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« Silence, dans la bibliothèque. » Exigea une Togruta dont la voix était familière à Kyrsk.

Le jedi compulsait depuis plus d'une heure des informations sur la planète Metellos, un monde qu'il n'avait encore jamais eu l'occasion de visiter, en vue d'une préparation pour une affectation. Le conseil avait informé l'Alderaanien d'une mission qu'il aurait à mener aux côtés d'un duo de membres de l'Ordre, et consciencieux comme à son habitude, le sentinelle se préparait avec sérieux. Sa tâche fut toutefois compliquée lorsqu'un petit groupe de novices déboula dans la salle des connaissances de l'académie, chuchotant de moins en moins fort jusqu'à en devenir bruyants. Leurs conversations tournaient autour d'un sujet flou, mais visait apparemment une personne en particulier. Assis devant un poste relié à l'Holonet, l'homme au teint d'ébène jeta une succession de regards noirs à la fine équipe de perturbateurs, qui ne recouvrirent leur calme que quelques minutes. Lassé de devoir les rappeler à l'ordre en permanence,le trentenaire sentit sa patience s'effriter graduellement. L'intervention providentielle d'une archiviste lui sauva la mise, et c'est avec reconnaissance qu'il se dirigea à la rencontre de son ancienne tutrice, Lyhin't Na Tae.

« Merci beaucoup, Lyhin't. Un troupeau de banthas enragés ne m'aurait pas autant exaspéré... » Chuchota le disciple de la Force, ce qui fit sourire son interlocutrice.

- Un troupeau de Banthas ? Chevalier Gradeil, n'exagérez-vous pas un peu ? Réprimanda-t-elle, une lueur d'amusement venant contredire le ton sérieux de sa remarque.

- Ce n'est pas dans mes habitudes. Rappela le natif d'Alderaan en dévoilant une dentition blanche, avant d'inviter sa conseillère et amie et le suivre dans une aile déserte où ils pourraient discuter à loisir.

« Est-ce que ces novices parlaient encore du même sujet ? »

La Togruta hocha la tête sentencieusement, avant de consulter son vis-à-vis humain du regard.

- Nathan Tihj. Oui, nos nouveaux membres sont prévisibles, et à chaque nouvelle promotion, ils s'extasient devant les même choses. Mais en quoi est-ce un mal ? Je croyais que tu te ne t'insurgerais plus contre ce détail...

- Ce "détail" ? Lyhin't, nous parlons d'un garçon qui, dès ses neuf ans, arrivait au Temple avec un sabre à double lames sans avoir reçu la moindre formation préalable, et qui ne cesse de faire parler de lui pour être l'un des seuls padawans à avoir le droit d'utiliser une arme aussi peu conventionnelle. Les jedis n'ont pas à dessein d'attirer la convoitise, ou d'être encouragés à cultiver leur ego. A quoi pensaient donc le conseil en autorisant une telle...

- Le conseil est composé des plus sages jedis de notre ordre. Souligna la jeune femme sur un ton professoral, bien que son interlocuteur sache déjà cela.S'ils ont laissé Nathan conserver sa double-lame, c'est qu'ils jugeaient ce petit apte à s'en servir. Ce n'est pas parce qu'on utilise une arme sith que l'on en devient un...

La remarque, lâchée à la dérobée, refroidit les ardeurs de l'Alderaanien. Certes, il s'insurgeait et condamnait un peu rapidement un élève de l'académie qu'il ne connaissait même pas. Cependant, une partie de lui-même redoutait que le jeune Tihj ne trahisse les jedis à force de voir avec quelle ferveur on l'enviait. L'ambition pouvait opérer de subtils altérations dans la personnalité du plus pacifiste, durcissant ses opinions et noircissant son âme avec une lenteur insoupçonnable. Combien de bien-pensants finissaient en activistes terroristes à la suite d'un seul mauvais choix ? Combien de héros, confrontés à la réalité d'une vie gâchée, s'en retournaient vers la violence et le despotisme pour sauvegarder des innocents ?

« Je te l'accorde, mais tu sais aussi bien que moi que nos plus jeunes membres sont également les plus sensibles, les plus influençables. Si on ne leur inculque pas très tôt certaines valeurs, ils grandissent dans un monde bâti sur des idéaux faussés, biaisés, et deviennent des jedis à la volonté friable. »

- Nathan n'est pas Kaze, Kyrsk.

Cette fois, la voix de l'archiviste se fit dure, et inflexible. Comme giflé, l'intéressé détourna ses yeux noirs du visage doux du chevalier Na tae, les maxillaires crispés et un goût amer lui montant dans la bouche.

« Ça va faire quatre ans que, à peu près à la même période, tu t'infliges le supplice de revivre ce passage de ton passé. Et à chaque fois, je te retrouve à vilipender le moindre novice te rappelant un tant soit peu ton premier élève. J'ai bien conscience que c'est particulièrement pénible de traverser l'anniversaire de cet événement en ignorant les souvenirs qui remontent à la surface, mais en demeurant aussi susceptible aux fantômes de jadis, tu ne fais qu’épancher ta tristesse sur le dos de victimes étrangères. La Force t'épaule, appuies-toi sur elle pour tenir bon. »

L'Alderaanien écouta le discours de son aînée sans chercher à la contredire. Expirant longuement par le nez, il reconnut que la jedie à peau rouge voyait juste. En dépit de ce qu'il prétendait, Kaze continuait de le hanter, et ce malgré de louables efforts pour remonter la pente.

« Que devrais-je faire alors, selon toi ? »

Sa consœur lui répondit par un sourire complice, une main gentiment apposée sur son épaule.

¤ Je dois connaître la réponse à cette question.... ¤ Réalisa le jedi sentinelle, familier des sous-entendus de la Togruta.

Les yeux dans le lointain, le professeur de l'académie hocha distraitement la tête, sa queue de cheval suivant le mouvement vertical. D'un pas lent mais assuré, il prit la direction de la sortie, plongé dans ses pensées.

« Kyrsk ! »

Le chevalier Gradeil se retourna, alors qu'il se tenait à une dizaine de mètres de son interlocutrice. Cette dernière lui indiqua, une moue malicieuse sur le visage :

« A cette heure-ci, tu trouveras Nathan à son cours de maniement du sabre, dans la salle d'entraînement. »

S'inclinant pour remercier la vénérable jedie de l'information, le trentenaire resserra les pans de sa bure, et quitta la bibliothèque. De toute façon, son datapad contenait suffisamment de données pour le rendre incollable sur Metellos.
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Bras tendu vers l'arrière en direction du sol, le sabre à la main, éteint. Les yeux fermés, pensant aux mouvements à exécuter. La salle d'entraînement était presque vide, seul la voix d'un chevalier Jedi enseignant les principes de bases du Sii-Cho à quelques apprentis avides de savoir résonnait contre les murs blanchâtre. Le Sii-Cho rimait avec mes débuts, les paroles du Jedi me plongèrent à mon premier cours.
Combien étions-nous? Cinq je crois, plus un maître Jedi. Tous assis en tailleur, la tête haute remplis de fierté d'avoir été choisis pour devenir Jedi, nous en étions encore au stade où l'on passe plus de temps à refaire les plis de son kimono plutôt que d'écouter ses supérieurs. Le maître passa plusieurs semaines sur ce cours, nous enseignant tous ce que nous devions savoir. À l'issu de ce cours, le matin suivant, le maître dont j'ai aujourd'hui oublié le nom, avait disposé devant nos coussins respectifs, où nous nous asseyions, un sabre laser, nous n'osâmes pas y toucher, pas même en parler pendant que le maître faisait son cours. Je sentais toutefois les regards de mes confrères se tourner vers le manche deux fois plus grand de mon sabre. Le cours se termina sur ces mots du maître: "Voici vos sabres, vous êtes à présent Padawans, ne vous attendez pas à les utiliser de si tôt, vous avez encore beaucoup à apprendre."
Ce sabre, je l'avais toujours, il se trouvait en ce moment même dans ma main. Les lames sortirent des orbites creux du sabre dans un bruit presque effrayant. Aussitôt la voix du chevalier à l'autre bout de la salle se tut quelques instant avant de continuer. Le Shien mélangé à la forme XI,(et bien évidemment le Sii-Cho, mais est-ce nécessaire de le préciser?) voilà mon répertoire. Après que j'eus maîtrisé la forme I, on voulu m'enseigner l'Ataru, mais mon professeur se rendit vite compte que le physique n'y était pas. Il me fit essayer le Djem Do avant de m'abandonner au Shien. Je me concentrai à nouveau sur mon entraînement. J'étais sensé provoquer mon adversaire en le menaçant de ma lame. Le début d'un duel en utilisant cette forme de combat était toujours engagé par une réponse ennemie à la provocation. Cependant, ma garde était téméraire et n'avait rien d'offensif, provoquer l'ennemi en dévoilant mon buste, on ne m'avait jamais corrigé, j'en avais déduit que j'avais acquis assez de vitesse pour me le permettre. J'engageai le combat imaginaire, par une attaque fantômatique de l'ennemi. À une vitesse surprenante mon bras quitta mon dos et vint se positionner latéralement devant mon poitrail, m'évitant la mort. L'ennemi ne devrait pas avoir de pause. J'enchaînai directement sur un coup de taille au flanc gauche. L'ennemi avait deux choix, mourir ou parer. En cas de deuxième choix beaucoup plus probant, il faudrait donner un autre coup de taille, mais en changeant de côté et de lames, tout en gardant une prise sur l'arme ennemie. Deux nouveau choix mourir ou reculer d'un bond. L'ennemi imaginaire recula et attaqua dans un série de coup de Sii-Cho, facilement parable. Ainsi, mes lames enchainèrent: quinte, tierce et quarte, avant de recommencer la chaîne des attaques et des parades durant quelques minutes. Puis, légèrement fatigué par l'effort, j'éteignis mes lames, et réouvris les yeux.
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La salle d'entraînement bruissait doucement d'échos éparses de conversations. Depuis le couloir principal desservant les diverses zones d'étude, Kyrsk ne parvint à distinguer que quelques vrombissements sporadiques lui indiquant que le cours dispensé n'abriterait pas une multitude d'élèves. Son long manteau brun laissé dans ses quartiers, il s'orienta jusqu'à la salle avec une expression attentive, imaginant à quoi ressemblerait Nathan. Sa bure couleur crème renforçait le teint d'ébène de sa peau piqueté de grains de beauté.

Selon son point de vue, un padawan utilisant une double-lame devait être de race guerrière, et plus grand que la moyenne. Un wookie, ou bien peut-être un Whiphid, convenait à cette description. De plus, le jedi sentinelle visualisait facilement le jeune garçon comme un combattant doué, démontrant une certaine intuition pour l'escrime et l'art du sabre, chose que l'Alderaanien désapprouvait fortement. En apposant une main tranquille sur l'embrasure de la porte coulissante, l'humain pénétra dans le lieu de pratique martial, commençant dès à présent à rechercher une silhouette sortant du lot. Ses yeux noirs bougeaient sans cesse, pivotant, roulant dans le but d'embrasser du regard l'intégralité de cette environnement qu'il connaissait par ailleurs très bien.

¤ Un, deux... sept apprentis. Voyons voir... Lequel se sert d'un sabre à double lames ? ¤ S'enquit intérieurement le chevalier Gradeil en insérant ses mains dans les manches de sa bure.

Un Zabrak aux traits rudes s'adressait à six jeunes padawans en leur montrant lentement un mouvement de parade, que chacun s'efforçait de reproduire. Dans le lot, la lame blanche et unique des novices faisait l'unanimité, et de colosse prédisposé au combat, il n'y avait point. Excentré par-rapport à cet attroupement, Kyrsk repéra un jeune humain fluet aux traits fatigués. Âgé d'approximativement quatorze ans, le solitaire résident de l'académie se trouvait affairé à enchaîner des passes d'arme d'un niveau de confirmé... Avec une double-lame blanche.

¤ Serait-ce... Lui ? ¤ Se demanda l'adepte de la Force en levant un sourcil, interloqué de confronter sa vision d'un Nathan imposant et musclé avec l'aspect chétif et délicat de cet élève inconnu, qui ferma les yeux (sans doute pour parvenir à faire abstraction du brouhaha voisin).

Mitigé, le trentenaire se caressa la barbe d'un air songeur, avisant toutefois son collègue proche-humain qui l'invita à le rejoindre. D'un pas silencieux et lent, la sentinelle jedie franchit le pas de l'entrée de la salle d'entraînement, sous le regard curieux des six padawans qui reprirent peu à peu leur exercice. Le Zabrak se fendit d'un sourire amical, saluant son confrère qui lui rendit la pareil. Un silence hésitant vint s’intercaler entre les deux gardiens de la Paix intergalactique, jusqu'à ce que l'homme au teint mât se décidât à poser sa question.

« Je cherche un certain Nathan Tihj... On m'a dit qu'il serait ici, pourriez-vous me l'indiquer, je vous prie ? » Énonça-t-il poliment, tout en s'attendant à moitié à s'entendre dire que le padawan n'était plus dans la pièce. Un mouvement de menton du professeur d'escrime se chargea de contredire l'appréhension de l'homme à la queue de cheval.

D'un timbre plus mélodieux et chaud que ne le laissait penser son visage, le Zabrak confia à son confrère d'Alderaan :

« Je suis heureux de constater que le Conseil a enfin attribué un mentor à Nathan. C'est un garçon dont je n'ai jamais eu à me plaindre : travailleur, sérieux et respectueux des autres, bien qu'un peu trop introverti... Il a tout ce qu'il faut pour devenir un grand jedi. Vous avez de la chance. »

Gêné, l'intéressé précisa à mots couverts, pour éviter que la conversation de filtre :

- C'est-à-dire que... Je n'ai pas été envoyé par les maîtres du Conseil. Je suis ici de mon propre chef.

Le Zabrak fit mine de vouloir s'excuser, mais son interlocuteur lui indiqua d'un geste qu'une telle attention n'était pas nécessaire. Souhaitant au groupe une bonne poursuite de leur cours, il marcha sur le tapis central, prenant bien garde à rester hors de portée des lames en mouvement. L'éclairage doux mais optimal des lieux accroissait l'impression de pâleur qui se dégageait du garçon solitaire, et à mesure que le disciple du côté lumineux le détaillait, il lui paraissait de moins en moins capable d'utiliser efficacement une double lame. Il fallait toutefois préciser que le trentenaire ne disposait que dune expérience très limitée du maniement de cette arme atypique.

¤ Nathan n'est pas Kaze, souviens-toi... ¤ Se morigéna l'humain à la peau sombre en percevant dans le fil de ses réflexion l'emprunte discrète et insidieuse des préjugés.

Malheureusement, en dépit de sa volonté de rester neutre, le discipliné chevalier ne put s'extraire des visions qu'il avait. Sur le faciès du bretteur en herbe châtain, ses yeux devinaient les prémisses d'un rictus de haine mêlé de joie perverse. Il imagina le blanc immaculé se charger de sang, et se parer d'un rouge rubicond. Les gestes de l'adolescent lui apparurent de plus en plus brutaux, violents, alors qu'ils conservaient en réalité le rythme. Une mine sévère se dessinant sur ses traits d'ordinaires sérieux, l'Alderaanien commença à sonder l'aura de Nathan, s'attendant à y trouver la souillure du côté Obscur. Mais cette recherche paranoïaque demeura vaine, et c'est avec empressement qu'il adopta un visage plus avenant au moment où l'objet de son étude rouvrit les yeux. Des prunelles charbonneuses, aux reflets ocres, se posèrent sur le jedi, qui improvisa, mains plaquées derrière son dos :

« Nathan ? Je me présente : je suis Kyrsk Gradeil, chevalier de l'Ordre jedi et professeur à l'académie d'Ondéron. Aurais-tu un peu de temps à m'accorder ? J'aimerais discuter avec toi... »

¤ ... Afin de m'assurer que tu ne deviendras pas un sith. ¤ Compléta intérieurement l'adulte en contrevenant à sa propre résolution de garder un regard dépourvu de jugement sur l'élève.

Venant se poser en tailleur sur un tapis annexe, situé dans un coin en retrait de la salle d'entraînement, l'homme aux cheveux aussi noirs que crépus ajusta son assise jusqu'à se retrouver en tailleur, et attendit que son vis-à-vis face de même. Le cours des étudiants se poursuivit sur des exercices de changement de garde offensive-défensive, et le trentenaire s'accorda quelques secondes pour s'éclaircir l'esprit.

¤ Vois ce qui est, et cesse de laisser ta Peur et tes souvenirs douloureux noircir ta perception. ¤

« Alors... Je pense qu'une présentation mutuelle s'impose, étant donné que nous ne nous sommes pas ou très peu rencontrés. Comme c'est moi qui suis venu te déranger durant tes exercices, je vais te résumer mon parcours, et ensuite, ce sera ton tour. »

Le regard un peu ailleurs, Kyrsk raconta de sa voix grave de basson :

« Je suis né à Alderaand, capitale de la planète Alderaan. C'est un monde paisible, empli de verdure et d'harmonie. Résidant sur un monde régulièrement fréquenté par des jedis, il s'écoula peu de temps avant que l'on perçoive ma sensibilité à la Force et que je ne sois envoyé au Temple d'Iziz, ici, sur Ondéron. Tout comme toi, j'ai par la suite appris les préceptes de notre Ordre, jusqu'à ce qu'un jour, un maître Jedi me soit attribué. Son nom était Shandri Fûn, un Cathar s'étant dédié à la vie de Sentinelle. Sous sa tutelle, j'ai voyagé au travers de la galaxie, explorant maints mondes dont pas un ne ressemblait au précédent, apprenant de mon mentor les voies du jedi et engrangeant lentement une somme de connaissances. J'ai ensuite connu plusieurs... Moments difficiles. »

L'orateur marqua une pause, se demandant jusqu'où il pouvait aller. Plissant les lèvres en une moue de regret, il laissa sa langue glisser sur ses dents, optant finalement pour un résumé d'une extrême concision. Après tout, Nathan n'était qu'un padawan, et n'avait pas à connaître tous les détails du passé de son interlocuteur.

« J'ai vu une de mes plus proches camarades sombrer dans les ténèbres.. Elle fut happée par le côté Obscur, séduite par les promesses de pouvoirs inhérentes à cette facette malsaine et manipulatrice de la Force. En refusant de la suivre, j'ai par la même occasion prouvé au Conseil ma capacité à devenir un membre à part entière de l'Ordre. Une fois les Épreuves franchies, je fus élevé au rang de chevalier jedi, et commençai à enseigner à mon tour à la nouvelle génération. Voilà. » Conclut placidement le trentenaire en accompagnant sa phrase d'un geste de la main. Naturellement, il avait sciemment éludé son premier échec...

Un sourire d'encouragement adressé à son auditeur, il demanda :

« Et toi, mon garçon ? Que faisais-tu, avant de devenir élève dans cette académie ? »
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-Nathan ? Je me présente : je suis Kyrsk Gradeil, chevalier de l'Ordre jedi et professeur à l'académie d'Ondéron. Aurais-tu un peu de temps à m'accorder ? J'aimerais discuter avec toi...

Je fus étonné de voir le Jedi posté devant moi en ouvrant les yeux. Kyrsk.. Je ne l'avais jamais vu, que me voulait-il... Je fis un signe de la tête, en guise de réponse positive. Le Jedi s'assit un peu plus loin. Je me laissai tomber en face de lui et croisai les jambes, j'épongeai mon front en sueur de revers de manche et ouvris les oreilles, prêt à écouter le Jedi à l'air taciturne. Celui-ci, me narra rapidement son histoire, depuis sa tendre enfance, jusqu'à maintenant. Il me sourit, un sourire qui veut tout dire, ce genre de chose que je crains, me présenter.

-Et toi, mon garçon ? Que faisais-tu, avant de devenir élève dans cette académie ? 

Je regardai le chevalier Gradeil, sans réagir d'abord, puis réalisant qu'il m'avait parlé:

-D'où je viens... Je suis né sur Tatooine, pas très loin de Mos Eisley, mais suffisament pour n'y être allé que rarement.

Je marquai un temps, la perspective de penser à mes parents ne me réjouissait guère, il me manquait trop pour que je puisse en parler sans nostalgie, je ne donnai pas de précision là-dessus. Je me disais aussi que si je donnais autant -très peu certes, mais beaucoup pour moi- d'informations sur ma vie privée au premier venu c'était car ce "premier venu" était un chevalier. Je continuai:

-Je suis ici... Par hasard, par chance. Un vaisseau Jedi est tombé en panne est a atterri juste devant chez moi, j'ai d'abord cru que c'étaient des Siths.

Un large sourire vint éclairer mon visage à cette pensée.

- Des Siths... Nan, c'étaient deux Jedis en mission qui par hasard ont dépisté le Jedi qui est en moi. Enfin, j'espère en avoir un... Je ne me suis jamais posé la question pour savoir si on m'aurait quand même "trouvé" moi et mes midichlorians sans la mésaventure de ces chevaliers. C'est l'un d'eux à qui je dois mon sabre...

La nostalgie m'avait rattrapé, et je restai plusieurs secondes à contempler le sol, pensant à Tatooine, à ces contrées brûlantes de l'or qu'était son sable.. Puis me rappelant de Kyrsk je relevai la tête vers lui.

-En fait, que me vaut l'honneur de votre visite?
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¤ Natif de Tatooine... Hum. La bordure extérieure, donc. Les aspirants qui proviennent de cette région de la galaxie ont souvent un peu de mal à s'adapter aux technologies omniprésentes d'Ondéron. Mais ce sont également des élèves débrouillards et endurants, sculptés par une enfance rythmé par des journées de travaux souvent manuels. ¤ Analysa Kyrsk sans interrompre l'exposé timide du jeune homme lui faisant face.

Attentif au moindre détail révélateur de la personnalité de Nathan, le chevalier jedi ne quitta pas celui-ci du regard, se contentant simplement de changer la zone qu'il étudiait de temps à autres. Paradoxalement, son esprit résonnait des dernières mises en garde de Lyhin't, l'alertant des conséquences d'un jugement à l'emporte-pièce. Son pouce opérait un va-et-vient régulier sur la peau épaisse de son index, trahissant une certaine réflexion tandis qu'il écoutait la présentation du porteur d'une double-lame.

La mention du mot "sith" fit froncer les sourcils de l'Alderaanien, qui démarra au quart de tour, réprimandant sévèrement mais toujours en son for intérieur.

¤ Tu es bien prompt à parler des siths, mon garçon... Les redoutes-tu ? Ou bien au contraire, admires-les tu ? Envies-les tu ? ¤

L'allusion aux siths ne fut toutefois que transitoire, presque une plaisanterie aux yeux du narrateur (comme l'attestait son sourire), qui focalisa ensuite son récit sur sa rencontre avec deux membres de l'Ordre jedi. En vérité, Kyrsk apprit surtout que son interlocuteur ne se sentait pas vraiment à l'aise pour l'instant, qu'il ne débordait pas de confiance en lui-même et qu'il manquait d'un tuteur pour l'aider à trouver son chemin sur les voies de la Force. Autant d'éléments que l'adepte de la lumière avait dû deviner plutôt qu'apprendre de la bouche de son vis-à-vis. Une partie de son cerveau y vit un culte pour le secret et la tromperie, soit la marque du côté obscur ; l'autre partie n'y trouva rien à redire. Difficile de blâmer un enfant arraché à son existence et à sa famille pour intégrer un groupe aux mœurs parées de mystères... Le trentenaire savait que souvent, un pourcentage des résidents de l'académie ne s'adaptaient pas au changement de monde, et se refermaient sur eux-même. C'était pour cette raison que les jedis plaçaient chacun de leurs novices sous l’égide d'un mentor.

Les dernières paroles du garçon de Tatooine éveillèrent la conscience didactique du professeur, qui se hâta d'éclairer la lanterne de son élève tout en dissipant ses craintes les plus légitimes.

« Penses-tu être chanceux, Nathan ? Demanda doucement l'humain au teint d'ébène. La Chance, le Sort, le Hasard... Autant de notions que les non-adeptes emploient pour désigner une unique et seule entité, celle-là même avec qui tu es capable de communiquer. Le jedi sentinelle fit lentement glisser sa main, paume ouverte, en direction d'un petit tas de poussière présent sur le tatamis. Sous son impulsion, le tas s'éleva en un nuage élégant multipliant les arabesques, avant de retomber sur le sol, éparpillé. La Force a guidé deux de ces disciples dans ta direction, mon garçon. Car tu es appelé à devenir un individu d'exception. Mais souviens-toi également qu'à ceux à qui beaucoup est donné, on demande beaucoup d'efforts... »

La maxime se voulait sonner comme un avertissement concernant la paresse et la facilité, et Kyrsk n'eût pas à se forcer pour y insuffler un aura d'importance. Les jedis prêchaient nombre de résolutions, surtout dans le domaine des idéologies du bien et du mal. Néanmoins, l'Alderaanien déployait peut-être un peu trop de zèle en mettant en garde l'adolescent alors qu'il ne le connaissait qu'à peine.

¤ Nathan n'est pas Kaze, Kyrsk. ¤ Fit la voix de son amie Togruta dans la tête de l'homme à la queue de cheval.

La question sur le but de sa visite tomba à point nommé, et permit au natif d'Alderaan de poursuivre la discussion tout en se changeant les idées. Il s'attarda sur les prunelles si sombres de Nathan, sur la poignée de son arme, et enfin sur l'aura pure que le jeune homme émettait au sein de la Force. Posant ses mains sur ses genoux, le disciple de la lumière expliqua d'un timbre neutre :

« Si je suis venu te voir aujourd'hui, c'est pour te poser une question. Une question qui incarne dans le même temps un rite, au sein de notre Ordre. Un cheminement que nous devons tous effectuer pour devenir jedi. »

Rien dans ce qu'avait affirmé Kyrsk n'était un mensonge. En revanche, la discussion qu'il s'apprêtait à avoir avec son interlocuteur était censée se dérouler dans le cadre d'une relation maître-élève. Qu'un membre extérieur se permette de sonder autant un padawan soulèverait de nombreuses interrogations, au sein de l'académie. Toutefois, attirer sur lui les rumeurs et les suspicions restait un prix faible à payer aux yeux du chevalier jedi, si ce sacrifice lui donnait l'occasion d'affronter les démons de son passé.

« Nathan, lorsque tu as appris que tu disposais du potentiel pour devenir jedi, on t'a laissé le choix. Le choix d'intégrer notre Ordre, ou de rester auprès des tiens. J'aimerais que tu cherches en toi, afin d'y trouver la raison qui t'a poussé à accepter de devenir un élève de ce Temple. Ne te contentes pas de la surface de tes motivations... La vérité, celle qui a animé ta décision, se tapie quelque-part au fin fond de ton être... En la localisant et en l'acceptant, tu apprendras bien plus de choses sur la nature des jedis qu'en étudiant dans la bibliothèque. »

Et accessoirement, cela permettrait au trentenaire d'étayer sa théorie. En sondant la Force, il pourrait dépister le moindre mensonge du fermier de Tatooine, aussi une réponse inventée par Nathan trahirait une noirceur intérieur sous-jacente. De même, si la réponse, bien qu'honnête, de l'interrogé laissait penser que ses motivations n'étaient pas pures, Kyrsk s'empresserait de convoquer le Conseil pour qu'ils évaluent de nouveau cet élève aux intentions difficilement sondables.
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Mes motivations, pour avoir décidé de rejoindre l'ordre... Je m'étais attendu à tout sauf à ça. Quelle question pff... Je regardai le Jedi dans les yeux réflechissant à toute vitesse pour retrouver les pensées qui m'étaient passé par la tête au moment où j'avais accepté de rejoindre l'ordre. J'avais toujours rêvé d'être un Jedi, étaient-ce la mes motivations, peut-être au moment de m'engager il fallait l'admettre, mais elles avaient très vite changé.

-Et bien, pour être franc, mes premières motivations étaient celles d'un gamin en soif d'aventures. Devenir Jedi était pour moi un rêve d'enfant. C'est dans cet esprit là que j'ai accepté. 
Mais cela à vite changé, au contact des Jedis qui m'ont amené ici, avec mes premiers cours, je me suis en quelques sortes métamorphosé. Les paroles de mes sages aînés me firent rapidement comprendre qu'il y avait autre chose derrière le combattant Jedi. Je compris que devenir un Jedi n'était pas utiliser un sabre et contrôler la Force. Il y avait toute une forme spirituelle derrière. Maintenant, je suis motivé par le fait de savoir qu'en devenant Jedi, ma vie aura une raison d'être, servir une cause juste, aider la galaxie. Je veux contribuer à rétablir l'équilibre dans la force. Je voudrais qu'un bout de la future paix galactique soit écrite par mes efforts. Quand je vois le monde souffrir, je me dis que plus je travaillerai, moins longtemps je n'aurai à supporter cette vision d'horreur.


J'avais dit tout ce qui m'était passé par la tête et que mon cerveau avait qualifié de vrai. Mon petit discours terminé, je contemplai le sabre toujours dans ma main, une arme mortelle -bien que celle-ci ne l'était pas vraiment- utilisé à des fins pacifiques, et le rangeai à ma ceinture.
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Répondre à une question aussi fouillée que l'origine profonde d'un choix n'était certes pas chose facile, et nombre des aspirants que Kyrsk avait interrogé par le passé n'avaient pu mettre de mot précis sur cette part si intime de leur psyché. C'est donc sans s'y être préparé que l'Alderaanien reçut une réponse étayée et incroyablement franche, l'une des plus longues qu'il ait jamais entendue. Hochant vaguement la tête pour inciter son interlocuteur à poursuivre, le jedi sentinelle sentit de prime abord ses préjugés disparaître, à mesure que le garçon de Tatooine exposait des motivations d'une pureté et d'un désintéressement digne d'un serviteur de l'Ordre. L'ombre d'un sourire appréciateur glissa sur les lèvres pleines de l'humain en bure.

¤ Il a beau n'être qu'un adolescent, sa compréhension de la Force et de nos préceptes lui font grandement honneur, et il ne m'a pas caché sa soif de découverte. A son âge, Kaze refusait encore d'admettre que l'on puisse faire quelque-chose sans y gagner en retour... ¤

L'humeur s'ensoleillant de nouveau, le disciple de la Lumière révisa son opinion sur l'utilisateur de la double lames blanche châtain, estimant que l'on pouvait tolérer l'exception d'une lame aussi peu conventionnelle au regard des qualités intellectuelles et morales de Nathan. Un instant, le chevalier trentenaire envisagea même d'enseigner au padawan quelques mouvements avancés, pour voir s'il mémoriserait les passes facilement ou non. Hélas, la suite des propos de l'élève dissipèrent ce début de confiance s'instaurant entre les deux résidents de l'académie. Ce n'était pas mis en évidence, plutôt dissimulé au milieu d'une phrase annexe, et pourtant... L'ambition résonna dans la bouche du jeune homme aux yeux sombres.

¤ A vouloir marquer l'Histoire de la galaxie, on en vient à convoiter la Puissance. Et en recherchant la Puissance, on se met à la disposition du côté Obscur... ¤ Trancha d'une logique acerbe de sentinelle, ne tolérant décidément aucun écart de conduite.

Obnubilé par l'objectif inconscient de démasquer précocement le sith tapis derrière le sourire timide de Nathan, Kyrsk s'acharnait à critiquer la moindre tache du profil de cet étudiant, ne le quittant pas une seconde de son regard perçant et inquisiteur. Une main fourrageant dans son bouc, l'adepte de la Lumière soupira discrètement, songeant à part lui-même :

¤ Le mensonge ne se trouvait pas dans les paroles de ce garçon, qui a pu passer l'examen des maîtres du Conseil. Et en dépit de mes propres efforts, je suis dans l'incapacité de déterminer si oui ou non ce jeune homme porte en lui les graines du Mal. Comme beaucoup, il pourrait devenir un formidable héros du Bien, ou au contraire sombrer dans les Ténèbres et renforcer nos opposants. ¤

Jugeant qu'il avait suffisamment sondé l'esprit de l'enfant de Tatooine, l'humain au teint mât se leva sans autre forme de cérémonie, lâchant au passage un unique mot très équivoque.

« Bien... »

D'une œillade, il aperçut les autres élèves de la salle, plongés dans une séance de répétition de plus en plus rapide d'un coup de taille basique. Ensuite, son attention revint sur le jeune Tihj, et sur le tatamis. Le regard vague, le chevalier Gradeil se demanda ; troublé :

¤ Là où se pose un problème, c'est si d'aventure notre jeune ami s'avérait être talentueux. L'Ordre aurait à perdre un élément de valeur si Nathan dévoilait des prédispositions dans un domaine ou un autre. Alors peut-être serait-il plus prudent de tâter le terrain, au cas où... ¤

Sur une impulsion, l'impassible adepte de la Lumière fit quelques pas en direction des râteliers présents dans la zone d'entraînement, sollicitant la Force pour faire attirer à lui un sabre en bois dans sa main droite, et une double-lames dans la gauche. Les épées en bois permettaient aux duellistes de donner la pleine mesure de leurs talents au sein du dojo, sans risquer de tuer leur partenaire pour autant. Sculptées dans un bois spécial de Kashyyk, elles reproduisaient à l'identique le poids et la longueur d'un vrai sabre-laser.
En douceur, Kyrsk présenta l'ustensile martial au natif de Tatooine, l'informant d'un ton de professeur atone :

« J'ai cru comprendre que tu t’exerçais, avant que je ne vienne t'interrompre. Pourquoi ne pas nous prêter à un jeu de rôle ? Voilà ce que je te propose : faisons un exercice, sans employer nos sabres, s'entend. Tu auras pour rôle exclusif d'attaquer, et moi de défendre uniquement. Parades, esquives, j'aurai droit à toutes les manœuvres possibles pour t'empêcher de me toucher, sans jamais riposter. Si tu réussis à me toucher une fois au cours de notre duel, je t'offrirais un cadeau qui facilitera, pour un temps, tes mouvements martiaux. Qu'en dis-tu ? »

Sans le moindre sourire, le jedi prit position, jambes écartées, levant son sabre à la verticale, lame à hauteur de l'oreille droite. Pas une seconde il ne doutait que l'aspirant sauterait sur cette occasion pour se prêter à un combat "réel". D'autant que si l'ambition le caractérisait réellement, Nathan ne se priverait pas d'essayer de prouver sa supériorité au sabre à un chevalier confirmé.

¤ Au cours d'un duel, on peut en apprendre beaucoup sur un individu. Et au passage, on peut notamment découvrir si c'est un duelliste-né ! Si ce garçon est fait pour manier une double-lame, alors mieux vaudrait pour nous qu'il reçoive la formation d'un maître exemplaire et doué. Peut-être pourrai-je faire valoir sa candidature au sein des membres du Conseil ? Disposer d'un mentor appartenant à cette assemblée distinguée encouragerait à ne pas douter n'importe quel padawan à suivre les préceptes jedis... ¤
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