inconnue n'avait pas pu échapper au bombardement. Il faut dire qu'après des jours refermé sur lui-même le gosse avait besoin de se changer les idées, et puis avec son arrivée impromptue la jeune fille remplissait forcément un esprit réceptif de questions. Intrigué le petit garçon-cheval s'installa plus confortablement, posant ses flancs contre le corps de l'adolescente sans trop appuyer non plus, ayant peur de faire s'envoler cette apparition. Le contact semblait déjà établi en tout cas, c'était rapide mais rien d'étonnant avec un enfant de 8 ans. Tout était plus facile de ce côté là lorsqu'on avait l'âge de Sammy; sans compter que cette jeune fille attirait beaucoup naturellement déjà.
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"La nuit veille sur toi, petit ange,
Étoiles et lunes, astres, soleils...
Ne crains rien, aie foi; bien qu'étranges,
Dans cette brume, tant de merveilles!

Sans pluie, point d'arc-en-ciel,
Sans abeilles, point de miel,
Pas de courage sans peur,
Pas de gain sans labeur...

Reprends courage, relève-toi!
Le bonheur t'attend! L'amour, la joie...
Sors de ta cage! Si, tu verras!
Va, petit enfant, trouve ta voie!"


Chantonnant doucement, la miraluka cessa néanmoins lorsqu'elle sentit le petit revenir à la réalité. La méprise de l'enfant la fit sourire, mais elle ne releva pas. De toutes manière, ce petit bonhomme débordait de tant de choses que Nahla préférait le laisser s'épancher, vider sa besace trop lourde pour lui seul, avant de lui répondre. Et il en avait, des choses é dire, et à demander! Des choses expliquant au moins en partie son malaise, d'autres naïves et innocentes qui firent sourire la jeune fille, qui écoutait attentivement tout ce qu'il avait à dire, patiente et compréhensive. Sa bonté, sa gentillesse, sa compassion toutes naturelles, presque innées chez elle, en faisait une excellente amie pour un enfant comme lui, forcément! Lorsqu'il se tut enfin, s'enquérant de son identité, elle répondit, de sa voix douce et rassurante, amicale, et aussi, presque instinctivement maternelle face à tant d'innocence en détresse:

"Je m'appelle Nahla Maluka, et je dors avec les padawanes, dans le dortoir des filles, un peu plus loin dans le couloir.

Et tu n'as réveillé personne, ne t'en fais pas; je ne dormais pas. Si je suis ici, c'est parce qu'en tant que miraluka, je ressens les choses plus que je ne les vois... J'ai senti un petit bonhomme en détresse, alors je suis venue le réconforter!"


Souriant toujours, ayant entouré d'un bras les épaules du jeune centaure, l'adolescente lui désigna son bandeau de sa main libre, l'autre lui caressant toujours les cheveux, dans la nuque. Pas comme on caresse un animal, mais vraiment comme une mère, ou une grande sœur, baladerait tendrement ses doigts dans la chevelure de son enfant ou petit frère.

"Je n'ai pas mal aux yeux, ne t'en fais pas. Je n'en ai juste... pas. C'est pour cela que je mets un bandeau, pour ne pas effrayer ou indisposer les gens, qui trouvent cela horrible et laid. Les miralukas n'ont pas d'yeux. Ils voient autrement...

Et toi? Tu es un chironian, n'est-ce pas? Tu as envie de me parler un peu de toi? Comment t'appelles-tu? D'où viens-tu? Qu'est-ce qui te tracasse et te fait ainsi de la peine?"


Son sourire devint encore plus doux, tout comme le ton de sa voix, empli d'autant de bienveillance que d'indulgence. Pas un ange, hein? L'on aurait vraiment dit, pourtant! Une robe blanche, des ailes et une auréole auraient volontiers remplacé cette bure de padawane, pour sur!

"Si tu n'as pas envie de me parler, ce n'est pas grave non plus, cela dit. Tout ce que je souhaite, c'est que tu ailles mieux et puisse passer une meilleure nuit que les précédentes... Alors ne te forces pas si tu n'as pas envie, d'accord? C'est comme tu le sens!"

Nahla ne désirait pas qu'il s'oblige à l'épanchement s'il n'en avait pas l'envie. L'enfant était libre de son choix. Qu'il se confie ou non, dans tous les cas, elle resterait près de lui à moins qu'il ne la chasse de lui-même, veillant à ce qu'il ne reste pas seul dans cet état.
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-Un Chironian oui oui, comment tu sais ça? Personne ne connait notre peuple ici tu sais! Pas même mon maître sûrement

Le petit garçon s'était vivement redressé, confus d'avoir fait du bruit en cette heure tardive il retomba toutefois sur les draps sans montrer le moindre signe de fatigue. Toute envie de dormir s'était envolée et les cauchemars accumulés de ces derniers temps n'avaient plus l'air d'avoir une emprise sur lui désormais.

-Sinon je m'appelle Samaël, j'ai 8 ans, et toi tu as quel âge? Tu es une grande déjà, bientôt tu seras chevalier non?! Et sinon je viens d'une planète lointaine, je ne sais pas où elle est mais même si je le savais je dirai pas, c'est un secret. Papa et maman ainsi que les autres ont peur que les autres abîment notre planète. Je les comprends, quand je vois Crorucentre... Ah non Crorucancre... Bref tu sais le grand monde tout moche avec des maisons qui vont jusqu'au ciel comme des immenses cubes noirs... On ne peut pas dire que ces gens ont beaucoup de goûts. Au moins le Temple est plus joli mais c'est encore plus beau chez moi. Il y a quelques bâtiments de pierre mais tellement recouverts de végétation qu'on ne sait plus que ce sont des constructions non naturelles.

Nahla lui avait dit de parler de lui après tout, le jeune Chironian adorait évoquer son ancien lieu de vie, la fierté brillait dans ses yeux car ne connaissant pas Naboo ou Alderann il n'avait jamais vu de lieu plus beau que sa planète. Là-bas les centaures vivaient en harmonie avec la nature sans la contraindre tandis que cette dernière respectait ses bienfaiteurs. Bien entendu il y avait des dangers, notamment sous la forme de prédateurs mais cela faisait parti de la vie et pour rien au monde le Chironian ne critiquerait son ancien lieu de vie.

-Sinon comme je te l'ai dis juste avant... Ben je crois que mon maître ne m'aime plus trop. Une fois j'ai blessé un chevalier à la main sans le vouloir et après je l'ai mis en danger au lieu de l'aider. Je ne dois pas être un bon padawan, en plus je n'ai pas d'amis ici... Beaucoup se moquent de moi ou m'ignorent, c'est un peu ennuyeux parfois. Ma seule copine est partie du Temple je ne sais pas où. Enfin bon je suppose que si on ne veut pas me garder, je rentrerai chez moi... Pourtant tu sais j'ai beau adorer ma maison, mes parents je ne veux pas retourner là-bas, pas avant d'avoir appris des choses sur la Force pour aider des gens malheureux, en plus comme j'ai pas de cornes, tu dois savoir qu'on en a sur le front vu que tu connais les Chironian ben je n'aurai pas ma vraie place là-bas même si mes parents m'aiment... Et toi, tu as un maître?

Demanda le jeune Jedi attentif à sa camarade, il avait beaucoup parlé pour se débarrasser de sa propre tâche et enfin écouter son aînée qui l'intéressait bien plus que de raconter sa petite vie et rabâcher ses malheurs.

-Tu sais comment elle est ta planète même si tu ne vois pas? Comment c'était, il y a beaucoup de nature?
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Comme le pensait Nahla, le jeune chironian débordait littéralement. Son invitation à alléger son cœur avait fait mouche, et l'enfant semblait ne plus pouvoir s'arrêter de parler, de raconter, d'interroger... Loin de s'en sentir incommodée, l'adolescente souriait toujours, l'écoutant attentivement, le gardant maternellement contre elle tant qu'il semblait en avoir l'envie, le laissant bouger sinon, ne le retenant pas prisonnier de son étreinte.

Chironian... où avait-elle entendu parler de cette étrange espèce, encore? Ah, oui, dans un vieux dossier sur les espèces peuplant la galaxie, dans la grande bibliothèque du temple. Nahla y passait souvent du temps à étudier, apprendre tout ce qu'elle pouvait, dès qu'elle en avait l'occasion. Après tout, la connaissance demeure l'une des principales armes d'un jedi, avec la Force et le sabre laser! "Il n'y a pas d'ignorance, il n'y a que la connaissance", affirme le code. La chance n'existe pas, la façon dont les choses se déroulent dépend de la façon dont on y est préparé. Dès lors, la padawane se préparait-elle autant que faire se pouvait, étudiait encore et encore. Ainsi avait-elle appris ce qu'était un chironian, même si le chapitre parlant de cette espèce demeurait fort court encore, la galaxie ne disposant que de très peu d'informations à leur sujet. Et pour le reste, le petit Samaël compléta les connaissances de sa nouvelle amie en lui en parlant un peu. Nahla sourit.

"Coruscant est une ville imposante, couvrant une planète entière. C'est vrai qu'elle manque quelque peu de verdure... Mais elle n'en demeure pas moins importante. Elle abrite le sénat, entre autres. c'est la capitale de la galaxie, aussi..."

Amusée, elle prit le temps de repenser à chaque point du flot de paroles de l'attachant petit bonhomme, y remettant un peu d'ordre afin de lui répondre au mieux. Tant de choses l'intriguaient, le tracassaient, l'angoissaient... Il lui fallait le rassurer, le consoler, lui faire comprendre qu'il n'avait pas de raison de penser qu'on le chasserait du temple pour une erreur commise, et tant d'autres choses!

"Je ne me souviens pas beaucoup de la planète où j'ai grandi avant d'être amenée ici... Mais ce n'était pas la planète originelle des miralukas. Maître Amaliël m’a trouvée sur Tatooine. Tu connais Tatooine? une planète aride, faite de déserts, de tempêtes de sables, brûlant sous les feux de deux soleils jumeaux, et peuplée de pillards, de voleurs, et... de gens pauvres. Rien à voir avec ta verdoyante planète, tu vois?"

Samaël... Il s'appelait Samaël. C'était joli comme tout! Tout aussi charmant que le reste de son étonnante personne, d'ailleurs! Loin de le voir comme une espèce d'animal de foire étrange, la jeune Nahla le ressentant plus qu'elle ne le "voyait", elle percevait en lui un jeune garçon plein de bonnes intentions, de motivation, mais encore fort jeune et inexpérimenté, coupable, désemparé, perdu... et trop seul. Passant doucement une main dans les cheveux du gamin, elle lui adressa un sourire encourageant et plein de confiance.

"Enchantée de faire ta connaissance, Samaël. J'ai quinze ans, pour ma part. Mais je suis encore jeune moi aussi, tu sais! J'ai tellement à apprendre, à découvrir, encore! En revanche, il y a des choses que je sais déjà..." dit-elle en pointant un index sur le bout du nez de Samaël, dans un air de confidence, avant de continuer: "Tout le monde commet des erreurs, surtout lorsqu'on est aussi jeune et inexpérimenté. Et aucun maître jedi digne de ce nom ne te blâmera pour cela. Si ton maître passe peu de temps avec toi, peut-être a-t-il simplement trop peu de temps à te consacrer entre ses missions, comme mon maître, que je ne vois que... oh, bien rarement hélas! Deux à trois fois par an, il m'emmène avec lui en mission. Sinon, au mieux ai-je la chance de le croiser une heure ou deux par semaine, lorsqu'il repasse au temple, entre deux missions... Tu vois? Il ne faut pas t'en faire! Tant que tu possèdes un lien avec la Force, que tu souhaites ardemment faire le bien, de tout ton cœur..."

Ce disant, Nahla posa une de ses mains sur son cœur à elle, et l'autre sur celui de Samaël, un sourire toujours aussi doux que le ton de sa voix aux lèvres, le visage tourné vers le petit centaure même si cela ne lui était pas nécessaire pour le voir. Question de principe; la jeune miraluka savait qu'il était perturbant pour un interlocuteur non aveugle ou miraluka lui-même, lorsqu'un interlocuteur s'adressait à vous sans avoir le visage pointé dans votre direction. Alors, elle faisait ce petit effort, pour mettre à l'aise les personnes avec lesquelles elle entamait une conversation.

"C'est cela, l'important. Si tu as le désir sincère de devenir jedi, en sachant ce que cela signifie et quelles responsabilités incombent de cette vocation, que la Force est avec toi - et je suis certaine qu'elle l'est! - et que tu donnes tout le meilleur de toi dans ce but, à chaque jour de ta vie qui passe... Alors, Samaël, qu'importe tes erreurs, qu'importe tes échecs. Tu seras un excellent chevalier jedi! Tu sauveras des vies, tu protégeras la paix dans la galaxie, et même si parfois tu échoues, tu auras la conscience tranquille, et le cœur léger, sachant que tu auras fait tout ton possible.

Aucun jedi n'est invincible. Nous commettons tous des erreurs. Mais ce n'est pas le nombre de fois que nous chitons, l'important, ni même la gravité de ces dernières. L'important, c'est combien de fois nous nous relevons, et relevons nos compagnons avec nous. L'important, c'est que nous continuions d'aller de l'avant, quoi qu'il advienne, que l'on s'entraîne jour après jour pour devenir meilleurs, que l'on étudie pour devenir plus sages, que l'on écoute pour mieux apprendre, mieux comprendre... Comprends-tu?"


Ce sourire si rassurant... cette voix si douce... si paisible! Ne s'inquiétait-elle donc jamais de rien, elle? Se mettait-elle parfois en colère, ou tremblait-elle face à certains ennemis? Elle avait quinze ans; une grande au regard du petit centaure, mais une jeune padawane encore, pour les autres, avec peu d'expérience, et qui pourtant faisait preuve de tant de sagesse! Abnégation, loyauté, bonté, douceur, gentillesse, amour, patience, humilité... Où diantre cachait-elle ses défauts, cette adolescente-là?!
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-Tu dois avoir raison-Fit le petit Chironian après un temps de réflexion sans trop en rajouter non plus parce qu'il ne saurait que dire de plus avec tant de sagesse.- Mais si j'en fais encore d'autres des bêtises et que je blesse quelqu'un pour toujours? Tu crois que c'est pardonnable toi?

Désormais trop réveillé pour se rendormir, tout du moins pour le moment, Samaël posa un sabot à terre suivit de l'autre. Désormais il faisait le clown, les deux pattes avant sur le sol et le reste du corps allongé sur le drap. Lentement dans un semblant de chute le Padawan glissa agilement jusqu'au bord en se rattrapant finalement au dernier instant d'un petit sursaut. Les yeux bleus du gosse se posèrent sur l'adolescente qu'il jaugea en un trois quart de cercle autour de sa personne effectué au petit pas relevé. Visiblement l'heure était au jeu désormais pour le jeune Jedi qui prit un air faussement inquisiteur.

-Mais tu ne m'as toujours pas dis comment tu connais mon espèce. Tu as été sur ma planète? Et comment tu as fait pour survivre su cette planète avec plein de sable? Y'avait vraiment pas d'arbres ni d'herbes?!

Le garçon perdit son air de policier en plein interrogatoire et finit par s'assoir sur son arrière-train pour l'écouter. Visiblement parler de son passé ne semblait pas aussi difficile que pour d'autres ici qui avaient déjà piqués des crises. Une fois Samaël avait discuté avec un petit rodien, ce dernier lui avait raconté son histoire et quand bon public le centaure avait voulu lui demander ce qui s'était passé ensuite, son conteur s'était enfuis en pleurant. Pourtant c'était lui qui avait commencé! Ensuite une humaine de 10 ans lui avait posé plein de questions sur sa vie dans la nature avec ses parents, son clan, évidemment Sammy lui avait rendu la pareille, et dès lors il s'était prit une gifle! Les gens étaient bizarres quand même. Cependant pour une fois l avait le droit à un vrai échange alors il n'allait pas s'en priver.

Se dégageant gentiment des mains de l'adolescente, le Chironian eut un petit rire. Il avait déjà reculé lorsque le doigt avait touché son bout de nez et il se déroba lorsqu'elle toucha son coeur mais revint aussitôt avant de s'enfuir à nouveau. Le garçon était un être très sociable et gentil mais il avait gardé ce petit côté sauvageon, désormais il s'en amusait plus qu'autre chose même si normalement il n'aimait pas trop le contact. Avec Nahla c'était plus facile, elle était si douce, alors autant rire un petit peu... Et puis il avait si hâte d'écouter ses détails que rester en place était difficile. Pourtant il fallait bien alors le petit garçon s'assit et ouvrit grand ses oreilles.
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Nahla sourit. Le petit chironian, à présent totalement éveillé, semblait bien parti pour une nuit blanche! Tout du moins n'avait-il plus sommeil pour l'instant, et risquait-il de ne pas le retrouver avant qu'elle n'ai satisfait sa curiosité. Échappant à son étreinte, esquivant ses mains lorsqu'elle tenta de l'approcher tandis qu'elle lui parlait encore, il s'était même mis debout et lui avait tourné autour d'un air inquisiteur le rendant comique comme tout. L'adolescente ne put d'ailleurs s'empêcher de pouffer légèrement de rire derrière l'une de ses mains face à pareil cirque. Ce gamin était adorable, mignon comme tout, drôle, gentil... Comment pouvait-il se sentir aussi seul?! Les autres padawans ne l'aimaient-ils pas, chou comme il était??? Nahla peinait à le concevoir. Quant à imaginer qu'on puisse le juger, le traiter trop différemment pour qu'il se sente à l'aise, elle n'y pensa pas, sur le moment. Pour elle, c'était naturel, normal, de le traiter comme tout un chacun. Qu'il ait un corps de cheval, une tête de mon calamari, de gungan, des lekkus, une paire de cornes ou pas, qu'importait? Un jedi respecte la vie, quelle qu'elle soit, et doit savoir se montrer diplomate en toutes circonstances ou presque. Innée chez la jeune miraluka, cette qualité ne l'était pourtant pas chez tous... Et souvent, Nahla l'oubliait.

"On commet tous des erreurs. Tu sais... Des gens sont morts, à cause de moi. Je crois que dans le genre 'blessé pour toujours', on ne peut faire pire. Pourtant, je vais de l'avant. Si je m'arrête, si je recule, si je m’apitoie sur mon erreur et ce qu'elle a coûté à ces gens, crois-tu que cela arrangerait quelque chose?"

Elle secoua tristement la tête de gauche à droite, doucement. Son sourire s'était fait plus amer, tandis qu'elle lui racontait cela, mais elle continua, voulant qu'il comprenne pourquoi il ne devait pas vivre derrière sa culpabilité, mais avancer, encore et encore.

"La meilleure façon que j'aie de 'me faire pardonner', ce n'est pas en gâchant ma vie à cause de mes erreurs, mais au contraire, en en tirant leçon pour mieux avancer, mieux continuer. Alors, je m'entraîne jour après jour, sans relâche, et je fais de mon mieux, quoi qu'il advienne.

J'ai commis des fautes, et j'en commettrai encore. On en commet tous. Mais comme je te l'ai dit, l'important, ce n'est pas les fautes en elles-mêmes... Même si parfois, elles sont graves. On en subit les conséquences, on accepte la punition, et on continue, on se relève, on repart vers l'avenir, sans s'arrêter sur le passé, qu'on ne peut changer."


Elle lui adressa un adorable sourire en concluant sa réponse. Quoi qu'ait pu faire ce môme, il avait bon cœur. Et il voulait bien faire. Dès lors, pour tant qu'il ne s'arrête pas sur un passé qu'il ne pouvait de toutes manières pas modifier, pourquoi serait-il à blâmer? Il s'entraînait pour devenir jedi, cherchait à faire le bien, et en ferait très certainement autour de lui. Sa différence représentait peut-être une épine dans sa chair face à certaines personnes ou situations. Mais Nahla était également persuadée que cette différence pouvait aussi lui apporter des avantages. Dans quelques années, quand il aurait grandi, muri, en force, en sagesse, quand il serait devenu un jedi, Samaël en serait très certainement un hors du commun! Mais pour l'heure, ce n'était encore qu'un enfant... Un petite garçon qui n'avait plus sommeil, mais apparemment, très envie de jouer...

La jeune miraluka sourit, amusée. Il était tard... Le couvre-feu, tombé depuis plusieurs heures à ,présent, ne devait pas être transgressé. Si un maître passait dans les couloirs et les entendait, ils seraient sans doute punis! Pourtant, Nahla demeura auprès du petit chironian, n'écoutant que son cœur, ce dernier lui chuchotant à l'oreille que l'amitié qu'elle pouvait lui apporter le réconforterait et lui permettrait de mieux aller de l'avant. Après tout, l'adolescente obéissait presque toujours, se montrait exemplaire dans sa conduite... Lui reprocherait-on vraiment d'avoir porté secours et affection à un petit bonhomme trop seul, cauchemardant dans une chambre où nul compagnon ne pouvait même l'entendre et venir le rassurer?

"J'ai vu un croquis d'un chironian dans un vieux livre. Il parlait des différentes espèces de la galaxie, mais cela ne racontait pas grand chose sur la tienne. Voilà comment je sais ce que tu es, Samaël.

Quant à Tatooine... Non, il n'y a pas une plante de vivante là-bas sinon d'horribles buissons tout desséchés et des cactus, et encore! La planète vit surtout de par le commerce qui y est pratiqué. On y importe l'eau et la nourriture dont on a besoin pour vivre, mais tu as raison... Ce n'est pas agréable de vivre là-bas. Une planète verdoyante, comme Naboo, par exemple, c'est tellement plus joli et agréable!"


Elle sourit tendrement au petit bonhomme, à présent assis en face d'elle. Le sommeil finirait bien par les emporter, tous les deux. Mais pour l'heure, le temps demeurait au dialogue. Tant qu'il aurait des questions à lui poser, elle écouterait, et répondrait. Et s'il séchait, alors elle le questionnerait à son tour, jusqu'à ce que le sommeil finisse par les emporter tous les deux!
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-Alors pourquoi les gens vivent sur Tatooine et pas sur Naboo? Tu as déjà vu Naboo, tu as déjà voyagé?

Samaël ne tenait plus en place. D'un côté il voulait jouer, de l'autre il voulait parler, c'était donc difficile de choisir. Par manque de chance pour Nahla le Chironian était bien capable de faire les deux avec sa constitution... A moins qu'elle ne soit capable de gérer les deux. Sautant sur le lit bien plus souplement que ne le laissaient penser ses 4 sabots ferrés le gamin montrait déjà de magnifiques capacités en agilité. Oh lui ne serait jamais un de ces Jedi qui accumule roulades sur roulades mais il avait un autre style, et c'est en mêlant le jeu et l'écouter que le Padawan commença à s'en rendre compte. Sa différence n'était pas un défaut... Et ses erreurs restaient horribles mais il n'était pas le seul à en commettre, de plus y penser n'aidait pas son maître ni personne, alors autant avancer. En effet le gosse ne voulait pas être un boulet pour sa nouvelle famille, il n'oubliait pas l'ancienne mais avait le sentiment que d'y retourner serait un échec. Ses parents seraient heureux de le voir mais ils ne sauraient pas quoi faire de lui sans ses cornes, de plus les étoiles avaient prédis que Sammy devait partir représenter sa tribu au-delà d'elles, sur une planète lointaine; ainsi le centaure ne devait pas échouer.

-Est-ce que tu veux jouer? On pourrait faire plein de choses sans être trop entendu, et puis ça ne fait pas plus de bruit que parler! Enfin sauf si tu veux dormir bien sûr...

Samaël rougit délicatement, se rappelant que c'était lui qui avait réveillé la Miraluka. Il revint près de l'adolescente, négociant un chemin parmi les draps qui sillonnaient son lit défait. Se posant délicatement sur ses genoux, le gosse étendit ses longues jambes fines et gracieuses de poulain sur les jambes de la jeune fille. Il prenait garde à ne pas peser sur elle bien que malgré les apparences, il ne soit pas si lourd, son ossature étant légère, tenant bien plus du pur sang que du trait.

-Tu es au Temple depuis quand toi? Longtemps si tu ne te souviens plus de ta maison avant...
C'est mieux comme ça, ça doit être plus facile de ne plus se rappeler pas vrai?
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"Les gens vivent sur Tatooine parce que c'est une planète de la bordure extérieure où il est aisé de pratiquer des activités et commerces illicites sans être inquiété par les lois, les forces de l'ordre, les jedis... Malheureusement, beaucoup de gens pauvres y vivent aussi... Des esclaves, ou d'autres pauvres bougres n'ayant pas les moyens pour quitter la planète. Tu sais, la vie est souvent difficile, pour beaucoup de personnes..."

Elle sourit presque tristement en repensant à Tatooine... ELle y avait vécu ses cinq premières années, et en gardait de bien douloureux souvenirs. Ses parents... Certes, adoptifs, mais parents malgré tout, l'y avaient élevée avec leurs maigres moyens... Et de par ce qu'elle était, elle, Nahla ne leur avait attiré que des ennuis, bien malgré elle... jusqu'à ce qu'un hutt envoie carrément des mercenaires "marchander" avec le couple. Shaï'la, sa maman twi'lek, y avait perdu la vie, puis Tanooh, son époux mirialan, l'avait rejointe dans la Force, confiant leur petite fille à un vieux chevalier jedi qui passait par là...

Détournant un instant le visage, baissé en direction du sol, Nahla se reprit, changeant de sujet. Ce qui n'était guère difficile avec le petit Samaël, qui en changeait sans cesse, ne tenant pas plus en place en paroles qu'en actes, se relevant, se recouchant, se baladant, sautillant, s'allongeant à nouveau, s'asseyant... La jeune miraluka sourit.

"Naboo est une magnifique planète, en revanche. On y trouve de verdoyantes forêts, prairies en fleurs, des lacs, des rivières, un climat tempéré très agréable, et la capitale est magnifique elle aussi, faite de vieux bâtiments en pierres naturelles... d'imposants édifices, surtout le palais royal, mais en parfaite harmonie avec le reste du décor. J'aime beaucoup Naboo, et je suis sûre que tu aimerais aussi beaucoup cette planète!"

Ne l'écoutant apparemment qu'à demi, le petit centaure s'était encore relevé et demandait à jouer, à présent, clairement. En pleine nuit? Ils allaient peiner aux cours, le lendemain... Et puis, s'ils réveillaient les autres, ou se faisaient prendre? Ils se feraient gronder!

"Demain, ce serait plus raisonnable, tu ne penses pas? Il nous faut être en forme pour nous entraîner à devenir de bons jedis, n'est-ce pas?"

Elle lui sourit, amusée. Jouer... Avait-elle seulement joué avec quelqu'un, un jour, hormis ses parents adoptifs? Pas vraiment. Au mieux taquinait-elle parfois ses amis, ou la taquinaient-ils, mais jouer vraiment, non. Nahla passait tout son temps libre à étudier, s'entraîner, méditer, réciter le code, se former... Elle fit pourtant un effort en proposant au chironian de se retrouver le lendemain, après les cours.

"Je n'ai qu'une demie journée de cours, demain... je pensais méditer, l'après-midi. Tu aurais envie de venir méditer avec moi? Tu verras, on peut méditer tout en s'amusant... promis!"

Mais alors qu'elle lui proposait cela, Samaël enchaîna les questions, et toucha un point sensible. Le laissant s'installer sur ses genoux, Nahla déglutit, et répondit simplement, plus bas, s'efforçant malgré tout de ne pas perdre son sourire, toujours aussi doux:

"Je suis au temple depuis que j'ai cinq ans. Cela fait donc... dix ans que j'y suis. Quant à ma maison d'avant... Si, je me souviens. Et je ne souhaite pas oublier. Les souvenirs sont connaissance, et la connaissance est utile à la sagesse. Un jedi ne doit pas fuir ses souvenirs, mais en tirer leçon..."

Un léger soupir plus tard, elle conclut sur un sourire presque taquin, revenant au sujet précédent avant qu'il ne puisse déceler son trouble, de préférence:

"Alors, pour demain, cela te convient-il, petit chenapan? On se retrouve à la cantine, on mange ensemble, puis on va s'entraîner tous les deux?"
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-Bon d'accord demain alors...

Lança le petit un peu déçu. Désarmé par la patience de son aîné, Samaël n'eut pas d'autre choix que de sauter dans son lit, il chipota encore un peu pour se coucher mais rien n'y fit, le résultat serait le même le gamin le savait. Heureusement la promesse de s'entrainer avec la jeune fille demain l'aidait à se calmer, il avait hâte bien que lui aurait préféré jouer plutôt que travailler. Enfin bon avec la Miraluka et toute ses histoires en réserve ça risquait de se transformer en quelque chose d'intéressant. Samaël espérait apprendre plein de choses avec l'adolescente et ainsi s'améliorer. Après tout bien que ce soit difficile à accepter, désormais la vie du petit Jedi serait plus dur que celle d'un gosse de son âge, moins drôle aussi. Certes il pouvait avoir de bons moments, des amis et des jeux mais comparé aux autres ce serait dérisoire. Pourtant Samaël décidé à rendre fier son clan ne s'en offusquait pas, non il ne fuirait pas... Et de se savoir soutenu par Nahla l'y aiderait sûrement.

-Bon et bien bonne nuit... Et encore merci hein! Toi aussi si tu as un problème tu pourras m'appeler, et si tu fais un cauchemar je suis sûr que j'entendrai.

Le Padawan ne doutant pas de ses capacités à veiller une jeune fille qui avait au moins 6 ans de plus que lui ramena la couverture sur lui, cachant ainsi son corps chevalin, ce qui le faisait apparaître comme un humain "normal" à part ses oreilles d'elfe. Le petit garçon sourit en regardant les draps remontés jusqu'à sa poitrine puis ferma les yeux. Il se sentait normal, même sans couverture quand Nahla était avec lui, elle était si gentille. D'ailleurs comme par miracle le centaure qui était tout de même fatigué malgré les apparences s'endormit très rapidement.

[HJ: voilà rp fini Very Happy ]
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~ Ambiance Musicale ~

Il était... tellement mignon et adorable! Nahla sourit tendrement tandis que le petit bonhomme sombrait dans le sommeil, emporté au pays des songes. Elle le borda, dans un geste maternel, avant de se relever en silence. Oui, demain, s'il en avait toujours envie, ils iraient s'entraîner ensemble, et, pourquoi pas, jouer aussi, durant la pause de midi ou après les cours, en fin de journée. Demain, elle apprendrait à le connaître davantage, à son plus grand bonheur!

Les dernières paroles du demi poulain résonnaient encore dans les pensées de la miraluka, qui sourit. Lui, le petit bout de chou tout perdu, désorienté, coupable et solitaire, si peu sûr de lui en tant que padawan, se proposait déjà de jouer les chevaliers servants auprès d'elle, de l'aider si elle en avait besoin, d'apaiser ses angoisses si elle se retrouvait à cauchemarder à son tour... Vraiment, quel adorable personnage! Un grand cœur, de nobles buts, un futur jedi à l'âme noble: voilà ce que Nahla discernait en lui. Contrairement à la plupart des autres padawans, elle ne s'arrêtait pas au physique étrange du centaure, mais à ce que renfermait cette enveloppe charnelle. Le plus important, ce n'était pas ce à quoi l'on pouvait bien ressembler ou pas, mais l'usage que l'on pouvait faire du corps que l'on possédait et de ses facultés. Ce qui importait, c'étaient les intentions et la manière de les mettre en pratique au jour le jour, et non pas juste l'image que l'on pouvait bien refléter de soi dans un miroir... ou dans le regard des autres.

"Je n'en doute pas, petit Samaël, et t'en remercie..." murmura-t-elle en souriant tendrement, son attention rivée sur le jeune padawan, qu'Orphée berçait déjà au creux de ses bras, sans doute. "Je suis certaine que tu deviendras un grand jedi, plus tard. Alors, ne te décourage pas!"

Se penchant sur la petite frimousse endormie, Nahla posa une main sur la tête de l'enfant, lui remettant quelques mèches rebelles en arrière tout en déposant un baiser sur son front, avant de se relever et de quitter la pièce, sur la pointe des pieds. Demain serait un autre jour. Demain, ils se retrouveraient avec joie, tous les deux, partageraient un temps constructif et agréable à la fois, ensemble, et apprendraient à mieux se connaître. Demain, ils parleraient encore de tout et de rien... Et Nahla s'en réjouissait d'avance. Cette amitié tout nouvellement naissante la rendait heureuse, l'enthousiasmait vraiment! Car s'il était de prime abord surtout spécial physiquement, pour elle, le jeune Samaël Akiam s'avérait surtout spécial en un tout autre sens. Pour elle, il s'agissait d'un jeune garçon plein d'avenir, au cœur bon et généreux, enthousiaste, spontané, honnête et franc. Un véritable ami pour qui gagnerait son cœur, et un futur chevalier jedi des plus prometteur qui, comme elle, ne vivrait que pour protéger cette galaxie des horreurs dont elle n'était que trop victime. Un allié. Un compagnon à nul autre pareil.



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