Dans la salle du trône, le seigneur Shakaxhi s'était arrêté un instant pour écouter les dires de la femme sortie de nul part. Le discours était joliment déclamé, et les propos plutôt censés, à un détail près. Elle avait clamé que parce qu'Ynnitach avait échoué à devenir la Dame noire par le passé, elle méritait désormais ce titre aujourd'hui. Une hérésie pure et simple. Mais Shakaxhi retenait surtout une chose. Tous partaient du principe qu'il réclamait un titre particulier, une place sur le trône, simplement parce qu'il en avait testé le confort. Ors, à aucun moment il n'avait réclamé la place, il l'avait juste refusée aux autres. Lorsqu'il déclarait être le seigneur et maitre de tout les guerriers et apprentis présents, il le faisait parce qu'il savait, comme tous, qu'il était le plus puissant des individus présents, celui qui avait remporté le plus de victoires, qui avait le plus progressé dans la Force. Ce n'était pas une prétention de sa part, c'était un fait.

Mais tout aussi inepte que pouvait être la conclusion de la mystérieuse intervenante, le zélosien avait poursuivit son chemin, sachant pertinemment que sa rivale le suivrait. Il ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Non pas parce qu'il l'avait menacée, mais parce qu'il lui avait fait comprendre que c'était à eux deux, et eux seuls, de décider de l'avenir de l'ordre. Penser le contraire était idiot, et penser qu'elle pouvait faire quoi que ce soit à son encontre aurait été une preuve de folie bien plus profonde que celle qu'on lui prêtait.

Ainsi il s'était dirigé dans les méandres de l'académie, s'enfonçant vers ses profondeurs les plus reculées, jusqu'à se retrouver devant un mur sombre, usé. Un mur qui était en réalité une porte dont peu connaissaient l'existence, si ce n'était aucun, car pour cela il fallait en avoir été informé, et le dernier détenteur de cette connaissance avait été Darth Orn. Shakaxhi lui l'avait apprit de l'esprit de son fantôme, et il avait la certitude que sa rivale connaissait également l'existence de la pièce ainsi dissimulée aux yeux de tous.
Il n'y avait pas d'interrupteur secret, pas d'énigme à décoder. Le seul moyen d'ouvrir la porte était de faire usage de la Force, et ce faisant, le seigneur fou ne put que constater que seul un seigneur Sith avait la puissance nécessaire pour le faire.

La salle du conseil noir était sobre, meublée uniquement d'une large table ronde et des sièges qui l'entouraient, des sièges bien plus semblables à des trônes qui cette chose sur laquelle le zélosien avait meurtrie ses fesses quelques minutes plus tôt. Il s'installa donc, trouvant un confort plus qu'agréable, pour attendre sa convive. Il ignorait alors qu'à l'instant où Darth Ynnitach entrerait, se tiendrait alors la première réunion du futur conseil noir, mais surtout la création d'une nouvelle instance les dominant tous, le duo de l'ombre.

Elle n'avait pas mit longtemps à le rejoindre, cette Sith qui prétendait tous les dominer, tout juste le temps qui la protégeait d'une possible embuscade lors du trajet. Mais il était amusant de noter qu'une fois le mur atteint elle avait cessé de se méfier. Soit elle était moins prudente qu'elle aurait dût étant donné ses prétentions, soit elle savait quelque chose sur les protections de ce lieu que le zélosien ignorait. Mais aucune de ces hypothèses ne seraient vérifiées cette fois. Shakaxhi n'avait pas l'intention de l'attaquer. Si tel avait été le cas la Dame Sith aurait été défiée devant tous, et certainement après s'être débarrassé de son apparent laquais, Darth Laduim. C'était certainement là l'une des plus grandes faiblesse du fou, sa certitude de pouvoir venir à bout de tous, et pas nécessairement un par un.

Toujours est-il qu'il n'avait nullement eut l'intention d'attaquer sa rivale, pas plus lors du trajet qu'après son arrivée dans la salle du conseil. Non, il se contentait d'écouter l'hybride sith qui n'avait pas perdu de temps, allant droit au but. Lui, souriait, amusé par l'analyse à la fois juste et partielle de la situation. Mais il s'abstint de l'interrompre, après tout ils étaient là pour parler, pour décider de l'avenir, pas pour se rabaisser l'un l'autre. Mais à la conclusion de la belle, il ne put s'empêcher de rire aux éclats, applaudissant comme un enfant qui viendrait d'assister à une joli spectacle.

"Ouiiiii oui oui et re oui !! Enfin ! Il en aura fallut du temps pour comprendre."

Il en sautillait sur son siège, gloussant encore un moment.

"J'ai bien cru que tout les Sith étaient des idiots finis pendant un instant. Mais prenons les choses dans l'ordre. Pas que vous risquiez de perdre le fil mais sait-on jamais."

À son tour il adressa un sourire à dame Ynnitach, pas tout à fait moqueur, mais si proche.

"Vous faites une petite erreur d'analyse. Vous n'êtes plus une inconnue désormais. Ils ont vu votre visage, ils vous ont entendu, mais surtout ils ont vu que vous aviez tendance à laisser l'initiative à un autre en matière de remontrance et de punition..."

En prononçant ces derniers mot il pointa les deux pouces vers sa personne, faisant un sourire dérangeant tant il était semblable à celui des mannequins posant sur les affiches de pubs de certains produits cosmétiques.

"Ne vous inquiétez pas, les moutons ont cette tendance à oublier vite les défauts de leur berger. Mais il y a une autre erreur, que certains autres, si ce n'est la plupart, on fait également. Je ne me suis pas rallié à Sinya. Elle n'est guère plus intéressante que le laquais que vous avez tenté de défendre sur impératrice. Son projet promettait juste plus de divertissement que l'absence d'action quasi permanente au sein de l'ordre Sith... Mais passons, vous vous doutez déjà que si vous veniez à me traiter de serviteur une nouvelle fois nous en viendrions aux armes. Et c'est là que j'aborde le point le plus important, la plus grosse lacune dans votre raisonnement."

S'installant à son aise, le zélosien fou s'affala sans le fauteuil, posant ses pieds sur la table en se balançant légèrement.

"Vous vous avez une excuse, vous ne me connaissez que de réputation. Mais soyez certaine que tout ceux qui m'ont cotoyé au moins une fois ont sentit que le faussé qui séparait ma puissance de la leur s'était encore un peu plus creusé avec mon escapade sur coruscant. C'est là la récompense pour ceux qui offrent à la Force le chaos dont elle a besoin pour s'épanouir."

Il fixait le mur, l'air rêveur. Il marqua d'ailleurs une pause un peu longue avant de cligner des yeux en poussant un soupir.

"Pardon, je m'égare. Revenons en au principal. Non, je me fiche du titre de seigneur noir, royalement si vous me permettez le jeu ne mot. Le trône est une laisse dont je me passerais volontiers, surtout que j'ai déjà le plus prestigieux des titres, la liberté. Pas d'attaches, pas de liens, en un mot, pas de faiblesses. Au delà de la puissance c'est là notre plus grande différence. Votre avidité pour le pouvoir offre un moyen de pression formidable sur vous. Comme pour ce twi'lek qui vous suit et vous regarde comme si vous étiez la prochaine étape de sa propre réussite."

Il marqua une nouvelle pose, laissant à son interlocutrice le temps de bien assimiler ses paroles, leur sens. Il n'y avait aucun moyen d'avoir une quelconque emprise sur lui, et c'était bien là ce qui faisait de lui le plus dangereux des rivaux, peut-être même des Sith en général.

"Donc nous en sommes là. Vous voulez le pouvoir, et moi je veux m'amuser. Ors, ce qui m'amuse en ce moment c'est de vous forcer à comprendre que vous ne serez jamais ma supérieure, quelque soit le titre, quelque soit le siège sur lequel vous posez vos jolies fesses. D'où la question qui se pose à vous. Qu'allez vous faire de moi, moi qui ait les moyens de gêner tout vos plans, ou même de vous refuser ce trône que vous convoitez ?"

Voilà elle y venait, elle le cernait comme tous pensaient l'avoir cerné, tous sauf ce vieux fantôme désormais disparut. Lui avait vu, ou plutôt avait accepté d'être incapable de voir. Mais il s'était montré plus obtus et ignorant que bien des vivants par la suite, alors qu'elle...elle était affutée, tout son être le disait. Il ne la corrigerait pas, penser qu'il s'était forgé par la guerre était après tout pas si idiot, faux, mais pas idiot. C'était un érudit, le seul qui avait sut brisé les chaines des idiomes des Sith et des Jedi. À bien des égares il était à la fois l'un et l'autre, et aucun des deux pourtant. Mais les Sith avaient ses faveurs, surtout en des temps comme ceux vécus alors. Lorsqu'ils cherchent à bâtir un empire les serviteurs de l'ombre n'hésitent pas à répandre le chaos. Le seul soucis c'est lorsqu'ils ont enfin leur empire et que tout devient discipline et règles stupides. Mais il était encore loin ce temps là, si loin.

"Vous comprenez de mieux en mieux. Oui nous allons jouer ensemble, et nous allons faire danser la galaxie au rythme erratique de notre musique."

Il souriait, encore et toujours. Si elle n'était pas son égale dans la Force, dans la lucidité qu'il avait lorsqu'il observait l'univers, son esprit n'en était pas moins affuté, autant que celui du zélosien, plus que celui du commun des mortels.

"Mais rassurez-vous, je n'aime pas jouer selon mes règles. Pas plus que selon les règles de quiconque en réalité. Elles sont faites pour les faibles et les imbéciles, tout ces gens à l'esprit étriqué qui grouillent autour de nous comme les insectes qu'ils sont. Non, dans notre jeux il n'y aura pas de règle, la seule limite qui nous est imposée tient de la physique pure. Vous ne pouvez rien me faire, et je ne peux rien vous faire, du moins pour le moment. C'est simple, considérez moi comme le sabre le plus puissant ayant jamais existé, et vous comme le bouclier le plus infranchissable qui soit. Si nous nous affrontons nous sommes tout deux contraints d'abdiquer, ou bien de nous détruire l'un l'autre. Ors je n'ai pas encore finit de m'amuser dans cette vie, et vous non plus je crois."

Il jeta un coup d’œil autour de lui, poussant un soupir.

"Il faudrait des droïdes pour faire le service, ça manque de boisson ici. Enfin bref. Vous avez raison, c'est la merdouille, gros cacatoum. Par chance j'ai un ou deux as dans la manche qui peuvent nous aider à nous sortir d'affaire. L'un de mes amis traitres, comme vous aimez à nous appeler, veille sur le plus important d'entre eux, notre cher chancelier. Et je vous garantit qu'avec lui sous mon contrôle les Jedi regretterons d'avoir attaqué impératrice presque autant que de ne pas avoir sut arrêter l'assaut sur le sénat. Nous pourrions même récupérer la sénatrice... vous savez l'ancien animal de compagnie de Ritter. Son statut pourrait être utile. Par contre Keto sera bientôt victime d'un malheureux accident lors de son transfert du temple Jedi à Coruscant."

Se taisant alors Shakaxhi observa les réactions de rivale, ou bien était-ce désormais sa partenaire. Il était peut-être un simple guerrier à ses yeux, mais il venait d'exposer un plan digne d'un joueur d'échec, et une chose était certaine, il n'avait pas révélé tout ses plans, semblant penser les événement avec deux ou trois coups d'avance.

Shakaxhi avait observé et il ne fut pas déçut. Elle bouillonnait, le simple fait d'avoir le chancelier à portée de main faisait naitre en Ynnitach des idées, certainement par dizaines. La chose fit sourire le zélosien, même si ce fut difficile à déceler, puisqu'il souriait en permanence. Il était amusant de voir comme ils étaient semblables dans leurs différences. Elle, incarnant les Sith dans toute leur essence. La discipline, le contrôle, la soif de domination. Lui incarnant, autre chose, quelque chose d'unique en son genre. La folie, le chaos, la liberté la plus absolue. Et pourtant en cet instant leurs esprits si différents se rejoignaient, fomentant un projet qui s'avérait commun.

"Hmmm c'est bien la première fois que je ressent du désir pour quelqu'un... quelle sensation étrange."

Il avait parlé à haute voix, mais pour lui même, faisant une constatation plus qu'une proposition.

"Va pour Keto, j'annulerais l'ordre. Mais c'est bien parce que c'est vous."

Il se leva alors, faisant à son tour les cent pas. Il réfléchissait, et vite, épargner Keto changeait la donne, il fallait repenser le plateau de jeu, prévoir de nouveaux schémas.

"Vous retournerez donc seule dans la salle du trône pour réclamer votre titre. Il faudra laisser penser que ma route se sépare de celle des Sith. Mais ne le dites pas trop clairement. Il faut que ce soit une rumeur, un simple bruit de couloir."

Il s'arrêta de marcher, ricanant un peu avant de se tourner vers la nouvelle Dame noire des Sith.

"Je garde le chancelier, après tout je ne vais pas vous laisser tout mes atouts. Mais il va falloir que nous nous arrangions pour donner l'impression de nous gêner l'un l'autre de temps en temps. Si Keto vit il ne fait aucun doute que les Jedi finiront par réussir à obtenir des informations sur nos projets. À nous de nous arranger pour qu'ils pensent que deux actions séparées se préparent."

Il se rassie alors, tapotant sur la table du bout des doigts.

"Oui, magnifique. Vous êtes une véritable source d'inspiration... Mais il est temps de retourner dans l'arène pour annoncer votre victoire. Nous reparlerons après. Trop les faire attendre leur laisserait croire qu'il y a anguille sous roche, ors nous devons d'abord duper les notres pour pouvoir duper nos ennemis."

Darth Shakaxhi n'avait pas attendu longtemps après le départ de la nouvelle Dame Noire pour sortir à son tour. Cheveux passés sous la bure, capuche abaissée pour dissimuler ses traits, et concentration maximale pour dissimuler son aura dans la Force, il s'était glissé jusqu'à la salle du trône pour écouter le discours de celle qui resterait, aux yeux de tous, sa rivale. Et elle avait joué son rôle à merveille, presque parfaitement. Le zélosien ne l'avait certes pas trouvée assez subtile lorsqu'elle s'en était prise à lui, mais après tout il n'allait pas non plus lui rédiger ses discours. Quant à la suite, elle était prenante, galvanisante presque. L'idée de déplacer le centre du pouvoir sur Dromund Kaas était certes une surprise, mais au fond il s'en accommoderait bien facilement.

Mais il n'attendit pas l'annonce finale, après tout il connaissait déjà l'issue d'un tel discours, et il avait bien des choses à faire. S'éloignant donc, il s'était de nouveau rapproché de la salle du conseil, mais n'y entra pas immédiatement. Il avait, après tout, des ordres à annuler. Ne pas faire tuer Keto était frustrant, mais plus il y pensait et plus il lui semblait que cela restait la meilleure solution. Si une tentative d'assassinat échouait, alors les Jedi et la république sauraient que le Lord détenait des informations capitales, ils redoubleraient alors de ruse pour les lui arracher, et il ne fallait surtout pas douter de leur succès. Les Jedi étaient des adversaires puissants, intelligents et tellement mieux organisés que les Sith. Il ne fallait pas les négliger, jamais.

Ce fut donc par hololink qu'il contacta l'un de ses hommes, mais des deux côtés de la communication, aucune image n'apparaissait. Une simple précaution au cas où il serait dérangé.

"Le Petit Prince doit vivre.
-D'accord patron. Par contre patron... on a eu un souci avec... vous savez, la récupe que vous avez demandé... On va manquer de monde du coup...
-Forcément oui... Vous auriez aussi pu prendre des initiatives, juste pour une fois...
-Désolé patron...
-Ça va... Sur les prochaines pêches proposez aux poissons entre vous rejoindre et être vendus sur le marché. Ceux qui choisissent la vie formez les, et s’ils sont mauvais débarrassez-vous-en. Je passerais vous voir bientôt.
-Bien patron, à vos ordres patron."

Et la communication fut interrompue par le zélosien, qui avait alors un étrange sourire aux lèvres. Le problème évoqué par son interlocuteur ne pouvait signifier qu'une chose, le reste du projet avançait plus vite que prévu. Bientôt il serait prêt, bientôt l'ordre Jedi tremblerait comme jamais il n'avait tremblé.

Satisfait, presque heureux en réalité, le seigneur Sith retourna dans la salle du conseil noir, se réinstallant à la même place, comme s’il n'avait pas bougé. Il ne lui restait plus qu'à attendre le retour de Dame Ynnitach, en espérant que l'attente ne serait pas trop longue, car déjà il sentait l'ennui poindre, comme chaque fois qu'il restait trop longtemps sur ce caillou aride qu'était Korriban.

L'attente avait été longue, bien plus que ce que ne l'avait prévu le seigneur fou. Il fallait dire qu'il n'y connaissait pas grand-chose en cérémonies Sith. Il avait appris, à l'occasion, un ou deux rituels, certes, mais il ne s'était jamais intéresse aux cérémonies, ni de près ni de loin. La raison était simple, il n'avait jamais imaginé qu'un jour il serait en position de diriger l'ordre, ou même de faire partie de ses têtes pensantes. Le pouvoir sous cette forme ne l'avait jamais intéressé, et ce n'était, au fond, toujours pas le cas. Mais il avait naïvement pensé que les Sith seraient toujours organisés, d'une manière ou d'une autre. C'était après tout l'essence même de cet ordre, une discipline poussée à l'extrême qui tend à créer un empire dictatorial et totalitaire. Un régime dans lequel le zélosien n'avait pas sa place. Or, l'ordre était actuellement chaotique au possible, du moins jusqu'à cette réunion si mouvementée, et le chaos était le terrain de jeu de Shakaxhi.

Mais là n'est pas le sujet, ou du moins pas directement. Car ce qui nous intéresse ici est cette réunion tenue entre les deux Sith la plus puissante de leur génération. Dame Ynnitach, de par son habileté politique et son sens de la stratégie. Et le seigneur Shakaxhi, de par sa puissance dans la Force et l'absence totale d'emprise que l'on pouvait avoir sur lui. Un seigneur qui s'était endormi tant il avait attendu, et qui se réveilla en sursaut lorsque la porte secrète de la chambre du conseil noir coulissa pour laisser entrer sa rivale, mais néanmoins alliée. Se frottant un instant les yeux pour se réveiller, il écouta les paroles de l'hybride sith avec un léger sourire d'amusement aux lèvres.

"Détrompez-vous. Si j'avais su que ce serait si long, j'aurais fait sauter l'académie tout entière avant que l'on en arrive là."

D'un mouvement presque félin, le zélosien s'étira, faisant craquer sa nuque et son dos dans un bruit sinistre, avant de reprendre, un peu plus éveillé que la seconde précédente.

"Pour Keto les ordres ont été donnés, votre chien ne mourra pas, ou en tout cas ça viendra de quelqu'un d'autre. Par contre je pense qu'il faudra surveiller l'apprentie qui voulait aller le sauver au prix de l'existence de l'ordre tout entier. Son attachement à Keto pourrait nous coûter cher à tous les deux..."

Il poussa un léger soupir.

"J'aurais dû la tuer directement. Mais passons... Pour le chancelier, ne vous en faites donc pas. Après tout si vous étiez à mon service prendriez-vous le risque de me contrarier ?"

À cette réflexion il ricana quelque peu. Après tout il était vrai que contrarier Shakaxhi, quel que soit votre rang, était généralement une forme très sophistiquée de suicide.

"Mais dites-moi ? J'ai beaucoup parlé de mes projets et vous si peu des vôtres. Ce n'est pas que je veuille tout savoir, mais s’il y a des points cruciaux que je risquerais de faire échouer par inadvertance ce serait bien que je sois prévenu. Enfin après c'est vous qui voyez hein, mais ce serait dommage de réduire vos efforts à néant juste après que vous avez enfin obtenu le titre que vous convoitiez tant."