Imagine…

Une étrange vallée, balayée continuellement par un vent poussiéreux et froid. Un lieu où la pierre règne en maître. Des montagnes à perte de vue, du sable, de partout. Il s’insinue à chaque recoin de ton être, n’épargnant rien. Le soleil brule la peau malgré la fraicheur des lieux. Son éclat blanc te brule les yeux. Il éclaire la pierre de tel sorte que des flashes lumineux t’agressent à chaque fois que tu ose regarder devant toi. C’est en ce lieu inhospitalier qu’Hexalden a décidé de ce rendre.

Notre ami marchait tranquillement, goutant la saveur de l’air frai via les tubes d’aération de son masque. Voilà quatre semaines qu’il n’a pas mis les pieds dehors. Trois semaines et deux jours se sont écoulés depuis la discussion entre Aria et l’humain. La jeune femme est repartie s’entraîné, Hexalden à partager ces trois semaines entre la méditation et la lecture. Il a progressé bien entendu, il a fouillé plus profondément dans les livres pour se faire sa propre opinion, il a lu la description de pouvoirs plus étrange que puissant, mais il a aussi lu le plus invraisemblable. Nombre de fois des sueurs froides lui son montées en lisant des passages sur les anciens temps. Mais le passé était révolue, vivre dans le passé signifiait mourir à petit feu et l’humain le savait.

Il était désormais capable de sentir l’énergie du côté obscure, l’académie suintait de cette énergie, la vallée elle, faisait le même effet à Hexalden que la contemplation d’un océan en pleine nuit. Une sombre présence, presque palpable, t’engloutissant de plus en plus. Une monstruosité qui façonnait notre ami et qui le poussait sans cesse à s’avancer un peu plus. L’amélioration de sa perception n’était pas le seul domaine où l’humain s’était bonifié. Il savait désormais bouger de petits objets, pas bien gros, pas bien lourd, mais c’était pour lui un immense pas en avant. Réussir là où d’autre échouait et ce, sans maître tendait à prouver son potentiel, mais la véritable épreuve allait commencer. Il y a quelques jours, un combat avait eu lieu, l’issue du combat fut la mort pour l’ancien seigneur noire. C’est pour cette raison qu’Hexalden était là, l’esprit du sith devait encore roder dans cette vallée, du moins l’espérait-il. L’humain espérait en apprendre plus sur la force, découvrir de nouveau pouvoir et même, le cas échéant, avoir la confirmation que son potentiel lui permettrait d’être Le Sur-être.

Hexalden s’avança vers le centre de la vallée. Les quatre tombes et leur statue dominait le jeune apprenti. Ce dernier retira son masque avec précaution. La douleur lui vrilla le crane, mais il finit par l’éliminer. Le sable et le vent, fouettaient son visage calciné. Hexalden emplit ses poumons d’air, le plus qu’il pu avant d’appeler l’esprit du seigneur sith… Du moins, il espérait appeler le sith, pas l’une des créatures qui hantait la vallée. Il lui fallait être ferme et montrer qu’il disposait de volonté pour éventuellement attirer l’attention de l’esprit.

« Seigneur Sith, venez à moi. Je suis Hexalden Horientec, fidèle serviteur du côté obscure, être dévoué à la toute puissance de l’obscurité. »

Sa voix se vrillait à force de crier.

« Seigneur, je vous invoque, Je sais que vous êtes toujours présent, ne laissez pas de simples jedi vous terrassez, ne vous laissez pas disparaître comme un vulgaire apprenti, montrez-vous, criez leur que vous êtes toujours en vie, criez leur que vous êtes le maître, éclairez nous de votre puissance… Éclairez-moi ! Je suis Hexalden Horientec, je suis votre porte étendard, votre voix, Eclairez-moi et j’éclairerai la route de cette ordre décadent.»

Un vieillard allongé au sol, les bras en croix, les paupières closes, un filet de sang s'échappant de ses lèvres minces.
Un enfant amaigri et tremblant entre les bras fermes et sombres d'une sorcière du côté Obscur de la Force.
Un homme aux cheveux longs, la peau pâle et la mine arrogante, avec deux sabres aux couleurs vives et virevoltant...

Des humains. Des humains avaient eu raison de lui. Lui. Créature qui avaient pris possession de l'Académie sans qu'aucune résistance ne put l'empêcher. Sans qu'aucun apprenti ne put s'abstenir de trembler en sa présence, ni qu'aucun guerrier Sith ne put lui désobéir... Ni qu'aucun Seigneur Sith ne put se mesurer à lui.
Lui, dont le nom, tout comme la race, était resté ignoré de tous.
Son seul nom était celui de Seigneur Noir des Sith.
Et des humains.
Des humains avaient eu raison de lui.



Entre les quatre tombeaux des Seigneurs Sith, le vent se levait peu à peu, soufflant des rafales de sable sur les murs de pierre et sur le seul être qui persistait à se tenir ici, debout. L'endroit avait été complètement déserté depuis la bataille. Les Sith eux-mêmes craignaient d'approcher ce lieu. L'on ne se souvenait que trop bien de la cruauté de la créature. Même les individus dépourvus de Force sentait la puissance du côté obscur qui suintait partout dans le sable, ici, et s'empressaient de se détourner du chemin.

Des volutes de sable tournoyèrent brusquement et se firent plus denses autour d'Hexalden. La noirceur, la colère, la haine étaient palpables.

- Votre nom ne m'intéresse guère, esclave !

La voix avait résonné comme provenant de nulle part. Était-elle dans l'esprit de l'apprenti ?

- Mon corps. Qu'est devenu mon corps, apprenti ?

Dans les souvenirs de l'être déchu, les images des quatre humains revenaient sans cesse. Haine.