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Assis en tailleur, les yeux fermés, le padawan en bure brune respirait profondément. Comme à chaque fin d'après-midi, il s'était rendu dans une salle de méditation vide pour y pratiquer sa sensibilité à la Force. L'exercice ne lui plaisait toujours que très moyennement, mais Ragath s'y pliait bon gré mal gré, en dépit de son désir parfois très violent de retourner à la salle d'entraînement pour se perfectionner au maniement du sabre laser. Après tout, si un jour un nouveau maître acceptait de le prendre en formation, il attendrait de son jeune padawan que celui-ci soit capable d'effectuer les même tâches qu'un aspirant de son âge, et ce malgré un hiatus de trois ans dans son apprentissage. Les jedis n'encourageaient pas la paresse, c'était un fait avéré. Et tous les novices savaient ce qui attendait les paresseux : une déportation vers une planète agricole, où, à défaut de jedi, ils devenaient cultivateurs. Le Conseil n'aurait jamais laissé un fainéant poursuivre sa formation, de crainte que cet insidieux penchant pour la facilité ne l'entraîne progressivement du côté obscur de la Force.

Il fallait en général une bonne heure au grand saurien pour chasser de son esprit les tumultes du monde extérieur, et pour se recentrer sur le courant intangible et ténu de la Force. Il avait finit par prendre l'habitude d'utiliser l'un des préceptes Jedis comme Mantra pour s'aider à focaliser son attention sur l'immense énergie animant l'Univers. Une fois pleinement tourné vers la Force, Ragath s'essayait à en suivre un embranchement précis pour ainsi affûter son discernement et sa sensibilité. Dans les faits, son affinité avec la Force ne lui autorisait qu'à percevoir les méandres majeurs ; le reste du réseau tentaculaire de la Force lui étant masqué par d'inévitables turbulences. C'était cependant un énorme progrès pour le novice au sang-froid, en trois ans de labeur. A ses débuts, Ragath ne parvenait même pas à fermer les yeux sans voir surgir derrière ses paupières le visage délicat et souriant de son ancienne mentor. Éloigner Asséa de ses pensées avant demandé deux ans d'efforts soutenus au Barabel, peu encouragé par les réticences qu'éprouvaient Ragath à l'égard de l'utilisation de la Force. Le fait que sa propre affinité soit des plus modestes n'y était naturellement pas étranger. Mais malgré un énorme travail sur lui-même, le reptilien escrimeur redoutait de ne pas progresser suffisamment vite au goût du Conseil, et s'imaginait chaque jour être renvoyé.


* Sans maître, je ne peux m'améliorer autant que je le souhaiterais, c'est évident. Je fais de mon mieux avec les ressources qui sont les miennes, et c'est là ce qui importe. Raisonna l'imposant padawan alors qu'il était supposé faire le vide en lui. Alors pourquoi ai-je autant de doutes quand à mon mérite à devenir Jedi ? Serais-je intuitivement conscient qu'un obstacle m'empêche d'avancer ? *

La question était à ce point transparente qu'elle en devenait rhétorique. Ragath savait pertinemment que c'était son attachement pour maître Thalmé qui l'empêchait de se dédier totalement à sa formation. Le natif de Barab I s'était péniblement fait à l'idée qu'il ne reverrait plus jamais la belle humaine, et ce uniquement après avoir cherché sans succès à la croiser un nombre incalculable de fois. Elle lui avait volontairement menti en lui promettant qu'ils pourraient fréquemment se revoir, puis était retournée à sa vie de Jedi sans sourciller. Ce constat, loin de convaincre le saurien de cesser ses efforts, avait renforcé sa volonté de se montrer digne de l'enseignement de sa précédente mentor. Cette résolution constituait simultanément la meilleure motivation du Barabel à se dépasser toujours plus, et un poids handicapant son éveil à la Force. Livré à lui-même, convaincu que la Solitude l'aiderait à trouver la Paix, le pénitent reptilien avait développé ses compétences dans de nombreux domaines, et comblé certaines lacunes. Mais cette philosophie l'avait également conduit à négliger l'essentiel : l'ouverture aux autres. Introverti et secret, Ragath s'était mis à l'écart de ses camarades, refusant de se mêler aux autres padawans avant de s'en juger méritant.

* Et ce n'est pas en te dispersant comme ça que tu y arriveras ! Se morigéna-t-il mentalement. Le novice à la langue bifide était souvent doué pour se reprocher des choses. De là à parler de "qualité"... Bon ! Il n'y a pas d'émotions, il y a la Paix ; il n'y a pas d'émotions, il y a la Paix ; il n'y a ... * Reprit le mâle massif en inspirant à fond.

Cette fois-ci, il plongea en transe plus rapidement qu'à l'accoutumée. Tourné vers la Force, le Barabel en bure brune oublia les murs beiges de la salle de méditation et les tapis de sol rugueux. Il laissa s'effacer le son lointain du vent qui agitait les arbres du parc, le sifflement des speeders qui survolaient le Temple, l'écho des cavalcades de groupes de padawans. Il chassa de son nez l'odeur délicate de l'azote, de l'encens et du tissus chauffé. Coupé de son environnement physique, Ragath reprit contact avec les méandres inextricables de la Force. Alors simple point brillant perdu dans l'immensité, le padawan aux écailles miroitantes orienta son esprit vers le discernement. Plutôt que d'ouvrir sa perception au plus large champs d'écoute possible, il se focalisa sur une petite région, et maintint son attention jusqu'à ce que les faisceaux de Force s'y trouvant s'individualisent. S'était comme fixer plusieurs filaments brillants jusqu'à ce que chacun se mette à prendre une teinte légèrement différente de celle de son voisin. Une fois différenciés, l'aspirant Jedi se mit à suivre au hasard les inflexions d'un des rameaux. Du moins le faisait-il aléatoirement d'ordinaire. Or, ici, l'un des faisceaux se mit à gagner en importance, tel un filament vert feuille perdu dans une forêt de conifères devenant spontanément rouge vif. Tout se passait comme ci cet écho particulier désirait être trouvé. N'en croyant pas sa chance, l'ancien disciple d'Asséa Thalmé accentua son étude sur ce phénomène. Ravi de percevoir un élément aussi infime de l'impétueux Flux qu'était la Force avec autant de facilité, Ragath assista, concentré, à la croissance graduelle et continue de l'aura, à tel point que bientôt, l'éclat chatoyant du filament éclipsait toutes les autres étincelles animant la Force.

Découvrant la sensation pour la première fois, Ragath laissa échapper un fin sourire sur son visage. Une bouffée de fierté vint rompre sa méditation, le ramenant derrière le décor si familier de ses propres paupières, et ré-activant du même coup l'ensemble de ses sens en une forme atténuée d'explosion. Odeurs, tact, sons.... Réinvestirent le crâne du Barabel, qui réalisa soudain qu'un individu s’apprêtait à entrer dans la salle. Le son accru de ses pas parvenait en effet aux ouïes du reptilien agenouillé. Ouvrant avec précaution les yeux, dévoilant une sclère jaunâtre ponctuée d'une pupille verticale, l'unique occupant des lieux avisa la porte de son havre de tranquillité, appréhendant l'instant où cette dernière coulisserait avec un chuintement magnétique. Il lui faudrait alors choisir entre partager son espace, ou migrer vers une autre salle de Méditation. Et à cette heure, le natif de Barab I avait peu de chances d'en trouver une vide.


* Positivons : j'ai finalement réussi à sentir quelqu'un par l'intermédiaire de la Force. Et moi qui croyais ne jamais y arriver ! Se congratula le grand saurien, l'ombre d'un sourire flottant sur ses mâchoires dépourvues de lèvres.
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Rentré depuis peu, ou depuis pas si longtemps que ça en tout cas, au Temple Jedi d’Ondéron, Aldan Navalan n’avait pas vraiment eu l’occasion de se remettre à vivre complètement comme tous les autres Jedis qui vivaient en ces lieux. Jusqu’ici d’ailleurs, il avait surtout partagé son temps entre l’infirmerie et ses appartements, mettant rarement les pieds dans une autre partie du bâtiment. Il devait en effet se reposer des longues et douloureuses épreuves qu’il venait de traverser, et dont il avait été obligé de se tirer seul, ou presque, sans aucune aide de ses collègues Jedi. Pourtant, il n’en voulait à personne au Temple, car il était bien trop heureux d’être revenu sain (ou presque) et sauf de ce cauchemar dans lequel il avait vécu ces derniers mois, et qui l’avait fait disparaître des environs de l’enclave Jedi pendant un bon moment. Aldan avait pris le temps de faire le point avec lui-même, sur ce qu’il avait du surmonter et sur ce qu’il avait du ou vu faire pour parvenir à s’en sortir, et il avait décidé de classer définitivement ce « dossier », le remisant dans un recoin obscur de sa mémoire, se promettant de ne plus y penser et de ne plus ressasser ces délicats souvenirs.

Depuis, il avait commencé à se rétablir, et il se sentait alors assez en forme pour remplir à nouveau ses devoirs de Chevalier Jedi. Il était donc allé trouver d’un pas fringant les membres du Conseil pour leur annoncer qu’il attendait impatiemment son prochain ordre de mission et qu’il se sentait parfaitement prêt à repartir à l’autre bout de la galaxie pour régler l’un ou l’autre problème… C’est alors que les Maîtres lui avait fait une surprise à laquelle il ne s’était certainement pas attendu. Ils lui avaient confié un Padawan, lui disant que s’il en voulait vraiment une, de mission, la sienne serait de former cet apprenti et de s’assurer qu’il finisse par posséder toutes les qualités et compétences nécessaires pour devenir un Chevalier Jedi.

Stupéfait, Navalan avait écouté sans dire un mot l’ancien qui lui faisait un bref briefing afin qu’il sache à qui il aurait à faire, et qu’il s’y prépare. Apparemment, son nouveau padawan était relativement âgé, mais pas assez avancé dans son formation. Il venait d’une planète primitive et avait donc certaines difficultés à appréhender certains apprentissages, et il aurait de plus, même si le Conseil resta délibérément très vague sur ce sujet, quelques problèmes avec son ancien Maître, et l’on était donc moyennement sûr des leçons qu’il avait pu intégrer jusque là.

A la fin de leurs explications, le togruta hocha simplement la tête, indiquant qu’il était d’accord pour relever ce véritable défi, puis il quitta la salle, à la recherche de son nouvel élève. On lui avait indiqué que celui-ci, qui semblait suivre un programme d’entraînement personnel en attendant que le Conseil lui assigne un nouveau professeur, se trouverait à cette heure soit dans une des salles de méditation, soit dans une des salles réservées au maniement du sabre laser.

Comme les salles de méditation étaient bien plus proches de la Chambre du Conseil que les autres, Aldan décida de commencer par là, voir s’il ne le trouvait pas dans l’un d’elle. On ne lui avait pas fait de descriptions précises de ce fameux padawan : on lui avait juste dit qu’il le reconnaîtrait aisément à sa grande taille… Le Jedi déambulait donc dans les couloirs, arborant un air pensif tandis qu’il réfléchissait à toutes les conséquences que cette nouvelle fonction impliquait pour lui. Parvenu à la première des petites pièces rondes où les Jedis se retrouvaient pour méditer et tenter d’approfondir leur connexion avec la Force, le togruta ouvrit, la porte et entra. Il sut alors tout de suite qu’il avait eu de la chance, et qu’il avait trouvé son apprenti du premier coup…

Pourtant, il eu un mouvement de recul et ses traits se crispèrent un instant, avant qu’il ne parvienne à se reprendre et afficher un air neutre (essayer d’avoir « l’air bienveillant » était en effet au dessus de ses forces à l’heure actuelle). Dans la salle, assis par terre dans la position caractéristique de méditation, se trouvait une créature reptilienne, très grande en effet, dont les yeux jaunes le fixaient. Toutes les images de son calvaire lui revinrent en mémoire l’espace d’un instant, et il ressentit au fond de lui quelque chose qui ressemblait à du dégout ou à de l’haine. Il était un Jedi, et il avait appris à maîtriser ses émotions depuis très longtemps, et il savait de plus que des sentiments comme la haine ou le dégout ne lui étaient pas permis. Il fit donc un effort pour les enterrer bien profondément, et, toujours impassible, il s’adressa à son élève d’un ton qu’il voulait chaleureux mais qu’il trouva tout de même un peu plus froid que ce qu’il n’aurait souhaité.

-Bonjour. J’espère que je ne t’interromps pas dans quelque chose d’important… Hahem… Ne tournons pas autour du pot : le Conseil des Jedis vient de me désigner pour être ton Maître jusqu’à ce que tu sois enfin apte à devenir Chevalier.

Puis il se tut, regardant l’autre comme s’il attendait une réponse. Au bout de quelques secondes, il se rendit compte qu’il avait été tellement rapide pour parler et pour annoncer au reptilien qu’ils devenaient à présent Maître et Padawan, comme si cela représentait une corvée dont il aurait aimé se débarrasser au plus vite, qu’il avait oublié de se présenter et qu’il avait du paraître un peu… brouillon. Il réalisa aussi combien la situation était incongrue. Lui debout, l’autre assis, entre de se dire (ou en tout cas de dire parce que le padawan n’avait pas encore ouvert la bouche) des choses importantes dans un cadre qui ne s’y prêtait pas tellement. Il reprit donc, d’un ton plus calme et d’une voix plus assurée.

-Je m’appelle Aldan Navalan… Je suggère qu’on se dirige vers un endroit plus approprié pour parler de tout ça, où, si l’on décide de rester, qu’on se mette à l’aise car nous avons certainement un tas de choses à nous dire. Qu’en penses-tu ?
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En découvrant le nouvel arrivant, Ragath inclina légèrement sa tête recouverte d'écailles sur le côté, l'air pensif. Dardant sa langue ophidienne pour sentir son visiteur, il songea, quelque peu interloqué :

* En voilà un qui doit passer beaucoup de temps à l'entraînement ! Le voir dans ce décor, un lieu de sérénité, de calme et de réflexion, me fait un drôle d'effet... *

Et pour cause : l'humanoïde, d'une espèce fréquemment rencontrée au temple (et dont Ragath avait oublié le nom), inspirait un franc respect de part sa silhouette à la fois large et haute. Probablement grand pour les siens, il paraissait sérieux, sévère si l'on s'intéressait aux tâches pigmentaires autour de ses yeux. L'humanoïde à peau rouge devait vraisemblablement être un jedi, eut égard à l'aura que le Barabel avait précédemment détecté depuis la salle de méditation. Or, les jedis gardiens passaient bien plus de temps à manier le sabre laser qu'à venir méditer. En premier lieu, le grand saurien présuma que l'inconnu allait lui demander si cohabiter le temps qu'ils méditent ne le dérangerait pas ; toutefois, le silence qui avait suivit l'ouverture de la porte persistait. Et il apparut alors aux yeux reptiliens du Barabel qu'une certaine fatigue pesait sur les épaules du disciple de la Force, alourdissant ses traits d'une expression indéchiffrable. Ragath redressa sa tête avant de déglutir à plusieurs reprises, et tritura nerveusement l'une de ses manches. Le jeune padawan se sentit troublé. Il ne comprenant pas en quoi l'arrivée d'un simple visiteur pouvait générer en lui angoisse et crainte. Quand au mutisme dudit visiteur, c'était chose courante dans un temple Jedi.

* A moins que ce ne soit un envoyé du Conseil, chargé de m'annoncer que je vais être renvoyé de l'Académie pour avoir dépassé l'âge limite d'apprentissage... * Réalisa tout à coup l'écailleux en ayant l'impression que ses entrailles se changeaient en plomb avant d'aller s'écraser sur le sol. Le désagréable sentiment semblait à ce point réel que le natif de Barab I jeta un très discret coup d’œil sur le sol, s'attendant presque à y découvrir ses propres viscères amoncelées en un répugnant tas sanguinolent.

Le temps qu'il effectue cette vérification, son vis-à-vis avait modifié son expression facial pour en chasser les reliefs les plus sombres et intimidants. A présent d'un abord plus protocolaire, l'humanoïde à la peau rouge déclama sans ambages qu'il était le nouveau maître de l'imposant novice. Lequel n'en crut pas ses ouïes, écarquillant les paupières et le visage figé tandis qu'une formidable (et bienvenue) chaleur répandait sa douceur bienfaisante dans chaque parcelle de son corps. Un novice plus savant aurait sans doute parlé d'un ascenseur émotionnel, mais le jeune mâle au sang froid se borna à apprécier la disparition de ses craintes, chassées par une perspective nouvelle. Il avait un nouveau mentor, ce qui, indirectement, signifiait qu'il apprendrait très bientôt de nouvelles bottes, parades et manœuvres au sabre laser. Plus secondairement, cela impliquait que ses séances de méditations allaient devenir bien plus productives qu'auparavant. Enfin, cette décision prouvait que le Conseil avait estimé les efforts du padawan à écailles suffisants pour mériter de devenir un chevalier Jedi. Sentant ses extrémités le picoter, Ragath se redressa sur ses jambes, essayant de ne pas trop afficher son soulagement. Après tout, un véritable disciple de la Force n'aurait jamais été en proie au doute quand à ses compétences.


* Le Doute mène à la Peur, et la Peur au Côté Obscur... Donc douter n'est pas conseillé pour un futur Jedi * Songea le massif novice en suivant une logique basique.

Le Jedi (il s'appelait Aldan Navalan) respirait de plus en plus l'expérience et la sagesse au fur et à mesure que le Barabel l'examinait. A en juger par son physique, il devait certainement être un Gardien, un expert combattant de l'Ordre, agissant au nom de la République et de la Justice dans toute la Galaxie. Le reptilien en apprentissage n'en fut que plus satisfait. Il allait être pris en charge par un superviseur rompu à l'art d'enseigner, qui plus est susceptible de privilégier les leçons d'escrimes aux heures de méditation. Les deux guerriers étaient faits pour s'entendre !


" Hé bien, maître Navalan, Entama Ragath pour répondre à la question qui lui était adressé je pense qu'il vaudrait mieux que nous trouvions un endroit plus adapté pour discuter. Les salles de méditations se doivent de rester un lieu de quiétude, de sérénité et de silence. Il me paraîtrait très impoli d'y mener une discussion, même à voix basse. D'ordinaire, je me promène dans le parc du Temple, afin de réchauffer ma peau au soleil. C'est une nécessité pour nous autres, Barabels, si nous ne voulons pas vivre au ralenti. Expliqua le natif de Barab I en faisant un léger moulinet de la main. Pourquoi ne pas profiter des dernières heures qui nous séparent du Crépuscule pour nous y rendre et discuter librement ?

Puisque son nouveau mentor semblait tout à fait disposé à suivre le mouvement, le padawan à écailles considéra qu'il pouvait se mettre en route et se dirigea vers la sortie de la salle de méditation. Normalement, ses exercices auraient dû se poursuivre une heure de plus, mais l'imposant saurien était loin de regretter ce changement de programme inopiné. Avançant aux travers des hauts couloirs de l'académie d'Iziz, le colosse dardait sa langue à intervalles régulières. De cette façon, il put capter, au fur et à mesure qu'Aldan et lui approchaient de leur destination, les agréables senteurs naissantes de fleurs parfumées, de pollens odorant ou de sève qui embaumaient l'atmosphère du parc. Par chance, Ondéron disposait d'un climat très propice à la vie végétale.

En chemin, Ragath devina, dans un éclair de sagacité peu coutumier au reptilien, que, tôt ou tard, le sujet de sa précédente mentor (et des conditions ayant entraînées leur séparation) viendrait sur le tapis. Ne souhaitant pas vraiment raviver de douloureux souvenirs, il prit le parti d'ouvrir le bal des échanges verbaux, de façon à pouvoir en orienter le cours. De plus, le Barabel aspirait à faire ses preuves auprès de son superviseur à la peau rouge.


* Hum... Parler de nos peuples respectifs constituerait une excellente entrée en matière. Voyons voir... Comment ce nomme l'espèce de maître Navalan, déjà ? Je suis sûr d'avoir déjà lu le descriptif de sa race, ainsi que celui de sa planète d'origine, au moins une fois à la bibliothèque... Mille blasters ! Est-ce possible d'avoir la mémoire aussi courte ? Ronchonna intérieurement le padawan à la queue brune.

Soudainement, la lumière se fit dans l'esprit du futur défenseur de la république. Tournant la tête vers son vis-à-vis, il déclara d'une voix grave mais mélodieuse :


"Maître, vous êtes Twi'lek, n'est-ce pas ? "

Inconscient de sa grossière erreur, Ragath poursuivit en utilisant son propre vocabulaire, incapable qu'il était de retenir certains termes spécifiques mais bien déterminé en revanche à montrer qu'il n'était pas une grosse brute sans cervelle :

" C'est assez facile à remarquer : votre espèce possède une couleur de peau particulière, et bien souvent plutôt vive. A part le rouge, on peut trouver des Twi'leks oranges, jaunes, verts... Le temple en abrite d'ailleurs plus d'un, et je me demande si il y en a ne serait-ce que deux de la même couleur de peau ! De plus, vous avez ces... Appendices, au niveau de la tête. Venez-vous de Ryloth, ou bien descendez-vous d'une famille d'esclaves ? "

La question pouvait paraître indécente, voire insultante, mais le grand reptilien avait cru comprendre que la majorité de la galaxie considérait comme usuel d'entendre parler d'esclaves twi'leks, bien que l'esclavagisme en temps que tel était normalement interdit. La chose ne choquait pourtant plus beaucoup de monde.

* La pratique a dû s'ancrer dans les mœurs communes... * Présmua le natif de Barab I.
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Le Chevalier Jedi ne broncha pas en écoutant les explications que son nouvel élève commençait déjà à lui fournir, (en abondance), et il lui emboita simplement le pas sans émettre aucune objection lorsque celui-ci se dirigea vers le couloir en direction du parc du Temple où ils avaient choisis de poursuivre leur discussion. Beaucoup de pensées se bousculaient toujours dans l’esprit du jeune togruta, car il ne s’était toujours pas remis du tour que lui avait joué le destin, ou la Force, en lui attribuant un padawan qui ressemblait si fort aux créatures qui avaient étés ses bourreaux pendant l’épreuve qu’il venait de subir, cependant, sa préoccupation ne l’empêcha pas de noter que son tout nouveau disciple se ruait hors de la salle de méditation avec un peu trop d’empressement et de soulagement à son goût. Il nota cette intéressante information dans un coin de sa tête, se promettant d’y revenir au cours de la conversation. Il avait bien remarqué que l’aura dans la Force de celui-ci n’était bien grande… Pas comparativement aux autres padawans de son âge en tout cas, il venait déjà de décider qu’il mettrait un point d’honneur à y remédier. En effet, il avait toujours été de ces Jedis qui privilégient la méditation et la compréhension de la Force plutôt que l’usage répété du sabre-laser, et il comptait bien tout faire pour transmettre cette intérêt et cette passion pour le côté « spirituel » des choses au reptilien.

La deuxième chose qui surprit le togruta de la part de son élève, à part son physique malheureusement bien trop familier à son goût, ce fut sa voix. Bien plus mélodieuse et harmonieuse, agréable à entendre même, ce qui était très étonnant de la part d’un être tel que le jeune padawan. L’entendre ôta même un léger poids du cœur du Jedi à la peau rouge… Pas parce qu’il était quelqu’un pour qui l’apparence et les caractéristiques extérieures comptait, non, mais parce que ces yeux jaunes, cette peau écailleuse et la voix rocailleuse hantait toujours son esprit. Constater que son élève n’avait pas que des points communs avec les créatures dont il se rappelait l’aidait donc mieux à se détacher des visions qui lui revenait en mémoire depuis quelques minutes.

Alors qu’ils arrivaient près de l’entrée du Parc du Temple, l’apprenti pris de nouveau la parole, sans que le togruta ne cherche à l’en empêcher, car cela lui permettait de poursuivre les efforts qu’il menait pour retrouver la sérénité intérieure (sans, toujours, que rien ne transparaisse sur son visage).

-Maître, vous êtes Twi'lek, n'est-ce pas ?

Avant que le Jedi n’ait eu le temps de le détromper, le padawan poursuivit, vraisemblablement soucieux de montrer les connaissances qu’il avait acquises, comme pour prouver quelque chose (à son nouveau maître ou à lui-même, ça, le togruta ne savait le dire), mettant plus encore les pieds dans le plat… Transformant une erreur de débutant amusante en une méprise plutôt agaçante :

-C'est assez facile à remarquer : votre espèce possède une couleur de peau particulière, et bien souvent plutôt vive. A part le rouge, on peut trouver des Twi'leks oranges, jaunes, verts... Le temple en abrite d'ailleurs plus d'un, et je me demande si il y en a ne serait-ce que deux de la même couleur de peau ! De plus, vous avez ces... Appendices, au niveau de la tête. Venez-vous de Ryloth, ou bien descendez-vous d'une famille d'esclaves?

Une légère moue se peignit sur les traits du maître lorsqu’il répondit, d’une voix qu’il aurait bien voulu pouvoir rendre plus chaleureuse :

-Non, je ne suis pas un Twi’ Lek de Ryloth, mais un togruta de Shili. Et je doute que ce soit une question à poser à un twi’lek… Surtout s’il s’agissait d’un Maître.

Il fit une pause, avant de poursuivre, d’un ton plus posé et plus aimable :

-Mais je te pardonne, bien entendu, car tu n’es pas le premier et certainement pas le dernier à faire cet erreur. D’ailleurs, les légendes disent que nos deux espèces sont cousines… Il est vrais que nous nous ressemblons en bien des points, même si nous avons également beaucoup de différences. Si tu veux, plus tard, nous en reparlerons. Pour l’heure, nous allons parler de toi. Les Maîtres m’ont déjà brièvement parlé de ton parcours… Il prit un air grave avant de continuer : et nous reviendront sur ce point plus tard, mais j’avoue ne rien savoir ou presque à propos de tes origines. Donc raconte-moi, ce que tu veux, et dans l’ordre que tu jugeras bon : d’où viens tu, comment es tu arrivé ici… ?

Le togruta essayait de lui parler d’un ton qu’on emploierait avec un égal, un pair, se passant des airs qu’un jedi utiliserait en parlant avec un enfant, car dans le fond, la différence d’âge n’était pas si grande entre eux deux. Mais il tenait également à marquer que c’était bien lui le professeur, et qu’il n’était pas destiné à devenir de bons amis, mais un maître et un élève… Du moins pour l’instant…

Alors qu’ils arrivaient dans le parc, le togruta vit que son interlocuteur n’avait pas menti, il faisait beau dehors, et le silence qui régnait n’était troublé que par le chant de l’un ou l’autre oiseau, posé sur les hautes branches des arbres. Ils seraient ici parfaitement à l’aise pour parler et mettre au point toutes les choses qui devraient l’être.

[Ps : Voilà voilà, pardon pour le temps d’attente Razz
Ps 2 : Même si on est dans le parc, j’ai préféré laisser notre sujet au même endroit, histoire de ne pas trimbaler notre sujet d’un coin à un autre]
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