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Les yeux en l'air, Iki regardait la navette qui venait de les déposer regagner le ciel de Dxun en vrombissant. La brume était si condensée qu'on ne voyait même pas Ondéron, et bien trop tôt, c'est la navette elle-même qui disparut. Une pluie lourde et tiède se mit alors à tomber sur eux, cognant sur les larges feuilles des grands arbres à l'orée de la petite clairière, frappant le sol meuble, leurs tenues de padawan et leurs bottes. L'air chaud était chargé de senteurs végétales et il fallut un peu de temps à Iki pour s'y habituer.

Il porta la main à sa ceinture : son sabre d'entraînement y était toujours accroché, et même s'il ne désirait pas s'en servir, le sentir sous ses doigts avait quelque-chose de très rassurant. De l'autre côté se trouvait le traceur que Maître Lune lui avait donné. Il le détacha, le prit dans sa main et tendit le bras en faisant plusieurs tours sur lui-même. L'objet produisait un bipbip qui variait en fréquence et en vitesse selon la position de son porteur. Les yeux rivés sur le petit écran, Iki ralentit son manège jusqu'à s'arrêter complètement dans une direction qui ressemblait à toutes les autres.

"C'est par là", annonça-t-il à son compagnon. Il évacua l'eau de l'écran avec sa main et remit le traceur à sa ceinture. En levant les yeux vers les arbres hauts et touffus prêts à les accueillir, il déglutit. La réalité de sa situation venait de le frapper. Ca y'était. Ils étaient au beau milieu d'une grande jungle humide sur une immense planète peuplée de créatures à la sociabilité douteuse. Le ciel s'obscurcissait de minute en minute. Maître Lune et Maître Kain n'étaient pas là, ils étaient seuls et ne pouvaient compter que sur eux-mêmes pour accomplir la 'mission'.

"Bon... On va y aller", fit-il à Elkim d'une voix qu'il voulait assurée. Un long rugissement passa par la clairière, faisant taire la pluie pendant deux secondes. Les pieds d'Iki restèrent rivés au sol, ses poings crispés, et les deux padawans prenaient tranquillement l'eau. De toute manière, il pleuvait tout le temps sur cette planète, et c'était impossible de ne pas finir trempé. "Euh... tu veux passer devant ?" demanda le brun avec un sourire crispé. Mieux valait faire croire à une concession polie qu'avouer derechef sa peur.

Au moins n'était-il pas tout seul, mais il se demandait bien en quoi la présence d'Elkim devait le soulager. Le hapan avait 11 ans et quasiment aucune expérience, tout comme lui. Même à deux, ils ne vaudraient pas grand chose face à une meute de maalras. Ils ne se connaissaient même pas si bien que ça ! Mais lorsqu'Iki avait fait part de ses réserves aux Maîtres, Maître Kain avait insisté et Maître Lune, d'habitude prompt à expliquer, s'était contenté de lui rappeler l'importance de ce qu'il avait déjà appris.

Lui et Elkim. Non, ça ne le rassurait toujours pas.
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C’était tout simplement géant. L’idée que Maître Mike, qui l’avait pris son aile depuis quelques temps, puisse lui faire assez confiance pour l’envoyer en mission lui donnait des ailes. A peine s’il avait écouté les recommandations de son Maître tant il ne tenait pas en place. Il avait ensuite fait son « sac » avec le plus grand soin, prenant, en plus de son sabre laser obligatoire et de l’attirail traditionnel, un petit couteau multi-usage et une bobine de ficelle bien solide. Il regrettait de n’avoir pas pu prendre une grosse bâche de toile mais, après réflexion, il s’était dit que ce ne serait pas assez discret. Ils dormiraient dehors , il le faisait souvent sur Hapes.

Ouais parce que ce qui était encore plus cool dans cette histoire d’aventure et de conquête, c’est que non seulement il n’était pas seul, mais en plus, son binôme était Iki. Le type avec lequel il était venu au temple. Et ça, c’était vraiment bien. Parce qu’Iki, lui, il était intelligent et pourrait commander. Franchement, cette excursion, ça allait décaper !

Bref. Le départ, les briefings, tout ceci s’était passé pour le gamin dans la plus grande impatience. Et maintenant ils y étaient. Deux pré-adolescents plongés dans la boue d’une lune hostile, entouré par la jungle, guettés par des dangers inconnus…enfin qu’il n’avait pas pris la peine de connaître, à la recherche d’une statuette perdue comme dans les ballades au coin du feu. Il posa sa main sur son sabre laser. Et le vaillant Jedi allait franchir le fleuve en fu…


"C'est par là", annonça tranquillement son ami, le coupant sans la moindre vergogne en plein dans son délire héroico-merveilleux. Elkim le regarda une seconde sans comprendre puis sourit avant de lui emboiter le pas. C’était sur. Se retrouver sous la flotte, sur une terre étrangère et humide, entourés d’immenses arbres luxuriants était moins drôle mais bon. Rêver n’allait pas avancer leurs affaires, c’était sur. Comme souvent, son pote avait eu bon.

"Bon... On va y aller". Le blondinet sourit et fit un chignon de sa natte qui lui collait à la nuque. Un rugissement se fit alors entendre, recouvrant la pluie et lui donnant un délicieux frisson de peur. C’était génial. On n’avait pas ça sur Hapes. Trop de Pro-humains et d’organisation pour laisser passer des machins capable de produire des trucs pareils.

« T’as entendu ? J’parie que c’est vert avec six pattes, des crocs qui sortent de la bouche et qu’il lance des pointes venimeuses comme des sarbacanes ! »

Il sourit alors à son ami qui avait l’air vachement moins content que lui et lui fit un signe de la tête encourageant. Ils ne pouvaient de toute façon rester là. Même si Iki semblait ailleurs.

« Hey, Iki ! T’es dans la lune ? »

Il lui sourit à nouveau, accentuant le tout d’un clin d’œil pour bien montrer qu’il plaisantait. Puis, d’un pas assuré, il suivit la piste dans la forêt, vaguement dans la direction indiquée par son ami. La nature ne semblait pas plus hostile envers eux qu’envers n’importe quel intru et, même si la peur et l’humidité commençaient à avoir raison de sa carapace d’optimisme, l’adrénaline continuait à maintenir l’humeur d’Elkim au beau fixe.

« Par contre si je suis devant faut ptet que je garde le truc qui guide non ? Parce que si y a un crois…oh ! »

Il s’arrêta brusquement devant un machin étrange.

« C’est quoi ce truc, tu sais ? C’est vivant ou mort ? »

Y avait pas à dire, être avec Iki serait super utile.
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Le sourire et la voix d'Elkim, pleins d'entrain et de bonne humeur, finirent d'inquiéter Iki. Soit le blondinet avec qui il devait 'coopérer' était fou de ne pas prendre leur situation au sérieux, soit il était idiot parce qu'il ne s'était pas renseigné sur les dangers de cette jungle. L'aldéraanien, lui, avait bien pris le temps de s'informer dans la bibliothèque du Temple avant de partir, assimilant ce qui (et qui) pourrait potentiellement entraver leur mission.

Quelque part, Iki était envieux de la témérité que montrait le hapien. Ce dernier allait même jusqu'à stimuler leurs imaginations en décrivant un monstre à partir du simple cri qu'ils avaient entendu. Le brun inspira pour se donner du courage et répondit le plus sereinement possible : "Non, c'est un drexl. Ils sont violets, ils volent et ils ont des dents coupantes aussi grandes qu'un bras." Sa propre voix fit grossir la boule d'angoisse dans son estomac. A vrai dire, il n'était même pas sûr que le cri correspondait à celui d'un drexl. Il était juste sûr que ce n'était pas un cri de bienvenue. Et puisqu'ils n'étaient pas les bienvenus, repartir était une très bonne possibilité d'action.

« Hey, Iki ! T’es dans la lune ? »

Le clin d'oeil tout guilleret d'Elkim provoqua un froncement de sourcils perplexe chez l'autre padawan, qui le regarda partir en direction de la jungle sans bouger. Quand il réalisa qu'il allait finir tout seul au beau milieu de la clairière, Iki rattrapa le hapien en petites foulées. Il faillit même lui rentrer dedans parce que l'autre venait de piler net. Avec prudence, le brun posa une main sur une des épaules de l'éclaireur et passa la tête par dessus l'autre. Iki frissonait. La pluie gouttait de ses cheveux, dans sa nuque, sous sa tunique, le mettant définitivement mal à l'aise.

"Un maalraa". Il avait espéré ne pas en rencontrer mais puisqu'il y en avait un là, ses yeux en profitaient pour admirer la créature, fascinés et terrifiés à la fois. Le félin quadrupède aux méchants crocs, lorsqu'il était debout, ne dépassait pas un mètre de hauteur et deux de longueur. Celui là était mort, à l'évidence, vu sa position couchée improbable. En observant bien, on voyait même que du sang avait coulé d'une blessure au flanc et s'était répandu dans l'herbe alentour. "Quelqu'un l'a tué, et c'est pas une autre créature", reprit-il d'une petite voix murmurante avant de jeter un nouveau coup d'œil alentour, les yeux ronds comme des billes.

"On est pas seuls."

Quelques secondes interminables plus tard, passées à écouter la pluie tomber, le padawan se remit à respirer. Maître Lune allait devoir se justifier ! Risquer ça vie comme ça, c'était pas dans le contrat. Même s'il n'avait pas signé de contrat. Il déglutit et ferma les yeux, se forçant à raisonner dans sa tête : un maalraa mort, donc d'autres pas loin puisqu'ils chassaient en meute. Une créature humanoïde ou primitive qui savait utiliser une arme tranchante ou de jet. Elkim. Lui. La mission. L'artefact. Le traceur.

Après s'être forcé à respirer calmement, il reprit l'ustensile en main et confirma la direction vers laquelle se trouvait leur objectif. "Vaut mieux pas rester ici", fit-il à Elkim sans prendre la peine de partager son raisonnement. "Vas-y, je te suis. Peut-être que les arbres vont nous protéger de la pluie. Et je garde le traceur, c'est à moi que Maître Lune l'a donné." Il fallait bien qu'il sorte une excuse un peu bidon pour le conserver ; Le bipbip à peu près régulier que produisait l'engin était ce qu'il y avait de plus tranquillisant à portée de main. Et en plus c'était vrai : c'était à lui que Maître Lune l'avait donné. Il en était donc responsable.

Déjà, au dessus de leurs petites têtes, le ciel brumeux s'obscurcissait.
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Bon, c’était sur maintenant, Iki était de mauvais poil. Cette nouvelle failli saper le moral du jeune blond, avant qu’un haussement d’épaule déçu ne lui redonne le sourire. Il ne se souvenait pas vraiment avoir vu son compagnon sourire. Pas vraiment en tout cas. Il était donc stupide de s’inquiéter, son ami était sombre de tempérament, pas d’humeur. D’ailleurs, il entra dans son jeu, essayant de le faire sourire en parlant d’un animal presqu’aussi effrayant que le sien, lui donnant même un nom pour le rendre encore plus réel. Mais il ne se laisserait pas prendre. Non non. Et même si le Derelx existait pour de vrai et bien il était Jedi et ce ne serait sûrement pas aussi dangereux que… enfin probablement pas.

N’ayant aucune envie de penser ou de réfléchir, il se mit en marche, le sourire aux lèvres et une chanson dans la tête pour rythmer ses pas. Il avançait régulièrement sur le chemin, faisant de son mieux pour ignorer la chaleur et l’humidité ambiante. Il aurait quand même du prendre la toile parce que la belle étoile sous cette flotte allait être impossible. Surtout que si lui avait l’habitude du camping, il pariait que son camarade, lui, préférait le confort. Ce qui était normal. Il se souvenait bien lui. Les intellectuels dans les villes, les manuels à la campagne. Le bon sens Hapan dans toute sa splendeur. Fallait vraiment être un Jedi pour tenter comme ça de changer l’ordre des choses. Bref.

Elkim était donc en train de marcher et de penser tout haut lorsqu’une forme étrange sur le sol retint son attention. Les plantes de la jungle faisaient régner une douce pénombre qui l’empêchait de voir correctement ce dont il s’agissait. Cela n’avait pas l’air dur, ni vraiment mou, un peu comme des mousses sur un rocher, sauf que ce n’était ni vert, ni gris. A première vue, cela ne bougeait pas mais on n’était jamais sur de rien. Les serpents qui avaient l’air mort ne l’étaient que rarement. Il attrapa un bâton, prêt à titiller le machin lorsqu’Iki, plein de sagesse, lui expliqua ce dont il s’agissait. Il sourit. Il savait bien que son copain était génial !


« Ca veut dire qu’il y a des gens ici ? Trop cool. Ils vont ptet pouvoir nous aider ! Tu crois qu’on pourra troquer un vrai repas contre un peu d’aide ? On n’ira pas loin si on est crevés. »

L’idée que celui qui avait tué le Maachin pouvait être un ennemi l’avait bien sur effleurée mais il préférait garder un œil optimiste sur la situation. De toute évidence, la bestiole était dangereuse, ou en tout cas, Iki la considérait comme telle et donc Elkim aussi. Et les ennemis de nos ennemis sont nos amis non ? Enfin, peu importait. Le truc, c’était que le soleil allait bientôt éclairer l’autre moitié du satellite et comme ils n’avaient pas de quoi s’y rendre, il allait falloir monter un camp avant de ne plus rien voir. Il n’avait pas pensé qu’il était rare que les lunes en aient. Baaaaaah. Tant pis. Il prit une profonde inspiration et enjamba la bête. Elle était morte de toute façon et surement pas mangeable ou les autres se seraient servis. Son ami devait d’ailleurs être sur la même longueur d’onde puisqu’il lui indiqua la direction à suivre ainsi que sa détermination à garder le bip bip.

« Ben comme tu veux hein. Mais va falloir être plus précis que « par là » parce qu’il va faire nuit et que j’y vois déjà qued. »

Un bruit se fit entendre quelque part sur la droite, faisant sursauter le garçon qui espéra une seconde qu’il s’agissait d’amis. Il commençait à être bien trempé lui aussi et si l’aventure était drôle de jour, de nuit ça l’ennuyait beaucoup plus.

« Bon. J’sais pas toi mais j’pense pas qu’on ira super loin. Va faire nuit bientôt. J’propose qu’on trouve un bon endroit et qu’on monte le camp. Tu veux guider ? Puisque c’est toi qui à le navigateur ou j’sais pas quoi. »

Il avait été assez courageux pour le moment. Que son compagnon s’y mette un peu.
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Elkim avait une vision très peu alarmiste des choses. Là ou Iki voyait une nouvelle menace, son camarade hapan songeait à un ami qui les aiderait contre presque rien. Persuadé d'avoir raison, l'aldéraanien commençait à questionner le jugement de son camarade. Heureusement qu'Elkim semblait conciliant au moment pour eux de décider ! D'ailleurs, Iki comptait bien prendre plus ou moins officiellement la direction des opérations : c'était plus logique, il avait le traceur et il avait beaucoup d'informations sur la planète, sa faune, sa flore, alors que le hapan n'avait visiblement rien lu. Restait à savoir si Elkim accepterait de suivre sans broncher, sans discuter, et pour combien de temps.

Sans complexe, les yeux d'Iki scrutaient son compagnon. Ils étaient padawans tous les deux et devaient 'compter l'un sur l'autre', selon les propres termes de Maître Lune. D'accord, mais dans quels domaines pouvait-on compter sur Elkim ? Iki n'en avait aucune idée et le hapan ne semblait pas pressé de dévoiler ses talents. Peut-être même qu'il finirait par rendre la mission encore plus difficile, ce qui serait un comble ! Enjambant à son tour le maalraa, le jeune aldéraanien marcha dans les pas d'Elkim, né rivé sur l'écran du traceur. "Pour l'instant c'est par là, on aura une direction plus précise quand on sera plus près", répondit-il à Elkim sur un ton légèrement condescendant tant ça paraissait logique. "Et pourquoi tu vois plus rien ?" ajouta-t-il avant de réfléchir : Elkim lui avait déjà parlé des sept lunes qui éclairaient toutes les nuits sur Hapes.

De mieux en mieux : maintenant, il allait devoir guider un aveugle. Le petit Seldon soupira et replaça les mèches gorgées d'eau qui lui tombaient dans les yeux. Sa main glissa à sa ceinture. "On peut toujours allumer nos sabres, mais si on fait ça les créatures nous repéreront encore plus facilement." A bien y réfléchir, ce n'était pas une très bonne idée. Alors Iki ferma les yeux et se concentra, comme Maître Lune lui avait appris. Bientôt il n'entendit plus la pluie, ne se sentit presque plus trempé et, dans le noir, put voir un nuage d'un bleu clair intense devant lui.

*Salut Elkim*, pensa-t-il en souriant légèrement. Il tenta de voir au delà, de chercher d'autres présences, mais la lumière du nuage était si bleue, si forte, aveuglante, envahissante, qu'il n'arrivait pas à divertir son attention. Sa gorge inspira brutalement et, alors que son corps se mettait sans explication à frissonner, il rouvrit les yeux. Le nuage et la lumière disparurent. La pluie retombait et son cœur battait la chamade. Chancelant, il riva ses pieds dans la terre pour arrêter le tournis. Le hapan lui proposa de repasser devant et Iki le regarda un moment comme s'il venait de se transformer en bête sauvage.

"Je... quoi moi guider ? oui." Rapidement, il dépassa son camarade et s'enfonça dans la jungle, entre les arbres, sans faire attention aux bruits environnants, prétextant trouver très intéressante la flèche de l'écran qui, en fait, ne bougeait pas vraiment. Après une courte marche rapide, il se souvint de l'invalidité oculaire d'Elkim. En se retournant vers le blond pour voir comment il s'en tirait, il déclara : "Écoute, je sais pas faire un camp. J'peux peut-être trouver un bon endroit, mais c'est toi qui le monte." Il préféra observer les arbres alentour que la réaction du hapan. La végétation ne ressemblait pas aux images qu'il avait vu à la page 'attention : carnivore' de l'hololivre sur d'xun. "Ici par exemple, ça a pas l'air trop dangereux. A toi de jouer", fit-il sur un ton fort sénatorial.

Il n'avait aucune idée du type de terrain idéal pour monter un camp. De toute manière, il n'y avait pas grand chose d'idéal sur cette planète et dans cette mission. Si seulement il pouvait appeler une navette pour le ramener dans sa chambre bleue sur Aldera. Alors, bercé par la douce et sèche chaleur ambiante, il s'allongerait dans son lit double, s'enfoncerait dans son matelas mou et soupirerait d'aise avant de s'endormir paisiblement. Un bâillement profond et sincère lui vint à cette idée et à défaut de le réprimer, il mit juste la main devant sa bouche.
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Le chemin se brouillait de plus en plus sous les yeux de l’adolescent qui ralentissait inconsciemment au fur et à mesure que sa vision diminuait. Même son optimisme commençait à en prendre un coup et l’admiration qu’il ressentait pour son camarade se muait peu à peu en une légère irritation. Même le bruit insistant du traceur l’agaçait. Ce n’était plus l’heure d’avaler les kilomètres, Iki aurait du le savoir. Un grondement sonore venant de son estomac rappela alors à l’adolescent qu’il y avait probablement d’autres choses à avaler. Il se demanda une seconde s’ils avaient des rations ou n’importe quoi de mangeable mais se retint. Iki n’avait pas encore fait de remarques et il se refusait à être plus faible que lui. Sa force à lui était sa force – sans mauvais jeu de mot – et il se refusait à être le premier à craquer. Quoique. Visiblement il surpassait également son ami en sens pratique. Allumer un sabre pour faire de la lumière ? Et pourquoi pas se balader avec un panneau lumineux aussi ?

« Parce que je vois mal la nuit. Mais le sabre c’est une mauvaise idée. Ils ne servent pas à ça. Il faut les traiter avec respect pas comme des lanternes ou je sais pas quoi. T’imagines si on les utilise comme ça et qu’ils se cassent en combat et tout ? »

Iki devait être fatigué c’était tout. Cela expliquait pourquoi il avait eu besoin de reposer la question sur sa vue nocturne et pourquoi il venait de dire un truc aussi bête. Ouais. Crevé l’Aldenaerien. D’ailleurs il venait de s’arrêter en plein milieu de la route, à découvert et de fermer les yeux. Si ça ce n’était pas une preuve d’épuisement, il ne savait pas ce qu’il fallait. Il hésita. Devait-il le réveiller ou le laisser tranquille ? C’était quand même un peu dangereux ici, puis ils n’étaient pas en mission pour dormir ! Il se sentait de plus en plus nerveux. Exposé. Sa nuque le piquait comme si on le regardait mais il ne voyait personne. Il fronça les sourcils. S’arrêta. Il n’aimait pas du tout cette sensation qu’il essaya de repousser de toutes ses forces. Très nerveux, il se retourna brusquement et inspecta les fourrés. De mieux en mieux. Il avait des hallus maintenant. Il aurait pourtant juré qu’on l’avait appelé. Pas qu’il ait entendu quoique ce soit mais il le sentait. Nouveau bruit. La main posée sur la poignée de son sabre, l’adolescent termina son demi-tour pour tomber sur son ami, maintenant réveillé. Tant mieux. Qu’il passe devant. Il ne voulait plus personne derrière lui. Jamais.
Par chance, son camarade comprit et ne le contredit pas, se contentant de lui passer devant. Avec un soupir de soulagement, Elkim lui emboita le pas, le suivant d’assez prêt pour ne pas avoir à se demander où passait le chemin. La main toujours posée sur la poignée de son arme mais un peu plus détendu qu’avant, maintenant que le vrai chef avait (enfin) reprit la direction des opérations.

La marche dura un petit moment puis Iki s’arrêta et lança une nouvelle sottise. Abasourdit, Elkim le regarda avec des yeux ronds. Il devait plaisanter, non ? Le truc c’est que son ton était parfaitement sérieux et qu’il n’arrivait pas à voir son visage pour juger de son expression.


« Euh…tu plaisantes hein ? Parce qu’ici c’est nul comme coin. Déjà y a pas d’eau, ensuite, on a que la route de découvert et on ne va pas camper sur le chemin ! Surtout que les fourrés sont vraiment proche et pour la sécurité c’est pourri. Je ne te parle même pas de faire un feu, il n’y a pas la place. Et puis je sais pas si tu aimes avoir un matelas de caillou mais moi j’m’en passerais bien. Nan. Faut trouver une sorte de clairière, au moins avec un ruisseau à coté. Si possible pas trop en pente et un peu à l’écart de la route. »

Le bâillement de son compagnon passa totalement inaperçu mais heureusement pas sa fatigue. Il fallait vraiment être crevé pour avoir des idées pareilles. Il se concentra.

« Ecoute. Ya un bruit d’eau pas loin. Qu’est ce que tu dis qu’on oublie le bipeur et qu’on aille voir si on peut pas monter le camp là bas ? Et si on croise un sapin ou un truc du style pour pourra en ramasser pour faire des matelas et tout parce que vu toute l’eau qu’il y a dans le coin, juste en couverture on va se transformer en Iceberg. »

Rassemblant tout son courage, il fit trois pas à l’aveugle dans les buissons. Il n’avait pas peur. La peur mène à la haine qui mène dans le coté obscur de la Force. Il n’avait jamais peur. Il était trop bête pour ça. Tout ce qu’il fallait c’était qu’il arrête de penser.

« Tu viens ? »
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Lorqu'Elkim se permit de lui faire la morale à propos du respect qu'il devait au sabre, l'aldéraanien fit tout son possible pour l'ignorer. Le sabre n'était qu'un objet pratique, couteau et lampe de poche combinés. C'était un sabre d'entraînement, ce n'était même pas son sabre à lui, celui qu'il assemblerait de ses mains quand il serait chevalier - même si Iki doutait qu'avoir son propre sabre change quoi que ce soit à sa perception de l'outil. Et puis pourquoi le Hapan se permettait de jouer au professeur ? Il était passé Chevalier Jedi en catimini ? En plus, il n'y connaissait rien, les sabres ça se cassait pas comme ça, c'était de l'énergie.

Enfin, le blond aux cheveux trempés devait être fatigué, ou alors c'était la peur qui le faisait parler pour parler, juste parce qu'il avait besoin d'être rassuré. Iki devait convenir que ça ne le dérangeait pas plus que ça d'entendre sa voix dans cette jungle aux sons si étrangers - et c'était la seule raison pour laquelle il ne lui intimait pas de se taire. Il l'écouta même expliquer par A+B que l'emplacement qu'il venait de choisir était vraiment nul. Nul. Iki détestait ce mot, et Elkim pouvait dire ce qu'il voulait, peut-être même avoir raison dans le fond, le jeune aldéraanien vexé était bien parti pour lui faire la tête.

Après avoir éteint son sabre et l'avoir remit à sa ceinture, il croisa les bras et continua à observer le musclé qui décidait pour eux deux de la bonne marche à suivre. Il n'aurait pas eu besoin de faire un campement s'il avait été tout seul. Alderaan n'avait pas de lune, alors lui, il voyait bien la nuit ! Mieux que la plupart des humains sédentaires, en tout cas. Et puis il n'était pas fat..i..gué. Pas fatigué ! Il regarda Elkim repartir en tête et attendit qu'il lui demande s'il venait, ce qui ne manqua pas. Alors le brun planta son regard dans le blond, se tordit les levres et le suivit avec un soupir signifiant que c'était pour lui un immense effort.

Ils ne trouvèrent pas de sapin ni aucun conifère, ce qu'Iki savait fort bien dès le départ pour s'être documenté sur la végétation de D'xun. Épris d'un désir puéril de vengeance, il avait même laissé Elkim chercher ce qui n'existait pas. Hélas, le blond mit un terme à sa recherche lorsqu'il trouva un substitut tout à fait acceptable pour constituer des matelas : de la mousse verte. Légèrement dépité, le brun l'aida à récupérer le tout et à le mettre dans les sacs en toile sortis de leurs sacs à dos. Ils s'en mirent un peu partout au passage mais la pluie se chargea de nettoyer leurs tuniques, ne laissant que des tâches vertes à l'esthétisme douteux.

Après plus de vingt minutes de marche, ils arrivèrent enfin à la petite clairière et son ruisseau tels que rêvés par Elkim. Pour ne pas être trop déçu, l'aldéraanien se concentra pour scruter les environs. Il n'y avait aucun signe de présence animale. Il n'y en avait pas eu depuis qu'ils s'étaient engouffrés dans la jungle, maintenant qu'Iki y pensait. C'était un peu bizarre mais ils n'allaient pas s'en plaindre. En vérifiant à nouveau le traceur, il s'aperçut que la fréquence des bips était sensiblement la même qu'au départ. Ça aussi, c'était un peu bizarre : ça voulait dire soit que l'artefact se déplaçait en même temps qu'eux pour rester à la même distance, soit qu'il était très loin, trop loin pour que le traceur ne note de différence après seulement une ou deux heures de randonnée.

Iki se tourna vers Elkim et le scruta de bas en haut. Puis il haussa les épaules et ouvrit grand les yeux : "Ben vas-y. C'est toi le spécialiste des camps, t'as l'air d'en savoir tellement. C'est vrai que moi, j'suis nul à ça. J'vais monter la garde pendant que tu le construis, puisque je vois encore, (moi)". Sans attendre, il déposa son sac aux pieds d'Elkim et s'avanca vers l'orée de la clairière. Le soleil avait bel et bien disparu et seule un petit croissant d'Ondéron éclairait encore le ciel. Fermant les yeux, tendant les oreilles, Iki tenta de sentir la vie aux alentours. Mais il n'y avait rien sinon ce nuage bleu dans son dos qui, l'aldéraanien en était sûr, parasitait tout.

*Allez, disparais. S'il te plaît.*
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