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Une fois que le gosse eut fini de contacter le temple jedi au cours d'une discussion qui resterait gravé dans l'histoire pour son caractère hautement instructif, le vaisseau se précipita dans l'hyper-espace. Il ne restait plus qu'à occuper les dix prochaines heures... Pour Lizi, le trajet lui semblerait encore plus long que s'il avait duré une semaine. Avec ce satané môme dans ses pattes. Elle n'aimait pas les enfants. D'autant plus lorsqu'ils pouvaient parler... Le padawan tenta d'ailleurs de commencer une conversation, lui disant que ce devait être bien d'avoir son propre vaisseau et sa liberté. Elle le regarda comme elle aurait regardé un petit caniche ignorant, et répondit :

- Ta naïveté est touchante gamin. Seulement, ce n'est pas mon vaisseau, mais celui de mes employeurs et je ne suis pas libre d'explorer la galaxie car je dois bosser si je veux manger chaque jour. D'autres réflexions pertinentes peut être ?

Elle se leva de son fauteuil d'un bond et sortit du cockpit, mettant fin à cette charmante conversation. Elle ne voulait pas avoir à supporter la présence de Iki. Vu sa vision de la galaxie, c'était certainement un gosse de riche qui ne connaissait rien de la vraie vie. Une telle personne la dégoûtait... Elle traversa le vaisseau dans sa longueur et s'enferma dans sa cabine et se jeta sur son lit. Le coup du sort voulu que son coussin soit par terre, si bien que sa tête heurta le mur avec un bruit sourd. Dans toute la navette on entendit un juron en rodien. Elle n'avait pas l'air de bonne humeur...

La cabine était à l'image de sa propriétaire, en désordre. Le lit, à peine assez grand pour elle, n'était jamais fait. L'armoire était ouverte et montrait des piles de vêtements, ou plus exactement des monceaux des vêtements empilés sans ordre. Que ce soit ses tee-shirts ou ses petites culottes, le tout était rangé pêle-mêle dans un chaos indescriptible. D'ailleurs, ce chaos ne se trouvait pas que dans l'armoire, car il y avait aussi de nombreux habits par terre. C'était peut être le chaos, mais au moins ça avait le mérite d'être parfaitement propre. Pas un seul vêtement sale ne trainait, il n'y avait pas plus de poussière que chez n’importe qu'elle autre personne, et la douche était nettoyée (on aurait pu manger dedans !)

Elle resta un instant allongée, les yeux dans le vague. Cela dit, elle ne trouva rien à faire. Au moins, la babillage enfantin de Iki avait le mérite de lui occuper l'esprit, même si c'était en l'énervant. Moins de cinq minutes après s'être enfermée dans sa chambre, elle en sortit. Pour s'occuper, elle se dirigea vers l'arrière de l'appareil, dans l'imposante salle machine. Depuis sa dernière aventure avec le chevalier jedi Valhöll, elle avait effectué quelques réparations sur le vieux coucou qui lui servait de transport grâce à la prime qu'elle avait reçu. Elle avait commencé bien entendu par viré tous les circuits fluidifiques du vaisseau, dont les fuites de gaz nocifs avaient failli la tuer plus d'une fois, par de bon vieux circuits blindés plus fiables. Bien sûr, ceux qu'elle avait fait installer n'était ni de première qualité, ni de première jeunesse. Mais il fonctionnait, c'était toujours ça de gagné.

Elle sortit sa boite à outils. Cutter à plasma dans la main, elle s'attela à la réparation du circuit d'amortisseurs principal. Ce serait bien qu'elle parvienne à la réparer, surtout s'ils voulaient survivre à son prochain atterrissage en atmosphère, elle et son freluquet de padawan... Baissant ses lunettes de protection noir, elle activa son cutter à plasma pour découper une des pièces défaillantes, propulsant des étincelles partout auteur d'elle. En parlant du padawan, elle ne savait même pas où il était, et elle s'en fichait bien à vrai dire, tant qu'il évitait de venir lui courir sur le haricot. Elle enleva la pièce défectueuse et procéda à une dérivation pour compenser sa disparition.

Le voyage allait être long...
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Iki avait pourtant essayé d'être ouvert, et même d'adopter une attitude stylée en croisant jambes et bras. Il avait espéré que montrer sa curiosité envers Lizi allait la flatter et la pousser à en dire un peu plus sur elle. Il comprit qu'il s'était bien planté lorsqu'elle le dédaigna du regard et de la voix, puis fila sans demander son reste. Il en resta bouche bée. Rarement dans sa petite vie le jeune garçon ne s'était senti aussi insignifiant, et même indésirable.

Toujours engoncé dans le siège du copilote, il se remit à fixer l'horizon du couloir hyperspatial et fit tout pour ne pas ciller. Il avait une soudaine envie d'appuyer sur tous les boutons à portée de main histoire de la faire revenir et paniquer, mais son éducation l'en empêchait et il ne voulait pas risquer sa vie à ce point là. Alors il s'occupa pendant dix bonnes minutes à 'essayer de ressentir la Force tout autour de lui', la formule officielle pour 'faire la tête'. Seul un cri puissant qu'il ne comprit pas l'interrompit dans sa pseudo-méditation. Si elle s'était fait mal, c'était bien fait ! pensa-t-il, mais il s'empêcha avec grande difficulté d'aller voir si c'était grave ou pas.

*De toute façon, elle a pas besoin de moi.*


Il renifla et gigota un peu dans le siège trop grand. Le sentiment de ne servir à rien était assez récent, lui aussi. A cet instant, il aurait bien aimé revenir chez lui. Sa mère pouvait être très collante, mais au moins elle accordait de l'importance à ce qu'il disait et elle avait le plus désarmant des sourires. Chez lui, il était le Roi. Chez lui, il avait le contrôle. Il pouvait même duper les droïdes de sécurité et obtenir une double ration de dessert s'il le voulait, chez lui. Être le Roi de la Galaxie, ça lui aurait bien plu. Un roi bon et sage, bien sûr, comme celui d'Alderaan. Au moins on arrêterait de le considérer comme un moins que rien.

Frustré, il se leva et jeta un regard presque méprisant au cockpit. "Pff, elle a même pas assez de crédits pour s'acheter ce tas de ferraille." Il entendait presque son père le sermonner pour ce qu'il venait de dire, l'air sévère, mais Père était loin. Père avait été trop occupé pour venir lui dire au revoir. Faisant claquer bruyamment ses bottes sur le sol, il retourna à sa cabine intimiste. Si le Chevalier était venu, il aurait au moins eu quelqu'un avec qui discuter sans crainte et sans même faire semblant d'être sûr de lui. Il sortit sa flute du tiroir où il l'avait mise et la regarda un instant, mais il n'avait même pas envie de jouer. Il s'assit sur le lit, s'allongea un instant mais il n'avait même pas envie de dormir. Il était trop énervé. Il devait régler ça maintenant, ou ça finirait par exploser.

Le padawan bondit sur ses pieds et fit le tour du vaisseau à la recherche de sa pilote, l'air plus déterminé que jamais. Il passa par la cabine, dont il trouva le désordre désolant, puis erra jusqu'à la salle des machines où des étincelles finirent par le guider vers son objectif. Tout concentré qu'il était, le garçon en oublia de s'émerveiller devant les impressionnants moteurs, conduits, tuyaux, panneaux et consoles. Lizi était accroupie devant lui, face à un panneau ouvert qu'elle était en train de traficoter. Et juste au moment où elle espérait qu'il ne vienne pas lui courir sur le haricot, la jeune femme put sentir une main sur son épaule. Il dut parler plus fort pour couvrir le bruit ambiant :

"Vous feriez mieux de me jeter par le sas, parce que je ne compte pas arrêter de vous poser des questions. Je suis là pour apprendre, et comme vous avez voulu partir sans le Chevalier qui était sensé m'aider, ça fait de vous MA responsable. Même si vous ne voulez pas. Et même si je ne vous fais pas confiance."

Il sourit, assez satisfait de sa formule. Elle voulait du pertinent, elle était servie ! Et puis la frustration donnait une maturité bienvenue à sa voix, même s'il n'aimait pas trop ça. Prestement, il s'accroupit à ses côtés de manière à fixer le profil de la jeune femme. Avec les lunettes noires qu'elle portait, il ne voyait pas ses yeux, ce qui était ennuyeux pour analyser sa réaction. Alors il tenta le tout pour le tout, puisant dans ses réserves de courage, et lui fit un grand sourire : "Bon, de quoi allons-nous parler ? De vous, de vos employeurs, de votre planète préférée ?"
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Alors qu'elle était concentrée sur son travail, sa vision limitée par ses épaisses lunettes. Confinée dans son univers noir avec quelques points de lumière, elle ne vit pas le padawan s'approcher derrière elle. Alors qu'il lui posait la main sur l'épaule, elle sursauta brutalement, bondissant littéralement. Elle lui jeta un regard noir, même si le gamin ne parvint pas à le voir à cause de ses lunettes. Il avait vraiment le chic pour arriver comme un poil sur la soupe ce môme... Alors qu'elle s'apprêtait à pousser une gueulante mémorable sur ce petit freluquet, il lui parla, comme quoi elle devait le surveiller et que lui il devrait apprendre... L'aplomb qu'il avait soudain méritait un peu de respect. Il avait de la volonté le petit Iki !

Il s'accroupit près d'elle, tentant encore de faire la conversation. Lizi arracha ses lourdes lunettes, les laissant pendre à son cou. Son visage était noir de suie et de cambouis, comme toujours quand elle travaillait sur la mécanique, à part la peau qui avait été protégée par les lunettes. Cela lui donnait un visage un peu étrange, ridicule, seulement Iki aurait été bien mal aspiré de plaisanter dessus... Elle lui fit un sourire pour la première fois. Ce n'était vraiment un sourire amical. Plus un sourire féroce, genre celui du prédateur qui observe sa proie.

- Alors, tu veux apprendre, c'est ça ?

Elle se leva, s'essuyant le visage avec un torchon noir de salissures.

- Aller, suis moi.

Elle traversa le couloir des cabines, lançant par la porte ouverte de sa chambre son gilet qui tomba, froissé, parmi les autres vêtements en vrac. Elle prit l'escalier qui descendait dans le ventre du vaisseau. Sous les quartiers de passagers, il y avait l'énorme soute de la navette, une grande pièce d'une douzaine de mètres de long, sur une bonne demi-douzaine de large, haute comme deux hommes. Actuellement, elle était vide, vu qu'elle allait chercher sa cargaison. Dans un coin, il y avait quelques appareils ménagers, sans doute encore plus vétustes que le vaisseau lui même. Un antique réfrigérateur, une machine à laver cahotante (que ce soit pour le linge ou la vaisselle, ça marchait aussi).

Elle sortit une table pliante rangée dans un coin qui servait d'habitude pour les repas, et elle l'installa au milieu de la salle. Elle sortit de la poubelle une bouteille en plastique vide et l'installa sur la table. Elle prit le petit padawan par la main, et l'installa à cinq mètres de ladite table. Sortant son blaster, elle le régla sur puissance minimal et le fourra dans les bras de l'enfant. Il voulait apprendre ? Bah elle allait lui en donner de la leçon ! Au moins, ça lui serrait utile dans la vie.

- Vas y, première leçon de tir. Dégomme la cible.

Elle allait voir s'il était habile ou pas. Elle ne voulait en plus lui donner aucune aide. Il voulait apprendre ? Et bien la première leçon était d'apprendre seul à trouver la gâchette ! Et aussi d'enlever la sécurité... Pendant ce temps, elle continua à tenter de s'essuyer le visage, sans beaucoup de succès, mais au moins elle ne boudait plus
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Ça aurait pu mal se finir vu le caractère de son interlocutrice. Mais c'était un risque qu'Iki était prêt à prendre pour la forcer à se dévoiler. Le garçon détestait ne pas pouvoir cerner les personnes qui étaient en face de lui, d'autant plus quand il devait passer de nombreuses heures seul en leur compagnie. Qui sait, peut-être même que découvrir qui était vraiment Lizi Sans-Nom faisait partie de sa mission. Et si c'était le cas, ce n'était pas une assignation facile ; la pilote faisait de la résistance. Qu'à cela ne tienne, il n'était pas du genre à lâcher prise facilement.

Elle décida fort heureusement de ne pas fuir cette fois-là, allant même jusqu'à lui offrir un rictus pas très rassurant. Peut-être valait-il mieux qu'elle ne sourie pas, en fait. Il la suivit, heureux qu'elle semble entrer dans son jeu mais tout de même légèrement inquiet du sort qu'elle lui réservait. D'ailleurs, elle avait encore une fois évité de répondre à ses questions ! Au moins était-elle moins impressionnante avec son visage tout noir de suie, sauf autour des yeux. Le padawan en aurait bien pouffé de rire si il n'avait pas eu le pressentiment qu'il s'en serait mangé une juste après. Vu le physique de la rousse comparé au sien, ça devait tout de même faire assez mal.

La soute était probablement la pièce la plus vaste du vaisseau. Il prit le temps d'en examiner les proportions et le contenu pendant que Lizi s'affairait à mettre bien en évidence une table, puis une bouteille sur la dite table. Il se laissa prendre la main et déplacer, cherchant à comprendre où elle voulait en venir. Ce ne fut que lorsqu'il sentit le poids du blaster dans ses mains qu'il comprit.

D'abord, il scruta l'arme comme s'il s'agissait là d'un objet qui n'appartenait pas à la galaxie (du moins la sienne) et qui menaçait de lui sauter à la figure. Alors voilà, c'était ça la chose la plus importante qu'elle pouvait lui apprendre ? Se servir d'une arme ? Iki n'aimait pas la violence. Sur Aldéra, il tâchait de ne jamais écraser les chenilles du jardin lors de ses courses - et quand ça arrivait, il s'en morfondait. Au Temple, les Chevaliers avaient eu un mal fou à le convaincre qu'il ne pouvait se défendre sans sabre. Il avait fallu que son partenaire à son tout premier et seul entraînement le blesse pour qu'il daigne allumer le sien. Et maintenant, ça.

Il avait bien envie de tenir tête à Lizi, en grand pacifiste qu'il était, et lui dire qu'il ne voulait pas 'dégommer la cible'. La bouteille en plastique ne lui avait rien fait de mal. D'un autre côté, elle n'était pas vivante et ne souffrirait donc pas. Et puis, il était parvenu à ce qu'elle lui accorde de l'attention, ça aurait été bête de gâcher tout le travail déjà accompli. Il n'avait jamais tenu une arme de sa vie et n'avait vu les forces de sécurité d'Aldera s'en servir pour de vrai qu'une seule fois. La gâchette ne fut quand même pas difficile à trouver, le canon non plus. Il prit l'arme à deux mains, ne chercha pas à positionner ses pieds, ne tendit pas les bras et visa comme il supposait devoir viser, c'est à dire mal.

"D'accord... Je tire."

Le rayon d'énergie toucha.. Non. Le rayon n'était pas parti. Fronçant les sourcils, Iki tourna la tête vers son nouveau professeur en mercenariat mais elle ne semblait pas disposée à lui indiquer quoi que ce soit. Dardant une langue réflexive, il scruta à nouveau l'arme, tâtonnant jusqu'à trouver un bouton qui, lorsqu'il le tournait à droite, semblait augmenter le très léger bruit émanant de l'appareil. Il le tourna donc à fond, inconscient qu'il venait de remettre le blaster en puissance maximale, et, comble du bonheur, trouva l'encoche de sécurité qu'il fit pivoter. Un sourire satisfait s'afficha sur ses lèvres et il se remit en 'position'.

"Dis à jamais adieu à la vie pour toujours... ma chérie."

C'était ce que Rim Jaynor disait à son ancienne femme, métamorphosée en reine d'une race d'extraterrestre et devenue sa plus terrible ennemie qui ne mourrait jamais, dans les holovids qu'il regardait en cachette à la maison depuis le jour où sa mère les lui avait interdites. Il ne comprenait pas pourquoi, c'était tellement drôle à regarder. Hélas, si Rim Jaynor avait une voix cassée de baroudeur qui pouvait à la limite faire passer ce genre de dialogue, ce n'était pas le cas d'iki.

Lentement, dramatiquement, son doigt s'approcha de la gâchette jusqu'à l'effleurer...
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Elle regarda le gamin se débrouiller avec son arme. C'était visiblement la première fois qu'il en voyait une... Il la tenait par le bon bout, c'était déjà ça de gagné ! Le sourire aux lèvres, elle le regarda s'appliquer à viser, mais à la manière dont il se prenait, il avait plus de chances de se coller la mire dans l'oeil qu'autre chose. Surtout avec la sécurité enclenchée, il ne risquait pas de tuer grand chose. Il s'en aperçut quand même un bout d'un moment, et à force de triturer l'arme, il parvint à l'enlever. Il se remit à viser d'une manière caractéristique pour un débutant. Tellement immergé dans la concentration, il cita même une réplique sortie d'un des pires navets de l'histoire des holofilms (du moins de l'avis de Lizi), et qui datait déjà de quelques années...

Lizi ne s'était pas rendu compte qu'il avait changé la puissance de son blaster. Lorsque le tir sorti du canon, elle fut étonné de son intensité lumineuse. Une chose de sûr, le tir était loin d'être à la puissance minimale ! Qu'est ce que ce petit freluquet avait pu faire ? Le tir traversa la salle telle une micro nova, ratant largement la cible prévue et s'écrasant sur le mur du fond, le forant sur cinq bons centimètres. La jeune femme n'en croyait pas ses yeux.

Elle arracha l'arme des mains du gamin, qui put voir qu'elle commençait à rougir, malgré la couche de noir sur son visage. Si ses yeux avaient lancés des éclairs, le padawan aurait déjà été grillé sur place.

- Non mais c'est pas vrai ! s’écria-t-elle.

Elle aurait dû se douter qu'il était dangereux de filer une vraie arme à un gosse touche à tout. Pourtant, elle ne se sentait nullement fautive dans son esprit. C'était ce petit morveux avec ses doigts (gluants) qui tripotait tout sans chercher à comprendre et qui se prennait pour la réincarnation d'un héro d'holofilm. Il pouvait pas faire un minimum attention ? Bien sûr, le fait qu'elle aurait dû lui montrer comment tirer avant de lui faire essayer ne lui traversa pas l'esprit... C'était la faute du gosse, un point c'est tout.

- Fais un minimum quand tu as une arme mortelle dans les mains, ok ? Tu veux quoi, me tuer ?

Elle régla à nouveau la puissance sur le minimum, puis éjecta la cartouche vide de l'arme. Le tir avait vidé tout le chargeur d'un seul coup.

Heureusement que c'était une arme fiable qui avait déjà fait ses preuves, il aurait autrement pu faire fondre le canon avec un coup si insensé ! En cherchant la sécurité, il avait dû toucher sans faire exprès au régulateur. Il avait eu de la chance, un peu plus et il réglait l'arme en surcharge, et Lizi aurait eut un padawan manchot à l'heure qu'il est...

Après avoir rechargé l'arme, elle la remit dans les mains de Iki. s'agenouillant près de lui pour être à sa hauteur, elle lui indiqua :

- Ici, le canon de l'arme, tu le pointes seulement sur ce que tu veux tuer, d'accord ? La sécurité est à gauche, tu la fais sauter avec ton pouce dés que tu veux tirer. Le régulateur est juste en dessous, évites de le tripoter pour rien, fit-elle avec un regard noir.

Elle s'arrêta un instant, examinant le padawan. Doué comme il était, s'il survivait au voyage se serait déjà pas mal... Elle se colla derrière lui, posant son ventre contre le dos plat du garçon, les mains dans les mains, pour l'aider à se positionner.

- Le dos bien droit. Tu prends l'arme avec ta main principale, en tenant bien la crosse. Tu poses ton autre main paume vers le haut sous la crosse pour ne pas trembler. Voilà. Les bras bien tendus... Droit le dos je te dis, s'énerva-t-elle en lui donnant une petite tape pour qu'il se cambre un peu, on dirait un grand père. L'arme doit être en alignement avec ta tête et la cible pour plus de précision. Compris ? Bah montre le... termina-t-elle d'un ton froid.
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Quand le rayon fila, Iki ouvrit grand les yeux et fit un petit bond. L'arme était bien plus dangereuse qu'il ne l'avait imaginé, il avait bien failli percer la coque ! Juste alors qu'il se disait que Lizi n'apprécierait pas vraiment qu'on amoche encore plus la ruine qui n'était pas vraiment son vaisseau, la pilote s'énerva. Ca ne surprit pas le garçon qui, légèrement contrit des lèvres, se laissa prendre l'arme sans broncher. C'est à peine s'il s'autorisa à maugréer assez bas : "Vous n'aviez qu'à m'expliquer d'abord". Pas sûr qu'elle ait entendu, tant elle s'évertuait à extérioriser son mauvais caractère !

Iki n'appréciait pas tellement d'être brusqué de la sorte. Les sourcils un peu plissés, la bouche contrariée, il écouta tout de même les conseils tout en tentant d'ourdir un sombre plan de revanche bien mérité. Il n'allait pas continuer à se laisser faire, quand même, surtout depuis qu'il savait. Il savait qu'elle ne lui ferait pas de mal. Elle avait eu trop d'occasions de le faire. Mieux, elle s'occupait de lui, avec une volonté sincère qui transcendait son discours agacé. Elle s'accroupissait à son niveau, se collait à son dos, lui empoignait les mains. Trop occupé à apprécier les marques d'attention, il n'écouta pas vraiment les instructions jusqu'à ce qu'une tape le rappelle à l'ordre.

"Pardon"
, laissa-t-il glisser entre ses dents tout en se positionnant du mieux qu'il pouvait pour être conforme aux indications. Bras tendus. Dos droit. Il ne pouvait pas tenir éternellement comme ça : le blaster n'était pas très lourd, mais il pesait tout de même sur les trop petits muscles de ses bras. L'air sérieux et le regard concentré, il modifia légèrement l'orientation de l'arme pour viser pile poil la bouteille. Il était déterminé à prouver à Lizi qu'il était capable d'apprendre rapidement, alors mieux valait ne pas se louper. Il vérifia le cran de sécurité. Lentement mais sûrement, l'index de sa main droite vint épouser la gâchette puis la pousser.

Un rayon laser, beaucoup moins impressionnant que le précédent, fusa du canon en direction de l'innocente bouteille en plastique mais la rata de peu. Après une ou deux secondes d'anticipation optimiste, Iki se montra très déçu lorsqu'il vit que cette idiote et prétentieuse bouteille trônait encore sur la table. Agacé d'avoir raté, il laissa s'échapper une onde de frustration qui renversa l'arrogante au sol.

"Là, vous voyez, je l'ai eue !" grogna le padawan avec une mauvaise foi évidente, sans regarder Lizi. Il souffla et se dégagea du contact de la pilote, puis avisa la bouteille à terre. Un très léger sourire en coin conquit vite l'ensemble de ses lèvres. Blaster toujours en main, il se retourna vers sa tutrice improvisée et pérora, l'oeil malicieux : "A votre tour. Première leçon d'esquive !" Il redressa très légèrement son bras gauche et d'une impulsion sèche fit filer la bouteille en direction des jambes de Lizi. Malgré ses efforts, la vitesse du projectile n'était pas fulgurante. Quelqu'un qui, comme la rousse, devait avoir de bons réflexes, pouvait aisément l'éviter. Mais peut-être aurait-elle moins de chance au deuxième passage. Elle avait déjà montré que la chance n'était pas son point fort...
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Iki rata une nouvelle fois sa cible. Lizi laissa échapper un soupir d'agacement. Visiblement, ce n'était pas une prof très patiente... D'accord, il avait raté la cible de peu, mais il l'avait raté tout de même ! Pire, il râlait et avait de la mauvaise fois. Elle ne savait pas pourquoi la bouteille était tombée, mais surement pas à cause du tir de blaster. Comment expliquer l'écart de quelques secondes sinon ?

Le gamin se retourna, avec l'air de vouloir faire une connerie. De toute façon, les gosses faisaient toujours plein de bêtises, et Lizi n'aimait pas le regard de celui là. Il se retourna, le canon de l'arme pointé sur Lizi, en annonçant que c'était une leçon d'esquive. Si ce petit péteux lui tirait dessus, elle le tuerait. Même s'il ne risquait pas de la blesser gravement avec une arme réglée à la puissance minimale, elle n'aurait qu'à prétexter la légitime défense. Et en plus, elle n'aurait plus à le supporter pour le reste du voyage ! C'était peut être un bon plan. Ca, où bien l'enfermer dans la capsule puis le larguer dans l'espace, en disant qu'il y avait eu un dysfonctionnement...

Mais il ne lui tira pas dessus. A la place, il utilisa la force pour lui lancer la bouteille vide à terre, en direction des jambes. Lizi, peu d'humeur à plaisanter, se contenta de donner un grand coup de pied dedans, la
propulsant à l'autre bout de la pièce dans un bruit de plastique plié.

- J'ai pas le temps de jouer gamin, grogna-t-elle.

Elle se rapprocha de lui à grand pas, et lui arracha le pistolet laser pour la seconde fois de la soirée, sauf que cette fois ci elle n'était pas décidée de lui rendre l'arme, car elle la rengaina dans son holster en remettant la sécurité.

- Si tu ne veux plus travailler tant pis, j'ai d'autres choses à faire.

Elle passa à côté de lui en coup de vent. Elle n'était pas énervée, juste un peu froide. Elle comprenait qu'il ne veuille plus travailler pour l'instant, dans ce cas c'était parfait, elle avait des choses à faire de beaucoup plus intéressantes à faire, comme éviter que le vaisseau ne tombe en rade. En passant près de lui, elle lui souffla d'une voix dangereusement calme :

- Et ne réutilise jamais la force contre moi.

Elle était très sérieuse. Les jedi vivaient pour elle dans un autre monde, tant mieux pour eux. Elle ne voulait rien savoir, qu'ils y restent. Par contre elle détestait qu'ils se servent de leurs saloperies de pouvoirs mentaux. Si Iki voulait qu'elle le considère comme quelqu'un de normal, il allait devoir agir comme ça. Sinon, elle le laisserait dans son coin, dans son univers.

La jeune femme le laissa seul dans la soute, regagnant la salle machine. Pour éviter que le padawan ne la suive, elle se glissa péniblement dans les boyaux du vaisseau, sorte de minuscules passages d'entretiens serpentant dans les entrailles du vaisseau. Il n'avait qu'à réfléchir un peu. Mieux, mûrir s'il le pouvait. Elle comprenait parfaitement qu'il veuille jouer, c'était de son âge après tout, c'était normal. Mais la contrebandière n'était pas hypocrite : elle n'avait pas l'envie ni le temps de s'amuser avec lui, ni même l'envie de le lui faire croire ! Elle était bien mieux à ramper ici, dans cet étroit boyaux, à chercher la coupure dans ce joli fil électrique rouge à la lueur de sa lampe...
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Le coup de pied dans la bouteille n'était pas du tout prévu. Ça ne faisait même pas partie des règles sous-entendues d'une séance d'esquive ! Iki, surpris par l'agressivité soudaine de la pilote, relâcha complètement main et concentration. Il la regarda avec des yeux d'ewok tandis qu'elle lui arrachait le blaster des mains en ronchonnant. Il devait vraiment avoir fait quelque-chose de mal.

Très clairement, Lizi lui fit comprendre qu'il lui faisait perdre du temps. Puis la même grande rousse qui a peine une minute avant le guidait dans sa visée, le menaça. L'aldéraanien, qui avait jusque récemment vécu dans un cocon de stabilité, trouvait la situation hautement perturbante. C'était l'utilisation de la Force qui la dérangeait à ce point ? Elle était jalouse ? Où elle n'aimait pas les Jedis, tout simplement. Peut-être qu'il aurait du simplement continuer à s'entraîner avec le blaster : même s'il n'aimait pas ça, ça aurait peut-être fait plaisir à Lizi.

Le padawan ne trouva rien d'intelligent à dire et se tint bêtement coi jusqu'au départ de la mercenaire. Il se balançait d'un pied à l'autre, mais ne la suivit pas, se doutant que ça n'aurait servi à rien. Sa mère lui disait très rarement non, mais quand elle le faisait, elle n'en démordait pas. L'instinct de survie d'Iki reconnaissait chez Lizi le même ton de voix et le même regard qui ne souffraient aucune contestation. Alors son regard vadrouilla dans la trop grande soute. Il vit la bouteille, meurtrie et délaissée dans un coin. Aucun bruit ne provenait des appareils de l'autre côté. Le décor dépouillé finit de le convaincre de remonter.

Il ne croisa pas la pilote sur le chemin de sa cabine. Maintenant qu'il y était entré et ne comptait pas en ressortir, il réalisa que les murs n'étaient pas accueillants. Rien n'était fait pour qu'on se sente à l'aise sur ce vaisseau, ce qui était somme toute assez normal : c'était un transport de marchandises, pas un cargo de luxe. Le garçon enleva ses bottes et alla s'allonger sur le lit. Le plafond était gris, métallique et trop proche. Il ferma les yeux et se mit à imaginer le ciel d'Alderaan, au dessus des Terres des Chateaux là où les Killiks avaient construit leurs immenses ruches, bien avant l'arrivée des colons humains. Les Killiks l'avaient toujours passionné - il espérait secrètement en rencontrer un jour, même si tout le monde savait qu'ils avaient mystérieusement disparu.

Couché sur le côté, Iki replia ses genoux et bras. Bientôt, même l'air conditionné, filtré et refiltré du vaisseau lui parut aussi pur que celui de sa planète. Une poignée de secondes plus tard, bercé par le bourdonnement des Killiks, il s'endormit.
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A moitié coincée dans le système de ventilation, elle venait de vérifier plus de vingt mètres de fil, et elle se demandait si au final elle n'avait pas loupé quelque chose... Et puis elle commençait à être mal à l'aise. Elle n'était pas particulièrement claustrophobe, mais de conduit ne devait pas faire plus de cinquante centimètres de haut sur soixante de large, et cela faisait plus d'une heure qu'elle s'y trouvait, à la seule lueur de sa lampe torche. En plus, la poussière ne cessait pas de la faire éternuer, elle allait finir par étouffer. Elle ne voulait pas mourir de façon si bête. D'ailleurs, elle ne voulait pas mourir du tout. De toutes façon, elle devait éviter de rester trop longtemps : si Iki voulait changer la température alors qu'elle était encore dans le conduit de ventilation, elle allait crever de chaud, ou bien mourir de froid...

Elle avisa devant elle une trappe percée de trou. Elle pourrait sortir par là, elle verrait plus tard pour la réparation de cette saloperie de fil. Elle rampa péniblement les derniers mètres, et dévissa la trappe. Elle passa la tête par l'ouverture, se retrouvant à l'envers. Malgré ses cheveux qui pendouillait tout autour de sa tête, elle parvint à reconnaître une des cabines du vaisseau. Mais ce n'était pas la sienne, c'était donc par déduction cette du petit padawan. D'ailleurs, ce dernier dormait paisiblement, poings fermés, légèrement recroquevillé. Il était presque mignon ainsi. C'était beau, un enfant qui dormait, et infiniment plus supportable que quand c'était éveillé. Elle restait un instant à l'observer, rassérénée par ce spectacle. Elle regrettait presque de lui avoir crier dessus plus tôt. Presque.

Le sang commençait à lui monter à la tête. Elle se redressa. Elle n'allait pas le déranger, et d'après ce qu'elle se rappelait des plans du vaisseau, il devait y avoir une nouvelle trappe un peu plus loin de laquelle elle pourrait sortir. Elle recommença donc à ramper. Elle s'arrêta net lorsqu'elle entendit un bruit. Un bruit assez inquiétant... Un genre de craquement. Elle se demanda un vague instant ce qui allait encore lâcher sur ce tas de ferrailles... Avec sa chance habituelle, ça allait être très drôle à tout les coups ! Elle obtint la réponse très vite, car un instant après, le circuit de ventilation s'éventra littéralement, et Lizi se sentit tomber de façon brutale.

La chute fut courte, à peine un mètre ou deux. Elle s'écrasa sur le ventre, mais elle eut la chance de tomber sur quelque chose d'assez mou.

- Ouch... murmura-t-elle.

Légèrement sonnée par sa chute, elle mit quelques secondes à se rendre compte où elle se trouvait. Elle était tombée dans la cabine de Iki, logique vu qu'elle se trouvait juste au dessus. Seulement, elle n'était pas tombée n'importe où : elle avait eu la chance de tomber sur le lit. C'était le padawan qui n'avait pas de chance, car la jeune femme lui était tombé dessus... Elle mit du temps à se rendre compte qu'elle était en train d'incruster l'enfant dans son matelas. D'ailleurs ce petit pervers avait (sans doute involontairement) le nez dans sa poitrine. Si jeune, et c'était déjà un homme à femmes...

Se rendant enfin compte pleinement de la situation, elle bascula hâtivement sur le côté pour éviter d'étouffer Iki. Seulement, le lit n'était pas très large, si bien qu'une nouvelle fois elle chuta, heurtant cette fois durement le sol.

- Aïeuuuh...

Au moins, elle ne tomberait pas plus bas ! Elle resta ainsi, allongée se le dos, fixant le trou béant qu'elle avait involontairement foré dans le plafond. Elle tenait encore dans sa main le fil rouge, à présent complètement arraché. Elle ne bougeait plus, de peur de provoquer une autre catastrophe. Décidemment, cette journée n'était pas la meilleure de sa vie...
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~ - 31.212 av BY ~

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Allongé dans les hautes herbes caressées par le vent, la respiration lente et les muscles relâchés, Iki observait avec attention les killiks s'affairer autour de leur ruche. Alderaan n'était pas si différente, mais aucun humain n'habitait encore ici. L'espèce des insectivores était l'espèce dominante. Leurs mouvements ne trahissaient aucune hésitation. Ils se déplaçaient de concert, dans un but commun, sans rechigner. Personne ne criait, aucune voix discordante ne s'élevait. Répartis par groupes selon leur fonction, ils communiquaient par leurs antennes et aucun n'était mis à l'écart. Chaque Killik faisait partie de la ruche, chaque Killik était la ruche.

L'harmonie parfaite, songea Iki en se redressant. Un bruit déchirant le fit sursauter et se retourner. Il trouvait ses mouvements très lents, comme si on l'avait drogué. Un killik se dressait fièrement devant lui sur ses deux pattes inférieures, le dépassant de deux bonnes têtes. C'était très certainement un Soldat. Sans peur, le garçon sourit et posa une main sur la carapace-armure. Le killik lui sauta dessus, le faisant tomber à la renverse sur son matelas.


~ -3494 av BY ~

Étrange. Aucune étude ne montrait que les carapaces des Soldats killiks pouvaient être si molles et chaudes. Encore plus étrange, il était en vie. L'insecte aurait du l'écraser et le réduire en miettes. Le matelas amortissait bien ! Iki ouvrit les yeux mais ne vit que du noir jusqu'à ce que la masse qui le comprimait roule sur le côté. Il vit alors le plafond trop bas de sa cabine, dans le Transport XPF-9959. Et la masse au sol était Lizi, la pilote.

Il fallut du temps au padawan pour remettre ses idées en ordre. Tous ses membres lui faisaient mal et ses poumons étaient vidés. Il inspira à fond et se redressa difficilement, gémissant, les yeux bleus vaporeux. Le plafond était troué et des fils en pendouillaient. Il se gratta le crâne et, assis sur son lit, avisa à ses pieds la mercenaire qui ne bougeait pas. Qu'avait-elle bien pu tenter de faire pendant qu'il dormait ?

"Vous êtes vrai-ment bizarre"
, articula-t-il en la toisant. Cette femme était un vrai mystère. Le Temple Jedi avait-il fait exprès de le laisser seul avec elle ? Était-ce une épreuve d'initiation cachée ? Plus le temps passait, plus Iki en était convaincu et moins il avait peur d'elle... Pour commenter la situation rocambolesque, il se permit d'ironiser :

"Vous savez pas ce que vous voulez : me crier dessus, m'aider à apprendre, m'ignorer, m'étrangler ou me faire l'amour. Faudrait vous décider, vous changez d'avis toutes les deux minutes !" Il s'autorisa alors un sourire tranquille. A deux années près, cette remarque aurait probablement généré chez lui une gêne considérable. Mais à 11 ans, les joues d'Iki n'étaient rouges que par le manque d'air dont il venait d'être victime. Une chose était sûre : lorsqu'il avait souhaité mieux la connaître, il n'avait pas tout à fait ce genre de 'connaissance' en tête. Il enjamba le corps de la pilote et alla enfiler ses bottes. Il n'était plus vraiment question de dormir maintenant, et puis il commençait à faire trop chaud dans la cabine : sûrement le système de ventilation qui défaillait.

Ses jambes et ses bras lui faisaient mal lorsqu'il les pliait. "J'ai faim." remarqua-t-il lorsque son ventre gargouilla. Lizi était toujours couchée, ce qui commençait à l'inquiéter. S'il n'avait pas été là pour la réceptionner, la chute aurait pu avoir des conséquences physiques beaucoup plus fâcheuses. "On peut dire que je vous ai sauvé la vie. A charge de revanche !" lui fit-il constater joyeusement. L'idée que la mercenaire lui soit redevable plaisait beaucoup au padawan.
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Lizi écouta le padawan, toujours allongée par terre. Elle serrait piteusement la grappe de fils électriques qu'elle avait arraché en tombant, se demandant pourquoi elle avait autant de malchance. Elle ne se souvenait pourtant pas avoir offenser une quelconque divinité (même si elle ne croyait pas en une entité supérieure). En plus, elle avait toujours sa patte de lapin et son sabot de bantha pour lui porter chance, mais cela ne semblait pas beaucoup fonctionner. Si elle avait eu de la chance, elle ne serait déjà pas tomber sur ce petit Iki, qui était un garçon impertinent. Elle avait envie de lui tordre son petit cou, simplement pour entendre le craquement que cela aurait pu faire, et le soulagement que ça lui aurait procurer...

Le gamin l'enjamba sans plus se préoccuper d'elle, s'intéressant plus de son ventre que de l'état de la jeune femme. Tout à coup, elle se sentait lasse et fatiguée. Quand tout ceci serait terminé, elle prendrait quelques jours de repos, après avoir enterré le corps de Iki quelques parts pour se débarrasser des preuves. Elle hésitait encore entre le vide de l'espace et une broyeuse à copeaux. La broyeuse semblait le meilleur choix selon elle. Elle finit par se lever, s'asseyant tout d'abord. Elle lâcha les câbles, consciente qu'elle pourrait s'électrocuter gravement. Son dos lui faisait un mal de chien, sa tête aussi, mais elle semblait intacte. Comme quoi elle avait de la chance dans sa malchance. Elle regarda le padawan, qui la narguait joyeusement, comme quoi il lui avait sauvé la vie et qu'elle avait une dette envers lui. La contrebandière répondit :

- Très bien, je ne verserai pas de poison dans ta nourriture. On est quitte comme ça !

Elle jeta un oeil à sa montre. Quelques heures avant leur sortie de l'hyper-espace. Cela leur laissait largement le temps de prendre un petit repas. Elle fit un signe à Iki, tout en se massant le dos avec la main gauche :

- Suis moi, espèce de ventre sur patte.

Ils redescendirent dans la soute. La table qui leur avait servi plus tôt à leur petit exercice de tir était toujours là. La bouteille de plastique vide aussi d'ailleurs, abandonnée dans son coin. Elle sortit deux chaises pliantes qu'elle installa de part et d'autre de la table. Ouvrant quelques placards, elle déposa devant Iki plusieurs barres colorées de vitamines ou de protéines, ainsi que des sachets de nourriture lyophilisée. Ce n'était pas du luxe, à peine le nécessaire à vrai dire. Le goût de cette nourriture était telle qu'on avait l'impression de mâcher un morceau de tapis, mais cela avait l'avantage d'être nourrissant, à défaut d'être bon. La jeune femme n'avait pas toujours de la nourriture fraiche à bord, avec le padawan devrait se contenter de cela.

Lizi, sans trop de gêne, posa ses pieds sur la table, l'un par dessus l'autre. Elle sortit de sa poche un emballage plastique et le défit avec un délice non dissimulé. Iki put bientôt voir qu'elle tenait une barre de chocolat dans ses mains, sans doute la meilleure nourriture question goût surtout le bâtiment.

- Bon appétit ! fit-elle d'un ton ironique, comme pour se venger des impertinentes paroles du garçon dans sa cabine.
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Iki regrettait presque que Lizi ne soit pas une Wookie. Peut-être qu'en l'empêchant de se rompre le cou, il aurait obtenu une dette de vie. Avoir une grosse peluche fidèle, loyale et forte pour le protéger ne lui aurait pas déplu. Il n'était pas tout à fait sûr, vu les évènements récents, que la pilote le protège en cas de souci imprévu sur Telti. En fait, en ce qui concernait Lizi, il n'était sûr de rien. Il ne lui avait pas tendu de main salvatrice de peur qu'elle s'énerve à nouveau, préférant attendre qu'elle se relève toute seule comme une grande et fière personne. Lorsqu'elle dit renoncer à son idée de l'empoisonner, il hésita presque à la prendre au mot et ne répondit que par un sourire crispé : l'ironie était un concept qu'il comprenait assez (son père était un politique !) mais qu'il ne maitrisait pas encore à la perfection.

Heureux que la rousse accepte de lui donner à manger, le ventre sur pattes la suivit docilement jusqu'à la soute, qui semblait aussi faire office de cuisine. Iki comprit soudain pourquoi Lizi changeait si souvent d'humeur : si ce vaisseau était aussi son logis, pas étonnant qu'elle perde un peu la boule. Même lui commençait à ressentir l'exiguïté du lieu alors qu'il n'y était que depuis quelques heures. Il ressentit un peu de compassion pour elle qui n'avait sans doute jamais vécu dans le confort d'une 'vraie' maison avec terrasse et vue sur les montagnes. Il l'aurait bien invitée chez lui à Aldera, mais bon, elle n'était pas très gentille, et il ne la connaissait pas assez, et qu'est ce que sa mère dirait ! Sans compter le Temple.

Il s'assit sur une des chaises que Lizi venait de déplier et la chaise grinça. La nourriture qu'on lui servit ne le surprit pas de prime abord : il ne s'attendait pas aux délicatesses du Thranta Doré, le restaurant qu'ils fréquentaient quand son père était à la maison. Il ne s'étonna vraiment qu'à la première bouchée de la barre bleue. Alors qu'il venait de mordre dedans à pleines dents, affamé, son rythme de mastication décrut rapidement. Il avait bigrement envie de tout expulser et de rincer sa langue et son palais tellement c'était mauvais, mais on lui avait appris à ne pas rechigner. Il observa Lizi, les yeux contrits, et se força à déglutir.

"Vous êtes sûre que vous cherchez pas à m'empoisonner ?" demanda-t-il d'une voix faiblarde en repoussant la barre bleue le plus loin possible. Il remarqua alors qu'elle venait de poser ses pieds sur la table, ce qui n'était pas très poli ni très distingué. Pendant une seconde, il fut tenté de faire de même mais il se ravisa en fronçant les sourcils. Était-elle en train de déteindre sur lui ? Il n'avait pas l'habitude d'être impertinent, voir grossier, et il l'avait été avec elle. Il n'avait pas l'habitude de mal se tenir à table, et il voulait mal se tenir à table avec elle. Une part de lui voulait voir ce que ça faisait d'être mercenaire, ressentir l'excitation du baroudeur solitaire et endurci qui ne se laissait pas marcher dessus ; Mais il n'était pas mercenaire et n'en serait sans doute jamais un ! Son père lui avait déjà répété de ne jamais oublier qui il était. Il était Iki Seldon, d'Alderaan, un Fils de Sénateur.. et maintenant un Padawan. Et pour cette bonne raison, il n'allait pas entrer dans le jeu sadique de Lizi qui tentait probablement d'obtenir une supplique pour un misérable bout de chocolat.

"Vous savez le chocolat, il y en a sur ma planète et même si c'est dur à trouver, mon père peut m'en envoyer quand je veux. Faites attention quand même, ça fait grossir." Il se pencha en avant, bras à plat sur la table, pour planter ses yeux bleus dans les yeux verts de la pilote, et d'une voix innocente en apparence lui dit : "En fait... peut-être que vous feriez mieux de me passer la barre, si vous voulez garder la ligne. Je suis sûr que vous voulez. Pas vrai ? La ligne, c'est très important. Vous avez juste à me la donner." Lentement, sa main se tendit, tout près de celle de Lizi.
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Lizi regarda le garçon grimacer en mangeant se nourriture. Lui non plus n'aimait pas ça... Comme la majorité des gens évidement. Heureusement, la faim abolissait bien vite le goût, et les barres protéinées étaient parfaitement mangeables quand on avait suffisamment la dalle ! Seulement, le padawan semblait avoir d'autre idée en tête. Il voulait à présent la convaincre de lui céder sa barre chocolatée. Il allait devoir se lever tôt pour y parvenir ! Sans peur, il approchait déjà sa petite mimine, sûr de sa victoire. Elle allait lui en foutre de la ligne elle... Il souligna ses origines riches, même nobles peut être (elle ne connaissait pas bien Alderaan), comme si cela aurait pu l'aider à quoi que ce soit.

- Et bien si ton père peut t'en envoyer autant que tu veux, t'avais qu'à en prendre pour le voyage, répliqua-t-elle.

Voyant la main du petit qui s'approchait presque assez pour lui subtiliser son repas, elle lui fit encore un sourire de prédateur, en entrouvrant assez les lèvres pour qu'il puisse voir sa dentition. Elle avait des dents parfaitement rangées, quoiqu'un peu jaune. Par contre, comme les autres firrerreos, elle avait des canines qui étaient trois à quatre fois plus longues que la normale, de véritable dents de vampires, capables de transpercer de part en part pas mal de chose, une main par exemple. C'était un simple avertissement, mais elle n'hésiterait visiblement pas à mordre Iki jusqu'à l'os pour défendre son bien ! C'était SA nourriture, point !

Elle croqua férocement sa barre au chocolat, savourant le goût délicat qui se déposait sur ses papilles gustatives. Il n'y avait pas à dire, c'était tout de même drôlement meilleur que les protéines en barre (ou en tube, ou en quoi que ce soit !). Elle regarda son petit compagnon de voyage :

- Et puis, t'inquiète pas pour ma ligne. Avec la vie que j'ai, c'est justement pas maigrir qui est difficile...

Elle engloutit son chocolat en moins d'une minute. Premièrement parce que c'était (très) bon, et pour ne plus tenté Iki.

- Allez, fini de manger... Il reste un peu plus de sept heures avant d'arriver sur Telti, occupe toi comme tu peux. Comme t'as cabine est inutilisable, tu peux utiliser la mienne, mais ne touche pas à mes affaires, sinon tu le regretteras.

Elle occupa les heures restantes du voyage à commencer les réparations dans la cabine du padawan.

Quelques heures plus tard, alors que le décompte pour la sortie de l'hyper-espace s'écoulait lentement, elle était assise dans son siège de pilotage, sanglée convenablement en vue de l'atterrissage mouvementé qui se profilait à l'horizon, à cause des amortisseurs inertiels un peu vieux du vaisseau. Il restait à peine deux minutes avant la réintégration de l'espace normal. Elle activa les haut-parleurs du vaisseau.

- Iki, on est bientôt arrivé. Tu as deux minutes pour t'accrocher quelque part...
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Iki rayonnait de confiance. Lizi allait lui donner sa barre de chocolat et ce serait tout à fait normal. Lorsqu'il demandait quelque chose à sa mère de cette manière, il l'obtenait quasiment toujours et il n'y avait pas de raison que la pilote également ne succombe pas à sa convaincante éloquence.

Ou peut-être que si. Non seulement la rousse ne se séparait pas du chocolat, mais elle se permettait de le chambrer, et de manière plutôt adroite. Il avait du chocolat au Temple, il n'avait tout simplement pas pensé à le prendre, pensant que les Jedis en général et leurs estomacs en particulier étaient mieux traités que ça par leurs transporteurs ! Encore heureux pour Lizi, et dommage pour Iki, sa mission ne semblait pas comporter une critique de la restauration ou du service d'hôtellerie.

Heurté dans sa fierté, il alla refuser de la regarder le narguer plus avant mais quelque-chose attira indubitablement son regard, le forçant à oublier de bouder. Comme elle avait de grandes dents, la pilote ! Les yeux écarquillés, le garçon sentit son cerveau se remettre à tourner à plein régime. Quelque-chose clochait avec elle depuis le début, et son pressentiment se révélait juste ! Dans sa petite poitrine, son petit cœur d'humain battait la chamade malgré toutes les tentatives de la tête pour le raisonner. "On ne peut raisonner un cœur, seulement le brider", disait sa poète de mère, et il aurait bien aimé que ce soit faux sur l'instant.

Se contrôler. Elle n'allait pas le manger. Ce n'était pas ce qu'elle avait essayer de faire pendant qu'il dormait. Ce n'était pas pourquoi elle avait absolument voulu partir avant que le chevalier ne les rejoigne. Elle n'était pas sadique au point de jouer avec lui avant la dégustation, ce n'était pas du tout son genre. Et ce n'était pas pourquoi elle.. l'invitait dans SA cabine à elle.

Les membres tendus, Iki n'était pas très rassuré. L'avait-il vraiment été depuis qu'il était monté à bord ? Lire des romans d'épouvante, ça lui avait toujours bien plu, mais il n'était pas un héros ! Si cette espèce de vampire attaquait, ce n'était pas une bouteille en plastique dans la figure qui allait l'arrêter. Sans se faire prier, il obéit à l'injonction d'aller s'occuper, trouvant là prétexte à filer fissa. Une fois hors de vue, il s'adossa au mur de la coursive et tenta de reprendre respiration et esprits. Ah, les chevaliers se moqueraient bien de lui s'ils le voyaient.

*N'oublie pas Iki : tu es un Padawan. Pa-da-wan, tu es un Padawan. Tu ne vas pas te laisser impressionner comme ça. Calme-toi et.. mène l'enquête ! Tu as peur d'elle parce que tu ne la connais pas. Trouve qui elle est et tu n'auras plus peur ! C'est tout simple en fait.*

Et Lizi venait de lui servir l'occasion d'en savoir plus sur un plateau. Reprenant courage, le garçon remonta l'escalier et entra dans la cabine de la pilote, où elle même l'avait invité. La porte se referma derrière lui et il appuya sur le bouton qui lui semblait être celui de verrouillage. Se retournant, il balaya la pièce du regard. Des affaires un peu partout, mais rien de sale. Des étagères, une douche, un lit. Déterminé, il commença ses recherches en faisant attention à faire le moins de bruit possible : la menace que Lizi avait proféré était encore bien présente dans sa tête, mais sa curiosité l'emportait sur sa peur.

Des bribes de leçons sur les différentes espèces lui revenaient en mémoire. Une capacité de récupération impressionnante... de grandes canines... il était proche de la réponse mais il manquait encore un élément, rien qu'un, un tout petit.. truc...


~~


Le crissement des hauts-parleurs fit sursauter Iki. Combien de temps avait-il dormi ? Il n'avait même pas voulu s'allonger, mais son corps avait été plus fort que sa volonté - une fois encore. Et qu'est-ce qu'il disait le haut-parleur ? arrivé ? accrocher ? deux minutes ? L'aldéraanien se massait le crâne pour réactiver les synapses en léthargie. Soudain, il comprit et sauta du lit. Pas la peine de récupérer ses bottes, il n'avait même pas eu le temps de les enlever. Son front faillit heurter la porte mais il se souvint juste à temps qu'il valait mieux la déverrouiller avant d'essayer de passer à travers.

Après un galop dans les couloirs de 42 secondes, il parvint au poste de pilotage. Lizi était sur son fauteuil, affairée. Le garçon l'observa avec un grand sourire serein, puis s'installa à la place du co-pilote. Tout en se sanglant, il glissa simplement, l'air très satisfait de lui : "Je sais qui vous êtes. Pas mal le coup du maquillage, ça doit tromper beaucoup de gens." Non, elle n'était ni suceuse de sang, ni dévoreuse d'humains. Comme beaucoup d'autres espèces, Iki trouvait les Firrereos fascinants et même si celle-ci avait un fichu caractère, il ne pouvait s'empêcher de la regarder différemment maintenant qu'il savait. "Vous auriez pu me prévenir, quand même. Où alors c'était un test ?"

Assuré qu'il était bien 'accroché', il releva le nez pour observer l'extérieur. La lune occupait tout l'espace. Elle était grise, bourrée de cratères, sans aucune espèce d'atmosphère. Les installations étaient probablement souterraines. Devant les yeux du garçon défilait un paysage désolé et déprimant, sans variété ni couleurs. "C'est pas Alderaan, c'est sûr..." commenta-t-il sans détourner le regard. "Vous êtes sûre qu'on est au bon endroit ?" Il aurait bien aimé qu'elle se soit trompée : passer du temps sur ce caillou ou dans ce caillou ne l'excitait pas particulièrement.
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Elle entendit Iki arriver au galop. Il s'installa dans le fauteuil de copilote beaucoup trop large pour lui et se sangla, en lâchant d'un ton presque désinvolte qu'il savait qu'elle était une firrerreo. Elle se crispa sur les commandes. Heureusement, cela passa inaperçu car les vibrations du vaisseau se faisaient de plus en plus violentes. Quelque chose de parfaitement visible était qu'elle devenait rouge, et surement pas de honte... Elle eut une soudaine envie d'éclater la tête du padawan contre le tableau de bord, ou bien de l'étrangler. Franchement, il se prenait pour qui ? Elle lui avait interdit de fouiller dans ses affaires, et ce de façon très claire il lui avait sembler. La vache, c'était bien un jedi ! A peine novice et il voulait déjà fourrer son nez de fouine dans les affaires des autres ! Alors qu'il lui demandait s'il s'agissait d'un test ou d'une omission, elle répondit, en colère :

- Qu'est ce que ça change ? T'aurais pas été moins chiant de toute façon !

Elle se retint de recourir à la violence. Déjà, elle ne frappait pas les mômes (tout du moins elle évitait). En plus, le temple jedi ne serait sans doute pas content... Pour une fois qu'elle avait une mission légale, il fallait mieux être irréprochable. Pourtant, ce petit était quand même une calamité ! A partir de ce moment, elle décida de le bannir tout simplement de sa vie pour le reste du voyage. C'était peut être puéril, mais il fallait bien ça pour qu'elle évite l'homicide volontaire sur mineur... Elle ne le regardait plus, ne répondait pas à ses questions, quelle qu'elle soit. S'incruster dans sa vie privée avait le pas de trop.

Elle conduisit le vaisseau dans un dédale tunnel étroit, pour atteindre les installations souterraines de la petite lune. Elle posa le vaisseau sans plus de mal, mais ils avaient déjà été bien secoués lorsqu'ils avaient sentis l'attraction du petit astre. Heureusement, il n'y avait pas d'atmosphère ici, sinon l'atterrissage aurait pu être très intéressant (les crashs étant les plus populaires dans le genre). Elle descendit la rampe d'embarquement, et referma derrière elle sans un mot avant que le padawan n'ait pu sortir. Une manière des plus silencieuse pour dire qu'il était puni et consigné dans la vieille navette.

Elle resta absente une petite heure, le temps de signer les papiers nécessaires, de trouver un petit chariot antigrav et de transporter les machines jusqu'au vaisseau. Après les avoir installés dans la soute sans prêter attention au petit morveux, elle repartit directement dans le cockpit pour préparer le décollage... Dans un silence religieux (si l'on excepte le grondement assourdissant des moteurs, bien entendu), la vieille carcasse de métal repartit par là où elle était venue sans plus de problèmes, mais sans plus de mots non plus.

Ignorant toujours son colocataire forcé, qui aurait pu faire des pieds et des mains pour attirer son attention sans résultat, elle alla dans sa chambre prendre un des oreillers sur la couchette. Elle était fatiguée... Elle n'avait pas dormi durant l'aller du voyage, elle comptait bien piquer un petit somme au retour ! En plus, cela lui éviterait d'avoir Iki sur le dos. Il pouvait faire ce qu'il voulait, elle s'en lavait les mains ! Cependant, elle lui avait prêté sa cabine pour la durée du voyage. Elle ne revenait jamais sur ses promesses ou ses prêts, alors elle alla s'installer dans la capsule de sauvetage un peu plus loin. Laissant la porte ouverte, cela laissait un espace d'un peu moins de deux mètres de diamètre, avec un semblant de banquette. Soupirant, elle cala son oreiller contre une paroi, et s'allongea peu confortablement.
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Iki se sentait à nouveau abandonné, et ce n'était pas plaisant du tout.

Il n'y a pas d'émotion, il n'y a que la paix.

Lizi ne lui parlait plus, ne le regardait plus à tel point qu'il en venait à douter d'être bien là dans le vaisseau avec elle. Il n'avait pas de remords, ça non, il était plutôt satisfait d'avoir découvert qui elle était. Le Temple Jedi serait sûrement heureux de découvrir qu'il était assez débrouillard et observateur. Mais du ressentiment envers elle, oui, il en avait. Surtout parce qu'il ne comprenait pas.

Il n'y a pas d'ignorance, il n'y a que la connaissance.

Il ne comprenait pas pourquoi elle s'était emporté comme ça, ni pourquoi elle l'avait enfermé dans le vaisseau. Était-ce pour le protéger ? Cette planète était affiliée à la République, c'en était même un fournisseur officiel. Etait-ce pour le punir ? Lizi n'était pas sa mère. Il n'était même pas sûr qu'elle ait une autorité officielle sur lui. Un Chevalier Jedi l'aurait aidé à éclaircir ce point. Qu'est-ce qu'elle était en train de faire, là dehors ? Embarquer la marchandise comme prévu ? Ou peut-être en profitait-elle pour faire quelque-chose d'illégal. Si c'était le cas, elle avait tout fait pour qu'il ne la gêne pas. Ne pas savoir et ne pas pouvoir agir le faisaient bouillir de frustration.

Il n'y a pas de passion, il n'y a que la sérénité.

Arpentant les coursives vides et silencieuses sans savoir où il allait exactement, le jeune garçon ne déserrait pas les poings. Il n'était pas un hologramme qu'on éteignait à sa guise, ni un droïde qu'on ignorait quand il parlait. Son père était Sénateur d'Alderaan, une des planètes les plus belles et prospères et importantes de la galaxie ! S'il apprenait comment son seul fils était traité, il s'assurerait que la Firrereo, tout aussi fascinante qu'elle était, ne trouve plus un seul travail et même, qu'elle soit bannie de tout l'espace de la République !

Il n'y a pas de chaos, il n'y a que l'harmonie.

Dans la soute, la table où ils avaient 'partagé' un repas, selon la propre notion de partage qu'avait la mercenaire, trônait encore avec ses deux chaises. Iki prit celle où s'était assise la rousse et l'envoya valser de toutes ses forces contre le mur. Après le choc, elle retomba au sol et ne bouga plus. Alors le padawan prit une grande et lente inspiration et cria. Il ne voulait plus être enfermé là ! Il y avait toute une planète dehors à explorer ! Même si elle avait l'air pas terrible, ce serait toujours mieux que ce vaisseau tout pourri !

Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force.

Lorsque Lizi réembarqua, Iki ne vint pas l'embêter. Allongé sur le lit de sa cabine à lui (tant pis pour les cables et la chaleur), il avait les mains croisées sur sa poitrine qui gonflait et dégonflait lentement, en rythme. Il n'était pas mort et ne dormait pas, il ne réfléchissait même pas vraiment, laissant son esprit divaguer à la recherche de cette Force qu'il était sensé pouvoir ressentir et maîtriser. La Force se cachait un peu trop bien, mais être comme ça, yeux fermés et muscles relâchés, lui faisait du bien en plus de faire passer le temps. Il ressentit les vibrations du vaisseau lorsque celui-ci redécolla, signe qu'ils étaient probablement sur le chemin du retour. Ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire à l'idée que bientôt, il serait à nouveau au Temple, avec les Jedi.
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Lizi s'était assoupie malgré l'inconfort relatif de la capsule où elle s'était installée. A force de vivre dans un vaisseau et de voyager partout, elle avait appris à dormir quand elle pouvait et où elle pouvait. Elle ronflait paisiblement (et bruyamment) dans une position totalement incongrue, lorsqu'une violente secousse la fit bondir hors de son lit improvisée. Elle heurta le sol avec un bruit sourd et jura. Que se passait-il encore ?

Une alarme retentit dans le vaisseau. Elle reconnut la tonalité. Le vaisseau allait effectué une sortie prématurée de l'hyper-espace ! Ce n'était pas possible, l'ordinateur avait pris une trajectoire loin de tout corps stellaire, et il était peu probable qu'il se soit planté, car c'était de loin ce qui marchait le mieux à bord de ce vieux coucou. Surprise et un peu paniquée, elle traversa les coursives en courant et se jeta dans le fauteuil du pilote. Ses doigts entrainés pianotèrent à une vitesse impressionnante sur le tableau de bord alors qu'elle entrait les données relatives à leur sortie de l'hyper-espace, cherchant à savoir ci ce n'était pas un problème d'hyperdrive défaillant. Elle réactiva les boucliers conventionnels et les boucliers à particules.

Par purs reflexes, elle se sangla à son siège et posa les mains sur le volant. Elle vit au travers de la baie vitrée les longues lignes et le couloir bleu de l'hyper-espace se transformer, et le le vide noir de l'espace leur succéda. Seulement, il n'y avait pas que ça. Comme une énorme tâche marron au milieu de la vitre, un astéroïde envahissait leur champ de vision.

- Bordel de...

La jeune contrebandière ne finit pas sa phrase, trop occupée à tirer fermement sur le manche à balai pour redresser l'appareil. Elle était tombée dans un champ d'astéroïdes non répertorié. Elle avait toujours eu de la chance... Non répertorié ? Ils étaient dans les mondes du noyaux, l'endroit de la galaxie où il y avait le plus de trafic. Elle utilisait une voix marchande très prisée, et il y avait des astéroïdes ? C'était louche tout de même. Quoi que avec sa chance habituelle, cela ne n'étonnerait pas vraiment... Il y eut quelques secondes incertaines, puis finalement le ciel s'éclaircit, l'énorme bloc de roche ayant été évité.

Elle regarda autour d'elle. Ce n'était pas un champ d'astéroïdes, il n'y avait rien autour du vaisseau. Un astéroïde était rarement tout seul dans l'espace... Elle eut une réponse à ses interrogations très tôt, lorsque deux petits chasseurs frôlèrent la vieille navette Loronar. Ils n'avaient pas l'air particulièrement amicaux. Lizi fit faire une embardée pour tenter de se dégager et de semer les appareils non identifiés, mais c'était peine perdue, ils étaient bien plus rapides et maniables qu'elle. Ils repassèrent le long de la coque en tirant de toutes pièces. La navette fut secouée de spasmes violents, secouant ses passagers. Les boucliers ne tiendraient pas longtemps.

Avec une bordée d'insultes en hutt, la firrerreo arma la batterie laser légère dorsale. Gérer par un système automatique, elle n'avait pas besoin d'artilleur pour l'utiliser, même si du coup elle n'était pas des plus efficaces. Elle se força à faire le vide dans son esprit pour ne pas paniquer, et arma le petit lance-missile qui était juste sous le cockpit. Ils voulaient l'abattre ? Et bien elle n'allait pas se laisser faire ! La minute qui s'ensuivit fut une des plus longues de la vie de Lizi. Les assaillants firent deux passages supplémentaires en crachant leurs lasers, mettant à mal les défenses de leur cible. Au troisième passage, un missile détruisit un des chasseurs dans une gerbe de flammes tout de suite étouffée par le vide de l'espace.

Le dernier chasseur tira à nouveau. Dans la salle des machines à l'arrière du vaisseau, il y eut une grande gerbe d'étincelles alors que les systèmes lâchaient. Ils n'avaient plus de bouclier ! Leur prochain coup allait leur être fatal ! Sauf qu'ils ne voulait pas détruire le cargo. Une salve de canon à ion léger les toucha, et tous les systèmes électroniques du vaisseau contrebandier s'éteignirent. Lizi et son petit compagnon se retrouvèrent dans le noir, sans la possibilité de bouger, de voir ou de se défendre.

- Iki ? appela-t-elle.

Elle ne savait pas où elle était. Entre éviter un astéroïde et défendre sa peau, elle n'avait pas vraiment eu le temps de s'en inquiéter. Dans le noir en plus, elle allait avoir du mal à le trouver. Il pouvait bien se trouver à côté d'elle, ou dans une cabine, ou peut être dans la soute.
Elle commençait à comprendre à présent. C'était une vieille ruse de pirate de l'espace. Sur les routes spatiales assez utilisées, il suffisait de tracter un astéroïde et de savoir où le poser pour faire sortir des proies désorientées et facile à abattre. L'utilisation de canons à ions les ayant privés de tous leurs moyens, ils allaient à présent les aborder, piller la cargaison, et prendre les occupants en otage, ou les tuer tout simplement...

Lorsqu'elle trouva Iki, elle s'agenouilla près de lui. Visiblement elle n'était plus en colère contre lui à cause des évènements présents, et lui dit :

- On va être aborder par des pirates. Va te cacher quelque part, et n'en sort pas, compris ? Et ne discute pas, on a vraiment pas le temps !
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Serein sur son lit, Iki n'avait vraiment pas envie de se lever. L'état quasi méditatif qu'il avait atteint permettait au temps de filer plus vite et donc lui permettait à lui d'être encore plus rapidement de retour. Ensuite il irait faire sa fête au Chevalier qui lui avait posé un lapin, et au contrôleur du Temple aussi, il le méritait bien. Il irait raconter à Elkim à quel point la firrereo était méchante, ils en rigoleraient bien et ça aiderait à faire passer le mauvais sentiment d'humliliation dont il n'arrivait pas à se défaire depuis que la rousse l'avait laissé tout seul dans le vaisseau. Si seulement il était lui-même méchant de nature, il aurait réservé une vilaine surprise à la pilote pendant son absence.

Les premières secousses ne le perturbèrent pas, ça devait être courant pendant un voyage spatial. La sirène qui retentissait dans le couloir et dans sa cabine ne l'alarma pas vraiment. Vu l'état de la navette, ce devait être une pièce qui s'était détachée mais comme ils étaient encore vivants, ça ne devait pas être si grave que ça. Il fut un peu plus intrigué par la soudaine décélération et rouvrit les yeux. Ils ne pouvaient pas déjà être arrivés. Est-ce qu'elle avait décidé de changer de direction et de refourguer la marchandise à quelqu'un d'autre que le temple, quelqu'un qui paierait plus ? C'était tout à fait plausible vu son tempérament de feu. Ou alors elle avait un problème. Dans les deux cas, mieux valait ne pas aller la déranger. Bien malgré lui, l'aldéraanien s'était rendu à l'évidence qu'il ne pouvait pas vraiment changer les choses et que son utilité était fort relative.

Et ça lui restait un peu en travers de la gorge, alors il referma les yeux pour tenter à nouveau de se vider la tête. Il n'en eut pas le temps : une violente secousse le fit tomber sans prévenir du lit. Ventre au sol, il releva un visage éberlué par ce qui venait de se passer. Un nouveau séisme le fit se coller encore plus à terre, bras croisés derrière le crane. Yeux fermés et dents serrées, il attendit que ça passe. Son coeur frappait dur et vite contre sa poitrine et la panique le faisait respirer plus vite. Puis toutes les lumières s'éteignirent. Il resta ainsi sans bouger, à se demander ce qui pouvait bien se passer, jusqu'à ce que Lizi l'appelle.

Au son de sa voix, il se redressa et gueula : "Lizi !", puis attendit qu'elle le trouve en essayant de prendre de plus amples inspirations. Lorsqu'il la vit, un grand et inattendu soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Elle ne l'avait pas vraiment oublié. Buvant les paroles de la firrereo avec la plus grande attention, il approuva de la tête pour signaler qu'il comprenait très bien l'ordre comme la gravité de la situation, puis fila sans demander son reste.

Ses pas non guidés lui firent descendre l'escalier et le menèrent dans la soute, beaucoup plus exiguë maintenant que la marchandise pour le Temple s'y trouvait. Les immenses caisses n'offraient aucun coin mort, il lui fallait trouver autre chose pour se cacher des pirates. Des pirates : il avait lu bien trop d'histoires sur eux pour les prendre à la légère. Il avait même souvent prétendu être un pirate lorsque les droïdes chargés de sa sécurité le pourchassaient dans le jardin. Mais il n'y avait pas de droïde de sécurité ici, pas de maman, pas de jardin, juste Lizi. Et ce n'était même pas un jeu.

Arpentant la soute à en perdre haleine, le regard affolé à la recherche de n'importe quoi qui puisse le dissimuler, il finit par trouver. Pas parfait, mais il n'avait pas le temps pour mieux ; alors il poussa le loquet de la porte du lave-vaisselle/linge et constata qu'il était vide. Sans attendre, il se faufila à l'intérieur et referma la porte. Les genoux recroquevillés contre son menton, les bras autour des jambes, il ferma les yeux pour se calmer - il n'y avait pas forcément beaucoup d'air là-dedans. Et comment allait-il faire pour sortir ?

Pas de panique ! disait un guide de la galaxie qu'il avait comme livre de chevet, et c'était un conseil avisé vu sa situation. Au moins pouvait-il voir ce qui se passait à l'extérieur grâce à la vitre teintée. Il restait à espérer que ceux de l'extérieur ne se décident pas à regarder cette même vitre de trop près. Et aussi que Lizi savait ce qu'elle faisait ; Et qu'elle n'allait pas encore l'abandonner.
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Lizi se força à calmer sa respiration. Elle s'assura que son arme était fermement attachée à sa cuisse, et repartit vers le cockpit. Tous les systèmes électroniques de l'appareil étaient complètement hors service à cause des tirs de canons à ions de leurs agresseurs, et ce pour une durée d'une bonne demi-heure encore. Malgré la dysfonction des senseurs et des radars, elle repéra visuellement le vaisseau attaquant restant, qui approchait en vue d'un abordage. Visiblement sûr de lui, il approcha par le côté bâbord de la navette contrebandière, dans une procédure d'abordage. Elle l'examina en détail : un chasseur de combat sorosuub. Assez petit, agile, et terriblement armé pour sa taille. Il n'était pas très grand, Elle supposait donc qu'il n'y avait pas plus d'un ou deux pirates, trois grand maximum mais ils auraient été tout de même serrés !

Dés qu'elle les perdit de vue depuis la baie vitrée du cockpit, elle courut vers l'endroit où ils devaient accoster. Elle espérait seulement que le padawan avait eu le temps de se planquer quelque part. A son âge, les enfants avaient tous un don naturel pour trouver une bonne cachette. Elle dégaina son arme. D'après leur angle d'attaque, les pirates allaient débarquer près de la capsule de sauvetage, celle où elle dormait il y avait seulement quelques minutes de cela. D'après l'expérience qu'elle avait, ils allaient arracher la capsule et coller à la place un tuyau d'abordage. Une fois que le tout serait pressurisé, ils iraient dans le tuyau et scierait la porte qui aurait du mener à la capsule.

Vérifiant le niveau de charge de son arme et le nombre de tir qu'il lui restait, le vaisseau fut secoué alors que sa capsule de survie était propulsée dans l'espace et qu'on plaçait un tuyau à la place. Ils étaient rapide les bougres ! Elle se plaqua dos au mur, juste à droite de la porte que les brigands étaient en train de découper. Elle avait découvert lors de sa vie mouvementée que les pirates de l'espace s'attendaient rarement à une riposte sérieuse au lieu d'une meute de marchands terrifiés. Elle n'aurait qu'à tendre le bras dans la position où elle était pour tirer sur ceux qui arriveraient à bout portant. S'il n'y avait qu'un ou deux pirates, cela avait de bonne chance de marcher, tout du moins elle l'espérait.

Une minute plus tard, la porte cédait et tombât sur le sol avec un bruit sourd. Tendue, la jeune femme se prépara à jouer sa vie. Au milieu de la fumée ambiante, une forme entra dans la navette. Il s'agissait d'un horrible weequay, armé d'une grande vibrolame et habillé de façon grotesque. A peine eut-il fait un mètre que Lizi lui plaça un tir dans la tête, le canon à moins de dix centimètres de son oreille. Il s'effondra sans bruit et sans vie. L'odeur ambiante était celle de l'ozone et de cervelle grillée. Un de moins... Seulement, ils étaient deux. Au claquement de la décharge laser, l'humain qui se trouvait derrière effectua une roulade en avant. la firrerreo tenta de lui tirer dessus, mais elle le loupa deux fois. Le hors-la-loi riposta d'un seul tir, qui toucha Lizi à la hanche gauche.

Elle tomba à terre avec un petit cri et la sensation cuisante de l'échec. Son arme lui échappa involontairement à cause de la crispation de ses doigts. Elle avait mal ! Elle serra les dents pour ne pas crier. Elle était habituée, car elle avait été blessée plus souvent qu'à son tour. Pourtant, cela n'enlevait rien à la douleur... L'homme qui avait tiré, un humain approchant de la trentaine et qui était borgne, se fendit d'un large sourire avant d'éloigner le blaster de Lizi d'un coup de pied. Il s'approcha d'elle et posa son pied sur le ventre plat de la jeune femme pour l'empêcher de bouger.

- Désolé jolie demoiselle, j'dois aller inspecter la cargaison avant de pouvoir m'amuser un peu 'vec toi. Reste ici.

Il appuya un peu sur sa blessure en passant, et cette fois ci elle ne put s'empêcher de crier tant elle avait mal. Heureusement, il n'insista pas (il avait déjà été suffisamment sadique d'après Lizi) et partit vers la soute, la laissant seule. La contrebandière reste là, allongée par terre sur le dos, mes mains crispées sur sa hanche pour tenter d'endiguer le sang. Elle ne saignait déjà pas énormément, c'était déjà ça, car la chaleur du tir avait en grande partie déjà cautérisé la plaie. Par contre, la douleur lui envahissait le ventre et le bassin. Elle commença à ramper vers son arme, plusieurs mètres plus loin, laissant une trainée de sang derrière elle.
Elle espérait seulement que le padawan était bien planqué, elle n'avait pas envie d'avoir sa mort sur la conscience... Quoique vu la situation, son espérance de vie s'était brusquement raccourcie.
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Iki ne supportait pas d'être enfermé dans un espace exigu. Le vaisseau lui avait paru petit après plusieurs heures, et le caisson de ce lave-truc semblait vouloir le comprimer après seulement une ou deux minutes. Il n'arrivait plus à contrôler sa respiration, était au bord du malaise. N'était-ce pas des tirs qu'il venait d'entendre ? Et ce cri, ce n'était pas.. Lizi ?

En bon alderaanien éveillé, le jeune Seldon ne croyait pas en une divinité supérieure (peut-être la Force, mais c'était sujet à débat). Cela ne l'empêcha pas de prier pour qu'il ne soit rien arrivé à la firrereo. Peu importe ce qu'elle lui avait fait, elle ne méritait pas de mourir - personne ne le méritait ! Et si elle mourrait, qui allait le sauver ? Qui allait le ramener au Temple ? Il ne savait pas quoi faire, d'ici il ne voyait rien, il devait savoir ce qui lui était arrivé.

Ses mains se plaquèrent sur la porte pour tenter de forcer son ouverture ; il serra les dents, y mettant toute sa volonté et sa force, mais sans succès. Un inconnu apparut soudain dans son champ de vision et la surprise le fit sursauter : son dos heurta le haut du caisson.

"SHBONK !" fit le lave-chose et Iki s'immobilisa, les yeux grands ouverts, à l'affût de la moindre réaction de l'homme. Peut-être qu'il était sourd et n'avait rien entendu ! Hélas, son utopique théorie fut vite mise en échec lorsque le pirate à un œil (dégueulasse, pensa le padawan) se retourna dans sa direction et s'avança blaster levé vers la machine. D'ici quelques secondes, il ouvrirait la porte et tirerait dans le tas.

Haletant, suffoquant presque, Iki chercha désespérément du regard quelque-chose, n'importe quoi, qui pourrait le tirer de là. Ses poumons geignaient, il n'y avait plus d'air, il ne pouvait pas rester là de toute manière. Désespéré, il était sur le point de tout abandonner et d'attendre voir quel sort l'homme lui réservait lorsqu'il vit.. la bouteille en plastique. Un étrange frisson le parcourut de haut en bas. Il pouvait le faire. Il devait le faire !

Fermant les yeux, front contre la vitre, le garçon se concentra. Après une petite hésitation, la bouteille toute déformée se leva et fila cogner contre le mur du fond, de l'autre côté des caisses de marchandises. Un instant interdit, l'homme finit par se retourner et aller voir d'où provenait ce nouveau bruit. Iki s'empêcha de jubiler, conservant tant bien que mal sa concentration pour tenter d'activer le loquet. Il lui fallut dix bonnes secondes pour ouvrir la porte de l'extérieur, cinq pour s'extirper de là et dix autres pour fuir la soute à grandes enjambées. Au moment ou il tournait pour rejoindre l'escalier, un bruit de laser fusa dans son dos. Le rayon heurta le mur à deux mètres sur sa gauche et il entendit le pirate jurer : "Saleté de gosse !"

Sans se retourner, il courut plus vite qu'il n'avait jamais couru, trébuchant dans l'escalier. Son genou était écorché, mais il y avait bien plus grave que ça pour l'instant. Il se redressa et reprit sa fuite vers il ne savait où. Le vaisseau était assez petit et l'homme finirait par le retrouver. Peut-être pouvait-il se cacher dans le vaisseau pirate ? Non, c'était stupide, il ne savait pas piloter et il y en avait peut-être d'autres qui l'attendaient là-bas. Alors peut-être...

"Lizi !" s'exclama-t-il d'une voix paniquée en voyant la pilote à terre. Il s'agenouilla près d'elle, repérant la blessure sanguinolante à sa hanche. "Oh Lizi... Lizi, qu'est-ce que je fais ? Il arrive !" Avisant le blaster qui tronait plus loin dans le couloir, il comprit que la pilote cherchait à le récupérer. Sans attendre, il s'élança dessus, le prit dans ses mains, se retourna vers elle et :

"Lâche cette arme tout de suite, avorton !"
La voix rauque, teigneuse et gueularde paralysa le garçon sur place, et, indépendamment de sa volonté, ses mains libérèrent le blaster pour le faire retomber pile où il l'avait pris. "Retourne-toi et avance." Alors qu'il obéissait, le teint plus pâle que jamais, le pirate continuait : "Qu'est ce j'vais faire de toi ? J'ai pas l'habitude de tuer les mioches. Parce que d'habitude, y'en a PAS." Tout tremblant, Iki avait du mal à contrôler ses lèvres et articuler sa réponse : "J.. j.. j'veux pas mourir. M.. mon père est sénateur ! Il peut v.. vous payer une ranran..rançon ! Pour moi et p-pour elle !" Il hoqueta, s'arrêta à deux mètres du canon. "Ti-rez pas, j'vous en supplie, j'veux ppas mourir."

Dans sa détresse, le padawan vit que l'homme hésitait. Son instinct de survie lui disait que le pirate allait tirer quoi qu'il dise. Alors il ferma les yeux et, se mordant les lèvres, agrippa le blaster qu'il avait laissé derrière lui pour l'envoyer plus près de Lizi. La pilote put alors voir l'arme se déplacer au sol dans une direction tres approximative, puis dans une autre, puis dans la bonne.. mais à peine fut-il à portée de main que le blaster s'éloigna à nouveau, contournant le corps de la firrereo, revenant et repartant. Au moins était-il plus près d'elle, et le borgne ne semblait avoir rien vu.

Il cligna plusieurs fois de son œil puis grimaça, mettant Iki en visée : "Si t'es c'que tu dis, qu'est ce tu fous sur ce cargo pourri ? HEIN ? Et qui va payer la rançon pour mon pote, là ?" Il pointa le weequay du menton et haussa à nouveau le ton : "R'garde moi quand j'parle, morveux !" Visiblement, le pirate, qui concentrait toutes ses méninges sur le dilemme et qui n'avait apparemment jamais vu de tenue jedi, perdait patience. Iki soupira de désespoir et baissa la tête, yeux fixés sur l'arme froide en métal qui le menaçait. Ça ne pouvait pas être la toute dernière chose qu'il verrait, c'était impossible.

"Je sais pas c'que je fais là. J'veux rentrer chez moi" gémit-il d'une voix déjà agonisante en baissant les bras. Si Lizi n'avait rien fait, c'est qu'il n'avait pas réussi à l'aider. Il avait échoué. Il ne reverrait jamais ses amis au Temple, ni sa mère, ni son père. Et ça n'aurait pas du se passer comme ça !
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La douleur lui envahissait tout le flanc gauche à présent, excepté sa jambe que les sensations avaient tout simplement quittée. Elle se demandait vaguement où était Iki, et où était le pirate. Elle continuait de ramper sur le sol dans l'espoir d'atteindre son arme, mais celle ci paraissait si loin, qu'elle ne pensait pas pouvoir y arriver. Elle n'avait pas envie de mourir ici, ni ailleurs, mais elle ne voyait pas vraiment comment s'en sortir à présent. Elle ne manquerait pas à grand monde dans cette galaxie... Aux deux hommes, sur Nar Shaddaa, qui l'avaient élevés, sans doute. A Arkel, peut être, s'il n'était pas trop occupé par ses devoirs de chevalier jedi. Pas grand monde en somme. Elle n'avait pas de famille, quasiment pas d'amis. Au moins on ne la pleurerait pas...

Elle s'était immobilisée, plongée dans une semi-inconscience, lorsque le padawan arriva en piaillant, avec un air paniqué. Lizi le regarda un instant avec les yeux écarquillés, tentant de démêler ce qu'il baragouinait. Un exercice difficile tant son cerveau était embrumé par la douleur. Il ne pouvait donc pas la laisser mourir en paix ? Toujours à venir l'emmerder ce petit morveux... Bien sûr, elle n'était plus assez lucide pour se rendre compte qu'il voulait l'aider. Fatiguée, elle ferma les yeux. Elle avait peur de mourir, et cette peur était plus que visible, car sa peau avait changé de couleur pour prendre une délicieuse teinte argentée caractéristique des firrerreos.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le vilain pirate était revenu, avec son visage de cyclope. Il menaçait Iki avec un blaster, et le petit était littéralement paralysé de terreur, bafouillant quelques mots pour tenter de se sauver. Il pouvait dire ce qu'il voulait, cela ne changerait pas grand chose... Elle tenta de voir où était son propre blaster, même si elle le savait trop loin. Lorsqu'elle regarda l'endroit où elle l'avait laissé plus tôt, elle eut un petit hoquet en constatant qu'il avait disparu. Elle tourna avec difficulté la tête tant elle lui faisait mal (Elle avait l'impression d'avoir une foreuse laser dans la tête.) pour regarder autour d'elle. Son arme était là, glissant doucement sur le sol avec une trajectoire aléatoire. Etait-ce le padawan qui faisait ça avec ses pouvoirs magiques ? Elle déplaça discrètement sa main droite pour tenter de l'attraper, mais le blaster changea de direction tout seul. Si Iki voulait jouer, ce n'était vraiment pas le moment...

Heureusement, le pirate n'avait rien remarqué. Son unique oeil semblait fixer le gosse. Encouragée par se mince espoir, elle fit une nouvelle tentative, qui se solda par un nouvel échec. Ses reflexes étaient bien trop ralentis pour qu'elle puisse espérer attraper cette anguille (le blaster, vous l'aurez compris je pense, il n'y a pas d'anguille dans le vaisseau !). Changeant de tactique, elle laissa son bras tendu sur le sol. Lorsque le pistolet laser passa près de ses doigts, elle parvint à le saisir, le serrant comme pour une bête cherchant à s'échapper. Elle affirma sa prise sur la crosse, et tira.

Son bras tremblait tellement que le premier et le second coup ratèrent largement leur cible. Le pirate se rendit soudain compte qu'il se passait quelque chose. Le temps qu'il se tourne vers la contrebandière blessée, cette dernière lui avait logé un tir dans le ventre. Alors qu'il s'effondrait, elle continua de tirer, le loupant à nouveau, puis le touchant à la gorge. Cette fois ci, il était mort, et bien mort...
La jeune femme laissa doucement retomber son bras tremblant. Elle n'en revenait pas. Elle allait peut être vivre finalement... A condition qu'elle ne se vide pas de son sang auparavant ! Allongée sur le sol, elle murmura à Iki :

- Trousse de secours... Dans ma cabine...

Elle regarda son bras. Elle put voir la couleur argentée de sa peau. Elle était toujours surprise lorsqu'elle la voyait apparaitre, elle n'était pas vraiment habituée... Puis sa vision se brouilla graduellement. Elle se sentit tout à coup faible et fiévreuse, malade. Délirant légèrement, elle se dit que si le padawan ne se grouillait pas à ramener les premiers soins, elle lui botterait le cul...
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Les yeux embués rivés sur le canon qui le visait, Iki attendait, impuissant, que le laser rouge ne s'en échappe pour lui percer la poitrine. Il entendit le bruit du tir et pensa à sa mère, mais le pirate n'avait pas appuyé sur la gâchette. Un deuxième bruit similaire suivit et le padawan, mû par un important instinct de préservation, se jeta sans réfléchir sur la droite. Assis dos contre le côté de la coursive, les bras croisés sur son ventre, il fut aux premières loges pour les trois tirs suivants.

Le pirate à l'air interloqué tituba un instant avant de s'effondrer au sol. Iki entendit bien un "gaah" mais l'ultime tir à sa gorge le fit taire à jamais. Immobile comme le mort, bouche grande ouverte et poitrine soubresautante, le garçon ne pouvait pas détacher ses yeux du pirate. Des morts, il en avait déjà vu au temple. Mais être à deux secondes de la mort, ça il ne l'avait jamais vécu jusqu'à cet instant. Il avait fui avant que les Siths ne le trouvent. Là, face au pirate, il n'avait pas pu fuir. Il n'avait rien pu faire. C'est Lizi qui l'avait sauvé. Sans elle...

- Trousse de secours... Dans ma cabine...

Le garçon tourna une tête hébétée vers la pilote et parut se souvenir soudain qu'elle n'était pas en parfaite santé. Il resta bêtement à scruter la peau argentée de la firrereo pendant quelques secondes avant qu'un sursaut de conscience ne le pousse à l'action. Rapidement, il se leva et enjamba le corps du borgne pour rejoindre en courant la cabine de Lizi. Il savait déjà où était la trousse de secours, ce qui lui fit gagner du temps. Revenant dare-dare et essoufflé, il s'agenouilla juste à côté de la rousse et ouvrit la mallette. Dedans se trouvaient des médicaments, du sparadrap, des pansements, un ciseau et d'autres trucs dont le garçon doutait de l'utilité.

"Lizi, je suis là, j'ai la trousse" fit-il aussi doucement que son état nerveux ne le permettait. Sa voix chevrotait malgré lui. La rousse n'avait vraiment pas l'air bien à en juger par son teint et sa grimace. Il farfouilla dans les objets médicaux, cherchant lui-même ne savait quoi, puis, désemparé, délaissa la trousse pour poser sa main sur la joue de la femme. S'approchant de son visage, il essaya d'accrocher son regard et lui intima : "Lizi, t'endors pas. Lizi, reste. Dis-moi ce que t'as besoin, dis-moi comment j'peux t'aider." Dans sa tête, il rageait d'être si inutile. Un vrai Jedi aurait su rester détaché, serein malgré la situation ; il aurait su agir au mieux. Le garçon comprenait clairement pour la première fois depuis son arrivée au Temple, à quel point il était loin d'un vrai Jedi - une dure réalisation qui, hélas, n'aidait pas du tout la firrereo.
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A présent, la douleur était partie, laissant place à l'engourdissement. Elle avait l'impression que son corps n'était plus constitué que de chewing-gum mou. Elle se sentait flotter légèrement, et commençait à délirer légèrement. Elle gardait un peu de lucidité, mais seulement un peu, plus assez pour s'inquiéter de la situation. Elle restait allongée par terre, desesperement seule. Au moins, elle ne saignait pas trop, sinon elle se serrait déjà vidée de son sang depuis longtemps. Où était ce satané padawan ?! Il était agenouillé au dessus d'elle, mais elle ne l'avait pas encore remarqué. Ses yeux humides le regardaient sans vraiment le voir. C'est uniquement lorsqu'il parla qu'elle remarqua enfin sa présence.

- Iki... murmura-t-elle.

Sa voix lui parut soudain très faible, plus qu'elle ne l'aurait voulu. Elle se força à se concentrer, cherchant dans son esprit éteint la marche à suivre. Elle devait bien le savoir, elle l'avait déjà fait des dizaines de fois...

- La bouteille bleue... Désinfectant. Appliquer avec un compresse...

Elle avait l'impression de citer une brochure de premier secours. Le gamin voulait apprendre, hein ? Alors c'était maintenant ou jamais !

- Grouille toi, fit-elle faiblement.

Elle se crispa en gémissant lorsque l'enfant appliqua une bande de gaze imbibé de désinfectant sur la plaie. Ce n'était d'ailleurs pas vraiment du désinfectant, mais un alcool très fort fait maison, dont elle était particulièrement fière, et qui guérissait aussi bien chagrin d'amour que blessure par balle. Alors que ses épaules et ses pieds restaient fermement ancrés au sol, elle se cabra comme si son dos était soudainement repoussé par le métal du plancher. Sa main gauche s'agita quelques instants avant de trouver l'épaule d'Iki, qu'elle broya tant elle serrait fort. Elle avait encore de la poigne en tout cas ! On ne pouvait pas dire que c'était une patiente très facile pour le jeune infirmier improvisé... Seulement, la jeune femme avait l'impression qu'on lui avait foudroyé la hanche !

- Les pastilles bleues... Et les vertes... siffla-t-elle entre ses dents.

Il s'agissait d'antiseptiques et d'analgésiques qu'elle se força à avaler tant bien que mal à cause de sa gorge nouée.

- Scalpel... Dechire les vêtements... Autour de la plaie... Ensuite les bandages. Serre fort surtout...

C'était tout ce qu'elle pouvait lui dire. Elle n'avait elle même aucune formation aux premiers secours. Tout ce qu'elle connaissait côté médical était ce qu'elle avait appris sur le tas à) cause de sa vie mouvementée. Seulement, elle savait juste empêcher quelqu'un de se vider de son sang, le temps de trouver des vrais secours ou de guérir tout seul. Elle avait la chance d'être une firrerreo, car les membres de sa race récupérait beaucoup plus vite des blessures que les humains normaux.

Elle luttait pour rester éveiller. C'était difficile, ses paupières étaient si lourdes, et elle se sentait si fatiguée. Rien qu'une minute ou deux. Iki était là, il pourrait la réveiller en cas de pépin... Seule la douleur l'empêchait vraiment de sombrer dans l'inconscience.
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La voix de Lizi, d'ordinaire si fougueuse et passionnée, n'était plus qu'un murmure hachuré sur le point de s'essoufler. Iki n'en était pas moins enclin à lui obéir. Au fond, le ton importait peu, pourvu que la cause soit juste. Il voyait trois bonnes raisons de sauver Lizi : parce qu'elle l'avait sauvé lui d'une mort certaine, parce qu'il ne savait pas piloter son vaisseau, parce qu'elle était un être humain qui souffrait. Le garçon n'avait pas le temps de décider laquelle des raisons prévalait, alors il les accepta toutes et tripla d'efforts.

La réaction extrême de la rousse quand il posa la compresse désinfectante sur la plaie le surprit, si bien qu'il se demanda un instant s'il ne s'était pas trompé de flacon. Il y avait bien marqué 'désinfectant' dessus, avec un 'maison' ajouté au feutre. Approchant son nez de l'orifice, il constata que ça sentait très fort. Pourtant Lizi ne lui disait pas d'arrêter la torture, alors il fit le plus vite possible pour désinfecter toute la plaie. Elle lui agrippa brutalement l'épaule mais il s'empêcha d'exprimer sa douleur - c'aurait été déplacé avec une pilote mourante devant lui et un pirate mort derrière. Si elle avait besoin de son épaule comme soutien, il ne s'en plaindrait pas.

Maintenant qu'il avait des instructions concises mais claires, l'aldéraanien pouvait se concentrer sur ce qu'il faisait et oublier un peu ce qui venait de se passer. Lizi comptait sur lui et contrairement à sa blague dans la cabine, cette fois, il allait vraiment lui sauver la vie. Furetant dans la caisse, il lui fourra les pastilles qu'elle demandait dans la bouche et attendit les ordres suivants. Quand elle lui demanda de se servir du scalpel, il broncha à peine. Sa main tremblait un peu mais après une grande inspiration pour se donner du courage, il parvint à ne découper que du tissu. Galvanisé par son succès, il s'attela à bander la hanche blessée et serra aussi fort que ses bras ne l'autorisaient.

"Voilà", déclara-t-il en haletant légèrement. Il se laissa retomber sur les fesses, juste à côté de Lizi, décrispa tous ses muscles et observa son travail. Au moins ça tenait, mais il ne savait pas pour combien de temps, ni s'il avait vraiment fait comme il fallait. "C'est quand même plus pratique avec la Force, pas vrai ? On pose les mains, on se concentre et hop" Il claqua des doigts, "tadam ! Magie !" Sa petite phrase ne fit rire que lui et ce n'était pas un rire très naturel. Gonflant et vidant ses poumons à l'extrême, il leva les yeux vers la droite, vers le tuyau que les pirates avaient utilisé pour débarquer.

"Lizi..." Sa petite main vint tapoter le bras de la pilote. "Leur vaisseau est encore accroché. Hein, Lizi ? Lizi ?" Sèchement, il se retourna vers la firrereo pour scruter son visage. Ses paupières étaient presque fermées. Il réalisa qu'elle ne parlait plus depuis les bandages. A nouveau saisi d'angoisse, il posa ses deux mains sur les joues de Lizi, suppliant : "Non, t'endors-pas. Faut que tu te lèves, je vais t'aider à aller jusqu'au cockpit et tu vas nous ramener au temple et ils pourront te guérir la bas. Je t'en prie, Lizi...", bredouilla-t-il en reniflant, "me laisse pas tout seul."

Il avait fait tout comme elle lui avait dit, elle n'avait pas le droit de mourir maintenant ! La peur de la voir partir elle aussi et la peur de rester seul sur ce vaisseau, échoué dans l'espace, jusqu'à mourir de faim, minèrent tranquillement sa raison. Serrant la mâchoire, il administra une forte claque à la firrereo et gueula : "Je t'interdis de mourir ! Regarde-moi ! Je t'interdis, regarde-moi !" Ses joues rouges contrastaient avec celles, argent pâle, de Lizi. Il lui administra sans hésiter une nouvelle gifle et scruta sa réaction, prêt à recommencer jusqu'à ce qu'elle dise stop !
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Elle entendait la voix d'Iki. Cette petit voix aigue d'enfant qui l'empêchait de dormir. Elle sentit ses mains se poser sur ses joues. La peau de l'enfant lui paraissait brûlante tant elle avait froid. Il n'avait pas l'air très rassuré, mais elle n'était pas là pour le réconforter. Tout ce qu'elle voulait c'était dormir un peu. Il était assez grand pour se consoler tout seul.

*Clap ! Clap !*

La jeune femme sentit une soudaine douleur cuisante sur ses joues. Le gamin l'avait frappé. Ce putain de marmot l'avait giflée ! Si elle avait été plus en forme, elle lui aurait donné une sévère correction, seulement elle se sentait faible et malade. Elle se recroquevilla légèrement.

- Arrête... fit-elle dans un gémissement.

Elle tenta de l'écouter un peu. Il disait qu'il fallait rentrer au temple pour la soigner. C'était une bonne idée, enfin elle le croyait. Elle tenta de se relever, mais la douleur à la hanche la frappa cruellement alors qu'elle tentait de rejoindre une position assise. Avec l'aide du padawan, elle se releva très péniblement dans un très long gémissement. Le bandage qu'elle avait sur sa blessure commença à rougir de sang sous l'effort, mais au moins il tenait et remplissait son office, à savoir empêcher la contrebandière de se vider de son sang. Ses jambes lui parurent fait en coton, et chaque pas était une véritable souffrance. Lourdement appuyée sur Iki, elle avait un bras posé sur ses frêles épaules, et l'autre main posée sur sa tête, comme s'il n'était qu'une vulgaire canne.

Le couloir au cockpit ne lui avait jamais paru aussi long à traverser. Ses jambes tremblaient de plus en plus, et elle se demandait encore combien de temps elle pourrait avancer ainsi, même avec l'aide de l'enfant. Elle avait l'impression d'avoir une lame plantée de le flanc, et que quelqu'un la remuait dans la plaie à chacun de ses pas. Sa respiration était difficile tant ses muscles étaient contractés par la douleur. Il fallait laisser encore un peu de temps aux antidouleurs de fonctionner...

Elle finit par se laisser tomber dans le siège de pilote, ce qu'elle regretta aussitôt d'ailleurs. Elle aurait mieux fait de poser doucement ses fesses dessus, cela lui aurait évité des douleurs supplémentaires. Ses doigts tremblant pianotèrent sur le clavier de commande. Le courant été revenu dans le vaisseau...Elle verrouilla hermétiquement la salle où les pirates avaient accosté. Faute de temps et de force, elle ne pouvait pas réparer la porte qu'ils avaient coupés, elle devait donc condamner le compartiment entier. Puis elle relança les moteurs et s'éloigna du chasseur pirate. La nacelle qui les reliait à ce dernier fut arrachée, et le compartiment scellé fut exposé au vide.

Les calculs étaient déjà rentré dans la machine, si bien qu'elle n'eut qu'à pousser le levier de l'hyperdrive pour que la navette replonge dans l'hyper-espace. Ils arriveraient en orbite autour de Ondéron dans deux ou trois heures... Il fallait juste qu'elle évite de se vider de son sang pendant ce temps.

- Voilà... murmura-t-elle, exténuée.

Ses doigts tremblaient tellement à présent qu'elle dût serrer le poing pour que cela ne se remarque pas.

- Amène moi à ma cabine... s'il te plait...

Le trajet, bien que plus court, fut tout aussi pénible que le précédent. Au moins, la douleur s'amenuisait grâce aux médicaments qu'elle avait pris. Avec l'aide du padawan, elle s'allongea sur sa couchette avec précaution, se couchant sur son flanc droit. Une fois installée, elle attira Iki contre elle, et le serra dans ses bras comme elle aurait pu le faire avec un gros doudou. Blottis l'un contre l'autre, elle en profitait pour lui voler un peu de sa chaleur. Elle ne voulait pas se sentir seule, elle voulait être sûre que quelqu'un était là pour la surveiller. Elle savait qu'elle allait dormir, mais elle avait peur de ne jamais se réveiller. Elle ne se sentait pas à deux doigts de trépasser, mais ce n'était tout de même pas la grande forme...

Elle regarda l'enfant qu'elle gardait contre elle. Il n'était pas si chiant finalement...
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