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Alors que nous marchions dans ce couloir souillé de sang, nos pas résonnaient dans un silence mortuaire. Ma confiance en moi était à son paroxysme. Mu par la rage, un instinct de survie bestial, et les effluves sinistres d'une énergie nouvelle et infiniment plus complexe, j'étais parvenu à me venger de ces êtres qui m'avaient infligé ces infâmes tortures. Mes pieds nus glissaient sur le sol métallique. L'adrénaline retombée, je percevais la fraicheur de celui-ci.

Les yeux éteints, j'énumérais mes victimes. Une, puis deux, puis trois... Je percevais encore le jus poisseux de l'hémoglobine, qui avait entaché mon bras et mon épaule. Quatre. Cinq... Six. Comme une morbide comptine, mes pensées récitaient ces chiffres inlassablement, à chacun de mes pas. Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq... Six... Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq... Six... Un... Deux... Trois... Quatre... Cinq... Six... Un... Deux... Trois... Quatre...

-Qui est cette Ambrosia, Ulrich ?

La voix de Vel ramena mon esprit à la réalité. Le voile qui planait jusqu'alors sur mon regard s'embrasa instantanément, et mon esprit rationnel reprit le dessus. Ce n'était pas le moment de me laisser embourber par mes névroses. À l'instant où Vel évoqua sa question, la porte blindée coulissa lourdement. Alors prêt à lui répondre, je me tus instantanément. La stupeur m'avait frappé. Si la pièce était vide, si nous semblions avoir pénétré dans un espace ou la sonorité était une notion inexistante, ce qui me révulsa fut la sensation indescriptible qui me parcourut. J'avais toujours accordé au mysticisme une foi très distante. Et pourtant, cet air trop aseptisé pour ne pas dissimuler quelque chose de plus infâme, ces murs sans voix qui hurlaient leur douleur, je les percevais, au plus profond de moi. Nous nous étions plongés dans une dimension incohérente, anormale et, je le craignais, dangereuse.

Les paroles du gardien renforcèrent en moi cette impression. Alors qu'il énonçait avec, il faut bien le lui accorder, bonne foi, ce que lui avait imposé de traduire ma sœur d'armes et de conviction, je déglutis péniblement. Ma lèvre inférieure ne tarda pas à trembler, lorsque je pris conscience que c'était bien ce type de traitement qui m'aurait été réservé, si Vel et Luke n'étaient pas arrivés à temps. Qu'était ce stigmate qui barrait mon ventre, à côté des horreurs qu'énonçait le hapan d'une voix aussi impassible qu'habituée à réciter ces versets impies ?

-Ne restons pas ici.

Mon âme se raccrocha aux paroles de Vel. Je n'étais pas seul. Tout allait bien. Tout allait bien... Elle appuya plus fort le canon de son blaster sur le dos de notre guide, dont nous ne pouvions accorder notre confiance qu'en raison des atrocités qu'il avait récité, en toute transparence. J'emboitai alors le pas de mes compagnons et du hapan. Alors que les salles vitrées défilaient, réunissant bureaux, holopads, et curieux instrument, nous arrivions progressivement vers un pan du complexe plus obscur encore. Des pièces ternies par un sang noir, des lits à sangles, et des instruments étranges, dont la complexité m'échappait, bardés de lames et de seringues. Un malaise oppressant se refermait sur moi comme un étau, à mesure que nous progressions dans un paysage que je ne croyais vérace que dans les fictions les plus ambigües. Tête baissée, mon courage et ma verve d'alors s'étaient séparés de moi, pour laisser place à l'angoisse. Mes doigts cramponnaient cette vibrolame, semblable à une épée courte. Jeté dans l'inconnu, anticiper sa propre défense était la meilleure des actions.

Vel, à qui j'avais confié le pass avant la première porte, fit coulisser le battant métallique de la suivante. M'apparut alors la scène la plus infâme qui m'avait été donnée de voir. Un frisson nauséeux vibra dans ma colonne vertébrale, et affecta mes organes. Révulsé, écœuré, tétanisé, je laissai mes jambes fébriles me mener aux côtés de Vel. Ma protectrice. Ma sauveuse. Ma sœur et ma mère d'élection, tout à la fois. Mais il ne servait à rien de me réfugier auprès d'elle. Dans le groupe que nous constituions, ni elle, ni Luke, n'étaient au fait de ce qui avait pu se passer dans cette pièce. Seule notre imagination pouvait nous apporter des réponses, celle-ci même, qui s'actionnait de la façon la plus sinistre qu'il soit. Dans les cuves transparentes, apparaissaient des silhouettes informes. Si j'avais toujours considéré que le Bien et le Mal étaient des notions abstraites, il n'y avait ici aucune nuance possible. Ces murs suintaient le vice.

Mon regard s'attarda sur le contenant des cuves. Je ne discernais plus les hommes des femmes, ni même les enfants des vieillards. Tous flottaient dans ce liquide jaunâtre, les paupières fermées, un masque à oxygène et des câbles enfoncés sous leurs peaux, directement reliés au plafond. Le crâne et le corps dépourvu de toute pilosité, des masses de chair avaient poussé à des lieux improbables, tandis que d'autres semblaient s'être atrophiées. Une voix brisa alors le silence étouffant.

-La la la, la la la, la la la... ♪

Une gamine. C'était bien la voix d'une gamine.

-douze vingt-quacre TG, la la la ♪

À mesure que le chant de l'enfant s'approchait, mon sang se glaçait, et me respiration s'accélérait. Sans un instant réfléchir à mes actes, j'approchai ma main de celle de Vel, et mes doigts se mêlèrent aux siens. Je tremblais. De tout mon corps.

-Y disent que l'expérience a pas marssé, mais moi je sais qu'elle a marssé, d'abord, la la la ♪

Les paroles mal articulées de la petite fille me rendaient fou. Elle venait. Le son de la comptine s'intensifiait.

-Pasque maintenant, je-peux-avancer, pas commeuh maman ♪

La pression que j'exerçai sur la main de Vel s'accentua. Soudain, de derrière une des cuves, un bras apparut. Puis deux. Puis trois. La gosse, vêtue d'une robe rose bonbon, laissait trainer au sol un doudou, tenu par les oreilles. Elle riva ce qui s'apparentait à un visage en notre direction. Seuls sa taille, son accoutrement et le timbre de sa voix permettaient d'émettre une approximation sur son âge. Six ans, peut-être sept ou huit. Pour ce qui était du reste... Échevelée, elle nous observa d'un regard hagard, non pas de ses deux yeux, mais aussi d'un troisième, qui avait pris naissance au-dessus de son arcade sourcilière. Son crâne était énorme, et une chair informe, qui semblait avoir fait disparaître son cou, pendait entre sa tête, son dos, et son épaule gauche, depuis laquelle trois bras, chacun de taille et de forme différente, pendaient du amas de chair. Les deux plus longs semblaient lui servir d'appui pour sa démarche, puisque l'apparente lourdeur de l'excroissance de sa peau, et peut-être de ses os, la maintenaient dans une position profondément désaxée sur sa propre gauche. Sa main droite quant à elle, cramponnait sa peluche d'une inquiétante multitude de doigts, qui me paraissaient dépasser de loin la demi-douzaine.

-Mon doudou il a dit que vous êtes des messants, pasque vous êtes pas comme nous !

Je lâchai ma vibrolame, et mon autre main se sépara de celle de Vel. Les larmes aux yeux, l'horreur s'était introduite en moi. Je me détournai de la mirialan, fit un pas de côté, et basculai. Mes coudes réceptionnèrent ma chute et, pris de nausées violentes, dans une contraction d'abdomen inquiétante, je sentis l'infâme goût de la bile se frayer un chemin au travers de mon œsophage. Le liquide poisseux et acide lacéra ma langue, et se déversa au sol. Je toussai alors à de multiples reprises. À supposer que l'enfer existât, il y avait fort à parier que le diable se fût inspiré de ce lieu macabre. Aux limites de la folie, aux bornes de la réalité, j'espérais un miracle. Tout mon être aspirait à quitter ces lieux, à compresser le temps, et à retourner à des choses plus simples, plus anodines, plus futiles. Les tortures qui m'avaient été infligées n'étaient rien. Elles n'étaient rien, face à ce qu'avaient subi ces personnes.
Luke Kayan
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Le poignard atterrit dans ses mains, le Hapan remercia son comparse d'un hochement de tête et le rangea à sa ceinture en faisant attention de ne pas se couper. Ce n'était pas une arme très utile pour lui à la base, elle était même plus dangereuse qu'autre chose entre ses doigts mais après tout il maniait un sabre-laser alors pourquoi pas un couteau, sans compter qu'ils n'avaient pas le choix, avancer était la priorité.

Luke sentit l'ambiance se refroidir nettement ou plutôt brûler ardemment, ça dépendait du point de vue mais quoiqu'il en soit, cette extrémité dans les sentiments ne présageait rien de bon. L'adolescent s'approcha de ses compagnons, il avait bien entendu l'ex gardien parler de la salle d'expérimentations et ne pouvait qu'imaginer ce qui se trouvait dedans et terrifiait tant Vel et Ulrich. Le Hapan lui était avantagé par sa cécité pour une fois, quand il entendit la voix de la gamine il rassembla ses anciens souvenirs et la superposa à sa demi-soeur si mignonne, laquelle il avait pu voir un jour avant de perdre la vue mais dont il avait eu maintes occasions de sentir la peau douce et les traits harmonieux. De suite le Padawan songea à aider l'enfant qui paraissait très décontenancée par leur présence, s'il avait vu l'allure de la gamine Luke aurait également hésité, c'était certain mais pour lui le physique ne comptait pas; la petite pouvait communiquer et éprouver des sentiments. Tant qu'ils n'avaient pas la preuve que son esprit était totalement dénaturé ils devaient agir avec elle comme une enfant.

-Tu sais, dans cette Galaxie, personne n'est comme personne, il y a beaucoup de gens différents.

-Oui mais moi ze suis pas comme vous. Maman elle peut plus marsser à cause de zens messants, en plus ils te ressemblent beaucoup à toi! Maman elle a bobo et moi aussi j'ai eu bobo même si ze peux marsser.

-Oui je sais que tu as beaucoup souffert, mais nous sommes différents de ces personnes. Nous aussi nous nous sommes enfuis. Maintenant chut, on essaye de partir, tu vas venir avec nous d'ailleurs, voici Vel, Ulrich et moi Luke, nous sommes des amis et toi comment t'appelles-tu?

-Prouvez-le... Prouvez que vous êtes du côté des zentils comme maman et moi, parce que moi ze crois plus mon doudou que vous!

Le Padawan parut embêté, il ne savait pas ce qu'il en était de cette gamine, sachant simplement que c'était une expérimentation en plus. Quoiqu'il en soit, malgré les dégâts que le Padawan devinait plus ou moins, il fallait sortir cette gosse d'ici, en plus si elle était déjà allée dans les couloirs que ce soit accompagnée ou non elle pourrait les aider en les guidant de manière bien plus volontaire que l'ex gardien qui devait sûrement chercher un moyen de s'enfuir, de plus c'était une civile, il fallait l'aider.

-Hum... Tiens regarde tu vois toutes nos blessures, ce sont eux... Et Ulrich peut te montrer sa marque.

Le jeune Jedi posa ses yeux approximativement sur l'intéressé, espérant qu'il montrerait la preuve ultime.En attendant, malgré sa méfiance, la gamine accepta de s'approcher du petit groupe. Finalement personne ne l'avait encore approché avec une seringue et puis elle ne s'ennuyait plus avec son doudou bien peu bavard; sans compter qu'elle voyait bien que le méchant gardien était terrifié par la dame verte et l'autre garçon. Il était donc prisonnier. En parlant de lui, Luke s'approcha pour lui parler loin des oreilles de la gamine, si tenté qu'elle en est de caché dans ses amas de peau.

-Son mental est altéré?

Luke savait que malheureusement, certains cas ayant trop soufferts étaient des bêtes plus qu'autre chose. Il était très au courant des changements d'esprits que pouvaient provoquer une souffrance pleine chez un enfant. Si la petite était plus qu'un monstre en apparence ils devraient la laisser là. L'homme dégoûté par le spectacle se tourna vers Vel et Ulrich, effrayé par eux avant de répondre à contrecœur.

-Nous ne touchons pas à ça, le physique seul nous intéresse... Avant de comprendre comment être plus beau, il faut passer par la laideur mais ce sujet malgré des troubles psychologiques a gardé son caractère originel. Enfin vu sa tête j'vous conseillerai plutôt de la laisser là et puis elle va nous ralentir.

Il n'avait pas envie de s'attarder là c'était évident. Luke fronça les sourcils, ce type faisait comme s'il était dans leur groupe! Le jeune Jedi retint sa colère et lui demanda ensuite:

-Où es sa mère?

-Morte. Elle la croit en vie mais elle est morte et tous les sujets ici ou presque le seront dans la seconde où on les retire de leur cuve.

Luke grimaça et se retourna vers ses compagnons, il s'approcha de la petite fille qui se laissa finalement attraper. Apparemment elle n'avait plus rien à perdre et avait tant souffert que « messants » n'avait plus réellement de sens, que pourrait-on bien lui faire de pire. Le Padawan enroula son corps dans la couverture sur laquelle la petite était assise auparavant pour jouer et la prit contre son flanc. Il sentait bien sa peau couturée de cicatrices, de bourrelets de chair ainsi que ses bras en trop, ça ne le réjouissait pas mais son devoir de Jedi lui disait de tâcher de la sauver puisque son esprit était sain. Ensuite on aviserait... Avec la technologie d'aujourd'hui qui sait si on ne pourrait pas l'opérer pour retirer ses bras supplémentaires, améliorer son visage déformé, quant à son troisième oeil que l'ex gardien lui avait décrit, vu toutes les espèces présentes dans la Galaxie ça ne choquerait même pas sans doute.

-Comment t'appelles-tu alors?

-Mary, et ma maman on va l'emmener aussi? Elle va s'échapper avec nous?

Luke poussa un petit soupir évocateur, comme résignée la gamine se tourna vers Ulrich et Vel.

-Vous allez bien les punir pas vrai monsieur et madame?-Fit-elle à Ulrich et Vel qui lui paraissaient plus aptes à se battre que le garçon qui lui parlait, bien que le premier semblait aussi faible que lui, se dégageait de sa personne un maintien, une aura et une détermination qui la rassuraient.- En fait vous z'êtes des z'héros c'est ça?Et pourquoi vous vous tenez la main, vous z'êtes mariés?

-Ulrich et moi sommes Jedis, nous aidons les gens de notre mieux, maintenant filons!

Le Padawan se doutait qu'il faudrait encore se battre, il sentait le métal froid de la lame sur son flanc mais peu importe, après tout c'était sa vocation.
Darth Velvet
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Dans le chaos tumultueux de mes pensées, l’ombre d’une folie plane sur ma raison, écornée, écorchée par les secrets difformes de ces cuves verdâtres, par l’horreur écœurante de cette silhouette encore enfantine. Je sens se glisser contre ma main, les doigts d’Ulrich, en quête d’un réconfort, que je ne suis en mesure de lui offrir. Sous l’apparence de ma sibylline stoïcité, ma sérénité se lézarde, torpillée, malmenée. Un à un les remparts de mon esprit cède sous un courroux légitime nouant ma gorge devenue trop sèche pour cracher le moindre son. Mon regard se plisse, pénétrant, foudroyant cet hapien. Ses lèvres remuent telles deux serpents à sonnette instillant leur venin méprisant, et l’envie de lui arracher la langue s’impose brutalement à moi. Mes poings se serrent sporadiquement, incrustant mes ongles dans la chair tendre de ma paume, blanchissant les jointures de mes phalanges, pinçant la commissure de ma bouche d’un rictus peu avenant.

Je m’avance d’un pas, menaçante. A mon coté, Ulrich tombe à genou déversant sa bile sur le sol infâme de cette chambre des tortures. Je comprends sa nausée, tout comme lui elle me guette, mais je n’ai plus l’innocence de sa jeunesse, sa spontanéité pour me laisser aller à mon dégout. Mes dents se serrent, et mon esprit occulte les événements qui s’en suivent. Ni la voix fluette de la monstrueuse fillette, ni celle calme et profonde de Luke ne parviennent à m’extirper de cet état fébrile, entre ombre et lumière.

«C’en est trop ! Ferme-la, Vermine » scandais-je, des glaçons dans la voix et des flammes dans le regard.

Je ne me préoccupe pas des babillages de cette gamine, il n’y a aucune incompréhension possible, l’épicentre de cette soudaine altercade n’est autre que le Garde Hapien. Ses mots comme des couteaux ont tailladés le dernier barrage de Velyrianna, pour offrir une place totale à ma sœur d’Obscurité. Mes qualités se sont dissoutes, fondues dans cet autre moi aussi sombre qu’une nuit d’encre. Les remparts se sont rompus, et mes démons de haine, farouches et guerriers, s’emparent de mon corps comme d’une marionnette. Trop d’ambivalente entre mon histoire, celle d’Ulrich, trop de ressemblances dans mon vécu et les pratiques de ces humains, trop d’émotions violentes pour que je puisse les museler.

Mon bras se lève mécaniquement et mes doigts se tendent vers le torse de notre guide. Un feu vengeur brûle au creux de mon ventre, vibrant et possessif. La Force autour de moi, se distord brutalement, affluant et refluant tel le ressac d’une marée avant de percuter violemment celui qui me fait face.

« Moi, je n’ai plus rien d’un jedi … » commençais-je en me délectant de son visage effrayé « … et je ne voudrais pas que tu nous ralentisses… avec la tête que tu as.»

Une promesse… Sans laisser davantage la peur déformer ses traits, sans attendre une quelconque interruption de mes compagnons, ou de la gamine, je l’expédie sans autre forme de procès contre l’une de ces cuves. Le choc le projette contre le galbe d’une cuve, dos contre verre. Ses poumons se vident sous l’impact, libérant un cri muet de douleur alors que fleurit une fissure sur le contenant ignoble. Lentement mais surement, le verre crisse puis se brise crachant un flot de liquide bouillonnant verdâtre. Une odeur de décomposition aseptisée flotte dans l’atmosphère mais je n’y prête attention. A nouveau le corps de l’homme voltige pour s’écraser contre une paroi…. Contre un mur… contre un autre de ces tubes d’expérimentation. Je m’acharne, déverse toute ma frustration haineuse sur ce corps devenu inerte, sur cette bouillie de chair modelée à grands coups. Qu’importe le sang qui gicle sur moi ou mes compagnons, qu’importe qu’il ne soit plus qu’une carcasse sans vie, je ne me contrôle plus, je suis juste assujettie à cette parcelle noire de mon moi, cet être sauvage issu de mes pires cauchemars, cette sith taillée dans ma folie. Je ne relâche la pression sur le cadavre méconnaissable que pour faire exploser un à un les containers transparents par la Force et le Bras. Je veux rayer cet endroit de la carte, faire disparaitre ces immondices exposant le faciès de mutants et de cobayes.

Ce n’est pas de la pitié, pas plus que du bon sens que d’achever leurs existences…. Non… c’est…. C’est…. La fillette s’empare de mon bras pour arrêter le massacre, sauver sa mère… ou je ne sais quoi. Mais derrière ce voile rouge de colère obscurcissant mon jugement et ma vue, que je vois en elle qu’une gêne, qu’un caillou dans ma chaussure, m’empêchant d’accomplir la seule chose que je juge juste dans cette situation. Elle s’accroche, s’agrippe en geignant à ma jambe et mon bras. Mes doigts s’enroulent autour de son cou pour la faire taire autant que pour la faire lacher.



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Sur les terres dévastées de mon âme, les tambours de guerre déversaient la violence de leur fracas. Des cors impies soufflaient, et déchiraient le ciel. Les légions désordonnées de ma raison s'affrontaient, dans le tumulte de l'angoisse, de la haine et de la souffrance.

Les brumes de mon esprit se dissipèrent à l'instant où les odeurs des fluides infects que j'avais vomi m'agressèrent les narines. Mes paupières s'ouvrirent. Mon regard tremblait sur cette mare de bile. Alors que je me redressai fébrilement, un frémissement morbide traversa mon échine. Je fis volte-face. Le gardien s'écrasa contre l'une des cuves, et le contenu inhumain se déversa sur son corps. Vel perdait pieds. Je perdais pieds. Comment une créature aussi abjecte que cet enfant monstrueux pouvait-il avoir un regard terrorisé ?

Luke semblait vouloir calmer la sinistre hécatonchire, alors que Vel puisait dans le macabre puits de sa haine, pour mieux orchestrer la brutale agonie du tortionnaire. Les cuves éclataient, et la silhouette du macchabée volant se trouvait aussi déshumanisée que celles qui tombaient lourdement au sol, fruit d'expériences dénaturées de conscience collective. Des formes infâmes rampaient quelques instants avant de s'immobiliser, d'autres soufflaient des râles inhumains... Tremblant de tout mon corps, je tentais de me calmer.

Alors que les multiples monceaux de chair et de muscles de la gamine tentaient de freiner l'avatar de la mort qu'était devenue la Sith, cette dernière l'agrippa. La dénaturée fillette suffoquait. Mon imagination ne m'avait jamais porté sur les terres d'un cauchemar si macabre.

C'est à cet instant que je compris que, malgré ma force de caractère, le poids que je tenais dans les opinions, toujours à l'extrême, l'hostilité et le respect que je m'attirais... je n'étais encore qu'un gosse. Rien d'autre qu'un gosse désarmé, face à des réalités qui le dépassaient. Il me parut que quelque chose s'était éteint en moi, dans un souffle discret et fugitif. Peut-être était-ce la vacillante flamme de l'innocence.

Les ombres me gagnaient. Des larmes étaient apparues au promontoire de mon regard vide. Je ne me posais plus aucune question. Je n'étais plus maître de mon destin. Je le subissais. La volonté qui m'avait animé au retour de Luke et de Vel, celle qui m'avait possédé, lorsque j'abattais mon courroux sur nos adversaires. Tout cela s'était dissipé.

Immobile, j'observais l'inéluctable destin se dérouler. Cette irrécupérable victime périr. Cette amie se consumer elle-même. Ce padawan conserver sa vertu, malgré des circonstances qui dépassaient toute fonction rationnelle.

En l'espace de quelques jours, les composants de mon être s'étaient délabrés. Je n'avais plus rien à voir avec ce garçon faussement sûr de lui qui, du haut de sa tour d'ivoire, se targuait d'honnêteté et de franchise. La chute avait été lourde. Bafoué, humilié, horrifié, brisé, j'avais vécu sur Hapès la plus sombre épopée de mon existence.

Sans doute mon esprit s'était-il inconsciemment délié de tout intérêt pour ce qui se produisait, car je me à cet instant uniquement sur les larmes salées qui affleuraient au long de mes joues. Paralysé par mes démons, j'assistais, impuissant, à ce qui s'apparentait au déclin universel.
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[je suis désolée, c'est un peu court mais j'ai eu du mal à me remettre dans le bain.]

Noir… Sombre… palpitant… L’obscurité d’une folie emprisonne mon esprit, et sous cette nuit d’encre et d’horreur ravageant mon âme d’une colère haineuse, je presse le cou de la malheureuse. Il me semble entendre, au travers d’un voile sanglant, les supplications inutiles de ce Luke. Peut-être même ses mains, tentant vainement de retenir mon instinct meurtrier. Les vertèbres craquent annonçant la fin de sa misérable vie, sa tête tombe sur le coté, ses yeux désorbités fixant la lividité d’un ciel crasseux. Mes doigts se relâchent, abandonnent le fardeau juvénile dans un bruit mat de chute. Mon pied la repousse, inutile petite chose, à présent incapable d’éteindre l’incendie de mes veines.

« Je… »

Résurgence d’une ombre de raison, je fixe stoïque l’œuvre chaotique de mes déploiements précédents. Les fluides écœurants dégoulinent des tubes fracassés. Sur les arêtes des hublots brisés, pareil à une dentition de verre, les formes infernales et les chairs flasques des cobayes étalent leur immondice génétique. Un spectacle appelant la nausée…. A nouveau je flanche, m’épanchant dans des ténèbres épaisses toujours plus denses. Sous ma mâchoire crispée par cette vision cauchemardesque, mes poings convulsent avant que l’un d’entre eux ne s’écrase sur une citerne encore remplie de liquide jaunâtre.

« Je suis lasse de courir et de m’enfuir. Il est temps d’en finir, de réduire en cendres cet endroit ! Je refuse qu’une seule de ces blouses blanches vive un jour de plus ! »

« Qu’ils crèvent tous ! » hurle en moi cette jumelle ourlée de haine et de violence, brandissant au clair de mon âme, l’étendard sanglant d’une sombre vengeance.

Mes phalanges craquent, et la peau se déchire sur le verre éclaté. Le liquide visqueux se répand, noyant sous sa lymphe puante cette main blessée dans sa chair, alors que j’en ignore la douleur, galvanisée par cette obscur part de mon être. Qu’importe l’avis de mes compagnons, ma décision est prise, irrémédiable, immédiate. L’heure n’est plus à marchander notre vie dans un jeu de cache-cache futile… mais à répandre notre ire sur ces misérables présomptueux, suffisamment imbus d’eux même pour se comparer à des dieux. Je refuse de laisser ces apprentis-sorciers s’amuser d’autres âmes, de les métamorphoser en monstre de foire pour leur expertises malsaines. Hors de question qu’ils s’en tirent à si bon compte. L’ivresse de ma colère s’attise et mon regard s’embrase d’une étincelle de folie et de fureur.

« Partez ou suivez moi tous les deux, je vous laisse choisir mais moi… j’y retourne. » annonçais-je en faisant demi-tour.
Luke Kayan
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-Nonnn! Arrête!

Mais l'enfant fut tuée dans un gargouillis sinistre qui souleva le coeur de Luke. C'était vraiment un gâchis inutile! Le jeune homme se tourna vers Ulrich, furieux au point d'en ressentir amèrement les conséquences. Tremblements, affaiblissement mais le Jedi se moquait éperdument de ses étranges symptômes face à l'obscurité. Il était tellement en colère qu'en plus d'être aveugle, sa bouche scellée le condamnait à être muet. Tant mieux d'un côté au vu de la situation.

-Il n'y a plus rien à sauver, à quoi ça sert d'y aller?!

Luke savait que l'organisation de toutes les manières se transporterait ailleurs, quand bien même Ulrich et son amie détruisaient tout, il y aurait toujours la tête de l'énorme vers pour se reproduire ailleurs. Quant aux victimes elles étaient désormais toutes condamnées ou déjà mortes grâce aux bons soins de Velvet. Même si ils s'en sortaient vivants, la mission était échouée pour Luke. Il tourna le dos à ses compagnons et commença donc à partir. Il arriva dans la salle d'observation du laboratoire d'expérience. Deux scientifiques cachés là et observant la scène de destruction via les caméras ainsi qu'une glace teinte depuis le début lui sautèrent dessus, ils ne souhaitaient même pas le prendre pour otage, c'était juste un acte désespéré. L'un d'eux avec son scalpel atteignit le visage du jeune homme

-Je vais faire des prélèvements, ne bougez pas mon garçon.

L'homme se mit à ricaner, la situation l'avait rendu si effrayé qu'il en perdait totalement la raison. Luke surpris parvint à se libérer seulement après que le couteau chirurgical se soit enfoncé sous son oeil par deux fois avec une précision mortelle, la folie n'empêchant guère le chirurgien d'exercer son talent morbide. Il était clair que sans les deux autres, jamais il ne s'en sortirait seul. Le Padawan dans la panique se jeta contre le mur, cognant ainsi ses adversaires contre ce dernier. Il se débarrassa ensuite de ses deux agresseurs heureusement bien peu rompus à "l'art" du combat. Luke attrapa le scalpel et le retourna contre ses adversaires, ignorant ce qu'il touchait, sachant simplement que le couteau s'enfonçait dans la chair avant de frapper avec son coude. Le scalpel étant inutile, le Hapan le laissa choir pour se saisir du couteau qu'Ulrich lui avait donné et l'enfonça avec bien plus de résultats dans l’abdomen de son adversaire. L'autre Scientifique s'éloigna et Luke se contenta de l'envoyer bouler contre le mur avec la Force sans se contrôler vraiment, libérant un flux puissant qui avait bien pu briser le crâne de son adversaire ou bien qu'il s'était contenter de l’assommer, cela dépendait de la manière dont il avait atterri. Néanmoins le Padawan ne s'attarda pas sur ce détail et sorti. Il se retrouva à nouveau avec Velvet et Ulrich puisque cette porte ne donnait finalement sur rien d'autres qu'une petit salle. Sur son joue l'aveugle sentait le liquide carmin s'étaler librement. Les plaies étaient précises, nettes mais profondes.

-On sort d'ici maintenant... On n'a pas le choix. Y retourner c'est pour y rester.

Le jeune Jedi posa ses yeux éteints sur ses camarades, on y lisait encore la douleur et la surprise. Chaque porte cachait donc une horreur. Allaient-ils sortir vivant? Luke avait oublié de détester l'attitude de ses deux compagnons. Dans l'urgence il savait qu'il n'avait pas d'autre choix que de rester en groupe... Encore fallait-il convaincre Vel de ne pas retourner tout faire exploser et elle avec. Luke projeta une Onde de Force interrogatrice à Ulrich, lui demandant implicitement ce qu'il voulait faire et accessoirement le décider à réveiller Vel de ses rêves de vengeances aussi meurtriers pour leurs ennemis que pour eux. Le Padawan passa une main sur son visage, étalant le sang. Comme Ulrich, il venait d'être marqué, au fer rouge, c'était juste un rouge différent.
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Une Sith. Une explosion de rage folle, la libération ultime de tout le contenant d'une âme noire. Alors que Vel faisait sauter les monceaux de verre et déracinait les câbles et les conduits, alors que Luke revenait, blessé, un couteau ensanglanté maintenu dans sa main, alors que l'immonde enfant gisait à mes pieds, je secouais ma tête de droite à gauche, une main agrippée sur mon front. Je revenais à moi. Comme une imperceptible ondée sous les flots ravageurs de la sombre âme, je perçus les soubresauts d'une énergie plus apaisante, plus sereine. Luke voulait que je calme le jeu.

Pas à un instant, par la suite de mon existence, je n'allais renier ce que j'avais commis, ce que j'avais ressenti, les pensées qui m'étaient passé par l'esprit, ni même la jouissance qui m'avait possédé à l'exécution de mes sombres desseins. Pourtant, cette fois-ci, Luke avait raison.

Le chaos que déclenchait Vel me montait au cerveau. Un sang brûlant transperçait mes veines. Mes muscles se crispaient. Dans un sursaut, une action inconsidérée, je me jetai sur Vel, agrippait ses épaules, et mon front s'arrêta à quelques centimètres du sien. Le regard dur, plongé dans le sien, je lui gueulai ce qu'il lui fallait entendre.

-Mais t'es conne Vel !? Qu'est-ce que tu fous bordel ! T'es même pas armée, et tu vas faire péter cet endroit !? C'est pas le moment de perdre les pédales. C'est pas le moment de perdre les pédales, tu m'entends bien ?

Mes doigts resserrèrent leur étreinte. Le visage tendu, les sourcils froncés, le nez pincé et les lèvres dévoilant mes dents serrées, je tentai déraisonnablement de raisonner Vel...

-Arrête ça tout de suite. En fait, tu es comme Luke. Il se laisse envahir par ses émotions, et veut libérer les prisonniers, quitte à nous faire tuer. Toi, tu ne te laisses pas envahir par ta compassion mais par ta rage. Pas maintenant Vel... Pas maintenant ! Alors arrête tes conneries maintenant, et redescends sur terre merde ! On va s'en sortir Vel. On va s'en...

La respiration haletante, mes tympans implosèrent sous le cri déchirant d'une alarme vociférante. L'infecte salle fut plongée dans une lumière intensément rouge, et mes sens olfactifs, alors vecteurs de nausées en raison des infâme relents d'odeurs des mutants, je n'avais plus pour sens que la vision et l'ouïe, violentés par les évènements.

-Et merde... Et merde, et merde, et merde !

Je relâchai Vel, fis volte-face, me saisis de la vibrolame que j'avais laissé choir plus tôt, et me dirigeai là où était allé Luke. Là aussi, la mort planait, mais nulle allée de sortie n'était indiquée. Je revins sur mes pas hâtivement, et me préparais au pire. Seul un geste du destin nous sauverait de cette impasse. Ou...

-N'attendez pas de miracle, il faut aller le chercher !

Je leur fis signe de me suivre, tout en me ruant sur la voie que nous avions précédemment emprunté, sillonnant les affreux couloirs de la mort.
Darth Velvet
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Une haine brûlante déverse son fiel dans mon cœur, révélant les meurtrissures et la folie d’une âme écorchée. Est-ce la pression de ses mains agrippées sur mes épaules, empiétant sur ma raison autant que sur mon intégrité physique ? Ou bien juste cette présence si proche, trop proche m’assenant de ses invectives à la façon d’une lance vicieuse s’enfonçant dans mes entrailles ? Loin d’éteindre le feu de ma colère, il l’attise, jetant sur ses braises incandescentes, le combustible à la flambée d’un incendie.

« Conne… ? » arrache mes lèvres avec un détachement que je suis très loin de ressentir

Mon sourire a l’éclat d’une lame gainée, cruelle et mortelle, de ce tranchant d’acier qui ne retourne au fourreau qu’après avoir verser le sang. Mon regard, lui n’est que ciel d’orage, tempête d’éclairs et de brume sur un océan de furie

« Conne… » Répétais-je dans un souffle étouffé par mon chaos intérieur, incapable d’absorber l’essence de ses mots

Ma lèvre fendue se contracte, laissant perler sur mon menton les rubis d’un second sang. Mes doigts se font serres d’aigles, crochues et sauvages, prêtes à fondre sur cette proie, dont la veine palpitant au creux de sa gorge m’attire comme une promesse. De ma raison, il ne reste que des lambeaux meurtris, à la triste effigie de ces bocaux de verres exhalant leurs immondices charnelles et suintantes tout autour de nous, dans un décor que je perçois qu’au travers d’un voile d’ombre.

Presque front contre front. Presque peau contre peau… Un sinistre frissonnement, augure d’une prochaine mort, trace une ligne hivernale sur mon échine, tel le son d’une corne annonçant mon point de rupture, de non retour. Les muscles sous mon épiderme de jade ciselé par les cicatrices d’une époque révolue, se tendent vers l’inconscient, vers l’innocent débordant de paroles sans sens ni consistance. Mes mains prennent le chemin de sa gorge, figées dans leurs desseins meurtriers par l’assaut retentissant d’une alarme stridente. Je les plaque brutalement sur mes oreilles, refermant mes paupières sur mes pupilles dilatées de forcenée. C’est comme si le cri, insupportable, délogeait de mon âme la noirceur de ma folie, chassant son obscurité des recoins de mon esprit pour en parer ce musée des Horreurs. Apparaissant sous la soie de violence et de haine, les reliefs d’une vérité : d’un peu plus et j’aurais fait d’Ulrich, une carcasse vide.

Un pincement froisse mon cœur, me laissant pantelante dans le noir grésillant à la lueur blafarde et verte d’une issue de secours. Tuer Ulrich… sans remord… sans autre émotion que cette volonté absolue et malsaine de faire taire sa voix. Je me dégoute… ma bouche se tord de dépit, mon visage se détourne du jeune homme, auréolé d’une honte pourtant invisible sans les lumières des néons. A-t-il seulement conscience du danger que je suis… pour lui, pour eux… pour moi.

-N'attendez pas de miracle, il faut aller le chercher !

Automate obéissant à sa voix, comme l’esclave au maitre, je m’engage à sa suite, aussi silencieuse qu’une étoile mourante filant dans un ciel d’encre. Finalement nous revenons sur nos pas, foulant à nouveau les corridors blancs dans un tâtonnement incertain pour déboucher sur ce hall précédemment déserté. Pourtant, sous les flashes assassins et rouges des alarmes, il s’est empli d’un comité d’accueil déplaisant. Les lasers des armes automatiques pointent sur nos silhouettes fantomatiques, leurs sceaux incandescents. Issue fatale s’ils appuient sur la gâchette et crachent leurs rayons mortels mais sans doute bénéficient-ils d’ordres légèrement différents.

« Ne bougez plus ! C’est la fin. Rendez-vous ! »

Pour peu j’entendrais presque dans ma tête, leurs « hourra » de victoire. Pitoyable… pourtant pourquoi se battre encore alors qu’il ne fait aucun doute de la résultante. Je demeure immobile, obéissant à l’injonction sans l’ombre d’une protestation…
Luke Kayan
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Les anciens alliés de haine s'étaient retournés l'un contre l'autre. Comme un couple infernal qui ne pouvait supporter plus longtemps leur passion pour la violence. Désormais que les ennemis étaient à terre ou inaccessibles, ils s'entredéchiraient. Luke avait mal à sa joue mais ce n'était pas sa préoccupation première. Le visage défait, les traits tirés et ses cheveux ébouriffés tous collés de sang, plaqués sur sa peau, il n'avait plus rien du petit prince. La douceur émanait, discrète de son aura mais perdue, flagellante aussi, elle hésitait encore à exister. Finalement sa présence n'était qu'absurdité dans ce monde violent que le jeune homme ne pouvait voir mais ressentait avec puissance. Son nez inspirait à pleins flots l'odeur du fer de son propre sang, ses pouvoirs l'affaiblissaient d'un coup en lui rappelant son étrange allergie pour le côté obscur, autant dire pour tout un pan de la vie. Était-il condamné à vivoter d'amour et d'eau fraîche? Une eau bien aseptisée, artificiellement purifiée, sans quoi il mourrait probablement contaminé.

Mais pouvait-on tout regarder avec les yeux d'un aveugle seulement? N'était-ce pas diminuer la vision du monde? Réduire la Galaxie à une peau de chagrin alors que certains êtres demeurant en son sein méritaient qu'on leur érige une immense statue? Comment la bonté de son maître si grande tiendrait-elle sur une Galaxie en peau de chagrin? Luke s'efforça de penser à lui, à tous ses bons moments avec ses proches. Encore une fois l'amour vainquit-pourquoi était-il interdit dans le code?- et le Padawan souffla un bon coup, prêt à séparer les deux belligérants... Mais pas assez tôt apparemment. Des gardes armés jusqu'aux dents et jusqu'au coeur pénétrèrent dans la salle. Rien ne pouvait les émouvoir. S'ils n'avaient pas hésité à déformer une fillette de 5-6 ans, comment pourraient-ils s'inquiéter du sort de cette belle femme à la peau verte dont le sang rouge transgressait son harmonie de visage avec un certaine érotisme violent? Ou encore de celui de ce garçon de 19-20 ans aux traits agréables pourtant déformés par la haine? Ou pour finir, le regard fixe d'un jeune aveugle aussi égaré qu'épuisé mais toujours aussi doux? Rien, rien ne pouvait leur faire changer d'avis et Luke le savait pertinemment. Ils étaient trop loin pour tenter une trouée, ne sachant pas non plus ce qui les attendaient derrière. Les scientifiques fous avaient perdus beaucoup de leurs sujets, peu de choses restaient à sauver, dès lors ils pouvaient tous, désœuvrés, se cantonner là pour avoir la consolation d'attraper les coupables.

Vel avait obéit, sans elle, ils ne pouvaient plus combattre, même avec d'ailleurs. Il fallait qu'ils récupèrent leurs esprits, même si cela devait être en cellule. Le Padawan savait que la sécurité serait renforcée mais s'ils devaient subir des tests, alors les gardes n'auraient pas le droit d'entrer, pour des questions de sécurité-pas pour eux mais pour la réussite de l'expérience bien sûr.-, ce serait alors "plus simple" de partir en se débattant contre des scientifiques qui n'étaient pas formés à l'art du combat. Le mieux songeait son petit côté trachées-exacerbé en cas de graves situations, sans doute réveillé à la base par son séjour chez les Siths.-serait de prendre en otage le "chef" de toute cette clique pour s'en aller sans que les gardes n'osent tirer. Celui qui fournissait la paye, celui qui donnait la nourriture à ses chiens en quelque sorte. Sans lui, pas de projet ou une reconstruction bien longue et coûteuse. Après les dégâts qu'avaient fait Ulrich, Vel et Luke, il souhaiterait sûrement être présent, ce serait alors l'occasion.

Oui Luke voulait encore se battre mais plus intelligemment cette fois, il voulait sortir d'ici pour revoir son cher mentor, les autres Jedis aussi et parler de cette aberration. Révéler au grand jour le scandale qu'il n'avait pas pu voir mais vivre pleinement. Sans un mot le jeune homme resserra ses doigts sur le poignard d'Ulrich et le glissa sous sa tunique. Malgré leur grande méfiance, les Hapiens restaient ce qu'ils étaient... Des êtres méprisants qui dénigraient la faiblesse. Luke avec son apparence androgyne encore fragilisé par sa plaie et le sang qui s'était étalé partout ainsi que son regard vide ne fut pas vraiment fouillé, ils étaient pressés après tout et les trois prisonniers ne pourraient rien tenter de plus, ils en étaient sûrs, fiers de leur victoire malgré les morts et les pertes.

Luke s'approcha de Vel, il baissa légèrement la tête en signe de soumission. Se battre c'était se promettre une mort immédiate. Au moins s'ils étaient amenés là-bas, les Hapiens ne résisteraient pas à l'envie de recommencer leurs horrifiques analyses sur eux, après tout ils avaient perdu beaucoup de données et devaient déjà penser à reconstruire le cheptel. De plus cette belle femme intrigante était une trop belle pièce pour se permettre le luxe de rater son ADN. Le garçon humain fascinait de part sa volonté violente, sa fragilité étincelante détonnant avec cette force de caractère, le tout sans parler de son physique fin. La grâce et la force s'alliaient, exactement ce qu'ils cherchaient! Luke était moins intéressant, simplement Hapan comme eux et restant d'une force toute relative, loin d'être porté comme Ulrich ou Vel par sa haine. De plus on le pensait aveugle de naissance, ce qui en faisait un être dégénéré bien qu'on le garda quand même pour la couleur originale de son regard qui pourrait plaire à de futures mères. Car le but était bien là, sélectionner pour donner naissance à des générations fortes, agiles tout en restant esthétiquement parfaites.

Les gardes satisfaits mais encore méfiants se tournèrent vers Ulrich, attendant sa réaction.

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Spoiler:

Alors, c'est ça. Tout ça pour rien. Nous avons lutté comme des bêtes sauvages pour en arriver à cette finalité. Comment peut-il en être ainsi ? Le destin est parfois ironique. Dans ce couloir, le laser des fusils d'assaut pointent entre nos deux yeux, comme le sceau maudit d'une mort promise.

« À terre, les mains sur la tête ! »

Je me fléchis à genoux, et m'exécute. Tout cela n'a aucun sens. Avons-nous vraiment combattu pour assister ainsi à un tel jugement, dépassant toute logique rationnelle ? La force des choses est contre nous. Le chef d'escouade, armé d'une matraque métallique, se dirige en ma direction. Mon regard ne dévie pas de son visage déformé par la haine. Il lève le bras, et abat sur ma tempe un puissant coup, qui me met à terre. Je ne gémis pas. J'endure, en silence. Un nouveau coup sur le haut du crâne. Je ferme les yeux et mords mes lèvres, brûlant de hurler ma douleur. Encore un coup. Je sens le cartilage de mon nez craquer, et un sang chaud passer sur mes lèvres. Mes yeux s'emplissent des larmes. Pas celles de la douleur. Celles de l'impuissance. Je ne suis pas un suiviste. Je suis un indépendant. Mais je me fais soumettre par la force d'une brute, qui me rappelle au destin auquel je n'aurais dû échapper. Je suis ici pour mourir. Je courbe l'échine. Sous les coups de matraque de mon silencieux bourreau sur mes mains et mon dos, le cri strident de l'alarme perce par interstices mes oreilles internes. Ce supplice ne se termine pas. Je n'en peux plus. Le désespoir s'empare de moi. La seule chose à laquelle j'aspire est la fin de cette torture. Quelle qu'en soit l'issue.

Je ne sens plus les coups s'abattre sur moi. Alors, c'est fini ? Est-ce que je suis... mort...? Pourtant, je ressens encore cette douleur infâme. Le retour d'une âme à la Force n'est-il pas l'ultime libération ? Sommes-nous incombés de subir à tout jamais le dernier instant ? Mes yeux peinent à s'ouvrir. L'une de mes paupières s'écarte. Je ne vois que les traces de mon propre sang, et les bottes du capitaine de ce régiment placé sous le signe du chaos. L'alarme continue de rugir, mais en levant mon regard, je vois un scientifique équipé d'un terrifiant masque à gaz. Mes sens me reviennent. Malgré cette douleur sur laquelle ma perception se focalise, j'entends des bribes de mots prononcées par l'homme en blouse blanche, au visage entièrement masqué.

-Pas de temps à perdre Yarick, le périmètre doit être bouclé ! Les gaz libérés sont nocifs !

Dans une vision floue, je crois voir d'importants mouvements de foules. Des invectives sont lancées, et les gardes fuient. Il n'en reste pas un pour nous tenir en respect. Tous craignent pour leur vie. Je commence à comprendre que, bien malgré elle, Vel nous a sauvé la vie en brisant les cuves maudites. Seulement... à quel prix... À voir leur état de panique, les vapeurs infectes sont au moindre mal hautement cancérigènes. Au pire, nous risquons une mort subite. Et je ne préfère pas imaginer la possibilité que celles-ci modifient notre propre ADN. Je me retourne sur le flanc, en direction de mes compagnons. Je crache un morceau de dent, dans une flopée de sang épais. Je lève mes yeux sur eux, dévoilant un visage meurtri. Je leur tends une main tremblante. Finalement... Tout n'est peut-être pas perdu. Il faut saisir l'occasion. Mais cette fois-ci, je ne pourrai incontestablement pas conduire la course.
Darth Velvet
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La colère. Celle de l’impuissance, celle de l’appréhension et de la peur. Elle me broie, extirpe de mes veines, le suc d’un désespoir qui m’étreint. Les faisceaux sur nos peaux telles des menaces vivantes glissent un point vital à un autre, cherchant à nous repousser jusqu’aux limites de la panique. C’est mal me connaitre. Je refuse de leur offrir en pâture mes traits déformés par mes hantises, je refuse de ployer sous le joug rougeoyant de leurs armes. Droite et imperturbable dans mon écrin de glace, identique à ces statues millénaires jonchant les allées somptueuses du Temple d’Ondéron.

J’ignore pourquoi le chef de cette unité, jouant dans sa main de sa matraque, commence par s’en prendre avec Ulrich. Peut-être pour me faire céder moi, moi qui refuse de mettre genou à terre, trop fière et arrogante pour lécher le sol sur lequel ils évoluent. Le coup part, fracassant et brutal, percutant la chair dans un bruit mat de cartilages. Mes poings se resserrent, blanchissant à la jointure, enfonçant mes ongles dans la peau de ma paume. L’envie de répliquer me taraude, seuls les lasers pointés sur nous me dissuadent de sauter à la gorge de cet enfoiré. Mes yeux se closent, refusant d’assister à ce massacre. C’est trop dur. Je ne peux pas… je sens que sous moi, mes résolutions et ma passivité s’effritent. Impensable, insupportable… Mon ciel s’obscurcit à nouveau et je laisse la haine m’emplir de son fiel

J’ouvre la bouche, j’hurle la violence de mon cœur sous un chapelet d’insultes aussitôt perdue dans le retentissement sourd d’une alarme. Tout se chamboule, se bouscule. La débandade éclaircit les rangs de nos geôliers, sous des ordres désordonnés que plus personne ne suit. J’en profite pour faire un pas de coté, et dans la folie ambiante assener au chef d’escouade, le tranchant de ma main dans sa gorge. Le mouvement est vif et précis, chirurgical. Il le souffle sur place. Sa trachée écrasée ne laisse plus de passage pour l’air, lui promettant une asphyxie longue et douloureuse, à moins qu’il ne finisse piétiné sous les bottes de ses sbires. Au moins les effluves toxiques n’auront pas raison de sa vie.

Mon attention se reporte sur les deux padawans. Ulrich n’est plus que l’ombre de lui-même. J’ai mal pour lui. Mal pour cet œil poché et déformé, mal pour ce nez brisé et tordu, mal pour ses lèvres éclatées. Son visage sanguinolent m’arrache un frisson compatissant alors que mes doigts se glissent dans sa main, le serrant comme si ce seul contact pouvait lui procurer réconfort et force. Sa peau est chaude sous la mienne, légèrement rugueuse.


« Viens.. » Résonne ma voix dans son esprit alors que je l’encourage à se relever en l’attirant vers moi.

Un instant je m’étonne de cet absence de réaction, de cette absence de colère alors que nos doigts se mêlent. La boule au creux de mon ventre, cette concentration de haine brute et de phobie, semble me laisser momentanément en paix, un peu comme si elle avisait de l’urgence de la situation et de la dangerosité à accaparer mes pensées. Je chasse cette révélation de mon esprit, attrapant de ma main libre, l’aveugle.


« On y va ! » criais-je à leur âme pour parvenir à les atteindre malgré la fureur du vacarme qui nous entoure.

Ainsi entourée, je m’élance dans ce capharnaüm. On ne fait plus attention à nous et c’est tant mieux. Les escaliers de secours et les ascenseurs sont pris d’assaut sous les flashs lumineux. Un instant j’hésite, ne sachant pas si notre fuite nécessite plutôt l’un ou l’autre, mais finalement j’opte pour une approche différente. Si le périmètre est bouclé, notre meilleure chance réside dans les ascenseurs. Beaucoup plus difficile à confiner, puis l’électronique peut toujours se pirater et au pire, les galeries de maintenance de ces appareils nous offrirons une cachette relativement efficace.

J’entraine mes deux compagnons à ma suite, appuie sur l’appel de l’ascenseur, déverrouillé par les systèmes d’alarme et de sécurité, et les pousse à l’intérieur. Mon poing enfonce le bouton de l’étage 47. Le niveau le plus haut. Le niveau de la sortie ou des grands chefs de cette boucherie. L’une comme l’autre de ces solutions me convient. Les étages défilent… ma main se pose sur le panneau de contrôle, mes paupières se referment sur l’azur de mes prunelles. Lentement je tire en moi les fils de la Force, laissant mon esprit parcourir les circuits électriques de notre moyen de locomotion jusqu’à trouver les contacts pour figer la machine. L’ascenseur s’arrête à ma grande satisfaction. Nous avons tous les trois besoin de souffler un peu.


« Ca va ? »

Je n’attends pas vraiment la réponse, déjà mes doigts emprisonnent le menton d’Ulrich, pour soumettre son visage à mon examen minutieux.

« Pas de casse… Luke ? »
Luke Kayan
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[HJ: à ce niveau-là je n'ose même plus appeler ça un retard... Et je n'ose même plus m'excuser
Embarassed Mais j'ai trouvé quelque chose à faire d'à peu près utile seulement ce soir... J'espère que cela vous ira! Bien sûr si personne ne répond, je comprendrais, mais disons que j'ai posté pour le principe! S'il y a un souci, j'édite, mais je pensais amorcer la sortie quand même; d'où l'intervention.]

Le sang coulait sous son oeil, lui chatouillant désagréablement un visage déjà meurtri. Mais pantin désarticulé, désabusé, Luke n'y avait pas prêté attention. Il suivit Velvet dans sa lancée, bondissant au milieu des scientifiques étonnés que leurs proies aient encore ce sursaut, ne les avaient-ils pas déjà brisés, ces petites poupées. Apparemment non, la belle Mirialan n'était pas si faible que son physique le laissait penser, et c'était pareil pour l'humain pourtant bien abîmé ainsi que l'aveugle. Frénétiquement, les survivants du camps ennemi contactèrent les gardes qui restaient pour les prévenir de l'énième fuite des cobayes, mais cette fois ils soulignèrent bien qu'il fallait fait attention à leur caractère imprévisible.

Luke se laissa porter par l'aspiration de l'ascenceur, il s'assit au fond de la boîte et poussa un bref soupir. C'était son seul moyen de repos et il le savourait grandement. Cela dura quelques minutes, le temps qu'ils sortent au 47 ème étage. Le Padawan suivit Vel et Ulrich. Désormais il n'avait plus le choix malgré leurs désaccords et la Sith semblait assez d'accord pour une trêve puisqu'elle s'inquiéta de son état.

-Ça va et vous deux? On est monté beaucoup, mais ça ne veut rien dire, ce truc peut être enfoui sous terre... Le mieux à faire serait de monter le plus haut possible pour espérer rejoindre un toit et attirer les Speeders. Tous les Hapiens ne doivent pas être d'accords avec ce genre de tortures. Il y en a bien un qui va nous récupérer...

Songea-t-il plein d'un espoir forcé, car Luke se sentait plutôt d'humeur cynique après tout ce qu'il avait vécu en ces lieux. Mais peut-être étaient-ils déjà sur les toits? Ce serait tellement eau, trop pour être vrai en réalité. Toutefois le Padawan devait imaginer que son plan n'était impossible, ou au moins que ses deux partenaires en est un. Sans espoir, sans idéal, ils mourraient tous les trois, et malgré sa culpabilité, le jeune Hapien ne se sentait pas prêt à mourir ici bas. Il devait encore faire son rapport au Temple et parler des abominations qui avaient lieu sur Hapès. Cela n'arrêterait peut-être pas les scientifiques mais au moins ça les ralentiraient, ça les dérangeraient, ce serait déjà ça de gagné.

Autour de l'immeuble cependant, des troupes s'affairaient. Des pompiers et des policiers car les diverses explosions avaient attirés l'un et l'autre, sans compter qu'un incendie s'était déclenché dans les étages les plus bas. Les trois jeunes captifs pouvaient-ils espérer un sauvetage in extremis avant d'en arriver à héler quelqu'un sur les toits ou finir morts exsangues? Le Jedi n'en savait rien, il entendait bien les bruits d'une troupe nombreuse qui s'engouffrait dans tous les étages, mais ignorait qui ils étaient. Plongé dans la plus grande des horreurs, il imaginait plutôt des renforts pour venir les achever. Comment pourrait-il en être autrement?

-Vous entendez? Qu'est-ce... Qu'est-ce que c'est encore? Que fait-on? On se cache ou on... appelle?

C'était quitte ou double... Luke ne saurait prendre une décision aussi grave seul. Dans les tonalités de sa voix, on sentait le faible espoir, il voulait "se rendre" là où se trouvait le remue-ménage. Les remous de la Force qu'il sentait n'étaient pas foncièrement mauvais. Soit c'était parce qu'ils avaient atteint les sommets de l'horreur et ne pouvaient pas encore monter d'un cran, soit c'était une intervention réellement salvatrice.

Les autorités elles étaient très surprises, enfin la majorité, d'autres non, et ces dernières grimaçaient d'ailleurs. Le remue-ménage avait offert cet établissement secret à leurs collègues sur un plateau d'argent. Ils étaient peu nombreux à ne pas être corrompues, enfin elles, puisque sur Hapès les femmes occupaient les postes les plus importants, les hommes étant des incapables. Néanmoins ce groupuscule qui aimaient leur époux, ne le voyant pas comme un simple reproducteur était des idéalistes entêtées. Elles voulaient sauver les personnes qui étaient restées coincées dans l'infâme bâtisse, même si c'était des étrangers, et pire encore, des étrangers masculins.
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