Arkel Valhöll
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Un vaisseau volait dans le ciel, aussi bleu que sur Onderon, de Dantooine. C'était une navette de transport républicaine, parfaite pour le tourisme. C'est pourquoi l'Ordre Jedi en avait commandé quelques unes... pour les ballades touristiques de planète en planète. Enfin, pas seulement, elles servaient parfois au voyage de quelques Jedi. Le cockpit était assez grand pour quatre personnes, si bien que le chevalier Valhöll et sa padawan Saphira jouissaient d'un large habitacle. De même elle était rapide ce qui permettait de se déplacer assez rapidement d'un système à l'autre. Seul véritable soucis de ces vaisseaux: leur armement puisque un chasseur était capable d'en venir à bout. Arkel aimait beaucoup les chasseurs interstellaires, malheureusement ils manquaient généralement de place.

La jeune twi-lek avait été autorisé à piloter ainsi qu'à calculer le vol en hyper-espace mais depuis leur arrivé dans l'atmosphère de la planète il avait reprit les commandes. En même temps piloter ici n'avait rien de difficile. C'était une zone sans trop de relief et au climat agréable, l'appareil se pilotait presque tout seul. Ils arrivaient en vue de ruines qui s'enfonçaient dans les prairies paisibles de l'horizon. Non loin de là se trouvait une sorte de colline mais au fur et à mesure qu'ils approchaient, ils pouvaient distinguer une cavité qui trahissait la présence d'une grotte dans les profondeurs. C'était le seul relief visible dans le coin, au moins le chevalier ne pouvait pas se tromper.


« Voici de vieilles ruines qui, si tu te rappelle tes cours, ont abrité une ancienne enclave Jedi. On raconte que la plupart des élèves de ce temple ont viré vers le côté obscur. Ils sont malheureusement célèbre pour être à l'origine de la dernière grande guerre Sith. Quoi qu'il en soit, Ilum ne contient que des cristaux pour des sabres bleus ou verts. J'imagine que ton coeur se trouve dans le coin. »

Il regarda son élève avant de poser doucement le vaisseau, à quelques centaines de mètres de la grotte, plus ou moins protégé par les vestiges des premiers colons de la planète. Puis il ouvrit la navette et fit signe à Saphira de descendre.

Arkel portait ses habits traditionnels de chevalier, et son sabre était accroché à sa ceinture. Ils n'avaient besoin de rien d'autre, juste de la Force et du sabre non fini de la jeune femme.


« Ne sois pas impatiente... cela pourrait te guider dans une mauvaise direction. Ici commence ta première épreuve, bien avant ton passage au rang de chevalier. Ici la Force sera plus que jamais ta partenaire puisque elle te guidera là où tu dois te trouver. Il est, je pense, inutile de répéter ce que ce que tu cherches représente pour un jedi mais n'oublies pas que jusqu'à maintenant tu en étais démuni. Aujourd'hui, je l'espère, tu trouveras ce coeur. »

Il marcha en direction de la grotte après être sur que leur vaisseau était sécurisé. Dantooine était en règle générale une planète tranquille. Ils ne risquaient rien dans ce coin là. Puis une fois à l'entrée d'une grotte dans laquelle ils ne pouvaient apercevoir que l'ombre, le chevalier reprit la parole.

« Avant d'entrer, dis moi ce que tu ressens et a quoi tu penses concernant ton avenir. N'oublies pas que tu entreras seule... j'ignore si la grotte est vraiment vide... Cependant profites bien de ces instants, j'ai souvenir d'une grotte aux couleurs merveilleuses, proche du féérique. Laisse toi guider par la Force puisque elle est et restera à jamais ton alliée la plus puissante. »

Le chevalier avait eu de la chance. Il venait pour la troisième fois sur cette planète mais qu'une seule fois dans les cavernes à cristaux, et ce n'était même pas pour lui mais pour son maître la Torgruta Iset'Bä. Cependant ses recherches et sa mémoire ne lui avaient pas fait défaut cette fois. Le calme régnant ici lui rappelait le paradis qu'avait été Lorrd, dont la nature avait énormément souffert des bombardements Arzgandiens. Un paradis définitivement perdu.
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Ça y était. Elle était finalement à la recherche du coeur de sa lame. Après la construction de son sabre, elle aurait atteint une nouvelle étape de son développement. Elle n'aurait jamais cru être capable de se rendre si loin dans sa formation.

Pendant le voyage, Arkel la laissa piloter et calculer le cap de l'hyperespace. Elle s'amusait beaucoup en pilotant, ça lui calmait les nerfs un peu. Ils approchèrent bientôt de Dantooine. La planète était magnifique et le climat semblait très calme. Elle écouta calmement Arkel quand il lui raconta l'histoire de la planète et des ruines qui s'y trouvaient. À mesure qu'ils approchaient, le coeur de Saphira commença à s'emballer. Elle sentait quelque chose.

Elle suivit Arkel jusqu'à la grotte. Oui, il était là. Son cristal était là. Elle le sentait l'appeler. Elle fit ce que Arkel demandait et se concentra. Elle sentait des êtres vivants dans la grotte. Des animaux sûrement.

-Il y a des êtres vivants dans cette grotte, maître. Des animaux de la planète, sûrement. Il y a aussi autre chose. Je le sens. Il est là. Mon cristal. Il m'appelle. Enfin, c'est ce que je crois.

Sans s'en apercevoir, elle s'était avancée de quelques pas à l'entrée de la grotte. Son pouvoir de communication avec les animaux l'aiderait à passer ces animaux sans problème. Le temps qu'elle trouve son cristal. La Force la guiderait vers lui. Elle en était certaine.
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Le jedi souriait de voir la jeune femme heureuse, car c'était le mot. Cette impatience, cette excitation ressentie étaient les preuves d'une joie que l'on attendait et qui, déjà, nous enveloppais. Ce sentiment avait toujours été bénéfique, pensait le chevalier. Il apportait la légèreté et plus de facilité à faire les choses difficiles. Oh bien sur il restait un risque, mais la vie elle même n'est-elle pas un risque ? Tant d'envie, de désir, de joie qu'on en attendrait presque trop. La déception, la frustration pouvaient se révéler plus pernicieuses et donc dangereuses. Certains padawans ne s'en remettaient pas... Mais ce n'était pas toujours lors de ce passage, certes important pour tout apprenti. Parfois cela venait d'années à digérer une vieille rancœur, ou bien d'un choc très ancien même si parfois il était très jeune. Il n'y avait aucune raison objective et mathématique qui leur ferait dire: attention là ça va rater. A chaque fois tout était dans la subtilité, issu d'une longue relation entre le Maître et le Padawan, ou de ce dernier à la vie elle même. Pas de recette magique et toujours une incertitude. Heureusement il y avait la Force...

Arkel ne ressentait aucune inquiétude, il sentait que Saphira était prête et que cette première quête en appèlerait d'autres. Pour sa part il était nerveux, un peu moins qu'elle mais tout de même... Il arrivait à une étape importante de la formation de la Twi'lek, sa première padawan. Il en était très fier, de ses progrès, de ses efforts, du chemin parcouru mais aussi de fait qu'elle soit malgré tout restée elle même. Voilà que pour elle le temps des épreuves était venu. Quoi que, elle avait le temps de voir venir. Normalement elle avait encore quelques années avant de prétendre au rang de chevalier et donc de passer les dites épreuves dont elle ignorait encore le véritable sens. Pourtant en y réfléchissant un peu, chaque méditation pouvait l'aider à comprendre ce qu'on attendrait d'elle par la suite. Mais trêve de bavardage interne, le cerveau n'avance pas.

« Oui je les ai senties moi aussi. Si je me souviens bien, ces êtres doivent être les locataires des lieux, et même les architectes, celles qui ont creusé les galeries que tu visitera d'ici peu. Et si j'ai bien lu dans le guide de survie de Dantooine, ce seraient des kinraths. Elles defendront certainement leur territoire, en même temps nous sommes des intrus. Je compte sur toi pour les aider à comprendre que tu ne leur veux aucun mal. Maintenant respire profondément et calme tes ardeurs. Laisse toi guider et tu trouveras ce que tu cherches. Parfois la Force teste ceux qui essaient de se fondre en elle, fais lui confiance et ne cède pas à la panique. Ne laisse ni la peur, ni la colère, ni la tristesse te submerger. Reste neutre, fies toi simplement à notre alliée, laisse la te submerger, montre lui que tu es son coeur comme le cristal sera celui de ton sabre. »

Il repensa à sa propre expérience, son sabre qu'il n'avait pas commencé avant même de trouver le cristal lors d'une expédition sur Chandrila. Depuis ce jour, cette planète représentait un excellent souvenir. Il avait commencé des plans pour la création de son arme mais il n'avait rien dans les mains sauf une gemme arc-en-ciel qui offrait une lame violette. Et quand à la découverte du cristal, ce fut, en étant complètement perdu, tout en imaginant son maitre morte dans un champ d'astéroïdes qu'ils avaient traversé. La Force lui avait joué un vilain tour car elle joua sur la tristesse des évènements. Il avait eu une vision, celle de son maître mourante devant lui, mais il avait compris que la vie était ainsi, que finalement la mort devait être acceptée car elle frappait tout le monde à n'importe quel moment. Sous le corps sans vie d'Iset'Bä ,qui disparaissait peu à peu que son esprit reprenait le dessus, se trouvait un cristal que la faible lumière avait fait briller féériquement.

Il entra dans la grotte pour quelques mètres avant de plonger ses yeux ambrés dans ceux de la jeune fille. Il lui lança un dernier sourire avant de parler avec toujours le même sérieux.


« Je n'irais pas plus loin, cette quête est la tienne. Si cela ne se passe pas comme prévu, et de toi à moi, il n'y a rien de prévu, alors j'interviendrais. Tu as toute ma confiance. N'oublies pas que la patience sera ta plus importante vertu ici. Puisse la Force être en toi. »
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Saphira écouta avec attention les commentaires de son maître. Des kinraths. D'un côté, ce n'était pas étonnant. Ces bestioles vivaient en parfaite liberté sur la planète. Elle devrait donc se servir de ses dons pour leur faire comprendre qu'elle n'était pas là pour détruire leur nid mais, pour trouver quelque chose. Arkel lui dit ensuite qu'il ne l'accompagnerait pas mais, qu'il interviendrait en cas de problème. Ça lui convenait. Certaines épreuves ne pouvaient que se vivre seul.

-Merci maître. Je ne vous décevrai pas.

Elle entra doucement dans la caverne. Elle serait plus à même de convaincre les Kinraths d'accepter sa présence si elle n'entrait pas comme une envahisseur. Elle avança doucement dans la grotte. Au bout d'une heure, elle entendit les bruits de nombreuses pattes. Elle allait maintenant rencontrer les locataires.

Elle calma les battements de son coeur et se concentra. La Force ne l'abandonnerait jamais. Les Kinraths apparurent devant elle. D'abord agressives, elles se calmèrent peu à peu. Par la Force, Saphira leur faisait comprendre qu'elle n'était pas là pour les chasser de leur nid mais, pour trouver quelque chose. Elle ne les dérangerait que pour trouver ce qu'elle chercherait et partirait ensuite.

Les créatures la laissèrent passer et la suivirent, curieuses. Saphira se concentra encore pour trouver son cristal. Elle suivit quelque chose qui semblait la guider. Au bout d'une autre heure de marche, elle vit plusieurs cristaux. C'était magnifique. Les cristaux rayonnaient de plusieurs couleurs. Mais, ils n'étaient pas ce qu'elle cherchait. Elle s'enfonça alors dans une galerie que personne ne semblait avoir emprunté depuis des années. Il y avait une lumière vers l'autre bout du couloir.

Une demi-heure plus tard, elle avait rejoint l'autre bout et se tenait devant un imposant cristal. Le couloir n'était pas si long mais, il était dur à franchir puisque le chemin était petit et rempli d'obstacle. Saphira devait faire attention et ne pas aller trop vite pour ne pas se blesser. L'imposant cristal brillait dans l'obscurité ambiante et Saphira sentait l'appel. C'était son cristal, elle l'avait trouvé. Elle le toucha et le cristal brilla encore plus, comme s'il se réjouissait de l'avoir rencontré.

Saphira prit le fragment qu'elle avait besoin et sortit les outils de Arkel afin de le tailler à la bonne taille. D'après ce qu'elle avait pu voir, le cristal ne nécessiterait qu'un léger polissage. Ce qu'elle fit. En y allant doucement, elle polit le cristal et en faisant léviter les deux parties de son sabre, elle l'assembla. Le cristal se logea sans problème et le sabre se referma pour former une arme fine et élégante parfaitement adaptée aux mains de Saphira.

La jeune fille appuya sur le bouton d'activation et une lame jaune d'or jaillit. Elle approcha doucement sa main près de la lame et vit qu'elle ne dégageait aucune chaleur. Donc pas de surchauffe des supraconducteurs. Une bonne nouvelle. Elle s'approcha alors d'un bout de rocher et abattit son sabre. La lame claqua et un bout de roche partit, laissant le dessus lisse. Une autre bonne nouvelle.

Elle éteignit son sabre et remonta vers Arkel. Quand elle ressortit de la grotte, le soleil se couchait et Arkel l'attendait. Saphira se sentait calme et en paix. Son nouveau sabre était visible à sa taille fine.
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Bien sur qu'elle ne le décevra pas. Le chevalier avait, avec le temps, développé une entière confiance en sa jeune padawan. Et cela avait été réciproque avant sa disparition. Il avait fait le pari de se montrer à l'écoute et de chercher à comprendre les difficultés que la Twi'lek pouvait éprouver. Elle avait eu des moments de doute mais au final elle s'en sortait pas trop mal. Le chevalier la regarda s'éloigner et disparaître dans l'ombre des grottes.
Il se rappela alors de nombreux moments partagé avec elle. Leur rencontre, lorsqu'un sith amnésique avait fait son entrée au temple, puis leur première véritable discussion à la bibliothèque. Les débuts avaient certainement été difficile pour elle. Ce changement de vie et de civilisation... l'espoir d'aider mais aussi l'angoisse d'avoir abandonné ce qui lui servait de famille. Et ce drôle d'adulte, encore jeune, qui semblait aimer jouer bien plus que de nombreux padawans. Il était un excellent escrimeur, elle non bien au contraire. Elle préférait agir dans la Force, alors que la méditation, bien qu'activité journalière, ne lui apportait pas tant de paix.
Les premières leçon n'étaient amusantes pour personne mais Saphira montra un certain talent dans l'apprentissage. Elle se débrouilla même pour copier son langage cinétique, chose ô combien rare et utile. Et ce fut son enlèvement, la preuve qu'un maître a peur pour son élève et qu'il apprend encore de la vie et de la Force. Voilà une mission qu'ils n'oublieraient jamais, ni leur retour endeuillé sur Onderon, ni la funeste cérémonie et la perte de confiance de Saphira.
Une crise comme il y en a eu d'autres, pourtant l'affection qu'ils se portaient était réelle et forte. Comme la plupart des binômes il s'était créé un lien proche de la fraternité, un lien filial qui unirait à jamais les deux individus. L'attachement prohibé ? Le code jedi aimait à rendre difficile l'interprétation de ses préceptes puisque la vie mettait toujours les chevaliers à l'épreuve.

Il aurait pu tout perdre en disparaissant, cette histoire l'avait encore une fois marqué, comme tout ce qui se passe sur Lorrd de toute manière. Il s'en remettait facilement, pour une fois. Il avait une.. non deux attaches importantes au temple, une autre famille. Peut être lui referait-elle le reproche de cet abandon plus tard. Non, elle avait certainement compris. D'ailleurs à l'avenir elle se devait de le suivre dans chacun de ses déplacements. Elle était devenue une véritable aide et non plus une personne à protéger, guider et surveiller.
Dans cette partie des cavernes, il restait les traces d'anciens cristaux qui n'avaient pas la pureté requise pour servir dans un sabre... Le chevalier s'assit au sol, adossé à un rocher avant de finalement se laisser glisser sur le dos, couché dans le frais et l'humide.

Il repensa à sa propre quête du cristal arc-en-ciel qui trônait maintenant à sa ceinture, enfermé dans une arme, sous une main de jeune homme pacifiste autant que possible. Il revoyait la scène, où, aux commandes d'un Stinger S-100, il s'était retrouvé au milieu d'un champ d'astéroïdes, son maître non loin de là, elle aussi pilotant un chasseur. Ils étaient poursuivi par un escadron armé lourdement mais qui avait du mal à suivre les deux vaisseaux connus pour leur agilité. Pourtant une explosion fit disparaître des radars la navette d'Iset'Bä. La déflagration avait aussi endommagé celle d'Arkel qui fut obliger d'attérir sur la planète la plus proche. Ce fut en sortant de la caverne qu'il retrouva la Togruta en pleine forme.

Il laissa son esprit être guidé par la Force, il se concentra alors sur l'environnement plus ou moins proche. Saphira semblait s'en sortir à la perfection. Elle avait un don pour calmer les animaux ou s'en faire des alliés de fortune. Il sentait cette vie la suivre de son propre grès. Après tout pourquoi pas, tant qu'elle ne comptait pas ramener toute la clique au temple. Oui elle ne commettait pas d'erreur, elle suivait son destin, même si cela dura près de deux heures et demi... Une variation dans les vibrations arracha un sourire au chevalier. Il était bien là où il se trouvait, tant mieux pour lui elle revenait saine et sauve.

Il ré-ouvrit les yeux et se redressa en entendant les bruits de pas de la jeune fille. Son visage demeurait toujours souriant depuis quelques minutes. Plus souriant que jamais en sa compagnie. Il fixa le manche qui pendait à sa taille avant de détruire le silence en ouvrant juste les lèvres.


« Je te félicite Saphira. Maintenant assis toi sur le rocher avec moi nous avons à parler, mais avant j'aimerais voir ton travail si cela ne te dérange pas. »

Il attendit d'avoir la jeune arme en main et l'alluma. Il fixa quelques instants la lame dorée avant de faire bouger sa main et de mimer quelques techniques simples. Il le prit avec la main gauche cette fois et refit les mêmes mouvements circulaires. Il lui était trop petit, la Twi'lek avait des mains plus fines que lui, mais il s'en moquait, après tout il allait vite le rendre à sa propriétaire. Puis ilse concentra sur le manche en lui même, vérifiant les points de soudure, l'isolation ou les matériaux utilisés ainsi que les quelques boutons disposés ici ou là.

« Voilà un bel ouvrage. Je suis vraiment fier de toi. Il sera agile et maniable donc précis. Parfaitement adapté à ta main il ne devrait pas représenter un fardeau. Tiens reprends-le, il est mieux à ta taille qu'entre mes doigts. »

Une fois qu'elle eûtt reprit son bien et qu'il s'assit près d'elle il reprit la parole.


« Alors, que penses-tu de ton travail ? Et que ressens-tu maintenant ? »
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Saphira rejoignit Arkel après la quête de son sabre. Elle souria et s'assit près de lui quand il l'invita à le rejoindre. Il demanda alors à voir son sabre. Elle le lui donna et le regarda faire avec un air amusé. Il était vrai que le sabre était trop petit pour les mains d'Arkel. Elle lui répondit quand il la félicita.

-Merci maître.

Arkel lui posa ensuite les deux questions qui devait le tarauder. Elle réfléchit quelques instants avant de reprendre la parole.

-Je suis satisfaite. J'ai travaillé pendant de nombreuses heures dessus et le fait de le voir enfn terminé est gratifiant. Quant à ce que je ressens, je me sens bien. En paix. Comme si j'étais complète maintenant. Je sais qu'il me reste beaucoup de chemin à faire avant de devenir une Jedi mais, j'ai le sentiment d'être sur le bon chemin.
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Il lui répondit d'un simple sourire. Complète ? Mmh pourquoi pas, elle était plus plus sensible à la Force que lui, elle se fondait en elle avec un talent insolent. Il n'y avait donc rien d'étonnant au fait qu'avec ce sabre elle se sente bien. C'était un sentiment qu'il avait cependant un peu de mal à appréhender. Il n'avait jamais ressenti cette sensation, bien que la plénitude l'avait déjà envahi à de nombreuses reprises. Quoi qu'il en soit le chevalier était satisfait de son élève.

« En suivant la Force tu ne peux pas te tromper de voie. Maintenant, parlons de cet avenir. Tu te sens proche des Sentinelles. Qu'est ce que tu peux dire sur cette vocation jedi ? A quoi penses-tu en voyant leur lame dorée ? A quoi t'attends-tu comme vie ? »

La vie réservait des surprises et parfois les choses n'étaient pas comme on le pensait. Les sentinelles étaient rares au temple. D'ailleurs c'était une voie moins connue, moins répandue. Ceux qu'on appelait les consulaires et les gardiens pullulaient en comparaison. A dire vrai, les limites étaient minces entre chaque type, et rien n'était figé. Lui même avait eu, dernièrement, une vie de Sentinelle et non de Gardien.

« J'ai remarqué que lors de ma disparition, j'agissais plus comme un Jedi Sentinelle que comme Gardien, mon sabre m'a très peu servi et la diplomatie ne m'a pas vraiment sauvé non plus. Dis-moi, tu es pressée de rentrer ou non ? J'aimerais jeter un coup d'oeil aux ruines. On ose plus s'y rendre à cause de l'influence du côté obscur sur place. Je n'aime pas laisser des fantômes m'effrayer. »

Il se leva et fit signe qu'il était temps de quitter la caverne et les autres cristaux attendant un maître potentiel.
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Saphira se mit à réfléchir sur son avenir. Il était vrai qu'elle ne connaissait pas énormément de choses sur la vie des sentinelles. Il y avait d'ailleurs très peu de Sentinelle au temple. C'était une caste secrète et assez discrète. Mais, c'était ce qu'elle voulait. Les gardiens et les consulaires étaient trop visibles.

-Je ne connais pas énormément de choses sur les Sentinelles. Je sais qu'il s'agit d'une caste de Jedi assez discrète. Ils sont moins visibles que les Gardiens ou les Consulaires. Ça me convient tout-à-fait, je n'aime pas être au-devant de la scène. J'aime mieux agir en retrait. Pour ce qui concerne mes aspirations, je laisse à la vie le soin de me surprendre.

Elle laissa Arkel s'exprimer sur sa dernière aventure. D'après ce qu'il en disait, il avait vraiment agi comme un sentinelle. Il l'invita ensuite à visiter les ruines prétendument hantées. Soi-disant qu'il n'aimait pas ce faire effrayer par des fantômes.

-Maître, il arrive souvent que nous créons nos propres fantômes. On dit qu'un lieu est hanté si un évènement tragique s'y est déroulé mais, rien n'est moins sûr. Un lieu isolé peut être considéré hanté si personne ne veut y aller.

Elle se mit à marcher près de son maître. Destination: les ruines.
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Le jedi se laissa bercer par le souvenir de leurs anciennes discussions où Saphira confiait les conditions de son ancienne vie. Elle avait connu la misère, la solitude, le danger et l'incertitude. Chaque jour passé était une victoire. A son arrivée au temple elle était très maigre et très peu en confiance dans ce monde d'adultes où les enfants ne pouvaient la comprendre. Ce n'était donc pas étonnant de la voir choisir une vie discrète au travers de la Force. Elle serait d'ailleurs parfaite dans ce rôle.

« Une fille comme toi ne pouvait choisir autre chose, en effet. »

Quand à sa vision du futur, elle était très mature, décidément Saphira avait changé. Le jedi était de plus en plus impressionné par les réponses de son élève. Il en tirait une certaine fierté, mais surtout il avait la certitude qu'elle trouvait enfin sa place au sein de l'ordre.

« Voilà qui est sage, la Force est toujours en mouvement. Chaque oscillation peut engendrer diverses conséquences. Apprécier les surprises est le meilleur moyen de ne pas être déçu. »

Il réfléchit à ses actes lors de sa dernière mission, celle là même qui n'avait pas été donnée par le Conseil et qui l'avait éloigné d'Ondéron pendant une année environ. Il n'était plus un jedi reconnu, et il s'était retrouvé dans l'obligation d'agir avec ruse et patience pour sauver ses parents de Sénateur Lorrdien. Sans parler de la surprise qui l'attendait alors qu'il pensait retourner chez lui... la découverte d'un apprenti Sith très proche de sa famille. Mais il raconterait tout cela plus tard à Saphira.
Il parla des ruines. Si le chevalier avait un défaut c'était sa grande curiosité. Et il avait tant entendu parlé de l'ancienne enclave jedi de Dantooine pour ne pas y jeter un coup d'oeil. Saphira répondit une nouvelle fois avec intelligence, cherchant, à chaque phrase de son maitre, une réponse réfléchie et sensée. Nos propres fantômes sont même parfois nos pires ennemis et un jedi harcelé par une telle créature finit généralement du côté obscur.


« Que de sagesse. Fais tout de même attention ou tu ressembleras à Maître Don avant d'en avoir l'âge. Cela dit, tu as amplement raison. L'ordre doit se remettre de cette honte. Oui l'enclave a formé beaucoup de jedi qui ont sombré du mauvais côté de la Force mais nous courrons tous le même risque. Ce n'était ici qu'un mauvais enchainement de causes et de conséquences, il n'y a pas lieu d'y voir une quelconque malédiction. Je n'aime pas les malédictions car elles enlèvent toute surprise. On est maudit, chouette, on sait exactement à quoi s'attendre. Triste avenir, pas vrai ? »

Tout en discutant ils arrivèrent près d'une porte à moitié ouverte, elle était faite de métal et la rouille lui donnait cette couleur caractéristique. Elle était bloquée... un geste de la main et un grincement horrible trahit le silence agréable de la plaine. On pouvait voir un début de bâtiment qui s'enfonçait sous une colline. Le chevalier entra, suivit de la jeune femme.

« Tu peux sentir cela ? Oui le côté obscur est puissant ici, mais il n'est pas aussi dangereux qu'on pourrait le croire. Normalement il nous brouille les sens, l'esprit, notre lien avec la Force, là il est nauséabond. C'est donc la preuve que le temple fut envahi par les Siths, mais qu'ils ne sont plus là. Pourtant leur corruption à laissé des traces. Tu comprends comment certains d'entre nous peuvent être effrayés en ressentant cela. Il n'y a rien d'agréable, pourtant nous devons garder la paix. Je doute que nos sabres nous servent en cet endroit. Les fantômes se rencontrent différemment. »
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Saphira écoutait Arkel tout en le suivant vers les ruines. Il approuvait sa décision d'être une Sentinelle. D'un certain côté, elle était heureuse qu'il approuve mais, de l'autre, elle savait qu'il n'avait pas vraiment le choix. C'était la décision de Saphira car, il s'agissait de son avenir après tout. Elle sourit encore quand il approuva sa décision de laisser la vie la surprendre.

-Je tiens comme principe qu'il arrivera ce qui arrivera et rien de ce que je ferai n'empêchera les choses d'arriver. Autant les accepter comme ils viennent et trouver des solutions à nos problèmes que de se plaindre.

Elle l'écouta quand Arkel parla des ruines et des erreurs des Jedi de l'époque. Elle gloussa quand Arkel la compara à maître Don en complimentant sa sagesse. Elle eut un regard malin avant de continuer.

-C'est que j'ai eu un bon maître. Vu son grand âge, il pourrait aussi donner des cours à maître Don. Le pauvre n'est plus tout-à-fait le même depuis la disparition de Luke, son apprenti. Il a disparu alors qu'il était allé faire des courses. Je crois que Maître Don se sent un peu responsable. Je suppose qu'il se demande sans arrêt ce qui serait arriver s'il l'avait accompagné. Je le comprends. J'ai ressenti la même chose quand je me suis faite enlever avec Octavien Sillon. Même si je n'ai pas énormément de souvenirs des évènements.

Les yeux de Saphira devinrent pensif. Malgrés toute la méditation qu'elle avait faite, il y avait encore des trous dans sa mémoire. Des blancs que sa méditation n'arrivait pas à remplir. Elle revint au moment présent pour répondre à Arkel sur le sujet des erreurs.

-Oublier nos erreurs n'est jamais une bonne chose. Se souvenir d'elles nous permet de ne pas les recommencer. Nous ne pouvons pas changer le passé, nous ne pouvons que changer l'avenir. Se rappeler nos erreurs nous permettra ainsi de ne pas les reproduire même si je sais que de nombreuses personnes ne se souviendront jamais de leurs erreurs et les recommenceront encore et encore. Je n'ai pas une haute opinion des politiciens car, je les vois souvent faire et refaire les mêmes erreurs. Ils sont si arrogants et sûrs de leur pouvoir qu'ils ne s'en aperçoivent même pas.

Ils arrivèrent proche d'une porte que Arkel repoussa avec la Force. Le bruit de grincement dû se faire entendre jusqu'à la ville la plus proche. En voilà une qui avait bien besoin d'huile. Arkel lui demanda ensuite si elle ressentait la même chose que lui. Elle le sentait, en effet. Quelque chose de sombre, de répugnant, hantait les lieux. Arkel lui dit alors que les Siths étaient venus pour détruire et qu'ils étaient repartis ensuite, laissant l'endroit à l'abandon et de nombreux corps derrière eux, sans l'ombre d'un doute. Son nouveau sabre ne lui servirait à rien dans ce lieu. Elle se concentra donc et s'entoura d'une aura de paix et de sérénité.

Elle n'était pas là pour se battre mais, si elle pouvait réconforter une âme et lui permettre de trouver la paix et le repos, elle en serait heureuse.
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Saphira eut la bonne idée de lui répondre qu'il était un Maître d'un grand âge, capable d'enseigner à Maître Don l'un des doyens de l'ordre. Il répondit à son élève avec un regard noir mais un sourire sur les lèvres. Pour ne pas la couper, il se contenta de lui dire à voix basse:

« Tu me le paieras. »

Puis il écouta la suite et le sérieux revint. C'est vrai que la disparition de Luke était problématique pour l'Ordre. La disparition d'un padawan était un échec pour son instructeur mais aussi pour tous les adultes qui pensaient avoir été inutiles sur le coup. Cela s'était passé juste avant son retour, il n'avait donc aucune sensation d'avoir manquer à son devoir, pourtant il était fort peiné pour Saï Don. Ce vieux Jedi avait sa place au conseil depuis... depuis... Oula, Arkel ne saurait le dire. Déjà très jeune, il lui arrivait de suivre les cours de philosophie de cet homme au regard aussi doux que sa longue barbe. Ils avaient très rarement croisé le fer lors d'entrainements collectifs. Quoi qu'il en soit, cet humain imposait un grand respect et sa sagesse était reconnue dans tout l'Ordre Jedi.

« Oui dure affaire, j'ai appris cela. Espérons que tout rentre vite dans l'ordre. Puisque tu en parles, il était avec nous lors de ton enlèvement. Et je l'ai rarement vu de la sorte. L'idée de perdre des padawans le mettait dans un état de stress assez conséquent. Heureusement qu'il est capable de calmer ce ressenti néfaste. Enfin j'étais à peu près dans le même état que lui en te sachant en danger. Mais là aussi, malgré les secondes de flottement je n'ai jamais laissé la panique ou la peur prendre le dessus. »

Il n'avait pas oublié le traitement qu'elle avait subit sur Korriban. Une Sith avait pénétré son esprit et y avait fait des dégâts importants ce qui lui avait provoqué un trou noir mémoriel. La pauvre ne se souvenait plus vraiment des détails de cette affaire là.

« Oui la Sith qui vous avait trouvé avait des pouvoirs télépathiques assez terribles. C'était dû à sa race. Cela dit, elle aurait très bien été capable de te faire griller complètement le cerveau et te transformer en un légume. Ce n'ess pas étonnant que ta mémoire soit capricieuse avec cet événement. Ce que tu as subit devait être très douloureux. J'imagine qu'en plus des quelques dégats minimes qu'elle a pu causer, cette femme a aussi obligé ton cerveau à se protéger en créant cette carapace d'amnésie. Avec le temps et l'aide de la Force tu pourras faire sauter les verrous de ton esprit, si tu le souhaites. »

Il écouta sa réflexion, au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans un couloir sombre. Leurs yeux allaient s'habituer à l'obscurité, et il existait quelques sources de lumières venues d'on ne sait où. Le soleil semblait avoir trouvé un petit passage pour offrir aux deux jedis des points de repère. Arkel ouvrit une porte non loin d'eux et un plafonnier s'alluma. Il entra dans cette nouvelle salle circulaire, certainement un ancien centre d'entrainement.

« Le problème avec nos erreurs c'est qu'il faut beaucoup de sagesse pour les voir, les accepter et donc se remettre en question. Se tromper n'est jamais plaisant pour beaucoup d'êtres vivants. Nous apprenons à accepter ceci pour ne pas être envahi par des sentiments tels que la honte ou la tristesse. La politique est un monde d'orgueil, d'égo et de pouvoir. Autant dire que l'erreur est inacceptable et que les mauvais politiciens sont donc légions. Mais le pouvoir... C'est ce qui m'a valu d'être absent aussi longtemps. Malgré mon statut de Jedi, le Sénateur qui s'en est pris à ma famille était assez bien protégé pour que légalement je ne puisse pas intervenir. J'ai donc pris le temps nécessaire à sa défaite... en cherchant des preuves me permettant de le mettre à mal devant le Sénat. Maintenant, si tu me parles des politiciens, c'est peut être que tu te demandes pourquoi l'Ordre suit les directives du Sénat ? Enfin quelques directives. Malheureusement je n'ai aucune réponse à t'offrir. Je crois cependant que la démocratie est une valeur qui plait à notre Ordre. Nous sommes des idéalistes voilà pourquoi nous continuons de nous battre tout en ayant eut à maintes reprises, les preuves que le Sénat n'est pas notre plus fidèle allié. Tu vois je n'ai pas vraiment de réponse satisfaisante. Nous devons faire ce que nous croyons être conforme à nos idéaux, tout en sauvegardant la démocratie dans la galaxie. La politique n'est pas toute noire, bien sur. Il existe des personnages politiques qui n'ont jamais renié leurs valeurs, mais ils sont assez rare, nous en conviendrons. »

Le chevalier s'arrêta et réfléchit silencieusement. Il ne comprenait pas pourquoi il avait la sensation de ne pas être le bienvenue en ce lieu. Il dégageait une aura de paix commune à celle de Saphira. Il chercha donc à sonder ces ruines, et à comprendre d'où venait réellement ce trouble. Il s'agenouilla et ferma les yeux. Il sembla s'imprégner de la mémoire du lieu.

« Saphira, essaie de comprendre les paroles de ces lieux. Chaque pierre, chaque fibre de tissu a vécu la tragédie de ce lieu. Nous pouvons comprendre ce qu'il s'est passé ici grâce à cet environnement. »

Il ressentit la violence des combats et de la trahison. Un ancien élève était revenu d'Ondéron, l'âme corrompue par le savoir Sith. De retour en ces lieux, les maîtres furent incapables de l'aider, de le sauver ou même de l'arrêter. Peu à peu l'enclave devint très fortement influencée par la côté obscur jusqu'à ce qu'une guerre enflamme la galaxie. Ici,des padawans avaient été assassinés par leurs ainés sans jamais avoir compris. D'autres s'étaient entretués car n'étant plus du même camp mais demeurant frère néanmoins. L'un d'eux était un jeune sith qui avait tué un ami lors d'un duel. Il ne voulait pas voir de maître s'approcher mais espérait que Saphira l'aide à obtenir le pardon... si cela était possible.


« Réussis-tu à comprendre ce lieu ? Je ne vais pas aller plus loin, libre à toi de continuer. Je vais laisser les souvenirs ici et m'en retourner dans la navette. Je t'y attendrais. »


Il pouvait passer outre les souhaits d'un mort, même si ce dernier était un sith. Pourtant il préférait lui laisser une chance de quitter enfin ce monde et de retourner à la Force par un moyen plus doux. Si il avait continué son chemin cet esprit perdrait toute chance d'obtenir le pardon car sa colère prendrait à nouveau le dessus. Saphira pouvait l'aider si elle l'aider à surmonter sa peur et si elle aussi surmontait l'immense tristesse qui devenait palpable en ces lieux.


« J'ai confiance en toi. Je ne suis pas loin. »


Il avait ressenti la curiosité de son élève et il se doutait qu'elle tenterait quelque chose. Il lui donnait donc quelques conseils pour mener à bien son souhait. Le chevalier aurait fait la même chose qu'elle si il avait-été à sa place. Mais la mémoire de ces ruines lui avaient bien fait comprendre qu'il n'était d'aucune aide ici.
Le chevalier se releva et fit demi tour. Il sortit des ruines d'un pas lent, attentif au moindre signe de véritable danger. Il n'allait pas laisser Saphira si il sentait qu'elle courrait un grave danger. Là était une mission qu'elle seule pouvait mener à bien.
Arkel s'était rendu ici pour vérifier qu'il n'y avait pas lieu d'être effrayer par ces lieux. A part la présence d'une mémoire, imprégnant l'atmosphère de sentiments rendant très mal à l'aise quiconque s'aventurait ici, il n'y avait aucun fantôme digne de ce nom.
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Saphira sourit d'un air taquin devant le regard noir de son maître. Elle savait qu'il n'était pas sérieux dans sa menace. Il n'était pas en colère, juste amusé. Ses yeux semblaient en colère mais, le reste de son corps ne l'était pas. Elle redevint sérieuse quand il continua son discours. Oui, elle était consciente d'avoir été enlevée mais, elle ne se souvenait pas vraiment de grand-chose. Son intégrité physique était entière, elle n'avait donc pas été violentée. Quant à son intégrité mentale, là, c'était une autre histoire.

Cependant, elle devait garder confiance en la Force. Avec le temps, sa méditation porterait ses fruits et elle retrouverait la mémoire. Au moins, la Sith avait eu une certaine considération et ne l'avait pas transformée en légume. Voilà ce qui la troublait un peu. Ça lui aurait pourtant été facile de le faire mais, elle ne l'avait pas fait. Ils étaient pourtant ennemis. La Sith avait-elle eu un peu de compassion pour la gamine qu'elle était alors? La question se posait mais, Saphira doutait un jour d'avoir la réponse.

Son maître continua sur sa lancée. C'est qu'il avait une grande verve aujourd'hui. Il lui expliqua un peu les rouages de la politique et, d'après ce qu'elle réussit à comprendre, c'est que Arkel ne s'y intéressait pas vraiment lui non plus. Elle haussa les épaules, elle serait Sentinelle donc, avec de la chance, elle n'aurait pas affaire à des politiciens très souvent. C'était plus du ressort des consulaires tout ça.

Après quelques minutes de marche, ils s'arrêtèrent et Saphira fit ce que son maître demandait. Ce lieu qui avait été autrefois un lieu de paix et qui était devenu le lieu d'un tragique évènement racontait son histoire. Elle sentait les sentiments des Jedi et des Sith de l'époque. De la colère, de la peur, des regrets, de l'amour. Elle sentit aussi une grande tristesse qui semblait émaner d'une personne en particulier. Un jeune Sith qui semblait être attiré par elle dans l'espoir d'obtenir une forme de pardon, peut-être. Elle hocha la tête devant les dires de son maître et le laissa partir. Une fois seule, elle poursuivit son chemin et parvint au milieu du temple. Dans une espèce de cour ouverte. Elle s'y assit et se mit en méditation.

-**Qui es-tu? Je sais que tu es là.**

-**Je me nomme Aed. Je suis...ou plutôt j'étais...un idiot de la pire espèce. J'ai assassiné mes frères pour des préceptes imbéciles ainsi que le seul que je considérais comme un frère pour moi. Hanter ce lieu est ma punition pour m'être laissé aveugler par mes ambitions. **

-**Pourquoi dis-tu cela, Aed? Tu as fais une erreur, certes, mais, tu n'es sûrement pas ni le premier ni le dernier à l'avoir fait. Te punir ainsi ne règlera rien. Tu as reconnu toi-même que tu as fait une erreur et tu as aussi reconnu avoir eu tort. C'est un grand pas en avant alors, pourquoi continues-tu à vouloir ainsi te punir?**

-**J'ai tué celui que j'aimais comme un frère de sang. J'ai commis une erreur et il a fallu qu'il meurt pour que je m'en aperçoive. Je ne fais que payer le prix de ma stupidité. Il est mort de ma main. Alors que je m'étais juré de le protéger quitte à en mourir. Il avait deux ans de plus jeune que moi. Il était comme mon petit frère. Et, j'ai été stupide.**

-**Et, penses-tu qu'il t'en veuille? Le fait qu'il ne hante pas ce lieu indique que, malgrés tes erreurs, il t'a pardonné. Mais, si tu veux réellement une preuve de cela, peut-être qu'en unissant nos pouvoirs, tu pourras ainsi lui demander. Tu n'as pas à avoir peur. S'il t'en voulait réellement, tu l'aurais su dès le départ. Comment s'appelait-il?**

-**Lucas.**

Saphira hocha la tête et se concentra. Aed était à ses côtés et faisait de même. Elle fit appel à la Force et appela le jeune apprenti du nom de Lucas. Au bout d'une demi-heure, une forme auréolée de lumière apparut. Lucas était là et se mit à sourire devant son ami. Son frère. Les deux esprits purent parler et Aed demanda pardon à Lucas. Il avait agi stupidement et s'était puni pour s'être trompé de la sorte. Lucas lui dit alors qu'il était plus que temps que Aed s'aperçoive qu'il s'était suffisamment puni.

Il lui avait pardonné dès le premier jour. Sachant cela, Saphira ressentit l'aura d'intense bonheur et de soulagement de Aed. Son frère lui avait pardonné. Sa seule famille lui avait pardonnée. Il sauta alors dans les bras de Lucas qui le serra contre lui. Lucas regarda Saphira et mima le mot merci avant de disparaître en emmenant son frère avec lui. Quelques minutes plus tard, Saphira sortit de sa méditation. Elle se sentait bien.

L'atmosphère de l'ancien temple devint moins lourde et moins hantée. Un autre esprit avait reçu la paix. Un autre esprit avait rejoint la Force. Délivré de son pénible fardeau. Saphira se leva et frotta un peu ses jambes ankylosées. Elle quitta ensuite doucement le temple pour retourner à la navette. Elle retrouva ainsi Arkel qui l'attendait.

-Tout va bien, maintenant. Il a retrouvé son frère. Et, ils ont rejoints la Force ensemble.

Elle ne croyait pas avoir à préciser de qui elle parlait. Elle avait le sentiment qu'Arkel savait de qui elle voulait parler.
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Le chevalier était de retour dans la navette et était en train de lancer tout les recherche automatique de soucis éventuels. L'ordinateur de bord effectuait un scan complet de l'appareil. Il en avait pour quelques minutes. En attendant, même si il ne s'était jamais véritablement coupé d'elle, Arkel se concentra sur l'aura de son élève qu'il sentait de plus en plus soudée à la Force. Elle tentait de drôles de choses, et même si il ne pouvait ressentir que de brèves sensations, il comprenait à peu près ce qu'il se passait. La jeune femme avait à aider un ancien jedi qui semblait très mal. Ces ruines resteraient encore effrayantes pour tout ceux qui en connaissaient l'histoire, mais une âme avait été sauvée. Il se mit à sourire, fier de la jeune femme qui se débrouillait extrêmement bien. Elle gagnait en indépendance et c'était une condition importante de sa formation: se passer peu à peu de son maitre. Un bip se répétant attira son attention. Voilà que le scan venait de se terminer et à part les niveaux d'énergie qui étaient non loin de la moitié des réserves tout semblait normal. Puis il alluma la radio et chercha une station d'informations pour se tenir au courant des dernières nouvelles.

Saphira n'en aurait plus pour très longtemps apparemment. Concernant les news, il y avait cette loi qui dérangeait les Wookies ainsi qu'une recrudescence des vols sur corruscant. Bref rien de très intéressant pour l'instant. Il sentit son élève se rapprocher, c'est pourquoi il quitta la navette et la vit arriver. Il lui lança un sourire satisfait avant même qu'elle n'ouvre la bouche. Quand à ses paroles il les comprit malgré le fait qu'il n'ait pas assisté à la scène.

« Bien joué. Je doute que le temple retrouve un jour la sensation apaisante qu'il devait avoir avant l'avènement des Siths mais tu as éloigné une partie de la corruption. Allez grimpe, nous devons revenir sur Ondéron. »

Il la suivit dans la navette avant de se diriger dans son siège de pilote, la jeune padawan à ses côtés et quelques instants plus tard Dantooine était un point lumineux derrière eux. Puis ils franchirent l'hyper-espace mais cette fois ils sortirent assez loin de leur destination. Pendant ce cours voyage, le jedi n'avait pas quitté les commandes de l'appareil. Peu à peu ils pouvaient voir qu'ils étaient éloignés de toute planète ou de soleil mais non loin d'eux se trouvait un champ d'astéroïdes.

« Ah, il n'a presque pas bougé. Bien à toi les commandes. Cette fois, plus de simulateur. Il n'y a pas le droit à l'erreur. Que la Force, et la chance soit avec toi.... »

Son visage montrait un air très amusé mais ses yeux semblaient sérieux. Ils pouvaient s'amuser mais pourtant il ne mentait pas. La Twi'lek n'avait droit à aucune erreur. Elle devait traverser le champ et les ramener sur Onderon en un seul morceau.
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Son maître l'attendait patiemment dans la navette quand elle revint. Elle n'eut pas besoin de dire grand-chose pour lui expliquer car, il semblait déjà connaître la situation. Il la félicita et ils partirent. Le chemin fut particulièrement calme. Elle se reposa pendant le trajet en hyperespace. Ça n'en avait pas l'air mais, l'utilisation de la Force dans le temple l'avait épuisé.

Elle s'endormit pendant le trajet et elle avait l'air d'une innocente petite fille quand elle dormait. Elle ne se réveilla que quand le vaisseau sortit de l'hyperespace. Elle ne sentait mieux et complètement reposée. Elle écouta son maître quand il parla et sourit devant le défi que Arkel lui lança. Elle regarda le champ d'astéroïdes et vit les énormes rochers qui flottaient paresseusement dans l'espace. Elle prit alors les commandes.

Elle augmenta légèrement les boucliers et se lança dans le champ en direction de la planète. Elle allait doucement et réduisit sa vitesse. Elle ne tenait pas à ralentir mais, elle ne voulait pas se prendre un rocher en pleine poire non plus. Elle préférait aller plus lentement et jouer la sécurité que aller vite et ne pas pouvoir déboîter à temps. Après une demi-heure, ils émergèrent du champ d'astéroïdes.

-Voilà, maître. Je crois que vous devriez reprendre les commandes. Les autorités planétaires n'apprécieront pas de me voir piloter. D'après eux, je ne suis encore qu'une gamine.
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Son élève s'était endormi comme une masse si tôt qu'ils étaient entrés dans l'hyper espace. Ce n'était pas étonnant, bien au contraire, elle devait être exténuée de tant d'effort à travers la Force. Il la laissa tranquille le temps du vol, n'ayant pas besoin d'elle et puis il n'était pas du genre à lui interdire du repos sous prétexte que dans une mission il fallait réussir à tenir même si cette dernière durait des semaines de plus que prévu. Non Saphira avait besoin de sommeil, il la laissait reprendre de précieuses forces.
Le trajet fut calme, et ils sortirent de l'hyper espace à l'heure prévue. Saphira se réveilla et eut droit à une petite surprise. Arkel lui passa donc les commandes et la regarda faire.


« Excellente initiative, il faut toujours avoir des boucliers pour ce genre de folie. »

Il la laissa faire, à son rythme pendant une petite demi-heure où ils esquivait les danseurs de ce ballet stellaire. Parfois il lui demandait quelque chose, comme le moment où il lui demanda de faire du rase-motte près d'un des plus gros astéroïde.

« Voilà, exactement, n'hésite pas à vriller quand tu le sens au moment de t'éloigner. Bien entendu fait extrêmement attention à tout ce qui va de nouveau nous entourer. En vrille on doit sans cesse savoir où se trouvent les météorites alors qu'on ne cesse de tourner sur nous même. »

Mais Saphira s'en sortit à merveille. A part les quelques cailloux de taille minime qui s'explosaient sur leur bouclier, elle ne percuta rien de trop dangereux. L'appareil n'était pas un chasseur, maniable et rapide à souhait. Cette navette avait des limites que le pilote ressentait rapidement.

« Merci, et bien joué. La prochaine fois il faudra y aller plus vite. Normalement on ne rentre dans un champ que pour semer des poursuivants. Et là il faut penser qu'une majeure partie des boucliers sera réservée à l'arrière du vaisseau, ou l'avant, selon leur position. Normalement on nous canarde assez facilement... cela doit être à cause de l'uniforme jedi. Il attire les tirs de blaster. Donc il faut jouer entre vitesse et agilité... Du bonheur, sauf pour les passagers. »

Il se mit légèrement à rire tandis qu'il ramenait la navette sur Ondéron.

Au temple il lui laissa la fin de journée libre alors que lui prévint le Conseil que son élève avait son sabre et qu'ils avaient fait une petite descente dans les ruines de Dantooine.
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