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-Je suis désolé monsieur O'Sil, elle se bat vraiment, mais on la perd un peu plus chaque jour... A moins d'un miracle...

Ces phrases là, Misha les entendit, c'était la première fois depuis des jours, peut-être même des semaines -qu'en savait-elle?- que la Trianii pouvait ouïr quelque chose. La veille elle avait secrètement repris conscience, sans réussir à déchirer le voile du coma qui la maintenait figée entre ces fils et machines; c'était comme une seconde naissance pour la Jedi qui était coincée dans un monde de la même façon qu'un enfant grandissait dans le ventre de sa mère. Chaque jour la laissait plus faible, mais son esprit lui reprenait doucement le dessus. C'était horrible de ne pas pouvoir ouvrir les yeux! La Trianii essayait sans cesse de hurler mais elle ne savait pas si elle le faisait dans la réalité ou dans son imagination... Ces paroles là venaient de l'extérieur, Misha en était absolument certaines, elles la brisèrent en mille éclats dans sa prison. La chevalière sentait bien ses forces dépérir, il lui fallait en appeler à la puissance mystique des Jedi très vite pour tenter un dernier "coming out". Si elle échouait, elle sombrerait à jamais, mais rester immobile en attendant que les choses s'améliorent était tout bonnement impossible.

Doucement, elle en appela à la Force, sa concentration lui faisant souvent défaut; alors la Jedi ramenait patiemment à elle, les particules flottant dans son esprit, tous les liens qui pouvaient exister à l'extérieur et qu'elle sentait lui servaient d'accroche. Comme si ses griffes s'agrippaient à un barreau pour échapper à un ouragan, la Trianii se lança à l'asseau du voile mystérieux, invisible mais si puissant qui la maintenait dans cet état léthargique. Comme un bébé vient au monde, elle poussa soudain de toutes ses forces! Alertant les médecins qui comprirent rapidement ce que la Jedi essayait de faire... Soit elle réussissait, soit toute sa puissance restante tombait en miettes et elle mourrait sur le coup d'un effort trop grand.

Mais Misha voulait encore vivre, parce que protéger Lyrae était primordial, revoir Horus aussi comptait beaucoup et que somme toute, malgré ses ratés, sa vie n'était pas si mal. Dans un ultime éclair blanc, la Jedi projeta tous ses sens en avant pour griffer sa prison et la déchirer finalement. Ses yeux s'ouvrirent avec violence; elle se redressa machinalement, emportée dans son élan, poussant un cri déchirant mi animal, mi humain; ses oreilles couchées en arrière, le poil hérissé et la respiration difficile, comme un diable jaillissant de sa boîte, Misha s'apprêtait à affronter un énième danger dans l'arène ou tout simplement les sbires de son "maître" Hutt qui s'amusaient bien avec elle en la battant ou en l'affamant. Encore dans son monde, Misha mis du temps à saisir que les mains sur son pelage ne lui voulaient pas de mal... Elle était terrifiée tout simplement; plongée dans son sombre passé qui était redevenu présent à cause de cette mission.

Sautant à terre et tombant, la Jedi s'ouvrit l'épaule, mais daignant juste lancer un grognement de douleur, la Trianii tenta de se relever, sa queue fouettant l'air et ses babines retroussées laissant entrevoir des crocs d'une blancheur immaculées, alors que ses griffes pareilles à des rasoirs jaillissaient hors de leur fourreau et qu'elle se remettait à 4 pattes-habitude prise depuis qu'elle était prisonnière, on la voulait sauvage et on la punissait si elle se mettait debout; de plus Misha avait en partie oublié son appartenance aux Jedi par pur instinct de survie, devenant une sorte de créature sauvage- Heureusement pour les médecins, la Jedi affolée était encore affaiblie et elle vacillait sur ses membres; tentant tout de même de se défendre contre un ennemi invisible, la Trianii feula puis trancha l'air d'une patte. Elle n'avait plus rien de la petite fofolle amusante qui essayait sans succès de miauler fort pour rappeler ses instincts primaires et tromper le Hutt... Elle était réellement sauvage et il fallait vite trouver quelque chose pour la ramener à la réalité; lui prouver qu'elle avait enfin quitté l'enfer.
Lyrae O'Sil
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Trois semaines après l'attaque-éclair des Sith, Lyrae s'était éveillé dans une chambre blanche du centre médical pour découvrir cette greffe difficile qu'était son bras. Son membre découpé par un apprenti Sith avait été remplacé par un prototype mécanique recouvert de son propre tissu sanguin et épidermique. Une solution fréquente dans la galaxie pour remplacer un membre perdu. Mais la greffe de Lyrae avait connu quelques difficultés : le bras était couleur cramoisie, boursouflé sur plusieurs endroits et les droïdes médicaux avaient dû recoudre des dizaines de fois des déchirures provoquées par le rejet, et tout autant de cicatrices étaient depuis dessinées sur son nouveau bras gauche.
Au début, l'infirmière lui assurait qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, que tout rentrerait vite dans l'ordre et qu'on ne verrait plus rien. Mais au fil des jours, elle était de moins en moins assurée et bientôt, elle ne lui parla plus d'avoir un bras tout neuf et identique à l'autre. Alors Lyrae comprit que son membre ne guérirait jamais vraiment, qu'il resterait rouge et plus long que l'autre.

Une semaine plus tard, il fut enfin autorisé à sortir de son lit et de sa chambre. Des visites régulières au centre médical seraient désormais son lot pour quelques mois, voire quelques années, pour surveiller ce bras. En attendant, il redevenait libre de ses mouvements -ou presque. Car il évitait autant que possible de se servir de ce bras malhabile et encombrant. Il sentait que ce n'était pas ce qu'il aurait dû faire, mais le déclic n'était pas là – pour une raison mystérieuse, ce n'était pas encore tout à fait son bras.

Sa première destination, une fois hors de son lit, faillit être la chambre de son Maître, Misha, mais finalement, il décida de passer par les dortoirs. Il voulait trouver une veste et un gant pour masquer ce bras, sinon il risquait de faire peur à tout le monde.
Mais il se trompait. Dans les couloirs, les padawans et les employés ne s'écartaient pas avec un visage effrayé. Ils le regardaient avec une mine contrite, empreinte de compassion, qui semblait dire : « Pauvre gamin ! Il a un bras en moins !» et empêchait ainsi Lyrae d'oublier ce qui le gênait tant. Il devrait donc vivre avec ce bras ET ces regards compatissants. Devrait-il aussi supporter de ne jamais revoir son Maître ? Toute la semaine, on avait soigneusement évité de donner des détails sur l'état de Misha... Et vu tout ce que les gens taisaient, actuellement, il se doutait que cela ne prévoyait rien de bon.


De retour de sa chambre, une veste noir et un gant noir au bout de sa main gauche, il se sentit un peu mieux. Le bras ainsi dissimulé -on devinait tout de même quelque chose d'asymétrique et une posture étrange, comme s'il était blessé- lui donnait une légère sensation de bien-être, caché au regard des curieux.
Mais cette sensation s'envola dès qu'il vit le visage de l'infirmière à qui il demanda des nouvelles de son Maître. Il insista pour la voir quand même, malgré ce que l'on disait. Une autre infirmière lui répéta les mêmes constatations : l'état de Misha empirait, et ce depuis plus d'un mois maintenant.

- Je veux la voir quand même, insista-t-il farouchement.

Où était donc passé le gentil padawan d'avant-guerre ? Celui-là était agressif et dur... Mais on le laissa passer, par compassion ou par peur.

Misha était étendue là, différents moniteurs clignotant autour de son lit blanc. Elle avait maigri, ses sourcils étaient légèrement froncés et seul son poil clair rappelait la douceur de sa personnalité d'antan. Un instant, Lyrae sentit son cœur chavirer en songeant que c'était peut-être la dernière image qu'il aurait d'elle. Il allait s'approcher quand...

Soudain, plusieurs bips stridents résonnèrent depuis les moniteurs, et deux infirmières se précipitèrent sur la Trianii.

- Tachycardie ! Cria l'une d'elle, c'est anormal !
- Injectez-lui de la...

Misha ouvrit les yeux et se redressa brutalement dans son lit, effrayant au passage les deux infirmières surprises. Lyrae contemplait le spectacle, figé de stupeur, de son Maître roulant au sol et se rétablissant sur ses quatre pattes, comme un animal sauvage. Ses yeux ne semblaient rien voir comme avant et ses griffes étaient apparues au bout de ses pattes de velours.
L'une des infirmières se jeta sur une seringue tandis que Lyrae se rapprochait de son Maître. Il évita de peu une griffe près de son visage. Ne le reconnaissait-elle donc pas ? Et si elle voyait la seringue, elle risquait de devenir encore plus incontrôlable...

- NON ! Restez là-bas, ne vous approchez pas ! Cria-t-il à l'infirmière à la piqûre de calmant. Misha ! Misha, c'est moi, c'est Lyrae !

Au diable les politesses et les titres de « Maître » qu'il devait habituellement à la Trianii. Il ne savait même pas si elle serait capable de le reconnaître ou si elle essaierait de le tuer. Il tenta de se servir de la Force, mais son esprit agité -et encore embrumé de ses trois semaines de sommeil forcé- n'était pas en mesure de faire grand chose. Alors il risqua de s'approcher d'elle et de lui tenir l'épaule. C'était la première fois qu'il se servait réellement de son bras gauche, mais il n'en avait pas conscience. Il parlait à son Maître avec calme, inutile de l'affoler davantage...

- Misha, c'est Lyrae. Tout va bien, on est au Temple, à la maison, Misha... ?

Puis il lui attrapa une patte, ne prêtant guère d'attention aux griffes qui risquaient de lui transpercer la paume, si la Trianii en décidait ainsi.

- C'est moi. C'est fini...
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Entendre son véritable nom lui dit redresser ses oreilles précédemment collées contre le haut de sa tête. Le fait qu'on lui parle tout court l'étonnait également au final; n'étant qu'une bête pendant plusieurs semaines on avait bien exigé d'elles quelques "missions" mais avec une voix rauque et des ordres brefs comme si la Trianii ne comprenait pas le basique ou le hutt-ironie des autres, la Jedi était bilingue.- " assis", "couché", "attaque" voir "dégage" mais jamais une aussi longue phrase... Ni pendant ces quelques semaines, ni pendant son enfance, avant qu'on ne la sauve enfin et l'emmène au temple. Petite la Trianii ne s'était pas laissé abattre, chantonnant, évoquant la joie de vivre même en étant esclave mais ces semaines ci avaient été si éprouvantes que son instinct animal avait surgit pour la protéger... De plus retomber dans une telle précarité était encore plus douloureux après avoir connu le respect, une vie en communauté qui l'aimait, la nourriture à foison, l'amitié voir l'amour était plus difficile! Etant plus jeune Misha n'avait connu que ça et pouvait se battre efficacement en utilisant l'indifférence dont un enfant est capable de faire preuve, de jouer malgré la souffrance... Adulte, la chute était plus dure!

Ainsi donc les paroles qu'émettaient "l'inconnu" eurent le mérite de la retenir en plein saut. Elle n'était pas dans une cage, donc normalement cela signifiait qu'elle était dans l'arène et devait attaquer mais... Aucune odeur de créature infecte ou d'homme en casque se croyant plus fort qu'elle, voulant défier la panthère... Du coup Misha resta scotchée dans son élan, écoutant la suite des paroles du jeune homme, les oreilles couchées, grondant mais sans chercher à faire plus et s'arrêtant parfois pour le regarder. Son souffle se fit plus calme et ses griffes rentrèrent dans leur fourreau. Les yeux de la demoiselle se rouvrant après avoir été réduits à deux fentes pour mieux cibler son attaque.

Cependant lorsque Lyrae se saisit de sa patte, en une seconde la Jedi qui s'était redressée reprit ses appuis comme pour bondir, et ses griffes jaillirent de nouveau tandis qu'un sourd grondement montait dans sa gorge... Comment avait-elle pu être aussi stupide? Personne n'avait jamais utilisé ce genre de technique pour endormir sa méfiance dans l'arène mais maintenant c'était fait et plus jamais elle ne se laisserait avoir! La Jedi allait bondir à la gorge de l'importun mais une bien douce chaleur l'envahit soudain... Si ses yeux ne voyaient plus comme avant, trop habitué à l'aridité du sable de Tatooine et à l'acidité du sang, la Force était toujours présente. Sans doute provenait-elle de l'apprenti qui émettait involontairement -où était-ce choisi?- une onde rassurante, spéciale qui n'appartenait qu'à son passé... Mais pas celui d'esclave non, celui de chevalier Jedi. Levant ses yeux abîmés par les deux soleils de la planète agressive, et ses oreilles dont l'une d'elle était légèrement déchirée, Misha détendit ses muscles, laissant sa patte amaigrie mais considérablement plus musclée-à force d'être toujours tendue, de se battre chaque jour- sous ce point toujours aussi soyeux que la soie-en réalité sur Tatooine, elle avait fini presque nue tant elle mangeait peu mais pendant son coma; on avait prit soin de sa personne et même si physiquement ce n'était pas encore le top, Misha était largement plus présentable qu'à son arrivée ici, son pelage en tout cas avait retrouvé tout son éclat.-

-Lyrae?

Fit-elle d'une voix assez rauque car peu utilisée pour parler normalement depuis plusieurs semaines; encore groggy par le long coma, la Jedi tomba assise sur le lit, dans une attitude assez humaine qui étonna les infirmières qui pensaient ne plus pouvoir rien faire pour son état mental. Après avoir survécu, la jeune femme-chat semblait montrer des capacités à revenir de loin par l'esprit également. Mais cette guérison serait longue, et Misha aurait certainement des séquelles, pour l'instant cependant, ses yeux retrouvaient leur pouvoir de regarder les choses véritables. Le sable avait disparu et son apprenti était désormais à ses côtés... Le regard bleu mauve de la chevalière se posa sur Lyare, adoptant désormais une lueur étonnée mais aussi peinée... Elle prenait pleinement conscience de la réalité qui n'était pas beaucoup plus belle que celle vécue, très différente oui mais pas forcément meilleure. Qu'était-il arrivé? La Force oublié pendant des semaines pour survivre lui revenait par vagues, emmenant plein d'informations inquiétantes...

-Que s'est-il passé? Oh Lyrae, je sens tellement de peine en toi, mais aussi tout autour... Ton bras... Et tous ces lits remplis, Lyrae...

La Jedi regarda les cuves bacta pleines et les lits remplis des siens, jeunes ou pluvieux, de poils, d'écailles ou de peau... Tous avaient l'air dans un piteux état. Attendant une réponse, la Trianii se remit tout de même debout et commença à toucher son jeune ami, plongeant ses pattes dans ses cheveux puis descendant les épaules, s'attardant sur le bras mécaniques ou les égratignures comme pour évaluer la gravité de l'état de son apprenti. Quoi qu'il se soit passé c'était grave...

-Je suis désolée! Je... Je n'étais pas là pour... Pour ça?


Ça? Qu'est-ce que c'était? La chevalière présumait qu'une catastrophe avait touché son padawan et les autres allongés dans l'infirmerie pleine à craquer. Une catastrophe avait du s'abattre sur le Temple; c'était la seule explication logique à un tel déferlement de victimes et de sensation mêlées dans la Force.
Lyrae O'Sil
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Lyrae sentit son rythme cardiaque ralentir doucement lorsqu'il vit Misha se calmer et, du coin de l'œil, l'une des infirmières abaisser sa seringue. Méfiantes, les employées médicales restèrent néanmoins à proximité. Probablement étaient-elles soucieuses de l'état subitement différent de leur patiente, mais le padawan sentait pour sa part qu'il y avait de l'amélioration. Misha était dans un état faiblard, et l'on sentait que son esprit était un peu embrouillé, mais elle redevenait son Maître, et non plus un animal sauvage devenu esclave sur Tatooïne.
Il soupira en la regardant s'asseoir au bord de son lit. Bien sûr qu'elle avait manqué quelque chose, et c'était probablement mieux comme ça. Avec tout ce qui lui était déjà arrivé, il valait mieux qu'elle n'ait pas vu tous ces Sith tranchant les corps des jeunes Jedi, ni son propre padawan éclopé allongé sur un lit d'hôpital pendant trois semaines.

- Oui, souffla-t-il en détournant le regard pour lui aussi, contempler les lits occupés du centre médical. Vous étiez... Dans le coma, Maître. Mais on dirait que ça va mieux ?

Évidente manière de ne pas raconter ce qui était arrivé au Temple. Mais Lyrae savait qu'il ne pourrait cacher à Misha ce qu'ils avaient tous vécu ici. Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, depuis leur petite escapade sur Ilum, un an plus tôt. Comme elle lui avait manqué depuis leur mission sur Tatooïne ! Et c'était seulement maintenant qu'il s'en rendait compte, maintenant qu'il mesurait à quel point depuis son réveil, la solitude avait pesé sur ses épaules. Il eut soudain envie de lui raconter comment les plus jeunes avaient peur de lui à cause de son bras, comment les employés de la cantine le regardaient d'un air contrit, comment il occupait le plus clair de son temps, seul, au fond du hangar juste pour ne plus croiser tous ces yeux qui le torturaient. Comment il avait souffert, aussi, sur son lit d'hôpital, avec ce bras qui l'élançait sans cesse et qui le réveillait la nuit. Comment il rêvait, parfois, qu'il avait encore ses deux bras...
Le jeune homme prit alors une inspiration. Non, il ne raconterait pas tout ça. Misha n'avait pas besoin de savoir. Il cligna des yeux pour chasser ce désagréable picotement qui précédait généralement les larmes et qu'il n'avait pas ressenti depuis... Depuis la disparition de son grand-père, six ans plus tôt.

- Le Temple a été attaqué par les Sith,
commença-t-il à raconter, s'efforçant de ne pas faire trembler sa voix. En une nuit, ils ont détruit une bonne partie du Temple. Ils ont tué pas mal de Jedi et ont emporté des padawans. Sûrement pour les former à leur école. Il y a beaucoup de blessés... Et puis, les gens parlent de nous, sur Onderon et ailleurs. Ils disent parfois qu'on est devenu une plaie.

En gros, ça n'allait pas fort bien pour les Jedi. Mais il suffisait de jeter un regard alentour pour le deviner. Mais en d'autres circonstances, les Jedi ne se seraient pas tant inquiétés. Mais là...

- Maître Caldin est partie avec certains autres Jedi pour sauver les padawans, reprit-il en baissant d'un ton, car il ne désirait pas que l'on écoute son opinion à ce sujet. Mais tout le monde n'est pas rassuré. Ils étaient tellement forts... Qu'on ne sait pas s'ils vont réussir. Et puis... Il y a aussi Maître Don, qui a disparu. Il n'était pas là pendant l'attaque, et certains disent qu'il était sur Korriban, pour affronter le Seigneur Noir. Mais il ne revient pas. Alors on pense...

Il ne termina pas sa phrase. La conclusion était trop facile à tirer.
Lentement, le jeune homme vint s'asseoir près de son Maître. La pauvre devait avoir du mal à encaisser tout ça. Il se souvenait qu'avant l'arrivée des Sith, il était impatient de lui annoncer que malgré toutes leurs déboires, ils avaient réussi leur mission sur Tatooïne. Le criminel avait été arrêté et il était alors fier d'y être pour quelque chose. C'était sa première mission où il avait eu tant de responsabilité. Presque autant qu'un Chevalier, en fait. Mais à présent, tout cela ne lui semblait n'avoir plus aucune importance.

- Ça va, Maître ? Demanda-t-il en coulant un regard en coin vers la Trianii.
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-Je vais comme on peut aller dans de telles circonstances Lyrae

Fit-elle en touchant le bras de son apprenti avec prudence, ses oreilles légèrement abaissées mais sans non plus grogner; juste prudente avec cette chose rouge qui enveloppait le moignon du bras de Lyrae. Apprivoisant le métal, la Jedi passa doucement sa patte de velours dessus, dans l'idée d'apaiser aussi la douleur aussi bien mentale que physique du Padawan. Elle avait du mal à s'imaginer que toutes ces catastrophes avaient eu lieu pendant son sommeil; à se demander si sortir du coma était une bonne idée! Cependant la Trianii ne le pensa qu'une seconde, elle n'était pas du genre à fuir ses responsabilités et sa sortie de l'infirmerie permettrait à un lit de se libérer, puis à deux bras d'aider à la reconstruction de leur foyer.

-Les gens oublient vite tu sais. Pour eux nous sommes comme ces médicaments qui guérissent des maladies une fois sur deux... Dans le plus malheureux des cas, les effets secondaires amplifient la douleur précédente, mais dans le premier l'individu est soigné, il peut renaître de ses cendres pour une nouvelle vie que lui offre ce médicament. C'est le cas le plus fréquent, enfin j'ose croire, hélas, celui que retiennent les gens, c'est le second, uniquement le second lorsque les effets indésirables agissent... Ils oublient que cette "plaie" fut aussi leur seul remède possible.

La Jedi laissa tristement tomber ses oreilles à l'horizontale, sa queue était quasiment immobile, le bout seulement se mouvait à intervalles réguliers et lents comme toujours lorsqu'elle était contrariée. La Jedi n'arrivait pas à croire et peinait à ne pas éprouver de la colère face à ces personnes qui les accusaient de tous les malheurs du monde puis venaient les supplier de les aider un peu plus tard! Un jour tout cela finirait en génocide contre les gardiens de lumière, elle en était quasiment certaine! Bien que la Trianii aime aider les autres, ces citoyens innocents-ou presque- elle considérait leurs relations avec eux malsaines. Ils étaient trop dépendants des Jedi pour la plupart, cessant de fournir des efforts et comptant sur ceux-ci pour maintenir la stabilité, devenant de plus en plus exigeants au fur et à mesure que le temps passait, que leurs instincts se diluaient au profit de l'oisiveté... Alors bien sûr, quand tout allait mal... On se retournait contre les seuls qui luttaient vraiment et s'attiraient donc automatiquement des ennuis, des réponses malveillantes. Mais là n'était pas le souci pour l'instant! La Trianii se redressa, mettant quelques secondes à trouver le bon équilibre et devant quand même s'appuyer sur une machine pour se maintenir droite, sa queue plaquée entre ses pattes arrières fermement arrimées au sol, enfin le plus possible disons.

- Tant que le corps de Saï Don n'a pas été retrouvé, je refuse de croire à sa mort. Peut-être que ma déception n'en sera que plus grande mais je refuse de me résigner; tout comme je refuse de condamner les Jedi partis en mission ou ces Padawans enlevés. Lyrae, ça peut te paraître fou mais... J'ai accepté de me résigner là-bas sur Tatooine, mais tu es venu, tu m'as sauvée! Alors je sais que maintenant je ne dois plus croire que tout est finis sur des ouïes-dires, comme avant... Il nous faut retrouver cet espoir et si une autre mission est prévue pour aller aider Maître Caldin et les autres, alors j'en serai... Toi aussi si tu veux mais je ne te force à rien... Je sais que tu as traversé tellement d'épreuves déjà!

*Ohlalà ma pauvre tête, je ne sais plus trop où j'en suis*

Pensa la Trianii qui faisait des efforts pour avoir l'air énergique et sortir de cette impression d'être un fardeau inanimé, ce qu'elle avait été pendant son coma par ailleurs! Enlaçant ensuite son apprenti dans un geste spontané, l'embrassant autant qu'elle tombait dans ses bras à cause de la fatigue, la Jedi finit par dire...

-Merci Lyrae d'avoir cru en moi! Merci de ne pas m'avoir abandonnée, sans toi je crois que je vivrai pire que la mort... Je serais encore là-bas. Tu es un être formidable, je suis si heureuse et honorée de t'avoir comme apprenti! D'ailleurs si ces temps n'étaient pas si troublés je demanderai que l'on te nommes chevalier
-elle prit un air bien plus sérieux, ça lui arrivait parfois et dans ces cas là on pouvait toujours la croire!- Tu mérites largement ta place parmi eux... Enfin nous, mais je crois que ce n'est pas le moment d'embêter le Conseil avec ça... De toutes manières j'ai comme la certitude un peu stupide mais profonde que c'est ce vieux singe qui nous a forcé à nous supporter qui nous sépareras en te nommant chevalier. Il n'est pas mort Lyrae, tout du moins, tant que son corps n'a pas été retrouvé! J'en suis sûre!
Lyrae O'Sil
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Misha était d'humeur assez triste mais Lyrae voyait tout de même une amélioration : la Misha parlait, s'exprimait, toujours plus que lui ne l'aurait fait à sa place. Mais l'année qu'ils avaient passés ensemble avait appris au jeune homme que lorsque la trianii parlait, c'était généralement bon signe : celui semblait lui permettre de tout arranger autour d'elle et faire parti du processus de résolution de chaque problème qu'elle avait surmonté. Lyrae voyait donc la soudaine loquacité de son Maître d'un bon œil : Misha retrouverait vite le courage qui l'habitait d'ordinaire. Et dire que quelques mois avant, il l'avait juste pris pour une bavarde un peu frivole... Combien se trompaient encore sur son compte ?
Il l'écouta parler de Maître Don et sa naïveté le réconforta, car elle portait toujours en elle les espoirs que lui, en grand pessimiste, refusait de s'accorder. Il ne pouvait désormais plus que prier pour qu'elle ait raison...

- J'irai moi aussi, déclara-t-il simplement. Je ne peux pas rester ici à attendre.

Leurs regards se croisèrent et il sut que lors de cette bataille, ils ne pourraient peut-être pas s'entraider l'un l'autre. Il combattrait seul, comme il l'avait fait durant l'invasion des Sith... Mais cette fois, il y serait préparé. Et il saurait défendre les siens comme il se devait, quitte à perdre un autre bras.
Le jeune homme retint la trianii lorsqu'elle glissa dans ses bras, d'abord surpris par tant de démonstration d'émotions. Ne sachant que lui dire -les sentiments et leur démonstration, ça n'avait jamais été son fort- il se contenta de la serrer un peu plus fort dans ses bras en l'écoutant lui parler de son accession au rang de Chevalier et du vieux Maître qui les avait unis.
Il était étrange de réaliser combien les années étaient passé vite dans ce Temple, et combien tout avait changé depuis qu'il était arrivé. Quand il avait 16 ans, il mourrait d'angoisse de savoir s'il pourrait un jour devenir un vrai Chevalier Jedi. Et aujourd'hui, ça n'avait presque plus d'importance. Lui importait seulement de retenir les Sith faire plus de mal à Misha, à Iki et toutes les connaissances qu'il s'était faites ici. A quoi lui servirait un titre, dans cette bataille ? Le Conseil déciderait, mais l'issue de cette décision ne croisait plus que rarement ses autres pensées dans son esprit. Était-ce l'attaque des Sith qui l'avait ainsi transformé ? Il lui semblait avoir perdu plus qu'un bras cette nuit-là. Il lui semblait que la partie la plus enfantine de lui-même s'était enfuie brutalement, le laissant affronter seul, sans plus aucune rêverie possible, les angoisses des jeunes padawans du Temple, les reproches des citoyens Républicains, les plaies de la Galaxie et les confrontations de tous ces peuples. Autrefois, il se serait demandé comment il combattrait tout cela. Aujourd'hui, il savait qu'il n'était pas de taille à vaincre ; il n'était qu'un Jedi, et comprenait peu à peu ce que cela signifiait : il ne s'agissait pas de jouer aux héros, mais d'œuvrer, lentement, minutieusement, au sein d'un phénomène des milliers de fois plus importants que sa carrière... Et chaque Jedi qui agissait ainsi permettait de panser les plaies de ce monde. Lentement, certes, mais il le faisait.

- Je l'espère,
se contenta-t-il de murmurer lorsque Misha lui reparla de Maître Don. Je l'espère.

Puis il la sépara de lui, doucement, pour pouvoir la voir. Ils étaient si proches, maintenant. Ce devait être leur âge qui leur permettait de si bien se comprendre... Lyrae sourit, rassénéré.

- Nous irons combattre, mais promettez-moi une chose d'abord. Plus de transformation en bête sauvage, ça vous va pas. Et si ça devient intéressant, cette fois, vous m'appelez ! Fit-il en riant.

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-Ok pour les deux...

Misha aurait voulu protéger Lyrae qui avait déjà été touché, peut-être plus en profondeur qu'elle même, enfin c'était ce que la Jedi pensait, mais ce n'était pas forcément vrai non plus, disons que son habitude de ne pas s'écouter lui faisait oublier parfois, la gravité de ses soucis ou souffrance... C'était une bonne chose car cela lui donnait une volonté de fer! Mais cela pouvait aussi être dangereux car ignorer les signaux que le corps ou l'esprit malade envoie pouvait mener à une perte de forces au moment le plus important. Mais bon... Pour l'instant, malgré un léger vertige la Trianii se sentait bien et puis elle avait eu le temps de se "reposer" pendant son coma, c'était le cas de le dire! Sans compter qu'échafauder un plan volerait suffisamment d'heures au sablier pour lui permettre de récupérer... Quant à Lyrae, malgré son envie de le protéger donc; elle acceptait car il avait besoin de ce sauvetage, de ce but pour se sauver lui-même, et puis elle avait confiance en lui plus qu'en n'importe qui malgré leur relation qui avait mal commencé. C'était plus qu'un apprenti, c'était un coéquipier qui ne l'abandonnerait jamais, ce dernier lui l'avait prouvé sur Tatooine alors qu'elle-même avait montré sa loyauté indéfectible sur Ilum lors de la construction du sabre du garçon. Cette relation de complicité avait un seul défaut: l'attachement que chacun portait à l'autre mais pour l'instant c'était une force qui les maintenait debout tous les deux...

Ne revenant pas sur la nomination de chevalier de Lyrae car c'était inutile, la chevalière se contenta de faire quelques pas, essayant de marcher pour dégourdir ses pattes mais aussi s'entrainer de nouveau à le faire de façon civilisé, sur deux appuis. Avec ravissement elle constata qu'elle était habillée, car même en étant devenue une créature sauvage et farouche, le manque de pudeur, sans doute l'une de ses dernières lueurs de lucidité l'avait toujours gênée. Parlant peu mais bien, Misha se tourna vers son apprenti, la mine sérieuse. Évoquer un sauvetage c'était bien beau mais le tout était de l'appliquer maintenant.

-Est-ce qu'il y a déjà des choses de prévues? Un plan? Du matériel à disposition? Ont-ils commencé les recherches?

Ça c'était la Misha des missions comme avait pu le constater Lyrae, fofolle, perdue, maladroite c'était son caractère mais lorsqu'elle travaillait, la Jedi savait se recadrer comme si l'adrénaline des missions ou plutôt l'importance vitale de celles-ci la poussaient à retrouver une entière lucidité et une efficacité redoutable. Elle plaisantait toujours au beau milieu de ses phrases cependant, là, il n'y avait vraiment pas de quoi rire en pensant aux Padawans prisonniers des Siths. Inutile d'imaginer les sévices subis cependant, en pleurant trop sur leur sort, les Jedi's ne pourraient jamais être efficaces et les aider... Pareil pour eux deux qui ne pouvaient pas s'attarder sur leur coma ou le bras mécanique que portait Lyrae; cependant elle crut bon d'ajouter.

-Ce bras n'est qu'une aide mécanique, elle ne fait rien de ce que tu es Lyrae. Pour moi tu n'as absolument pas changé.


C'était simple, net, précis et sincère. Tout simplement...
Lyrae O'Sil
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La Trianii était déjà de nouveau sur pied. Bien que Lyrae eut envie de la remettre de force dans son lit pour qu'elle se repose, il savait que c'était inutile : rien ne pouvait arrêter la tornade qu'était son maître, surtout quand celle-ci décidait d'agir ! Souriant malgré lui, il l'observa tourner en rond. Et les questions au sujet du projet des Jedi pour récupérer leurs padawans affluaient déjà.

- Je suis encore un peu jeune pour faire partie du Conseil, alors du coup, les Maîtres n'ont pas trop voulu me raconter, rigola Lyrae.

Mais en réalité, il n'était éveillé que depuis une semaine et son ignorance était surtout dû au comportement qu'il avait choisi depuis, à savoir s'isoler dans le hangar pour y rendre utiles ses qualités de mécaniciens. C'était exactement ce qu'il avait fait lorsqu'il était arrivé au Temple et que l'angoisse de ne pas être à la hauteur l'avait acculé, repoussé dans ses derniers retranchements. Il avait, de la même manière, trouvé refuge dans la mécanique, à discuter avec des droïdes qui, eux, ne le jugeraient pas... Et ne regarderaient pas son bras d'une manière écœurée ou trop compatissante.
En attendant, s'il ne s'était pas ainsi isolé, il aurait sûrement été un peu plus au courant. Mais ce n'était pas l'heure d'inquiéter son Maître tout juste éveillée, et elle ne savait rien de ce qui s'était passé pour lui depuis un mois. C'était mieux ainsi.
Sauf qu'elle abordait elle-même la question de son bras...
Lyrae baissa les yeux sur son membre greffé, mal à l'aise. Comment lui expliquer ce qu'il ressentait ?

- Pour vous, non, remarqua-t-il à voix basse. Mais pour les autres...

Jamais il n'aurait pensé que tous ces yeux le gêneraient autant. Lui qui était si habitué à passer inaperçu... Il avait même souhaité, plus jeune, être un peu plus populaire. Et aujourd'hui, il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir à nouveau vivre dans le confort de celui que personne ne remarque.
Le jeune homme haussa les épaules, ne trouvant pas les mots exacts qui définiraient ce qu'il vivait.

- Je sais bien que je devrais me foutre de ce que les autres pensent, mais... Disons que faire fuir tous les padawans de mon dortoir dès que j'apparais, c'est pas très drôle.

Lyrae soupira et leva les yeux vers la Trianii. Il affichait un vague sourire résigné, mais non malheureux.
Misha lui semblait tellement maigre, tellement pâle, qu'il se dit que ses problèmes attendraient bien d'être un peu plus clairs avant de venir ennuyer son Maître déjà assez tourmenté comme cela.

- Bref, si vous acceptez de vous reposer encore un peu, moi, je vais vous chercher les infos !
fit-il en se levant déjà et en retrouvant une attitude plus tonique et volontaire.

Lui aussi avait hâte de passer aux actes !
Invité
Anonymous
-Comment ça tu les fais fuir? Mais ce sont des poules mouillés ou quoi?

Déclara la Trianii en posant ses pattes sur ses hanches, oreilles couchées et crocs sorties, elle n'arrivait pas à croire que des apprentis Jedi sensés savoir s'adapter à la différence s'effrayent de si peu. Se moquaient-ils? Manquerait plus que ça tiens! La féline se promis d'en toucher deux mots au Conseil, enfin quand celui-ci serait plus libre... Oh non, mieux, elle allait directement rendre visite à ces chenapans. Pas pour leur hurler dessus non plus mais leur remettre les pendules à l'heure histoire de leur rappeler que des espèces naturellement effrayantes comme le maître Tore Ae circulaient dans le Temple et que ce n'était pas pour cela que c'était un monstre! Pareil pour Lyrae qui lui, n'avait même pas une apparence inquiétante, juste une prothèse...

-Les Padawans ne sont plus ce qu'ils étaient-fit-elle dans un simagrée théâtral, semblant oublier qu'elle n'avait même pas 5 ans de plus que Lyrae et donc qu'ils appartenaient à la même génération.- De mon temps, nous étions de fameux casses-cous, et si l'un d'entre nous se retrouvait affublé de ce genre de prothèse jamais nous ne l'aurions fuit.

Ok la guerre était passée par là mais quand même! Lyrae avait une aura assez lumineuse pour ne pas effrayer ses pairs! Et il avait fait parti du Temple assez longtemps quand même! De plus si les Maîtres le laissaient évoluer là c'est qu'il n'y avait aucun risque... Quoique, dernière hypothèse à réviser, bien que doués, les Jedi's n'étaient pas infaillibles puisque des Siths avaient réussi à pénétrer leur foyer. Reprenant un air plus sérieux, la féline qui tenait à tout prix à rassurer son élève reprit la parole, oubliant clairement son état d'amaigrissement avancé et le mal qu'elle avait encore à tenir sur ses pattes... Lyrae avant tout.

-Plus sérieusement, je ne pense pas qu'ils aient peur de toi en général mais de tout... Je veux dire, ils sont traumatisés par cette guerre et doivent se faire tous peur entre eux. J'irai leur parler calmement pour rassurer les plus jeunes mais ne t'en fais pas, je ne pense pas que tu sois la cause directe de ce rejet. Tu n'es hélas, qu'une victime des conséquences déplorables de cette fichue guerre.


Lorsqu'il lui parla de se reposer, la Jedi prit les épaules de son élève et le fit pivoter vers la sortie, le poussant sans savoir si elle réussissait à le déplacer, tout à son effort surhumainfélin pour le faire marcher de force.

-Ne te préoccupe pas de moi! Je n'ai nul besoin de repos; je n'ai fais que ça pendant... Euh... Longtemps! J'en ai assez de rester allongé sur ce lit! A deux nous irons plus vite. En plus tu as aussi mauvaise mine que moi, alors ne joue pas au superhéros qui pète la forme. Même état, même punition. En route!


Claironna la Jedi qui se fit reprendre par l'infirmière qui la regarda d'un air sévère. Prise la patte dans le sac, la chevalière coucha ses oreilles sur le haut de son crâne, ses yeux bleu-mauves s'ouvrant en grand d'un air confus, comme lorsqu'elle était Padawan et qu'elle était prise en faute, affichant un air si mignon que personne ne lui résistait... L'infirmière prise au piège poussa un énorme soupir, lui sourit d'un air résigné et après un geste de la main signifiant qu'elle laissait tomber et acceptait que la Jedi sorte mais aussi de lui pardonner, la féline retrouva une attitude toute fanfaronne et fière; contente d'avoir fait plié l'énorme matrone. Mais quel était son secret pour si vite retrouver sa forme et son optimisme à tout effort? En tout cas c'était ce caractère qui lui avait permis de survivre à des choses affreuses! Elle prenait toutes les bonnes choses et les dévorait comme des barres d'énergie, le ton plus volontaire et tonique de son Padawan s'était répercuté sur elle et Misha s'en donnait à coeur joie, s'en nourrissant avidement pour essayer de se remettre d'aplomb, non seulement elle mais aussi Lyrae lui-même. Cette mécanique qui la faisait paraître un peu stupide, naïve et très insouciante montrait en réalité pour ceux qui la connaissait bien, toute la force que cachait sa fine silhouette de peluche clownesque. Cependant il ne fallait pas en douter, un grain de folie l'habitait tout de même! Mais c'était ce qui faisait son charme, n'est-il pas?
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