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Privé Aor'shar - Yoni

Le vieux bothan sursauta en sortant de sa sieste. Où diable se trouvait-il ? Il regarda autour de lui, mais ne fut pas surpris de se retrouver allonger dans l'herbe. Il s'endormait souvent dans le parc du temple, après le repas, histoire de digérer un peu, après un repas à base de purée et de compote. Comme d'habitude... Et puis ensuite, il irait dans la bibliothèque, lire un livre ou deux. Puis, il irait voir son holosérie préférée. Son train de vie s'était enfermé dans une routine interminable, longue à présent de plusieurs décennies. Et cela lui convenait parfaitement. Après un premier siècle de vie bien rempli, il avait été heureux de calmer un peu le jeu. Sa vieillesse lui avait fait aimé sa routine. Ce n'est pas qu'il n'aimait pas l'aventure, juste que cette dernière lui avait coûté des êtres chers, des êtres qu'il avait aimé...

Alors qu'il se relevait lentement, prenant lourdement appui sur sa canne en bois, son regard se posa sur un petit être bleu, allongé dans l'herbe. Une petite fille. Qui était-ce donc ? Il lui semblait vaguement reconnaitre cette petite frimousse. La pantoran la regarda d'un air interrogateur, que Hosch lui rendit. Que lui voulait-elle ?


- Mais qui ête... commença-t-il.

Puis, tout lui revint. La petite Yoni, sa padawan. Il allait falloir qu'il le marque quelque part, pour ne plus l'oublier.


- Heu... Viens donc, Yoni, allons nous promenez un peu.

Il l'emmena à l'intérieur du temple. La pauvre avait l'air de s'ennuyer. Le maitre bothan ne l'entrainait pas beaucoup d'un côté. Presque pas, pour tout dire. Les siestes du vieux bothan lui prenait beaucoup de son temps, même s'il ne le voulait pas. Leur premier exercice de combat, le jour où ils s'étaient rencontrés, avait été la chose la plus excentrique à laquelle ils s'étaient livrés... Que pensait-elle de sa routine, elle qui devait ronger son frein pour laisser libre cours à sa impétueuse jeunesse ? Il prit alors une décision sur un coup de tête :

- Yoni, que dirais-tu si je t'emmenai en voyage ?
fit-il de sa voix chevrotante.

Puis, sans attendre sa réponse :

- Va faire tes bagages, jeune fille !


Lui même alla "rapidement" faire ses bagages, puis rejoignit de sa démarche ridiculement lente le hangar. Il alla vers son vaisseau, "le vieux routard". Une vieille navette qui, si sa ligne était élégante, était totalement passé de mode, et ça depuis un siècle au moins. A la connaissance des mécanos du temple, ce modèle n'existait plus et n'était plus produit. C'était d'ailleurs peut être le dernier modèle encore en activité. Avec un ricanement, Hosch tapota le flanc de l'antiquité, espérant qu'il arriverait à le faire décoller, puis se glissa à l'intérieur.
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Il y avait une petite silhouette violette, assise à califourchon sur le garde-corps d’un balcon. Projeté sur la verdoyante nature du parc enclos entre les hauts remparts protecteurs, la pièce d’architecture était la loge d’une discussion que chaque mot rapprochait un peu plus près de la limite zen d’Aora derrière laquelle des tas de châtiments désagréables attendaient l’agaçant destinateur de la gamine. AL-2-BR.

Création infernale d’un ami de son maître au temple de Coruscant, le cubique AL-2-BR bâti sur le modèle d’un holocron était un prototype en plastex teinté ayant pour projet de développer les capacités nécessaires à la diplomatie. Finesse d’esprit, souplesse, tact, maîtrise de soi. Et endurance. Capable de détecter les micro-expressions du visage pour jauger l’état d’énervement de son utilisateur, sa métaprogrammation lui octroyait autant de personnalités que de côtés. Soit six rounds à remporter face à six types d’interlocuteurs totalement différents, mais tous stressants, qu’il fallait prendre le temps de comprendre et donc, ô supplice, d’écouter afin d’élaborer une stratégie argumentative qui permettrait d’avancer à travers ce marathon des négociations. D’abord sympathiquement renommée Aldebert par homophonie, la petite image holographique du monsieur quinquagénaire lui irritait à présent tellement ses délicates oreilles coniques que l’apprentie s’imaginait parfaitement, avec une clarté d’image atteignant la haute définition phantasmatique, l’envoyer tomber autre part que sur ses nerfs. Peut-être en le jetant expéditivement en bas du balcon, pour l’entendre crier plus longtemps.

La jeune Twi’lek avait également songé à le faire disparaître par le tourbillon de la cuvette des WC, mais le cube d’où émanait l’irritante projection bleutée était assez large pour boucher les canalisations. Et si elle s’enquiquinait avec ce droïde éducatif, c’était que son maître adoré lui avait donné pour mission de récupérer l’item enfermé dans le ventre de la machine. Entre autres idées pour encaisser l’objet mystère en épargnant son temps et sa bonne humeur, la padawan avait aussi pensé à rompre le cube contre un coin de mur comme on casse un œuf en deux ou l’éventrer avec son sabre laser et piocher son butin au milieu de ses entrailles de fils et de circuits. Las, la jeune fille devait user de la méthode diplomatique que le droïde était justement censé mettre à l’épreuve. Entraînement que son mentor avait dû judicieusement trouvé à propos avec la venue prochaine des inquisiteurs dans leur Temple. Si elle passait tous les niveaux sans assassiner le boîte parlante, Aora up-graderait ses talents naturels de manipulatrice et d’entourloupeuse et deviendrait une grande prêtresse de la persuasion.

La première étape avait été assez facile, mais usante. L’hologramme s’était montré serviable et tout de suite très confiant… Mais terriblement monotone. Il avait passé près d’une heure à lui exposer la genèse de sa fabrication, le descriptif de ses branchements et lui avait dénombré l’inventaire inintéressant des programmes divers faisant tourner la machine. L’enfant s’était bien vite mise à rêvasser tout en faisant semblant d’écouter avec un intérêt poli jusqu’à ce que, prétextant un trou de mémoire, Aldebert lui demande de lui rappeler ce qu’il disait avant de digresser sur la qualité et l’ingéniosité de ses senseurs optiques. N’ayant pu répondre, l’holo avait très gentiment recommencé ses explications de zéro sur le même ton plat. Arrrgh ! Forcée de l’entendre à nouveau dévider la pelote de verbiage inutile à propos d’anecdotes technologiques qui n’intéressaient que lui, la demoiselle s’était montrée nettement plus vigilante et retiendrait la leçon de toujours se forcer à plus d’attention, même si le bavardage lui semblait résonner aussi creux que le crâne d’un catcheur Gamorréen.

Avait succédé un deuxième Aldebert mielleux qui avait promis de lui épargner la peine de se farcir les affabulations suivantes en lui relâchant immédiatement l’item si elle lui rendait un service discutable. Forte du speech précédent sur le fonctionnement de l’engin, elle l’avait sombrement menacé de bidouiller ses paramètres de programmation pour éradiquer sa personnalité s’il insistait. Les Jedi sont des incorruptibles.

Et maintenant, elle écopait du modèle n: 3, un Aldebert chicaneur qui, s’il était enclin à la parenthèse apocalyptique, n’était pas prêt de faire confiance à une jeunette de huit ans. "Parce qu’on ne peut jamais jurer de rien, les jeunes de nos jours, ils attrapent le vice de plus en plus tôt à notre époque dangereuse où tout se dégrade. Les menaces environnementales, la violence croissante, le mal de vivre dans cet univers de barbarie…" Aora avait bien essayé une envolée fantaisiste en vue de l’égayer, mais :

-Restez factuelle mademoiselle ! Comment peut-on être aussi légère quand la galaxie va si mal ? Vous devriez vous souciez de votre avenir avec toutes ces épreuves futures qui pèsent sur votre vie comme un couvercle pour étouffer vos espoirs chimériques !

-Rho ! Personne ne gagne rien à patauger dans l’abattement qui vous empêche de voir plus loin que le brouillard de votre humeur grisâtre et qui fait rien que de vous emmener nulle part.

-Rien à gagner ? Oho ! Je vois bien que vous êtes le pur produit de cette méga-société avide d’argent et de pouvoir ! Plus de valeurs sur rien !

-...

Alors que se déversait le flot des calamités modernes, le regard perçant de la petite se posa sur un duo bien connu de ses yeux au niveau de l’herbe du parc en contrebas. Sa concentration divisée entre le prophète geignard qui la berçait à coups de bouleversements imminents et les profils de Yoni et son maître bothan qui l’aimantaient étrangement, il lui sembla que… la réalité changeait brusquement de texture et qu’elle se trouvait soudain désorientée, sans repères spatiaux, avec sous les yeux une seule vision qu’elle voyait sans voir, directement imprimée dans son esprit. Un tas de choses mortes rassemblées en pyramide funéraire.

Au sommet de cette lugubre pile de restes macabres, un dentier.

Étourdie, déséquilibrée, la petite Twi’lek bascula sur le flanc et atterrit, fort heureusement, du côté le moins haut du balcon. Aldebert, maintenu à bout de bras, poussa une exclamation de surprise indignée. Il devait penser que, comme tous les Twi’leks trafiquants notoires d’épices, elle se droguait. Société perdue.

Le tout premier réflexe d’Aora fut de bondir sur ses pieds pour vérifier derrière la balustrade. Yoni et Maître Hosch Ba’lya se levaient ! Encore sous le choc de son étrange expérience, la jeune fille s’agita sur son balcon ne sachant trop quoi penser. Peut-être le soleil et la tension nerveuse accumulée depuis presque deux heures d’intense réflexion avaient court-circuité son cerveau et provoqué un genre d’hallucination ? De son index allongé, elle désactiva le droïde pour s’entendre cogiter. Si les images brièvement entraperçues s’estompaient déjà, elle se rappelait pourtant d’un détail, deux lunes dans le ciel. Ondéron en possédait quatre. Oh la la !

Démarrant à la vitesse d’un podracer avec la sensation d’un drame au coeur, la padawan affolée dévala l’escalier le plus proche, attrapa un ascenseur en grillant la priorité à un gros Besalisk et fonça vers les hangars. Malheur ! Le vieillard à fourrure, qui sans doute pour la première fois depuis qu’il était entré dans le quatrième âge venait de distancer quelqu’un à la course, s’y trouvait déjà confirmant ses pires soupçons. Il trottinait vers sa perte, c’était trop sûr ! Calculant son angle de vue par rapport à l’inclinaison de son dos, la fillette jugea faisable de s’élancer vers le vaisseau sur la trajectoire du vieux maître penché sans risque d’être repérée.

AL-2-BR sous le bras, la rylothienne s’engouffra par la rampe baissée et commença aussitôt à sonder les parois de l’antiquité volante pour en découvrir une facilement amovible comme dans les holofilms. Une seule certitude, le dentier était la réponse et le cheminement. Oh ! Si elle gambergeait comme ça, c’était forcément une vraie vision Jedi !
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