Invité
Anonymous
Le code avait été la première chose qu'on lui avait apprise. Ça et que faire les poches d'un chevalier jedi était non seulement inutile mais également très vilain et pas du tout padawanesque.
Ajuster son esprit juvénile et encore malléable à cette nouvelle ligne de conduite n'avait pas été insurmontable pour la fillette. Malgré une éducation sommaire et son exposition régulière à une moralité plus que douteuse, elle avait finalement donné raison aux membres du conseil qui avaient cru en elle et l'avaient adoubée padawan, en dévoilant une sensibilité et un fond qui n'avaient rien à envier à ses petits camarades. Seule la forme était réellement brute de décoffrage et demandait un polissage assidu.
Cependant, certaines habitudes étaient difficiles à perdre. Pour être sûre de ne pas commettre d'impaires, Tydjina se faisait un devoir d'éclairer chacune de ses décisions à la lumière du code jedi. Le plus ancien. Si en substance les méditations de maître Odan-Urr ne différaient guère du tout premier code, la petite fille avait tout de suite sentie une grande affinité entre l'antique version et sa propre vision du monde...


En cette nuit, alors que chacun dans le temple dormait du sommeil du juste, la petite fille sacrifiait à une tradition familiale fermement implantée dans ses gènes : Mieux valait fouiner un peu quand tout allait bien, plutôt que risquer une grosse déception quand tout irait mal. Après tout, les Sith étaient déjà venus une fois, rien n'interdisait de craindre qu'ils reviennent finir le travail.
Avant de partir en expédition, Tydjina avait soigneusement réfléchis au bien fondé de la chose. Elle avait longuement interrogé la force, et la réponse lui était venue de la deuxième strophe du code.


"Ignorance, néanmoins connaissance"


Avec ce sésame, plus de réticences à avoir pour aller repérer et prendre subrepticement connaissance des coins les plus reculés, des chemins les plus détournés bref, de tout moyen de se dissimuler et de faire évacuer les lieux à ses petits camarades en cas de resucée de l'épisode Sithesque.

A force de persévérance, et grâce il faut bien le dire à des sens aiguisées au-delà du naturel par la force, Tydjina avait découvert un réseau tout à fait fascinant de galeries qui couraient dans l'épaisseur des murs du temple. Le réseau de conduite d'aération était une véritable autoroute, qu'elle parcourait déjà depuis un bon moment lorsqu'elle s'était quelque peu égarée.


Bon, peut-être pas égarée. Elle savait très bien d'où elle venait et savait parfaitement où elle voulait aller. Sauf que l'endroit très précis où elle se trouvait en cet instant la laissait devant un abîme d'expectative. Et une grille.

Dévissant silencieusement le panneau ajouré qui obstruait le passage, elle le laissa glisser précautionneusement jusqu'au sol, puis passa la tête hors du mur pour apercevoir la pièce dans laquelle elle venait d'arriver...
Invité
Anonymous
Il y avait des habitudes dures à perdre : parmi celles ci, pour Iki, celle de lire avant de se coucher. Souvent, quand il était chez lui, le garçon attendait que sa mère ait vérifié que ses lumières soient éteintes et qu'il dormait bien pour allumer sa veilleuse et sortir de sous le lit le roman 'frisson' du moment. Au Temple Jedi, il avait cessé ce rituel pendant une période (l'attaque des Siths avait suffisamment motivé son imagination pour de nombreuses soirées) mais depuis quelques jours, l'apaisement de Maître Mune aidant, l'envie d'un bon frisson lui était revenue. A la place de la veilleuse, il utilisait un halo de poche bien pratique pour ne pas perturber ses voisins de dortoir. Assis sur son lit, le dos contre l'oreiller plaqué au mur et les genoux recroquevillés, le jeune padawan se plongeait dans les aventures d'un jeune corellien poursuivi sans raison apparente par des assassins qui contrôlaient, on ne savait comment, des serpents des plaines et des panthères des sables ! Et la poursuite se passait en pleine ville, la nuit.

"Mais pourquoi il va pas voir les CorSec ?" se murmura Iki avec passion et émerveillement. Dans tous les romans, personne n'allait jamais voir les forces de sécurité locales quand il y en avait. Tous les héros pensaient bêtement être seuls face au danger. Même s'il s'en plaignait un peu, le détail ne semblait pas chagriner Iki tant que ça puisqu'il continuait tranquillement à dévorer les pages sans même vérifier l'heure. Son cœur battait au rythme des palpitantes péripéties, oublieux de l'endroit même ou il se trouvait... jusqu'à ce qu'un bruit métallique sur sa gauche le fasse sursauter joliment dans son lit. Le souffle coupé, le coeur à cent à l'heure, il se laissa tomber par terre, à droite du lit, coupant sa veilleuse au passage.

Au prix d'un grand effort, il repassa sa tête au dessus du bord pour observer ce qui se tramait de l'autre côté. C'était une grille qui était tombée et en plissant les yeux, il put voir une forme sombre bouger par l'ouverture. Le dortoir était assez grand, et l'espace entre les lits suffisament important pour garantir un espace vital agréable. Ses voisins de dortoir ne s'étaient pas réveillés. Il faisait nuit noire. Son sabre laser d'entraînement était sur la table de chevet. N'écoutant que son courage, il l'attrapa discrètement, retint sa respiration déjà haletante et...

Iki Seldon sauta avec grâce et précision sur le lit, et une fois debout dessus, les jambes écartées, il alluma son sabre laser dont la lame blanche pourfendit l'obscurité, révélant au vaillant padawan le visage de son nouvel ennemi dont il s'apprêtait sans hésitation à trancher l'immonde et visqueux cou.

Sauf que l'ennemi n'avait rien d'immonde, ni de visqueux. C'était "Ti..Tidjyna ?" Estomaqué, Iki garda la bouche ouverte le temps de réaliser qu'il s'agissait bien de la petite padawan qui s'était fait connaître pour "l'emprunt" d'objets personnels à ses camarades. Alors il souffla de soulagement, sans pour autant éteindre son arme. Il s'assit sur le bord du lit, près de la petite souris, et approcha la lame lumineuse de la petite pour mieux la voir et mieux l'interroger. "Qu'est-ce que tu fais là, chipie ?" demanda-t-il du ton sévère qu'employaient les justiciers. Tranquillement l'adrénaline s'évacuait, lui permettant à nouveau de raisonner un petit peu. Est-ce qu'elle venait encore les voler ? Elle avait promis de se tenir à carreau, pourtant !
Invité
Anonymous
Alors qu'elle était encore derrière la grille, elle aurait juré qu'une lumière pâle et étouffée sourdait de la salle. Sauf que lorsqu'elle réussit enfin à passer outre le barrage du panneau métallique, plus rien ne laissait plus supposer qu'une quelconque lueur ait jamais éclairé cet endroit.
Tentant d'ajuster sa vision à l'ombre épaisse qui l'entourait, Tydjina avait passé la tête et le haut du corps hors du boyau qu'elle explorait. "Voir" la nuit demandait des efforts. Ressentir et deviner un environnement proche comme lorsqu'elle était dans les conduites d'aération, cela relevait presque de la routine, mais "pousser" sur les yeux pour intensifier par la force ce qu'elle pouvait apercevoir... C'était une autre paire de manches.

Ceci dit, elle dut tout de même y arriver puisque non seulement elle perçut le mouvement de Iki, mais en plus elle se fit méchamment éblouir par la lumière du sabre qui venait de s'allumer, presque sous son petit nez mutin. Obéissant à un réflexe vieux comme le monde qui lui ordonnait de prendre fissa des mesures conservatoires, la fillette avait rapidement rentré la tête dans son trou, se cognant violemment la base du crâne au rebord de son tunnel.

Là, pour le coup, elle en vit de la lumière... trente six chandelles tournoyant gaiement autour d'elle, tandis qu'elle se roulait en boule et crispait ses orteils, lâchant en un murmure rauque une bordée d'injures à faire pâlir un Sith.

"Aïlleouïlleouïlle ! T'as des vrais réflexes de supercommando toi..." Chuchota-t-elle en gémissant avant de se laisser glisser au sol, une main toujours posée sur l'arrière de son crâne. Elle sentait une bosse plus grosse que son poing en train de lui pousser sous les cheveux et malheureusement, réparer les hématomes n'était pas encore au programme de ses entrainements.
Sans plus de cérémonie, et considérant que Iki lui devait bien ça après la frayeur et le bobo qu'il venait de lui causer, Tydjina se posa en tailleur à ses cotés sur le lit, vérifiant à la lueur blanchâtre du sabre-laser qu'elle ne saignait pas.

"Je suis pas une chipie." Dit-elle tranquillement, pas plus bouleversée que ça par le qualificatif. Il faut dire que l'essentiel de ses conversations avec le jeune alderaanien commençait invariablement par ce même rituel.
"J'étais partie en exploration mais je m'étais un peu trompée de chemin. Mais maintenant c'est bon, je sais où je suis !" Expliqua la fillette en levant sur son compagnon de grands yeux qui pétillaient de gourmandise. Visiblement, sa mésaventure était déjà presque oubliée et, si les sautillements involontaires de sa petite personne sur le matelas étaient correctement interprétés, elle brûlait de repartir à l'assaut les conduites.
Invité
Anonymous
Ouch. La collision entre le crane de Tydjina et le bord de l'ouverture avait été si violente qu'Iki en inspira entre ses dents serrées. Il avait mal pour elle et comme elle se contorsionnait en grimaçant, il s'inquiéta même... un peu. Quelle idée aussi de faire l'idiote dans les conduits en pleine nuit et de venir le surprendre ! Elle l'avait sûrement fait exprès, et dans ce cas là, c'était (presque) mérité. Et puis elle se relevait déjà, preuve que c'était du chiqué. Tout de même, il s'étonnait qu'elle ne soit pas en train de pleurer, et rapprocha sa tête pour confirmer qu'aucune larme ne coulait sur les joues de la chipie. D'habitude les filles, ça pleurait.

Placide, l'aldéraanien laissa l'ondérienne envahir son espace vital et personnel le temps qu'elle reprenne ses esprits. Il lui devait bien ça. Preuve qu'il était prêt à faire des efforts cette fois, il ne releva même pas quand elle nia être une chipie alors que d'habitude, ce débat entre eux durait une bonne minute, souvent plus. Son sabre éclairait bien l'arrière du petit crâne et il avait une vue privilégiée sur la bosse que Tydjina tâtonnait. Heureusement qu'elle avait des longs cheveux pour la cacher, ça ne faisait vraiment pas joli. Au moins elle ne semblait plus avoir trop mal.

Alors qu'il s'apprêtait à réitérer sa demande d'explication, sur un ton un peu plus gentil cette fois, elle tourna la tête vers lui, répondit, sautilla sur son lit, le fixa intensément. Ce ne fut pas correctement interprété et, après quelques secondes où seul le bourdonnement du sabre fut audible dans le grand dortoir, Iki se leva rapidement. Une scène surréaliste lui était revenue en tête : lui en train de dormir, une fille s'introduisant dans la chambre par un conduit, et la fille...

"Lizi, ça... Tyj !" L'expression de son visage ne semblait pouvoir se décider entre la stupéfaction et l'aigreur. Il finit par soupirer et se plaça devant elle, plantant ses yeux bleus dans ceux de la chipie. "Tyj, ça se fait pas d'entrer comme ça dans les dortoirs des garçons la nuit ! Même le jour d'ailleurs, tu peux pas ! Je te signale que tu es une fille, tu aimerais qu'un garçon fasse la même chose dans votre dortoir ? Et tu devrais être en train de dormir, on a entraînement tôt demain matin." Il cessa un moment son acte moralisateur et détourna le regard vers le conduit d'aération. En le contemplant, ses yeux clignèrent plusieurs fois.

Cette fille était folle. Téméraire mais folle. Il désapprouva de la tête en pinçant ses lèvres puis soupira à nouveau. "Allez, remet la grille en place et je te raccompagne. Par les couloirs." Sans attendre que la petite approuve, et de toute manière elle avait intérêt (!), l'aldéraanien fit le tour de son lit pour prendre des chaussettes dans le tiroir gauche de l'étagère et les enfiler - ce qui n'était pas très facile avec le sabre, qu'il éteignit et posa sur le lit.
Invité
Anonymous
Tydjina ne fut même pas surprise de voir que Iki se mettait à pédaler dans la cuve à bacta. Chaque fois ou presque qu'elle faisait un truc ou disait quelque chose, le pauvre garçon y laissait un peu de son flegme et de sa sérénité.
Et invariablement, la crise était suivit d'un long, loooong soupir de lassitude, puis d'une leçon de moralité assaisonnée à la force. Il lui avait fallut plusieurs jours pour s'en rendre compte. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve en train de rédiger une lettre d'excuse aux jedi's décédés lors de l'attaque _ pour implorer leur pardon de leur avoir voler leurs affaires _ elle ne s'était pas doutée que l'alderaanien usait de la manipulation mentale comme d'une extension de lui-même.
Depuis, chaque fois que Iki plongeait ses yeux chocolats dans les siens, Tydjina bandait sa volonté pour dévier la vague. C'était toujours la même, une vague ouaté qui venait doucement engourdir ses pensées, ou celles de Elkim ou de tout autre padawan pas assez sur ses gardes. Parfois la vague était trop forte et le courant l'emportait, mais de plus en plus souvent la fillette arrivait à s'ancrer en elle-même, laissant le flot la contourner et refluer.

C'est d'un air sérieux et pénétré que la petite monte-en-l'air écouta le sermon, mais au fur et à mesure un léger sourire se dessinait sur son visage.

"Rooh Iki, on s'en fiche des filles et des garçons, tant qu'on est pas des grands ça compte pas. Je dormais dans le lit de mes frères quand j'étais à la maison et c'était pas si mal, on se tenait chaud et on était tous ensemble en cas de problème !" Expliqua-t-elle en secouant la tête et en roulant des yeux. Parfois les gens se perdaient en des considérations oiseuses pour pas grand chose. Elle n'avait encore jamais eu l'occasion de parler du métier de sa mère à Iki, mais elle avait l'étrange impression que s'il venait à en entendre parler _ et surtout à comprendre de quoi il retournait _ il rougirait comme une jouvencelle et serait même capable de pousser des cris d'horreurs. Les garçons pouvaient bien venir dans son dortoir danser la bamboula sur son matelas ou jouer à courir tout nu, elle, elle s'en tamponnait l'oreille avec une chaussette.

Chaussette qu'enfilait d'ailleurs Iki, avec semblait-il la ferme intention de faire stopper là ses explorations nocturnes des murs du temple.

"Oh Iki s'teuplait s'teuplait s'teulpait ! Il est pas tard, demain c'est méditation en première heure on sera pas trop fatigué, je veux pas dormir de suite, j'ai pas sommeil. En plus on va pas rentrer par les couloirs, si on croise un chevalier tu pourrais te faire disputer, c'est mieux de retourner par les conduites, comme ça on sait où elles arrivent ? Tu te rends compte de tout ces chemins cachés qui courent tout autour de nous sans qu'on en sache rien ? Oh s'il te plait !" Supplia-t-elle dans un chuchotis, se cramponnant à son pyjama et appuyant son discours par une lippe que n'aurait pas renié un bébé Ewok abandonné sous un porche de Coruscant par une nuit d'orage.
Invité
Anonymous
Dormir dans le lit de ses frères et sœurs ? Doublement inconcevable pour Iki qui d'une part avait été bien éduqué au respect de l'intimité, d'autre part n'avait pas de frère ni de sœur. D'ailleurs, il n'en voulait pas, surtout des sœurs : si elles étaient toutes comme Tydjina, il aurait pu finir fou ! Et si ils avaient besoin de chaleur, ils n'avaient qu'à prendre une couverture chauffante ! C'était mieux que se coincer les uns contre les autres. De toute manière, lui bougeait beaucoup dans son sommeil, donc il avait besoin de place.

Dans la pénombre du dortoir, le garçon enfila sa première chaussette sans heurts. Il en était à la seconde quand il sentit une main tirer un pan de sa chemise de nuit. Sans se retourner, il écouta distraitement la gamine. La tirade l'amusa jusqu'à le faire sourire : déjà elle elle le suppliait presque, et ça il aimait bien. Ensuite, elle avait des arguments qui tenaient à peu près la route. Découvrir des choses cachées lui plaisait beaucoup, même s'il n'était pas prêt à l'avouer. Pourtant, ces efforts méritoires de la petite chipie ne suffisaient pas.

"Chut, tu vas réveiller les autres", murmura-t-il un peu sèchement en se relevant. "Allez, vite vite, referme cette grille". Hélas pour lui, Iki eut alors le malheur de se tourner vers elle et, pire, de la regarder. Cet air si innocent et désespéré le heurta de plein fouet, plus qu'une vague de persuasion n'aurait sans doute pu. Son manque d'expérience avec les sœurs jouait là en sa défaveur : comment pouvait-il résister à ça ? Si elle repartait toute seule dans les conduites et qu'il lui arrivait quelque-chose, ne se sentirait-il pas responsable ? Ne serait-il pas pris par le remords de l'avoir laissée seule et sans protection d'un plus grand ? Il ne pouvait plus fuir ce genre de responsabilités, pas après ce qui s'était passé.

"C'est non. Quand je dis non, c'est non, tu crois que tu vas m'avoir comme ça ? Dépêche-toi de faire ce que je te dis." Les bras croisés, Iki la toisait du haut de son mètre quarante. Son sourire en coin, d'abord imperceptible, s'étirait de plus en plus. "Et si jamais tu repars dans les conduites avec un truc à moi, comme.. je sais pas, mon sabre d'entrainement qui est là" (il pointa du doigt l'arme sur le matelas, à une longueur de bras de la gamine), "alors là.. je serai obligé de te poursuivre." Ses yeux brillaient presque de malice et sa voix se fit bien plus joueuse. "Et ce serait la raclée de ta vie !"

Sans bouger le moindre doigt malgré l'excitation qui montait, il attendit patiemment qu'elle comprenne et surtout, qu'elle agisse.
Invité
Anonymous
Iki n'avait, vraiment, aucune chance. Au-cune. Parce-que si lui n'avait pas de sœur, Tydjina elle avait quatre grands frères en parfait état de marche merci pour eux. Elle n'avait jamais eu besoin de développer l'aspect persuasif de la force qui coulait en elle, car son statut de benjamine en général, de fille en particulier _ et de petite chose mignonne et vulnérable de manière plus globale _ lui avait toujours permis d'enrouler les quatre grands dadais autour de son petit doigt. Les frères s'en défendaient pas mal, elle-même n'en avait peut-être jamais eu conscience, mais elle avait eu dans sa famille un pouvoir au moins équivalent à celui de sa mère.

Lorsque le jeune garçon lui intima le silence et lui ordonna de refermer la grille, elle en rajouta encore une couche dans le pathos, comme si cela était possible, et le pauvre padawan sans défense fut frappé de plein fouet par une technique aussi vil que sournoisement efficace : la petite moue désarmante.

Bon, Tydjina eu bien peur un moment que tout ces efforts n'aient été déployés en vain, mais l'ombre de sourire (puis le sourire véritable) qui s'étira sur la figure de son petit camarade lui fit afficher un air de profonde satisfaction.
Iki n'avait pas plutôt fini de la mettre en garde _ ou de lui donner les règles du jeu, au choix _ que déjà elle bondissait vers le sabre qu'elle glissa dans son pyjama, avant de s'engouffrer dans la conduite. Des années de pratique dans le cambriolage inopiné de ses concitoyens venaient de trouver leur accomplissement en cet instant, pour engager un jeu du chat dans l'épaisseur des murs du temple jedi...

Le bruit de ses pieds nus et de ses mains sur la surface métallique fut bientôt accompagné de gloussements étouffés, alors qu'elle tentait de mettre un maximum de distance entre elle, son poursuivant et la menace du dortoir. Se retournant pour bien vérifier qu'elle était suivie, elle dévoila un sourire en tranche de courge lui faisant au moins trois fois le tour de la figure.

Là, elle avait vraiment l'air d'une chipie.
Invité
Anonymous
Comme Iki s'en doutait, il ne fallut pas très longtemps à Tydjina pour piger où il voulait en venir et désobéir sans effort. Le signal était donné ; celui ou, comme parfois sur Alderaan, le garçon de 11 ans calme, studieux et réfléchi laissait exploser son enfance. Sa figure palote s'illumina de malice et sans attendre ni regarder derrière, le garçon passa par dessus son lit pour rejoindre l'embouchure du conduit. S'y engouffrant, il lança à voix haute droit devant lui, d'une voix aussi grave et menaçante qu'il pouvait obtenir avec ses cordes vocales prépubères : "Tu l'auras voulu ! J'arrive !"

Son sabre était son lien avec la Force, c'était ce qui faisait de lui un Jedi, sans lui il n'était que l'ombre de lui même ! Du moins c'était ce que certains autres padawans pensaient et répétaient souvent. Iki pour sa part, se fichait pas mal de l'arme : il trouvait qu'elle était surtout utile pour éclairer la nuit (mais ça faisait quand même du bruit, et ça n'éclairait pas très loin). Comme il n'y était pas attaché, que Tydjina lui dérobe ne provoquait aucun soubresaut sentimental. C'était un bon prétexte, point. Il ne lui aurait jamais demandé de prendre sa flûte ou son médaillon, qui pour l'une était bien rangée dans son étui au fond d'un tiroir, pour l'autre restait fidèlement accroché à son cou même la nuit.

Le conduit était métallique, assez froid au toucher. Un léger courant d'air circulait, mais Iki se fichait bien de tout ça. Il devait rattraper la voleuse et lui faire payer son acte. Imitant le cri du gundark, il joua des pieds et des mains dans l'étroit couloir pour tenter de rattraper la petite souris qui le semait déjà. Sa petite corpulence avait beau lui donner de la souplesse, il n'avait pas souvent eu l'occasion de s'entraîner à ramper et le regrettait presque. Heureusement, le Temple Jedi semblait attacher beaucoup d'importance à l'entretien de ses conduits et il ne sortirait pas de là trop sale.

Pour les deux premiers embranchements, il était assez près d'elle pour savoir malgré l'obscurité quelle direction prendre. Pour le troisième, juste après une petite pente descendante, Tydjina avait pris trop d'avance. Il passa la tête pour regarder à droite et à gauche, mais aucune trace d'elle. "Où es-tuuuu ?" jubila-t-il. Il n'avait aucun instinct de chasseur comme les gundarks ou les wookies ou plein d'autres, mais il avait la Force ! A quatres pattes, il ferma les yeux afin de tâcher pour un moment de voir clair. Son coeur se calma juste assez pour qu'il ressente un petit frisson sur sa gauche. En tournant la tête, il crut apercevoir une lueur entre le gris et le bleu.

Sa bouche s'ouvrit en un grand sourire, dévoilant deux belles rangées de dents. "Je te voiiiis !" gueula-t-il à gauche, avant de reprendre sa course folle dans cette direction. "Tu ne pourras pas me fuir éternellement !" S'il avait su qu'il pouvait s'entraîner en s'amusant autant... si Maître Lune le tançait pour ce jeu gamin, il pourrait toujours lui dire que ça partait d'une bonne et studieuse intention.

Non.. voilà qu'il se mettait à penser comme la chipie. Ouvrant de grands yeux, il gronda à nouveau et redoubla d'efforts pour la rattraper. Il n'allait pas se faire distancier par une gamine ! Si seulement il pouvait la voir, il la convainquerait tout simplement d'abandonner - mais elle était encore trop loin pour ça.
Invité
Anonymous
On ne pouvait pas dire que Tydjina déployait vraiment beaucoup d'efforts pour échapper à Iki. D'aucun se seraient peut-être sentis oppressé par l'ombre et les parois métalliques, angoissé par la présence d'un poursuivant, mais pas la fillette. Ce genre d'activités faisaient tellement partit de sa vie que même transposées au temple jedi, cela ne bouleversait guère sa sensibilité.
Plongée dans les mêmes circonstances mais dans un milieu naturel, certainement qu'elle se serait roulée en boule pour sangloter de peur. Mais heureusement, tout ici respirait l'artificiel et l'urbain.

Pouffant et galopant dans les conduites, elle s'efforçait juste de maintenir une distance raisonnable entre son camarade et elle. Les grognements et les menaces de holosérie qui accompagnaient les déplacements du garçon lui permettaient de garder une avance raisonnable, sans crainte de perdre son partenaire.
Enfin ça, c'était jusqu'à ce qu'elle ne roule dans une pente qu'elle ne se souvenait pas d'avoir grimpée. Sa glissade lui fit prendre de la vitesse, la mettant brutalement hors de porté de Iki. Se faufilant à gauche à la première intersection, elle se retrouva devant une grille et un couloir perpendiculaire à celui qu'elle venait d'emprunter.
Son camarade étant encore loin, Tydjina prit le temps d'analyser sa situation. Un coup d'œil par la bouche d'aération lui montra une pièce où un jeune jedi _ ou un vieux padawan _ ronflotait dans un sommeil épanouis. Le tunnel sur lequel elle était tombée semblait courir le long d'une série de chambre, et cela éclaira le jeu d'un jour nouveau pour l'enfant, qui éclata d'un rire bref.

"L'as-tu vu, l'as-tu vu, la petite chipieuh, la petite chipieuuh..." Chantonna-t-elle malicieusement, en un murmure qui porta jusqu'aux oreilles de son poursuivant.

Déposant le sabre-laser au sol, la fillette s'enjoignit à respirer lentement. Calmant les battements de son cœur, elle prit silencieusement l'une des voies, s'efforçant de ne faire qu'un avec son environnement, de s'effacer.

Si tout se passait comme prévu, elle allait pouvoir prendre Iki à revers et venir lui chatouiller les orteils dans le noir.
Invité
Anonymous
Après plusieurs minutes dans les conduits, Iki commençait à accuser le coup. Son manque de pratique et son poids jouaient en sa défaveur. Il commençait même à douter de pouvoir rattraper cette petite souris décidément bien filoute. Et pourtant, sa fierté de gamin lui interdisait toujours d'abandonner. Il n'avait pas envie que Tydjina se targue de l'avoir semé auprès d'Elkim, Braan ou les autres, même si ce n'était qu'à mots couverts. Au delà du simple amusement, c'était sa fierté d'homme qui était en jeu, il ne pouvait pas perdre !

Le petit chant de la gamine venait d'assez loin, mais Iki avait l'impression qu'elle murmurait à son oreille, et ses cheveux se dressèrent presque sur sa tête. Elle n'avait pas le droit de faire ça, c'était lui le chasseur, pas elle ! Sentant son cœur battre plus lourdement, il avança avec un peu plus de prudence. A quelques mètres, au sol, se trouvait son sabre, preuve qu'il était sur le bon chemin au moins. Il le récupéra et le remit dans sa poche, puis, comme il ne savait pas quelle direction Tige avait prise, tâcha à nouveau de la repérer.

Après quelques secondes de concentration, l'aldéraanien dut se rendre à l'évidence qu'il ne percevait rien du tout. Aussitôt, une petite boule d'angoisse se forma dans son ventre. Il prit à gauche suivant son instinct et avança le long du couloir, passant une grille d'où s'échappait un ronflement. Il n'eut pas la curiosité de regarder à travers la grille, tout concentré qu'il était sur sa tâche première : trouver la chipie. Plusieurs embranchements suivaient, à courte distance les uns des autres, avec à chaque fois deux possibilités : tourner à droite ou continuer tout droit. A chacun d'entre eux, Iki s'arrêtait et fermait les yeux, tentant de ressentir la présence de sa proie ; puis il continuait son chemin.

Au premier embranchement, rien. Au deuxième, rien. L'angoisse montait, la tension aussi et sa respiration se fit plus audible. Puis, pile au moment ou il se dit que ce serait une bonne idée de regarder par dessus son épaule, il sentit qu'on lui chatouillait la plante des pieds.

"AAAAH !" fit-il dans un hurlement de pure terreur. Brusquement, il se retourna et se cogna au passage la tête contre la paroi du haut. Tout son corps saturé d'adrénaline tremblotait. "Tricheuse !" affirma-t-il sans plaisanter. Il avait eu bien trop peur pour prendre ça à la légère. L'envie d'ajouter "je joue plus" était bigrement tentante, mais il se retint : c'était elle la gamine, pas lui. Alors il calma sa respiration et lui attrapa le bras pour l'empêcher de filer à nouveau. "T'es tombée dans mon piège !" affirma-t-il pour retourner la situation à son avantage, et le sourire lui revint au moins jusqu'à ce qu'une voix inconnue d'homme ne gueule :

"C'est quoi ce bazar là-dedans ?"

Iki fixa de grands yeux abasourdis sur sa nouvelle copine de circonstance. Ça semblait venir de la grille qu'ils avaient tous deux passée. "Oups..."
Invité
Anonymous
L'expérience faisait toujours la différence. Un quidam pouvait toujours venir à bout d'un génie pour peu qu'un nombre raisonnable d'années d'expérience sépare les deux adversaires.
En méditation, sûrement que le jeune garçon enterrait Tydjina, et de très loin encore. Probablement même que les éponges de mer parviendraient à atteindre un degrés de conscience supérieure avant que la fillette n'arrive à cadrer son esprit sur quelque chose d'aussi abstrait que l'élévation spirituelle de son mental... Mais pour ce qui était de faire le canard et de se repérer dans un réduit sombre, elle avait trop de vécu pour laisser place au hasard. Surtout dans une activité qui ressemblait tellement au métier qu'elle avait exercé sitôt qu'elle avait su faire des combos de mots dont la signification permettaient à ses frères de mener leurs petites affaires sans risque.

Lâchée sur un sentier campagnard avec une carte de la région, la petite padawan avait toute les chances de se perdre. Mais dans un labyrinthe de conduites métalliques où la main de l'homme n'avait jamais mis le pied, elle pouvait se recomposer un itinéraire à partir d'indices aussi évident pour elle que hermétiques pour le pauvre Iki.
Si dans l'esprit de son compagnon elle était comparée à une souris, quiconque l'aurait vu arriver sur ses talons aurait parler de chat. Elle avait débouché d'un des couloirs que l'alderaanien avait laissé sur sa droite, glissant un œil avant de se faufiler silencieusement. Dans la pénombre du tunnel, seul son sourire était visible, de plus en plus grand au fur et à mesure qu'elle approchait. En d'autres lieux et en d'autre temps, elle aurait pu inspirer le chat du Cheshire, dont seul le sourire plein de dents flottait dans la nuit....

Le hurlement de Iki, quand elle lui grattouilla la plante des pieds, fut la juste récompense des efforts fournis pour arriver à ce magnifique résultat. Éclatant d'un rire en cascade comme seul les enfants savent en produire, elle secoua la tête avec une belle énergie, démentant toute allégation de tricherie. Elle se laissa facilement attraper un bras, tandis que l'autre lui servait à effectuer une grimace universellement reconnue pour signifier, en substance et avec tout le recul nécessaire pour aborder la traduction d'un tel concept : "mon œil que c'était prévu, je t'ai bien eu."

Mais le beuglement exaspéré qui leur parvint soudain depuis la grille d'aération lui fit plaquer ses deux mains sur sa bouche, comme si par ce geste infantile elle pouvait rattraper le bruit déjà fait. Ouvrant les mêmes grands yeux que son camarade, elle gloussa au commentaire très pointu que la situation venait de lui inspirer, hochant cette fois la tête pour confirmer cette analyse d'une précision redoutable.

En effet, ça oupsait. Et sévère en plus.

"Vite ! Par là !" Murmura-t-elle précipitamment, tout en entrainant/poussant son complice vers une conduite adjacente.
Déjà, le tintement caractéristique de vis tombant au sol résonnait, signe que le dormeur s'apprêtait à venir jeter un coup d'œil dans le réseau d'aération. S'il était probable que seul sa tête puisse passer, il ne valait quand même mieux pas rester à porté.

Les petites mains de Tydjina se démenaient de bon coeur pour enfourner de force Iki dans un tunnel sombre, hors de vu du chevalier, mais le processus était très légèrement compromis par le rire nerveux qui lui secouait les épaules tandis qu'elle se mordait les lèvres pour garder le silence.
Invité
Anonymous
Lui qui s'était promis de ne pas se fier à Tydjina depuis l'incident des objets trouvés... voilà qu'il se laissait pousser et guider. D'accord, elle avait démontré sa supériorité au jeu de cache-cache dans les conduits, mais ça n'en restait pas moins une gamine qui la moitié du temps ne se rendait pas compte de ce qu'elle faisait. La preuve, elle n'arrivait même pas à contrôler son rire.

"Chuuut, sinon tout le temple va finir par t'entendre"
, maugréa-t-il sèchement avec autorité. Sa gorge contredit toutefois son ton lorsqu'elle laissa sortir à son tour un gloussement qui mina sa tentative de calmer la petite. La situation était stimulante, il devait l'avouer. C'était comme dans son jardin lorsque les droïdes assignés à sa sécurité le poursuivaient, sauf que dans le jardin, il connaissait parfaitement les stratégies de ses chasseurs. Là, dans le temple, il était avec des êtres vivants, fait de chair, de sang et d'imprévisibilité. C'était un Jedi qui pourchassait, et il y avait aussi Tydjina à sauver. Il ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer !

Hélas, le tunnel dans lequel la petite l'avait guidé était un cul de sac. "J'croyais que tu connaissais le réseau comme ta poche... ou alors, tu veux nous faire prendre, traîtresse", lui glissa-t-il d'un ton joueur. Impossible de revenir dans le conduit principal, sinon le Jedi les verrait avec sa torche à énergie qui éclairait un peu trop. Soudain, Iki ressentit un léger picotement à la nuque, qui se dissipa après quelques secondes, laissant la place à un cri victorieux : "Des padawans, hein ? Ca ne m'étonne pas. 5-EL !".

"J'crois qu'il nous a vu..." commenta l'aldéraanien pour sa comparse. Quelques secondes après, un petit bruit de pattes métalliques se fit entendre dans le conduit principal. Iki osa jeter un rapide coup d'oeil, et son coeur fit un bond. Le padawan, qui devait être un fondu de mécanique, avait envoyé une sorte de droïde-souris de sécurité avec caméra et lumière intégré à leur recherche. S'il découvrait qui ils étaient, ce serait assurément leur fête. Peut-être même qu'ils seraient renvoyés du Temple ! Son cœur bondissant dans sa poitrine, Iki repencha la tête, tendit la main et poussa. Mais 5-EL était un droïd, tout mécanique et sans vie, et Iki ne parvenait pas à le visualiser correctement. Ainsi le bruit menaçant des pattes métalliques envahissait progressivement leur petit couloir.

Iki se retourna vers Tydjina et lui agrippa les épaules. Nerveusement, il lui murmura : "Écoute-moi, faut qu'on empêche 5-EL d'arriver ici et de nous voir. Tu te rappelles du cours de télékinésie pas vrai ? Si on le fait à deux en même temps, on va y arriver. D'accord ? Jette un oeil et dès que t'es prête, tu le dis. On le pousse à ton signal." En se recollant contre la paroi, Iki ferma un moment les yeux et souffla pour calmer sa respiration. Lui qui s'était promis de ne jamais avoir à compter sur Tydjina...
Invité
Anonymous
Se callant tant bien que mal dans le recoin le plus sombre du cul-de-sac, c'est à dire plus ou moins sous le bras de son partenaire, la fillette haussa les épaules d'un air négligeant, comme si la traque dont ils faisaient soudain l'objet n'était qu'un désagrément mineur.

"Bah tu sais, c'est justement parce-que je connais pas le réseau que je l'explore !" Dit-elle avec la tranquille innocence de celle qui se sait inattaquable sur le plan de la logique pure.

Dans un monde parfait, son plan se serait déroulé sans accrocs : Iki se serait gentiment et silencieusement laissé plier dans le petit réduit, ils auraient fait les canards pendant toute l'alerte, puis seraient retourné en exploration une fois le vil perturbateur rentré dans son petit lit douillet...
Sauf que le vilain empêcheur de faire l'académie buissonnière était un jedi et que lui, la force, il savait s'en servir.

Sentant les cheveux de sa nuque se hérisser, Tydjina étouffa une bordée de juron fort colorés, où il était beaucoup question de la mère du chevalier et de ses relations condamnables et presque contre-nature avec un hutt...

"Et mer... enfin zut oui, il nous a sentit, on fait quoi ???" Demanda la petite fille en se terrant encore plus contre son camarade. Il était plus âgé, plus grand, donc c'est à lui que revenait la tâche d'avoir une idée lumineuse pour les sortir de ce traquenard. En tout cas, c'était comme ça que ça se passait avec ses frères.

Heureusement, Iki prit fermement en main la direction des opérations. Écoutant ses consignes avec des hochements de têtes convaincant à défaut d'être convaincus, la petite fille prit une grande inspiration et calqua sa respiration sur celle du garçon, serrant ses doigts dans sa petite mimine pour se donner du courage et de la force. Tout allait toujours mieux quand on pouvait donner la main à quelqu'un de plus grand et qui savait quoi faire.

"C'est bon." Murmura-t-elle calmement, le ton ferme et décidé. Ses grands yeux noirs fixaient tout à la fois Iki et, derrière lui, l'image floue et indécise de la chose metallique qui se déplaçait dans le couloir latéral... Bandant la Force comme elle banderait un muscle, Tydjina attendit que le robot se rapproche encore un peu, histoire d'avoir moins d'espace à parcourir pour pousser, puis...

"Maintenant !!" Elle libéra brutalement toute son énergie, sentant Iki faire de même. Un padawan avec un peu plus de bouteille aurait facilement pu envoyer 5-L glisser jusqu'à bout de la conduite, à environs 400m. de là... Au lieu de ça, la poussée précise mais un peu faiblarde de Tydjina, associée à la poussée bien virile mais un peu à l'ouest du jeune garçon, transforma la machine en toupie folle.

Sans prendre le temps d'observer cet étrange phénomène giratoire qui risquait à tout moment de faire imploser les gyroscopes de l'engin, la fillette traina littéralement son comparse hors du tunnel, bondissant pour se soustraire à la menace.
Invité
Anonymous
"Wiiiiiiiiiii" protesta le robot-souris en tournant de plus en plus vite sur lui-même. Iki le regarda, d'abord étonné puis assez amusé. Ce n'était pas vraiment ce qu'ils avaient voulu, mais ça leur donnait une occasion de fuir. D'ailleurs, Tydjina ne se privait pas de le tirer et comme il ne voulait pas vraiment se faire déboîter le bras, il suivit le mouvement. "Bien joué, Tige !" fit-il après quelques mètres. Un "piouuuuu" de plus en plus grave le fit jeter un oeil par dessus son épaule, juste à temps pour voir le droïde fouineur s'écrouler sur le flanc.

"5-EL ! Vous me le paierez, petites crapules ! Je vous retrouverai !" gueulait le Jedi, trop grand pour aller récupérer son droïd et visiblement ému. Les remontrances faisaient grincer les dents d'Iki qui n'avait vraiment pas l'habitude d'être considéré comme une crapule. Tydjina déteignait sur lui, y'avait aucun doute. Peut-être qu'il devrait dire à son père de rembourser le Jedi, ou de lui acheter un super droïde à la place de 5-EL... mais ce serait avouer à son père ce qu'il avait fait et ça, ce n'était pas une très bonne idée.

Cette pensée le fit sourire. Puis, sans prévenir, l'enfant d'ordinaire si sage se mit à rire. Son rire se répandit dans le conduit, rebondissant dans les virages, dévalant et remontant les pentes de métal sans effort. Il ne s'évapora qu'au bout de très longues secondes.

Le chemin s'inclinait un peu vers le bas et les deux padawans décidèrent de descendre avec le plus de prudence possible. Ce fut sans compter sur le soudain souffle d'air venant de derrière eux ; probablement un cycle de ventilation qui les propulsa brutalement et sans pitié dix mètres plus loin, là où tout s'arrêtait. Ayant eu le réflexe de protéger sa tête avec ses bras, Iki ne récolta que quelques bosses.

"Ca va ?"
s'enquit-il auprès de la chip... auprès de sa camarade. Il n'y avait qu'une seule sortie et elle était sous eux : une grille comme celle de son dortoir, mais au lieu d'être fixée à un mur, elle l'était à un plafond. En se concentrant un petit peu, yeux fermés, Iki parvint à convaincre les vis de se dévisser et attrapa la grille entre ses mains avant qu'elle ne tombe. Il la posa à sa gauche dans le conduit et essaya de distinguer dans la pièce autre chose que le sol, qui devait être à deux bons mètres. Tout était trop sombre, on n'y voyait rien.

"Bon..."
fit-il à Tydjina avec satisfaction, "on a pas le choix. Faut sauter !" Et sans attendre, il bondit dans le trou qu'il venait de faire, se rattrapant au bord avec ses deux mains. Une fois ses jambes stabilisées, l'intrépide aventurier qu'il était soudain devenu lâcha tout et se réceptionna avec souplesse au sol. Content d'avoir réussi sans même se faire mal, il s'épousseta comme s'il accomplissait ce genre de peccadilles tous les jours puis tendit les bras, confiant : "Vas-y, je te rattrape !" Tige avait un poids plume, ce serait facile, et il ne voulait pas se faire enguirlander si elle se cassait la figure !

Tout à son affaire, il ne sentit pas du tout l'ombre adulte se déplacer dans son dos pour rejoindre tranquillement l'interrupteur de la chambre.
Invité
Anonymous
Toute proportions gardées, et malgré une propension certaine à la moralisation et un manque évident du gène de la filouterie, Iki était un bon garçon. On en ferait peut-être quelque chose si l'académie ne le rendait pas trop sage. Bon, il avait encore ce petit défaut de rester trop longtemps sur les lieux du crime, mais il se laissait gentiment entrainer et suivait le mouvement avec enthousiasme, une fois bien lancé.

Les invectives du jedi par contre donnèrent des ailes à Tydjina. Les maîtres avaient raison de dire que les émotions troublaient le raisonnement : Si l'homme n'avait pas été si préoccupé par son robot _ auquel il semblait d'ailleurs très attaché _ sûrement aurait-il user lui-même de télékinésie pour se faire ramener les fuyard sur un plateau tout le long du tunnel.

Sautillant et galopant tout à la fois, la fillette joignit son rire à celui de son petit camarade, s'engouffrant dans le premier conduit venu sans plus se soucier ni d'itinéraire ni de plan. L'exploration c'était bien, l'exploration à deux c'était vraiment mieux. Sans l'alderaanien, cette expédition aurait été bien moins intéressante !
Lorsque la pente devint trop raide, elle se résigna à lâcher la main de son complice et, usant de tout ses appuis, chercha à descendre sans trop prendre de vitesse et risquer de dégringoler lamentablement.

Les deux padawans avaient presque trouvé la technique, quand un déclic et un vague chuintement s'étaient fait entendre.

"Oh oooooh..." Avait à peine eu le temps de prononcer la gamine, avant qu'un violent courant d'air ne les décroche de la parois pour les précipiter beaucoup, mais alors beaucoup plus bas.
Réagissant au quart de tour, Tydjina s'était roulée en boule pour amortir sa chute. En oubliant de prendre en compte la variable Iki dont un coude ou un genou, ou toute autre partie pointue et solide, vint heurter la bosse cyclopéenne qui lui décorait l'arrière du crâne. Si le premier coup n'avait causé qu'une ecchymose, le second venait de réussir à la faire saigner.

Pour la seconde fois de la soirée, la fillette vit trente-six chandelles. Atterrissant un peu comme une crêpe, il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Couchée sur le côté avec un début de migraine, elle regarda son compagnon dévisser et libérer le chemin dans un état de complet hébètement.

"Tu vas réussir à sauter sans te faire mal ?" Chuchota-t-elle, surprise et admirative. Dans son idée, Iki était un cérébral, pas un gars capable de prouesses athlétiques. Aussi, le voir se pencher résolument sur le trou béant et se jeter, lui fit-elle éprouver une bouffée de tendresse pour ce garçon qui ressemblait de plus en plus à un grand frère tout à fait potable.

Suivant le mouvement, elle se suspendit de la même façon, aussi peu attentive aux ombres en mouvement que son confrère. Mais ce qu'elle ne manqua pas de remarquer, c'est la lumière crue qui inonda subitement la pièce du conseil...
Prise dans les néons comme un mynock dans la lampe d'un fusil-blaster, La fillette ouvrit de grands yeux effarés avant de se mettre à pédaler furieusement dans le vide pour se hisser en sécurité, obéissant ainsi à ses plus bas instincts.

Instincts rapidement contrariés d'ailleurs par la loyauté qu'elle éprouvait pour son complice. Penchant rapidement la tête par le trou de l'aération, elle observa le maître jedi qui les regardait tour à tour, les bras croisés et l'air moyennement commode. La figure à l'envers, les cheveux dans tout les sens et légèrement poisseux de sang, elle offrait vraiment un drôle de spectacle. Jetant un regard furtif vers Iki, elle tenta de de lui faire comprendre que son salut passait désormais par un silence obstiné.

"Puis-je savoir ce que deux padawans font dans le plafond de la salle du conseil, au lieu de dormir ?" Demanda le maître en fronçant des sourcils broussailleux.

"On est pas deux, c'est que moi..." Commença Tydjina contre toute forme de logique. "J'y ai volé son sabre-laser, alors il a été obligé de me suivre pour le récupérer." Expliqua-t-elle, le regard ruisselant d'innocence, tout en s'efforçant de garder un esprit limpide. Après tout c'était la vérité, ou du moins peu s'en fallait, non ? Si Iki gardait son sang-froid, lui pouvait encore rejoindre son lit sans problèmes !
Invité
Anonymous
La langue tirée entre les lèvres, Iki ajustait sa position pour que Tydjina lui tombe bien directement dans les bras. C'était mieux de ne pas la rater pour ne pas miner la confiance qu'elle portait en lui. L'aldéraanien aimait assez qu'elle lui fasse confiance, qu'elle s'extasie devant ses modestes prouesses, qu'elle se tourne vers lui quand il y avait besoin de décider, qu'elle lui serre les doigts quand elle avait peur. Enfant unique, il n'avait jamais vécu ça sur Aldéra, et il avait la bizarre et illogique impression que ça lui avait manqué.

Et la lumière fut, presque aussi terrifiante que l'obscurité. Iki tourna vivement sur lui-même et s'arrêta en face du... maître. Il avait une moustache très noire encore plus épaisse que ses sourcils, le visage allongé et des yeux assez globuleux. Iki était paralysé, les bras tendus dans le vide, pris au piège au beau milieu de la salle du conseil, là où se tenaient d'habitude les Jedi qui venaient s'adresser aux dirigeants de l'Ordre. Il n'y avait aucune issue, aucune cachette et l'aldéraanien se sentit très mal. Il avait chaud et, en même temps, il frissonnait.

Au moins Tydjina allait-elle pouvoir s'échapper, pensa-t-il. Mais lorsqu'il revit passer la tête de la chipie dans le trou du plafond, il comprit qu'elle ne le laisserait pas. Cette marque de soutien lui redonna un peu de courage, assez pour replacer ses bras le long de son corps. Elle avait du rouge dans les cheveux : s'était-elle blessée ? Où alors, c'était lui quand il l'avait recognée ? Il fallait l'emmener à l'infirmerie. Mais à quoi avait-il pensé en autorisant cette expédition ? C'était dangereux, et ça aurait pu encore plus mal se passer ! On lui avait appris à être prudent, mais depuis qu'il était arrivé au temple jedi, c'était comme si ces leçons étaient devenues un simple bruit de fond, un bourdonnement presque imperceptible. Souvent il l'ignorait ; Parfois il le percevait et ça le dérangeait.

Le maître écouta l'explication de Tydjina, puis se tourna vers lui, les bras toujours croisés. "Est-ce qu'elle dit la vérité ?"

La bouche ouverte et le regard fébrile, Iki fixa Tydjina en haut, puis le maître moustachu, puis Tydjina puis le maître. Il déglutit ostensiblement avant de baisser la tête : "Non. Elle m'a rien volé." Il se fit tout petit, inspira et releva les yeux juste assez pour observer la réaction de l'adulte. "C'était mon idée de.. d'aller dans les conduits d'aération. J'voulais juste voir comment c'était et puis.. alors je l'ai convaincue de venir avec moi. Avec la Force."

De longues secondes passèrent, pendant lesquelles le maître les toisa l'un et l'autre. Puis il décroisa les bras et, de sa voix grave et autoritaire, répondit : "Tu as vraiment l'air coupable. Si tu dis vrai, le Conseil sera informé de ce que tu as fait et décidera d'une sanction. Elle sera exemplaire, je peux t'en assurer. Se servir de la Force pour manipuler d'autres padawans... je ne te félicite pas."

Pendant que le Maître était occupé à faire descendre Tydjina par lévitation, Iki serra les dents. Être honnête : encore une autre leçon qu'il trahissait. Mais il y avait peut-être des choses qui valaient la peine de mentir. Son regard incertain se posa sur la fille sans qui rien de tout ceci ne serait arrivé et dont les pieds touchèrent tout doucement le sol. Avec la lumière, on voyait bien qu'il y avait plus de deux mètres de hauteur du sol au plafond. "J'suis désolé, Tige", bredouilla-t-il, presque étonné lui-même de la sincérité qu'il y mettait. "Tu auras tout le temps d'être désolé demain et les jours suivants. Pour l'instant, je vous raccompagne dans vos dortoirs respectifs", trancha le Maître qui se dirigeait déjà vers la porte sans un regard pour eux.

Iki en profita pour murmurer à sa copine, l'air très sérieux : "Dis rien."
Invité
Anonymous
Heureusement que le maître ne regardait pas en direction de Tydjina durant la confession de Iki, sinon tout les accents de sincérité dont le garçon avait usé n'auraient strictement servis à rien. Au fur et à mesure que le gosse déroulait sa pelotte, la fillette avait ouvert de grands yeux tout bêtes et une bouche à gober des mouches en plein vol.

Il mentait. Il mentait pour la protéger. C'était un chou. C'était le plus chic des padawans. C'était... C'était un sinistre crétin !!!!! Elle avait juste dit la bonne dose de vérité pour que son mensonge passe tout seul : personne n'aurait contesté qu'elle soit capable de voler, par taquinerie, les affaires d'un camarade. Il aurait suffis que Iki se taise et il aurait été tiré d'affaire, mais non ! Il avait fallu qu'il ouvre sa mouille et qu'il s'accuse de trucs vraiment moche, risquant ainsi une punition encore plus pire que s'il avait seulement admis avoir voulu faire une petite ballade nocturne.

Se laissant soulever et déposer au sol comme vulgaire une poupée de chiffons, la gamine jeta un regard complétement halluciné à son complice, abasourdie par ses excuses. Pendant que le maître inspectait la conduite, à la recherche d'autres récalcitrants, elle mima de son index sur sa tempe tout le bien qu'elle pensait de son intervention. Inutile d'être un expert en xénolanguages pour comprendre qu'elle le croyait complètement attaqué de la cafetière.

Lorsqu'il lui demanda, mortellement sérieux, de se taire, elle lui rendit son regard, avant de soudain se cramponner à lui dans une étreinte façon doudou. Ses petits bras serrés autour de sa taille, la figure enfouie dans son haut de pyjama, elle soupira tout en secouant négativement la tête. C'était tout simplement hors de question. Une punition pour mensonge, c'était toujours moins terrible qu'une punition pour manipulation mentale de ses petits camarades...

Se décollant de son partenaire d'aventure, Tydjina couru sur les talons du maître qui s'éloignait et agrippa à un pan de son manteau pour l'obliger à l'écouter. C'est avec un peu de surprise et semble-t-il beaucoup d'exaspération, que le chevalier se retourna, lentement, vers la petite chose qui faisait tant de bruits.

"Maître, c'est pas juste que Iki se fasse emmer...heu engueu... Enfin punir quoi ! Il m'a pas du tout manipulée ! C'est moi qui suis allée dans sa chambre par la conduite. Lui il m'a fait la leçon en disant que s'était pas bien, mais j'ai pas voulu l'écouter et je l'ai obligé à me suivre, je le jure que c'est vrai ! Il veut pas que je me fasse attraper, mais en vrai c'est pas lui le méchant, c'est moi !"
Invité
Anonymous
"Ah. Tu l'as obligé par la Force aussi, je présume ? Je ne savais pas de si jeunes padawans étaient de si grands spécialistes de la Force !" railla le Maître qui, à en juger par ses dents serrées, n'appréciait pas particulièrement qu'on se moque de lui. Derrière, Iki se prenait la tête entre les mains. Il avait pensé que le câlin de Tydjina était pour le remercier de son sacrifice et en avait même été assez ému, surtout qu'il n'en avait pas l'habitude. Mais voilà qu'elle remettait les pieds dans le plat tout de suite après ! Elle ne se rendait pas compte qu'il risquait beaucoup moins qu'elle ? Il était fils de sénateur, lui, pas fille de.. d'ailleurs, il ne savait même pas ce qu'elle faisait sa mère à Tige, mais c'était sûrement une position moins influente que sénateur !

"Maître, c'est...


"Je ne veux plus vous entendre", gronda l'adulte de sa voix de baryton, ce qui fit rentrer les épaules de l'aldéraanien. "Vous serez punis tous les deux et je rajouterai mensonge volontaire à la liste de vos fautes. Vos Maîtres seront avertis, si vous en avez... ce qui serait bien étonnant." Iki ouvrit aussitôt la bouche pour protester mais aucun mot n'en sortit. Ce n'était vraiment pas une bonne idée, le maître jedi n'étant pas sa mère. Hélas, l'argument de 'l'entrainement' qu'il avait eu au début de leur aventure lui semblait un peu nul maintenant. Peut-être qu'il parviendrait à sauver sa peau en disant toute la vérité à Maître Lune, qu'il savait bien plus conciliant (et beaucoup plus poilu) que ce moustachu là. Mais Tydjina n'avait pas encore de Maître vers qui se tourner.

Inquiet, Iki offrit une main de soutien à sa copine pendant leur procession jusqu'au dortoir. Leur situation n'était pas reluisante et pourtant, il n'arrivait pas vraiment à regretter tout ce qui s'était passé. "On se sera bien amusés quand même, pas vraie chipie", glissa-t-il affectueusement à l'oreille de la petite, avec un petit sourire au coin des lèvres. Le sourire disparut dès qu'ils croisèrent à la sortie d'un coude un grand jeune homme de type humain, pas très costaud, en tenue de nuit, avec dans ses bras la carcasse inanimée d'un droïd.

"Vous !"
s'exclama le dadais et Iki crût bien que cette fois ils étaient cuits.
Invité
Anonymous
Tydjina n'aimait pas les jugements expéditifs, l'injustice, et surtout qu'on se fiche de sa gueule. Or, que ce soit parce-qu'il était fatigué ou parce-qu'il était naturellement d'humeur maussade, le maître réunissait ces trois tares.
Profondément agacée de se faire railler et de voir qu'en plus Iki était quand même puni, la fillette se renfrogna et crucifia du regard leur tourmenteur, esquissant un geste d'une vulgarité terrifiante mais qu'elle avorta rapidement en serrant les poings.

S'imposant un calme relatif, prenant une grande inspiration pour apaiser sa colère, la gamine laissa son compagnon lui prendre la main, puis tira la langue au dos du maître qui les précédait. Ça n'était pas grand chose, mais ça soulageait quand même drôlement !

"Je suis désolée... C'est ma faute, je t'ai fais du chantage affectif, j'aurais pas du t'obliger à me suivre..." S'excusa en murmurant Tydjina, qui se sentait bien morveuse d'avoir entrainer son copain dans ce traquenard. "... Mais c'est vrai qu'on s'est bien marré !" Dit-elle en rendant son sourire à Iki.

Surprise de voir son camarade grimacer, elle suivit son regard et poussa un gémissement étouffée. En plus du mensonge et d'avoir découché, ils allaient maintenant être accusés de destruction de bien privée !

Il ne leur restait plus qu'une chance...

Appelant à elle toute l'expérience durement accumulée de par son statut de benjamine d'une famille pauvre, Tydjina se composa un vrai visage de Cosette : La lippe tremblotante, ses grands yeux pleins de larmes, les épaules voutée, secouant la tête en une muette supplication, elle était une vivante icône de la détresse la plus noire.
Restait juste à espérer que les jeunes jedi's férus de robotique soient un minimum sensible au chantage affectif...

"Vous...je... vous heuuu.." Bredouilla le propriétaire de 5-L au fur et à mesure que le menton de la fillette se mettait à trembler. Visiblement, lui aussi n'avait jamais eu affaire à une petite sœur professionnelle. "...Merci de m'avoir aidé à retrouver 5-L." Abandonna-t-il finalement en esquissant une grimace dégoutée, avant de tourner les talons en soupirant et en serrant son robot contre son cœur. "Bonne nuit maître."
Invité
Anonymous
"Minute, padawan !" tonna le Maître. Le grand dadais, cet effronté, n'allait pas s'échapper comme ça. "Vous n'avez pas à traîner dans le temple la nuit. Si vous étiez avec eux, je vous sanctionne également."

Le jeune homme s'arrêta et, dos tourné aux autres, sembla réfléchir intensément. Finalement, il réagit : "Ecoutez, MaîNon, je n'écoute plus un seul padawan ce soir ! Vous n'avez aucune excuse." Poussant un soupir théatral, le Maître de 5-L se retourna et afficha un air tout à fait désolé aux trois autres. Là, Iki crut qu'il allait dire la vérité, qu'ils étaient cuits, trop cuits, voire un peu carbonisés, et il serra un peu plus fort la main de Tige.

"Si, vous allez écouter"
, répondit-il, et la tranquillité de son ton perturba assez le Maître pour qu'il se taise. "D'accord, vous avez pris ces deux là en train de fouiner dans le temps la nuit. Mais en bons et jeunes padawans bien serviles et impressionnables, ils n'ont pas eu le courage ou l'effronterie de vous poser la question : et vous, Maître ? Que faites-vous à cette heure dans la salle du Conseil ?"

"Je trNonon, pas la peine de répondre. Je sais ce que vous faisiez. Petit coquin !" Le padawan eut un rictus de pure mesquinerie, ce qui acheva de décomposer la figure du Maître. En le regardant bien, Iki pouvait jurer qu'il transpirait un peu de la moustache. "Mais.. elle.. comment savezComment je sais ?" Le sourire du jeune homme s'agrandit tandis que sa main caressait la tête de 5-L comme s'il s'agissait d'un petit animal duveteux. "Je l'ai vu, c'est tout."

Le silence plana pendant un court instant. Iki ne revenait pas de ce retournement de situation : un padawan qui clouait le bec à un maître et sans même avoir peur des conséquences. L'aldéraanien était un peu jaloux de ce grand si sûr de lui, qui fut le premier à reprendre la parole : "Donc, je ne vous ai pas vu, vous ne m'avez pas vu. Et puis..." Son regard s'abaissa sur Tydjina et Iki et son ton se fit plus sournois : "Ces deux-là... je me charge de les punir. Le Conseil n'est pas obligé d'être au courant si vous souhaitez garder confidentielles vos.. activités nocturnes, Maître."

Le vieux moustachu se redressa, tendu et droit. Ça se voyait qu'il fulminait à l'intérieur et Iki, qui n'avait pas tout compris, pouffa quand même en jetant un regard complice à Tydj. "Allez-vous en, tous les trois", ordonna le vieux avec le semblant d'autorité qu'il lui restait, mais ce fut lui qui fit volte-face pour s'échapper. Iki sentit tous ses muscles se décontracter d'un seul coup et il poussa un grand soupir de soulagement, des yeux à la reconnaissance éternelle levés vers leur sauveur.

"Ne me remerciez pas trop vite, petites crapules", fit l'autre avec sévérité. "Je vous ai tiré des griffes de Maître Surgen et vous m'en devez une belle. Alors tant pis pour le soi-disant repos nécessaire à l'équilibre d'un bon padawan, vous allez m'aider à réparer 5-L. Suivez-moi." Et, attendant de s'être retourné pour sourire, le propriétaire du robot-souris ouvrit la marche.
Invité
Anonymous
Quand la réprimande claqua, Tydjina sentit tout ses espoirs s'envoler et son visage se décomposer. Chaque tentative pour se sortir la tête du compacteur à ordure semblait conduire à une catastrophe diplomatique encore plus terrible que celle à laquelle ils tentaient d'échapper.
En plus de Iki et d'elle-même, voilà qu'un autre padawan se faisait punir et sous un prétexte complètement fallacieux qui plus est... Mais qu'est-ce qu'il avait donc à être sur les dents comme ça maître moustache ?? Habituellement, ce genre de comportement illogiques et quasi-hystérique était plutôt l'apanage des grandes filles au mauvais moment de leur cycle, pas d'un maître jedi censé exercer un contrôle absolue sur ses émotions.

Serrant convulsivement la main de son compagnon comme lui le faisait, la fillette hoqueta de surprise en entendant le troisième larron couper la parole du maître et, mieux encore, lui couper le sifflet. Ah ça oui, ils ne se l'étaient pas demandé ce qu'un maître faisaient au beau milieu de la nuit dans la salle du conseil. Il n'était même pas venu à l'esprit de la gamine que cela ne soit pas normal ! Il y avait tant et tant d'usages à retenir, qu'elle n'était pas sûr de pouvoir jurer qu'un maître ne restait pas la nuit pour tenir les murs de cette pièce et tenir compagnie aux cafards... Sauf que visiblement, ce n'était pas que cas.
Le dialogue étrange et presque surréaliste qui s'ensuivit éveilla chez Tydjina une curiosité dévorante. Jetant un regard à son copain, elle se demanda si lui comprenait quelque chose, mais il semblait encore plus perdu qu'elle.

Cela ressemblait furieusement à une sorte de chantage cependant. Et ce "Elle" qu'avait prononcé le maître. La fillette se demanda soudain si les jedi's avaient le droit d'avoir des hum... Bonnes amies. Et dans le cas contraire, elle espérait juste que le "Elle" en question était une brave jediette avec un fétichisme torride pour les moustaches et non une collègue de maman. Ou pire, maman elle-même venue prendre des nouvelles de sa fifille !
Non parce que ça allait bien qu'elle l'ai noyée de consignes avant son départ comme si elle n'avait été qu'un bébé, elle allait pas en plus venir jusqu'à l'école lui fiche la honte devant tout le monde, en allant vérifier qu'elle se lavait bien derrière les oreilles ou quelle changeait bien son petit linge tout les jours !

Sitôt que le maitre eut tourné les talons, la moustache fulminante, elle fit écho au soulagement éprouvé par Iki. Surtout que bien que le jeune homme les tienne en son pouvoir, la contre-partie demandée était plutôt raisonnable. Réparer le petit robot pouvait même s'avérer être amusant. En tout cas, sûrement plus enrichissant que la mercuriale initialement prévue par Surgen.

Toujours main dans la main, les enfants suivirent le grand padawan, Tydjina se chargeant complaisamment de poser toutes les questions qui s'agitaient sous son crâne et celui de son compagnon.
La seule à laquelle ils obtinrent une réponse claire fut le nom de grand dadais, Kewitz, qui prenait des airs de conspirateur en posant son index sur ses lèvres chaque fois qu'était évoqué ce qu'il avait bien pu voir dans la salle du conseil. Mais au moins avaient-ils échappé à une punition et appris à changer une paire de gyroscope sur un robot-souris.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn