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Événement rare : l'émissaire de la Dame Noire se trouvait aujourd'hui être une Rodienne, ce qui surpris le résident temporaire. Les natifs de Rodia avaient, de mémoire Sith, toujours été minoritaires, lorsque le centre névralgique de l'Ordre était à la surface de Korriban. Espèce probablement très sensible à la sécheresse, les Rodiens fuyaient l'académie comme les Umbaranes la lumière, occupant plus aisément le rôle d'espions, d'informateurs, ou de messagers pour le compte des disciples du côté Obscur.

La représentante sus-mentionnée de cet ancestral peuple de chasseurs jouait nerveusement avec les replis de sa tunique noire à doublure pourpre (les tons visiblement de Dame Ynnitach, tant on les retrouvait partout sur Dromund Kaas). Ses grands yeux semblables au ciel nocturne étoilé luisaient de gêne, chose que Varis sentait aussi bien par le truchement de la Force qu'avec son odorat (la Rodienne libérant régulièrement des phéromones censées indiquer son état émotionnel). Les productions odoriférantes (très désagréables pour les proches-humains) ajoutèrent à l'humeur maussade du Miraluka, qui ne dissimula pas son aigreur.


« Hé bien je patienterai ; j'ai déjà précisé à un autre émissaire que je n'étais pas pressé. » Conclut sèchement le quadragénaire, en faisant mine de se retourner pour mettre fin à la discussion.

- Mais... Seigneur Varis... Tenta de répliquer pitoyablement la servante en se tassant, avant de gesticuler de ses mains s'achevant par des ventouses : Le protocole exige que vous passiez en priorité pour l'audience ! Votre rang vous y autorise, alors pourquoi perdre votre temps ? Interrogea la créature à la carnation verte en serrant son datapad comme une noyée avec sa bouée.

Jeneth ne répondit pas, actionnant par télékinésie la cellule commandant la fermeture de sa porte. Un chuintement mélodieux accompagna la disparition de la Rodienne, figée dans une posture choquée et stupéfaite. La tête lasse, le visiteur de la nouvelle base Sith se pinça l'arrête du nez, s'arrêtant comme à chaque fois sur le relief en creux de sa cicatrice, puis vérifia la position de son bandeau. Espérant ne plus subir d'autres interruptions ineptes, le maître des arcanes noires réintégra le sol de son appartement, tâchant de méditer encore un peu dans ce décor dépaysant.

Dromund Kaas n'irradiait pas du tout la même aura obscure que le berceau des ennemis héréditaires de l'Ordre Jedi. Et pourtant, cette planète de la Bordure Extérieur ne manquait pas de prestance. Sa malfaisance ne vous asséchait pas la bouche, comme sur Korriban, et ne vous prenait pas à la gorge. Elle ne sautait pas aux yeux de l'observateur qui, contemplant des étendues désertiques, devinait que toute vie avait déserté ce monde isolé. Dromund Kaas collait à la peau, pesait sur les nerfs et animait chaque ombre de mouvements sinueux. Ses marécages interminables et son épaisse mangrove promettaient de receler une faune et une flore meurtrière, bouffie de vilenie et de fourberie à force de subir l'influence néfaste de l'atmosphère pollué par le côté Obscur. Ce qui devait bien arranger la mentor de Zora.

La nouvelle Dame Noire n'avait pas perdu de temps, en déménageant le gros de l'armée Sith sur le seul monde habitable du système Dromund dès son investiture. A son arrivée sur le quartier général, Varis avait pu constater quelle discipline militaire régnait déjà sur la cité enfouie au sein de la canopée et des orages électromagnétiques, ainsi que le niveau de soin attribué aux installations défensives. Tourelles anti-aériennes, patrouilles de surveillance occupant l'espace aérien en permanence, soldats en faction au sol de jour comme de nuit et contrôles radio de tous les vaisseaux entrant dans les abords de la base. En un mot comme en cent, Dromund Kaas n'était rien de moins qu'une immense caserne dédiée à l'édification de l'armée Sith, sous le commandement de Darth Ynnitach, qui occupait pour sa part un palais vaste et luxueux négligemment installé au centre du complexe.

Incapable de faire le vide avec le son répétitif de la pluie battant sur la surface en plastacier de sa chambrée et le lointain écho de bottes marquant le pas en cadence, le père d'Elora Faren abdiqua, rouvrant son champs de perception au monde qui l'entourait, et repensant à son arrivée sur les lieux.

Après avoir convié les membres de l'ordre Sith à sa nomination officielle au rang de Dame Noire, la métisse Anzati avait entamé une purge dans ses rangs, affichant le désir évident d'éliminer les pro-Keto et les suivants de Darth Sinya (déclarés ennemis et traîtres de l'Ordre Sith par Ynnitach) afin d'étouffer le schisme menaçant de distordre les Siths de Korriban en deux. Par la même occasion, cette démonstration de force avait permis à la Dame Noire d'abattre les opposants à sa nomination, réduisant au silence ses rivaux et détracteurs les plus virulents. L'effet à moyen terme du "nettoyage" chez les adeptes du côté Obscur fut une exode massive de Korriban vers Dromund Kaas, principalement chez les gradés Siths. Tous se précipitèrent vers la salle de trône de leur implacable leader, bataillant pour être parmi les premiers à jurer servitude et fidélité à la femme à poigne. Le message lancé par la semie-Anzati n'était donc pas tombé dans l'oreille d'un sourd : la Dame Noire exigeait un serment d'allégeance unanime de ses administrés, pour unifier les ennemis des jedis sous une même suzeraineté et remettre l'ordre Sith d'équerre.


* Une sarabande d'hypocrisie... Qui ne la protègera pas des complots. Heureusement que nos ennemis n'en surent jamais rien ; notre Ordre aurait perdu toute crédibilité, sinon... * Soupira sombrement Jeneth en estimant qu'il ne risquait plus de tomber sur la Rodienne en sortant de ses appartements.

A l'allure lente d'un promeneur, Darth Varis partit déambuler dans les couloirs de la tour résidentielle réservée aux "invités" de passage, sans chercher à rejoindre un lieu précis. Une petite plaisanterie de Darth Ynnitach attendit tous les faiseurs de courbettes, partis tôt pour lécher les bottes de leur souveraine : aucun tracé hyperspatial ne ralliait Dromund Kaas. Pire, la planète ne pouvait être rejointe d'un simple saut en vitesse supraluminique, condamnant tous les ergoteurs et faiseurs de fausses promesses à fouiller le système Dromund de fond en comble pour dénicher le nouveau quartier général Sith. La Dame Noire avait clamé haut et fort le nom du nouveau foyer de son Ordre, mais s'était bien gardée d'en donner les coordonnées... Sans doute pour mettre à l'épreuve la détermination de ses futurs serviteurs. Et peut-être aussi pour éprouver l'efficacité des dispositifs naturels et artificiels cachant la base... N'échappant pas au carcan de la diplomatie d'apparat, le Miraluka n'avait pas tardé à s'envoler à son tour, à bord de son chasseur personnel. Délaissant Korriban, sa si belle et si vénérable académie, il découvrit les austères et spartiates tours de permabéton de Dromund Kaas, deux semaines standards plus tôt (coup de chance : la planète opérait sa révolution en vingt-quatre heures, ce qui préservait ses résidents du décalage horaire).

Le pédestre quadragénaire arbora une moue de dégoût, en maugréant contre la Dame Noire qui, en vidant Korriban de ses effectifs non-estudiants, avait par la même asphyxié l'académie. L'ancestrale construction de pierre brute n'avait conservé, du remaniement administratif, que sa fonction éducative, la planète se métamorphosant à la demande d'Ynnitach en monde-école supervisé par une poignée de professeurs tous plus agacés les uns que les autres d'être laissés en arrière. Mais depuis qu'il était devenu de bon ton de suivre les directives de la Dame Noire séance tenante, les seigneurs Siths gravitaient autour du palais, en bons vassaux qu'ils feignaient d'être ; quant aux guerriers, ils profitaient de leur venue sur Dromund Kaas pour se tenir au fait des dernières intrigues en vigueur et prolonger au maximum leur séjour.


* Il serait temps que tu sautes le pas, Jeneth... * S'admonesta intérieurement le quadragénaire aux cheveux argentés, en gardant à l'esprit que d'autres affaires plus importantes que la flagornerie de cour requéraient son attention.

Seulement voilà : Darth Varis repoussait toujours l'échéance. Lorsque son chasseur avait percé la couverture nuageuse épaisse et parasitée de Dromund Kaas, le Miraluka avait été pris en tenaille par deux patrouilleurs qui relevèrent d'un ton protocolaire son grade et nom Sith, avant de l'orienter vers une plate-forme d’atterrissage. Depuis que le seigneur Araya ou encore l'Hapienne Bella Hyuvi étaient arrivés à la base, une procédure avait été instaurée pour fluidifier le trafic aérien et gérer au mieux l'afflux massif de visiteurs. Selon son rang (seigneur ou guerrier), le membre de l'ordre pénétrant sur le fief de Darth Ynnitach était adressé à une aire d'atterrissage précise. Accueilli dans les formes, on lui affectait ensuite un appartement (simple et fonctionnel pour les guerriers, confortable et à peine plus spacieux pour les seigneurs) et on se hâtait de lui trouver un créneau pour qu'il puisse sans tarder présenter ses vœux de servitude à la Dame Noire, afin de libérer au plus vite ses quartiers. La cité de Dromund Kaas n'avait pas vocation à héberger tout l'Ordre, aussi l'intendance s'efforçait-elle d'encourager les hôtes de marque à ne pas prolonger leur séjour plus que de raison.

L'ancien prisonnier d'Ondéron, perdu dans ses pensées, sourit largement dans le vide. N'en déplaise à la maîtresse des lieux, il devait être pour l'instant le visiteur le plus tenace de l'ordre Sith, avec ses quatorze jours au compteur ! La faute à une situation contradictoire : il ne désirait pas s'agenouiller devant la Dame Noire pour lui répéter des promesses creuses mille fois entendues, mais se savait tenu de le faire, au regard de son rang. Un seigneur Sith ne prêtant pas serment d'allégeance, surtout s'il était le seul dans son cas, s'attirait fatalement la méfiance, voire l'hostilité, de l'occupant du trône. Or, l'actuelle occupante avait par le passé prouvé que, dans son esprit, tout individu lui inspirant méfiance devait mourir. Jeneth, qui avait d'autres projets en tête que de finir décapité, luttait donc depuis deux semaines pour aller apaiser les craintes paranoïaques d'Ynnitach, sautant toutefois sur la première excuse venue pour remettre à plus tard son tour. Le Miraluka avait perdu le compte depuis longtemps, mais, à peu de chose près, il avait laissé une grosse vingtaine de guerriers Siths (des subordonnés, donc) lui passer devant dans la procession vers la salle du trône de Dromund Kaas, et environ deux fois moins de ses homologues seigneurs Siths.


* Mais ça ne peut plus continuer ainsi... Je gaspille ici un temps précieux ! Pendant que les jedis bourrent le crâne d'Elora d'idioties pacifistes, je reste là capricieusement, à flâner dans une tour de lotissements morne et ennuyeuse, sous cette pluie battante et incessante. Finissons-en une bonne fois pour toute, que je sois débarrassé de cette corvée ! De toute façon, je suis convaincu qu'Ynnitach ne se fatigue même plus à savoir qui vient lui promettre obéissance éternelle. Elle doit passer ses journées affalée sur sa couche, à déguster du vin Corrélien, en épiant chaque ombre d'un œil suspicieux. * Songea effrontément le natif d'Alphéridie, avant que sa vision de Force ne lui révèle un intriguant détail.

En face de lui, à porté de blaster, une silhouette le fixait, une expression indéchiffrable sur ses traits harmonieux emprunts de félinité. Sith à n'en point douter, l'inconnu (mâle,
a priori) battait l'air de sa queue couverte de fourrure, tel un Gualama de Naboo emplit de curiosité. Peu versé dans la Xenobiologie, Jeneth ne sut dire s'il avait dans son champs de perception un Gurlanin, un Cathar ou un Farghul, trois espèces qu'il savait être des anthropomorphes félidés. Un instant, le Miraluka se demanda s'il était vraiment le fruit d'un examen visuel, et si oui, ce qui lui valait d'être l'objet d'une telle fixation. Puis, en tressaillant involontairement, il se remémora avoir souri dans le vide en pensant à la pagaille administrative que devait engendrer son séjour très prolongé.. Une mimique de sympathie que son "admirateur" avait due prendre pour lui (d'autant que le sourire rêveur pouvait aisément paraître enjôleur chez les Miraluka, dont l'absence de "regard" à proprement parler empêchait les nuances de style).

« Laissez-moi deviner : vous êtes venu sur ce splendide lieu de villégiature pour profiter du climat ensoleillé et de l'amabilité des autochtones ? Grinça Darth Varis à l'adresse du bipède aux yeux dorés en esquissant un geste vers la baie vitré dévoilant l'humidité et l'inhospitalité caractéristiques de Dromund Kaas. Avec un peu de chance, Jeneth parviendrait à faire passer son sourire rêveur pour une moue sardonique ou ironique.. Le seigneur Sith enchaîna, d'un ton sérieux et quasiment affirmatif : A moins que, comme tous les résidents de cette tour, vous ne soyez ici que pour assurer notre Dame Noire de votre pleine et entière dévotion... »
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*Bah... Je n'en voudrais même pas en mec super chaud qui sait faire des supers trucs*

Fit-il en voyant passer devant lui une espèce de mouche géante affublée d'une robe, une rodienne voilà le nom. Cette dernière se promenait dans les couloirs ou plutôt galopait tout en répandant une odeur nauséabonde que l'odorat fin de Naël distinguait sans peine. Le jeune homme, de mauvaise humeur à cause de la boue, de la saleté environnante mais surtout d'Ynnitach en personne n'hésita pas à lui grogner dessus et lui claquer la porte au nez. La pauvrette n'apparut plus jamais devant ses yeux après être allé frapper à une énième "chambre."

*Elle a du avoir peur de moi, je suis tellement charismatique... *

Pensa le guerrier Sith, n'hésitant pas à jouer sur l'autodérision. A moins qu'elle n'ait trouvé la mouche mâle qui lui fallait pour pondre plein de petites larves. Beuârk, mais après tout pourquoi pas. Vu la tête de cette planète mal rangée, ça serait un joli nid idéal pour elle. Son affreuse odeur devait être celle d'une fille en chaleur, bah, qu'en savait-il lui des femmes? Toutes races confondues, ces dernières le confondaient... A commencer par Ynnitach qui après l'avoir laissé planté-dans tous les sens du terme.- un sabre-laser dans le poumon espérait qu'il se soumette.

13 jours que Naël grinçait des crocs à l'idée de faire la révérence! Et selon les rumeurs il n'était pas le recordcatman, un autre homme était parvenu à résister 14 jours... Un mira... Un milalala enfin quelque chose dans ce goût là. Naël poussa finalement un soupir alors qu'il était sous sa douche, il fallait absolument qu'il accepte la domination de l'Anzati pour avoir la paix... Mais ce qui le décida vraiment, ce fut que son eau devint glaciale. Le félidé s'extirpa de là en miaulant de froid, une serviette sur sa poitrine façon jeune demoiselle indignée. Bon... Il allait falloir demander un plombier, parce que sur cette planète dégoûtante les douches c'était une à deux fois par jours obligatoires!

*Heureusement que j'avais fini de rincer mes cheveux*

Songeait-il de manière d'autant plus incongru que c'était très sérieux dans sa tête. Il sécha ses longues mèches rousses qui tombaient presque jusqu'au bas de son dos et donna à manger à son Gaupa sans nom encore.[HJ: c'est un mini poney en fait.] Le poulain engloutit le foin sans demander son reste.

-Non pas le bouquet de fleurs mon joli, tu le mériterais et que tu l'apprécierais plus qu'elle, mais ce n'est pas pour toi.

Oubliant sa mauvaise humeur, le guerrier s'habilla pour les circonstances... C'est à dire avec un de ses tee-shirt habituel qui laissait une de ses épaules découvertes avec une inscription rigolote dessus. Aujourd'hui le "Je ne signe pas d'autographe" était de circonstance selon lui. Avec ça, il portait un simple jean, et ses pattes avaient été laissées nues car il n'avait pas trouvé de quoi les chausser malheureusement. Sa longue queue qui se terminait par un plumeau roux et qu'il occultait toujours, préférant passer pour plus humain qu'il ne l'était pas balayait doucement le vide aujourd'hui. Naël n'était pas fou malgré les apparences, il savait que ce salut royal pouvait se révéler dangereux et sa queue était un outil particulièrement utile lors de ses acrobaties ou en combat. De ce fait il avait également attaché ses longs cheveux, ne laissant que quelques mèches libres de vagabonder devant son visage. Bien entendu c'était son éternel chouchou rose-le seul ayant survécu de sa panoplie.- qui retenait cette masse imposante et soyeuse.

Le voila donc paré avec son bouquet de fleurs champêtres trouvées à quelques crédits mais tout de même soigneusement maintenues fraîches, histoire de ne pas "trop" se moquer de la "reine" non plus. Le jeune Cathar se mit ensuite à déambuler dans les couloirs, un peu plus guilleret à chaque fois qu'il croisait les regards noirs ou étonnés des Siths. Seul un ami à lui présent lui offrit une grande claque dans le dos qui faillit faire chuter sa silhouette longiligne en avant. Naël savait gagner le respect ou attiser la haine de part son comportement, toujours à la limite, toujours sur la corde rouge. Le but d'aujourd'hui était d'accepter la soumission mais en tournant la cérémonie en dérision afin de diminuer son importance. Pas trop non plus histoire de survivre mais le Cathar souhaitait marquer les esprits, surtout celui de l'Anzati.

Un autre monsieur attendant son tour souriait vers lui, enfin Naël voyait difficilement comment ce dernier faisait au vu de son bandeau mais autant ne pas chercher la petite bête. Il lui sourit par réflexe avant de songer à son idiotie. Sourire à un aveugle, quelle belle perte d'énergie! Et pourtant, le type s'adressa à lui comme s'il avait reçu sa réponse positive. Bizarre!

-Non en fait je suis surtout venu ici pour la thalassa aux bains de boue. C'est formidable ce petit voyage ne trouvez-vous pas que l'on prend particulièrement soin de nous ici? F.A.B.U.L.E.U.X

Le Cathar offrit un nouveau sourire à son interlocuteur sans songer un instant de plus à sa cécité. Ses crocs étincelants d'une blancheur immaculée n'arrivaient même pas à lui donner une apparence dangereuse tant sa mimique lui dévorait le visage. A vrai dire, si on ne prêtait pas attention à son regard illuminé de malice, on croyait volontiers qu'il pensait ce qu'il disait.

-Remarquez l'amabilité des hôtes étant aussi exceptionnelle, il serait bête de ne pas en profiter. Oh et pour la Dame Colorée -pourquoi on l'appelle Noire? C'est d'un lassant!- et bien je venais simplement la demander en mariage. Elle a beaucoup de prétendants n'est-ce pas?

Sur ce, le guerrier sortit son bouquet de fleurs champêtres tout en souriant au Miraluka, il inclina légèrement la tête sur le côté et lui offrit une légère onde de Force moqueuse, complice. Le jeune homme trouvait cette cérémonie pompeuse et débile. Comme si faire s'agenouiller un Sith de force allait le réduire à la servitude... Bien au contraire, ça allait l'humilier et donc l'énerver. Du coup le Cathar avait décidé de s'amuser un peu de toute cette solennité; tout en restant dans la limite-donc il s'agenouillerait quand même.- pour ne pas être tué.

-Et vous cher ami, vous êtes venu avec ou sans le bouquet? Oh et c'est quoi votre petit nom? Naël pour ma part. Il paraît que c'est une coutume que les prétendants discutent entre eux avant que leur belle daigne les recevoir. Respectons la coutume voulez-vous?

Sur ce, le félidé se tu. Ses paroles avaient été prononcées sur un ton chantant mais assez discret car Naël savait quand il valait mieux se faire -presque-oublier et il n'était pas non plus le genre "marchand de poissons" qui hurle, ce n'était pas du tout distingué voyons. Désormais en tout cas, il attendait patiemment que son voisin se présente. Après tout, pourquoi pas faire vraiment connaissance? ça pouvait toujours servir et puis c'était sympathique. Enfin un Sith qui ne restait pas planqué comme un piquet sous son capuchon.
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Jeneth inclina la tête de quelques degrés, désarçonné de redécouvrir ce qu'il n'avait plus croisé depuis des années, au sein de l'ordre Sith : un comique. Évidemment, les adeptes du côté Obscur grinçaient souvent d'acerbes répliques, ou lâchaient fréquemment d'ironiques commentaires, mais seulement pour insulter ou agacer leurs interlocuteur. Or, l'humour de l'anthropomorphe tenait davantage de la plaisanterie osée que de la pique corrosive, une anomalie pour un disciple des ténèbres. En temps normal, Korriban gommait prestement les élan humoristiques de ses résidents ; d'autant qu'un bout-en-train prompt à avoir le mot pour rire, ça ne faisait pas du tout Sith. Les jedis devaient craindre, redouter les porteurs de la bure noire ; non s'esclaffer en partageant autour d'un verre les meilleures blagues glanées lors de leur altercations avec ces derniers.

* Un original, donc... * Étiquette le seigneur Sith à part lui-même, en laissant Naël surenchérir sur la qualité des services d'accueil de Kaas City.

Les excentriques et autres "marginaux" de l'ordre incarnaient la minorité délaissée des Siths, tout simplement parce qu'en règle générale, on préférait les laisser seuls. Imprévisibles, mais très doués (les apprentis marginaux étaient relativement nombreux ; ceux qui survivaient jusqu'à leur nomination au rang supérieur l'étaient
drastiquement moins), la rumeur les décrivaient comme d’exécrables alliés, et d'encore pires rivaux. L'exemple le plus célèbre de cette sous-catégorie étant le seigneur Sith fou, Darth Shakaxhi, un redoutable Zélosien en proie à de fréquentes crises de délire et porté sur l'humour macabre.

Les sourires amicaux du jeune Guerrier (il ne pouvait être apprenti, les apprentis demeurant à l'académie ; et Jeneth se persuada que son vis-à-vis n'avait pas assez subi les ravages du temps pour appartenir au cercle des maîtres Siths) mirent Varis dans un état de vigilance renforcée. Un sourire du côté Obscur augurait facilement l'imminence d'un duel au sabre, aussi le Miraluka garda-t-il la main sur le replis de a cape dissimulant
Transcendance. Il rit néanmoins franchement lorsque sa nouvelle rencontre prétexta une demande en mariage pour justifier sa présence sur la planète. Se décrire comme un prétendant d'Ynnitahc... Il fallait oser. Surtout que l'on disait l'Anzati veuve, et qu'une Dame Noire veuve se transformait aisément de Veuve Noire.

- Des prétendants, notre sérénissime Dame Rouge en a à foison... Mais tous n'ont pas vos atouts. Assura le quadragénaire, en décidant que le rouge, teinte d'un célèbre quartier de Nar Shaada, constituait la couleur désignant le mieux la bouillonnante mentor de Zora.

En décelant la forme d'un bouquet végétal miraculeusement bien tenu, en dépit du climat peu propice aux floraisons, il pouffa, incapable d'imaginer la réaction qu'aurait Ynnitah en se voyant offrir des
fleurs. Il allait de soi que la Dame Noire ne s'en émouvrait point ; mais prendrait-elle le parti simple (bien qu'efficace) d'éliminer l'impudent félidé, ou choisirait-elle plutôt, dans un élan rare de mansuétude, de s'amuser de la pitrerie ?

* Avisé est celui qui saura le prédire... * Songea l'apparent non-voyant en parodiant une maxime de sagesse, laissant peu à peu le caractère atypique de son homologue prendre le pas sur sa méfiance instinctive (aidé en cela par une forme immatérielle et éphémère de cajolerie provenant du Cathar).

L'identité de l'intéressé (Naël) conforta l'opinion préliminaire du père d'Elora, qui considéra que seul un marginal ferait fi de son titre Sith pour se présenter. Plissant les lèvres d'amusement en acceptant le qualificatif de "prétendant" à la main d'une certaine seigneur Sith, le natif d'Alphéridies profita de l'occasion qui lui était servie de dialoguer pour éloigner de ses pensées la perspective de son audience avec sa "belle".


- Je suis pour ma part le seigneur Varis, et je dois probablement à mon absence de présent le fait de ne pas être encore inscrit sur la liste des Siths ayant l'insigne honneur de pouvoir offrir leur nuque au regard de l'occupante du palais. Se présenta Jeneth en répondant au deux questions de Naël d'un ton calme de conversation. Je vous confesserais, Naël, qu'il est étonnant de croiser en ces murs un membre de notre ordre disposé à parler. Soit les uns font tous pour rester le moins longtemps possible, exécutant une révérence éclair en jurant à la va-vite loyauté et servitude, pour reprendre le cours de leurs affaires privées sans délai ; soit les autres déambulent à l'ombre, un voile de Force établi autour de leur silhouette, cherchant d'autres conspirateurs pour ourdir à voix basse et dans un recoin humide trahison sur trahison. Avisa Jeneth, des mèches de sa chevelure se balançant lorsqu'il oscillait légèrement du chef. Devinant quelle question lui poserait fatalement son vis-à-vis, le seigneur Sith dû travestir la vérité. Moi ? Disons que je ne suis ni pressé par le temps, ni très à l'aise dans l'humidité. Je laisse la priorité à mes consœurs et confrères, profitant de la thalassothérapie pour me détendre...

Une plaisanterie. Légère et peu inspirée, mais une plaisanterie tout de même. Le Miraluka devait se reprendre, ou tout ça finirait mal. S'il continuait sur cette voie, il raccrocherait bientôt son sabre et partirait faire des spectacles comiques dans un diner de Coruscant. Ce guerrier Sith félidé avait une très mauvaise influence sur lui. Varis estima qu'il valait mieux ramener les échanges verbaux sur un terrain moins propice aux traits d'esprit.

« ...Et puis, à quoi bon se dépêcher de quitter la planète ? Dromund Kaas a été sélectionnée pour constituer notre nouveau centre militaire (d'ailleurs, on y trouve des soldats à profusion), nous serons donc, en notre qualité de Siths, appelés à y séjourner très souvent. A terme, ce petit coin de paradis boueux et austère doit vraisemblablement devenir notre résidence entre deux missions. Autant y prendre nos marques le plus tôt possible. A moins, évidemment, que des "modifications" n'interviennent dans la hiérarchie... » Évoqua à demi-mots le quadragénaire, en tâchant de ne pas trop laisser transparaître son désir de voir Ynnitach destituée.

* Elle le mériterait bien, pourtant... * Soliloqua-t-il en approchant du Cathar sans agressivité, focalisant sa perception sur cet individu auréolé d'insolence.

Repliant les bras sur son torse, Jeneth s'enquit, d'un ton un peu plus faible, car il abordait un sujet sensible :


« A propos de hiérarchie, on dit Dame Ynnitach redevenue célibataire assez récemment... Ce qui signifie qu'elle partageait autrefois son lit avec quelqu'un. Mais personne n'a estimé utile de me préciser l'identité de ce "quelqu'un", ni les circonstances du décès de cet ancien amant. Sans compter que notre Dame nourrit les discussions chuchotées dans les couloirs, à l'heure de la nuit où même les étoiles semblent dormir... On prétend, par-exemple, qu'elle est nettement plus âgée que ce que son apparence fait croire. »

Détectant un groupe de trois personnes s'approchant, le père d'Elora s'en tint là, attendant que les oreilles indiscrètes s'éloignent suffisamment pour reprendre la conversation.
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-Exactement ce que je pensais. Wahou, enfin quelqu'un qui trouve ses colocs d'Académie chiants

Le félidé appuya sur ce mot en se retournant pour désigner un vieux Sith rabougri qui n'avait pas encore été tué uniquement à cause du savoir qu'il détenait. Celui-ci jeta un coup d'oeil vicieux à Naël avant de retourner sous sa sombre capuche. Naël haussa les épaules et esquissa un petit sourire à Varis-ne sachant pas s'il le verrait ou pas.- sa longue queue balayant le vide avec légèreté sous sa cape. Il était visiblement très content d'avoir pu prouver ses dires avec le vieux schnock et encore plus que son voisin soit disposé à parler, mieux encore, à appuyer ses facéties en trouvant la couleur correspondant parfaitement à Ynnitach.

-L'humidité, c'est là que traînent les cafards, je déteste ces bestioles... Mais bon, comme toute chose dans la faune ils sont utiles, bien dommage. Bref, vous disiez donc? Un amant mystérieux ou le vide intersidéral... Une crème anti rides qui fonctionne avouons-le, à merveille? Hum en effet je comprends mieux pourquoi c'est la chef des chefs. Je regrette tellement de ne pas m'être aperçu de son immense pouvoir auparavant.

Naël jouait encore dans la provocation, toutefois il faisait bien attention à n'être audible que pour Darth Varis tout en se méfiant aussi de ce dernier. Qui lui disait qu'il ne jouait pas les excentriques pour l'attirer, l'inviter à parler d'une envie de trahison quelconque et le tuer ensuite? Ce serait bien un coup fourré de cette-apparemment vieille- femme. Du coup il se moquait mais sans parler de rébellion ni d'envie de lui voler le pouvoir. D'ailleurs ce n'était pas dans ses projets en vrai non plus.

-Et pourquoi vous avez cédé finalement? J'ai tenu 13 jours personnellement. Ce ne serait pas vous dont tout le monde parle et qui aurait battu mon record de 24H?

Le hasard faisait bien les choses. Les deux rebelles semblaient ourdir un sombre plan en tant que bons voisins, cependant ils le faisaient à visage plutôt découvert et avec une bonne humeur déconcertante pour les autres Siths. Naël ne quittait pas son sourire ni de son bouquet de fleurs, sauf quand il en planta derrière le bouton de la tenue du Miraluka. D'ailleurs il l'aurait bien scotché au bandeau mais même le Cathar avait des limites à ne pas franchir. Restant donc plus ou moins sage, le félin attendit la réponse de son aîné, souriant de toutes ses dents.

-ça vous dirait après la demande en mariage de venir un peu dans mes appartements pour discuter?

Naël envoya une onde de Force sensée être rassurante à Varis. Il savait bien que dans son attitude il avait l'air de charmer l'homme, mais bien entendu le félidé souhaitait simplement lui parler un peu plus de sa soumission à Ynnitach. Pourquoi elle, pourquoi pas la liberté? Varis semblait fort, il pouvait se passer de la semi Anzati... C'était bien qu'il avait un intérêt à la servir ou alors on l'y forçait. Quoiqu'il en soit Naël avait bien envie de conclure un genre de marché, comme une alliance. Il était très réputé pour son honnêteté et sa loyauté mais ne savait pas si sa réputation avait atteint le Miraluka. Ce dernier ne connaissait pas son physique, c'était logique mais son patronyme Sith très peu utilisé avait sa petite notoriété, non pas pour sa puissance, ni son incommensurable charisme mais justement, cette drôle de loyauté bien plus recherchée et respectée que prévu dans ce nid à Cafards. Plutôt que de chercher à devenir le plus malin pour tromper ses alliés avant d'être trompé, Naël proposait une grande fidélité, ce qui lui permettait souvent de ne pas être trahi car ses "amis" avaient besoin de personnes fiables et qu'un pacte pouvait être reprit plus tard. Aussi, contrairement à beaucoup ici, son pseudonyme Sith était peu donné, uniquement à ceux avec qui il voulait pactiser.

-Je suis Dark Light

Annonça-t-il à mi-voix d'un ton manquant de théâtralité toutefois, étrangement sobre même. Le guerrier savait qu'il ne devait pas jouer les stars, il n'en était pas une, autant ne pas froisser l'égo de ceux qui étaient plus puissants que lui... Le tout en espérant que le Miraluka soit au courant de sa réputation, ou au moins qu'il ait entendu ce pseudonyme une fois, sinon tant pis, Naël lui prouverait qu'il était digne de confiance, voilà tout. Et puis si finalement ils ne pactisaient pas, l'idée de prendre un café était loin d'être désagréable n'est-ce pas?
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[HRP]J'ai pas mal fait avancer les choses... J'espère ne pas être allé trop vite[/HRP]

L'impétuosité avec laquelle son interlocuteur dénigra la dangereuse régente de Dromund Kaas ne manquait ni de mordant, ni de conviction, ce qui plut à Varis. Le Miraluka n'était jamais avare de critiques visant la "veuve noire". Sans vraiment apporter de réponses précises aux questions du quadragénaire, Naël exposa avec dérision un apparent mépris pour la Dame Noire, après avoir affiché un soulagement très convaincant en découvrant un homologue plus âgé qui, comme lui, ne se précipitait ni aux pieds d'Ynnitach, ni dans les obscures alcôves isolées de la tour où bruissaient conspirateurs et assassins. Formaté par les enseignements de son mentor, l'opposant de l'Anzati rappela au jeune félin avec un mélange de sérieux et de sourire :

« N'oubliez pas quelles méthodes notre ordre encourage et respecte... L'illusion, la duplicité, la tromperie... Savoir effacer de son visage le passage des années permet à la Dame Rouge de dissimuler la très longue expérience de la Force qu'elle a acquise, et ainsi éviter que l'on ne se méfie d'elle plus que de raison ; de même que travestir sa cruauté et son implacable propension à tuer derrière un voile de charmes et de douceur féminine l'a probablement favorisée lors de son ascension... Le charisme est une force, et non des moindres. » Prêcha-t-il à un converti, tant le jeune Félidé esthète déployait d'efforts pour entretenir son capital de séduction.

La petite cohorte de grincheux promeneurs en bure noire dépassa le coin "égaillé" par une large baie vitrée en plastacier. Attentivement surveillés par le Miraluka, qui profita de ne pas avoir à tourner le regard pour épier les auras s'éloignant de sa position, les trois membres de l'ordre glissèrent une ultime œillade désapprobatrice au guerrier roux, crachant à mots couverts d'acerbes remarques sur la nouvelle génération. Bien qu'il partageât entièrement ce point de vue conservateur, Varis se surprit à ressentir du mépris pour ces individus réfractaires au changement de mœurs.


* Je suis vraiment resté trop longtemps sur cette planète de boue... L'humidité doit nuire à mes capacités de réflexion. * Songea le vassal encore sans suzerain en inclinant pensivement la tête.

Supposant que le père d'Elora militait contre Ynnitach en repoussant inlassablement l'heure de son audience, le souriant Naël toucha une zone sensible chez son interlocuteur, qui plissa les lèvres et se renfrogna subitement. Se tournant à demi pour offrir un profil fermé et buté à son vis-à-vis couvert de fourrure fauve, le recordman questionné démentit :


« N'allez pas croire que je cherchais à attirer l'attention ; initialement, mon séjour sur Dromund Kaas ne devait pas excéder quarante-huit heures standards. Atterrissage au spatioport, audience, serment, puis décollage. Rien d'autre qu'une visite protocolaire. Disons qu'une fois sur place, j'ai été confronté à la réalité des lieux : les membres de l'ordre bataillaient pour arracher un créneau d'audience le plus tôt possible, les uns pour partir vite, les autres pour bien marquer leur adhésion au régime. Chacun usait de ses privilèges, passes-droits et combines pour supplanter son voisin. Ne voulant pas m’empêtrer dans cette compétition ridicule, j'avais pris le parti d'attendre que les choses se tassent, avant de réaliser que mon manque de prévoyance allait me coûter deux semaines dans une tour sordide et sans intérêt. Le défilé des visiteurs ne se tarissant pas, j'ai résolu de me prêter à la mascarade mesquine des guerres administratives pour m'assurer une audience dans la journée, et en finir. »

Il s'agissait presque de la vérité, au détail près que si Jeneth ne s'était pas jeté dans la mêlée des listes d'attente, c'était surtout par animosité envers la métisse Anzati. Du reste, harcelé par les intendants, il aurait suffit d'un mot de sa part pour se voir attribué une heure de passage séance tenante.

« Quant au motif de ma réédition... Notre nouvelle égérie a explicitement "illustré" les conséquences d'un défaut de loyauté sur la santé de plusieurs Siths, et, parmi ces exemples, on trouvait des membres réputés, des confrères n'ayant rien à m'envier. Ynnitach veut unifier ses troupes sous une bannière, la sienne. Elle a les moyens de ses ambitions, ne badine pas avec la concurrence, et a la sentence de mort facile. Les résidents hébergés ici surveillent jusqu'aux plats qu'on leur sert, depuis que la rumeur court que, chaque jour, des plateaux seraient aléatoirement empoisonnés en cuisine. Une manière tout à fait propre à notre Dame Rouge pour rappeler que le Côté Obscur ne se soucie pas des faibles et des étourdis, dit-on... » Compléta Darth Varis en reportant sa position face à Naël, agitant lentement une main devant lui pour symboliser la poussière que l'on chasse.

Les attentions du Cathar Sith crispèrent sensiblement le Miraluka qui, après avoir bon gré-mal gré laissé une fleur nicher sur son torse, eut des difficultés à ne pas remettre à sa place Naël lorsque ce dernier l'invita à le rejoindre dans ses quartiers pour "discuter". Agrémentée d'une caressante ondulation dans la Force, la proposition perdait toute parcelle d'ambiguïté.


* Un original qui me fait la court, en espérant me séduire... Amusant. Il doit ressortir les même numéros de charme à tous les mâles qu'il croise depuis treize jours. * Estima le porteur de Transcendance en se fourvoyant sur les intentions de son cadet efféminé.

D'une main gantée, Jeneth enroula ses doigts autour de la fleur cédée, inhalant distraitement le parfum s'en dégageant tout en vérifiant discrètement que le végétal ne recelait pas de spores toxiques. L'idée d'anéantir Ynnitach en lui présentant un bouquet vénéneux dont elle respirerait le pollen mortel était loin d'être ridicule, pour le quadragénaire témoin de traquenards tous plus retors les uns que les autres. Le seigneur Sith estimait de moins en moins probable le fait que le guerrier roux soit véritablement un détracteur de la nouvelle Dame Noire, et, les neurones surchauffant d'activité, il se mit à lister toutes les raisons pour lesquelles la maîtresse de Zora se serait tournée vers un espion félidé coquet pour lui tirer les vers du nez.


* Il existe une méthode très simple de le découvrir : accepte l'invitation et torture cet agent. * Soliloqua le méfiant Miraluka en optant pour cette approche à la fois efficace et défoulante.

« Pourquoi pas... Mais qui devrai-je demander pour que l'on m'indique vos appartements ? » Accepta avec hypocrisie le père de famille, en faisant lentement tourner la fleur entre ses doigts.

Intérieurement, il souhaita de tout son cœur que l'intendance n'ait à disposition que les titres des Siths pour l'attribution des chambres, ce qui lui permettrait d''obtenir le vrai nom de son interlocuteur. Les défunts Seigneurs Siths devaient veiller sur le natif d'Alpheridies à ce moment-là car, comme il en avait prié la Force, Naël lui avait révélé son titre, et plus encore. L'alias n'était pas inconnu au maîtres des arcanes noires, qui accusa silencieusement la digestion de cette nouvelle.


* "Darth Light". Le fameux illuminé digne de confiance... Alors ce serait Naël ? Voilà qui change tout. *

Darth Light, le nom que cracha un seigneur Sith le jour de la nomination de l'apprenti au rang de guerrier. L'astre attirant dans son champs de gravité les médiocres et les faibles incapables de réussir, qui s'organisaient en alliance de cancres pour survivre à Korriban. Le promoteur d'une idéologie opposée au côté Obscur, que l'on s'efforçait de ne pas mentionner pour une bonne raison : le "phénomène" avait survécu à la purge régulière de la formation des aspirants, devenant peut-être le seul disciple de toute l'histoire de l'académie à s'être révélé par la construction d'ententes ne se finissant pas par des trahisons. Ces gens-là finissaient normalement toujours par tendre la main à la mauvaise personne, ce qui se concluait soit par un décès, soit par une totale instrumentalisation proche de l'esclavagisme (et à une mise à mort une fois le pantin devenu inutile). La congrégation des seigneurs Siths ne s'expliquait pas que le Cathar ait pu vivre autant d'années cerné de traîtres sans mourir, et opta tacitement pour un tabou sur le sujet.

Subitement, le pilote émérite changea ses plans. Il lui fallait Light, l'évidence lui aurait fait pousser des yeux si cela était possible ! Un maillon digne de confiance dans l'entrelacs sinueux et fragile de sa chaîne d'intervenants ne se refusait certainement pas, quitte à devoir repousser des avances agaçantes et à supporter la personnalité si atypique de Naël. L'enjeu (Elora) valait aisément ce petit sacrifice personnel. Afin de sécuriser l'entrevue (Varis ne tenait pas à ce qu'un imprévu ne vienne ruiner des débuts si prometteurs), l'homme au bandeau noir prévint dans un murmure de conspirateur :


« Je frapperai quatre coups à votre porte. Si d'autres visiteurs viennent vous voir entre-temps, ouvrez-leur avec prudence. »

Cela sonnait comme une parodie d'holo-film d'espionnage ; malheureusement, la précaution, bien que risible, s'avérerait sans doute nécessaire. L'Anzati nourrissait le rêve d'éliminer dans l’œuf toute opposition à ses projets grandiloquents centralisés à Kaas City ; or, en s'unissant, les deux membres de l'ordre devenait une "ligue" d'opposants, chose beaucoup plus menaçante que deux détracteurs critiquant chacun dans leur coin les décisions de la Dame Noire. A ce motif, ils rejoignaient les conciles secrets planifiant l'assassinat de la Dame Noire en terme de degré de dangerosité. A cet échelon, il devenait nécessaire d'avancer avec prudence, le moindre faux-pas vous valant l’échafaud, ou pire... La salle de torture privée d'Ynnitach.


* Focalises-toi sur le présent ! L'important, actuellement, est d'aller tranquilliser cette peste. Si possible avec crédibilité. Le reste suivra graduellement, à mesure que les préparatifs se succéderont. Ne va pas trop vite, Jeneth. De ta patience dépendront le reste des événements. * Se répéta le seigneur Sith aisément distrait par les conjectures en conservant la fleur à la main.

Le crâne bouillonnant de complexes machinations en échafaudage, le cœur brisé d'Alpheridies inclina fugitivement le buste à l'adresse de Naël, déclamant d'une intonation plus théâtrale qu'à son habitude :


« Je m'éclipse donc, la maîtresse du palais de Dromund Kaas n'aimant pas que l'on abuse de sa patience. Je vous ôte ce spécimen, afin de ne pas me présenter les mains vides dans l'enceinte du quartier général construit par Darth Ynnitach. » Précisa l'amant allant rejoindre sa belle en pointant la fleur isolée de son bouquet (à sa courte honte, Varis eût l'envie subite de glisser la pièce florale entre ses dents ; une lubie tout à fait grotesque, mais que le Cathar n'aurait certainement pas manquée d'apprécier. Les inhibitions du civisme se chargèrent de dissiper la pulsion saugrenue), avant de tourner les talons dans un bruissement d'étoffe.

Va [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] puis revient.

Le visage orageux, les joues pâles et l'allure martiale, Darth Varis réintégra la tour des logements de fonction, les pensées uniquement tournées vers la condamnation de la Dame Noire, que le quadragénaire n'avait pas vue venir. Furieux de s'être ainsi fait épinglé, cloué sur Korriban et son temple dégoulinant d'apprentis débutants et sans utilité pour ses plans. D'une humeur massacrante, il pria presque pour qu'un événement, même anodin, ne vienne lui permettre de justifier un massacre exutoire. Qu'on lui manquât à peine de respect, il décapiterait fautif et suivants ; qu'on lui tint tête, il vitupérerait de toute sa verve pour oblitérer les aspirations oratoires de l'impudent. Plus de salut à ses confrères, ni d'ouverture à son environnement : le Miraluka s'était muré en lui-même, n'étudiant que ses problèmes, ne pensant qu'à sa situation. Il en aurait oublié jusqu'à Naël si la fleur (complètement desséchée et fanée) ne lui avait pas remit en tête le rendez-vous.


* J'avais bien besoin de ça ! L'autre dévergondé va essayer de prendre l'histoire à la plaisanterie, comme tout le reste... Il peut se targuer d'avoir la Force de son côté, ce petit rigolo. Si je n'avais pas eu tant besoin de lui, je l'aurais éviscéré sur place ! * Jura le ronchon en abordant l'accueil du bâtiment.

« Il me faut l'emplacement des quartiers de Darth Light. » Exigea le seigneur Sith peu aimable en tapotant d'un index pressé sur le comptoir stylisé.

Ses interlocuteurs, passés maîtres dans l'art de repérer les individus à un cheveu du massacre, lui donnèrent satisfaction après avoir pianoté quelques instants sur un clavier. On souhaita une bonne fin de journée au père d'Elora, qui mugit en réquisitionnant un turbolift pour son usage personnel et exclusif. Le temps que l’ascension s'achève, Jeneth avait mis à mort la Dame Noire de vingt façons différentes (dans son imaginaire), toutes plus cruelles les unes que les autres.

Jetant le cadavre sylvain et sans valeur sur le sol dallé (un droïde d'entretien se précipita pour faire disparaître cette imperfection ruinant le cachet de l'établissement), Darth Varis se campa devant la porte de son hôte à fourrure, contenant juste assez ses gestes pour ne pas tambouriner bruyamment sur la surface lustrée de l'habitation. Quatre coups secs et nerveux claquèrent dans le silence du couloir.
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[HJ: aucun souci :) Du coup j'espère que ça ne dérangera pas si je détaille peut ce qui se passe avant l'ellipse, cependant j'y fais référence par la suite Wink. J'espère aussi ne pas avoir trop avancé en te faisant entrer dans son appartement (sans jouer les réactions de ton perso bien sûr ni ses actes) et en commençant directement à discuter Wink Si quelque chose ne va pas sinon, n'hésite pas à me le dire, je modifierai.]

D'un coup d'oeil, Nael avait regardé Varis s'éloigner, le Miraluka avait ensuite perdu l'intérêt du félidé-semblait-il en tout cas.- La plupart maugréaient dans son dos, parlant de relations dépravées. Le guerrier jouait allègrement dessus, il était beaucoup plus suspicieux en fréquentant une femme, de ce fait, il profitait de sa réputation sulfureuse pour faire affaires avec des hommes. Sa fleur plongée entre les plis du vêtement du quadragénaire étaient calculés. Nael avait simplement cherché à mettre un homme de plus dans son lit. Dark Light lui à faire une rencontre qui allait bien au-delà du sexe. Il avait été facile pour le Cathar de se créer une réputation de coureur de pantalons. Il lui suffisait d'être un peu excentrique, charmeur dans son attitude et le tout Korriban s'embrasait.

*Plus chastes et ignorants que des Jedis. Plus coincés que des pucelles.*

Songeait en souriant celui qui n'oubliait pas qu'on pouvait aussi lui donner la seconde appellation à cause du meurtre de son seul et vrai amour le soir où il devait se donner. Cependant, rien ne trahissait ses pensées envers son ancien maître, il avait toujours ce sourire charmeur planté sur les lèvres tandis qu'il saluait la dame noire à sa façon. Provoquer tout en restant dans les limites pour ne pas avoir à pâtir d'une trop lourde sanction avec le luxe de ne pas se laisser vraiment asservir évidemment.

***

Quelques coups contre sa porte interrompirent Nael dans un de ses moments préférés de la journée, là douche. Il venait heureusement de finir de rincer ses longs cheveux et était en train de faire sécher son pelage avec des coups énergiques de serviettes. Après un dur entraînement de deux heures à faire de la course, des pompes et des abdominaux, ce réconfort était bien mérité. Cependant ce n'était pas l'avis de tout le monde puisqu'on venait le déranger...

Le Gaupa qui s'était bien habitué à son maître et aussi à son étrange vie en appartement ne réagit pas. Il était confortablement installé dans un panier pour grand chien que sa taille de monture d'Ewok lui faisait atteindre. Le Cathar s'ébroua, acheva de démêler quelques noeuds, passa rapidement son tee-shirt, un jean propre puis ouvrit.

-Bonjour... Quelle surprise. Enfin non je mens, je savais que c'était vous. 4 coups... Mais entrez donc.

Le Sith lui fit un clin d'oeil aguicheur en posant une main sur la poitrine de Varis, ce qui entraîna de nouvelles réprimandes de la part des capuches noires qui déambulaient dans les couloirs. Il ferma la porte après avoir entraîné son compagnon à l'intérieur et le lâcha. Désormais Nael paraissait toujours un peu moqueur mais nettement moins charmeur. Loin des regards, il se moquait bien de faire de l'oeil à Varis ou plutôt d'avoir l'air de lui en faire. Son appartement contrairement à ce que l'on pouvait imaginer était sobre et bien rangé. Rien ne laissait paraître qu'il y logeait vraiment à part quelques valises fermées et sa chambre ou la salle de bains. Le guerrier n'était pas aussi fou et inconscient que beaucoup le pensaient, il était prêt à partir dans la minute pour une mission ou s'il y avait un danger. Pas spécialement lâche, pas assez même dans certaines situations mais suffisamment intelligent pour savoir quand déguerpir toutefois.

-Asseyez-vous je vous en prie, café? Thé? Je vous rassure, je le fais importer-Fit-il en lien avec la conversation qu'ils avaient eu précédemment concernant les plateaux empoisonnés de Dark Ynnitach. Preuve que le Sith écoutait bien plus que ce que l'on pouvait penser, non, il n'était pas qu'une petite tête étourdie qui achetait des poneys au marché noir ou qui charmait ceux qui lui plaisaient- Oh et j'ai appris pour votre... Nomination. Pourquoi ai-je l'intuition que vous n'en êtes pas satisfait?

Au cas où si Varis ne le croyait pas encore, bien qu'il n'en ait pas spécialement envie, le Sith se fit un café et en but une gorgée, laissant la bouilloire à disposition de cet étrange être aveugle qui lui paraissait apte à discerner bien plus de choses qu'un voyant. Nael avait regardé sur Holonet "espèce à bandeau" et de fil en aiguille était tombé sur les Miralukas. être un Sith appartenant à la nouvelle génération avait ses avantages. Les manuscrits anciens ne l'auraient certainement pas aussi bien guidés et désormais le guerrier savait plus ou moins comment Varis se dirigeait et voyait les choses. Cela pouvait toujours se révéler intéressant de connaître des informations sur ses futurs alliés... Ou ennemis, bien que Nael ne souhaitait pas que cette dernière option soit choisie au terme de leur entretien.

Le Gaupa vint loger sa tête dans sa main fine, donnant une impression de surréalisme à la scène. Une extravagance que le Sith gomma légèrement en s'adressant le plus sérieusement du monde à Varis avant même de vérifier si ce dernier avait finalement décidé de s'assoir ou pas. Rien pas même son attitude-assis dans le fauteuil, les genoux ramenés contre sa poitrine et un bras étendu sur l'objet.- ne pouvaient faire douter de son sérieux total.

-Bien. Pour commencer, je n'offre pas mes services à n'importe qui. L'une de mes règles est de n'entrer en conflit d'intérêt avec aucun de mes autres... associés disons. Dans ce cas, le contrat est annulé. Quant au fait que je ne sois pas encore mort, je suis désolé de vous décevoir mais il n'y a pas de miracles. J'ai tissé un réseau tout autour de moi. Des gens ont besoin de ma... Spécialité disons. De quelqu'un de fiable. Ils ont tous les intérêts du monde à me voir en vie ou à me venger si je meurs, d'ailleurs je vous conseille de me tuer, car si je suis trahis en me laissant en vie, je deviendrai l'un des pires fléaux qui soit. Donc n'essayez pas de me doubler, vous y gagnerez à court terme, à long terme, vous perdrez.-Les oreilles du jeune Sith se plaquèrent instinctivement sur le sommet de son crâne et ses poils se hérissèrent légèrement comme pour appuyer son avertissement.- Si je fais ceci, ce n'est pas dans le but d'être charitable, je dois y trouver un intérêt, or mes relations m'offrent beaucoup déjà. Et vous, qu'avez-vous à me proposer? Mais qu'attendez-vous vraiment de moi? Car vous n'êtes pas venu m'offrir des fleurs je suppose...

Le jeune Sith retrouva un air tout à fait sociable et détendu, sa longue queue dotée d'une plumeau roux vint se longer avec délicatesse contre ses flancs tandis que le Gaupa retournait mâchonner du foin dans son panier. Il sourit à Darth Varis et attendit, sachant qu'il serait question de Darth Ynnitach. Nael lui avait apporté son soutien mais elle l'avait trahi. Lorsque Varis avait parlé de la santé des Siths et des condamnations à mort rapide, il avait sentit un pincement dans ses poumons, lui rappelant l'acte de la semi-Anzati. Le guerrier ne savait pas tout à fait ce qu'attendrait le Miraluka de lui, il n'était pas vraiment au courant du fond des tensions entre Varis et elle, mais comme cela la concernait, il était prêt à quasiment tout. Après tout, cela n'entrait pas en conflit d'intérêt avec ses associés, pas question de trahison mais de vengeance. Et sur ce sujet, le félidé en connaissait un rayon.

-Oh j'oubliais une chose... Je ne fais pas dans le meurtre d'enfants... Ni dans les demandes de rançons pour des gros riches éplorés braillards. ça je le ferais très bien seul ou plutôt... Je risquerai de les tuer, fatigué de leurs pleurs. J'évite aussi la torture et la politique, ce qui en passant relève du pléonasme d'ailleurs. Il y a meilleur pour moi que ça et ma manucure en serait gâchée. Tout le reste, c'est possible. Enfin je me réserve le droit de refuser mais au quel cas on peut toujours conclure une autre affaire. Disons que ça dépend de ce que l'on me demande.

Un nouveau sourire confiant borda les lèvres du guerrier qui attendit pour de bon cette fois. Il avait l'air aussi efféminé que lorsque Jeneth l'avait rencontré, aussi différent mais plus posé, plus intelligent également et réfléchi. Nael avait survécu en appuyant sur ses manières pour faire rire les plus jeunes qui s'ennuyaient dans la dark'Académie et attirer un peu de leur admiration via sa provocation. Ensuite il était passé à un stade supérieur. Négocier de la fidélité chez les Siths était quelque chose de très sérieux, de vraiment difficile. S'il se trompait d'allié, Nael pourrait avoir des ennuis et être vengé post-mortem ne le consolerait pas beaucoup. Son erreur en choisissant Ynnitach comme alliée était une vilaine piqûre de rappel et le Cathar ne comptait plus se tromper désormais.

Malgré les apparences donc, le Sith avait choisi avec attention son nouvel allié potentiel avant de lui dévoiler son nom. Autant dire que le félidé en attendait beaucoup de la part de Varis. Il avait besoin de nouveaux alliés, pas uniquement des gros bras comme son apprenti Fuchs mais aussi des personnes plus âgées, plus expérimentées comme Jeneth. Sur tous les tableaux, dans toutes les compétences il lui fallait quelqu'un... Et comme Varis l'avait stipulé lors de leur première rencontre, le charisme comptait beaucoup. Le quadragénaire en avait à offrir et pour un peu de celui-ci, sans compter sa position, Nael était prêt à lui offrir sa fameuse loyauté, c'était bien plus précieux que de l'argent et le jeune Sith l'avait compris. C'était peut-être ce qui expliquait qu'il soit encore en vie d'ailleurs. ça et le fait que ceux qui pensaient le trahir en général se rendaient finalement compte qu'il leur était nécessaire. C'était aussi basique que cela. Oui. Vraiment.


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[HRP]Avec un énoooooorme retard :/[/HRP]

L'ulcéré seigneur Sith laissa Naël lui apposer une paume appréciatrice sur le pectoral sous la seule excuse de témoins nécessitant de continuer à jouer cette grotesque comédie de romance sulfureuse. En son sein, il aurait préféré tuer les auras trainaillant dans son dos d'un bon coup de sabre-laser, ou en leur broyant lentement, méthodiquement les organes. La colère enflammant chaque parcelle de son être alimentait le côté Obscur niché dans les tréfonds de son âme, favorisant l'affinité du dangereux Miraluka avec le pendant ténébreux de la Force.

S'insinuant d'un pas pressé dans l'espace privé de Dark Light, le quadragénaire put inhaler les traces de shampooing flottant dans l'air, apprécier la facilité avec laquelle on pouvait évoluer dans l'appartement bien rangé et tourna son attention sur l'aura incongrue reposant dans son panier. Le quadrupède de taille moyenne perdit tout intérêt pour lord Varis dès lors qu'il devint évident que l'équidé ne disposait d'aucune affinité pour la Force.


« Puis-je m'asseoir ? » Demanda l'homme au bandeau d'une voix âpre, imitant mal la politesse normalement attendue chez un invité.

Peu regardant sur ce genre de détails, le guerrier fauve proposa un rafraîchissement au maître de Korriban tout en l’encourageant à prendre ses aises. Sans grâce ni élégance, Jeneth s'enfonça dans un confortable fauteuil, l'esprit à demi-focalisé sur le présent, l'autre moitié gambergeant sur le passé. Les épaules nerveusement contractées tandis qu'il repensait à son entrevue, doigts accolés et proches de sa bouche, Varis répondit froidement :


- Puisque vous m'en proposez, je prendrai bien du thé.

Tout comme Naël, il n'avait pas vraiment soif. Mais si le premier se forçât à avaler une tasse de café pour témoigner de l'aspect inoffensif de la boisson, le second dut faire de même pour prouver qu'il croyait les dires du jeune Sith. Ce retour de confiance assurerait un échange plus fluide, moins pollué par la méfiance et nettement moins laborieux. Hélas, un autre paramètre, soulevé prématurément par Naël, vint menacer la bonne tenue de la réunion des deux faux amants.

* Alors elle a éventé la nouvelle ? Bien sûr que oui... Cela lui a tellement plu de me mettre à genoux à la seule force de ses paroles. Comment aurait-elle pu résister à l'envie de crier dans tout Kaas City ma déchéance ? Ynnitach... Sale vipère ! * Siffla en son for intérieur l'heureux élu en serrant les poings et en crispant les maxillaires.

Il grogna d'un ton guttural plus qu'il ne répliqua à son vis-à-vis provocateur :


- Vous confondez intuition et évidence, je crois... Bien sûr, que je ne suis pas satisfait ! Qui apprécierait de se retrouver nommé à la tête d'une école pour Siths débutants, encerclé par des charognards en mal de carcasse à boulotter et des professeurs n'attendant qu'une bonne occasion pour me ravir ma place ? Le directeur de Korriban est le Seigneur Noir des médiocre. A l'instar de l'occupant d'un trône, on se déchire pour le remplacer ; seulement, moi, je n'ai ni la prestance ni les avantages d'un Seigneur Noir. Uniquement ses inconvénients : une rivalité généralisée, et des prérogatives sous lesquels crouler. Ynnitach m'a mis à l'écart, enfermé à double tour dans une petite boîte dont je ne peux pas sortir. Pendant ce temps, elle continuera tranquillement de modeler notre ordre ancestral à sa propre image, dénaturant complètement nos traditions jusqu'à en faire la risée de la galaxie. Cracha-t-il, venimeux et empourpré, sans s'arrêter pou reprendre son souffle.

Se répandre aussi vite en invectives sur la Dame Noire constituait une prise de risque importante, contrebalancée par les derniers événements. Si Naël travaillait pour le compte de la Veuve Noire, cette dernière n'aurait pas témoigné autant de jouissance à cadenasser Jeneth loin du théâtre de opérations. L'explication selon laquelle toute la rencontre n'avait été qu'une comédie destinée à tromper le Miraluka pour qu'il baisse sa garde manquait de crédibilité et débordait d'incohérences, des éléments neutralisant définitivement la théorie du complot.

Varis prépara sa tasse de thé via télékinésie. Non pas pour faire étalage de ses pouvoirs (ce genre de démonstration n’impressionnait guère plus que les apprentis), plutôt pour s'obliger à penser à autre chose que ses rêves de vengeance sanglante. L’utilisation de la Force exigeait une rigueur mentale, un niveau de concentration, qui assourdissait les autres raisonnements en cours. De toutes les techniques existantes pour se calmer les nerfs, le porteur de
Transcendance n'employait que celle-ci. Les autres formes d'apaisement ressemblaient trop à des exercices jedis pour qu'il consente à s'y résoudre.

Deux détracteurs du nouveau régime devisèrent donc, assis l'un comme l'autre en sirotant une boisson chaude non-désirée. Varis, un genou replié sur l'autre, doigts joints en position médiane, gardait la tête inclinée vers le bas, tel l'homme écoutant attentivement qu'il était. De son côté, l'hôte à fourrure, replié sur lui-même, grattait son animal de compagnie apparemment bien entretenu (l'absence de l'odeur musquée propre au bétail rarement décrassé s'expliquant par des soins cosmétiques réguliers). Dans l'objectif de mettre les choses au clair d'emblée, le coquet Sith énuméra les conditions d'inscription à son petit "club privé". Rien de très surprenant, lorsqu'on connaissait l'individu, bien que la mention d'une fidélité durable soit perturbante, pour le père d'Elora. Qu'un adepte du côté Obscur éprouve des conflits d'intérêt ne dérogeait pas à la règle ; mais qu'il choisisse volontairement de privilégier l'intégrité de son réseau plutôt que de trahir un ancien partenaire à son seul profit, ça, c'était original. Les habituelles menaces d'usage quant à une possible trahison qui suivirent sonnèrent agréablement familières aux oreilles de l'auditeur, après les propos inédits et déroutants de Naël.


* Excellente question : que vais-je proposer en échange ? Quel argument pèsera le plus lourd dans la balance ? * Tâcha d'évaluer le proche-humain dépourvu d'orbites en privilégiant l'approche prudente dans cette négociation.

Il dialoguait ici avec l'un, peut-être même le seul, des rares membres de l'ordre disposés à lui emboiter le pas. S'il fichait tout en l'air en bâclant la tractation, ou offrait trop en retour de peu de services, l'embryon de rébellion qu'il cultivait s’évanouirait, atrophié et inutile. Prétextant une longue gorgée pour conserver un silence songeur, le quadragénaire laissa de bon cœur son vis-à-vis compléter le descriptif du champs couvert par l'accord en préparation, entendant Naël réduire de plus en plus les applications pratiques du partenariat. Fort heureusement, les points intéressants Varis ne furent pas abordés, ce qui lui tira un discret soupir de soulagement.


« Il est toujours utile de savoir ce qu'un collaborateur n'est pas prêt à faire... Admit volontiers l'évadé d'Ondéron. ... Même si je déplore votre refus d'intervenir dans des affaires politiques. »

Sa tasse vide, Darth Varis réajusta son assise, redressant le dos pour garder une posture rigide, décroisant les jambes afin de rétablir la circulation sanguine. L'heure du déballage venait de sonner dans l’appartement résidentiel. Soigneusement, posément, le natif d'Alpheridies entama :

« Qu'ai-je à offrir d'autre que des fleurs ? Voyons... Mes connaissances du côté Obscur, pour débuter. Un savoir transmissible, permettant de vous ouvrir les portes de pouvoirs à la puissance inégalée. De quoi acquérir la force nécessaire à votre indépendance. Plus besoin de conspirer à l'ombre lorsque l'on se sait plus puissant que ses opposants.
Certaines choses sont plus visibles dans la Force qu'avec des yeux, et certaines personnes dissimulent très bien leur jeu. Quelques recommandations de sécurité de ma part pourraient vous sauver la vie, car croyez-moi, certains membres de notre ordre peuvent s'avérer être nettement plus mortels et létaux que du venin de Crynoid.
Vous ne cherchez pas à être accepté par vos pairs, donc oublions la possibilité de dissuader toute moquerie vous ciblant. Ce serait mettre à mal votre image si soigneusement élaborée. Parlons plutôt d'apprentis. Je pourrais me débrouiller pour pousser un aspirant particulièrement doué, ou à votre goût, dans votre direction. Cela vous assurerait d'être secondé par un élève qualifié, utile et capable d'éloigner les menaces... Un petit plus bien agréable, non ?
Dans l'hypothèse où vous auriez déjà porté votre choix sur l'un des résidents de l'académie, mon service rendu consisterait à lui offrir un enseignement optimisé, voire à le protéger de ses rivaux. Quoi de plus frustrant que de découvrir son cher apprenti assassiné par un groupe de jaloux lâches et brutaux ? »


Sur un petit effort de volonté, le négociateur abattit sa carte suivante, bien que la phrase lui écorchât les lèvres.

« De part ma nomination au poste de maître de l'académie, je serai bientôt en mesure de faire de Korriban un havre pour mes alliés ou un véritable enfer invivable pour leurs ennemis... Se savoir en sécurité quelque-part, disposer d'un foyer où s'en retourner après voir réchappé de justesse à la mort, connaître une cachette où l'on n'essayera pas de profiter de votre état de faiblesse... Qu'en dites-vous ? » Exposa, tel un marchand de droïde de Coruscant, le seigneur Sith, avant de plisser les lèvres.

Jeneth n'avait encore rien dit de ses attentes personnels, détail que Naël n'avait pas manqué de remarquer. Distillant ses plans au compte-goutte, le Miraluka avança :


« Avant de rencontrer Ynnitahc aujourd'hui, je prévoyais de ne vous demander que des informations, des éléments qui me permettraient d'ajuster mes plans pour renverser la Dame Rouge. Rien de bien compromettant, en somme. Mais depuis, la donne a changé, et il se pourrait que je fasse appel à vous pour m'aider à récupérer mon apprentie. Une apprentie que j'ai retrouvée sur Ondéron, et qui, un jour prochain, sera mienne. » Soliloqua rêveusement et à voix haute le père d'Elora Faren en portant instinctivement la main à son sabre.

Tournant la tête comme pour écarter son champs de perception du Cathar, le disciple du côté Obscur assura à son interlocuteur :


« J'ai bien compris que vous ne vouliez pas avoir à faire à des enfant, et ne vous demanderait pas de kidnapper ma future apprentie. Vous aurez un rôle bien plus en accord avec vos principes... Si mes plans se déroulent convenablement.
Mais cessons de tirer des plans sur la comète ! Revenons à l'actualité présente. On m'a dit que vous étiez là lorsque notre belle Dame a accédé à son trône... »
Évoqua négligemment le quadragénaire, avant de s'enquérir, un soupçon de douceur dans la voix : Pourriez-vous m'en raconter le déroulement ? Quels événements notables ont marqué ce couronnement ? Qui a clairement affiché son allégeance à la métisse, et qui a laissé deviner des signes de mécontentement ? En d'autres termes, j'aurais besoin d'entendre votre analyse, votre "lecture" de cette scène (que n'importe quel esclave présent pourrait me raconter, mais que seul un vrai Sith sait décrypter). Sans ce type d'indices, il m'est impossible de savoir qui pousser à concurrencer Ynnitach, et de qui me méfier. »

Le maître de l'académie se tut finalement, un goût amer et parfumé de thé sur le palais. Un peu méfiant, Varis se demanda quel payement Naël exigerait en échange de son récit.
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-Passons pour l'apprenti, je préfère choisir moi-même et s'il est trop protégé, cela gâterait ses qualités ou cacherait ses défauts. Pour le reste je suis... hum...

Naël attendit que Varis soit confortablement installé et ait prit son thé via la Force. Involontairement le félidé ménageait son entrée sur scène. Cela l'amusait indubitablement et détendait l'atmosphère selon ses critères. Un large sourire devança ses propos mais le guerrier précisa tout de même son accord de vive voix.

-D'accord. Ce qui fait donc de nous des alliés désormais. Oh et pour le récit, mis à part de la patience de votre part, il n'y a pas d'ajout de prix dans le forfait. Tant que les demandes sont raisonnables et votre partie du contrat respecté il n'y a généralement aucune inflation ou Inflammation à craindre.

Ajouta le Cathar d'un ton agréable, pactisant ainsi définitivement avec Varis de manière aussi élégante que fine. En effet le jeune homme achevait de promettre qu'il n'y aurait ni mauvaise surprise budgétaire ni physique tant que Varis s'en tenait à leur accord. Tout dépendait donc du Miraluka, à savoir si ce dernier comptait utiliser Naël une fois et l'avoir ensuite sur le dos toute sa vie pour trahison, ou s'il voulait renouveler leur alliance. Le deuxième cas paraissait bien sûr plus judicieux et Naël espérait ne pas s'être trompé en ayant trouvé en Varis un homme intelligent.

-Je ne peux pas vous raconter grand chose hélas-annonça-t-il sobrement et sans ambages, chose assez curieuse quand on croyait connaître le personnage. Pourtant sa réaction était normale. Le Sith savait être sérieux quand c'était nécessaire.- car j'ai été blessé.-Une mimique de colère face à l'affront passé passa sur son visage. Ses oreilles se couchèrent sur le sommet de crâne tandis qu'il continuait de parler.-Je vais commencer par la version de l'esclave pour plus de clarté: La Dame a réuni tout le monde, elle voulait si je me souviens bien, que tout le monde se soumette à son nouveau pouvoir. Oui c'est une véritable obsession chez elle. Elle avait tout de fois des opposants mais Shakaxi était de son côté, vous savez le seigneur fou. Et bien tandis qu'elle essayait d'assoir non sans mal son autorité, des apprentis ont commencé à se révolter. Si si je vous jure, de simples apprentis et guerriers prenaient la parole sans avoir y était invité pour manifester leur mécontentement sans crainte aucune de sa personne. J'ai moi aussi essayé de calmer le jeu en proposant à tous d'écouter ce que chacun avait à dire. Après tout ce n'est pas ainsi qu'ils vont éliminer les Jedis-Oui Naël avait bien dit Ils, lui-même n'avait rien de particulier contre les enfants de la Force lumineuse.- en demandant que l'on respecte la Dame rouge. Oui désolé, j'étais un peu stupide à ce moment là et aveugle, "heureusement" Shakaxi m'a remis les idées en place d'un bon coup de sabre. Ynnitach a qui j'avais promis fidélité pourtant s'est avisée de jeter un regard simplement un regard amusé à ma carcasse. Voilà, pour le reste il faudra demander à un novice ou un véritable esclave je suppose, je n'étais plus là.

Naël se tu histoire de reprendre ses esprits ainsi que son souffle. Il réfléchissait dans le même temps à la version "décryptage" qu'avait demandé Varis. Le jeune félidé essayait de s'approcher le plus possible du mode de pensées de ses pairs, chose assez difficile car évidemment, lui ne pensait pas comme eux. Toutefois le Cathar était suffisamment intelligent pour s'adapter. Une fois les éléments remis en place dans son cerveau et la mémoire sollicitée, le guerrier reprit la parole.

-Les esprits étaient échauffés plus que d'habitude, il y avait une certaine solidarité entre les apprentis dits "rebelles" et les guerriers, comme si le fait qu'Ynnitach devienne reine soit impensable. Comme vous l'avez vu, elle méprise les petites gens, c'est là qu'il faut viser. Elle se fiche de l'éducation alors que tout dictateur commence par là, surveillant intensément les jeunes recrues. C'était un coup d'état pratiquement, comme avec toutes les prises de Pouvoirs Siths me direz-vous, sauf que là elle avait peu de suiveurs. Je suis assez étonné vu le bazar engendré et le besoin d'appuis qu'elle ait eu pour faire face qu'elle soit restée. A vrai dire je pense que beaucoup l'on sous-estimé ou qu'elle s'est extrêmement renforcée. Rapidement disons. C'est une Sith qui sait faire jouer ses alliances extérieures mais méprise ses semblables je crois. Je n'en suis pas certain à 100% mais c'est ainsi que je le vois. D'ailleurs comment interpréter son départ de Korriban et son manque d'intérêt évident pour les apprentis de l'académie? Votre place est aussi peu enviable qu'un cadeau dont on ignore la valeur. C'est vous qui allez influer sur le mode de pensées de ces jeunes, leur apprendre les traditions, vos traditions. Non vraiment, la dame rouge est intelligente mais beaucoup trop médisante, plus que d'autres Siths pourtant déjà élitiste. Elle n'a même pas pris cette révolte au sérieux me semble-t-il. Des exemples ont été donné, mauvais car j'étais de son côté et c'est "moi" qu'elle a puni plus une autre femme, mais une simple apprentie, sans castrer les autres.

Le jeune homme qui semblait s'être calmé et même avoir retrouvé sa bonne humeur se leva à demi de son siège pour remettre sa tasse sur la table puis se laissa retomber avec grâce dans son fauteuil, sa main s'étendant crâneusement jusqu'à la tête du poney qui en ronflait de plaisir.

-Voilà, vous savez tous. Et vous, pourquoi haïssez-vous tant que ça notre chère "guide spirituel"? Comment l'avez-vous connu? Je veux dire... Avant qu'elle ne soit ce qu'elle est ou uniquement comme dame rouge?

Naël abordait un sourire gentillet et son ton était celui de la conversation. Toutefois on pouvait remarquer à ses yeux malicieux que le guerrier était très attentif aux remarques de Varis, il avait les oreilles et le cerveau grand ouvert. Celui qui le déclarait stupide bête affriolante et superficielle était aveugle car de toute évidence, Naël était à l'affût. D'ailleurs le félin filou ne doutait pas que son aîné soit dans le même cas. Ses questions précédentes le prouvaient. Quant au Cathar s'il s'intéressait à ce qui s'apparentait comme des potins, c'était dans le but d'évaluer le degré de haine de Varis mais également de savoir s'il la connaissait d'avance, s'il pouvait, couplé à ses informations, préparer quelque chose contre elle... Peut-être même se souviendrait-il, si Ynnitach était une ancienne "collègue" d'apprentissage, de ses faiblesses. Naël en avait évoqué une potentielle, il espérait pouvoir creuser en ce sens.
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