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[HJ: (Saut temporel dans le passé, juste après [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien])]

La douche matinale. Moment de calme et de détente, instant de sérénité totale dans les vapeurs tièdes avant de commencer une journée qu’elle espérait dénuée de stress. Car le plein avait été fait quelques jours plus tôt et ne s’évaporerait pas avant la fin du mois.

Le hoquet ne l’avait pas lâché de toute la soirée où ils, Yeb, Aora et elle, étaient miraculeusement revenus indemnes et indétectés de leur périple dans la jungle à la poursuite d‘un cannok moche. Pour tomber sur un maalraas hideux et récupérer le sabre laser et le très beau bijou précédemment volés à leur camarade Twi’lek par le cannok que cette dernière avait d‘abord essayé de transformer en star de la danse. Nom de scène, Gruüt. Ao, comme l’appelait l’Ewok, s’était mise la même idée en tête à son sujet depuis qu’elle avait pu constater ses piètres aptitudes à se remuer en cadence et était persuadée d’arriver à en faire quelque chose de sortable en discothèque dans un lointain futur où la Pantoran oserait à nouveau affronter l’atmosphère corrompue du monde extérieur. Pour l’instant, elle se cachait toujours au fond de son lit une fois les lumières éteintes.

Yoni chassa la mousse recouvrant son visage et cligna des paupières. Déroutée, elle fixa ses mains, doigts écartés sous le déluge des gouttelettes, les rapprocha, puis les écarta, puis les rapprocha encore. Pas de doute ! Elle était rose ! Rose bonbon ! Ses grands yeux s’arrondirent encore tandis que la couleur s’affirmait, gagnait en tonus. Pourquoi qu’elle devenait rose ?!

Quelques secondes passèrent.

Elle était damnée ! Pour avoir succombé à la peur et tenter d’assommer le maalraas en traître, sa corruption se verrait bientôt au grand jour. Sa peau allait virer à l’incarnat d’une lame Sith et on lui jetterait des éclairs de Force pour qu’elle quitte le Temple sous les huées et ne revienne jamais !

Quelques secondes supplémentaires passèrent dans le hoquet. Elle finit par avoir l’idée de regarder le gel douche qu’elle venait d’utiliser au hasard. Mais la jeune novice eut beau écarquiller ses pupilles sur les petits caractères au dos du flacon, il n’y avait pas de traduction en Basic pour comprendre le charabia des symboles inconnus décrivant l’utilisation du produit avec lequel elle venait de se frictionner tout le corps. Yoni fixa désespérément l’eau s’écoulant en filet par le siphon, s’attendant presque à voir sa couleur bleue fuguer dans les égouts de la planète.

Son reflet dans la glace lui renvoya l’image d’une réplique d’elle-même fruitifiée. La coloration flashy s’était apparemment stabilisée sur la nuance framboise dans la palette des roses de mauvais goût. Jamais ses cheveux violets ne lui étaient apparus aussi…too much, ébouriffées comme ça tout autour de sa tête.

Les petites voix impatientes de ses camarades de chambrée se firent entendre derrière la cloison. Il allait bien falloir sortir chercher une solution avant qu’on ne croit à la noyade sous une pomme de douche. Réunissant toute sa brave résolution chancelante, Yoni apparut dans l’encadrement de la porte qui coulissa pour révéler les merveilles de son teint tout neuf à trois paire d’yeux éberlués. Les rires résonnèrent après un temps d’assimilation. L’humaine de leur dortoir fila aussitôt carillonner la nouvelle aux copines des autres chambrées qui vinrent admirer le nouveau tour de force de la Pantoran, décidément plus en vue que jamais. Jusqu’ici, la jeune demoiselle s’était crue en paix avec l’Univers tout entier, sans haine, pure et légère de coeur. En fait, elle ha-ï-ssait la popularité.

Une fois le nuage d’hilarité dissipé, la jeune fille procéda à l’interrogatoire des suspectes partageant sa chambre, preuve en main. L’Elomin du groupe avoua qu’elle avait emprunté cette mixture à Aor’ashar pour réchauffer le bordeaux de sa peau par une teinture longue durée. La pensée d’aller mélanger un peu de ses habituelles peintures dorées à la pâte dentaire de l’Elomin traversa fugacement le cerveau de Yoni à l’annonce de cette révélation. Qui se reprit. Après tout, sa camarade cornue n’était coupable que de négligence. Une des filles précisa que c’état vraiment trop bête: la Twi’lek n’était pas dans sa chambre quand elle avait voulu lui annoncer le nouveau look de sa coéquipière d’aventure.

Toutes les informations réunies, Yoni partit aussi furtivement que possible à la chasse à l’Aora qu’on avait vu pour la dernière fois sortir du réfectoire avec une troupe d’adeptes en bas âge. Ces derniers temps, l’oiseau rare, déjà rarement seul en temps normal, se déplaçait en troupeau dans le Temple, charmé par son récit des évènements inspiré de faits réels trafiqués. Le seul être en ces lieux à pouvoir la guérir de sa framboisite.

Spoiler:
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-…Il ressemblait à une créature d’outre-tombe recrachée d’un charnier avec le cuir de sa peau tavelée tendue sur les os apparents de son squelette. Ses griffes et ses crocs abominables luisaient du rouge du massacre, entachés du sang d’anciennes victimes innocentes, déchiquetées par la fureur de son appétit et sa soif de sanglantes hécatombes. Son corps noueux portait fièrement les cruels stigmates d’anciens combats comme autant de sinistres médailles témoignant de ses victoires et de sa position de mâle dominant, puissant, dangereux, maître incontesté dans les limites de son territoire que nous venions de fouler du pied.

Si on devait retenir un des bienfaits de l’aventure narrée par la petite fille Twi’lek, outre l’heureux constat d’être partis au nombre de trois et revenus autant, avec toutes les pièces nécessaires au bon fonctionnement d’un organisme humanoïde, il s’agirait sans nul doute de sa toute nouvelle faconde lyrique dans le langage standard. Soucieuse de retracer au mieux l’épopée _ et de vendre au meilleur prix son histoire à des studios intergalactiques _ la jeune demoiselle s’était sérieusement plongée dans un dictionnaire de basic, plutôt que d’attendre d’intégrer le vocabulaire au gré des conversations. Elle y avait pioché des mots trop classes qu’elle ne savait même pas qu’ils existaient et qu’elle serait sûrement incapable de ressortir dans une discussion. Mais ça faisait joli. Trop supra épique.

-Et l’affreuse bête décharnée avançait sa carcasse droit sur le vaillant pisteur d’Endor qui soutenait sans faille la noirceur abyssale de son regard annonciateur de mort. La nature s’était tue et même le soleil n’osait briller au-dessus de la clairière, aussi sombre et silencieuse que le tombeau qu’on se proposait d’en faire. Seul la voix de l’Ewok s’éleva pour contrer les sinistres grondements du maalraas, défiant la sauvagerie du fauve par la lumière d’un chant sacré qui eût tôt fait d’hypnotiser la bête, envoûtée…pour un temps. Car l’esprit obscur de la fourbe créature était loin d’être dompté et regimbait sous la domination mystique qui muselait son instinct meurtrier, prêt à se déchaîner !

Ici, l’histoire prenait deux tournants différents. A la version romancée s’ajoutait une variante plus fantastique révélant la véritable nature de leur féroce opposant : un mutant maalraas-drexl. Cette licence créative était prétexte à une scène terrible de combat aérien où les apprentis se servaient du corps élargi de la bête comme d’un tremplin et pratiquaient des attaques acrobatiques tenant de la haute voltige. Projetée en super modèle d'holociné, ce serait une vraie tuerie visuelle ! Mais compte tenu de la jeunesse de son auditoire, et les geysers d’hémoglobine à déverser dans la version deux, la gamine s’en tiendrait sûrement à la réalité magnifiée. Après la minute interactive.

-Maintenant les petits bouts…Qui peut m’imaginer la suite de l’histoire ou me dire ce qu’il aurait fait ?

C’était son passage préféré.

-Les fantômes des repas du maalraas vont revenir le tuer !, se lança une créative.

-Je le fais tomber dans des oubliettes !, renchérit un bienheureux positiviste.

-Je me déguise en fougère avec des branches dans les oreilles !, affirma un baroudeur expert ès camouflage.

-Moi, je lui bloque la gueule avec mon sabre et je lui fait un crosse-pattes et je lui attasse les pattes avec sa queue !, plastronna Karaté Kid.

-Non, mais Yoni elle a un super pouvoir de glace et elle transforme le maarlaas en statue et il fond au soleil !, avança un partisan de la théorie d’association des pouvoirs élémentaires selon la couleur de la peau.

-Le maaras tue tout le monde et y fait un ragoût !, déclara un vrai supporter.

Aww. C’était mignon, cet âge où on ne s’occupait pas encore de la cohérence spatio-temporelle…Comme elle avait vieilli !

Aor’ashar reprit le fil de son histoire en notant vaguement la présence immobile d’une Zeltronne stationnée dans la périphérie de son champ de vision.
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Yoni se rendit vite compte avec une pointe de soulagement qu’elle n’avait pas besoin de raser les murs, le nez sur ses chaussures. Personne ne la reconnaissait. Pourtant, elle ressentait en elle l’urgence d’une course contre la montre avant que sa mésaventure ne sorte des dortoirs et se répande dans les couloirs. Elle devait trouver Aora avant que tout le monde se mette justement à chercher un rose tel que le sien avec des cheveux violets en accord de nuance. D’abord, elle crut avoir la chance inespérée de tomber sur Voor-Voor le voorpak assoupi dans le coin ombreux formé entre un pilier et un mur. La Pantoran le poussa du doigt pour ranimer la vie dans ce corps plongé dans une phase de sommeil profond.

-Allez Voor-Voor ! Où elle est ta maîtresse ? Hein ? Cherche Aora, Voor-Voor ! Va chercher Aor’ashar !

L’animal bailla, s’étira et s’en alla sur ses longues pattes. Prit de la vitesse. A huit pattes contre deux jambes, il était près de la semer. D’ailleurs…on aurait dit qu’il essayait de la semer ! Il commença à slalomer dans des couloirs plus populeux et la jeune fille se demandait si elle ne devrait pas arrêter là sa course quand le petit animal fila se perdre dans un ascenseur.

Tout alla très vite. Le voorpak fit une embardée sur le côté tandis qu’elle y rentrait tête la première. Pour s’apercevoir que l’unique occupant du piège de cristal n’était autre que sa pire angoisse: Le Mon Calamari, Maître Gordak. Aussitôt, la pauvre petite affolée fit volte-face pour s’échapper avant d’être mangée. Les portes se refermèrent froidement sur ses espoirs et sa dernière vision avant de quitter l’étage fut le museau souriant et l’air réjoui du traître qui l’avait poussé dans ce traquenard.

Le Maître lui demanda si elle avait un problème. Ne pouvant pas répondre un « Vous » sincère, Yoni s’impressionna elle-même de sa témérité. Elle trouva un prétexte. Elle avait tout simplement oublié son sabre laser pour l’entraînement. Elle remercia son camouflage Zeltron de lui permettre de mentir sans bleuir. Oui, c’était sa faute. Oui, c’était une inconséquence mortelle. Oui, elle mourrait en idiote. Oui, elle serait plus sérieuse, qualité qui lui permettrait peut-être de survivre. S’il avait su ce que ses ouailles faisaient aux maalraas dans la jungle interdite…Il l’aurait certainement avalée toute crue à la place du fauve pour lui apprendre que la chance n’existait pas. Il n’y avait que la rigueur.

Libérée de son éprouvant calvaire quand il quitta l’ascenseur pour aller terroriser d’autres âmes sensibles, la Pantoran ne savait plus par quel bout attaquer ses recherches. Elle erra sans but, se fit ballotter d’est en ouest et on finit par l’envoyer vers une mezzanine où l’insaisissable Twi’lek s’était engouffrée avec sa suite. La jeune fille faillit tout de même désespérer de ne pas les trouver après avoir parcouru une trotte entre d’immenses piliers, toujours sans rencontrer âme qui vive. Le baratin familier résonna tel un chant de sirène à ses oreilles. Enfin, elle tenait son Graal ! La réponse à ses questions !

La petite scène était mignonne comme tout. Mais l’énorme problème que lui posait l’implication de sa camarade dans son récit, c’était qu’elle ne voyait que les petits choux rassemblés autour d’elle. Yoni, qui avait le projet d’être reconnue par le moins de monde possible, fut forcée de se rapprocher de plus en plus près. Jusqu’à ce qu’elle se résolût à la dernière extrémité.

-Hum…Coucou.

Et sept paires d’yeux supplémentaires admirèrent son fuchsia.
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WTF ? Ouh la la ! Qu’est-ce qui lui arrivait à la Yoni, là ? Se teindre en rose Zeltron ? Qu’est-ce que c’était que cet appel déplacé à l’hédonisme ? Une virée dans la jungle avait suffi à la dévergonder ! C’était pour les dames qui avaient des doudounes les colorations ! Pas pour les petites filles avec une peau trop fragile ! Rho, franchement ! Quel exemple pour les chérubins ! Bon, elle aussi elle avait déjà essayé de se faire passer pour une demoiselle de vingt ans, avec du maquillage et de faux seins, mais c’était le lendemain de ses cinq ans. Et récidivé l’année d’après en se cirant les lekku que son oncle lui avait passés à l’eau froide en lui faisant la morale…ça ne se faisait pas. La Pantoran avait un an de plus qu’elle, elle devait quand même savoir que ce genre de coquetterie attendait qu’on soit pubère. Une fillette n’avait droit qu’à de légers reflets pour harmoniser sa peau à ses habits, mais pas de virer à l’opposé de sa teinte d’origine dans le cercle chromatique sous peine de tomber illico dans le mauvais goût. Et voilà ! Comme ils n’avaient jamais connu leurs parents depuis tout petit, les novices et padawans ne s’étaient pas construits de repères sociaux dans ce Temple coupé de tout.

Bon, il fallait éviter que les bambins s’inspirent de sa conduite !

-Aaah, mes loulous ! Yoni Yindee vient nous dire au revoir avant de partir en mission secrète incognito pour le Conseil.

-Whaaaa !, s’exclama le chœur des petites voix.

Que ces chers petits innocents ne pensent pas que leur idole était totalement superficielle et m’as-tu-vu. Arf, comme le succès changeait les gens qu’on estimait les plus immunisés à sa mauvaise influence ! Savoir gérer son image, c’était important, mais devenir victime de sa renommée et faire n’importe quoi pour entendre parler de soi, c’était vraiment minable. La jeune Twi’lek posa un regard désolé sur celle que, pas plus tard que ce beau matin ensoleillé, elle prenait pour une petite fille sage et bien élevée. Une bonne fréquentation.

-Tu vas où ?

Dégringoler la pente de la décadence. Peinturlurée à huit ans, droguée à dix. Elle finirait comme une de ces pauvresses des bas quartiers à faire des trucs avec les messieurs contre un ticket conso gratuite à la cantina du coin. Alors qu’elle aurait dû devenir Jedi. Quelle pitié !

-Ah bah, elle ne peut pas te le dire. C’est secret défense ! Mais on vous le racontera si vous passez un test de confiance. Votre mission à vous, si vous l’acceptez, c’est de découvrir la madame qui ferait l’amoureuse de rêve pour Maître Gordak et de revenir avec un plan pour les marier. Le premier qui me dit « C’est pas dans le Code ! » a perdu ! Un indice : la madame est bleu foncé. Au rapport à la cantine, ce soir…Prêts ? Partez !

Les minots piailleurs détalèrent en se poussant à qui mieux mieux. Aora regarda partir sa petite troupe de soldats en mission, fière de ses recrues enthousiastes. Elle se réjouissait par avance des comptes rendus hilarants qu’ils allaient imaginer. Ce serait certainement très très drôle ! Présentement, elle avait Yoni à remettre dans le droit chemin avant qu’elle n’en vienne à se tatouer l’épiderme avec un motif léopard.

La Twi’lek posa les mains sur ses hanches, sourcils en circonflexe.

-Alors, qu’est-ce qui t’arrive ?

Pas de réprobation ni de critique. Peut-être que les Pantorans gradés avaient le droit de changer de couleur après un haut fait et que Yoni s’attendait à recevoir des félicitations pour son rose vif artificiel. Ce qui était totalement inconvenant sur une enfant de son âge dans les rues de Kaajdra donnait peut-être droit à l’éloge sur Pantora…Bizarre quand même !
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Jamais elle n’aurait pensé que sa couleur douteuse puisse être prétexte à l’ajout d’un nouveau laurier au-dessus de sa tête couronnée d’embarras. En mission secrète pour le Conseil…Si elle avait eu ce trait de génie en sortant de la salle d’eau ce matin ? Elle aurait assurément fait un flop parce qu’elle n’était pas de la bonne espèce. Il fallait certainement être Twi’lek pour oser vendre un truc pareil et réussir à le refourguer à la crédulité. Elle n’avait toutefois aucun scrupule à abuser de la naïveté des plus jeunes pour ne pas avoir honte et remercia mentalement son amie d’avoir sorti ce mensonge pour elle. En plus de ne pas avoir pointé son index griffu sur elle et ri un bon coup avec les petiots.

C’était vraiment chic de la part d’Aora. Yoni en était même un peu surprise parce que la Twi’lek n’était généralement pas la dernière à louper l’occasion d’une bonne blague. Yoni était peut-être une cible trop facile ? Ou le contraste de son rose flashy avec son pauvre air de gizka maltraité tombait dans un registre tellement pathétique qu’elle n’avait pas osé. La Pantoran compléta le malheur de ses yeux d’un appel au secours tout en essayant de faire semblant d’être contente de l’admiration des cadets.

Heureusement, Aor’ashar n’avait pas envie de faire d’elle le pivot d’une nouvelle fiction et trouva à éloigner les petits. Yoni agita précipitamment les mains pour les encourager à décamper, même si elle trouvait profondément choquant qu’on puisse désigner pour rire une femme aux assiduités de Maître Gordak. Même si c’était pour occuper les bambins qui allaient errer longtemps dans cette quête impossible. Elle n’osait même pas chercher à qui la petite Twi’lek faisait référence tellement que l’idée romantique la dégoûtait. Une telle créature féminine, avec la même aptitude au stressage, n’existait pas. Rien que d’imaginer le Mon Calamari déguster une soupe d’algue aux chandelles, la palme sur la main de sa dulcinée mystère…Brr, pour la pauvre victime quoi !

En parlant de victime: à elle d’expliquer ses déboires maintenant !

-Ben…Je suis rose ! C’est vraiment trop horrible ! J’ai utilisé le gel douche pourpre bizarre qui n’est pas un gel douche que tu as prêté à Mirandalla et j’ai commencé à virer ! Je suis ressortie comme ça ! Tout le monde rigole ! J’ai couru partout pour te trouver ! En plus, Voor-Voor m’a coincé dans un ascenseur avec Maître Gordak justement ! Sur six étages ! Qu’est-ce qu’il faut faire pour que je retrouve mon bleu pareil qu’avant ? Tu as l’antidote…hein ? Ça va quand même partir même si je n’ai pas dilué le produit et que j’en ai mis trop ? Et heu…ça va partir vite ? Partir tout court ? Hein ?

Elle devait à peu près avoir fait le tour. Rester coincée dans la peau d’une Zeltronne ne l’amènerait certainement pas à voir la vie en rose comme les membres de l’espèce étaient réputés la voir. Elle broyait plutôt du noir. Il lui fallait absolument une solution. Parce que…ce n’était juste pas possible. Elle voulait retourner à son tranquille petit train-train sans avoir besoin d’endurer les blagues tous les jours jusqu’à ce qu’on se lasse. Déjà qu’elle pouvait faire une croix sur l’anonymat depuis l’épisode du maalraas et que c’était tellement soudain et nouveau qu’elle n’avait pas encore eu le temps de déterminer si c’était un service ou une plaie que d’être aussi brusquement sortie de l’ombre avec un spot braqué sur sa tête de vague connaissance. Est-ce que c’était vraiment flatteur que d’un coup on réalise que « Tiens, cette fille existe ! Elle est trop kewl ! » parce qu’elle avait sauvé sa peau plutôt que de s’évanouir ? Elle aussi était surprise. Mais préférait tout de même ça à une reconnaissance posthume: « Tiens, cette fille est morte. Tu vois qui c’était ? ».
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Ben dis donc ! Aora comprenait les réticences de Yoni à sortir de son Temple quand la malchance s’acharnait déjà sur elle sans quitter l’apparente sécurité de cet espace clôturé. Mais il ne fallait pas chercher plus loin que les mauvaises ondes qu’elle dégageait…C’était un retour de karma ! La rylothéenne ne craignait pas de rester auprès de Miss LaGuigne, car elle équilibrait la donne par sa surcharge en énergie positive. Elle s’était bien levée après une bonne nuitée pleine de jolis rêves, avait pris un frugal, mais délicieux, petit-déjeuner, et avait même trouvé une petite barrette de crédit, de quoi s’acheter un paquet de chewing-gums si on les emmenait à Iziz. Elle était également soulagée d’apprendre qu’elle n’avait pas créée une poubelle à renommée prête à collectionner toutes les saletés de la célébrité de pacotille pour s’illustrer. Du coup, la coloration saturée de Yoni devenait hyper drôle !

*Tout le monde rigole ! Tu m’étonnes !*

Rentrée bleuet, ressortie géranium. Ha ha ! Ce n’était en aucun cas "horrible". Les uniformes beigeâtres/grisâtres des apprentis ne mettaient pas les teints les plus éclatants en valeur, voilà tout. La petite Twi’lek s’était immédiatement lamentée intérieurement en voyant ces tenues qu’elle allait devoir porter les premiers temps de sa formation et que personne ne lui aurait offert comme pyjamas chez elle. Une combinaison rouge ou jaune, voilà qui ferait resplendir la nouvelle couleur de Yoni.

-Oui, ça partira ! Ne t’en fais pas !

Mais quand ? Elle essayait juste de rassurer l’anxieuse demoiselle avant la syncope. Vraiment, il n’y avait pas de quoi se cacher. Ce n’était juste pas approprié aux petites filles, mais puisque c’était un accident cosmétique…Hé hé ! Dur de ne pas glousser trop ouvertement ! Le rire luttait contre son tact pour franchir la barrière de son sourire maîtrisé, avec un rien de goguenardise. Elle méritait vraiment une médaille en chocolat blanc.

-Ne t’inquiètes pas ! Tu es entre de bonnes mains dès maintenant !

Par contre, "l’antidote" était resté à Kaajdra. Aora laissait généralement ses reflets s’éclaircir et disparaître naturellement et n’avait pas pensé à emmener un set de galets décolorants qu’on passe sur la peau pour se déteindre. En douceur et sans déshydrater les couches supérieures de l’épiderme comme c’était écrit sur le paquet dans l’alphabet cunéiforme de Ryloth. Comme étaient précisées les doses à appliquer selon l’effet désiré au dos du flacon de teinture dont Yoni s’était imprégnée. Une bonne noisette aurait largement suffit ! Et surtout jamais directement sur la peau pour ne pas la fragiliser et risquer une méchante réaction allergique !

Comment faire ? Reteindre la Pantoran avec une couleur plus proche de sa carnation au naturel allait à coup sûr l’assécher et la rendre aussi écailleuse qu’un Nikto. Même si on la badigeonnait de lait corporel, il y aurait un risque à prendre avec le mélange hasardeux des couleurs. La laisser macérer dans une bassine savonneuse pour qu’elle se décolore pendant la nuit ? Au bout d’un mois, ça serait peut-être efficace. Est-ce que trois/quatre mois plus ou moins framboise lui paraîtrait longs ?

-Bon, alors…heu…T’es pas mal comme ça, remarque…Tu es sûre de ne pas vouloir laisser le temps faire son affaire et explorer la gamme des roses ?

Sans quoi, elle pensait à une recette de grand-mère pour retirer les pigments des tatouages éphémères qui devrait aussi fonctionner sur ce genre de coloration. Avec de la chance.

-Sinon, il faut qu’on aille du côté des labos de l’Agricorps…
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Youpi ! Ce rose excessif sur n’importe quel être conscient né en dehors de Zeltros pouvait être gommé ! Alors, il fallait tout de suite aller quérir le remède et jeter cette histoire dans les oubliettes de sa mémoire. Elle allait retrouver son bleu aux reflets verglacés, similaire et parfait, des citoyens de Pantora. Top bien ! Quel soulagement !

Yoni en aurait sauté au cou d’Aora, si sa sauveuse n’avait pas affiché l’once d’un sourire douteux. Cet amusement à retardement tombait encore trop tôt, car elle ne l’avait toujours pas débarrassée de son framboise criard. Ensuite, seul le temps pourrait guérir l’égratignure d’amour-propre et peut-être, qu’un jour, elle serait capable d’en rire comme d’une bonne farce auto-infligée. Après une longue thérapie d’oubli.

Pourtant, on aurait pu croire que la fillette, d’ordinaire excessivement discrète, cherchait vraiment à s’arroger une reconnaissance immodérée ces derniers temps. Entre l’épisode du maalraas narré avec imagination et lyrisme par la Twi’lek, puis sa teinture de peau tapageuse dont la même Twi’lek était toujours, indirectement, à l’origine…La Force avait-elle un message à lui faire passer par l’entremise d’Aor’ashar ? Yoni avait toujours pensé que son guide spirituel aurait un peu plus d’ancienneté dans le guidage des âmes.

En tout cas, elle savait ce qu’elle voulait le plus au monde. En première position: non, elle n’avait pas prit goût au succès, surtout le plus douteux et n’aspirait qu’à retrouver la tranquillité. En deuxième position: elle voulait se reconnaître dans les miroirs. Elle sacrifierait volontiers ces deux exigences contre la paix et le bonheur pour tous dans la Galaxie, mais un tel échange n’était pas possible alors qu’on ne lui en veuille pas de s’occuper de sa pomme pour une fois. Ou de sa fraise….Super. Elle commençait à s’auto-charrier à présent…

-Non, je ne reste pas comme ça., affirma-t-elle, l’air déterminé à venir à bout de son cauchemar chromatique. Réellement prête à tout. Tant pis, si elle attrapait la peau qui pèle ou les fesses qui grattent, elle ferait ce qui devait être fait pour retrouver son teint. Direction les labos, alors…

Yoni qui avait fait deux pas, s’arrêta. Comment ça, les labos ? Pourquoi, les labos ? La jeune fille se retourna vers l’instigatrice de l’idée, sourcils haussés, circonspecte et un petit peu inquiète.

-Heu…Pourquoi…pourquoi on n’irait tout simplement pas chercher ce qu’il faut dans ta chambre ?

Qu’est-ce que c’était que ce plan ? Il n’y avait que des plantes dans ces bulles ! Même en faisant un furieux effort d’imagination pour repousser les limites de sa naïveté, la petite fille ne voyait vraiment pas pourquoi Aora voudrait l’entraîner jusque là-bas.
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Ça faisait plaisir de voir Yoni aussi résolue. Après tout, la Pantoran toute chétive avait mangé du maalraas. Elle n’allait pas fléchir devant une petite virée aux laboratoires de recherche agricole ni devant la concoction d’un remède maison. Eh ! Dire que la jeune novice violette n’aurait pas parié un bonbon sur la témérité de sa copine bleutée face à un gizka surgissant d’un coin sombre. Pourtant, Yoni n’avait même pas flanché devant les crocs acérés d’une monstrueuse bête féroce trop pas rassurante ! Combien de pros du sabre laser seraient partis en appelant leur maître face à un authentique ennemi qui en voulait pour de vrai à leurs tripes ? La Twi’lek savait déjà sur qui compter si elle devait monter une deuxième équipe un de ces jours. Bien sûr, il faudrait garder un œil sur d’autres talents de manière à être réellement parée à toutes les éventualités et savoir rapidement vers qui se tourner lorsque le temps manquait. S’embarquer avec les premiers venus n’était vraiment pas fiable et ne devrait être envisagé qu’en cas d’urgence extrême hyper fatale. D’ailleurs, les premiers dégotés pour l’aider n’avaient pas attendu d’entendre le fauve gronder avant de l’abandonner…Pfeu ! Quelle hécatombe ça aurait pu être avec ces gugusses !

Nonobstant ces charmantes réflexions, Yoni, à peine lancée, lui fit un couac. Bon, c’était légitime de vouloir une explication quand il s’agissait de la peau qui vous collait aux os.

-Parce que je n’ai pas ce qu’il faut dans ma chambre au Temple, mais dans mon ancien chez moi, loin loin, sur Ryloth. Je sais que ce sera plus rapide d’aller aux labos avec nos pieds que de tracter "l’antidote" sur des parsecs avec nos cerveaux., expliqua la demoiselle en illustrant ses propos de ses longues mains agiles, qu’elle croisa ensuite dans son dos avant de demander, imprégnée d’ironie sérieuse : A moins que tu puisses attendre ta prochaine mue ?

Jamais elle n’aurait cru pouvoir réutiliser ce mot ovni que lui avait appris son bestiaire éducatif bilingue quand ses lekku descendaient à peine plus bas que ses épaules. Rhoo ! Qu’est-ce qu’elle était mignonne à faire joujou dans son coin sans s’occuper de personne ! Mais, bref ! Pas le temps pour les gentils souvenirs ! Maintenant que la situation désespérée était posée, l’unique solution viable pouvait être envoyée avec moins de risque d’être rejetée en bloc.

-Je connais une méthode naturelle et avec toutes les…verdures qui poussent dans les biodômes, ils doivent bien avoir les bonnes que j’ai besoin. Ce n’est pas plus dangereux qu’une recette pour cuisiner un bon petit plat. On mélange le tout, on étale la pâte sur la peau et tout le monde voudra goûter une Yoyo à la rylothéenne !

La coque de la pilule à faire passer était-elle suffisamment sucrée-dorée ?
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Une chose l’avait particulièrement frappée à propos d’Aor’ashar bien avant qu’elles ne se parlent. Peut-être même plus que l’étrange beauté, si souvent vantée, des femmes de son espèce qu’Aora élevait au magnifique. Ce qui l’avait interpellé, c’était cette façon unique de se comporter, de se mouvoir. Cette façon de dessiner les mots par son langage corporel, plus particulièrement ses mains et ses lekku, comme la petite fille avait appris à nommer les deux appendices préhensibles à la base du crâne des Twi’leks. Le moindre petit geste devenait si joli et si simplement exceptionnel…

-Si je mue, c’est que j’aurai râpé ma peau de désespoir…, répondit sombrement Yoni.

Au final, elle était sauvée ou pas ? La gamine s’imagina prisonnière d’une tarte aux myrtilles géantes, sa tête dépensant de la pâte comme un fruit bleu. Vision absconde d’un futur bienheureux ? Elle n’avait pas vraiment le choix dans cette histoire. Faire du porte-à-porte dans les dortoirs pour découvrir si quelqu’un avait un décolorant, qui risquerait de ne pas marcher ou de lui faire pousser des branchies, ne serait que l’occasion de s’afficher un peu plus et, possiblement, d’aggraver son cas: virer jaune caca d’oie.

Quelque part, ce serait bien fait si elle passait quelques mois couleur crotte de nez. Ça lui apprendrait à être futile, disait son côté martyr consentant. Et se réjouir de sa misère ?, rétorquait son tempérament enfoui. Hum ! Il ne fallait pas pousser non plus. Sincèrement, Yoni vivait déjà le paradoxe d’être convaincue de ne rien avoir à communiquer tout en cherchant à prouver à son interlocuteur qu’elle n’était pas totalement creuse. Ce fuchsia ne l’aidait pas. Trop discordant avec sa personnalité et sa nature introvertie qu’elle était en train de protéger farouchement. Elle avait parfaitement le droit d’être discrète et réservée, de s’apprécier telle quelle et d’être aimée comme ça ! Non de non !

Personne ne leur en voudrait de prélever quelques feuilles à des fins identitaires. Hein ?

-Bah d’accord, on y va alors. Mais…c’est pas des plantes hyper rares qu’on voudra pas qu’on y touche ? Ou tu connais du monde ?

Yoni n’avait d’autres pistons que son pauvre air de victime. A noter qu’elle était toujours aussi surprise des passes droits qu’il lui avait parfois octroyé.
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Nooon. Sa Yoni n’aurait pas à s’exfolier aussi énergiquement la couenne avec son aide. Ça ferait sûrement des taches, mais rien d’aussi cracra que des splatchs d’hémoglobine et des épluchures de peau.

Les deux gamines reprirent le chemin des ascenseurs qui les mèneraient à bon port. Le Temple Jedi était réellement une construction monumentale, néanmoins très bien agencée dans sa structure. Livrée au ciel ouvert et à la nature abondante d’Ondéron, la petite Twi’lek s’était vite aperçue qu’elle éprouvait certaines difficultés à se repérer convenablement. Le soleil changeait tout le temps de place ! Habituée aux galeries sinueuses et passages secrets, Aor’ashar s’était en revanche très bien faite à l’arrangement des quartiers divisant l’académie comme un agrume. Elle adorait ces fruits à pulpe acide.

-Je connais du personnel, oui. Mais de toute façon, ce ne sont pas du tout des plantes rares. On achète des morceaux d’elles pour pas trop cher au bazar si on ne veut pas partir à la cueillette.

A oublier pour la contrebande donc.

Dans les cabines de verre, Aora en profita pour sortir une lime facettée de sa poche et entama le polissage de ses ongles acérés en longues et coupantes amandes.

-Je n’ai pas eu le temps ce matin avec les petits qui sont venus me chercher tôt. Je commence à accrocher mes draps et à m’irriter quand je me gratte., raconta la petite fille à l’œuvre. Je voulais demander : les poils sur ta tête, les cheveux…Ils servent à quoi ?

Grand mystère auquel la phénoménale bibliothèque du Temple n’avait pas répondu au cours de ses précédentes recherches. C’était vraiment étrange, cette fourrure bien délimitée qui ne servait apparemment ni à communiquer ni pour l’équilibre. Une de ses premières théories inventées se basait sur une extrême sensibilité des espèces chevelues au froid conjuguée à une boîte crânienne pas assez épaisse pour empêcher les neurones de gelés. Mais les Pantorans ne craignaient pas les températures frisquettes comme les Humains, de ce qu’elle avait compris, alors Yoni aurait dû être pelée à la Umbaran. Pourquoi cette touffe au sommet du crâne ? Pourquoi du crin sur le corps ou une bonne partie du visage était l’attribut exclusif des spécimens mâles ? Peut-être un accessoire de parade amoureuse telles que les cornes des Dévaroniens et Chagriens garçons ? Vraiment curieux.

Sa deuxième théorie supposait une origine végétale commune en s’appuyant sur la ressemblance morphologique avec les arbres dotés d’un tronc et d’un houppier tout en haut. Pourtant, des individus se rasaient entièrement le crâne. Les fibres capillaires ne pouvaient donc pas jouer le même rôle que les feuilles. Vraiment très curieux.

Quand les portes se rouvrirent après cet instant éducatif, les deux novices entamèrent leur marche le long des vastes coursives qui cheminaient d’un bout à l’autre du Temple jusqu’à leur destination salutaire.
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Elles ne feraient pas main basse sur quelques essentielles et introuvables plantes médicinales entrant dans la composition de remèdes destinés à guérir des maladies rares. En tout cas, pas à la connaissance d’Aor’ashar. Si tel était le cas, les jeunes filles en serait informées puisque la politesse la plus élémentaire voulait qu’on demande avant de commencer à faire sa petite récolte dans des plants qui n’était pas à soi. Si tout le monde s’invitait pour venir cueillir les condiments de chez lui qui manquaient aux repas servis au Temple…Personne ne pouvait être sans-gêne et écervelé au point de piétiner la recherche pour satisfaire ses papilles gustatives.

Comme elles se retrouvaient dans l’ascenseur, la Twi’lek entama l’entretien de ses mains aux ongles si semblables à des griffes que Yoni suspectait capables de produire un son particulièrement grinçant raclés sur la surface appropriée. Les laisser pousser longs avait l’air d’être une certaine norme, homme ou femme, chez les Twi’leks. Ce que la petite Pantoran trouverait particulièrement bizarre appliqué à des garçons de sa propre espèce. Un peu…elle n’avait pas le mot pour le dire, mais se figurait l’étrange image mentale. Surtout si ces garçons commençaient à faire les mêmes effets de main.

Mais elle n’était pas la seule à réfléchir aux particularités biologiques et comportementales d’autres espèces. Pour le coup, elle n’avait aucune réponse exacte à la question de sa camarade.

-Heu…mes cheveux ? Heu…je crois que c’est simplement une parure ! Un reste de nos ancêtres qui n’avaient pas de vêtements pour se protéger et qui devaient presque être aussi poilus que des Wookies…Les poils ont dû tomber ensuite là où on en avait plus vraiment besoin. Je ne sais pas à quoi les cheveux servent vraiment ni pourquoi ils sont capables de pousser très longs, ou pourquoi ils sont lisses sur certaines têtes et bouclés sur d’autres, d’une telle couleur ou d’une autre. En fait, je ne me suis jamais posée la question. Je…je suis juste née comme ça. , termina la petite fillette avec ce qui ressemblait à une pointe d’excuse dans la voix.

Devait-elle arrêter de se tresser des macarons fouillis avec ses cheveux ondulés ? Raccourcir sa frange désordonnée ? Toute petite, elle portait toujours libre sa coupe au carré encadrant son visage de mèches zigzagantes et toutes fofolles. Au point de lui donner un peu l’air d’avoir mordillé des câbles électriques pour tester ses dents de lait à cause des irréductibles épis qu’elle ne parvenait à dompter qu’en les emprisonnant dans une coiffure.

Au cours du trajet qui les rapprochait de leur but, la jeune fille eut d’autres questions tout aussi existentielles, sans doute un des premiers signes de son intoxication au rose. Il fallait faire vite !

Dès le passage du sas protégeant l’atmosphère spécifique du biodôme, Yoni sentit immédiatement que sa constitution plus inclinée au climat froid n’allait pas l’aider. Oppressée par l’aridité ambiante qui paraissait accentuer la chaleur ressentie sous les lumières tamisées, il lui semblait respirer un air appauvri en oxygène. L’effet était absolument bluffant, mais heu…

-Dis…Y’a jamais eu de cas de mort par asphyxie à l’atmosphère sur votre planète chez des gens humanoïdes du genre comme moi ? J’ai vraiment l’impression de pas avoir assez d’air pour remplir mes poumons !
Luuna Shein
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~~~~~~~~ Jaska ~~~~~~~~

Relevant le museau, Jaska laissa échapper un gémissement plaintif après avoir humé l'air à la recherche de l'odeur de sa maitresse absente depuis trop longtemps aux yeux de la jeune chien loup. S’étirant sur le sol elle se rappela les douces caresses qu'elle lui avait offerte lui demandant de rester ici, qu'il n'en n'aurait pas pour longtemps. Et pourtant, depuis qu'elle était partie elle aurait eut le temps de faire sa toilette au moins trois fois! Pourquoi sa maitresse mettait elle autant de temps?

Se redressant, quittant le sol frais qui avait accueilli son flanc depuis qu'elle était arrivée, la petite chienne au pelage pâle posa son regard sur les hommes qui se tenaient devant l'entrée. Un petit glapissement pour attirer leur attention, mais aucun ne bougea comme s'ils avaient comprit le but de la petite chien loup qui n'avait qu'une seule envie, se faufiler entre leurs jambes pour aller chercher son maitre. Elle avait observer les deux hommes qui se tenait là depuis son arrivée et avait bien comprit que sans une diversion elle n'aurait aucune chance de passer leur défense même en courant aussi vite qu'elle le pouvait. Par ailleurs sa seule tentative de franchissement avait faillit se solder par un bon coup de pied aux fesses, certes non volontaire, mais tout de même à quelques centimètres prêts elle l'aurait sentit passer...

S'allongeant à nouveau elle ne put retenir un autre glapissement avant de laisser sa tête s'aplatir contre le sol offrant un regard suppliant aux deux hommes, comme si cette veine tentative de séduction allait suffire pour que l'un d'eux ne vienne lui offrir quelques caresses. Les minutes passèrent, devant dans heures avant que la première opportunité intéressante ne se présente en la personne d'un groupe de courtes pattes. Ceux-ci venait de faire leur apparition devant l'entrée du temple les deux grandes jambes qui les accompagnaient, c'était sa meilleure chance depuis ce matin! Ne perdant pas de temps, Jaska se mêla aux petites tête blondes, sautillant dans leurs jambes, aboyant à la recherche de caresses tout en tournant autour des enfants qui malgré une certaines réserves au début ne tardèrent pas à lui courir après pour essayer de l’attraper. Sautillant en cercle, la jeune chienne ne mit bien longtemps pour semer un bazar monstre entrainant dans sa ronde toujours plus de bambins. C'est alors qu'elle tenta sa chance...

Plongeant entre les jambes des deux gardes proches, elle se rua dans le hall d'entrée du temple esquivant les premières personnes qu'elle croisa pour s'enfuir dans le premier couloir qu'elle croisa. Quelques enjambées plus loin, Jaska se stoppa humant l'air à la recherche de l’odeur de son maitre ne sentant qu'une infime partie de cette teinture qu'elle aimait se passer sur les poils en la mélangeant avec quelques herbes aux senteurs agréables. Trottinant lentement en rasant les murs, la jeune chienne suivait l'odeur à la trace et au détour d'un couloir l'odeur se fit plus insistante, plus récente. Son trottinement se transforma aussitôt en une course rapide pour ne pas perde l'odeur, mais alors qu'elle semblait s'en approcher celle-ci disparu d'un coup d'un seul derrière une parois en métal. Grattant avec sa patte contre le jeune chienne espérait un instant pouvoir passer au travers, mais bien vite et compris qu'elle n'y arriverait jamais, c'était une de ses machine qui faisait monter les gens loin et vite...

Gémissant faiblement Jaska se laissa tomber sur le flanc lorsqu'un tintement se fit entendre signalant que les portes allait s'ouvrir à nouveau laissant à la chienne loup à peine le temps de se dissimuler ne voulant se faire houspiller par sa maitresse de lui avoir désobéi. Par prudence, Jaska se laissa tomber sur le dos les pattes en l'air en signe de soumission espérant qu'ainsi elle comprendrait et ne la gronderait pas, mais ce fut une surprise de voir deux courtes pattes aux couleur bizarre apparaître devant elle au lieux de sa maitresse... Encore plus surprenant, une d'elle portait la couleur de sa maitresse, ainsi qu'une infime trace de son odeur. Attendant que voir si la machine n'allait pas recracher aussi sa maitresse elle laissa quelques enjambé la séparer des deux courtes pattes avant de s'apercevoir que les portes en métal se refermaient sans que sa maitresse ne fasse sont apparition. Un instant de trouble, puis se redressa la petite chienne au pelage pale s'ébroua un instant avant de courir après les deux petites, celles-ci pénétrant dans une pièce qui sentait bon le chaud, pourquoi se refuser un tel plaisir?

Se faufilant derrière elle juste avant que la porte ne se referme toute seule Jaska s'approchant lentement de la plus petite des deux, celle à la couleur de sa maitresse reniflant doucement une de ses pattes avant de japper en reconnaissant l'odeur diffuse de sa maitresse. Apparemment ce n'était pas au goût des deux courtes pattes qui sursautèrent, Jaska se mettant aussitôt à leur tourner autour de jappant de plus belle avant de passer la seconde porte du sac qui s'était ouverte. Une succession de cabrioles, de sauts s'en suivirent, tant pour obliger les petites à la suivre qu'à leur faire comprendre qu'elles n'avaient pas a avoir peur d'elle, la conduisant rapidement au centre d'un petit bosquet de plantes odorantes qui lui piquèrent le nez.

Un éternuement s’échappa de sa gueule presque aussitôt.
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Han ! Des antiques poilus ! Imaginons qu’une variation d’Ondéron sur son orbite abatte une vague glacière sur sa jungle planétaire…Est-ce que tous les humanoïdes à cheveux développeraient l’ancienne toison protectrice en latence dans leurs gènes depuis des millénaires ? Ce serait hilarant ! Et ça pourrait faire des heureux. Maître Don serait certainement content de pouvoir récupérer quelques poils sur le caillou et parader à nouveau ainsi qu’un fringant jouvenceau dans les night-clubs branchés d’Iziz, lui qui aimait se tortiller en cadence. A quelque chose malheur est bon.

Tout comme le malheur des uns faisait le bonheur des autres. Si Yoni se sentait oppressée, Aor’ashar retrouvait le bon air sain de la maison. Différent de celui tout poisseux auquel l’enfant avait dû s’habituer en débarquant ici. Surchargé d’humidité, épais à filtrer par les narines et qui devait permettre aux moisissures de se développer dans les organes respiratoires en saison pluvieuse. De nouveau accueillie par le climat sec de chez elle, la petite Twi’lek s’en trouvait rassérénée de sentir cette chaleur l’effleurer, enveloppante. Sur Ryloth, l’air caressait. Sur la planète-jungle, il vous collait de près, ce mal élevé.

-Aucun cas, je crois. Les hors-mondes vivent tous assez longtemps pour s’acclimater si ils aiment l’oxygène.

Le contraire aurait pu être un service rendu à la population rylothienne quand on considérait le nombre impressionnant d’enclaves mercenaires proliférant sur le territoire et les visites impromptues de pillards en tout genre. Aora allait ajouter que si sa petite camarade flanchait en plein parcours elle ferait au moins l’effort d’appeler à l’aide quand un glapissement aigu et inconnu à ses oreilles se fit entendre du côté de Yoni. Par réflexe devant l’étrange animal foufou apparu d’on ne savait où, la jeune apprentie déroutée protégea son sabre de sa dextre. Pas envie qu’on ne le lui repique !

Le mammifère clandestin ressemblait énormément à un Shistavanéen en train d’exécuter la danse de la réjouissance en l’honneur d’un anthropomorphe sur ses quatre pattes sautillantes. Après la surprise, vint l’extase émerveillé. Elle était trop jolie cette créature toute crème ! Tellement jolie, d’ailleurs, que ce ne pouvait être qu’une fille !

Enthousiasmée par cette belle rencontre, la gamine galopa à la suite de la longue queue touffue sous la sphère recréant la flore cavernicole endémique de sa planète natale : fougères, lichens, mousses et champignons étaient concentrés autour de différents types de roches et, plus loin, les plantes cristallisées et luminescentes des Terres de Nuit élançaient leurs formes baroques au gré des détours les plus sombres du biodôme.

Pourtant, son sourire se figea rapidement sur sa petite bouille guillerette en voyant le charmant quadrupède empiéter sur les plates-bandes méticuleusement arrangées. Oh la la ! Et s’il mâchouillait quelque chose de toxique ? Elle savait qu’elle pleurerait de le voir les pattes en l’air ! Et si des spores nuisibles venaient se coller à son magnifique pelage et provoquaient une mycose qui lui refilerait la pelade ? A contrario, s’il goûtait un mycète appétissant et décidait d’en faire un plein ventre, saccageant les parterres hétéroclites ? Et s’il déposait un…un guano bien en évidence au milieu d’un des chemins serpentant entre les espèces végétales ? Non, ce n’était pas drôle d’imaginer la padawan qu’elle n’aimait pas trop marcher dedans ! Pas la peine de glousser. Car ça serait ennuyeux pour les deux copines qu’on les accuse d'avoir laissé rentrer une bestiole faire mumuse si jamais on les attrapait. D’abord, que faisait-elle dans le Temple la mademoiselle à fourrure ? Et ici, précisément ? Un animal cherchait avant tout à s’introduire dans les cuisines. Oho ! L’apprentie avait bien une idée qu’elle avait souvent vu mise en scène dans les holofilms.

-Tu en as déjà vu ?, demanda-t-elle à sa consoeur fuchsia en pointant la bête de l’index, Tu crois qu’elle essaye de nous coder un message ?

Si ça ce n'était pas excitant ! En plus, elle était trop forte au jeu des mimes !
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Yoni retroussa ses manches pour mieux attaquer ce qui l’attendait. L’impression de ne pas sentir l’air circuler l’oppressait bien plus que la chaleur. L’accentuait même, par un procédé étrange, mais qui selon les dires d’Aora n’avait jamais tué personne. Toujours dans le spectre de ses connaissances. Ce serait fort dans la malchance que Yoni soit le premier cas référencé d’asphyxie par trop d’atmosphère rylothienne sans avoir jamais visité la planète.

Engourdie, ses perceptions émoussées, elle ne s’étonna pas de sentir une légère pression sur sa jambe. Le jappement eut plus d’effet et la fillette sursauta d’entendre un tel bruit qui n’aurait pas dû résonner dans l’espace du sas uniquement occupé par les deux novices. La Pantoran ne sut comment réagir face à l’invité surprise et le regarda sautiller pour finalement filer par la deuxième porte du sas sans qu’elle ait bougé un orteil pour attraper le tourbillon crème. Déjà des hallucinations ? Elle aurait dû demander au bel animal ce qu’il faisait là, elle aurait été fixée si elle en avait obtenu une réponse intelligible. Au lieu de cela, elle en avait des sueurs froides malgré l’aridité de l’air. Les plantes !

Se précipitant à la suite de son amie Twi’lek, Yoni s’attendait à trouver le chien déjà occupé à son carnage, en train de marquer son territoire sur un rocher moussu et la gueule remplie d’une salade de fougères et de champignons. Heureusement, il n’avait pas été bien loin et n’avait pas encore commencé le ratiboisage de l’environnement rylothien sous cloche. La jeune fille en était immensément soulagée, mais tout de même déterminée à le faire sortir d’ici, malgré sa jolie truffe, ses belles oreilles et sa queue touffue qu’il agitait joyeusement. Et cela lui fendait le cœur de repousser son invitation à gambader dans la verdure. Les dégâts qu’il pourrait occasionner et les ennuis qu’il pourrait leur causer pesaient plus lourd dans la balance que le divertissement. Tant qu’il ne se mettait pas à pleurer. Ou « elle », si la Pantoran devait se baser sur le jugement d’Aora en la matière.

-Oui. En hologramme. C’est une espèce de chien.

Yoni prit un temps pour réfléchir. Un message ? Probablement pas une personne en danger sinon l’animal n’aurait pas fait le fou de cette façon. A moins de vouloir au contraire les attirer auprès d’un mourant détesté pour l’achever. Un secret à révéler ? Peut-être le messager d’un maître Jedi décédé depuis longtemps qui communiquerait sa volonté aux vivants par l’entremise d’une bête ultra réceptive. Eh bien, la prochaine fois, il choisirait un médium ou attendrait à la porte.

-Je crois surtout qu’il faut quand même mieux la faire sortir d’ici., décréta la jeune fille en s’approchant de l’animal, Allez, viens voir là ! Prfft !

A peine eut-elle frappé dans ses mains pour tenter d’entraîner le chien-loup vers elle, qu’en deux bonds, il se retrouvait à lui léchouiller le visage, pattes sur ses épaules. La petite recula maladroitement, prise dans une curieuse valse avec la bête acharnée. Quelque part au détour d’un chemin, la jeune fille sentait la présence d’une tierce personne, une présence qui s’affirmait avec de plus en plus de netteté.

-Aide-moi à m’en débarrasser ! Quelqu’un vient !
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Un chien ? Issu de quel projet d’élevage, après quelles manipulations génétiques ? Comment un animal aussi magnifique et d’allure aussi élégante pouvait-il être rattaché d’une quelconque façon aux molosses cornus à queue de rat qu’elle visualisait dans un coin de son cerveau ? Aora en était baba. Elle aussi, un jour, elle serait scientifique. Elle créerait de magnifiques animaux dignes de parader dans les jardins royaux et parcs grandioses. Déjà, son imagination s’attelait à enjoliver la carcasse malingre et déformée du maalraas, rajoutant des ailes de plumes aux épaules et redessinant les angles squelettiques en courbes gracieuses. Après modification, l’ignoble fauve devenait une créature mythique méritant l’immortalisation à travers le savoir-faire des artistes.

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Yoni avait décidé de mettre l’animal dehors. Ooh, c’était dommage ! Il faudrait le ramener jusqu’aux ascenseurs et lui choisir un étage alors. Autrement rien ne l’empêcherait de re-rentrer à leur suite et de continuer le manège longtemps, inlassablement, parce qu’il n’y avait pas plus increvable qu’un animal domestique décidé à faire tourner ses bipèdes en bourrique. Ça faisait pas un peu comme abandonner un bambin derrière un pilier de spacioport cette manœuvre, quand même ? La Twi’lek se disait qu’il serait franchement plus sympathique de leur part qu’une des deux attende à la porte avec la chienne. D’autant plus que cette dernière semblait déjà les avoir adopté !

Mais tout bascula dans la précipitation. La cadette des apprenties se tordit le cou un moment pour essayer d’entrapercevoir la silhouette annoncée au-delà des tournants sinueux avant d’attraper le blanc mammifère par son bandana rose à moitié dissimulé sous son pelage fourni. Elle l’éloigna de sa partenaire de danse et le guida en direction des fougères les plus camouflantes, alternative plus proche qu’une fuite vers l’entrée. Juste avant de disparaître, elle se tourna vers sa camarade, montrant trois doigts.

-Syyrax, Uun’tuk, Zdirach. C’est ce qu’il te faut, souffla la gamine.

Et elle se baissa pour s’embusquer sous les larges feuilles cendrées que sa compagne à fourrure agitait par le mouvement content de sa queue. Aor’ashar attrapa l’appendice touffu pour l’empêcher de bouger, ce qui lui valu de se faire mordiller la main, puis de tenter d’empêcher les mâchoires désoeuvrées de mâchonner les jeunes pousses qui s’élevaient en crosses bleues au dessus des frondes dissimulatrices qu’elles cherchèrent ensuite à déraciner. A part ces petits désagrément canins, le léger grain de folie ne se transformait pas en tornade…
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Heu…de quoi ? Qu’est-ce que c’était que ces noms barbares qu’elle était censée répéter ? La petite Pantoran se retrouvait toute seule sur le chemin. A peine les fougères où venaient de disparaître la Twi’lek et le chien s’arrêtèrent de remuer, qu’un jeune homme apparut à l’autre bout du sentier, un greffoir dans la main. Sourcils haussés, il interrogea l’apprentie silencieuse du regard.

Yoni ouvrit la bouche.

-Heu…Bonjour…En fait, je suis une Pantoran…Non…Enfin, si. C’est-à-dire qu’il m’est arrivée un petit problème avec un colorant Twi’lek et on m’a dit qu’il fallait que je me fasse une mixture de plantes rylothiennes à appliquer sur la peau pour faire partir ça. Le rose, je veux dire.

Instant de flottement.

-Ha ha ! C’est la première fois que j’entends un truc pareil !

-Bah c’est la première fois qu’il m’arrive un truc pareil. Vous pouvez m’aider ? Ou pas…

-Alors, c’est une teinture ça ? Faut voir, je ne peux pas me permettre de prélever n’importe quels spécimens végétaux comme ça. Tu es rose de la tête aux pieds ?

La jeune fille hésita un long moment avant de répondre à cette question qu’elle jugeait indiscrète. Oui, elle s’était bien lavée dans les coins. Mais si elle voulait obtenir une bonne quantité de plantes aux noms bizarres, elle n’avait d’autre choix que d’avouer la vérité dissimulée sous ses vêtements.

-Entièrement..rose.

-Hu hu hu ! Lesquelles de plantes, alors ?

-Heu…Siiiirax, Euneteuk, Zédirak. Je…je crois…ça existe ?

Oui, elles existaient. Il reconnaissait les noms et si elle voulait bien se donner la peine de lui donner un coup de main, il lui en donnerait un plein pot. Il devait faire face à une épidémie d’oïdium et il aurait besoin de quelqu’un pour traiter la zone infectée au fongicide. Inconsciente, Yoni accepta l’offre. Elle n’avait aucune raison de refuser ce service étant donné qu’il prendrait sur son temps pour partir à la cueillette.

La fillette suivit l’humain jusqu’à ce que la température au sein du biodôme s’abaisse légèrement. Il la guida jusqu’à un coin isolé par des roches où régnait une certaine humidité malgré la chaleur toujours présente. L’ennemi envahissait un tapis de mousse verte. Feutrée de poudre blanchâtre qui ressemblait à de la vieille farine par-dessus laquelle de pauvres petites plantes se ratatinaient sur pied, leurs feuilles toutes flétries. Sa mission était de vaporiser partout où ce résidus blanc s’incrustait. A priori rien de trop difficile, sa petite taille lui permettant de se glisser facilement dans les creux et recoins moins accessibles pour un adulte.

Pleine de bonne volonté, elle appuya franchement sur la gâchette du vaporisateur. Et se saisit les narines. Mais c’était horrible cette odeur ! On aurait dit du lait tourné et du jaune d’œuf pourri ! Pourquoi ne lui avait-il pas donné un masque ? La main toujours en coque devant son nez, la fillette recommença à abattre sa besogne à toute vitesse.
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…Jusqu’à ce que Yoni disparaisse. Alors la demoiselle à fourrure releva son museau de la tige reniflée avec insistance. Pavillons dressés, elle huma l’air à la recherche d’une effluve partie se mêler aux parfums abondants de la biosphère. Percevant l’état d’alerte du canidé et pressentant comme une complication, la petite Twi’lek jugea le moment bien choisi pour le faire sortir discrètement pendant que le responsable de la flore sous dôme était retenu par sa camarade teintée. La diversion attendue.

Aora et sa protégée émergèrent de la colonie de fougères à feuilles d’argent.

La jeune fille bifurqua à hue, la bête à dia. Hop hop hop ! De l’autre côté, mamzelle ! L’apprentie tenta de ramener la bestiole dans la bonne direction, celle du sas, en tirant sur le bandana à son col, un autre bras ceinturant son abdomen. Mais le mammifère s’entêta à vouloir remonter la piste que ne pouvait sentir l’humanoïde. S’engagea alors une lutte entre la bipède et la quadrupède, la première tractant vers l’arrière, la seconde s’acharnant vers l’avant, haletante, la langue pendante, les griffes raclant contre la pierre du sentier dans son effort pour ne pas reculer d’un centimètre.

Le bandana rose accorda la victoire à sa porteuse. Le nœud qui en faisait un garrot se défit, relâchant la chienne-louve, exultante, et expédia la gamine quelque pas plus loin, le bout de tissu serré dans la main. Flûte de zut de crotte de nuna !

Armée de ce foulard, la Twi’lek s’élança immédiatement à la poursuite de la fugitive. Une sensation de déjà vécu la taraudait méchamment, mais vraiment vraiment. Se sachant pourchassée, la chienne se dépêcha d’échapper aux éventuelles chaussures. D’abord trottinante, l’arrière-train chaloupé, puis à pleine gomme, lorsqu’Aora se rapprocha de trop. Rha ! A une longueur de lek, elle lui aurait agrippé la papatte ! Le cœur de la jeune fille manqua un battement quand, au cours de la course poursuite, le mammifère bondit d’une fougeraie à une autre juste dans le dos de l’Humain en charge de l’endroit. Accroupi le nez dans ses champignons, le jeune homme se retourna de moitié, passant le paysage au crible. La gamine pila net, balançant ses lekku pour retrouver son équilibre sur une jambe et ne pas s’étaler en plein dans la ligne de mire du bonhomme.

Après un détour caillouteux, elle retomba sur l’animal, pâmé aux pieds de Yoni.

*Mais qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ?!*

-Yon…Eww ! Qu’est-ce que ça renifle ?

La jeune fille écoeurée jeta un regard suspicieux au chien. Qu’avait-il ingurgité de pas très clean dans l’intervalle où elle l’avait perdu de vue ? Bref ! La rylothienne reprit après un haut-le-corps irrépressible.

-Elle te suit à la truffe ! Il faut que tu sortes d’ici avec elle. Je te remplace !, cancana la demoiselle, le nez pincé entre ses doigts et s’emparant du vaporisateur de l’autre main qu'elle échangea contre le bandana rose.

Qu’elles emmènent cette odeur infâme avec elles !
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Anonymous
Quelle ne fut pas la surprise de la jeune fille en voyant émerger le chien, normalement dehors avec Aor’ashar. Nulles traces de la Twi’lek où que ses yeux la recherche. Qu’est-ce que c’était que ce revers de chance, encore ! Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir en faire de cette bête ? L’heure de se coucher était encore loin sur le cadran horaire que la jeune apprentie pouvait déjà affirmer: ce n’est vraiment pas ma journée. Tant pis ! Si le jeune homme revenait, elle dirait qu’elle ne connaissait pas cet animal. Ce ne serait pas totalement un mensonge et ce ne serait pas l’animal en question qui pourrait la contredire. Le problème de crédibilité se posait à cause de l’attitude de la chienne-louve. Cette dernière avait l’air d’attendre quelque chose d’elle et balayait le sol de sa queue en la regardant fixement…

Finalement, un bruit de pas légers lui annonça l’arrivée de son amie qui remarqua tout de suite ce qui ne gênait pas l’animal. Comment ça, on la suivait à la truffe ? Pourquoi, d’ailleurs ? Les animaux avaient souvent tendance à coller leur museau sur des substances pas très ragoûtantes et absolument pas flatteuses au niveau des comparaisons…Elle devait donc la faire sortir puisqu’il n’y avait pas d’autres solutions. Heu…Ce serait juste un peu bizarre pour le gars qui reviendrait en constatant que la Pantoran avait muté et développé deux lekku et se nuançait dans une teinte plus froide. Elle faisait confiance à Aora pour trouver une excuse.

-En fait, ce n’est pas la faute de la chienne cette odeur. C’est le produit que tu viens de prendre. Il faut en vaporiser partout où tu vois l’espèce de poudre blanche. J’ai déjà fait ce coin là et ici., dit la petite en montrant vite fait les zones concernées.Un monsieur va revenir avec les plantes qui faut

Trop contente d’échapper à sa corvée, Yoni renoua son bandana au canidé et s’éloigna rapidement, suivie d’office par l’animal. Il la suivie sur le sentier, il la suivie à travers le sas et s’assit à côté d’elle lorsqu’elle s’accroupit à l’extérieur du biodôme. Ils s’entreregardèrent un moment puis le chien gémit avec un mouvement d’impatience.

-Mais quoi ?

Peut-être était-ce vrai ? Peut-être l’animal cherchait vraiment à leur dire quelque chose ? Pourtant, Yoni avait surtout l’impression qu’il attendait d’elle qu’elle fasse quelque chose. Mais oui, quoi ?

A tout hasard, elle tendit la main pour le gratouiller derrière une oreille blanche, mais il détourna sa tête et bondit sur ses pattes, arrière-train relevé comme pour lui dire « Lève toi et marche ! ». Mais…Pour aller où ?
Invité
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De quoi ? Le truc qui pue, c’était ce qu’elle venait de prendre dans sa main ? La gamine excédée tapa du pied. Poodoo ! Alors que l’énigmatique chienne-louve et sa chouchoute quittait la zone de nuisance, Aor’ashar reprit la corvée de sa camarade là où elle l’avait laissée. Il n’y a pas d’émotion, il n’y a que la paix. Cette phrase typique maintes fois serinées revint sur le devant de ses réflexions. Bien d’accord. Aucune émotion négative ne pourrait lui parasiter sa bienheureuse paix intérieure. C’est donc tout à fait sereinement qu’elle aspergea de produit infecte le bas de pantalon du botaniste qui s’en revenait chargé d’un récipient en plastex laissant voir le produit de sa récolte.

-Oups ! Je ne vous avais pas vu arriver !, affirma-t-elle scandaleusement, de cette voix nasillarde qui lui rappelait les cris d’étranges oiseaux à bec plat. Des canards.

Le jeune Humain fit demi-tour à toutes jambes en recrachant ses boyaux comme s’il avait effectué dix fois le tour du Temple en courant, enfermé dans une vieille armure de combat mandalorienne. Hein, que c’était désagréable ? Mais c’était son boulot, à lui. Ça lui apprendrait à s’en décharger sur des gamines innocentes dans une fichue situation !

-J’ai horreur de ce truc !

Aora reconnut le son de sa voix, elle qui n’avait pu distinguer que ses chaussures.

-Qui tu es toi ? Où est passée la fausse Zeltronne ? Vous êtes combien à fourmiller là-dedans ?, demanda-t-il, incisif, sourcils froncés sur la racine de son petit nez en trompette que la gamine trouvait beaucoup trop mignon et rigolo pour lui permettre de faire son méchant.

-Puisque la fausse Zeltronne est sortie, nous sommes un duo de vous et moi. Elle ne se sentait pas bien avec l’atmosphère de ma planète et votre truc. Je suis son amie. J’aurais dû arriver avec elle, je me suis juste arrêtée au petit coin avant. D’ailleurs, pourquoi vous ne lui avez pas donné un masque en même temps que le fo-n-guicide ?, s’enquit la fillette en supposant la prononciation du mot inconnu lu sur le flacon.

Suspicieux, le jeune homme jeta un coup d’œil aux alentours. Que craignait-il ? Qu’une flopée de marmots jaillissent hors de leurs cachettes et l’attaquent à la bombe colorante ? La petite fille se rendit compte qu’il était en train de scanner l’espace clos de la bulle de verre en étendant ses perceptions. Tranquillisé, mais toujours soupçonneux, il daigna enfin lui répondre.

-Un petit malin a percé le code d’accès au stock de fournitures et s’est apparemment constitué un kit du parfait petit chimiste avec mon matériel.

Bah, ça devait bien tomber sur quelqu’un. Aora le plaignit un peu pour faire bonne mesure. Aussi parce qu’il lui était sympathique à ronchonner comme un gamin tout le long du chemin qui les ramena au sas, le monsieur préférant s’assurer en personne qu’elle quittait son biodôme. Arrivés là, il lui tint la jambe un moment, curieux de savoir si la reconstitution de la flore rylothienne était fidèle au caillou près. Elle n’avait pas voyagé dans tous les souterrains et au-delà, mais l’ambiance générale lui avait tout de suite semblée très bien reconstruite la première fois qu’elle était venue ici peu de temps après son admission par le Conseil Jedi. Finalement, la conversation dériva sur les spécialités culinaires avant que la petite Twi’lek se souvienne de Yoni à la porte.

-Ta-daaa !, s’exclama-t-elle une fois dehors en relevant bien haut son bocal à plantes salvatrices.
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Enfin de retour avec le butin chèrement acquis ! C’est qu’elle avait fini par se demander si la jeune fille n’était pas retenue séquestrée dans un coin pour mettre autant de temps à revenir ! D’autant plus que la chienne la pressait de l’emmener quelque part, elle ne savait pas où, et son agitation s’était transmise à Yoni qui s’était alors mise à faire les cent pas, l’animal sur les talons comme une deuxième ombre blanche. La Pantoran n’avait toujours pas compris ce qu’elle pouvait bien lui vouloir en particulier pour s’acharner à la suivre jusqu’à la pister à travers tout le Temple.

-Super ! Vraiment super !

La petite novice serait bien re-rentrée pour faire la bise au jeune homme, mais elle savait que la belle chienne blanche viendrait à coup sûr assister aux remerciements et qu‘il risquait d‘être fâché. Elle tendit ses petites mains bleutées pour récupérer le bocal et contempler de plus près les herbes purificatrices. Bientôt, elle serait débarrassée de cette imposture chromatique. Il allait falloir remonter dans les dortoirs, qu’Aor’ashar lui prépare la mixture avec laquelle elle devrait s’enduire. Après un bref coup d’œil aux ingrédients, elle se demanda jusqu’à quel point l’expérience serait spéciale. Toutefois, sa volonté inflexible de dire enfin adieu à cette couleur criarde qui n’était pas le reflet de son karma la ferait tenir jusqu bout, jusqu’à ce que le moindre pigment rajouté qui n’était pas délicatement bleuté disparaisse de son épiderme camouflé.

-Hum…Il y a des effets secondaires, dès fois ? Des petits soucis ? Pas de peau qui chauffe ? Je ne risque pas de gonfler ? D’attraper des boutons ? Me faire pousser des poils ? Avoir des membres qui grandissent plus que le reste ?

Maintenant que la fillette tenait le bocal, elle pensait à tout ce qui pourrait lui arriver de pire qu’un transfert de coloris tapageur. Finalement, est-ce qu’elle devrait laisser la Twi’lek lui répondre ? Seulement imaginer tout ce qui pourrait l’envoyer au centre médical grignotait déjà sa détermination inébranlable d’il y à quelques instants. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle hésite sur tout ? Elle n’irait pas jusqu’à penser à un cobaye. Avec quoi le paierait-elle ? Elle pourrait toujours effectuer un test sur un endroit bien caché avant de s’étaler n’importe quoi sur sa peau qui en voyait de toutes les couleurs. Humf !

Le canidé eut un petit jappement impatient pour attirer leur attention. Qu’en faire ? On le ferait certainement sortir du Temple si on les voyait ensemble et l’animal ne trouverait jamais ce qu’il était venu chercher. Pourquoi n’avait-il pas pris l’ascenseur jusqu’au Conseil ? Ils auraient certainement été plus qualifiés pour comprendre ce qui pouvait se passer d’insaisissable sous cette mignonne tête poilue. Pouvaient-elles l’amener là-bas, justement ? Est-ce qu’elles ne passeraient pas pour deux folles si elles demandaient une audience pour une bestiole ?

-Tu avais raison. Sauf que c’est le chien qui attend qu’on le guide quelque part. Elle cherche quelque chose et on dirait qu’elle pense que je sais où ce quelque chose est…Le problème, c’est que je ne sais pas ce qu’elle sait que je sais et que je devrais savoir.

La situation était vraiment complexe. La Pantoran interrogea sa cadette de ses grands yeux dorés, son pot à plantes serré contre son cœur.
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Les vastes yeux de la petite Twi’lek s’arrondirent comme sous l’effet de la surprise. Ses mains vinrent encadrer ses joues rebondies parodiant une expression exagérément catastrophée.

-Oh non ! Tes sens affûtés de Jedi t’ont permis de découvrir mon sinistre plan ! Toute cette mésaventure est mon œuvre ! Je voulais t’obliger à prendre une potion magique par la ruse qui te transformerait en énorme monstre poilu à grands bras et pustules rouges pour te revendre à un cirque ! Tu étais mon premier essai ! Adieu crédits, célébrité et liberté !

En y pensant…Il y avait peut-être quelques cas régulièrement croisés dans les couloirs du Temple qu’elle aimerait bien faire disparaître au moyen de cet amusant stratagème. Elle partagerait la somme récoltée pour chaque monstruosité avec des associations caritatives. Yoni n’était toutefois pas inscrite sur la liste des candidats à l’abominable relooking. La petite fille violette redevint sérieuse pour rassurer son amie.

-Non, rien de tout ça. Le pire qui puisse t’arriver, c’est de le laisser sécher trop longtemps sur la peau et ça tiraille un peu. Mais sinon, personne n’en est jamais ressorti défiguré.

Entre toutes ces élucubrations et informations cosmétiques, la chienne-louve réclama sa part d’attention. Oreilles tendues, ses beaux yeux bleus brillaient d’un message urgent, mais incompréhensible pour les deux bipèdes qu’elles étaient. La novice ressentait le besoin de l’animal sans pouvoir déterminer son objet. Elle leur faisait confiance pour l’aider puisque les humanoïdes tout puissants réglaient toujours tout. Mais cet animal lui était totalement étranger. Elle ne connaissait pas son langage corporel, ni ce qu’elle était venue faire en ces murs. Si le canidé s’était simplement perdu, il les aurait suivies sans distinction. Or, il marquait une nette préférence pour Yoni qui avait été la première à se faire renifler. D’ailleurs, avec un tel flaire, il pouvait fort bien trouver les cuisines tout seul s’il n’avait chercher qu’à chaparder une cuisse de volaille en sauce.

Pensive, Aor’ashar posa les mains sur ses hanches en détaillant la Pantoran. Deux yeux, un nez, une bouche. Comme à peu près tout le monde dans la Galaxie. La chienne avait-elle pu la confondre ? Le nouveau rose tape-à-l’œil de l’apprentie normalement bleue était-il un des paramètres intervenant dans la confusion ? Finalement, l’animal baya et s’allongea à leurs pieds dans la position du sphinx, avant de se sentir une patte pleine d’odeurs rylothiennes avec intérêt. Mais bien sûr !

-Je sais ! C’est ton odeur qui l’attire depuis tout à l’heure, hein ? Donc, cette odeur doit lui être familière ! C’est ça qu’elle veut ! Qu’on remonte la piste. Alors, qu’est-ce que tu sens ?, se demanda la Twi’lek en se rapprochant de Yoni afin de mieux humer l’air auprès d’elle.

Aora savait sa perception du monde accrue par rapport à l’humanoïde lambda. Ses cinq sens n’avaient théoriquement aucune limite puisqu’il était possible de les décupler en usant de la Force qui englobait tout plein de mondes. Même que si elle s’entraînait dur, elle pourrait écouter les chansons paillardes dans les bistrots corelliens en restant dans sa chambrée. Ce serait drôlement chouette ! Si on y prêtait attention, la Pantoran embaumait autour d’elle, une senteur subtile, invisible. Car, malheureusement, un réseau de particules aromatisées ne s’était pas dessiné devant elle. Capturer les effluves de friandises adorées sous leur emballage inodore, elle l’avait déjà fait. Jouer au limier, non. La jeune fille n’avait aucune idée de la marche à suivre pour traquer quelqu’un à son parfum. Ce n’était pas du tout comme déterminer la provenance d’un son. Elle n’allait quand même pas se balader le nez en l’air et coller sa truffe partout ?

-Je sens bien ce qu’elle sent sur toi. A part patrouiller dans le Temple et ouvrir les narines pour reconnaître l’odeur, je ne vois pas ce qu'on peut faire d’autre, nous…
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De…de quoi ? D’abord, Yoni s’indigna devant la confession de sa camarade Twi’lek. Mais il n’y avait donc rien qui faisait reculer les gens ? Quelle blague de mauvais goût ! Puis sa bouche grande ouverte sur des récriminations coincées dans sa gorge par la surprise se referma quand elle fit le tour des paroles d’Aora. Dans les faits, elles ne se connaissaient pas depuis longtemps. Pourtant, si la petite Pantoran concevait des plans aussi élaborés de la part d’Aor’ashar, elle ne voyait pas sa condisciple avouer aussi simplement ses méfaits sans chercher à inventer d’autres histoires si elle devait un jour basculer du côté obscur de la farce.

-Je suis rassurée.

Un peu oui. Mais maintenant qu’elle avait ses plantes dans leur bocal, elle n’avait pas du tout envie de se pavaner dans plus de couloirs que nécessaire. La ligne la plus directe serait celle empruntée pour rejoindre ses dortoirs et s’y terrer. Yoni essaya de s’auto-sentir, percevant peut-être un léger parfum de quelque chose que son esprit était sûrement en train d’inventer. Elle ne servirait à rien dans cette traque. Même si elle n’y mettait pas toute sa concentration parce qu’elle se cherchait quand même une excuse pour se défiler et garder bonne conscience. De toute façon, elle retrouverait bien son maître cette chienne. Car ce n’était pas un animal abandonné aux portes du Temple pour que les Jedi en prennent soin quand même ?

-Hum.

C’était plus dur à dire. Cherchez toutes les deux, moi je vais me cacher, on a pas besoin d’être trois. Yoni se sentait un peu lâcheuse tandis que son amour-propre combattait sa nature secourable. Est-ce qu’un Jedi pouvait refuser son aide parce qu’il avait des poches sous les yeux ou un bouton sur le nez ?

-On devrait déjà reprendre les turbo-ascenseurs avant que quelqu’un sorte des biosphères et nous enguirlande pour avoir amener un animal près des labos. Le principal problème, c’est que si elle m’a senti moi et pas son maître, c’est probablement que j’ai une plus forte concentration en pigment…Donc, on pourra passer à côté avec les narines et les yeux grands ouverts.

En s’enfermant dans la cabine avec l’animal, elle réfléchissait à la fois au moyen d’esquiver un grand tour et aussi de la réunir avec son maître. C’est que si la chienne la suivait partout, elle allait l’accompagner jusque dans les dortoirs de toute façon, alors que sa truffe et son instinct seraient mieux employés à retrouver son propriétaire.

-Si ce n’est pas déjà fait, son maître va forcément ressortir du Temple. Et en voyant qu’elle n’est plus là où il l’a laissé en rentrant, il va peut-être re-rentrer pour essayer de la retrouver. Et si nous on va se poster à l’entrée pendant qu’il cherche à l’intérieur, ça peut durer longtemps vu comme c’est long de faire tout le tour de tous les recoins du Temple ! Mais je dirais quand même qu’on peut tenter d’aller directement à l’entrée non ? On peut peut-être tomber dessus avec de la chance. Et si on pouvait prendre les couloirs les moins peuplées et atteindre l’entrée principale par le parc, ce serait chic.
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Effectivement. Yoni pourrait fausser leur odorat ! Bien la preuve que cette teinture extrême n’était pas adaptée et plus enquiquinante qu’autre chose une fois qu’on avait bien rigolé dessus. Ou alors…Ne serait-il pas possible de se servir de la Pantoran recolorée comme d’un échantillon test de l'odeur à retrouver ? A la façon des livres d'images où un petit personnage était à reconnaître dans le méli-mélo d'une illustration submergée de détails. Ce serait facile de comparer les effluves variées à celle de son amie afin de capter sa jumelle olfactive, sachant qu'elle serait plus légère.

Ceci en tête, ce ne serait pas plus mal d’avoir un point de départ, oui. Quand on perdait quelque chose, il fallait toujours revenir sur ses pas, disaient les vieux qui égaraient souvent des trucs en chemin. De là, elles pourraient certainement progresser efficacement. Mais le trio des demoiselles serait bien forcé d’emprunter des voies de circulation un peu plus peuplées que ce que suggérait Yoni si elles ne remettaient pas tout de suite la truffe sur le ou la maître/maîtresse de la chienne-louve une fois sorties.

Faussement réprobatrice, Aora croisa les bras, secouant négativement la tête face au manque de dépassement moral de sa compagne.

-Tsss. Qu’est-ce que c’est que cette émotion invalidifiante que je sens ? Répète après moi : Il n'y a pas de honte, il y a la paix. Un Jedi doit être suffisamment culotté pour se draper dans sa dignité même si on désintègre ses vêtements.

Il y avait des sorts bien pires que d'affronter le danger cul nu ou affligé d’une teinture vulgaire. Oserait-elle se présenter face à un officiel avec les lekku ridiculement noués au dessus de sa mignonne petite frimousse ? Jamais ! Même pas contre des crédits. On n'achèterait jamais sa dignité. Tiens, en songeant à ce genre de marchandages…Les scrupules ne l'étouffaient jamais non plus lorsqu'il s'agissait de vendre des noms, surtout pas quand elle avait affaire à des crapuleux.

-Le gars du biodôme, on lui a piqué des trucs dans son matériel. Tu vois qui pourrait être intéressé par des expériences de chimie ?

Si c’était des gus qu’elle ne portait pas dans son cœur, Aora n’hésiterait pas à les balancer dans les bonnes oreilles parce que ce pauvre jeune homme et son nez en trompette lui avait bien plu. S’il s’avérait que des favoris étaient à l’origine du casse dans les biosphères, elle leur demanderait de rapporter le matériel avec un mot d’excuse quand ils auraient fini de faire joujou.

Impatiente de se dégourdir les pattes, la chienne les devança à l’ouverture des portes vitrées sur un couloir, qu’elles empruntèrent, jusqu’à rejoindre une mezzanine déserte surplombant une immense allée où circulaient quelques personnes. La bête à poils s’égayant à grandes foulées joyeuses, ses aboiements canins résonnèrent dans la quiétude de la grande galerie suspendue. Des têtes se relevèrent automatiquement. Rasant le mur opposé à la rambarde, la petite Twi’lek agita follement les mains comme si elle avait le pouvoir d'empêcher les échos de se propager entre les colonnes gigantesques qui jetaient leurs ombres grises sur le dallage ensoleillé. Sa tentative fut interprétée comme une invitation au jeu et le joyeux quadrupède commença à sautiller autour des jeunes filles en attendant qu'on se remette à lui courir après ou qu'on lui lance quelque chose. N'ayant que son sabre laser, qui avait déjà suffisamment voyagé, ou celui de Yoni à sacrifier, la fillette donna une petite tape sur le couvercle du pot à plantes de la Pantoran en déguerpissant à toutes jambes, la chienne détalant loin devant à la vitesse d'un podracer.

-La dernière arrivée finira boursouflée comme un Hutt !
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Certes, elle préférerait voir ses vêtements finir en petit tas de poussière sans rajouter ses propres cendres. Lancée dans un combat, l’instinct de survie prendrait certainement le pas sur la pudeur et elle ne tournerait pas le dos aux lasers et au déshonneur pour partir se cacher. Il était tout de même étrange de constater à quel point quelque chose d’aussi futile que le paraître pouvait avoir une aussi grande importance et un impact aussi magistral. Socialement, et avec toute la paix qu’elle pouvait réunir, elle n’apprécierait que très peu que la galaxie toute entière puisse admirer les vidéos d’une Jedi nudiste malgré elle uniquement pourvue de son sabre laser, de ses bottes et de son bleu aux joues. Des images cultes qui feraient sans nul doute le tour de l’holoNet.

-Meh…Je veux bien survivre au fuchsia sans faire de cauchemar, mais je crois sincèrement que s’il y a des témoins à la désintégration totale des vêtements, ce sera difficile d’avoir la paix. C’est un coup à se retrouver dans le best-of de tous les bêtisiers avec des rires enregistrés et des bruitages débiles.

La jeune Pantoran ne voyait qu’une existence en ermite comme solution à un telle affiche monumentale. Quant à ceux qui s’amusaient à faire main basse sur ce qui ne leur appartenait pas, ce ne pouvait être que des voyous animés d’intentions pas très avouables, sinon ils auraient demandé avant d’emprunter. Doublés de cracks en informatique. Pas vraiment les fréquentations de la jeune fille. Mais l’avantage de ne pas beaucoup parler, c’est que ça vous laissait autant de temps pour écouter. Elle avait un panel de coupables potentiels, mais ne savait rien avec certitude.

-J’en vois quelques uns, si c’est pas un faux innocent insoupçonnable qui est derrière ce sale coup. Mais à moins que leurs éprouvettes explosent et nous laissent un chemin fumant, je ne sais pas comment on peut savoir qui c’est vraiment, à part en allant vérifier dans leurs chambres.

C’était bien sûr hors de question. Yoni n’apprécierait pas que des condisciples s’invitent jusqu’à fouiller dans ses tiroirs quand elle n’était pas dans la pièce. Jouer au détective la séduisait pourtant étrangement. Ce qui était très surprenant ! Jamais elle n’avait eu le désir d’aller fouiner par simple curiosité. Peut-être parce qu’elle n’avait jamais eu le prétexte de la bonne cause pour épargner sa conscience et qu’elle avait été obligée de renifler un gaz nauséabond à cause de ça. Elle ne risquait pas non plus de finir en pièces détachées, même si l’éventualité de se faire réprimander ne l’enchantait guère. Suffisamment pour qu’elle ne tente rien. Cette frousse de la sanction la dépitait un peu en dépit du bon sens. Toutefois, elle n’eut pas le temps de laisser le petit nuage gris de ses pensées déteindre sur son visage que la chienne commença à donner de la voix, attirant précisément l’attention que la novice teintée tentait d’éviter.

Se rencognant aussi contre le mur, Yoni porta son cylindre en plastex devant son visage pour être bien sûre de ne pas être vue d’en bas. Courir était une excellente solution, autant pour évacuer plus vite l’animal que pour son avenir. Les Hutts ne figureraient jamais dans le top 10 des espèces les plus glamours de la Galaxie. Par contre, elle découvrit que courir les bras chargés ne permettait pas d’atteindre une vitesse optimale. Un instant, elle s’imagina doubler ses concurrentes, en équilibre sur son cylindre roulant et négocier un virage parfait en se disant qu’elle gagnerait moins de kilos en trop si elle ne finissait pas trop à la traîne.
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Oh, la sale affaire ! Elle n’avait pas pensé aux témoins de la petite exhibition ! Encore, passer dans tous les bêtisiers de tous les mondes serait l’option soft ! Des bandes noires rajoutées préserveraient sans doute la pudeur du Jedi pour ne pas choquer les téléspectateurs. Mais qu’en serait-il des zappings d’après minuit ? De l’holoNet sauvage et de ses millions de scabreux occupés à laisser des commentaires salaces sur ce qu’ils tenaient pour un objet gratuit de fantasmes dégoûtants ? Brr ! Aora se jura de chercher à comprendre comment qu’on faisait pour griller des circuits électroniques avec la Force. Et le gros pervers qui voudrait mettre sa silhouette dénudée dans la boîte à images devrait se satisfaire de ne pas y perdre la main qui pressait le bouton d’enregistrement. Ça lui apprendrait le respect au répugnant opportuniste !

La petite Twi’lek colla un post-it mental concernant d’éventuelles fouilles sur le terrain à la recherche des ustensiles d’expérience scientifique volés. Ce serait assez évident de s’organiser pour mener l’enquête. Yoni n’aurait qu’à lui pointer du doigt les têtes d’affiche sur le banc des accusés et elle s’occuperait de les faire parler. En toute amitié, bien entendu. Une fois patte blanche montrée, elle serait forcément invitée à assister à une démonstration d’habilité. Surtout si c’était des garçons. Obligatoirement. Fallait toujours que ça roule des mécaniques, les apprentis chercheurs. Et ceux qui avaient assez de jugeote pour ne pas trop pavoiser… Elle les aurait tôt ou tard en les travaillant grâce à l’intérêt pour leur, ô combien, superbe personnalité et avec l’approbation de presque toutes leurs idées. L’entière totalité ferait suspect, mais elle ne demanderait qu’à être convaincue. Juste de quoi faire une potentielle nouvelle recrue. Ce serait son premier réseau clandestin démantelé !

-Oh, vérifier dans leurs chambres, oui. Mais on n’est pas obligée d’y rentrer comme des voleuses. On peut tout simplement se faire inviter.

Pardi. On ouvre toujours sa porte aux belles demoiselles. Elles multipliaient l’effet par deux et gagneraient un bonus si elles amenaient des bonbons. Des confiseries qu’on ne trouveraient ni à Iziz ni au Temple. N’importe quel chevalier ou padawan plus âgé serait à même de leur en rapporter d’une lointaine destination exotique. En fonction de l’âge de leurs cibles, elles trouveraient bien à remplacer par une petite bricole adaptée. Face à un plan aussi bien ficelé, le sort des cambrioleurs était scellé.

Plus sûrement que l’issue de cette course dans les couloirs secondaires. La chienne continua tout droit après avoir dévalé une série de marches en remuant la queue plutôt que de continuer à descendre l’escalier tournant qui bifurquait après un palier ouvrant sur des salles de classe. Aora s’élança derrière l’animal en tapant sur ses cuisses pour le ramener sur le bon parcours quand le mammifère sautillait à l’autre bout pour l’encourager à le suivre, lui. Tant qu’il ne l’entraînait pas dans une péripétie, à se pourchasser sous des tables entre les jambes des étudiants…
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