Lyrae O'Sil
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Lyrae appuya sur l'accélérateur de son speeder, indifférent au vent matinal qui lui fouettait le visage et piquait ses yeux. Jamais la jungle d'Iziz ne lui avait paru si étendue.

Le jeune Chevalier rencontré quelques minutes plus tôt en plein cœur de la cité lui avait déclaré, avec la voix de celui qui conte une anecdote excitante, qu'une certaine Chevalière avait été trouvée à l'aube, errante et visiblement perturbée, dans les ruelles d'Iziz.

- … Et puis elle arrêtait pas de répéter qu'elle voulait voir Maître Don, alors qu'elle avait déjà du mal à mettre un pied devant l'autre ! Comment qu'elle s'appelait déjà ? Ah oui, Chuuna Lein !

- Quoi ?

Le cœur de Lyrae semblait s'être soudain décroché de sa poitrine.

- Tu veux pas dire, Luuna Shein ?

- Ah ben oui tiens, c'est ça ! Tu la connais ?


Mais le jeune homme n'avait pas répondu. Déjà, il avait tourné les talons, laissant là son confrère déconcerté. Ni une, ni deux, et il avait sauté dans l'engin qui venait à peine de l'amener jusque dans la cité.


***

Lyrae n'entendit pas les remarques du garde à l'entrée qui pestait contre ces « fichus chevaliers qui prennent pas l'temps de garer correctement un malheureux speeder », que déjà il se retrouvait haletant dans le hall d'entrée. L'infirmerie lui semblait si loin ! Luuna était-elle vraiment si mal en point, à n'en pas pouvoir marcher ? Il s'imaginait la pauvre Chevalière, qu'il percevait déjà habituellement comme fragile, se retrouvant dans une mission pleine de Sith.
Il avait su que l'on lui avait donné le feu vert pour être un peu plus autonome. Il avait trouvé ça bien... L'imbécile !

Son pas de course résonnait dans les couloirs. Il croisa un Maître qui le suivit du regard avec des yeux désapprobateurs -mais depuis qu'il n'était plus padawan, on l'embêtait moins sur la conduite à tenir en ces lieux. Les colonnes défilaient autour de lui, indifférentes à son inquiétude grandissante – et si Luuna avait de nouveau perdu la mémoire ? C'était peut-être ce qui expliquait qu'elle n'ait pu retrouver son chemin vers le Temple.
Lorsqu'il vit enfin les portes du centre médical, il sut immédiatement que quelque chose clochait. Il n'était pas « puissant dans la Force », comme l'on disait parfois de certains Chevaliers talentueux. Non. Mais il reconnaitrait l'aura de Luuna parmi mille autres Jedi. Pourquoi ne sentait-il rien à l'approche de l'infirmerie ?
Une pensée furtive lui suggéra qu'elle se fut peut-être éteinte, mais l'esprit affolé de Lyrae repoussa en bloc l'idée même que cela fut possible. Il déboula bruyamment dans le centre, la respiration courte, et ses yeux balayèrent les cuves à bacta alignées sur sa droite. Un Nautolan, une Twi'lek, un humain. Pas de trace de la chevelure soyeuse de Luuna.
Le Chevalier se rua sur le premier droïde médical qu'il vit.

- Le Chevalier Shein, elle est où ?

- Le protocole du centre médical du Temple ne m'autorise pas à divulguer des informations sans l'identité de...

Lyrae arracha des mains mécaniques le bloc de données du droïde, dont la voix se fit un peu plus aiguë.

- Vous ne faites pas partie du personnel du centre médical – vous n'êtes pas autorisé à consulter le fichier de...

- Tais-toi, je me fiche des autorisations ! Dis-moi plutôt : Shein, Luuna Shein, où est-elle ?? s'exaspéra-t-il.

Car dans le fichier des patients présents au centre, nulle trace de l'arrivée de sa consœur. Ce n'était pas possible. Si Luuna avait été trouvée mal en point, elle ne pouvait pourtant n'être qu'à l'infirmerie ! A moins que ça n'aille pas si mal que ça, et qu'elle soit partie se reposer dans sa chambre ? Il devait en avoir le cœur net.
Aussi, jetant le bloc de données à la figure du droïde jacassant, Lyrae disparut du centre aussi vite qu'il y était venu.

De nouveau, voir défiler des colonnes, des ascenseurs, des classes de padawans qui se rendaient au parc ou à la bibliothèque... Il connaissait ces couloirs comme sa poche ; pourquoi n'y avait-il pas de raccourci vers la chambre de Luuna ?
Une volée d'escaliers, un hall courbe, une nouvelle volée d'escaliers pour ne pas perdre de temps à attendre un ascenseur, et il se retrouva enfin dans l'aile où logeaient les Chevaliers Jedi. Il connaissait par cœur le chemin qui menait à la chambre de Luuna, pour la simple et bonne raison que cent fois, il avait failli y venir, et avait renoncé au dernier moment.

Luuna était amoureuse d'Aykan. Elle le lui avait dit. Pire, en fait ! Elle avait dit : je l'aime.
Alors, son seul recours avait été de faire comme s'il s'en fichait, comme s'il avait beaucoup de travail... Et il avait soigneusement -parfois au prix de très gros efforts- évité de rencontrer de nouveau celle à qui il pensait pourtant tous les soirs et durant les longs voyages spatiaux. Il se contentait alors de rêvasser, s'interdisant de s'attarder sur le fait que dans la réalité, Luuna était occupée avec un autre.
L'amour était interdit pour les Jedi. Alors pourquoi s'était-il retrouvé dans cette situation ? Pourquoi s'était-il senti aussi malade, et pourquoi elle, se permettait d'aimer quelqu'un, et de le lui dire ?

Avant même de se rendre compte que ce geste fut peut-être indélicat pour une personne qui devait se reposer, il tambourina à la porte de sa chambre. Pas de réponse.

- Luuna ? Appela-t-il en toquant un peu moins fort. Luuna, tu es là ?

Mais rien ne se produisit. Aucun bruit ne lui parvenait de l'intérieur de la chambre... Et il ne ressentait pas non plus son aura caractéristique, de toutes façons.
Lyrae se retourna et colla son dos à la silencieuse porte métallique.
Il se sentait coupable. Il l'avait soigneusement évité, ces dernières semaines, à la fois pour ne pas souffrir davantage, à la fois pour garder intact le souvenir de ce qu'il avait ressenti quand, dans ses bras, ce soir où ils s'étaient entraînés tous les deux, elle s'était blottie, son odeur et sa chaleur l'enivrant avec une douceur inconnue et pourtant irrésistible. S'il la revoyait, s'était-il dit, il ne pourrait jamais résister.
Mais il avait été terriblement égoïste. Comment avait-il pu la laisser ainsi, sans protection, elle qui était si fragile ? Elle avait dû se surmener. Et lui qui n'avait pensé qu'à lui... Peut-être que maintenant, il ne pourrait plus la voir pour de bon. Ou alors, elle serait retombée dans l'amnésie et lorsqu'il la verrait, elle ne le reconnaîtrait même pas.

- T'es qu'un crétin. Un imbécile.


Et il se laissa glisser, le dos le long de la porte, pour se retrouver assis par terre. Où pouvait-elle bien être ?
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Bon. Questionnaire sur Xa Fel bouclé. La petite y mit un point final désenchanté et bailla en ouvrant un large bec. Reléguée dans la solitude studieuse de la chambre de son maître qui venait d’être sonné par le Conseil, Aora s’ennuyait ferme. Pile quand ils se marraient bien tous les deux ! Elle aurait très bien pu désobéir et continuer à morpher vers toujours plus de ridicule et de laideur des photos d’inquisiteurs sans attendre Kalyan… Mais c’était trop pas pareil sans quelqu’un avec qui partager ses élans et délires créatifs. Et puis Maître Keturah ne lui ferait jamais son Neimoidien en se la jouant solo. Sans compter que… le Jedi serait fichtrement capable de se venger après en lui achetant un paquet de choco croCs qu’il commencerait à manger devant elle tant qu’elle n’aurait pas appris ces maths. Il ne lui restait plus qu’à bûcher sa table de 7. La Twi’lek regarda son datapad sans rien faire. Naaan. C’était trop rasant ! N’importe quoi sauf ça !

Bam ! Bam ! Bam !


Qu’est-ce que c’était que ce bruit ?! La jeune padawan allongée sur le ventre cogita un instant avant de trouver une explication à ce remue-ménage plus haut dans le couloir. L’évidence pour une conscience ayant des choses à se reprocher. Saperlotte ! Un contrôle d’inquisiteurs ! Ça y est ! Ils lançaient des raids dans les chambres des membres de l’Ordre pour fouiller dans leurs tiroirs et découvrir tous leurs secrets ! Qu’est-ce qu’elle allait faire avec sa pièce à conviction ? Elle ne pouvait pas cacher la datacarte du logiciel de retouche sous le traversin de son maître ! Ça serait douteux si on découvrait qu’il dormait avec des photos d’hommes sous sa tête et qu’il aimait leur faire des trucs bizarres. Elle ne pouvait pas non plus se résoudre à détruire la preuve en la chauffant avec la lame de son sabre laser. Une seule solution pour y échapper : la fuite.

Aora sauta du lit et regarda par la fenêtre. Comme ça faisait un peu haut, elle se résolut à ne pas tenter le saut de Force jusqu’en bas et s’esquiva par la porte. Prête à filer ni vue ni connue dans la direction opposée au boucan entendu, elle jeta un rapide coup d’œil derrière son épaule. Personne dans le couloir. Sauf un expulsé. Vu comme il avait l’air trop abattu, on avait dû lui confisquer des tas de trucs géniaux. Heureusement que son maître stockait quasiment rien dans sa chambre au Temple. Mais avant qu’elle se mette à courir, la gamine se rendit compte que tout était tout de même bien trop calme pour des perquisitions. Un machin de ce genre, ça attirait du monde, y’aurait dû avoir un attroupement de curieux, des protestations… Pas un pauvre gars tout seul posé les fesses par terre. Mis à la porte comme ça, il faisait vraiment sans ami. Ah, mais d’ailleurs elle le connaissait ! Elle avait vu sa chevalierisation après la bataille dans l’espace bothan, quand ils avaient tout bien décoré pour le retour des héros.

Bah, c’était quoi cette tête ? Il ne pouvait pas être à la porte de sa propre chambre. Il n’aurait pas déprimé mais été réquisitionner un droïde si le mécanisme était bloqué. Et si la personne dedans ne voulait pas lui ouvrir, il aurait pu conserver sa dignité, rester sur ses deux pieds et aller chercher de quoi réparer l’affront par un tour de malice. Les Jedi étaient souvent pas dégourdis ! M’enfin, c’était bizarre.

Puisque maintenant qu’elle l’avait vu broyer du noir, elle ne pouvait plus retourner s’enfermer comme si de rien était sans essayer de recolorer son humeur, Aora se dirigea vers lui et tapota dans la semelle du jeune Chevalier avec le bout de sa botte.

- Vous allez avoir le moral drôlement parfumé si vous le laissez traîner dans les chaussettes.

Par un mystérieux procédé de la nature, des chaussettes de garçon puaient toujours plus que des chaussettes de fille. C’était connu.
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Le sol sous les fesses du jeune chevalier abattu était froid comme le monde qui l'entourait. Pourquoi fallait-il donc qu'il soit toujours le dernier au courant ? Mince, c'était quand même pas la fin du monde de lui dire « Ah tiens, Lyrae, Luuna a eu un accident mais elle va bien ». Ah, mais c'était peut-être parce qu'il avait tellement d'amis que personne ne savait combien il était proche d'elle. Brillant.
Morose, le cœur de Lyrae avait fini par se démener un peu moins sauvagement dans sa poitrine. Il contempla ses genoux fins étendus devant lui et se fit l'effet d'un gamin ayant perdu à une course. Trop faible. Trop nase.
Il leva à peine les yeux lorsque le chuintement caractéristique d'une porte automatique coulissante se fit entendre. Lyrae fixa d'un œil morne la chambre d'où provenait le bruit. Non, il ne bougerait pas, il se fichait de ce que Chevalier Machin ou Chevalier Truc eut à lui dire sur son comportement de mollusque. Il était fatigué, et puis il était pas si mal, là, contre la porte de métal, gardienne de sa bien-aimée.

Mais, contre toute attente, ce fut une petite chose violette vêtue d'une bure qui fit son apparition. Vu ses yeux de fugitif et ses allures de faites-comme-si-j'étais-pas-là, la Twi'lek n'allait probablement pas être si ennuyeuse, finalement. A moins, bien sûr, qu'elle ne décide de venir lui faire un brin de causette en lui titillant le bout du pied comme un lépreux.

Moral, chaussettes, parfum. Quoi ?
Le sens des paroles de la petite Twi'lek ne l'atteignait pas ; c'était comme si le fil des mots refusait délibérément d'entrer dans le chas de sa conscience. Il la contempla quelques secondes avec les yeux d'un bantha regardant passer les speeder. Et puis, soudain, il comprit ce que la mioche voulait dire. Le jeune chevalier soupira, les épaules toujours tombantes, et fit non de la tête comme pour dire « qu'est-ce que tu y comprends, toi, de toutes façons » ? Mais ce n'était pas des manières pour parler à une petite padawan innocente. Alors il grimaça un sourire pour la politesse.

- Très poétique, grinça le jeune homme sans en penser un mot. Tu devrais pas être en cours avec les autres, toi ?

Bon, ce n'était pas une revanche, mais presque.
Néanmoins, il regretta rapidement son ton amer. La petite avait peut-être une bonne raison de squatter la chambre d'un Chevalier. Au moins aussi bonne que la sienne pour tambouriner à une porte dans un espace destiné au repos des Jedi, en tout cas. Si ça tombe, il l'avait même réveillée. Quel âge avait-elle ? Dix ans tout au plus, estima-t-il en l'examinant de pied en cap. C'est en croisant ces yeux bleus vifs comme des lasers qu'il se dit que rien ne devait échapper à la petite Twi'lek. Et donc, par une ingénieuse déduction...

- Tiens, puisque t'es là, fit-il avec un soudain intérêt, son ton railleur s'étant envolé. Tu es dans le coin depuis longtemps ? T'aurais pas vu passer une Zeltronne ? Grande, brune, des bras mécaniques...

Une peau de pêche mate et d'une incomparable douceur, des grands yeux noirs qui vous ensorcèlent et une démarche élégante... Ouais, bon. Lyrae repoussa ces détails dans un coin de sa tête pour s'intéresser de nouveau à la jeune padawan.

- Elle s'appelle Luuna Shein. Je la cherche, mais elle a pas l'air d'être dans sa chambre. Heu, fallait que je lui parle pour...

Le jeune homme faillit se justifier mais se retint, et sa voix gênée mourut sans qu'il ne termine sa phrase. Allons, il pouvait la vouloir la trouver pour mille raisons, ce n'était pas la peine de devenir écarlate devant une fillette violine en bafouillant des excuses pas crédibles. En attendant, il passait pour une imbécile. Ce qui était sûr, c'est qu'il n'aurait jamais l'assurance nécessaire pour prendre un padawan sous son aile. Ça pouvait être perfide, ces bêtes-là, si on gardait pas l'œil bien ouvert. Un jour vous étiez sympa et hop ! Le lendemain, le mioche vous dénonce au Conseil pour votre engueulade dans les couloirs avec un aîné ou parce que vous avez réveillé toute une aile du Temple en hurlant à la Zeltronne.
Ou alors, il devenait un peu parano. C'était possible aussi.
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Bah, mon vieux ! Surprenant qu’il n’ait pas laissé des flaques d’eau sur son chemin avec le nuage pluvieux gravitant au-dessus de sa tête de six pieds de long. Avec ses épaules tombantes là… Plus abattu que ça, il dégoulinerait ! Sûre qu’elle pourrait lui toucher le bout du nez sans qu’il louche vu la fixité du regard lancé. Une petite moue chiffonnant ses lèvres charnues, la gamine croisa les bras et ses longs lekku vinrent encadrer ses hanches, formant deux demi-cercles défensifs.

- Et vous ? Vous devriez pas être en train de sauver la galaxie comme un Jedi ?

D’abord. Il avait pas fier allure le fringant Chevalier tout frais émoulu des rangs des apprentis. Pourquoi il était pas en train de vaillamment faire tourner son sabre laser au dessus de sa tête pour châtier le mal ? Du coup, on était obligé de venir chercher son maître à elle pour qu’il s’y colle. Alors qu’il avait une toute nouvelle Padawan à charge, zut. C’était quand même plus elle qui aurait dû tirer la tronche dans les couloirs. On allait lui envoyer son Kalyan au loin et elle allait rester ici à attendre qu’il ait fini de rendre la justice quelque part où elle ne pourrait pas l’accompagner. Parce qu’il irait. Elle l’avait déjà entendu envoyer promener des gens avec un mot en cinq lettres, qu’elle devait pas répéter et dire qu’il avait dit, mais la jeune fille savait la probabilité zéro qu’avait ce mot d’être rétorqué aux membres du Conseil pour se débarrasser d’une mission. Pas même pour rester à se marrer avec sa nand’ini, choupinette adorée d’Aora.

Suite à peu près obligatoire de toute conversation entamée avec un marmot, personne n’échappait au passionnant racontage de vie que la jeune enfant, ayant une vague notion de HS, raccourcit aux dernières minutes + quelques extras, à cause des questionnements sur le feu qui mettaient ce pauvre Lyrae sur les charbons ardents de son petit cœur de soupirant. Qui se ressemble s’assemble. Possédant lui même des pièces rapportées, le jeune homme devait être capable d’apprécier de la belle mécanique aux bras d’une engageante donzelle.

- Ça fait un temps que je suis là, oui. Je faisais mes leçons. En fait, je sens que je vais avoir tout plein d’occasions d’y aller, en cours avec les autres, vu que deux flippés sont arrivés comme des choux de Broest à un goûter et sont repartis avec mon maître. Ça venait du Conseil et c’était hyyyyper urgent, alors je le reverrai juste pour lui faire un bisou et au revoir. Du coup, bah non, j’ai pas trop vu passer les gens derrière les murs, MAIS je sais qui c’est Luuna Shein. C’est la dame qui a attrapé Lana Anthana. Et je sais aussi que ça fait longtemps qu’elle était absente après Chandrila. Nous on est venu nous chercher sur Alderaan, mais les Maître Wora ils sont que des jumeaux, alors ils pouvaient pas être partout. C’est super si elle est revenue au Temple !

La fillette regarda un instant le jeune Chevalier en triturant sa tresse de padawan en cuir. Pour..? L’humain s’était arrêté avant de jeter ses raisons sentimentales en pâture à l’appétit d’une petite curieuse amatrice d’histoire à l’eau de rose. Mademoiselle avait déjà forgé ses propres certitudes romanesques en l’entendant piaffer comme un étalon devant la stalle de sa belle. Aora lui retourna le regard entendu de celle qui comprend tout ce qu’on ne lui dit pas. Et même plus.

- Sûr qu’il n’y a personne derrière cette porte ? Dès fois les Jedi qui reviennent de mission en ont tellement plein les pattes qu’ils dorment toute une journée. Peut-être que Luuna a mis des boule quiès ! Si vous voulez la retrouver, il faut se relever avant de devenir aussi mou qu’un blop et qu’un droïde nettoyeur passe la serpillière. Il y a des tas d’endroits stratégiques où elle pourrait être si elle n’est pas dans sa chambre. L’infirmerie pour soigner un bobo, les archives pour transmettre son rapport, hum, le réfectoire aussi ?

Elle ne proposait pas la chambre du Conseil puisqu’elle savait que son maître occupait déjà la place.
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Lyrae encaissa la remarque avec un regard morne. Ah bah, il voulait bien lui, sauver la galaxie, mais on le laissait même pas s'approcher d'une pauvre camarade Zeltronne. Et quand il regardait la liste des missions qu'il pouvait prendre, entre accompagner une classe de mioches dans Iziz et surveiller des réseaux d'information depuis la tour de communication du Temple, il se sentait vachement motivé pour sauver la galaxie.
Le Chevalier se retint néanmoins de répondre à la provocation un tout petit peu méritée. La pauvre gamine n'allait quand même pas se recevoir sa mauvaise humeur pour avoir eu la malchance de croiser son chemin, non ? Enfin, ça dépendait aussi de son comportement.

Aussitôt son monologue entamée, Lyrae se demanda s'il avait bien fait de poser des questions, finalement. La petite était bavarde, et il dut plisser les yeux en la regardant pour se concentrer : c'est qu'il fallait trier toutes les informations utiles, inutiles et potentiellement utiles mais difficiles à comprendre. Il n'avait pas bien suivi l'histoire des choux de Broest au goûter mais visiblement, la Twi'lek savait de qui il voulait parler. C'était déjà ça.

- Heu, ouais, c'est bien elle. Sauf qu'on la trouve pas et non, je pense pas qu'elle soit dans sa chambre.

Une pointe désagréable venait de toucher son orgueil : était-il possible que Luuna n'ait pas envie de le voir, tout simplement, et qu'elle reste silencieuse derrière la porte ? Mais non, ce n'était pas possible, ça ne lui ressemblait vraiment pas. Et puis, si elle était là, il sentirait dans la Force son aura fébrile, juste là, derrière, comme un parfum discret émanant d'un vêtement oublié chez un amant.

- Déjà été à l'infirmerie, marmonna le Chevalier déçu de n'avoir rien appris de la gamine. Et je sais qu'elle est rentrée un peu... Heu, blessée probablement, ou très, très, très fatiguée, tu vois le genre ? Quand les archives, c'est vraiment pas ton problème, dans l'urgence.

Si elle était effectivement sur Alderaan lors des massacres, elle devait probablement savoir de quoi il parlait. La pauvre avait pas dû s'amuser des masses dans les mondes du Noyau, vu ce qu'on lui avait raconté sur les évènements. Mais bon, elle était revenue en un seul morceau, contrairement à d'autres, et elle avait pas l'air si traumatisée que ça.
Mais bon, la gamine avait raison, il fallait pas qu'il reste dépérir ici, au vu et au su de tous les Jedi qui pourrait se balader dans le coin. Il était déjà assez contrarié comme ça pour qu'en plus on lui demande des comptes sur son comportement exubérant dans les quartiers des Chevaliers, sensément dédiés à un paisible repos.

Lyrae fit un effort pour se relever, et rajusta sa chemise devenue humide durant sa course folle pour retrouver Luuna. C'était malin : maintenant, il avait l'air ahuri. Plutôt que de se remettre à courir comme un dératé, il fallait savoir où il allait aller, le temps de sécher un peu.
Il contempla la petite Twi'lek -d'en haut cette fois-ci, elle paraissait bien moins enquiquineuse.

- C'est quoi ton p'tit nom, la stratège ? interrogea-t-il en regardant des deux côtés du couloir, comme si c'était un crime de discuter là, dans ce couloir. - Et comment ça se fait que tu la connais, Luuna, d'abord ?

C'était vrai ça, d'où elle tirait ce nom ? Son maître parti au Conseil avait-il un lien avec elle ? Brusquement, mille scénarios se formèrent dans sa tête : Luuna avait demandé à voir le maître en question en privé à cause de sa mission -ou non, à cause de ses blessures ? A moins qu'il soit guérisseur et qu'il s'occupe d'elle ? Nan, la petite avait parlé du Conseil. Alors, on l'avait appelé là-bas parce qu'elle lui était arrivé quelque chose d'important ? Mais pourquoi on ne l'avait pas appelé lui ??!

De nouveau, Lyrae sentait la frénésie l'envahir. Il avait presque envie de secouer la Twi'lek par les pieds pour qu'elle se décide à parler plus vite -et plus clairement, mais il se contenta de la regarder avec des yeux grands comme des soucoupes, prêt à boire le moindre de ses mots.

- Alors, ton maître connait Luuna, oui ou non ?
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Au moins, il était debout sur ses cannes. La petite fille enregistra les nouvelles informations et continua de réfléchir, un doigt replié sous sa lèvre gonflée d’une autre moue un rien boudeuse. Pas bien aimable, ce garçon. C’était pas sa faute à elle ou à qui que ce soit si Luuna était aussi introuvable que le dahu. La Chevalier de retour au bercail ne pouvait pas être dans une situation pire que ce qu’elle avait dû traverser avant de retrouver l’asile protecteur du Temple. Il n’y avait que des amis dans la place. Si la pauvre Zeltronne était vraiment très faible, alors peut-être qu’elle avait dû se trouver mal et qu’un Jedi l’avait ramassée dans un couloir pour lui donner les premiers soins et lui permettre de se reposer dans sa chambre. Ou dans une salle de classe. Ou d’entraînement. Ou n’importe où. Ça faisait beaucoup de portes.

La Twi’lek releva les yeux vers le visage hagard qui la surplombait maintenant. Il avait dû cavaler partout comme une autruche folle. Et après tant de mètres parcourus sur ses guibolles, à s’épuiser le palpitant, il n’était toujours pas plus avancé dans sa recherche. Un vieux Maître Jedi aurait trouvé là l’occasion parfaite de caser une remarque édifiante. La padawan se contenta de songer qu’il l’avait trouvée. Elle était son indice. Qu’est-ce qu’elle savait qu’elle ne savait pas savoir ? Les premières questions étaient fastoches.

- C’est Aora Shar, Répondit Aor’ashar en soignant sa diction pour que les oreilles humaines comprennent où s’arrêtait le prénom et où commençait le nom, même si ça faisait franchement trop bizarre de prononcer comme ça, J’ai vu les holos du procès de l’Umbaran fourbasse avec mon maître. C’est comme ça que je sais qui c’est, Luuna.

Elle avait aussi vu le très vieux Maître Don régler son compte à un obscur devant tout le monde. Les effets de sabre laser avec le prince de Kuat avaient produit un buzz galactique. La fillette n’avait, quant à elle, pas trop de commentaires à faire, sachant ce qu’elle savait sur le loustic occis au terme d’un combat à la loyale. Oui, il était mort. Mais c’était ce qui arrivait aux méchantes personnes qui mettaient trop de temps à passer à la caisse pour rembourser leurs mauvaises actions dans une galaxie où tout se paie. L’addition finale faisait mal. Et maintenant, c’était la chasse au Saï Don. Triste époque où on criait haro sur les papys justiciers.

Les lekku de la jeunette pensive s’enroulèrent autour de ses épaules. Hu ? Qu’est-ce qu’elle sentait qui venait frétiller autour de sa petite bulle de réflexion ? Comme un poisson surexcité, attrapé dans un filet qui le retenait de foncer rejoindre son torrent. Les sourcils noirs de la gamine se froissèrent face au regard de merlan frit posé sur elle. Elle n’avait pas envie que les deux billes rondes roulent au sol. Pourquoi Kalyan connaîtrait Luuna ? Son maître connaissait un paquet de gens en-dehors du Temple, mais pas beaucoup de collègues de travail.

- Non. Il ne m’a jamais parlé d’elle. Dit-elle simplement.

En parlant de cours qu’elle irait suivre une fois son maître parti en mission interdite aux mouflets, ça ne ferait pas de mal au jeune Chevalier fébrile de retourner sur les bancs d’apprentissage avec elle pour une piqûre de rappel. Il y avait plusieurs techniques consacrées à l’apaisement de l’esprit que tout Jedi se devait de connaître. Encore fallait-il penser à les appliquer au bon moment et les adultes avaient franchement tendance à oublier des trucs qu’ils martelaient pourtant aux enfants. Aora se demandait comment elle réagirait, si elle cherchait désespérément à retrouver un être cher. Eh bah, elle ferait comme sur Alderaan, quand elle avait dû chercher Kalyan, toute seule dans une cité silencieuse comme si tout le monde y était mort. Ce qui était à un certain pourcentage vrai. Il fallait laisser faire la Force.

- Hum… Bah, là, moi je crois que vous voulez tellement tellement la retrouver votre amie que vous ne ressentez rien d’autre que cette envie de la retrouver. C’est ça le problème. Vous n’arriverez pas à découvrir où elle est dans cet état, sauf si vous lui marchez sur les pieds en courant au hasard. Où qu’elle soit dans le Temple, il y a des gens pour s’occuper d’elle. Il faut perdre un peu de temps pour en gagner beaucoup. On ferme les yeux, on respire à grandes inspirations et on écoute son instinct plutôt que sa vilaine inquiétude qui envoie sur milles chemins différents.

Aora ouvrit un œil pour vérifier que Lyrae suivait bien ses bons conseils. Hum. Conseil ?
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Aora Shar, enregistra le Chevalier qui buvait avidement les paroles de la padawan. Un nom qu'il n'avait absolument jamais entendu, lui semblait-il. Il n'était plus très au fait des rangs des plus jeunes, depuis qu'il avait sa propre chambre de Chevalier. Pourtant, à bien y regarder, ce visage ne lui était pas tout à fait inconnu. Ces lèvres charnues, ces yeux en amande dont l'iris était si clair... Il avait déjà croisé son regard quelque part... Mais où ? Enfin, sûrement au Temple, mais quand ? Elle devait être plus jeune. Ou peut-être que c'était une autre petite Twi'lek -Aora n'était pas la seule padawan de cette race et pour lui, elles étaient un peu toutes pareilles, à cet âge.

Umbaran fourbasse. Joli surnom, la petite n'était peut-être pas si antipathique qu'elle en donnait l'air... Mais non, avait-elle répondu, elle n'avait jamais entendu parler de Luuna autrement que dans les holonews.
Lyrae soupira, ses épaules s'affaissant sous le poids de la lassitude. Discuter avec cette petite fille ne le mènerait à rien, c'était évident. « La vérité sort de la bouche des padawans » disaient parfois leurs aînés. Encore fallait-il que les mioches soient un peu instruits. Ah ! Du temps de son apprentissage, les petites Twi'lek bavardes étaient au courant de tout ce qui se passait dans le Temple, jusqu'à pouvoir vous informer à propos de quel urinoir avait la préférence de Maître Tab Tlaloc. Ces commères, ça n'était plus ce que c'était.

- Merci quand même, marmonna-t-il en la lâchant.

Mais la petite n'avait pas terminé, et elle enchaînait sur des leçons de comportement qui semblaient droit sortis de son dernier cours sur la Force. Lyrae contempla la Twi'lek avec de nouveaux yeux arrondis, sourcils haut levés, avant de mettre ses mains sur ses hanches. Il ne savait plus très bien qui était l'enfant, ici.

- Quelle sagesse. Fais gaffe, à ce train-là, tu vas avoir de la barbe comme Maître Don, plaisanta-t-il avec un ton légèrement moqueur.

Pourtant, il fallait bien reconnaître qu'elle n'avait pas tout à fait tort : où que fut Luuna dans le Temple, il y avait des chances pour que quelqu'un s'occupe d'elle. Oui... Oui, mais ce n'était pas lui. Et lui, il voulait s'en occuper lui-même, et s'assurer qu'elle allait bien. Il aurait bien aimé piétiner le sol pour exprimer sa contrariété, mais il ne pouvait pas faire ça devant une padawan. Quoique, il n'avait de toutes façons pas bien montré l'exemple jusqu'ici, alors tant qu'à faire... Mais Lyrae se contenta de faire la moue.

- Bon ok, t'as pas tout à fait tort, Maître Shar. Je vais aller...

Revérifier le centre médical ? Questionner tous les chevaliers et maîtres qu'il croiserait ? Aller au hangar pour demander si on n'avait pas demandé un speeder d'urgence vers Iziz pour une grande blessée ? Non, non, non. On arrêtait de paniquer, comme la petite avait dit. Luuna devait être entre de bonnes mains, ça ne pouvait pas être possible autrement.
Donc, il n'avait plus qu'à...

Lyrae se figea comme si ampoule s'était soudain allumée à l'intérieur de son crâne. Il se contenterait de s'approcher de la Salle du Conseil l'air de rien. Comme s'il cherchait un objet perdu. Voilà.

- Je vais aller demander qui est entré au Conseil en dernier, souffla-t-il en fixant le vide au-dessus de la petite Twi'lek.Oui. Voilà, je vais faire ça.

Et il contourna la padawan l'air absent, en prenant soin -et cela lui demandait quelques efforts- de ne pas se mettre à courir pour arriver plus vite à son but. Tel un astronaute ayant subi un lavage de cerveau, il prit la direction de la sortie du quartier des Chevaliers.
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    Ouh la la ! Heureusement qu’il avait pas croisé mémère sur son chemin parce qu’il l’aurait poussée dans les orties, le Chevalier. Ç’aurait été la faute de la mère-grand qui n’allait pas assez vite (à son âge !) alors qu’il était pressé, en courant vers nulle part.

    Y’avait des gens comme ça. Qui vous tenaient pour responsable de tout ce qui ne leur faisait pas plaisir dans leur vie. C’était quand même un gros point noir sur la personnalité, ce genre d’attitudes, généralement symptômes de l’âge ingrat qui portait si bien son nom. Il lui grognait un merci qui sonnait comme un reproche, c’était pas comme si Aora cherchait à l’aider depuis le début. Gnn, on aurait dit son frère…

    Il avait quand même du pot de tomber sur une bonne petite, le Lyrae, parce que dans l’état de réflexion minimale dans lequel il se trouvait, rien de plus facile pour un machiavélique marmot que de l’envoyer littéralement promener à Perpète-les-Jubbas, comme disait sa copine Yoni. Et de continuer à se marrer, ce soir, dans son lit, en sachant que l’abruti courait encore vers le bourg légendaire. Mais Aora portait l’uniforme des Padawans et, en tant que tel, elle devait se montrer secourable. Même si la diablotine était une fois de plus tentée de finir en culotte pour ne pas avoir à respecter l’engagement qui allait avec le vêtement et jouer les "fourvoyeuses". Et puis, bien fait ! M’enfin… On avait qu’à dire que le pauvre humain était tellement atterré et inquiet qu’il se rendait pas compte.

    La Twi’lek se drapa dans ses longs lekku et inclina la tête. Les plus sages ici, c’était Maître Ulrich Wora en duo avec Maître Caldin et ils avaient une peau toute lisse. Parce que Maître Don, c’était LA figure emblématique des Jedi de tous les mondes, mais il avait un peu tué un Sith… devant tout plein d’holocams au plus mauvais moment. Il aurait mieux fait d’accoster le Prince de Kuat en lui proposant une belle assiette de won-wons grillés truffés de poison en signe de réconciliation et hop ! Mission accomplie, ni vu ni connu, j’t’embrouille. On pouvait pas lui enlever l’utilité du geste, mais la tête de l’Ordre Jedi qui trucide un sénateur, ça les aiderait pas à défendre leur innocence. Quelle situation pourrie. Et pauvre papy. La petite fille sourit, d’un léger sourire modeste, en joignant les mains. Ce serait toujours un honneur de porter la barbe et la tonsure de poils blancs du Grand Maître.

    Le jeune homme avait l’air de se mettre à réflexioner, alors la fillette ne prononça pas un mot de plus pour ne pas faire capoter la bonne initiative. Tout ce qu’elle avait à dire était déjà sorti de sa bouche et, de toute façon, s’il prenait à l’humain l’envie folle de vouloir se retaper un marathon, elle ne pouvait strictement rien y faire. Sauf tenter le croche-patte. Une toupie, peut-être ? Nan. Il pourrait se faire mal en trébuchant dessus. Mais on l'enverrait peut-être au même endroit que sa dulcinée, ensuite ! L'idée était à creuser…

    Avec un œil circonspect, l’apprentie le vit se transformer en somnambule. Oh bah, ils étaient d’accord ! C’était bon signe ! Il partait et la petite le regardait s’éloigner. Il n’avait pas vraiment eu l’air de vouloir une compagnie pour lui tenir la main et puis… Et puis, dans le cas où Luuna ne l’attendrait pas là où il se rendait ou que personne ne l’ait vue, elle ne se fiait pas à ses réactions. Il serait sans doute capable de lui serrer le kiki pour se venger. Son maître était juste derrière les portes du Conseil et il était carrément plus costaud, mais quand même !

    Avant de disparaître reprendre ses leçons là où elle les avait laissées dans la chambre de Kalyan, la gamine mit ses mains en porte-voix :


    - Bonne chance ! S'exclama-t-elle à l’autre bout du couloir.

    C’était surtout pour Luuna qu’elle disait ça. Ce serait moche qu’il la retrouve unijambiste ou mutilée. Maintenant, elle se disait que peut-être la convocation de son maître au Conseil avait un lien avec le retour du chevalier perdu. Kalyan le lui expliquerait quand il reviendrait. En attendant, elle devrait potasser sa table de 7. La fillette passa le seuil de la chambre de son mentor comme on passe la porte de chez le dentiste. En avant…

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